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Rédigé le 30/11/2021 à 14:44 | Lien permanent | Commentaires (0)
Photo Présidence de la République- Marie Etchegoyen
Une délégation de la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA) conduite par Guy Darmanin, président national, a été reçue, le 24 juin, par M. François Hollande, président de la République, au Palais de l’Elysée.
Ce dernier était accompagné de M. Jean Marc Todeschini, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire et du général Puga, chef d’Etat-Major particulier.
La délégation a procédé à un large tour d’horizon sur les problèmes spécifiques de la troisième génération du feu, en matière de Droits des anciens combattants, reconnaissance de la mention mort pour la France, Mémorial national de la guerre d’Algérie, respect de la Loi faisant du 19 mars une journée nationale du Souvenir et de Recueillement, transmission et respect de la Mémoire de la guerre d’Algérie, …
Le président de la République s’est montré attentif à toutes les interventions, réaffirmant l’imprescriptibilité du Droit à réparation et assurant de la volonté du gouvernement de répondre aux demandes formulées.
https://www.fnaca.org/fr/actualites/192-la-fnaca-recue-par-le-president-de-la-republique
Lors de l’assemblée générale de la Fnaca de la région d’Époisses, l’assistance a été interpellée lorsque le président Jeannot Mucherl a évoqué le vol d’une plaque d’un adhérent sur sa tombe au cimetière de Vieux-Château il y a plusieurs mois. La Fnaca s’est chargée de remettre une nouvelle plaque la semaine dernière.
L’autre fait marquant a été l’arrêt du porte-drapeau Jean-Claude Victor, après plusieurs décennies de présence, pour raisons médicales. Il sera remplacé par Gilles Jousse lors de la cérémonie du 19 Mars 1962, commémorant la fin de la guerre d’Algérie, des combats de Tunisie et du Maroc.
D’autre part, l’effectif de la Fnaca de la région d’Époisses est au cœur des préoccupations. L’association compte 75 adhérents et 35 sympathisants. « Les membres vieillissent, nos effectifs diminuent d’année en année. Certains tombent malades. Nous sommes aussi confrontés à des décès. Heureusement que nous avons des sympathisants plus jeunes. Sans eux,...
https://www.bienpublic.com/societe/2021/11/29/sans-les-sympathisants-la-fnaca-n-existerait-plus
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Rédigé le 30/11/2021 à 12:28 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Désolé pour tous les Zemmour et RN. Il n’y aura pas d’invasion islamiste ; globalement le rapport 2040 fait état d’une augmentation de la religion musulmane dans les pays où elle est implantée, qui suit l’évolution des populations en fonction du confort qu’offre celles-ci, c’est à dire de leurs richesses et du nombre de ses enfants de moins de 15 ans. Ex : enfants de - de 15 ans en pourcentage de la population ; moyen Orient/Afrique du Nord + 23,6% ; Afrique subsaharienne + 36% ; Asie du sud est + 20,3% ; Océanie + 20,9%. l’Europe + 14,5 % ; Russie Eurasie 18,4% ; Asie du Sud 2,5 % (conséquence du contrôle des naissances). En Europe les chrétiens passent de 63,7 à 58.5% ; les musulmans de 18,8 à 21,6 % ; les agnostiques et athées de 16,5 à 18,7%. En 20 ans ce n’est pas le raz de marée musulman. Inutile que j’explique que les chrétiens font moins d’enfants et ont moins de pratiquants, car dans d’autres pays d’Asie ils progressent. L’espérance de vie la plus élevée est en Europe avec 26% de + de 65 ans, la plus basse en Afrique subsaharienne avec 3,9 %. De fait le coût économique du vieillissement pèsera sur les finances publiques du G20, à moins que de grandes décisions soient prises pour réduire les prestations ou augmenter les impôts. l’Europe du Sud perdra 17% d’emplois, l’Allemagne 13%, le Japon 19% , la Corée du Sud 23% , la Chine 11% ; le tout dû à l’automatisation.
Globalement suivant le forum Mondial économique, l’automatisation devrait créer 97 millions d’emplois et 85 millions de déplacés. Sur une population qui sera d’environ 9 milliards. L’on a compris que cela ne se fera pas dans les pays qui vont en perdre. Les critères de références pris en compte sont les compétences, la flexibilité, la démographie, les salaires de base, la part d’emplois susceptibles d’être automatisés, l’accès à Éducation Permanente. L’automatisation touchera surtout des professions moyennement qualifiées, opérateurs, ouvriers de la métallurgie, employés de bureau. Mais aussi des professions à hauts revenus, médecins, avocats, ingénieurs, prof d’universités. Également une inadéquation entre emplois perdus et créés pourrait prolonger le chômage.
Ces prévisions sont dans la dynamique de l’économie capitaliste dans laquelle nous sommes, ce sont donc des analyses capitalistes. Je précise cela pour que nous n’imaginions pas qu’il s’agit d’une vérité. C’est seulement le capital qui analyse son économie capitaliste. Donc d’autres choix politiques peuvent être faits que de suivre ceux-là. Ce serait même souhaitable pour inverser la crise de l’emploi et de l’état qu’annonce ce rapport. Les solutions sont dans une éducation permanente rémunérée et dans l’Ecoéconomie tout en suivant les évolutions en cours, car personne n’est prêt à renverser l’économie capitaliste.
Par contre nous pouvons comparer la teneur de ce rapport avec les promesses des candidats de droite pour l’élection y compris Marine et Zemmour. Ils vont nous annoncer encore une création d’emplois en versant des aides publiques, c’est-à-dire nos sous, pour le donner au capital, alors que celui-ci nous anonce que nous allons en perdre 17%.
Chacun a le droit de creuser sa tombe. Depuis 82 elle commence à être profonde, nous allons bientôt pouvoir nous y coucher. Nous savons que 60% de citoyens se demandent si c’est l’état qui dirige ou les grands groupes ; eh bien ce phénomène va s’emplifier face à l’essor continu des grandes entreprises puissantes.
En 99 j’avais écrit que si l’on délimitait les espaces territoriaux commerciaux des grands groupes industriels, ils se superposent à ceux des nations comme des fiefs commerciaux qui vont même jusqu’à possèder des armées de mercenaires comme en Afrique. Le rapport dit exactement : au cours des prochaines décennies plusieurs tendances économiques mondiales façonneront les états en leur sein et dans leurs relations internationales. Si les citoyens n’ont toujours pas compris qu’ils ont perdu la main depuis qu’ils ont abandonné leur pouvoir monétaire, il faudrait les réveiller. Les entreprises sont en expansion et les états verront leurs dettes augmenter dans la plupart des économies développées. C’est l’abandon du pouvoir régalien qui a nourri cette dynamique.
Le capitalisme porte une fin monopolistique où la finalité serait à terme de se substituer aux Etats qui n’auraient qu’un semblant, qu’une illusion de démocratie.
Remettre cela en cause c’est remettre en cause le capitalisme sans renoncer à la propriété privée, mais en restituant aux salariés le prix de leur travail sous réserve qu’ils soient capables de créer son capital pour financer de grands projets, ce qu’ils ne savent pas faire, sinon ils n’auraient pas abandonné la création monétaire aux banques.
Nous ne sommes donc pas obligé de nous inscrire dans la dynamique de ce rapport, mais aujourd’hui la seule vision autre, différente, reste celle du programme de Mélenchon. Mais il reste isolé en Europe, peut-être que la main mise de l’Asie sur l’Europe y poussera-t-elle. Car c’est vers l’Asie que bascule l’économie mondiale.
Ainsi faute de maîtriser l’économie depuis 73/76, la politique intérieure s’est enroulée là où les lois pouvaient s’exercer sur les hommes, la santé, la sécurité, la probité, favorisant l’affaiblissement des acteurs sociaux économiques et politiques tout en relançant la tension autour des identités nationales.
Dans un pays où les citoyens ne maîtrisent ni la monnaie ni l’économie pour ne pas être perdu ils s’accrochent à ce qu’ils peuvent saisir et comprendre. C’est pour cela que Zemmour et le RN font des émules. Jusqu’à présent la honte d’être étiqueté extrême droite ou fasciste les en empêchaient. Ils ont franchi le Rubicon pour s’allonger dans la tombes que nous creusons depuis si longtemps.
Nous ne sommes pas prêts de remettre en cause le capitalisme, croyant qu’il est le summum de la vie et du développement. Ce serait grave si au bout à peine de 10 000 ans nous y étions condamnés. Heureusement il y a encore de la place dans le génie cérébral des hommes, mais faut-il le nourrir de Savoirs plutôt que de faits divers.
par ddacoudre (son site)
mardi 30 novembre 2021
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/il-n-y-aura-pas-d-invasion-237542
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Rédigé le 30/11/2021 à 08:29 dans France, Religion | Lien permanent | Commentaires (0)
Le groupe « Regards de la jeune génération sur les mémoires franco-algériennes », constitué par des descendants de militaires français, de harkis, de rapatriés ou de combattants du FLN, devait remettre ses propositions au chef de l’Etat. Verbatim.
Dans le cadre du rapport de Benjamin Stora “Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie” commandé par monsieur le président de la République, Emmanuel Macron, publié en janvier 2021 et avec l’aide de Cécile Renault, directrice de projet au sein de l’Elysée et chargée de mettre en œuvre les préconisations de ce rapport, nous nous sommes réunis à partir du mois de juin 2021 afin de réfléchir, d’échanger et d’apporter notre vision sur l’apaisement des mémoires franco-algériennes. Le résultat de notre travail se présente sous forme de messages, adressés au président de la République.
Nous constituons un groupe de quinze jeunes adultes, âgés entre 18 et 35 ans, étudiants ou dans la vie active, d’horizons variés, mais ayant tous un lien familial avec cette histoire. Nos grands-parents ou arrière-grands-parents ont été combattants indépendantistes, appelés, harkis, rapatriés, pieds-noirs, juifs d’Algérie, militaires français ou encore membres de l’Organisation armée secrète (OAS).
Nous sommes tous animés par la même volonté : apaiser ces mémoires, les reconnaître dans leur singularité, panser les plaies encore présentes dans notre société et œuvrer à la réconciliation et à la construction d’un futur partagé pour les nouvelles générations.
Ces valeurs que nous portons et partageons ont été le socle et le fil rouge de nos messages, rédigés au cours de nombreuses séances de travail selon cinq thèmes, tous en lien avec le rapport de Benjamin Stora : l’enseignement, la création d’un musée/institut, les témoignages, les lieux de mémoire et les échanges entre jeunes, ainsi que les figures et gestes symboliques.
Nous faisons le douloureux constat que trop de générations n’ont eu aucun enseignement sur la guerre d’Algérie. Ainsi, les Français nés dans les années 1980, et qui n’ont pas connu la guerre d’Algérie, n’ont pas bénéficié de cours d’histoire sur cette période dans leur parcours scolaire. De la même façon, la plupart des Français nés dans les années 1990 terminent leurs études sans avoir jamais étudié cette guerre à l’école.
Si le récit familial, pourtant incontournable à la construction personnelle, que retrace Raphaëlle Branche dans son livre « Dis Papa, qu’as-tu fait en Algérie ? », peut différer de cette histoire scolaire incomplète, le constat est alarmant dans la mesure où le propre récit des familles à leurs petits-enfants et arrière-petits-enfants crée de ce fait un hiatus entre ce qui est enseigné, reconnu par la recherche, et ce qui relève de l’émotionnel personnel. Le rôle de l’école devrait consister à faire office de ponts entre ces récits hérités des ancêtres et l’histoire dans son déroulement le plus exact. Vous pourriez être le président qui porte une ambition : que l’histoire enseignée participe à cet apaisement mémoriel.
A cette fin, il faut que cette histoire soit enseignée à tous les jeunes Français en l’inscrivant dans les programmes scolaires de manière incontournable. Actuellement, il est possible d’écarter le cours portant sur la guerre d’Algérie à la discrétion du professeur. Cette guerre devrait par ailleurs être inscrite dans le temps long de la colonisation, cette dernière devant elle aussi faire l’objet de plusieurs heures d’études. L’objectif de ce pan du programme serait de replacer les événements et les acteurs de la colonisation dans leur contexte, complexe, en évitant l’habituel manichéisme ayant trait à ces questions. Il s’agit là aussi de donner la possibilité aux apprenants d’étudier toute la diversité des mémoires concernées par cette période : appelés du contingent, pieds-noirs, harkis, indépendantistes, juifs d’Algérie.
Il faut également offrir aux professeurs les outils nécessaires à un enseignement dynamique et documenté, à même de donner aux élèves des connaissances solides. Pour ce faire, nous souhaitons la création d’un site Internet rassemblant de manière efficace toutes les ressources disponibles relatives à la colonisation de l’Algérie : archives, photographies, romans, films, documentaires et ressources muséales. Ce portail de l’Etat serait accessible au grand public. De plus, il faut encourager l’intervention en classe de témoins labellisés, comme l’ONACVG [Office national des anciens combattants et victimes de guerre] le fait déjà, afin de remplir un double objectif : d’une part libérer la parole des témoins n’ayant jamais osé parler et d’autre part donner aux élèves un aperçu des mémoires de cette histoire. Une université d’été dédiée à l’enseignement de la colonisation de l’Algérie sur le modèle de celle qui avait eu lieu en 2001, « Apprendre et enseigner la guerre d’Algérie et le Maghreb contemporain », devrait aussi voir le jour.
Afin de créer une émulation positive autour de cet enseignement, il serait pertinent de créer un concours scolaire sur les mémoires de la guerre d’Algérie, à la manière des concours déjà existants, gratuits, et qui ont fait leurs preuves, tels que le concours national de la Résistance et de la déportation ou celui de la flamme de l’égalité.
Enfin, la diffusion du savoir doit se faire en dehors des cadres scolaires afin de toucher le plus large public possible. Cela peut se concrétiser par une politique culturelle ambitieuse dotée de moyens financiers et matériels et permettant de lancer la création de documentaires ainsi que la production cinématographique. La télévision publique devra ainsi vivre au rythme des dates commémoratives en diffusant et en rediffusant ces productions audiovisuelles.
Ce projet nous semble essentiel à l’apaisement des mémoires. Nous y voyons un outil pour les réconcilier, mais aussi mettre en lumière la vérité historique et construire un futur commun pour les nouvelles générations. Créer un lieu dédié à cette histoire constitue à la fois un symbole et une forme de reconnaissance. C’est la raison pour laquelle nous avons écarté l’idée d’un dispositif virtuel ou itinérant. Le public visé est la jeunesse en priorité, parce que nous sommes convaincus qu’elle doit connaître mais aussi s’approprier cette mémoire. Plutôt qu’un musée d’histoire classique, nous imaginons un institut construit comme un lieu de vie dans le fond et la forme.
Sur le fond, nous aimerions que l’institut soit animé par une programmation d’expositions et événementielle variée avec une résonance hors les murs. En effet, cet institut devrait être en mesure de rencontrer son public au-delà de son ancrage physique et impulser des partenariats à l’échelle locale mais aussi internationale. A l’échelle locale, nous voulons encourager la production artistique via des résidences d’artistes dans l’institut. L’objectif serait de créer des œuvres pour incarner de nouveaux lieux de mémoire positifs. A l’échelle internationale, nous avons pensé au dispositif d’expositions itinérantes permettant de mettre en place une collaboration entre lieux culturels algériens et français.
Concernant la forme, nous voudrions que l’institut soit un lieu accueillant et accessible pour tous les publics. Nous aimerions que l’institut s’intègre à la vie de la ville et de ses habitants, aussi nous imaginons qu’il accueillerait une librairie et un espace de travail pour les étudiants. Dans cette même idée d’accessibilité à tous, il nous faut imaginer une médiation sensible et incarnée. La priorité est de respecter et de représenter la diversité des mémoires par des parcours visiteurs pluriels et pédagogiques. Nous attendons une mémoire positive, mettant en valeur des figures ou bien des lieux de coexistence, comme la casbah d’Alger, où il n’existait aucune hiérarchie entre les populations.
Pour faire vivre le lieu et sa programmation, nous vous proposons de créer et d’installer dans ce lieu un Office des jeunesses franco-algériennes, qui serait chargé de sélectionner et de soutenir les projets proposés, au regard des valeurs défendues par l’institut, et qui pourrait participer à sa gouvernance.
Enfin, nous proposons la création d’une médiathèque de ressources en ligne qui serait un prolongement numérique de l’institut. Ce serait à la fois une banque de données avec une sélection de ressources culturelles existantes sur la question mais aussi des livres numériques édités en Algérie sans distributeurs en France. Cette médiathèque pourrait aussi accueillir une carte de France dynamique recensant les lieux de mémoire existants et des témoignages via la création d’une émission de podcasts.
L’enjeu majeur des témoignages est à la fois de diffuser les nombreux témoignages existants et de poursuivre la collecte de ces derniers, car cette génération n’est pas éternelle.
La diffusion de ces témoignages est une problématique centrale dans la mesure où peu de personnes sont informées du nombre important de témoignages déjà existants. Centraliser les témoignages permettrait aussi de confronter les différents points de vue. Le support choisi doit être susceptible de toucher un public jeune, par le biais de deux médias.
En premier lieu, nous plaidons pour la création d’un réseau social qui mettrait à disposition de brefs extraits de témoignages de toutes les mémoires. Ce format bref (proposé dans un premier temps) nous semble plus efficace pour éveiller l’intérêt ; l’internaute pourrait ensuite accéder au témoignage complet s’il le souhaite. Il serait accompagné d’une description succincte pour mettre en contexte sans assaillir le public d’informations et lui permettre de saisir la subjectivité, précieuse et complexe, de la parole donnée. Les vidéos seraient choisies dans les corpus existants, où seraient sélectionnés les passages les plus forts, mais aussi sélectionnées à la suite d’appels à contribution, y compris en milieu scolaire. La création d’un tel réseau pourrait donner la parole à de nouvelles personnes, c’est pourquoi il est primordial d’ouvrir ces témoignages à qui le souhaite. Le réseau pourrait aussi accueillir d’autres médias que des extraits vidéo, comme des extraits de BD.
Ce réseau social serait animé par un comité éditorial constitué de jeunes très sensibilisés à cette histoire, appuyés par un historien, afin d’éviter les erreurs scientifiques. Il pourrait être géré techniquement par l’institut/musée qui a été évoqué supra (encodage, droits, modération, etc.).
Nous pensons pertinent de demander à Radio France de créer une série de podcasts dédiée à l’expression des différentes mémoires. Cela donnerait à entendre toutes les voix diverses qui constituent les mémoires de la guerre d’Algérie, mais aussi à mettre en perspective leur témoignage avec un apport historique (du chroniqueur ou d’un autre invité). De plus, ce format rend l’anonymat possible pour le passeur de mémoire. Il n’existe que très peu de témoignages croisés, Radio France pourrait organiser de telles séances où les points de vue se confrontent, où l’on comprend la multiplicité des perceptions d’une même histoire. Le format de podcast d’une durée de vingt minutes est de plus en plus populaire chez la jeune génération.
Comme nous l’évoquons lorsqu’il s’agit d’enseignement, rappelons que ces témoignages doivent aussi être donnés dans le milieu scolaire pour rattacher les jeunes à l’histoire. Il est important de s’assurer que suffisamment de passeurs de mémoire puissent visiter les écoles. La transmission de récits est importante et urgente. Il faut encourager le témoignage de ceux qui ont vécu au plus près des événements. Cependant, nous pensons que cette collecte ne doit se faire sous une étiquette institutionnelle. Le rôle de l’Etat serait ici de financer un collectif universitaire pour la récolte de témoignages.
Lieux de mémoire
Les lieux de mémoire participent à la construction d’un futur partagé pour les nouvelles générations et à l’apaisement des mémoires.
Aussi il s’agit non pas seulement de permettre à ces mémoires d’exister sur l’espace public, mais aussi de permettre aux nouvelles générations de se les approprier. C’est en donnant véritablement les moyens à ces jeunes générations de jouer un rôle actif dans la construction de cette mémoire que celle-ci sera en mesure de créer des ponts entre les différentes communautés.
Ainsi, la première des priorités relève de la coconstruction de ces lieux de mémoire : nous sommes convaincus de la nécessité d’associer de jeunes Algériens et de jeunes Français à la construction de ces lieux, par exemple en utilisant le dispositif du service civique volontaire afin d’établir un cadre de travail. Ces jeunes seraient alors encadrés par chaque ville qui envisage d’aménager un lieu de mémoire et par des associations telles que l’ONACVG, qui mènent depuis longtemps un travail de fond sur ces questions.
La deuxième priorité, c’est l’accessibilité de ces lieux de mémoire, car au-delà de leur construction, nous pensons qu’il est nécessaire de faciliter les visites sur ces lieux de mémoire, que ce soit en France ou en Algérie. Il s’agirait donc concrètement de renforcer les possibilités pour les Algériens de se rendre sur des lieux de mémoire en France, mais également, en coopération avec le gouvernement algérien, de faciliter aux Français, et plus particulièrement aux pieds-noirs, harkis et juifs d’Algérie, l’accès sur des lieux de mémoire en Algérie. Les jeunesses algériennes et françaises sont capables de jouer un rôle dans ce domaine, en impulsant et en animant une structure, à l’image de l’Office franco-allemand pour la jeunesse, qui financerait des projets communs à des groupes de jeunes des deux rives et permettrait de faciliter la mobilité et l’obtention de visas, et ainsi faciliterait le déplacement aux visiteurs sur des lieux : les jeunes comme passeurs de mémoire.
La troisième priorité, c’est la modernité de ces lieux de mémoire. Au-delà de la seule plaque commémorative et informative, il faut donner à celles et ceux qui se rendent sur les lieux davantage d’informations en leur permettant d’accéder depuis le lieu de mémoire à des témoignages oraux, des archives, des œuvres culturelles, etc. Nous pensons aussi qu’il est nécessaire de donner la possibilité à celles et ceux qui ne peuvent se rendre sur ces lieux d’accéder à cette histoire. Pour cela, chaque lieu de mémoire devrait pouvoir être référencé sur un site Internet commun, qui serait lui-même alimenté régulièrement et géré par l’institut/musée. Ce site Internet pourrait également regrouper d’autres informations, comme un prolongement même des lieux. Ces lieux devraient également faire l’objet de visites régulières par des publics scolaires. Un tour des lieux de mémoire pourrait par exemple être intégré dans les programmes scolaires.
Enfin, la dernière priorité, c’est l’éducation populaire autour de ces lieux de mémoire, car l’enjeu repose aussi dans notre capacité à toucher un public large pour sensibiliser davantage la société. C’est pourquoi ce travail sur les lieux de mémoire doit être accompagné de la création de nombreuses œuvres culturelles, cinématographiques, musicales, etc. Ce défi nous ramène à la nécessaire création d’une institution qui financerait la création de telles œuvres. La jeune génération pourrait être sollicitée pour de telles productions et œuvres qui rejoindraient les objectifs suivants : exposer la vérité, contribuer à la réconciliation des mémoires et œuvrer à la construction d’un futur partagé pour les nouvelles générations.
Afin de contribuer à ces quatre priorités, il nous semble fondamental que le gouvernement puisse demain donner les moyens de faire émerger un Office des jeunesses franco-algériennes, qui puisse être associé à l’ensemble de ces démarches.
Notre groupe de réflexion à la réconciliation des mémoires a travaillé sur la question des figures historiques qui pourraient aider à bâtir des ponts entre l’Algérie et la France.
Parmi les figures éminentes et respectées des deux côtés de la Méditerranée, on ne peut ignorer l’importance de l’émir Abd el-Kader, puisqu’elle appelle à un souvenir doux : celui de son destin de protecteur des chrétiens à Damas, mais également celui du brave guerrier dont les honneurs sont encore chantés jusque dans nos armées. Il convient également de rappeler que la France lui a reconnu la grand-croix de la Légion d’honneur. Nous sommes convaincus que sa figure constitue la pierre angulaire d’un travail de réconciliation important.
C’est sur l’île Sainte-Marguerite, à Cannes, que repose sa smala. De 1843 à 1848, ils furent détenus au fort royal. Le hasard de l’histoire joue également en la faveur de ce choix : la symbolique n’aurait pu être plus forte autour de ce personnage, puisque ce sont des harkis et leurs descendants qui ont retrouvé les sépultures de la smala de l’émir. Cette découverte peut constituer un tremplin pour aborder la question des conditions de l’entretien des cimetières juifs et européens en Algérie.
Enfin, restituer les reliques d’Abd el-Kader sur l’île Sainte-Marguerite, en faire également un lieu de mémoire, au cœur de la mer Méditerranée, là où tout a commencé, représenterait un geste symbolique fort et rassemblerait les mémoires autour d’un consensus : l’humanité de l’émir, et la reconnaissance commune des deux nations à un seul individu.
Outre la figure éminente et rassembleuse d’Abd el-Kader, notre commission a pensé que la figure féminine d’Isabelle Eberhardt pouvait aussi rassembler. En plus d’être une personnalité peu controversée, Isabelle Eberhardt est issue de la société civile et de multiples nationalités. Franco-suisse aux origines russes, de confession musulmane, son ouverture sur les langues et le monde est remarquable. Originaire de Batna et mariée à un officier français, Lyautey disait d’elle qu’il n’y avait personne qui ne connaissait mieux l’Afrique. De grande culture, de grande noblesse, et représentant un pont excellent entre la France et l’Algérie, cette figure rassemble des deux bords de la Méditerranée. Nous souhaiterions donc proposer un jumelage entre les villes de Batna et de Cannes, qui rappellerait aussi les inondations dont les deux villes furent tragiquement victimes. Ce jumelage pourrait être l’une des premières pierres à l’édifice de la réconciliation franco-algérienne.
La question de la parole donnée et du geste symbolique se pose également. Beaucoup de discours de commémoration ont été prononcés lorsqu’il s’agit de la guerre d’Algérie. Il y en a eu en France, il y en a eu en Algérie. Ils ont tous apporté à la parole publique et il ne s’agit en rien de diminuer leur portée. Mais, parfois, comme l’écrivait Germaine Tillion, « dire le vrai ne suffit pas, il faut dire le juste ».
Evidemment, le discours a cela d’à la fois exigu et fascinant qu’il devrait, en partant du général, s’adresser à tous et toucher chacun dans sa singularité et dans l’intimité de son vécu. Cela n’est évidemment pas toujours possible, et c’est pourquoi certaines questions que nous nous sommes posées, sans altérer la volonté et le besoin d’un discours, sont restées ouvertes : afin d’apaiser les mémoires, faut-il s’adresser uniquement à la société française, ou aussi à la société algérienne, à toutes celles et ceux dont le destin a été bouleversé par la guerre d’Algérie ? Faut-il poser les mots, ouvertement, sur ce qu’a été la colonisation ? L’apaisement et la réconciliation passent-t-ils par la reconnaissance des agissements de la France, ceux pour lesquels il n’y a jamais eu d’excuses, ou bien encore la reconnaissance des promesses inaccomplies ?
Or, malgré nos interrogations et les prises de parole publiques régulières, le souhait qui s’est dégagé au fil des discussions au sein de ce groupe, c’est la volonté d’un grand discours sur la guerre d’Algérie, qui reflète toutes les mémoires : celle des indépendantistes, des juifs d’Algérie, des pieds-noirs, des harkis, des appelés. Un discours qui ne se contente pas d’énumérer ces mémoires et ne hiérarchise pas les douleurs, mais au contraire les intègre dans un narratif d’ensemble, leur permette d’exister ensemble et lie les histoires individuelles au cours de l’histoire.
Nous aimerions des paroles qui ne soient pas nécessairement fondées sur des excuses, ni sur le champ lexical de la souffrance, mais tournées vers l’avenir. D’où le souhait, comme cela a été fait très récemment lors de l’hommage aux harkis, d’un discours qui ne s’adresse pas seulement à la première génération, à celle qui a vécu la guerre d’Algérie, mais aussi à la deuxième, à la troisième, à la nôtre. A celles et ceux qui ne sont pas responsables des choix des générations précédentes, mais qui en sont affectés, différemment, moins intensément bien sûr, mais qui sont liés aux épreuves subies par leurs grands-parents, aux conséquences qu’elles ont eues sur leur vie.
Notre message, qu’il porte sur le risque de fragmentation des mémoires ou l’amplitude générationnelle, est le même : reconnaître que nous appartenons tous à la même histoire et que cette histoire, c’est aussi celle de la France, dans tous ses aspects.
Le groupe “Regards de la jeune génération sur les mémoires franco-algériennes”.
Adèle, Alfred, Alma, Clémence, Gautier, Julia, Lina, Linda, Lucie, Maya, Nabil, Nour, Sana, Valentin, Yoann.
Nous tenons tout particulièrement à remercier pour leur accompagnement Karim Amellal, Judith Cohen-Solal et Aurélien Sandoz. »
Le Monde
2021 11 30
https://www.lemonde.fr/politique/article/2021/11/30/guerre-d-algerie-les-propositions-du-groupe-regards-de-la-jeune-generation-sur-les-memoires-franco-algeriennes-a-emmanuel-macron_6104139_823448.html
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Rédigé le 30/11/2021 à 07:09 dans colonisation, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
La panthéonisation de Joséphine Baker offre l'occasion de partir à la découverte du "temple des grands hommes", où sont inhumées des personnalités françaises comme Victor Hugo, Marie Curie ou Simone Veil. Le choix des personnalités revient au président de la République et cette décision est très politique. David Madec, administrateur du Panthéon, retrace l'histoire de ce monument au fil des siècles.
Joséphine Baker au Panthéon :
à qui ouvre-t-elle la porte ?
Femme, noire, résistante, artiste, Joséphine Baker cumule les facettes, les engagements et les symboles. Dans un Panthéon essentiellement masculin et blanc, elle incarne un souffle de diversité.
Pour l'Elysée, Joséphine Baker, ici en 1954, entre au Panthéon "parce que c’est une femme qui est née noire et américaine dans une société fermée d’assignation à résidence et qui est devenue tout au long de sa vie et jusqu’au bout de celle-ci, l’incarnation des valeurs des Lumières de la République française et de l’ouverture au monde que cela implique".
Deux cent trente ans après la création du Panthéon, Joséphine Baker ne sera que la sixième femme à y recevoir les honneurs. Sixième femme, première artiste de scène, résistante, militaire, noire, première Américaine de naissance. Autant de caractéristiques qui font planer un souffle de diversité et d’ouverture, avec l’espoir que d’autres suivent.
Cela fait presque deux ans que la panthéonisation de Joséphine Baker est dans les tuyaux de l’Élysée - après avoir été proposé dès 2013 par Régis Debray. Faire entrer quelqu’un dans le très mal surnommé “temples des grands hommes” peut s’avérer délicat. Ceux qui militent pour Gisèle Halimi le savent bien.
“Joséphine Baker entre au Panthéon parce que c’est une femme qui est née noire et américaine dans une société fermée d’assignation à résidence et qui est devenue tout au long de sa vie et jusqu’au bout de celle-ci, l’incarnation des valeurs des Lumières de la République française et de l’ouverture au monde que cela implique”, justifie l’Élysée, quelques jours avant la cérémonie.
Ses origines, ses engagements, son univers artistique - elle est la première de “artiste de scène” à être ainsi célébrée -... l’entrée de Freda Josephine McDonald au Panthéon illustre à nouveau le désir d’Emmanuel Macron de “réconcilier les mémoires”. À l’unanimité la classe politique a approuvé le geste. Mais l’entrée de la danseuse a aussi mis en lumière toutes les figures oubliées, soulignées par SOS Racisme dans leur “Panthéon des Oubliés”.
Des femmes et de la culture
75 hommes pour désormais six femmes, c’est le triste constat du Panthéon, aussi visible ailleurs : dans la liste des 318 héros issus de la diversité de l’Élysée, dévoilée par Le HuffPost en mars, les femmes ne représentaient que 21% des personnalités.
Des combattantes pour la France
“Il ne suffit pas, entre guillemets, d’être un grand écrivain ou d’être un grand artiste. Il faut avoir dans sa vie, dans son parcours, dans ses combats, ses engagements, contribué à porter les valeurs de la République, s’être engagé pour la Nation, s’être engagé pour des causes qui portent ces valeurs que porte la France”, fait valoir l’Élysée pour expliquer le choix de Baker, et pas celui d’autres artistes.
De nombreux hommes déjà sacrés répondent à ces critères. Mais ils ne sont pas les seuls. Chez les femmes, on peut citer Geneviève de Gaulle-Anthonioz, nièce du général de Gaulle, et Germaine Tillion, entrées en même temps au Panthéon il n’y a pas si longtemps, sous le quinquennat Hollande.
Pourtant, en terme d’engagement pour la France, une autre personnalité peut venir à l’esprit : la Russe Vera Obolensky. Elle compte de nombreux points communs avec la meneuse de revue : sa nationalité étrangère mais surtout son engagement dans la Résistance, en tant que résistante secrétaire de l’Organisation civile et militaire (OCM), chargée de fournir des renseignements, là encore comme Joséphine Baker. Le Musée de la Résistance en ligne la décrit comme celle qui “sauva” cette organisation. Arrêtée par la Gestapo et condamnée à mort, elle est guillotinée en Allemagne en 1944.
Enfin, dernier point mais non des moindres : la représentation des minorités raciales. Si Joséphine Baker affirme qu’aux États-Unis elle avait “peur d’être noire” et qu’elle ne s’est sentie “libérée” qu’à Paris, elle n’en reste pas moins la première femme noire à faire son entrée dans le temple des personnalitées françaises. Sa panthéonisation “symbolise l’image d’une France qui n’est pas raciste, contrairement à ce que disent un certain nombre de groupuscules médiatiques”, analyse pour l’AFP le romancier Pascal Bruckner, une des personnalités qui a plaidé à l’Élysée en sa faveur. Un message fort et positif, en espérant que d’autres suivront. Par exemple, Paulette Nardal, journaliste et militante martiniquaise, théoricienne de la négritude avec sa sœur Jeanne, et dont la ville de Paris soutient d’ores et déjà la panthéonisation.
Par micheldandelot1 dans Accueil le 29 Novembre 2021 à 07:25
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Rédigé le 30/11/2021 à 06:51 dans France | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 29/11/2021 à 19:46 dans Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Des femmes et des dieux : trois femmes ont décidé d’écrire un livre ensemble aux excellentes éditions des Arènes. Elles sont rabbin, imame et pasteure et elles ont abordé tous les sujets qui leur tenaient à cœur. Quelle place pour les femmes dans leurs trois religions, marquées par des siècles de patriarcat ? Peut-on faire une lecture féministe de la Torah, de la Bible ou du Coran ? Comment réagir aux représentations souvent dévalorisantes du corps de la femme ? Comment distinguer ce qui relève du divin et de la tradition ? Qu’est-ce qui est sacré ? Kahina Bahloul, Floriane Chinsky, Emmanuelle Seyboldt étaient présentes l’autre soir sur un plateau télé. Personne ne semble avoir détecté une grande absente et par ailleurs l’ombre d’une présence non captée ni par les projecteurs, ni par les caméras. La grande absente, c’était une femme prêtre, la fille spirituelle de l’apôtre des apôtres, je veux parler de Marie-Madeleine, celle qui selon les Écritures fut le premier témoin de la résurrection du Christ. J’avais mal à ma religion, mal à mon église qui refuse toujours l’ordination des femmes. La présence non captée, c’était celle du Diable. Elle était là, l’ombre du Malin. Elle était radieuse et narquoise. Lucifer savourait son triomphe puisqu’il avait réussi une fois de plus à bannir sa pire ennemie de la communauté des bergers de la religion la plus pratiquée dans le monde. C’était le lendemain d’Halloween. L’air répandait encore une odeur de folklore et de fagot : celle des bûchers de sorcières si souvent allumés par certains bergers gravement dérangés de l’église catholique.
Depuis le 15e et le 17e siècle, depuis la Renaissance qui avait aussi été la sienne, le Diable avait trouvé des alliés parmi certains théologiens qui affirmait que l’ordination des femmes était exclue par le droit canon, et parmi certains médecins qui affirmaient que les femmes sentaient beaucoup plus mauvais que les hommes « parce qu’elles étaient froides et humides, alors que l’homme était chaud et sec ». En 1943, Charles de Gaulle rêvait de faire rédiger une nouvelle déclaration universelle des Droits de l’Homme. Il avait demandé conseil à la philosophe Simone Weil. Celle-ci avait défini un préalable à une nouvelle déclaration des Droits de l’Homme : « L’enracinement », une déclaration des devoirs envers l’être humain. Il est temps de dire à ceux des princes de mon Église qui sont « hors sol » que les devoirs envers l’être humain priment sur les Droits de l’Homme. Les Romains ont crucifié le Christ. Quinze siècles plus tard, l’église catholique a crucifié la femme. Il est grand temps de cesser de clouer les filles d’Ève et de Marie-Madeleine sur le pilori d’une certaine forme d’impureté, d’indignité et d’infamie, comme il est temps de faire de Marie l’intouchée qu’elle n’a jamais été. Mon Église a un devoir envers l’humanité comme envers la femme. En ne le remplissant pas, elle fait le jeu du Diable. C’est ce que rappellent certains prêtres de terrain dans Paroles de prêtres qu’il faut relire attentivement après avoir lu Des femmes et des dieux.
Jean-Pierre Guéno
Le mardi 23 novembre 2021
https://www.historia.fr/loeil-de/la-m%C3%A9moire-de-la-femme-manquante-et-de-l%E2%80%99ombre-en-surnombre?utm_source=sendinblue&utm_campaign=211127_EHT_HebdoConf_061&utm_medium=email
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Rédigé le 28/11/2021 à 15:14 dans Divers | Lien permanent | Commentaires (0)
Ces dernières semaines, six unités de la force française Barkhane ont été relevées dans le cadre de la réorganisation du dispostif de cette dernière, lequel repose sur cinq Groupements tactiques désert [GTD] et un groupement commando.
Selon le détail livré par l’État-major des armées [EMA] dans son dernier compte-rendu des opérations, le GTD n°1 « Korrigan » est désormais armé par le 3e Régiment d’infanterie de marine [RIMa] avec des véhicules Griffon, renforcé par des éléments du 5e Régiment de Dragons, du 1er RIMa, du 11e Régiment d’artillerie de Marine [RAMa] et du 6e Régiment du génie [RG]. Installé à Gao, sa mission est de mener des actions de combat dans la région dite des « trois frontières ».
À Gossi [Mali], le GTD n°2 « intervention et partenariat de combat » [IPC] « Auvergne » accompagne les Forces armées maliennes [FAMa] dans la région du Gourma. Il est armé par le 92e Régiment d’Infanterie [RI], avec des renforts provenant du 501e Régiment de chars de combat [RCC], le 40e Régiment d’artillerie [40e RA] et le 13e RG.
Des éléments de ces mêmes unités, renforcés par le 16e Bataillon de chasseurs à pieds [BCP] constituent le GTD n°3 « Salamandre », qui opère, depuis Niamey, dans la région du Liptako aux côtés des Forces armées nigériennes, dans le cadre d’un Partenariat militaire opérationnel [PMO].
S’agissant de l’aéromobilité, le GTD aérocombat [GTD-A] est désormais armé par le 5e Régiment d’hélicoptères de combat [RHC], avec le renfort « d’éléments des autres unités du pilier aérocombat ». Pour rappel, il met en oeuvre 6 NH-90 Caïman TTH, 1 Cougar, 5 Tigre et 4 Gazelle. Trois hélicoptères de transport lourd [HTL] CH-57 Chinook de la Royal Air Force complètent ce dispositif.
Quant au GTD Logistique, il s’appuie sur le 516e Régiment du train [516e RT] et le 8e Régiment du matériel [8e RMat]. Enfin, la 6e Brigade légère blindée [BLB] et la 11e Brigade parachutiste [BP] arment le groupement commando.
Ces relèves ont sans doute commencé au plus mauvais moment… En effet, le 3 octobre, l’Algérie a décidé d’interdire l’accès de son espace aérien aux avions militaires français se rendant au Sahel, en réaction à des propos tenus par le président Macron.
Selon le quotidien Le Monde, celui-ci aurait affirmé que, depuis son indépendance, obtenue il y a près de 60 ans, l’Algérie s’est « construite sur une rente mémorielle », entretenue par le « système politico-militaire » algérien. Et de dénoncer une « histoire officielle […] totalement réécrite » qui « ne s’appuie pas sur des vérités » mais sur « un discours qui repose sur une haine de la France ».
Cela étant, la décision algérienne a évidemment impact sur les opérations françaises au Sahel, les avions de transport de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] étant bien obligé de contourner l’Algérie. Ce qui allonge le temps de vol… et accroît la consommation de kerosène.
« Aujourd’hui, la durée de chaque rotation vers la bande sahélo-saharienne est rallongée de 2 heures à 2 heures 30. Pour conserver la charge utile offerte par les A400M, nous procédons à une escale à Dakar », a en effet expliqué le général Stéphane Mille, le chef d’état-major de l’armée de l’Air [CEMAAE], en réponse à une question posée par le Christian Cambon, le président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense.
« À ce jour, j’évalue à plusieurs millions d’euros le surcoût de ces adaptations de trajectoire », a ensuite indiqué le général Mille, sans préciser le montant exact de la facture…
L’an passé, les surcoûts de l’opération Barkhane avaient été évalués à 911 millions d’euros, en raison notamment des renforts envoyés au Sahel après le sommet de Pau [13 janvier 2020]. Cette année, aucune estimation n’a été communiquée à la faveur des auditions parlementaires de la ministre des Armées, Florence Parly, et du général Burkhard, le chef d’état-major des armées [CEMA].
Quoi qu’il en soit, cette interdiction du survol de l’Algérie faite aux avions militaires français va-t-elle durer? Le 26 novembre, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a laissé entendre que la situation pourrait s’arranger bientôt. « Il faut bien que ces relations reviennent à la normale, à condition que l’autre partie [la France] les conçoive sur une base d’égal à égal, sans provocation », a-t-il dit, à la télévision publique. « Nous sommes d’accord pour qu’on traite l’un avec l’autre pour ne pas nuire aux intérêts de chaque partie, mais nous n’accepterons pas qu’on nous impose quoi que ce soit », a-t-il ajouté.
PAR LAURENT LAGNEAU · 28 NOVEMBRE 2021
http://www.opex360.com/2021/11/28/barkhane-linterdiction-de-survol-de-lalgerie-par-les-avions-militaires-francais-a-deja-coute-plusieurs-millions-deuros/
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Rédigé le 28/11/2021 à 15:04 dans France | Lien permanent | Commentaires (0)
Cheb Khaled brandit fièrement le drapeau du Maroc
Le musicien-chanteur-compositeur-interprète, Cheb Khaled, qui a été naturalisé marocain, semble très fier de sa marocanité, et il ne cesse de vanter la bonté et la générosité du roi du Maroc, Mohammed VI. Et naturellement, il ne manque aucune occasion de chanter les merveilles du royaume. Ce qui semble déranger du côté de l’Algérie voisine.
Il se nomme Khaled Hadj Brahim plus connu sous son nom de scène de Cheb Khaled. Il est Algérien, du moins d’origine, puisqu’il est né le 29 février 1960 à Oran. La vie de celui qui est affectueusement appelé le roi du raï a complètement changé, il y a huit, lorsque le roi du Maroc posait un acte de portée internationale, certes symbolique, plein de sens. Du moins au yeux du chanteur de raï.
Dans le Bulletin officiel du 5 septembre 2013, en effet, un décret royal de Mohammed VI stipulait : « Est naturalisé, à titre exceptionnel : M. Khaled Hadj Brahim, né le 29 février 1960 à Oran, en Algérie ». A travers ce décret donc, Cheb Khaled devenait un citoyen de droit marocain. Une marocanité dont le chanteur est très fier, même si cette double nationalité dérange certains de ses concitoyens algériens.
Celui qui se présente également comme étant un ami du roi du Maroc, Mohammed VI, a souvent posé des actes qui ont été pointés par beaucoup d’Algériens. Par exemple, en 2009, lors d’une sortie le magazine marocain Telquel, Khaled aurait qualifié l’expulsion des Marocains d’Algérie durant les années 1970 d’aberration. Des propos qu’il aurait par la suite démentis dans les colonnes du journal algérien El Watan.
Entre cette sortie et l’acceptation de sa marocanité, les ingrédients étaient réunis pour qu’il se mette à dos une bonne partie des Algériens. Cheb Khaled reçoit en effet souvent des piques d’Algériens qui lui reprochent sa double-nationalité. Un lien ou pas, on sait aussi que Cheb Khaled sera poursuivi en justice par un de ses compatriotes, l’auteur algérien, Cheb Rabah, qui avait déposé une plainte contre le hitmaker de « Aïcha », qu’il accusait d’avoir plagié sa musique pour la composition de son tube « Didi ».
Condamné le 3 avril 2015 par le tribunal de grande instance de Paris, Cheb Khaled finit par gagner le procès en appel, après avoir prouvé qu’il avait une composition antérieure à la chanson de Cheb Rabah pour laquelle il est poursuivi. Le roi du raï avait en effet sur cassette audio les preuves de son innocence présentées devant le juge. Ce qui lui avait permis de se tirer d’affaire.
Ses déboires sont-ils liés au fait qu’il soit aussi citoyen marocain ? Rien n’est moins sûr. Une seule chose est cependant sûre : Cheb Khaled est fier d’être Marocain. Et il n’hésite pas à brandir le drapeau du royaume à chaque fois qu’il en a l’occasion.
https://www.afrik.com/cheb-khaled-marocain-et-fier-de-l-etre
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À lire aussi :
https://www.afrik.com/cheb-khaled-envoye-special-de-bouteflika-au-maroc
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Rédigé le 28/11/2021 à 13:08 dans Maroc | Lien permanent | Commentaires (0)
novembre 1832 à Mascara.
AIN DEFLA - La résistance de l’Emir Abdelkader à l’occupant français présente des similitudes avec la Révolution de novembre 1954 qui a "constitué le couronnement des insurrections menées depuis le précurseur de l’Etat Algérien moderne", selon des témoignages recueillis par l'APS à Ain Defla, à l'occasion de l'anniversaire de la première allégeance à l'Emir Abdelkader faite le 27 novembre 1832 à Mascara.
Le mois de novembre constitue le premier point de similitude entre ces deux événements, la Révolution armée a été déclenchée le premier novembre 1954, alors que le 27 de ce même mois de l'année 1839, marque également la mise en marche de la manufacture d’armes de Miliana, précise l’ex-directeur du musée Emir Abdelkader de Miliana, Abbas Kebir Benyoucef.
"Les installations militaires de l’Emir implantées à Mascara et Tlemcen ont été détruites par le maréchal Bugeaud et, pour pallier à cet état de fait et ravitailler son armée en armes et munitions, l’Emir prit la décision de lancer, le 27 novembre 1839, la production au sein de la manufacture d’armes de Miliana", explique-t-il.
Le découpage du territoire national en zones en fonction de leurs spécificités militaires était quasiment identique pour les périodes considérées dans la mesure où la Révolution comptait six wilayas, alors que l’Emir avait opté pour huit provinces, précise-t-il.
L’autre similitude entre la résistance de l’Emir Abdelkader et la Révolution de 1954 a trait aux "fruits" récoltés par l’une et l’autre de ces luttes visant le recouvrement de l’indépendance du pays.
"Si, quelques mois après avoir pris les rênes du pouvoir, l’Emir a jeté les fondements de l’Etat algérien moderne, engageant d'importantes réformes sociales et formant une armée forte et organisée, la Révolution (le FLN), a, elle, enfanté le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA)", rappelle à ce titre cet archéologue, bédéiste et auteur de plusieurs livres traitant essentiellement de l’histoire de l’Algérie.
Chasser l’indu occupant
Selon M. Abbas Kebir, l’Emir avait "des hommes dévoués à son service, prêts à se sacrifier pour le pays".
"A l'instar des héros enfantés par la Guerre de libération nationale comme, Krim Belkacem, Benyoucef Benkhedda et Ferhat Abbas, la résistance de l’Emir a fait émerger des "khalifs" à l’image de Ben Allel, Sidi M’barek, Berkani et Touhami, qui l’appuyaient à la tête des provinces qu’ils gouvernaient", indique-t-il.
De son côté, le président de l'association "Les ami de Miliana" Lotfi Khouatmi, relève que le grand-père du héros de la bataille d'Alger, Ali la Pointe, faisait partie de l’armée de l’Emir Abdelkader. "La résistance de l’Emir, comme la Révolution de novembre 1954 n’avaient qu’un seul objectif, chasser l’indu occupant", dira-t-il à ce propos.
"Depuis la colonisation de l’Algérie en 1830, des insurrections ont éclaté ça et là, mais la Révolution de 1954, qui s’est grandement inspirée de la résistance de l’émir, en a été en quelque sorte l’apothéose car elle a constitue le couronnement de plus d'un siècle de luttes et de sacrifices", soutient M. Khouatmi.
"Même s’ils sont très espacés sur le plan chronologique, ces événements recèlent les mêmes principes et les mêmes objectifs, chaque résistance ayant ses hommes selon le contexte historique", explique le président de l'association.
S'attardant sur le riche parcours de l'Emir, ce chirurgien-dentiste note que cet illustre homme d’Etat s’est distingué par sa bravoure, son sens de sacrifice et le rejet de l'injustice et de la tyrannie.
"L'Emir Abdelkader qui fut, de l'avis même de ceux qu’il avait combattu, un illustre homme d’Etat, était aussi un humaniste respecté, il fut également parmi les précurseurs du dialogue entre les religions", souligne M. Khouatmi, rappelant ses positions humanitaires, notamment la protection qu'il apportait aux chrétiens en Syrie ou encore à la défense des droits de l'Homme.
Abbas Kebir Benyoucef.Samedi, 27 Novembre 2021
https://www.aps.dz/algerie/131575-la-resistance-de-l-emir-abdelkader-et-la-revolution-de-1954-presentent-de-nombreuses-similitudes
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Rédigé le 28/11/2021 à 11:49 dans Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
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