AFPS Association France Palestine Solidarité
La CIJ remet la Palestine sur le devant de l’actualité, qui doit statuer sur la « légalité » de l’occupation de ce territoire par Israël. L’occasion de rappeler que depuis plus de 100 ans leur souveraineté est niée par les puissances coloniales qui ont offert en partage un territoire étranger. Combien de morts, de destructions, de souffrance, vous faut-il, M. Macron, M. Séjourné pour agir ?
La Cour internationale de Justice (CIJ) met de nouveau l’oppression des Palestiniens sur le devant de l’actualité. A la demande de l’Assemblée générale des Nations unies, elle doit statuer sur la « légalité » de l’occupation prolongée du territoire palestinien par Israël.
Fort opportunément les auditions de la CIJ sont l’occasion de rappeler que tout n’a pas commencé le 7 octobre.
Interroger la Cour sur la légalité de l’occupation israélienne c’est déjà apporter un des éléments de réponses puisqu’en droit l’occupation d’un territoire ne peut être que temporaire. Après 57 années assorties de colonisation de peuplement, de nettoyage ethnique, d’annexion, de négation de tous les droits fondamentaux du peuple palestinien, on n’est plus dans le temporaire mais dans une annexion de facto.
Cette semaine d’audition de la CIJ est l’occasion pour les Palestiniens de rappeler que cela fait plus de 100 ans que leur souveraineté sur leur terre a été niée par les puissances coloniales de l’époque qui se sont octroyé le pouvoir d’offrir en partage un territoire qui ne leur appartenait pas. Une négation qui dure encore aujourd’hui.
L’occasion de rappeler que le blocus de la Bande de Gaza, partie intégrante du territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, est une punition collective imposée par Israël aux Palestiniens depuis 17 ans, en violation du droit international.
L’occasion de rappeler que la puissance occupante a le devoir d’assurer la sécurité de la population vivant sur le territoire qu’elle occupe. Devoir qu’Israël foule aux pieds depuis 57 ans puisque ce qui caractérise cette occupation c’est sa violence, les mesures de répression constantes, les agressions, les assassinats, les emprisonnements arbitraires, le soutien aux colons dans les violences qu’ils exercent en toute impunité à l’encontre des Palestiniens vivant sous occupation militaire.
Une occupation militaire que le ministre français des affaires étrangères, Stéphane Séjourné, semble ignorer puisqu’il n’en prononce jamais le nom.
L’occasion de rappeler qu’Israël a mis en place, afin de faire aboutir son projet colonial, un régime de domination et d’oppression à l’encontre du peuple palestinien dans son ensemble, un régime qui correspond en tout point à la définition en droit du crime d’apartheid.
Et bien sûr l’occasion de replonger au cœur de l’actualité brûlante, celle du génocide en cours dans la Bande de Gaza. Un génocide rendu possible par l’invisibilisation et la déshumanisation des Palestiniens, par la négation de leurs droits et de leur existence en tant que peuple, par l’instauration de ce régime d’apartheid. Un génocide rendu possible par l’impunité que les grandes puissances offrent à Israël depuis des décennies. En toute logique, de crimes de guerre en crimes contre l’humanité, Israël a glissé sans jamais en être empêché vers le crime de génocide !
Le 26 février, cela fera un mois que la CIJ aura ordonné à Israël d’assurer la protection des civils à Gaza, de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire. Depuis la situation n’a fait qu’empirer : poursuite des bombardements et des déplacements forcés, Rafah menacée, famine, manque d’eau, impossibilité d’apporter des soins.
Un mois que les États signataires de la convention contre le risque de génocide qui ont le devoir de tout faire pour l’empêcher et l’obligation d’appliquer les ordonnances de la CIJ n’ont rien fait, se rendant complices du génocide en cours. Les sanctions à appliquer immédiatement à Israël ne manquent pourtant pas : il suffit de se calquer sur ce qui a été fait contre la Russie. Pire, certains continuent de livrer des armes à Israël et deviennent des acteurs de ce génocide. Stéphane Séjourné quant à lui, prétend ne pas savoir si la France livre des armes à Israël !
Au-delà de l’arrêt immédiat de toute livraison d’armes, toute coopération militaire et sécuritaire avec Israël doit être stoppée. Pour l’Union européenne, il y a bien longtemps que l’accord d’association avec Israël aurait dû être suspendu. De même, comment les pays européens peuvent-ils encore accepter sur leur territoire les produits issues des colonies israéliennes ?
Combien de dizaines de milliers de morts, de destructions, quel niveau de souffrance, de famine, quel niveau d’horreur dans le quotidien de centaines de milliers d’enfants vous faut-il, monsieur Macron, monsieur Séjourné pour AGIR.
Voilà bientôt cinq mois que les peuples du monde entier manifestent leur solidarité avec le peuple palestinien, hurlent leur indignation, exigent la fin de ces crimes monstrueux.
Voilà bientôt cinq mois, qu’après un soutien inconditionnel à Israël, vous ne faites toujours RIEN pour arrêter ces crimes à part quelques rares protestations ! Vous savez pourtant que les paroles n’ont aucun pouvoir sur Israël et son premier ministre, ça n’est pas une nouveauté.
Allez-vous enfin vous décider à AGIR ? C’est l’humanité toute entière qu’Israël assassine en ce moment, et vous regardez faire. Un génocide ça ne se regarde pas, ça se combat et ça s’arrête !
Anne Tuaillon, Présidente de l’AFPS
SOURCE : Un génocide, ça ne se regarde pas, ça s'arrête ! | Le Club (mediapart.fr)
Famine à Gaza : « Si nous restons comme ça une semaine de plus nous mourrons
en masse »
Des Palestiniens rassemblés attendent de recevoir de la nourriture à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 19 décembre 2023 (Bashar Taleb/Imago Images via Reuters
La famine dans le nord de la bande de Gaza, causée par le siège israélien, a atteint des niveaux extrêmes, rapportent des résidents palestiniens à Middle East Eye. Plusieurs cas de personnes mourant de malnutrition, y compris des enfants en bas âge, ont été signalés.
La vie de plus d’un demi-million de personnes dans cette zone se résume aujourd’hui à une seule tâche quotidienne : trouver quelque chose à manger. Dans le témoignage qui suit, un habitant de la ville de Gaza, qui souhaite garder l’anonymat, raconte à la responsable du bureau de MEE à Jérusalem, Lubna Masarwa, les efforts qu’il déploie pour survivre dans une ville déchirée par la guerre.
La situation est difficile. Pouvoir se procurer quoi que ce soit est devenu compliqué, même des produits aussi ordinaires que le sucre, le sel et le riz.
Nous cherchons ces aliments partout, même dans les vieux magasins et les maisons abandonnées. Quand nous en trouvons dans les magasins, ils sont vendus à des prix exorbitants.
Il y a environ quatre jours, 800 sacs de farine de blé ont été livrés. Le nord de la bande de Gaza compte presque 700 000 habitants. Cela revient à un sac pour environ 1 000 personnes.
Mon cousin a réussi à obtenir un sac. Il fait 25 kg. Il l’a distribué à notre famille élargie et chacun d’entre nous a reçu un kilo.
Comme tout le monde à Gaza, ma sœur et moi avons mélangé notre part avec de la farine de maïs et de soja.
Nous faisons cela pour augmenter la quantité.
« J’ai complètement oublié le goût des aliments »
J’ai passé trois heures dans la matinée à allumer le feu et à le faire cuire, et au final, ce n’était pas bon. C’était dur, pas cuit et ça avait un goût bizarre. Ma sœur a commencé à pleurer et j’ai essayé de la calmer en lui disant que nous pourrions y ajouter du thym et le manger ainsi.
Je me suis ensuite rendu chez ma tante, qui avait du mal à allumer le feu, car le bois encore disponible à Gaza n’est pas bon. J’ai donc passé les trois heures suivantes à les aider.
Je suis ensuite allé chez mon oncle, qui avait le même problème, et je l’ai aidé.
Mon oncle ne m’a pas semblé en forme lors de ma visite. Je lui ai demandé ce qui n’allait pas, mais il n’a pas répondu. Plus tard, son fils m’a dit qu’il n’avait pas mangé. Il a donné aux enfants les petites galettes de thym qu’ils avaient préparées et a refusé de manger.
À la fin de cette journée très longue et épuisante, une frappe aérienne est survenue à proximité. J’étais terrifié, car je me trouvais à l’étage du haut. C’était très proche.
Tenter de survivre
Nous avons atteint nos limites. La situation est épouvantable et s’aggrave de jour en jour. C’est plus que la famine.
Je suis devenu si maigre. J’étais un homme en bonne santé. J’avais l’habitude de monter à cheval et de courir. Aujourd’hui, je ne peux même plus monter les escaliers sans me sentir à bout de forces.
J’ai complètement oublié le goût des aliments. Je ne sais plus quel est le goût des fruits ou du poulet. Nous n’avions que du riz et même ce riz est devenu rare.
Quand on le trouve, un kilo de riz coûte 80 shekels (22 dollars), alors qu’avant la guerre il coûtait 7 shekels (1,90 dollar). Nous manquons d’huile de cuisson, de levure, de maïs et d’orge. Même les aliments pour animaux que nous avons été forcés de manger à un moment donné commencent à manquer. Tous les jours, quelque chose vient à manquer.
« Mieux vaut mourir sous les bombes que de mourir
de cette faim »
Je connais des personnes qui ont commencé à manger des herbes sauvages.
Si nous restons comme ça une semaine de plus, nous mourrons en masse, je pense que nous commencerons à voir des gens mourir de faim en masse.
Il n’y a plus rien ici. Les personnes en bonne santé tombent malades et les malades meurent.
Peu importe que vous ayez de l’argent ou non. Peu importe que vous ayez stocké de la nourriture au début de la guerre ou non. Tout est épuisé. Nous sommes tous dans le même cas. Il n’y a pas d’échappatoire.
Mieux vaut mourir sous les bombes que de mourir de cette faim. Au moins, avec les frappes aériennes, on meurt sur le coup.
Mais à présent, nous continuons à tourner en rond chaque jour, à la recherche d’une bouchée qui nous permette de survivre.
SOURCE : http://www.micheldandelot1.com/un-genocide-ca-ne-se-regarde-pas-ca-s-arrete-a215461373
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