Ce 25 mai 2023, le continent africain va célébrer la Journée de l’Afrique communément appelée Journée de la liberté en référence à la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), devenue depuis l’Union africaine. Que commémore-t-on concrètement ?
Juste après les indépendances de certains pays africains dans les années 1957 jusqu’à 1960, l’Afrique est confrontée à une série de crises. La première, c’est la guerre d’Algérie qui va semer la discorde en divisant les pays africains en deux groupes.
Ceux qui se sont réunis sous le Groupe dit de Brazzaville, qui correspond aux anciennes colonies de la Métropole (France), soutiennent la position de la France. L’autre groupe, sous la conduite de Modibo Kéita et ses compagnons, soutiennent l’indépendance totale de l’Algérie.
La deuxième, c’est la crise de la délimitation des frontières. Au moment où la Mauritanie a accédé à son l’indépendance, le Maroc a manifesté son mécontentement en ne reconnaissant son indépendance par rapport aux frontières issues de la décolonisation et réclamant un grand Maroc.
La troisième crise qui est d’ailleurs la plus importante, ce sont les coups d’Etat. A peine indépendant, le Congo-Kinshasa, ex-Zaïre va connaître un coup d’Etat avec le renversement puis l’assassinat de Patrice Lumumba.
Ces trois crises majeures parmi tant d’autres vont faire que l’Afrique sur la voie de la décolonisation a besoin d’une unité plus que jamais. Après plusieurs rencontres de haut niveau entre leaders africains, en 1963 l’empereur d’Ethiopie Hailé Sélassié va convoquer une conférence de tous les Africains à Addis-Abeba.
Après deux jours de rencontre, l’Organisation de l’unité africaine voit le jour. Lors de son premier sommet au Caire en Egypte en 1964, la conférence des chefs d’Etat a validé l’intangibilité des frontières héritées de la décolonisation et la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat.
Mais très vite, cette organisation va montrer ses faiblesses, car les coups d’Etat vont se multiplier partout sur le continent, au Ghana (en février 1966), au Mali (novembre 1968), Haute-Volta, actuel Burkina (1966). Afin de corriger les erreurs de cette organisation, une structure nouvelle a été pensée.
Les chefs ont adopté le 9 septembre 1999 la Déclaration de Syrte en Libye qui prévoit la création de l’Union africaine, l’ancêtre de l’OUA. Lors du sommet de Lomé, le 11 juillet 2000, les dirigeants africains ont adopté l’acte constitutif de l’Union africaine qui entre en vigueur en mai 2001. Mais, c’est lors du 38e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’OUA, tenu le 9 juillet 2002 à Durban en Afrique du Sud, qu’a été proclamée la naissance officielle de l’Union africaine (UA).
60 ans après la création de l’OUA (aujourd’hui Union africaine) que commémore-t-on concrètement ? De l’OUA à l’UA, les problèmes des années de l’indépendance demeurent. Les objectifs de cette organisation qui sont de défendre la souveraineté, l’intégralité territoriale, l’indépendance de ses Etats membres et promouvoir la paix, la stabilité et la sécurité sur le continent ne sont pas atteints.
Avec l’UA, les problèmes de l’Afrique se sont aggravés puisque qu’on a un déficit de dirigeants visionnaires. Il se trouve que personne ne semble avoir sur ce jeune continent considéré comme l’avenir le pouvoir nécessaire pour attirer l’attention des dirigeants sur ce qui n’est pas juste et sur ce qui est inacceptable dans la façon dont ils gèrent leur pays. Le hic aussi, personne ne veut vexer son homologue par des observations sur les risques qu’il peut faire courir à son pays, voire ses voisins.
Et à force de se taire là où il aurait fallu parler, on assiste à des roitelets. Chacun dans son coin soumettant son peuple par des méthodes inacceptables soi-disant au nom de la souveraineté. Ainsi nous avons assisté aux dix ans de guerre qui ont ravagé la Sierra Leone entre 1991 et 2002, tuant, selon les estimations, entre 50 000 et 200 000 personnes. Des viols, des mutilations et des milliers d’enfants enlevés et forcés à combattre.
Le génocide du Rwanda ou encore la crise post-électorale en Côte d’Ivoire en 2011 plongeant le pays dans une guerre civile, la guerre des généraux au Soudan pour le pouvoir. Après tout le monde se mêle de tout et l’on perd des années à tenter en vain de ramener la paix là où l’on n’aurait pas dû l’avoir perdue.
Rebelle touareg du nord Mali devenu le chef dy GSIM, le principal mouvement djihadiste au Mali, Iyad Ag Ghali, qui est devenuune figure centrale de l’avenir du Mali, est passé par l’armée de Kadhafi et proche des services de renseignements algériens (DRS), celui que l’on surnomme « le lion du désert » a construit une organisation populaire en privilégiant le contact avec les populations locales sur toute stratégie terroriste à l’étranger.
À la façon des Talibans en Afghanistan et sur un mode opposé à la brutalité des organisations sahéliennes fidèles à Daech, comme le raconte l’excellent livre de Seidik Abba (« Mali-Sahel, notre Afghanistan à nous »), qui nous a permis de publier des extraits de cette enquête particulièrement fouillée.
Les réseaux tentaculaires le placent pourtant hors de toute atteinte et le rendent incontournable dans la crise malienne. Replié dans le sud algérien depuis l’offensive des militaires français, cet expert des jeux à mille bandes est devenu le chef du GSIM, le principal groupe djihadiste malien, rallié Al-Qaïda au Maghreb islamique. Bien qu’Emmanuel Macron ait désigné ce notable de l’islamisme comme « l’ennemi publuc numéro un » de la France, tout dans son parcours et sa personnalité le désigne comme un chef politique pragmatique qui cherche, y compris en s’appuyant sur des forces salafistes, à s’imposer sur le théâtre politique malien.
L’Odyssée d’Iyad Ag Ghali
Né vers 1955 dans une famille noble d’éleveurs de la tribu des Ifoghas au nord-est du Mali, Iyad Ag Ghali a un parcours digne de l’Odyssée. Agé d’à peine vingt ans dans les années 1980, il prend la route de la Libye comme de nombreux touaregs qui fuient le chômage et les terribles sécheresses qui dévastent la région. Là-bas, le futur chef rebelle enchaîne les jobs à la sauvette, jardinier, gardien de voitures, avant d’intégrer, comme des milliers d’autres touaregs, la légion islamique de Kadhafi. « A l’époque, s’enrôler dans l’armée libyenne représentait une possibilité de se former au combat dans l’optique d’une future rébellion » explique Pierre Boilley, directeur du Centre d’étude des mondes africains qui a connu Iyad Ag Ghali. Au Liban, où on l’envoie combattre les milices chrétiennes, puis sur le terrain tchadien, Iyad s’initie donc à l’art de la guerre.
C’est en combattant aguerri qu’il revient au pays lorsque Kadhafi démantèle la légion en 1987. Il troque alors son uniforme militaire pour celui de la rébellion touareg dont il va devenir une icône. A la tête du Mouvement populaire pour la libération de l’Azawad (MPLA), il lance sa première action d’envergure le 28 juin 1990 : un assaut contre la gendarmerie de la ville de Ménaka. Plusieurs policiers maliens meurent pendant l’attaque. Un fait d’arme qui lui vaut d’être reconnu comme un combattant redoutable. Au point de s’attirer l’oeil de l’Algérie, puissance régionale incontournable qui considère le nord Mali comme sa zone d’influence et craint de voir s’exporter les velléités autonomistes sur son territoire. Après avoir longtemps réprimé les touaregs aux côtés de l’armée malienne, Alger s’engage en effet, dans une stratégie d’infiltration de ces mouvements. Stratégie dont Iyad sera la pierre angulaire.
Iyad Ag Ghali, l’allié d’Alger
Lorsque la diplomatie algérienne impose sa médiation dans le conflit malien et organise des négociations à Tamanrasset en 1991, les hommes du DRS choisissent de miser sur le jeune et ambitieux leader. Interlocuteur du gouvernement malien lors de ces pourparlers, Iyad accepte de signer l’accord de paix de Tamanrasset alors qu’aucun des objectifs de la rébellion n’est atteint. Un acte qui lui vaudra d’être considéré par beaucoup de maliens comme l’homme qui a ramené la paix au nord Mali, et par beaucoup de rebelles comme un traître passé sous la coupe de l’Etat. Le camp touareg se divise. Iyad, qui a fait d’une pierre deux coups a acquis le soutien d’Alger et la confiance des autorités maliennes.,
Progressivement, il plonge dans le fondamentalisme religieux. Déjà acquis au discours antioccidental cultivé dans les camps d’entrainement libyens, il se radicalise. Difficile d’expliquer ce virage. Si certains doutent de la sincérité de sa foi, beaucoup évoquent un épisode décisif. Entre 1997 et 1998, des missionnaires salafistes pakistanais affiliés au courant Jamaat al-Tabligh qui prône un islam rigoriste débarquent à Kidal. Pendant de longues heures, Iyad discute avec eux et devient leur disciple. A leur contact, il change. « Il ne s’habillait plus qu’en blanc, ne buvait plus d’alcool » explique le chercheur Pierre Boiley. « Il dormait même dans les mosquées » affirme un homme politique malien. Son épouse, Anna Walet Bicha, valeureuse combattante aux côtés de la rébellion des années 1990, se voile de noir. Selon un ancien officier des services de renseignement à Bamako, Iyad effectue même une courte retraite au Peshawar. Tout en adhérant aux thèses fondamentalistes dont il se réclame officiellement à partir de 2003, le fin stratège peaufine son image d’islamiste « light » en prenant soin d’affirmer son rejet des attaques suicides et du terrorisme.« C’est un véritable entrepreneur politique. Il peut changer d’alliance du jour au lendemain selon les rapports de force » explique un diplomate français (1).
Admiré et redouté à la fois, Iyad fascine et se rend indispensable. Même le président ATT sait, à l’époque, à quel point il peut lui être utile. « ATT avait une ligne directe avec Iyad qui était un relai extrêmement précieux pour lui au nord Mali » affirme le même diplomate. Pourtant, son influence croissante est source d’inquiétudes et Iyad se voit nommé consul à Djeddah en novembre 2007. « Grave erreur » confie un ancien officier du renseignement malien. « Nous avions sous-estimé son degré de radicalisation à l’époque ». Les contacts qu’il noue sur place avec des groupes salafistes lui valent de se faire expulser du territoire en 2010.
De retour au Mali avec son nouveau carnet d’adresse, il gravite autour de personnalités liées à Aqmi et fait son retour sur le marché des otages qui lui rapporte gros. Son nom apparaît notamment à plusieurs reprises en 2013 lors de la libération des otages d’Areva capturés à Arlit au Niger.
L’agrégation de groupes disparates
Comme en Afghanistan où la victoire des talibans a été acquise par l’alliance entre la connaissance du terrain et le maillage territorial, le GSIM agrège un ensemble de groupes disparates : Ansare Dine, créée en 2012 par Iyad Ag Ghali, pour rallier une partie de la communauté touarègue la Katiba Macina d’Amadou Koufa, dont le fief se situe au centre du pays, la Katiba Serma, près de la forêt éponyme, dans le Centre, et la Katiba Gourma, dans la zone des trois frontières communes au Burkina Faso, au Mali et au Niger.
Par le nombre des structures qu’il fédère mais surtout par son implantation ethnique ouverte aux populations arabe, touareg, peul ou bambara, le GSIM revendique une identité nationale malienne comparable à la dynamique créée par les talibans dans ses alliances avec les structures tribales afghanes.
Tout comme « les frères » de Kaboul, le GSIM a adopté la même architecture organisationnelle que les talibans : Un conseil de chefs, Majilis-Al-Ayan au sommet assisté par une assemblée générale populaire Majilis-Al-Choura. Comme chez les talibans, et à la différence de l’EIGS, n’il n’y a pas dans le GSIM un « gourou », mais une sorte de « responsable » délégué. Iyad Ag Ghali n’est que « le Mollah » du GSIM, une sorte de « Mollah Omar », de son vrai nom Mohammad Omar, chef des talibans de 1994 jusqu’à son décès en 2013.
Autre élément qui fait écho au Sahel à la victoire des talibans, c’est l’adoption de la même stratégie d’agenda. Le GSIM n’a jamais eu l’ambition d’aller frapper Paris, New York, Londres ou Bruxelles. Son agenda est malien, nigérien, burkinabé et sahélien. Autant les talibans cherchaient seulement à chasser les « forces d’invasion » du territoire national, autant les groupes fédérés au sein du GSIM cherchent à bouter hors du Sahel Barkhane, la MINUSMA, les armées européennes ainsi que toutes les autres forces étrangères.
L’armée française ciblée
Comme les talibans qui s’en prenaient, non pas aux populations, mais aux forces étrangères et à l’armée régulière afghane, les combattants du GSIM ciblent les forces étrangères et les armées sahéliennes. En 2018, ils ont ciblé simultanément, à Ouagadougou, au Burkina Faso, la France (l’ambassade de France) et le Burkina Faso (l’état-major des armées burkinabé).
Ils frappent en mars 2017 une patrouille des forces armées maliennes à Boulkessi, dans le nord, faisant 11 morts et des blessés graves. Les djihadistes du GSIM ont tué lors d’une attaque perpétrée en mai de la même année à Nampala, dans le centre du Mali, neuf autre soldats maliens. A Sevaré, dans le Centre, le GSIM avait attaqué en juin 2018 le quartier général de la Force conjointe du G5 Sahel à Sevaré, tuant six personnes et imposant son transfert à Bamako.
La proximité avec le terrain
Comme en Afghanistan où l’intervention internationale n’a pas empêché le discrédit de l’Etat caractérisé par la corruption, les « talibans » sahéliens exploitent à fond le terreau local favorable à leurs activités.
Ils apportent des solutions aux problèmes matériels de certaines populations en assurant des prestations de services de base en matière d’accès à l’eau, de pâturages, de transhumances des animaux. Ils disposent pour cela d’un trésor de guerre acquis à travers le paiement des rançons par les Etats occidentaux en échange de la libération de leurs ressortissants. Rien que pour la libération en octobre 2020 de la Française Sophie Pétronin et du chef d file de l’opposition Soumaïla Cissé le GSIM, qui les détenait, le GSIM aurait perçu entre 10 et 18 millions d’euros.
Il est même arrivé que des mouvements djihadistes assurent la sécurité d’événements communautaires, notamment au Mali dans des zones où l’Etat est totalement absent. Des exactions régulièrement attribuées aux forces de défense et de sécurité ont brisé la confiance entre les Etats sahéliens et leurs populations. Une grande brèche dans laquelle se sont aisément engouffrés les mouvements fédérés dans le GSIM.
« Nous sommes aujourd’hui arrivés dans le delta central à un stade où les populations ont autant peur de l’armée malienne, de la gendarmerie malienne, de la police malienne que des hommes d’Amadou Koufa », nous avait confié en 2017, Alioune Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali (1992-2002) et ancien président de parlement de la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO, 2002-2006).
Des passerelles vers l’État malien
Après les assises de la paix dans le delta central malien, organisées du 2 au 3 mai 2017, à Mopti, dans le centre du Mali, Amadou Koufa s’était déclaré ouvert à des négociations avec l’Etat malien, à la condition que son interlocuteur soit le professeur Alioune Nouhoum Diallo, grande figure de la communauté peule.
De Kidal, sur la frontière algérienne à Ménaka et Gao, sur la frontière avec le Niger, en passant par Ségou et Mopti dans le Centre, les groupes djihadistes affiliés au GSIM ont investi depuis plus de dix ans les zones rurales, comme les talibans en Afghanistan.
Avec la même démarche, la même architecture de gouvernance, le même agenda d’expulsion des armées étrangères, le même terreau favorable, ils rêvent de faire autant que les talibans.
« Ils sont galvanisés par la victoire des talibans. Ils se disent que les frères ont vaincu là-bas la plus puissante armée du monde, pourquoi pas nous au Sahel », a décrypté pour nous, en octobre 2021 à Paris, Tiébilé Dramé négociateur de l’accord de paix inter-malien signé en 2013 à Ouagadougou, au Burkina Faso, et ancien chef de la diplomatie malienne.
Le même argumentaire est repris par Moussa Ag Assarid, figure emblématique du MNLA : « La victoire des talibans en Afghanistan a eu une vraie résonance chez les groupes djihadistes sahéliens sur le mode : nous aussi, nous y arriverons tôt ou tard ».
La fin de Barkhane annoncée en juin 2021 par le président Macron et les départs, même très ordonnés et scénarisés, des soldats français de leurs bases de Tessalit, Kidal et Tombouctou, dans le nord du Mali, ont été accueillis par Iyad Ag Ghali et ses camarades comme une demi-victoire qui présage de la victoire totale comme en Afghanistan.
(1) Cette citation figure dans un article du site Mondafrique, « l’intouchable Iyad Ag Ghali »
C’est aujourd’hui que neuf tirailleurs sénégalais font leur retour, depuis l’agglomération parisienne, à destination de la terre natale. Comme le signale le vénérable quotidien sénégalais Le Soleil, « ces hommes âgés de 85 à 96 ans, ayant servi dans l’armée française notamment durant les guerres d’Indochine et d’Algérie, étaient jusqu’ici contraints de vivre en France au moins six mois par an pour bénéficier d’une pension de retraite ». Arrivée prévue des héros du jour, à 14h30, « à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass », indique ce quotidien dakarois.
Ces vétérans sont venus victorieusement à bout de leur bras de fer avec l'administration française pour la reconnaissance de leurs droits. Ils vont désormais pouvoir vivre en terre africaine en conservant leur minimum vieillesse de 950 euros par mois.
Et c’est au garde à vous que L’Observateur Paalga salue ces neuf « héros de l’histoire, de l’humanisme et de la justice », se réjouissant qu’enfin « La France exorcise les démons de son histoire coloniale» à travers celle de « ces braves soldats qui remportent la dernière bataille, mais combien importante, de leur vie ! La bataille de vivre libres parmi les leurs, dans leur pays natal, débarrassés de cette chaîne honteuse de la résidence alternée […] entre l’Afrique et l’ancienne métropole afin de bénéficier de leur pension de retraite ».
Et L’Observateur Paalga de raconter le « véritable parcours du combattant pour ces survivants de plusieurs guerres », tout en dénonçant « le mur de la honte que constituaient les différences de traitement entre anciens combattants français ». Pour L’Observateur Paalga, pas de doute, « nos ancêtres les Gaulois balaient devant leur porte avec le retour au village, en terre d’Ebène » de ces neuf « héros ».
En RDC, l’armée s’est bien gardée de réoccuper le groupement Tongo après le retrait du M23. Tordant le cou à de fausses informations circulant sur des réseaux sociaux, les FARDC, les Forces armées de la République démocratique du Congo, assurent « n’avoir déployé aucun militaire à Kishishe, ni à Bambu, ni dans le reste du groupement Tongo, au territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), des zones jadis occupées par les rebelles du M23 », énonce Radio Okapi.
Les autorités congolaises dénonçant le massacre de plusieurs dizaines de civils, il y a environ une semaine dans ce-même territoire de Rutshuru, Radio Okapi rapporte les déclarations du porte-parole du gouverneur du Nord-Kivu, assurant que les FARDC « sont une armée nationale, respectueuse du droit international humanitaire» et accusant « le M23 et leurs alliés de […] chercher à se repositionner encore dans les différentes positions qu’ils avaient fait semblant de quitter ».
Bédié-Gbagbo, l’Alliance dans les starting-blocks
En Côte d’Ivoire, l’alliance PDCI-PPA-CI est bientôt de nouveau en marche. Dans le cadre de la « 16e tribune du PPA-CI », hier, à Abidjan, le porte-parole du PPA-CI Justin Koné Katinan, a annoncé l’ouverture « très bientôt » prochaine des discussions avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire-Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA) « pour finaliser les alliances en vue des prochaines échéances électorales », signale le quotidien indépendant ivoirien Soir Info.
« L’alliance fonctionnera dans chaque circonscription avec le meilleur candidat qui peut faire gagner et c’est ce candidat qu’on désignera », a assuré Justin Koné Katinan, signale Soir Info.
Bédié-Gbagbo-Ouattara, les doyens
Quant aux trois grands leaders de la vie politique ivoirienne, ils sont l’objet, ce matin, de toutes les attentions de WakatSera, lequel quotidien burkinabè les compare à trois « Joe Biden en attente de 2025 » !
Alassane Ouattara, Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo, puisque c’est d’eux trois dont il s’agit sous la plus de ce journal ouagalais, « s’apprêtent à jauger leurs forces dans l’arène électorale, assure WakatSera. En attendant que Joe Biden, qui, du haut de ses 80 piges, compte défendre son fauteuil présidentiel en 2024 soit positionné à cet effet, si les Démocrates ne le mettent pas à la retraite forcée, les leaders de la politique ivoirienne s’affronteront déjà le 2 septembre prochain, par municipales et régionales interposées. Ensuite […] Alassane Ouattara, 81 ans, retrouvera probablement son "cher aîné", Henri Konan Bédié, 89 ans le 5 mai, et son "cher cadet, Laurent Gbagbo, 78 ans le 31 mai, dans la course à la présidentielle de 2025" ».
Le casting de la prochaine élection présidentielle étant ainsi, par voie de presse, prédit WakatSera, tout en étant plongé dans sa très prédictive boule de cristal, admet toutefois que « la Côte d’Ivoire est loin de détenir la palme d’or des dirigeants du 4e âge! Le Cameroun qui a fêté, en février, les 90 ans officiels de Paul Biya, l’inusable locataire, pour ne pas dire l’éternel propriétaire du palais d’Etoudi, peut se targuer de figurer en pole position dans le classement! […] Et ce n’est, sans doute pas à la Côte d’Ivoire d’après Feu Félix Houphouët Boigny, qui a traversé des zones de fortes turbulences marquées par un coup d’État, une rébellion et des violences post-électorales aux allures de guerre civile, qu’il faut en conter! », complète ce quotidien ouagalais.
bert Navarro
Par :Norhttps://www.rfi.fr/fr/podcasts/revue-de-presse-afrique/20230428-%C3%A0-la-une-la-quille-au-pays-pour-les-neuf-braves
Après leur formation d’appoint et quelques stages, ils pourront travailler dans les différents établissements de santé de la municipalité régionale de comté (MRC) de Manicouagan, qui en ont bien besoin.
Ces 18 infirmiers et infirmières proviennent du Cameroun, du Maroc, d’Algérie et de Tunisie, et ils ont commencé leur mise à niveau au cégep de Baie-Comeau. Certains ont quitté leur pays pour parfaire leur connaissance ou bien se rapprocher des leurs.
Accueillir autant de nouveaux étudiants internationaux d’un coup a posé quelques défis aux organisateurs. Ils ont réussi à dénicher 18 appartements et presque autant de place en service de garde en contexte de pénurie.
Leur formation d’appoint durera
.
12 mois, moins pour certains d’entre eux. Les nouveaux arrivants pourront travailler jusqu’à 20 heures par semaines comme préposés aux bénéficiaires pendant leurs études.
Ils ont par ailleurs signé un contrat de 3 ans avec les autorités médicales de la région, qui s’engagent à leur fournir un poste à temps plein pendant cette période.
Avec celui de Sept-Îles, le CISSS Côte-Nord accueillera 40 nouveaux travailleurs étrangers dans ses murs.
ANDRÉ NORMANDEAU Lundi, 7 novembre 2022 19:35 MISE À JOUR Lundi, 7 novembre 2022 19:3
Hier en Centrafrique et au Mali, aujourd’hui au Burkina Faso, la France est victime d’attaques directes de groupes et de réseaux réclamant son départ au profit de la Russie. Un mouvement organisé et efficace qui se propage dans les anciennes colonies françaises.
La stratégie, bien rodée depuis la Centrafrique (RCA), se répète aujourd’hui au Burkina Faso : de jeunes officiers appuyés par des civils tout aussi jeunes se lancent à la conquête du pouvoir, le drapeau russe à la main, comme on peut le voir dans les rues de Ouagadougou depuis le vendredi 30 septembre. Leurs cibles ? Le palais présidentiel et la France.
Si à cette heure il semble bien que les putschistes emmenés par le capitaine Ibrahim Traoré aient pris l’ascendant sur le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba – lui-même arrivé au pouvoir par un coup d’État en janvier –, la France est sérieusement prise à partie par les nouveaux mutins depuis vendredi.
Guerre par procuration
Un mouvement violent aux racines et aux causes multiples, qui entre en résonance avec le projet russe de chasser et remplacer Paris dans son ancien pré carré. La stratégie suivie par Moscou fait écho au troisième chapitre des 36 Stratagèmes (1) : « Tuer un ennemi avec une épée d’emprunt. »
Ce principe a été appliqué à la lettre par les Russes, d’abord en Centrafrique à partir de 2018. Profitant de la lassitude et d’un manque de vigilance du Quai d’Orsay pour ce pays plongé dans une profonde et affreuse guerre civile depuis 2012, Moscou a ainsi envoyé des armes et des instructeurs à Bangui pour soutenir le président Touadéra, mis en difficulté par une multitude de groupes armés.
Dans les bagages de ces instructeurs se trouvaient les mercenaires de la société privée russe Wagner : une société qui très vite a pris la main sur le palais présidentiel et les forces armées centrafricaines en échange de concessions minières. Le déploiement de Wagner s’est accompagné d’une virulente campagne antifrançaise dans la presse et sur les réseaux sociaux centrafricains, ciblant Paris, les journalistes et les intérêts français dans le pays.
Résultat ? Dans cet ancien bastion de la France en Afrique, les Russes sont désormais chez eux. L’Élysée a même acté le rapatriement de ses 130 derniers soldats de sa base de M’Poko d’ici à la fin de l’année, comme l’a confirmé à La Croix une source militaire. Une décision historique, du jamais-vu depuis l’indépendance de la RCA, prise tout juste neuf ans après le déclenchement de l’opération Sangaris, l’intervention française décidée par François Hollande en décembre 2013.
Messages abracadabrantesques
Ce scénario s’est reproduit dans un autre pays fragilisé par une grave crise sécuritaire et par un régime incapable d’y faire face, le Mali. Après avoir renversé le président démocratiquement élu, le francophile Ibrahim Boubacar Keïta, le 18 août 2020, la junte au pouvoir s’est divisée entre les partisans de la collaboration avec les Occidentaux – la France et l’Union européenne en premier lieu – et ceux qui voulaient s’en affranchir. Ces derniers ont pris la main lors d’un deuxième coup d’État, le 24 mai 2021, adoptant vis-à-vis de Paris une attitude agressive, aidés en cela par les discours peu aimables à leur égard du président Emmanuel Macron, de la ministre des armées Florence Parly et du ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Bamako s’est alors tout naturellement tourné vers ceux qui leur tendaient les bras, la Russie et la société Wagner. C’est ainsi que les premiers mercenaires et instructeurs russes se sont déployés dans ce pays dès la fin de l’année 2021. Une arrivée qui s’est accompagnée aussitôt d’une violente campagne antifrançaise sur les réseaux sociaux. « Des fermes à troll payées par les Russes nous attaquent en batterie», déplorait à la fin du mois de décembre 2021 une source à l’Élysée.
Assurées de la protection de Moscou – mais aussi de l’Algérie, de la Turquie et de la Chine, trois puissances peu favorables à la France sur le continent –, les autorités maliennes ont accusé les Français de tous les maux, allant jusqu’à affirmer qu’ils étaient les complices des groupes terroristes. Fausses informations, propagande, montages, les réseaux sociaux sont envahis de messages abracadabrantesques mettant en cause le rôle de la France dans le Sahel. Un discours qui a conduit Paris à rompre avec Bamako et à mettre un terme précipitamment à l’opération Barkhane au Mali en février 2022 : les derniers soldats français ont quitté le nord du pays le 15 août dernier.
Réponses de la France
Ayant pris tardivement conscience de cette guerre hybride dont elle est la cible, la France tente de riposter en prenant au sérieux la dimension « réseaux sociaux » de la stratégie russe (et de ses alliés). Non seulement elle prend en compte désormais la « guerre informationnelle », la guerre d’influence sur les réseaux et dans les médias, mais elle tente de renforcer ses liens avec les pays ciblés dans son ancien pré carré par la stratégie russe.
Parmi eux, le Niger, la pierre d’angle de la réarticulation de Barkhane au Sahel. Mais aussi le Cameroun, qui s’ouvre de plus en plus à la Russie, comme en témoigne la signature d’un accord de coopération militaire entre les deux pays le 12 avril dernier – soit près de deux mois après le début de l’invasion russe de l’Ukraine. Une bascule qu’Emmanuel Macron a tenté de contrarier cet été en se rendant personnellement à Yaoundé.
(1) Célèbre traité chinois de stratégie consacré aux moyens de l’emporter sur un adversaire.
Apres le Mali, les drapeaux russes sont apparus dans les rues de Ouagadougou, au Burkina Faso, samedi 1er octobre. Des slogans contre la présence française ont également été entendus. Sur les réseaux sociaux, les comptes pro-russes s'activent.
Un drapeau et un slogan à la gloire de Moscou (Russie), dans la soirée du samedi 1er octobre à Ouagadougou (Burkina Faso). L'image symbolise la bataille qui se joue en partie au Burkina Faso : une guerre d'influence entre la Russie, dont l'étendard tricolore a été aperçu dans les rues de la capitale, et la France, violemment attaquée par la foule. L'ambiance rappelle celle du Mali, lors du putsch d'un groupe militaire en 2020. Dans ce pays frontalier du Burkina Faso, les mêmes slogans contre la France. Deux ans plus tard, l'armée française a été poussée au retrait du pays, remplacée par les mercenaires russes du groupe Wagner.
Sortir le Burkina Faso du giron de la France
La France conserve de nombreuses bases stratégiques en Afrique de l'Ouest. La région est dans le viseur de la Russie, qui nous depuis plusieurs années des coopérations militaires, via Wagner, avec des pays africains. Pour les Russes, le Burkina Faso est un point d'appui supplémentaire dans l'ouest du continent. "Le Burkina Faso est un pays évidemment ciblé par la Russie depuis un moment, qui essaye de le sortir du giron de la France. D'ailleurs, ils se sont félicité quand Damiba a fait son coup d'État, en pensant pouvoir le récupérer. Ce n'était pas le cas, donc ils espèrent encore une fois qu'ils pourront récupérer ce mouvement", analyse Wassim Nasr, journaliste pour France 24.
Leur arme pour y parvenir ? Les réseaux sociaux. La France accuse régulièrement la Russie de mener des campagnes de désinformation pour la discréditer. Pour se défendre, l'armée s'est lancée dans une contre-offensive médiatique sur internet.
N.Bertrand, K.Le Bouquin, A.Coulibaly, L.-P.Ada - France 2 France Télévisions
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