It’s not easy, plus le droit à la fantaisie, en Tunisie tous les canards boiteux n’ont plus le droit d’utiliser la canne à Ibliss pour se voir ou se mouvoir dans l’espace public.
La loi c’est la loi… plus de passe-droit.
Trois individus viennent d’être condamnés à 30 ans de réclusion pour avoir consommé du cannabis… c’est terrible comme décision de justice…
On a du mal à approuver, du mal à désapprouver parce qu’on ne sait pas, on ne sait plus si c’est la justice qui est aveugle ou ce sont les justiciables…
Erreur ou horreur de Justice ?
On ne doit pas discuter une décision de justice… mais alors de quoi va-t-on discuter ?
De l’indiscutable bien sûr, car il n’y a pas meilleur, ni pire sujet de discussion… n’est-ce pas ?
30 ans de prison pour avoir fumé un joint : ça ne se discute pas… ça percute et ça se répercute un peu partout dans les pays des droits de l’homme qui n’ont pas envie de voir ce pays s’appauvrir en décourageant tous les touristes et en encourageant tous les fumistes, à brûler les frontières pour demander l’asile à une justice moins avide de Justice...
Justice pour tous même si c’est dur pour une drogue si douce… c’est le diable qui a le bon Dieu aux trousses… dictature sanitaire ou justice salutaire ?
C’est en tout état de cause une arme de dissuasion persuasive comme un petit avant goût de la sanction suprême : on prend le maximum pour un écart minimum.
Un coup de frein pour ceux qui ne font rien d‘autre qu’enfreindre la loi, qu’ils soient de bonne ou de mauvaise foi… la loi c’est la loi… un parfum de charia pour vous dissuader d’emprunter des chemins de travers, la voie, c’est la voie… 30 ans de réclusion pour tous ceux qui sont tenté de chanter : cassez la voix !
Sidi Bou est vent debout, il n’a plus le droit de siroter son thé à la menthe en grillant du chanvre dans sa chicha. Carthage préfère la dèche à la prêche d’Amsterdam ou de Marrakech.
C’est désormais interdit de pêcher.
Interdiction de la pêche… Kifech ? Comment ?
Pas la peine de multiplier là-dessus vos dépêches, la Tunisie n’a aucune réponse à la question : Allech ? Pourquoi ?
Le Jasmin on sait pourquoi il fleurit parce que c’est la fleur du bien, aucun lien avec les Fleurs du mal.
C’est stupéfiant comme jugement mais ça ne va sans doute pas s’arrêter aux stupéfiants :
Ça peut aller plus loin, beaucoup plus loin :
30 ans de prison pour un verre de vin. Sakara en tunisien
30 ans de prison pour un pot de vin. Rachoua en tunisien.
30 ans de prison pour avoir écrit que « tout est vain ». Nakra en tunisien.
À l’heure où l’on fait semblant de traiter de l’intraitable séparatisme islamique en visant les uns pour atteindre les autres… on m’a soumis cette question : Quelle différence faites-vous entre : L’utopie islamique et l’utopie écologique ?
Qu’est-ce qu’une utopie ? C’est du grec, pour désigner ce qui est sans lieu… autrement dit tout projet qui ne tient pas compte de la réalité, tout projet irréalisable… On se souvient de la cité utopique de Thomas More qui comme toute chimère, nous laisse un petit arrière-goût amer. Il paraît que l’utopie est fondamentalement politique. Elle a toujours mis en rapport le réel avec l’idéal.
L’utopie dite écologique voudrait nous rendre la vie viable. Et l’utopie dite islamique voudrait nous rendre l’âme fiable. On a beau se dire que dans les deux cas de figures, cela relève du rêve, on ne peut s’empêcher de vouloir les réaliser. Cela nous motive ou nous sert de motif, nous mobilise ou nous sert de mobile. Que vive l’utopie pour que les hommes vivent mieux et dans le meilleur des mondes possibles. Et pourtant, nous sommes très divisés sur le sujet qui est, le moins qu’on puisse dire, de plus en plus controversé. En premier parce que nous disposons de deux visions de l’écologie qui justifient quelque part nos divisions : - Petit a : Nous avons une vision vitaliste de l’écologie qui estime qu’aucune valeur n’est supérieure à la vie donc pour l’homme tout n’est pas permis puisqu’il n’est qu’un vivant parmi d’autres : morpions ou scorpions. - Petit b : Nous avons une vision humaniste de l’écologie qui estime qu’aucune valeur n’est supérieure à l’homme et pour son bonheur sur terre tout est désormais permis comme éliminer un morpion ou exterminer un scorpion. Question : qu’y a-t-il d’utopique dans ces deux visions apparemment divergentes ? C’est précisément parce qu’elles ne sont divergentes qu’en apparence, que l’écologie demeure utopique et ses fins irréalisables… parce qu’on n’a pas encore réalisé que ce n’est pas l’homme, le sens de la terre mais que sans l’homme, la terre n’a plus de sens… Pour être plus clair, les deux visions se surestiment et tantôt c’est l’une qui prend l’ascendant et tantôt c’est l’autre… mais aucune des deux visions n’est transcendante… ou n’atteint quelque transcendance.
Cela nous conduit directement au cœur de l’utopie islamique qui a aussi deux sens : - Petit a : Un sens éthique de l’islam qui stipule qu’il n’y a pas d’autre dieu que Dieu et quand on y croit, on le retrouve en tout lieu. Point d’utopie mais un répit pour l’âme purifiée ou aspirant à la pureté. - Petit b : Un sens politique de l’islam qui stipule qu’aucune loi ne peut être supérieure à la Foi. Ce n’est pas la parole de l’homme mais la parole de Dieu qui fait Foi… nous dit celui que l’on stigmatise avec le sobriquet d’«islamiste»… et qui ne se contente pas de purifier son âme mais aspire à purifier toutes les âmes.
Deux utopies donc qui ne sont au fond guère utopiques ! Mais plutôt thérapeutiques : les deux cherchent à nous ôter toute envie de dominer en nous donnant envie de dominer notre envie.
Le printemps était arabe mais il ne l’est plus. L’arabe de la rue l’a appris à ses dépens en s’immolant par le feu, il y a tout juste dix ans, jour pour jour.
Ce fut une révolution sans lendemain.
On a commencé par l’encenser, mais on a fini par casser cette flûte enchantée qui nous a laissé entrevoir des lendemains qui chantent ou ré-enchantent la vie des plus démunis… mais il n’en fut rien et il n’en sera rien. L’avenir restera bien confus et incertain. On parle de désenchantement et on rit au nez de celui qui ose parler de la révolution du Jasmin.
On a découvert enfin que « la démocratie » ne rime pour ainsi dire à rien… elle coûte plus qu’elle ne rapporte… elle sert la liberté mais sa liberté ne sert à rien… ça démange mais ça ne mange pas de pain.
La démocratie n’est pas si sûre, elle rassure mais ne rend pas les hommes moins immatures.
C’est ce que l’arabe de la rue semble avoir découvert à Tunis comme au Caire, au Caire comme à Tripoli que la démocratie n’est qu’une couverture pour couvrir les fossés qu’elle ne cesse d’ouvrir.
Dans le pot de confiture, qui est d’ailleurs hors de prix, l’arabe qui pouvait se le payer, y découvrait le goût amer de sa propre déconfiture.
C’est ce qui s’appelle : le pot pourri de la réalité : mi-figues mi-raisins.
Les arabes seraient ils incapables de démocratie ? Ou c’est la démocratie qui n’est pas si fiable que ça ?
C’est cette seconde hypothèse qui leur semble la plus probable et qui rend la démocratie quelque part peu souhaitable.
Que dit l’arabe vacciné contre le virus de l’occidentale vérité ?
Il dit que : Ce qui tue la démocratie, c’est la corruption. Or c’est la corruption qui maintient la démocratie en vie. Donc tout ce qu’elle nous promet n’est que de l’intox.
Un paradoxe avec un brin de génie qui pousse le réalisme politique jusqu’au cynisme moral :
Etant donné que le mal démocratique est partagé par le plus grand nombre, il est démocratiquement bon. Freedom ! freedom ! freedom !
Dans tout régime politique il y a des corrupteurs et des corrompus pour faire avancer le Bhim(l’âne tunisien) qui rappelle l’âne de Buridan qui meurt de faim parce qu’il n’arrive pas à choisir entre deux tas d’avoine identiques : Ou bien c’est le mal ou bien ce n’est pas le bien.
En démocratie, toute interaction est tirée par les cheveux. Toute transaction est un sac de nœuds.
Car la démocratie s’achète et se vend au plus offrant… ceux qui vous soutiendront le contraire, y sont, soit vendus, soit achetés… traîtres ou prêtres. Si vous voulez vraiment savoir dans quel sens souffle le vent, prenez les devants en vous disant que tout s’achète et tout se vend.
C’est ce qui explique sans aucun doute, que toutes les révolutions arabes qui voulaient laver plus blanc que blanc se sont retrouvées sur le banc des islamistes qui n’ouvraient leur bec que pour leur proposer un nettoyage à sec… de Sidi Bouzid jusqu’à la Mecque.
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