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Haro de la macronie et de la droite contre Justine Triet, la Palme d’Or, après son discours anti-gouvernement

 

Dans la majorité, un député va jusqu’à interroger l’éventualité de supprimer les « aides » publiques à la réalisatrice. A l’inverse, la gauche applaudit le discours politique de la lauréate de la Palme d’Or.

 
image from focus.nouvelobs.com
La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, le 10 mai 2023. (FIRAS ABDULLAH / ANADOLU AGENCY VIA AFP)
 

Au lendemain du discours anti-gouvernemental de la lauréate de la Palme d’or du Festival de Cannes, la réalisatrice Justine Triet, les réactions pleuvent, de la dénonciation de son « ingratitude » du côté de la majorité présidentielle aux remerciements à gauche. En critiquant sur la scène du Palais des festivals la politique gouvernementale, la cinéaste de 44 ans a jeté un pavé dans la mare.

 

Une Palme d’or est-elle vraiment un gage de succès en salles ?
 

Recevant la Palme d’or des mains de Jane Fonda pour son film « Anatomie d’une chute », elle a vivement dénoncé la manière dont le gouvernement français avait « nié de façon choquante » la protestation contre la réforme des retraites.

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« Ce schéma de pouvoir dominateur, de plus en plus décomplexé, éclate dans plusieurs domaines », a-t-elle ajouté, estimant que le pouvoir cherchait aussi à « casser l’exception culturelle sans laquelle (elle) ne serai(t) pas là aujourd’hui ».

Passe d’armes avec la ministre

Dans la foulée de cette déclaration, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, s’est dite « estomaquée par son discours si injuste » : « Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas », a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.La passe d’armes s’est ensuite poursuivie par médias interposés.

« Il y a quand même un glissement lent vers l’idée qu’on doit penser à cette rentabilité des films », a exposé Justine Triet au micro de France Inter.« Évidemment, dans ma position, j’ai une grande facilité à financer mes films, mais je vois bien autour de moi que pour les gens qui démarrent, les plus petites productions, c’est plus difficile », a-t-elle rapporté.

Festival de Cannes : décryptage d’un grand palmarès (à une faute de goût près)

« Je trouve que c’est ingrat et injuste », a répondu dimanche matin sur BFMTV la ministre de la Culture, rappelant avoir annoncé la semaine dernière sur la Croisette un plan d’aide à la création audiovisuelle et cinématographique de 350 millions d’euros à l’horizon 2030.

« Dans le discours de Justine Triet, il y a clairement un fond idéologique d’extrême gauche », a-t-elle estimé. « J’aimerais bien qu’elle me donne les chiffres, les faits sur lesquels elle se base pour considérer que, aujourd’hui, la culture est ’’marchandisée’ et l’exception culturelle cassée », a déclaré Rima Abdul Malak, insistant sur le soutien du gouvernement au secteur notamment durant la crise sanitaire.

Pôle Web - Burel - 28-05-2023

Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, s’est aussi fendu samedi soir d’un tweet faisant référence au titre du film primé : « Anatomie de l’ingratitude d’une profession que nous aidons tant... et d’un art que nous aimons tant ».

Pôle Web - Burel - 28-05-2023

Sur la même ligne, David Lisnard, maire Les Républicains de Cannes, a taclé sur Twitter un « discours d’enfant gâtée et si conformiste, en recevant la prestigieuse Palme d’or pour son film subventionné ».

Controverse désormais politique

En revanche, à gauche, le discours de la cinéaste a rencontré son écho. « Merci à Justine Triet pour son courage en plus de son talent. Cannes revient à sa tradition. C’est la gauche résistante qui a créé ce festival », a réagi le leader de LFI Jean-Luc Mélenchon sur Twitter.

Pôle Web - Burel - 28-05-2023

« Six mois que toute la France conteste. Six mois que nous subissons la volonté d’un seul. Merci madame de garder la nuque raide », a aussi appuyé le numéro un du PS Olivier Faure, tandis que Marine Tondelier, patronne d’EELV, ironisait sur ces « nouvelles des 100 jours de Macron pour apaiser, en direct du Festival de Cannes ».

« Marchandisation des corps, Marchandisation de la culture, Bravo à Justine Triet pour sa Palme d’or et son discours qui frappe si juste », a abondé le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.

La réaction de Rima Abdul Malak a aussi fait bondir à gauche. Olivier Faure a affirmé être « estomaqué de voir une ministre de la Culture qui pense que, quand on finance un film, on achète la conscience de ses auteurs ».

« Ne pensez plus, prenez vos subventions et silence dans les rangs », a lancé le PCF.

Mais « il est peut-être temps d’arrêter de distribuer autant d’aides à ceux qui n’ont aucune conscience de ce qu’ils coûtent aux contribuables », a menacé le président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée, Guillaume Kasbarian (Renaissance).

Cette dernière saillie a été perçue comme un appel « à la censure, par le chantage aux subventions » par l’écologiste Benjamin Lucas. « C’est du Le Pen dans le texte », a-t-il conclu.

 

 

Par L'Obs avec AFP

·Publié le 28 mai 2023 à 15h13

https://www.nouvelobs.com/culture/20230528.OBS73874/haro-de-la-macronie-et-de-la-droite-contre-justine-triet-la-palme-d-or-apres-son-discours-anti-gouvernement.html

 

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Rédigé le 28/05/2023 à 11:45 dans France, Macron | Lien permanent | Commentaires (0)

Les grandes manœuvres de la Macronie pour préserver la réforme des retraites

 

A quelques jours de l’examen de la proposition de loi visant à abroger le recul de l’âge de départ, la majorité fait feu de tout bois pour éviter un vote, qui aurait toutes les chances d’être positif.

 

image from www.philomag.com

 

La réforme des retraites telle un sparadrap. En dégainant à la mi-mars l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’une loi sans vote, le gouvernement pensait en avoir fini avec ce texte maudit. Le voilà pourtant revenir par une toute petite fenêtre. Celle de la niche parlementaire annuelle du modeste groupe Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), qui entend défendre le 8 juin une proposition de loi visant à supprimer le recul de l’âge légal de départ à 64 ans.

 

Emmanuel Macron, le président qui n’aimait pas le Parlement

« Si on en croit la panique générale qui s’empare de la majorité présidentielle, on a toutes les chances de gagner ! », pérore le chef de file dudit groupe, Bertrand Pancher, qui pourrait bien avoir raison. En témoigne la volte-face du président de la République. Après avoir affirmé qu’il « devra y avoir un débat où chacun devra prendre ses responsabilités », le 15 mai dans « l’Opinion », Emmanuel Macron a changé de pied et chargé sa majorité de tout faire pour empêcher le vote du texte, voire la tenue même de ce vote. Quitte à risquer un nouvel embrasement des oppositions, les grandes manœuvres sont lancées.

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Le recours à l’article 40

La première ruse s’appuie sur un autre article de la Constitution, le numéro 40, qui interdit toute proposition de loi et amendement qui « aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique ». Or, l’abrogation de la mesure d’âge coûterait au moins 15 milliards d’euros aux finances de l’Etat, selon l’exécutif. Premier problème : le Bureau de l’Assemblée nationale, qui régit le fonctionnement de la Chambre basse et à qui il revient en premier lieu de décréter l’article 40, a déjà validé le texte fin avril, durant les vacances parlementaires, sans trop y prêter attention. Qu’à cela ne tienne, convoquons à nouveau le Bureau à ce sujet, s’est empressée de réclamer la Macronie.

Deuxième problème : malgré les pressions de l’Elysée, de Matignon et des trois groupes de la majorité, Yaël Braun-Pivet, la présidente de l’Assemblée nationale, élue Renaissance mais soucieuse de son indépendance, s’y refuse pour ne pas créer un dangereux précédent. L’article 89.4 du règlement de l’Assemblée nationale prévoit bien que cet article 40 puisse également être opposé par le président de la commission des Finances. Mais, troisième problème : le titulaire du poste s’appelle Eric Coquerel, un député Insoumis pas vraiment enclin à faire de cadeau au pouvoir en place.

La suppression en commission

Une nouvelle idée a alors germé ce 23 mai au matin, à Matignon, lors du traditionnel petit-déjeuner de la majorité : faire voter la suppression de l’article 1 de la proposition de loi, celui qui revient sur la mesure d’âge, par la commission des Affaires sociales qui examinera le texte le 31 mai. Le groupe Liot serait alors contraint de réintroduire l’article en question par amendement durant la discussion en séance du 8 juin. Et Yaël Braun-Pivet pourrait alors, de bon droit, l’écarter en le déclarant contraire à l’article 40 de la Constitution.

« L’option est toutefois risquée pour Yaël Braun-Pivet, s’inquiète un cadre de la majorité. Elle serait alors seule à devoir supporter la responsabilité de la décision. » La présidente de l’Assemblée nationale se refuse d’ailleurs à confirmer avoir donné son accord à un tel scénario. Surtout, le stratagème souffre d’un autre écueil majeur : la Macronie n’a pas la majorité à la commission des Affaires sociales, et devrait trouver des alliés dans le camp des Républicains pour parvenir à ses fins. Loin d’être une mince affaire en ces temps politiques incertains…

L’obstruction parlementaire

Mais pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Un autre moyen dilatoire existe pour contrarier un vote : l’obstruction parlementaire. Elle est habituellement l’apanage des oppositions, mais la Macronie ne s’en prive pas depuis que sa majorité n’est plus que relative. Au mois de novembre, les députés de Renaissance mais aussi les ministres présents sur les bancs du gouvernement avaient ainsi multiplié les initiatives pour retarder le vote de la proposition de loi Insoumise visant à réintégrer les soignants non vaccinés contre le Covid.

La technique est enfantine : une niche parlementaire se termine à minuit et il suffit de faire durer les débats jusqu’à l’heure fatidique. « 200 à 300 amendements suffiraient pour ne pas aller au bout de l’examen », a calculé un haut gradé de la majorité. Il faudrait toutefois parvenir à tenir toute la journée, Liot ayant prévu de présenter sa proposition de loi dès le début de la matinée. Les conséquences en termes d’image pourraient aussi s’avérer délétères dans l’opinion publique sur un sujet aussi exposé.

Un vote positif, et après ?

« Si les oppositions se coalisent de façon forte, le vote leur sera acquis », s’alarme-t-on en Macronie. Et tout porte à croire que ce sera le cas. Le groupe Liot devrait pouvoir compter sur l’ensemble des voix de la Nupes et du Rassemblement national. La liberté de vote est laissée aux députés des Républicains, dont 19 avaient voté la motion de censure à l’issue des débats sur la réforme des retraites. Quant à la majorité, certains élus réticents pourraient « avoir piscine ». Pour rappel : seule la majorité simple des présents est nécessaire pour faire passer une proposition de loi.

Un vote positif serait néanmoins loin d’entraîner une suppression immédiate de la mesure d’âge. Le chemin parlementaire pour y parvenir s’avérerait encore long et tortueux. Il est difficilement imaginable que le Sénat, à droite et notoirement favorable à la réforme des retraites, approuve également la proposition de loi. Sans commission mixte paritaire, chargée de régler les désaccords entre les deux assemblées, la navette pourrait durer éternellement. Or, sa convocation est du ressort de la Première ministre ou des présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, tous opposés au texte de Liot. Mais le président du petit groupe parlementaire fait le pari qu’un « tremblement de terre politique » ne pourrait rester sans conséquence. En cas de victoire le 8 juin, Bertrand Pancher a déjà prévu de réclamer l’organisation d’un référendum à Emmanuel Macron.

 

Par Julien Martin

·Publié le 28 mai 2023 à 9h00

https://www.nouvelobs.com/politique/20230528.OBS73866/les-grandes-man-uvres-de-la-macronie-pour-preserver-la-reforme-des-retraites.html

 

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Rédigé le 28/05/2023 à 07:59 dans France, Macron | Lien permanent | Commentaires (0)

Réponse à Emmanuel Macron (2017)

 

La déclaration controversée d’Emmanuel Macron à Alger m’a conduit aujourd’hui (mardi 16 février 2017) à répondre à trois demandes d’interview, sur deux radios et à la chaîne de télévision FR 3. Mais comme chacune de ces interviews ne durait pas plus de dix minutes à l’enregistrement - et une seule minute diffusée sur FR 3 - , je me suis résolu à rédiger mes observations sous une forme plus développée et à les placer sur mon site.

Le candidat d’En Marche à la présidence de la République française, Emmanuel Macron, a fait hier une déclaration à la télévision algérienne Echourouk, dans laquelle il a sans doute voulu corriger les effets négatifs des propos trop rapides qu’il avait tenus il y a quelques mois dans un passage de son livre Révolution  : « Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un État, de richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de civilisation et des éléments de barbarie » [1]. Ce bref passage avait suscité des réactions très défavorables de ceux qui y avaient trouvé une défense du « colonialisme » français, et notamment en Algérie. Cette fois-ci, il a voulu être plus clair en suivant un plan dialectique. D’une part, il a insisté sur la condamnation de la colonisation : « C’est un crime. C’est un crime contre l’humanité. C’est une vraie barbarie, et ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes ». D’autre part, il a ajouté : « En même temps, il ne faut pas balayer tout ce passé, et je ne regrette pas cela parce qu’il y a une jolie formule qui vaut pour l’Algérie : “ La France a installé les Droits de l’Homme en Algérie, simplement elle a oublié de les lire”. C’est une jolie formule pour expliquer ce qu’est cette période, c’est-à-dire qu’il y a eu des crimes terribles, il y a eu de la torture, il y a eu de la barbarie - parce que la colonisation est un acte de domination et de non-reconnaissance de l’autonomie d’un peuple. Mais en même temps, je ne veux pas qu’on tombe, tout en reconnaissant ce crime, dans la culture de la culpabilisation sur laquelle on ne construit rien ». Ainsi, il a voulu prendre une position d’équilibre, qu’il a lui-même appelée un « chemin de crête ». Mais comme il a beaucoup plus vigoureusement insisté sur la thèse que sur l’antithèse, il a manqué sa synthèse en donnant l’impression de trébucher et de tomber du premier côté, provoquant ainsi l’approbation des uns et l’indignation des autres.

Au moment de commencer la rédaction de mon analyse, j’ignore si Emmanuel Macron a été conscient de cet échec. Celui-ci me paraît s’expliquer non seulement par le souci d’améliorer radicalement son image en Algérie [2] et auprès des Franco-Algériens, mais aussi par une insuffisance de réflexion juridique et historique, a priori étonnante de la part d’un brillant ancien élève de l’Ecole Nationale d’Administration, qui avait assisté le célèbre philosophe Paul Ricoeur dans ses derniers travaux.

En effet, Emmanuel Macron emploie la notion juridique de « crime contre l’humanité » sans se soucier de la définir, et d’abord de la définir historiquement. Il ne semble pas savoir que celle-ci n’existe vraiment que depuis la création du Tribunal international de Nuremberg par les vainqueurs de la Deuxième guerre mondiale en 1945, et que la notion de justice pénale internationale ne s’est vraiment généralisée qu’à partir des années 1990 [3]. Dans ces conditions, il est absurde de la projeter dans le passé, en oubliant que durant la presque totalité des siècles et des millénaires de l’histoire, les sociétés et les Etats n’ont connu au mieux qu’une justice interne, et se sont fait mutuellement la guerre sans cadre juridique contraignant. Les crimes, les atrocités, ont été innombrables, mais il est vain de réclamer justice pour des actes dont tous les acteurs, les témoins et les victimes sont morts depuis longtemps. Cela devrait aller de soi, mais cela ne va malheureusement plus de soi depuis que la loi Taubira-Ayrault, votée à l’unanimité des deux chambres en 2001, a décrété « crime contre l’humanité » la déportation des esclaves noirs africains par des Européens du milieu du XVème siècle jusqu’au milieu du XIXème. Même si - est-il nécessaire de le rappeler ? - la colonisation française de l’Algérie n’a jamais été fondée sur l’esclavage.

Emmanuel Macron ne tient pas davantage compte du fait que la notion même de « crime contre l’humanité » a changé de définition depuis le procès Barbie en 1985. En effet, cette notion désignait en 1945 le plus grave des trois chefs d’accusation contre les accusés du procès de Nuremberg : « crimes contre la paix », « crimes de guerre », et enfin « crimes contre l’humanité » qui se réduisaient en pratique au génocide. Mais lors du procès Barbie, l’accusation avait voulu ne retenir que la participation de l’accusé au « crime contre l’humanité » - « c’est-à-dire l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout acte inhumain commis contre toutes les populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, religieux ou raciaux » - qu’était l’extermination des juifs, parce que les autres catégories de crimes étaient déjà prescrites. Or les associations d’anciens résistants et leurs familles avaient fait appel contre cette décision parce qu’elles refusaient que la participation de Barbie à la répression de la Résistance ne soit pas prise en considération, et elles eurent gain de cause. C’est pourquoi le 20 décembre 1985, la Cour de cassation a élargi la notion de « crime contre l’humanité » en la redéfinissant ainsi : « les actes inhumains et les persécutions qui, au nom d’un Etat pratiquant une politique d’hégémonie idéologique, ont été commis de façon systématique, non seulement contre des personnes en raison de leur appartenance à une collectivité raciale ou religieuse, mais aussi contre les adversaires de cette politique, quelle que soit la forme de cette opposition ». Ainsi, comme l’expliqua lumineusement Maître Michel Zaoui, « les juges, face au refus du pouvoir politique de rendre imprescriptibles les crimes de guerre, avaient été contraints d’effectuer un grand écart sur le plan juridique pour que les résistants, eux aussi, figurent au procès. Par cette décision était ainsi sérieusement gommée la distinction entre crimes contre l’humanité et crimes de guerre posée par le statut du Tribunal militaire international de Nuremberg du 8 août 1945 » [4]. A partir de cette décision, - qui fut confirmée par le nouveau code pénal publié en 1994 - les « crimes contre l’humanité » étant la seule catégorie de crimes imprescriptibles en droit français, il fallait appeler ainsi tout crime que l’on voulait faire juger en dépit de la prescription.

La guerre d’Algérie n’était pas concernée, en principe, par cette évolution du droit international, puisque les accords d’Evian signés en mars 1962 par les représentants du gouvernement français et du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA, représentant le FLN) étaient fondés sur l’amnistie réciproque de tous les actes de violence commis des deux côtés. Mais la confusion qui s’installa à partir de 1985 entre les notions de « crime de guerre » et de « crime contre l’humanité » eut des conséquences immédiates, en rapport direct avec l’Algérie. Maître Jacques Vergès, qui était avec un collègue algérien l’un des avocats de Klaus Barbie, en profita pour déclarer que désormais les Algériens pourraient accuser le général Massu de « crime contre l’humanité ». Cinq ans plus tard, l’ancien ministre de Ben Bella, Bachir Boumaza, créa à Sétif la Fondation du 8 mai 1945, qui réclamait à la France de reconnaître la répression de mai 1945 comme étant un « crime contre l’humanité » et non pas un simple crime de guerre. En mai 1995, avec l’appui du gouvernement algérien, cette revendication fut élargie à l’ensemble des « crimes contre l’humanité » que la France aurait commis contre le peuple algérien de 1830 à 1962. Elle fut ensuite relancée, en des termes délicatement choisis, par le président Bouteflika dans son discours prononcé devant l’Assemblée nationale française le 14 juin 2000, puis - après le vote par le Parlement français de la loi du 23 février 2005 rendant hommage à la colonisation française - en des termes beaucoup plus véhéments dans ses discours du 8 mai 2005 et 2006 [5].

Mais le président Jacques Chirac, pourtant désireux de sauver la négociation qu’il avait engagée en 2003 avec l’Algérie pour conclure un traité d’amitié franco-algérien sur le modèle du traité franco-allemand de 1963, refusa d’accepter la revendication algérienne de repentance, comme il l’a lui-même reconnu dans ses Mémoires : « Le principal obstacle viendra de l’acte de repentance que le gouvernement algérien nous demande quelques mois plus tard de faire figurer dans le préambule, acte par lequel la France exprimerait ses regrets pour ‘les torts portés à l’Algérie durant la période coloniale’. Il me paraît utile et même salutaire, comme je l’ai indiqué dans mon discours de l’Unesco à l’automne 2001, qu’un peuple s’impose à lui-même un effort de lucidité sur sa propre histoire. Mais ce qu’exigent de nous les autorités d’Alger n’est rien d’autre que la reconnaissance officielle d’une culpabilité. Je ne l’ai naturellement pas accepté, consentant tout au plus à souligner, dans une déclaration parallèle et distincte du traité, ‘les épreuves et les tourments’ que l’histoire avait imposés à nos deux pays. C’est le maximum de ce que je pouvais faire » [6].

Par la suite, en 2007, le candidat à la présidence de la République Nicolas Sarkozy fut le premier à récuser publiquement la revendication algérienne de repentance. Dans son voyage officiel en Algérie, en décembre 2007, il se montra plus conciliant dans ses paroles, mais aussi ferme sur le fond : « Oui, le système colonial a été profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : liberté, égalité, fraternité. Mais il est aussi juste de dire qu’à l’intérieur de ce système profondément injuste, il y avait beaucoup d’hommes et de femmes qui ont aimé l’Algérie, avant de devoir la quitter. Oui, des crimes terribles ont été commis tout au long d’une guerre d’indépendance qui a fait d’innombrables victimes des deux côtés. Et aujourd’hui, moi qui avais sept ans en 1962, c’est toutes les victimes que je veux honorer. Notre histoire est faite d’ombre et de lumière, de sang et de passion. Le moment est venu de confier à des historiens algériens et français la tâche d’écrire ensemble cette page d’histoire tourmentée pour que les générations à venir puissent, de chaque côté de la Méditerranée, jeter le même regard sur notre passé, et bâtir sur cette base un avenir d’entente et de coopération [7]. »

Quant au président François Hollande, qui avait semblé pencher vers un acte de repentance au début de sa campagne électorale, même s’il a fait un pas supplémentaire vers la prise en compte de la mémoire algérienne, il s’est lui aussi clairement opposé à la repentance dans le discours qu’il prononça devant le Parlement algérien le 20 décembre 2012 : « Alors, l’histoire, même quand elle est tragique, même quand elle est douloureuse pour nos deux pays, elle doit être dite. Et la vérité je vais la dire ici, devant vous. Pendant 132 ans, l’Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal, ce système a un nom, c’est la colonisation, et je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien. Parmi ces souffrances, il y a eu les massacres de Sétif, de Guelma, de Kherrata, qui, je sais, demeurent ancrés dans la conscience des Algériens, mais aussi des Français. Parce qu’à Sétif, le 8 mai 1945, le jour même où le monde triomphait de la barbarie, la France manquait à ses valeurs universelles. La vérité, elle doit être dite aussi sur les circonstances dans lesquelles l’Algérie s’est délivrée du système colonial, sur cette guerre qui, longtemps, n’a pas dit son nom en France, la guerre d’Algérie. Voilà, nous avons le respect de la mémoire, de toutes les mémoires. Nous avons ce devoir de vérité sur la violence, sur les injustices, sur les massacres, sur la torture. Connaître, établir la vérité, c’est une obligation, et elle lie les Algériens et les Français. Et c’est pourquoi il est nécessaire que les historiens aient accès aux archives, et qu’une coopération dans ce domaine puisse être engagée, poursuivie, et que progressivement, cette vérité puisse être connue de tous. La paix des mémoires, à laquelle j’aspire, repose sur la connaissance et la divulgation de l’histoire » [8].

La fermeté sur l’essentiel des trois derniers présidents de la République française a obtenu que les plus hautes autorités algériennes renoncent à répéter cette revendication de repentance, même si elle garde de fermes partisans à l’intérieur du Parlement algérien - comme les 125 députés qui avaient déposé en 2010 une proposition de loi criminalisant la colonisation française [9] - et aussi à l’intérieur du gouvernement, comme l’actuel ministre des Anciens Moudjahidine Tayeb Zitouni, qui déclarait en 2014 : « Nous organiserons des séminaires, colloques et produirons des documents écrits et audiovisuels sur cette période jusqu’à ce que viendra une génération en France qui reconnaîtra les crimes de ses ancêtres et demandera pardon. Ce jour-là, nous refuserons ce pardon, parce que tout ce que la France a commis en Algérie est impardonnable » [10].

Emmanuel Macron était-il conscient de tout cela quant il a prononcé en Algérie les propos qu’il y a tenus ? Il a parlé comme un candidat à la présidence de la République algérienne et non en candidat à la présidence de la République française. Il ne semble pas être conscient des efforts déployés par l’Algérie depuis 1995 pour faire accepter sa revendication de repentance par les Français, en détournant ainsi l’attention des Algériens de leur tragique expérience des années 1990. Il encourage les partisans de cette revendication en invitant implicitement l’Algérie a déposer une plainte contre la France auprès du Tribunal pénal international (comme l’a justement fait remarquer Benoît Hamon). Au lieu d’encourager les partisans de la repentance à espérer un changement de l’attitude des présidents de la République française, n’aurait-il pas mieux fait de leur résister à son tour en s’appuyant sur les avis de quatre hommes d’Etat algériens qui ont très fermement désavoué cette revendication ? A savoir deux « dialoguistes », les anciens membres du GPRA aujourd’hui décédés Hocine Aït-Ahmed [11] et Abdelhamid Mehri [12], et deux « éradicationnistes », les anciens premiers ministres Belaïd Abdesselam [13] et Redha Malek [14].

En tant qu’homme de gauche - si tant est qu’il accepte encore ce qualificatif qu’il dit dépassé - et que républicain, Emmanuel Macron peut légitimement s’émouvoir de la contradiction manifeste entre les principes démocratiques dont se réclame la gauche française, et la brutalité des méthodes employées pour soumettre les Algériens musulmans à partir de 1830, et regretter l’occultation qui en avait été faite durant toute la Troisième République. Au moment où la propagande officielle présentait l’Algérie comme la plus magnifique réussite de la colonisation française, le grand géographe Emile-Félix Gautier déclarait à juste titre en 1914 que « les conséquences de nos débuts absurdement sanglants se font nécessairement sentir encore », et rappelait en 1920 « un fait désagréable, inélégant, l’incroyable férocité de la conquête ».

On ne peut donc reprocher à Emmanuel Macron de ne pas partager l’aveuglement sur la « mission civilisatrice » dont avaient fait preuve les Républicains et la gauche durant un siècle. Mais on peut lui reprocher de le faire en jugeant un passé éloigné dans la perspective de l’actualité, en inversant le cours du temps comme le fait habituellement la mémoire et non l’histoire. Il commet un anachronisme total en condamnant la conquête de l’Algérie par la France comme un "crime contre l’humanité", mais il ne se demande pas si les Algériens appliquent la même revendication de repentance à leurs anciens maîtres les Turcs. Or ils ne l’appliquent pas, puisque l’Etat national algérien est supposé avoir préexisté à l’invasion française de 1830. Il y aurait pourtant de quoi, si l’on en juge d’après les méthodes extrêmement violentes que les deys d’Alger et les beys des provinces employaient pour briser les révoltes des tribus de l’intérieur. Voici ce qu’écrivait le 22 juin 1784 le consul de France à Alger : « Arriva un courrier de Constantine, avec la nouvelle que le bey de Constantine s’est emparé d’un pays nommé Melilla (M’lili, palmeraie au sud de Biskra) soupçonné partisan de Bokas (Bou Akkaz) son ennemi situé au delà de Biskera, après un combat sanglant dans lequel un chaouch turc du bey et 10 soldats turcs ont été tués. L’armée du bey a coupé 460 têtes des Maures et pris en vie 300 tant hommes que femmes et enfants, 10.000 moutons, 2.000 chevaux » [15]. Ne pourrait-on pas parler là aussi de « crime contre l’humanité » ?

Il est vrai qu’une violence extrême a caractérisé la conquête française de l’Algérie, mais ce n’était pas une violence unilatérale, comme l’a justement souligné l’historien Daniel Rivet, disciple de Charles-Robert Ageron : « Inexpiable, la guerre l’est instantanément » : dès l’été 1830, les collaborateurs des Français sont brûlés vifs ou ont les yeux arrachés en châtiment de leur aide aux infidèles, mais ils « perpétuent l’usage, en vigueur sous les Turcs, de livrer des paires d’oreilles coupées sur leurs ennemis pour attester du caractère irréversible de leur prise de parti. Les combats tournent à l’atroce immédiatement. En novembre, des mujahîdîn mutilent une cinquantaine de canonniers surpris dans un combat d’arrière-garde en Mitidja. Une cantinière a les entrailles arrachées, le nez, les oreilles et les seins coupés et fourrés dans l’abdomen. La sauvagerie des indigènes rejaillit sur l’occupant, par effet de contagion mimétique », ce dont Daniel Rivet cite plusieurs exemples frappants. Et il conclut : « La violence colle au commencement de l’aventure algérienne de la France. Elle la poursuivra jusqu’à son terme, comme si le commencement était la moitié du tout, et elle constituera pour le pays des droits de l’homme une tentation permanente et un contre-exemple démoralisant ». Mais en sens inverse, « la sacralisation de la violence, quand elle s’exerce sur l’infidèle, infectera l’humanisme musulman non moderne et se retournera contre les Algériens. Elle créera le champ libre à l’exercice, intellectuel et pratique, d’une culture du jihâd, qui n’est pas sans avoir eu des effets jusqu’à aujourd’hui » [16].

Enfin, on peut s’étonner de voir Emmanuel Macron parler de « la colonisation » au singulier, en supposant implicitement que les Etats européens en auraient eu le monopole du milieu du XVème siècle au milieu du XXème, et qu’il s’agirait d’un phénomène historique entièrement criminel. Cette idée implique logiquement que, puisque la colonisation est un crime, il est nécessaire de l’abolir entièrement. Or, c’est bien évidemment impossible, puisque nul ne peut songer à renvoyer tous les originaires des pays européens vers la terre de leurs ancêtres pour restituer le Nouveau Monde à sa population d’origine. Il faut donc admettre que la colonisation a changé définitivement le monde en brisant les limites qui séparaient auparavant les peuples et les civilisations, et que par là elle a été un phénomène historique inéluctable, quelles que soient les violences injustifiables qui l’ont accompagnées. Je ne prétends pas être marxiste, mais il me semble néanmoins nécessaire de rappeler ce que Karl Marx écrivait en 1853 dans un quotidien américain : « L’Angleterre, en déclenchant une révolution sociale dans l’Hindoustan, fut sans doute poussée par les intérêts les plus bas et l’accomplit par des moyens absurdes. Mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit. La véritable question, la voici : l’humanité peut-elle satisfaire à sa destination sans une révolution fondamentale dans l’état social de l’Asie ? Si elle ne le peut, alors l’Angleterre, quels qu’eussent été ses crimes, a été, en réalisant cette révolution, l’instrument inconscient de l’histoire » [17]. Ne pourrait-on pas en dire autant de la France en Algérie ?

La récente déclaration d’Emmanuel Macron soulève donc de très graves objections qui me plongent dans un abîme de perplexité. A-t-il péché par naïveté, par idéologie, ou par opportunisme à courte vue ? Mais ces questions sont déjà dépassées, puisqu’il a déjà rectifié sa position. En effet, s’il s’est montré intransigeant dans la vidéo qu’il a placée sur son site, il a manifestement reculé dans sa réponse à la première des questions que lui ont posées les journalistes du Figaro :

Le Figaro : « Regrettez-vous d’avoir parlé de la colonisation comme d’un « crime contre l’humanité ? »

Emmanuel MACRON : « Cette polémique dit beaucoup de l’état dans lequel la France s’enferme : une espèce de passion mauvaise pour l’Histoire, qui consiste à n’en voir qu’une partie. Je ne suis ni dans la repentance ni dans le refoulé. Il faut nommer ce qui a été fait de mal et reconnaître ce qui a été fait de bien. Je ne veux pas faire d’anachronisme ni évidemment comparer cela avec l’unicité de la Shoah, mais la colonisation a bel et bien comporté des crimes et des actes de barbarie que nous qualifions aujourd’hui de crimes contre l’humanité. Pour autant, cela ne veut pas dire que celles et ceux qui vivaient en Algérie et servaient sous le drapeau français étaient des criminels contre l’humanité, car le seul responsable, c’est l’Etat français ». Et il continue en innocentant ceux qui se sont sentis visé par sa condamnation de la colonisation : « D’un autre côté, en Algérie, dans un débat public, j’ai aussi parlé des harkis. J’ai dit ce qu’ils avaient apporté et la place qu’ils avaient en France. Nous devons réconcilier des mémoires fracturées : celle des harkis, celle des pieds-noirs, celle des binationaux... La France est aujourd’hui bloquée par les passions tristes de son histoire. Cela nous empêche d’avancer. Je revendique de ne pas être hémiplégique. La France ne l’est pas. Si on veut pouvoir la remettre en mouvement, il faut savoir la réconcilier » [18]. Cette conclusion est juste, mais la déclaration d’Alger, telle qu’elle a été comprise, n’allait pas dans le même sens, et elle ne se laissera pas oublier de sitôt.

Ainsi, le simple passage du singulier au pluriel et la prise en compte de l’évolution du sens des mots que l’on emploie sans précaution auraient suffi à désamorcer le caractère explosif des propos d’Emmanuel Macron sur le prétendu « crime contre l’humanité » de la France en Algérie. Après avoir donné de lui-même une image trop « colonialiste » en novembre 2016, puis une image excesssivement « anticolonialiste » le 15 février 2017, il a enfin réussi la synthèse qu’il recherchait. Mais cette rectification ne va pas assez loin pour dissiper l’impression de profonde ignorance que laisse son intervention téméraire dans un débat dont la complexité lui échappe. En laissant de côté les aspects juridiques [19] et historiques de la question, ce jeune homme de trente-neuf ans s’est comporté comme la grande majorité de ses contemporains, nés après 1962, qui approuvent la revendication algérienne de repentance, sans se rendre compte qu’ils devraient être unanimes à la rejeter, puisqu’ils ne sont absolument pas responsables du fait historique dépassé qu’a été la conquête et la colonisation de l’Algérie par la France [20].

Emmanuel Macron a donc commis une très lourde erreur, qui risque de lui valoir la défaite en lui aliénant définitivement l’électorat resté nostalgique de l’Algérie française, et il n’a fait qu’aggraver son cas en lui déclarant "Je vous ai compris" comme le général de Gaulle en 1958. Mais n’aurait-il pas pu et dû éviter ce faux pas ? Il y a quelques mois, deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ont publié un livre d’entretiens avec François Hollande en lui donnant pour titre l’un de ses propos : « Un président ne devrait pas dire ça » [21]. De même, on pourrait dire d’Emmanuel Macron : « Un candidat à la présidence de la République française n’aurait pas dû dire ça ».

Guy Pervillé

[1] Emmanuel Macron, Révolution, Paris, Xo, 2016,

[2] Avec plein succès, selon l’article d’Aymen Bekkouche, "Emmanuel Macron, le candidat préféré d’Alger", Sud-Ouest, 18 février 2017, p. 7.

[3] Les procès intentés aux responsables allemands et turcs de crimes commis contre les populations civiles après la Première guerre mondiale entre 1922 et 1922 n’avaient eu aucune suite concrète. Voir mon article « Histoire, mémoire, oubli ou justice » dans les Cahiers d’histoire immédiate (Toulouse), n° 48, décembre 2015, pp. 224-239, et sur mon site : http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3 ?id_article=369.

[4] Voir dans mon livre Pour une histoire de la guerre d’Algérie, Paris, Picard, 2002, pp. 302-303.

[5] Voir mon article sur « La revendication algérienne de repentance de la France », Perpignan, Némésis, n° 5, 2004, pp. 103-140, et sur mon site : http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3 ?id_article=22 .

[6] Jacques Chirac, Mémoires, t 2, Le temps présidentiel, Paris, Editions Nil, 2011, p. 435.

[7] « Dans son premier discours en Algérie, Sarkozy dénonce le système colonial ‘profondément injuste’ » (http://www.ldh-toulon.net/spip.php ?article2393 ).

[8] Voir ma mise au point sur « Le voyage du président Hollande en Algérie, 19-21 décembre 2012 », sur mon site : http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3 ?id_article=287 .

[9] Texte reproduit dans mon livre Les accords d’Evian (1962). Succès ou échec de la réconciliation franco-algérienne (1954-2012), Paris, Armand Colin, 2012, pp. 247-248.

[10] Riad Madi, « Les crimes du 17 octobre 1961 à Paris, une abjection à faire honte à l’humanité », Le Temps d’Algérie, 17 octobre 2014.

[11] « Avec les Pieds-Noirs et leur dynamisme, je dis bien les Pieds-Noirs et non les Français, l’Algérie serait aujourd’hui une grande puissance africaine. Il y a eu envers les Pieds Noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l’Algérie doit répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens ». Revue Ensemble n° 248, juin 2005.

[12] « Je pense que le pardon n’a pas de sens, nous avons mené une résistance conclue par une victoire, dès lors nous n’avons pas besoin d’excuses », lequel demande aussi « Qui a demandé pardon ? Qui a cristallisé cette idée en Algérie ? Que signifie repentance ? » El Khabar, 5 mars 2008, et Liberté-Algérie, rubrique Radar, 6 mars 2008.

[13] « Je vais vous surprendre, mais il n’y a aucune raison de demander ces excuses, parce que simplement c’est impossible du point de vue pratique. Nous avons quant à nous obligé la France à reconnaître notre indépendance, mais nous ne l’avons pas vaincue. C’est aujourd’hui une puissance mondiale, et ces excuses sont impossibles et improbables ». Interview à El Khabar, 15 août 2007.

[14] « Demander à la France de venir se mettre à genoux, je ne trouve pas ça très réaliste ni faisable, maintenant c’est terminé, ce que nous demandons à la France, ce n’est pas de ressasser le passé, mais de dire qu’à l’avenir elle ne cherchera plus à s’ingérer dans nos affaires intérieures ». Entretien à la radio algérienne, chaîne 3, du 11 novembre 2005, citée par El Watan du 14 novembre 2005, repris par l’AFP et par Courrier international, n° 789, du 15 décembre 2005. Notons que ces deux premiers ministres étaient en fonction avant mai 1995.

[15] Ministère des Affaires Etrangères, Centre des Archives De Nantes, consulat de France à Alger, Journal d’Alger, année 1784, folio 148. Cité par Abla Gheziel dans sa thèse, thèse "L’éveil politique de la société algérienne à travers révoltes, soumission, assimilation et nationalisme, 1830-1936", Université de Toulouse-Le Mirail 2015, pp. 210-211. De même dans l’empire chérifien du Maroc, en octobre 1816, voici ce que le sultan Moulay Slimane écrivait à ses gouverneurs : « Vous savez la province où nous avons été. Dieu a fait que j’en ai pris la plus grande partie des habitants ; j’ai fait couper mille six cents têtes, sans compter celles abattues par ma troupe dont le nombre est inconnu. Les prisonniers sont en plus grande quantité. Toutes les maisons ont été détruites, leurs chevaux, mules, bœufs, etc, et tous leurs grains sont tombés au pouvoir de ma troupe. Tous les arbres ont été coupés et le peu de personnes qui ont pu s’échapper se sont retirés sur les montagnes. Il n’est pas mort un seul homme de ma troupe » . Rapport que le gouverneur de Tanger compléta ainsi dans une lettre adressée à tous les consuls étrangers : « (le roi) ordonna que le gouverneur général et les sous-gouverneurs de la province de Aytayta au nombre de 15 fussent suppliciés de la manière suivante, à savoir : 4 sciés entre deux planches, 4 pieds et mains coupés, 4 un pied et une main seulement, 3 décapités ». Reproduit par Lucette Valensi, Le Maghreb avant la prise d’Alger, Paris, Flammarion, 1969, p. 109.

[16] Daniel Rivet, Le Maghreb à l’épreuve de la colonisation, Hachette, 2002, pp. 113-114.

[17] Karl Marx, article dans le New-York Tribune (1853), reproduit dans Les marxistes, Paris, J’ai lu, collection l’essentiel, 1965, p. 205. Cf. Miklos Molnar, Marx, Engels, et les relations internationales, Paris, Gallimard, collection idées, 1975, pp. 189 sq.

[18] Emmanuel Macron : « Je n’ai de leçon d’amour de la République à recevoir de personne ». Le Figaro, vendredi 17 février 2017, p. 2.

[19] Voir l’entretien paru dans Le Monde des 19-20 février 2017, p. 24 : " ’Le politique ne doit se substituer ni à l’historien ni au juge’. Pour le professeur de droit Bertrand Mathieu, Emmanuel Macron a eu tort de qualifier la colonisation de ’crime contre l’humanité’ ". C’est l’opinion d’un expert, que ne réfutent pas deux jeunes auteurs qui tendent à confondre comme Emmanuel Macron le droit et l’histoire : https://blogs.mediapart.fr/alexandra-basset/blog/030317/la-colonisation-un-crime-qualifie-dont-la-sanction-simpose-aux-etats (blog d’Alexandra Basset), et http://theconversation.com/le-caractere-illegal-de-la-colonisation-et-si-macron-avait-raison-73784 (par Guillaume Bagard, doctorant en droit à l’Université de Lorraine, plus lucide sur les limites de la discipline juridique).

[20] Voir le récent sondage de l’IFOP commandé par le site algérien TSA (http://www.tsa-algerie.com/20170217/colonialisme-crimes-contre-lhumanite-majorite-francais-partagent-position-demmanuel-macron/) : 51 % des Français approuvent la qualification de "crime contre l’humanité" et 66 % des jeunes de moins de 35 ans, mais seulement 32 % des 65 ans et plus. 52 % estiment que "le gouvernement français devrait présenter des excuses officielles pour les meurtres et exactions commis durant la colonisation". Voir aussi l’article de Jérôme Fourquet : http://www.atlantico.fr/rdv/politico-scanner/colonisation-algerie-memoires-toujours-a-vif-qui-structurent-profondement-opinion-francaise-2971760.html .

[21] Paris, Stock, 2016, 672 p.

 

 

http://guy.perville.free.fr/spip/article.php3?id_article=390

 

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Rédigé le 25/05/2023 à 20:41 dans France, Guerre d'Algérie, Macron | Lien permanent | Commentaires (0)

8 Mai : Emmanuel Macron sur les traces de Jean Moulin à la prison Montluc de Lyon pour saluer «l'esprit de Résistance français»

 

image from i.f1g.fr

Emmanuel Macron se rendra à Lyon en début d'après-midi, après les cérémonies matinales à Paris. Jean-Christophe Marmara / Le Figaro

 

Après le traditionnel hommage sous l'Arc de triomphe, lundi matin, le chef de l'État prendra la direction de Lyon pour saluer la figure de Jean Moulin, à l'occasion du 80e anniversaire de son arrestation.

Le Figaro Lyon

 

«Rendre hommage à la figure de Jean Moulin et, à travers lui, ce que fut la Résistance française». Comme présagé depuis l'annonce de sa venue à Lyon, jeudi, Emmanuel Macron se rendra bien au mémorial de la prison Montluc lundi 8 mai. Un déplacement au cours duquel il présidera «une cérémonie en hommage à Jean Moulin, à la Résistance française et aux victimes de la barbarie nazie», indique l'Élysée, après le passage traditionnel sous l'Arc de triomphe des Champs Élysées dans la matinée. «Le président souhaitait rappeler ce qui ne l'est pas assez souvent, à savoir le rôle politique essentiel de Jean Moulin au sein du CNR (Conseil national de la Résistance, NDLR), un rôle politique de première importance sous la direction du Général de Gaule pour maintenir la France dans la République et préparer la régénérescence du pays», poursuit l'Élysée.

À la maison Dugoujon, lieu de l'arrestation de Jean Moulin, dans la commune limitrophe de Caluire, la présidence a donc préféré le mémorial pour honorer son souvenir. «C'est à Montluc qu'il a été détenu, à Montluc qu'il a croisé la figure terrible de Klaus Barbie , là où ont été détenues de grandes figures de la Résistance comme Marc Bloch et Raymond Aubrac et que beaucoup de victimes juives sont passées, dont les enfants d'Izieu», énumère l'Élysée. Izieu, du nom de cette ville du département de l'Ain voisin, où 44 enfants juifs, dont le plus jeune avait cinq ans, ont été raflés. conduits par la Gestapo à Montluc, ils furent ensuite déportés à Auschwitz, où ils périrent. Au total près de 10.000 personnes sont passées par la prison Montluc sous l'occupation, dont la plus jeune avait 14 mois. Plus d'un millier de ces prisonniers ont été fusillés et 6000 déportés

Mort de Daniel Cordier, ancien secrétaire de Jean Moulin: retour sur la vie d'un des derniers Résistants
 
 
«Haut lieu de la mémoire nationale»

Une gerbe sera déposée par le président sous la plaque commémorative apposée en 1946 à l'entrée du site. Site dont la modification du parcours muséographique pour intégrer d'autres mémoires, comme celle des détenus de la guerre d'Algérie (11 d'entre eux furent exécutés sur place), avait suscité la polémique l'an dernier. La présidence balaye : «nous ne souhaitons pas mettre en concurrence les mémoires». Et l'Élysée de rappeler «les crimes indépassables, incomparable du nazisme dans l'Histoire» : «Montluc est à ce titre-là un haut lieu de la mémoire nationale française».

L'arrivée d'Emmanuel Macron est prévue à 14h30. Il sera accueilli dans le mémorial par la directrice du site qui le conduira vers l'aile cellulaire de la prison. Passé la «baraque aux juifs», dont il ne reste que l'emplacement délimité où étaient parqués les arrivants, un espace en hommage aux enfants d'Izieu sera présenté au chef de l'État par des élèves de collèges et lycées. Le président visitera ensuite les cellules de Marc Bloch et Raymond Aubrac au premier étage puis se recueillera devant celle de Jean Moulin au 2e, avant de passer devant celle de Klaus Barbie.

Laurent Wauquiez et Bruno Bernard absents

La visite s'achèvera par un discours devant les représentants des associations mémorielles et de la société lyonnaise. Le président de la République y saluera «l'esprit de Résistance français», ouvrant «un nouveau cycle mémoriel», selon les éléments de langage de l'Élysée. Un cycle de 80e anniversaire ouvert avec celui de l'arrestation de Jean Moulin donc, le 21 juin 1943, qui s'achèvera cet été avec ceux des débarquements de Normandie et de Provence puis de la libération de Paris. Esprit de résistance toujours, puisque plusieurs élus locaux, comme Laurent Wauquiez (LR) pour la région et Bruno Bernard (EELV) pour la métropole, seront absents, représentés par des vice-présidents. Le maire de Lyon, Grégory Doucet (EELV), a répondu favorablement à l'invitation et sera présent pour accueillir le président de la République, tout comme le président du Département du Rhône, Christophe Guilloteau (LR).

Emmanuel Macron, qui sera accompagné de son garde des sceaux, Éric Dupond-Moretti, de son ministre de l'éducation, Pap Ndiaye, et de la secrétaire d'État chargée des Anciens combattants et de la Mémoire, Patricia Miralles, devrait par ailleurs entendre résonner quelques casseroles, comme lors de ses derniers déplacements depuis la promulgation de la réforme des retraites. Des appels au rassemblement ont déjà été diffusés sur internet. Aucun élément du dispositif de transport ni de sécurité du président n'a filtré alors qu'un périmètre de sécurité devrait être mis en place aux abords de la prison, située juste en face de l'hôtel de police Montluc.

 
 
Par Antoine Sillières
Publié hier à 12:32 , mis à jour hier à 19:18
https://www.lefigaro.fr/lyon/8-mai-emmanuel-macron-sur-les-traces-de-jean-moulin-a-la-prison-montluc-de-lyon-pour-saluer-l-esprit-de-resistance-francais-20230505
 
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Rédigé le 05/05/2023 à 20:22 dans France, Macron | Lien permanent | Commentaires (0)

Report de la visite en France du président algérien officieusement prévue les 2 et le 3 mai - micheldandelot1

 

image from ekladata.comLe président algérien Abdelmadjid Tebboune, le 2 novembre dernier à Alger. AFP

 

INFO LE FIGARO - Abdelmadjid Tebboune était attendu en France pour une visite d'Etat au cours de laquelle plusieurs dossier sensibles devaient être abordés avec le président Emmanuel Macron.

Le feuilleton de la visite annoncée du président algérien, Abdelmadjid Tebboune en France connaît un nouveau rebondissement. Selon nos informations, le déplacement symbolique du chef de l'État qui devait avoir lieu les 2 et le 3 mai est finalement repoussé d'un commun accord sans que de nouvelles dates soient fixées. Le report a été confirmé au Figaro par des sources françaises et algériennes qui n'en ont pas précisé les raisons. Un manque de préparation des dossiers est évoqué.

SOURCE : Report de la visite en France du président algérien, officieusement prévue les 2 et le 3 mai (lefigaro.fr) 

 

Après le roi d’Angleterre voici le président algérien qui ne vient pas «  Même si Macron ne le veut pas nous on est là »… 

 

 

http://www.micheldandelot1.com/report-de-la-visite-en-france-du-president-algerien-officieusement-pre-a214059999

 

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Rédigé le 19/04/2023 à 11:35 dans Algérie, France, Macron | Lien permanent | Commentaires (0)

Contribution – La paix des BRAV de Macron imposée à ses citoyens insurgés

 

 BRAV : Brigades de répression de l’action violente motorisées,

un corps de la police française contesté pour ses méthodes brutales.

 

 

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La France donneuse de leçons sort la matraque... D. R

 

On se souvient qu’en 1958, en pleine Guerre de libération de l’Algérie, au lendemain du coup d’Etat du 13 mai 1958, lors d’une conférence de presse donnée à l’hôtel Matignon, le 23 octobre 1958, Charles de Gaulle avait déclaré : «Que vienne la paix des braves et je suis sûr que les haines iront en s’effaçant.» Ce grand résistant en robe de chambre qui avait guerroyé depuis son hôtel de luxe de Londres contre les nazis, Charles de Gaulle, qualifié par la gauche de dictateur, voulait de nouveau se hisser en «homme providentiel» de la France colonialiste, plongée dans une grave crise gouvernementale et confrontée à la guerre de libération menée par les indépendantistes algériens, en proposant la «paix des braves», c’est-à-dire un cessez-le-feu unilatéral. Evidemment, cette «paix des braves» est rejetée par le FLN, optant de facto pour la poursuite de la lutte jusqu’à l’obtention de l’indépendance de l’Algérie. Soit dit en passant, Charles de Gaulle reconnaît lors de cette conférence que les révolutionnaires algériens se battent courageusement. «Et cependant, je dis, sans embarras, que pour la plupart d’entre eux, les hommes de l’insurrection ont combattu courageusement», avait-il déclaré.

 

On désigne par la Paix des braves une proposition ou des accords de réconciliation conclus à des conditions honorables pour les deux parties belligérantes. Quoique calculée, cette «paix des braves» proposée par le général de Gaulle avait le mérite de vouloir sincèrement apaiser le climat de guerre.

Plus d’un demi-siècle plus tard, son successeur, le président Macron, apprenti dictateur qui aura dépassé son maître de Gaulle en matière de despotisme déclaré occidental (plus sanguinaire que le despotisme éclairé oriental), pour endiguer le climat insurrectionnel actuel déclenché par suite de l’imposition de la réforme des retraites, impose la paix des BRAV, celle de la terreur policière.

Pour information : la BRAV-M (Brigades de répression des actions violentes motorisées), appelée communément par abréviation BRAV, sont des brigades mobiles constituées de binômes à moto, intervenant à Paris lors de manifestations. Comme la police, désignée sous le nom de gardien de la paix, la BRAV est censée instaurer la paix. Mais une singulière paix puisque la BRAV instaure Sa Paix par de sanglantes méthodes.

Une chose est sûre : la paix des BRAV macronienne a la particularité non pas d’apaiser un contexte de crise marqué par de massives manifestations, mais d’attiser et d’enhardir les protestataires désarmés descendus dans la rue manifester pacifiquement.

La paix des BRAV de Macron est une véritable déclaration de guerre. Au reste, elle avance masquée et casquée pour mieux asséner ses fourbes coups contre les manifestants. La paix des BRAV de Macron se conclut à coups de matraques, de plaquage ventral, de clés d’étranglement, d’éborgnement. La Paix des BRAV de Macron se mène à coup d’intimidations, d’humiliations et d’arrestations. La paix des BRAV de Macron peut, en quelques minutes d’interventions musclées, envoyer à l’hôpital des dizaines de blessés, dans le coma plusieurs manifestants mutilés. La paix des BRAV de Macron sent la poudre, empeste le gaz lacrymogène. La paix des BRAV de Macron estropie par sa brutale force répressive. Etouffe par ses encerclements gazés. Eborgne par ses grenades. Ses LBD, ces armes létales projetées sur les manifestants comme des confettis par des hordes de police hilarantes, délirantes.

La paix des BRAV de Macron sent le soufre et apporte la souffrance.

La paix des BRAV de Macron s’apparente à la paix des cimetières instaurée par les fauteurs de guerres gouvernementaux : elle s’emploie à lancer des offensives pour neutraliser violemment des manifestants désarmés.

La paix des BRAV de Macron brave des innocents manifestants pour leur faire la guerre. Elle applique à la lettre le concept de paix armée, symbolisé par cette cynique devise des classes dominantes : Si vis pacem, para bellum («Si tu veux la paix, prépare la guerre»). Autrement dit, pour avoir la paix (sociale) il faut faire la guerre (à son peuple).

La paix des BRAV de Macron signe la paix en lettre de sang, paraphée à même le corps des manifestants à coups de matraques en guise de stylo à plume.

La paix des BRAV de Macron, elle bave de haines et d’humiliations policières, de sadisme gouvernemental, de cruautés institutionnelles, d’inhumanité élyséenne.

La paix des BRAV de Macron ne vise pas le cessez-le-feu, mais œuvre à l’embrasement des incendies.

Autrement dit, elle ne vise pas à signer la paix mais à saigner le peuple.

La déclaration de Charles de Gaulle était : «Que vienne la paix des braves et je suis sûr que les haines iront en s’effaçant.» Celle de Macron est : «Que vienne la paix des BRAV, et bien sûr les haines vont en s’accentuant.» Au pas de course. Au pas de charge. En deux roues. Par les pavés.

Aussitôt qu’elle débarque dans une place, la paix des BRAV de Macron ouvre, par miracle dont les services de renseignement de l’Elysée ont le secret, un grand boulevard aux affrontements, aux violences, aux dégradations.

La paix des BRAV de Macron porte en elle la guerre comme la classe dirigeante capitaliste belligène qu’elle sert.

Quoi de plus méprisable que de recevoir de l’argent pour violenter des hommes

Cyniquement, selon plusieurs sources récentes, quand la BRAV-M est mise en cause pour des violences contre des manifestants, elle plaide la «fatigue». C’est vrai qu’à force de cogner et de gazer, ces agents de répression souffrent de burn out.

Il serait peut-être temps qu’ils prennent leur retraite. Qu’ils changent de métier. Franchement, en vrai, de nos jours, les policiers sont des soudards. Pour information, «soudard», mercenaire brutal et grossier, vient de «soudoyer», qui a fait «soldat» militaire qui reçoit une solde régulière. Historiquement, longtemps c’était un métier méprisé. Et comment peut-il en aller autrement ? Quoi de plus méprisable que de recevoir de l’argent pour violenter ou tuer des hommes, qui plus est ses concitoyens, ses compatriotes ? De surcroît, dans la majorité des pays capitalistes, les policiers sont devenus une véritable milice activant au service exclusif des puissants.

Au vrai, les policiers, souvent issus de milieux populaires, sont instrumentalisés par la classe dominante et son Etat. Autrement dit, ils sont manipulés par la classe dirigeante pour exécuter les basses besognes répressives pour préserver un ordre social d’exploitation et d’oppression en déclin, condamné par l’Histoire. Ils sont devenus l’ultime rempart d’une classe dominante en putréfaction.

S’ils veulent devenir de braves hommes, qu’ils rejoignent le camp des résistants, celui des exploités et des opprimés en lutte contre le système capitaliste. Le vrai camp de la Paix, celle portée dans le ventre de la société sans classe en voie d’accouchement.

Combien de policiers avaient défendu l’ordre social esclavagiste, colonialiste, nazi, fasciste, stalinien, contre les résistants, les opposants, les dissidents ? Des centaines de milliers, peut-être des millions. Pourtant, tous ces systèmes d’exploitation et d’oppression ont fini par être balayés par l’Histoire. C’est le sort réservé au capitalisme. Il est en train de s’effondrer sous nos yeux. Aucune police ni armée ne peut sauver le capitalisme. Encore moins la paix des BRAV instaurée par Macron.

Cette incendiaire police mobilisée par le pyromane Macron ne pourra jamais éteindre le feu de la révolte sociale qui embrase la France, et bientôt l’ensemble de l’Europe, puis les autres pays du monde !

 

 

Une contribution de Khider Mesloub

avril 8, 2023 - 10:04

https://www.algeriepatriotique.com/2023/04/08/contribution-la-paix-des-brav-de-macron-imposee-a-ses-citoyens-insurges/

 

La preuve  :  :)

https://www.facebook.com/abdelkader.ferhi.1/posts/pfbid02piQVYtaXUtLZwJrw16oak9A8CmrWFyjSpgYP5jbC5SaXoBBCZGcuy3CYetbxFVsQl

 

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Rédigé le 10/04/2023 à 09:30 dans France, Macron, Violences policières | Lien permanent | Commentaires (0)

La France sous Macron : capitale européenne du chaos et de la répression

 

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De Paris, Mrizek Sahraoui – Et pour être tout à fait complet, il faut alors ajouter : des luttes sociales et du combat pour ne pas mourir au travail. Un constat qui s’est encore vérifié à l’occasion de la onzième journée de manifestation de ce jeudi 6 mars. Un défilé émaillé de violences de part et d’autre des barricades, médiatiquement traité de la même manière que les précédents – images de violences urbaines et policières tournant en boucle –, et qui a drainé des centaines de milliers de marcheurs comme au premier jour farouchement et toujours opposés au projet du président Macron.

 

Tel est le fabuleux bilan après près de six années de règne d’Emmanuel Macron, un président haï, insulté, caricaturé de façon infamante et qui, avec ce qui se passe dans le pays, court le risque de finir son mandat avec la plus grande des humiliations : remettre à son départ, en 2027, les clés de l’Elysée entre les mains de l’extrême droite. Une extrême droite qui n’en finit pas d’engranger de précieux points politiques bien nécessaires à la victoire finale.

Alors que la France est dans la rue, au moment où les Français attendent d’être entendus par un Exécutif qualifié d’autiste, tandis que le pays est en quasi état de guerre, Emmanuel Macron, comme au plus fort de la contestation du mouvement des Gilets jaunes, s’en va tranquillement à l’étranger, laissant son pays en totale fragmentation.

Et, d’ailleurs, à ce propos, Emmanuel Macron est parti en Chine les bras ballants, avec une forte probabilité, s’accordent à présumer nombre d’observateurs, de revenir bredouille (la presse parle avant même le terme de la visite d’un «coup d’épée dans l’eau»), sans, toutefois et malgré tout, déroger à la règle. Sa règle qu’il a érigée en un principe de fonctionnement à valeur de quasi force de loi : se discerner le satisfecit que l’on dit similaire à celui qu’il s’était attribué pendant la crise sanitaire alors que beaucoup pointaient à ce moment-là une gestion chaotique de la pandémie.

Un modus operandi général, qui comprend également la façon dont est traitée la contestation sociale et la réponse apportée à la revendication syndicale, se traduisant par l’usage disproportionné de la force par la police. Une riposte décriée par plusieurs institutions internationales, parmi elles le Conseil européen des droits de l’Homme, Amnesty International, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), et même la Maison-Blanche qui a soutenu «le droit de manifester pacifiquement», déplorant «un usage excessif de la force» contre les manifestants opposés au projet de réforme des retraites.

Le tout sous l’œil atteint de cécité des médias français, globalement accusés de relayer les éléments de langage de l’Exécutif, de travailler à saper la contestation. La diffusion en boucle d’images de violences de façon systématique, qui sont bien réelles, mais alors que sur l’ensemble des cortèges l’ambiance est plutôt festive, les manifestants battant le pavé pacifiquement, ce traitement de la contestation vise à dissuader les Français à venir en nombre occuper la rue. C’est en tout cas la conclusion que tirent les opposants à la réforme des retraites qui dénoncent un scandaleux parti pris médiatique.

Le déjeuner en toute discrétion à l’Elysée entre Emmanuel Macron et une dizaine d’éditorialistes politiques, le 17 janvier dernier, c’est-à-dire tout juste deux jours avant la première grande manifestation organisée par l’Intersyndicale, a été perçu comme preuve supplémentaire des liens troubles entre le pouvoir politique et la presse, et de la mise sous tutelle des médias. Lesquels appartiennent quasi totalement à une poignée d’oligarques mais, paradoxalement, financés par l’argent public – 372 millions d’euros d’aides attribués dans le cadre du PLF 2023.

Emmanuel Macron contrôle tout, sauf une chose : sa propre personne, l’accable-t-on.

 

 

M. S.

vril 7, 2023 - 9:42Rédaction

https://www.algeriepatriotique.com/2023/04/07/la-france-sous-macron-capitale-europeenne-du-chaos-et-de-la-repression/

 

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Rédigé le 08/04/2023 à 17:36 dans France, Macron | Lien permanent | Commentaires (0)

Un homme contre un peuple

 

Éditorial, par Serge Halimi 

 

uelques semaines après l’accession de M. Emmanuel Macron à l’Élysée, un de ses partisans, l’actuel président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, résuma la politique économique et sociale qui allait suivre : « Objectivement, les problèmes de ce pays impliquent des solutions favorables aux hauts revenus (1).  » Ces privilégiés prouveraient ensuite leur reconnaissance envers leur bienfaiteur puisque, entre 2017 et 2022, du premier tour d’une élection présidentielle à l’autre, M. Macron vit son score chez les plus riches passer de 34 % à 48 %. Quand la gauche est au pouvoir, elle démontre rarement autant de maestria à satisfaire son électorat…

Le chef de l’État ayant également accru sa popularité auprès des électeurs de plus de 65 ans d’un scrutin présidentiel à l’autre, on mesure la portée du « courage » dont M. Macron se gargarise lorsqu’il cherche à convaincre le pays d’accepter une « réforme » des retraites dont les principales victimes seront les classes populaires, qui ont très majoritairement voté contre lui. Alors que sa remise en cause des conquis sociaux épargnera le capital, tout comme les retraités (même les plus aisés), elle imposera donc deux années de travail supplémentaires aux ouvriers, dont l’espérance de vie en bonne santé est inférieure de dix ans à celle des cadres supérieurs (2). Pour ceux que le salariat a souvent usés, épuisés, cassés, la ligne d’arrivée recule à nouveau. Le temps du repos, des projets, des engagements choisis sera mangé par le travail obligatoire ou par le chômage.

Et pour quelle raison cette mesure qu’aucune urgence n’appelle ? Parce que le choix du pouvoir n’est pas de remédier à la déliquescence des hôpitaux et des écoles, mais d’« abaisser le poids des dépenses de retraite » dans l’économie nationale au moment où, par ailleurs, les dépenses militaires vont s’envoler (le ministre des armées prévoit qu’elles auront doublé entre 2017 et 2030). Le projet de civilisation que de telles priorités dessinent est suffisamment sordide pour que, contrairement à ce qu’on observa lors d’un autre mouvement social immense ressemblant à celui en cours, même certains des médias les mieux disposés envers le pouvoir aient dû (provisoirement) rendre les armes (lire le texte d’Annie Ernaux « Relever la tête »).

Décidée à persévérer malgré tout, la première ministre Élisabeth Borne s’inquiète néanmoins que son texte puisse « donner du grain à moudre au Rassemblement national ». Le président qui l’a nommée n’a pas ce souci. « En 2027, a-t-il expliqué en décembre dernier, je ne serai pas candidat, je ne serai donc pas comptable de ce qui arrivera (3). » La postérité pourra donc bien retenir de sa présidence arrogante qu’elle aura servi de marchepied à Mme Marine Le Pen, l’avenir de M. Macron est assuré. Si dans les semaines qui viennent il écrase la résistance populaire et conquiert ses galons de « réformateur » auprès de la droite et de la Commission européenne, il pourra ensuite discourir à Davos ou au Qatar, et prétendre à la direction d’Uber, de BlaBlaCar ou d’une banque d’affaires internationale.

 

 

Serge Halimi

 

(1) M. Jean-Louis Bourlanges, cité dans « Une politique pour les riches… et alors ? », L’Opinion, Paris, 29-30 septembre 2017.

(2) Selon l’Observatoire des inégalités, l’espérance de vie à 35 ans des cadres, sans problèmes sensoriels et physiques, est de trente-quatre ans, contre vingt-quatre ans chez les ouvriers.

(3) Le Monde, 8-9 janvier 2023.

 

 

https://www.monde-diplomatique.fr/2023/02/HALIMI/65501

 

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Rédigé le 17/03/2023 à 14:54 dans Macron | Lien permanent | Commentaires (0)

Hommage à Gisèle Halimi : le machiavélisme macronien

 

Le président Macron a invité l'association Choisir la Cause des femmes, dont Gisèle Halimi est une des fondatrices, à un hommage le 8 mars à cette grande dame. Je vous adresse ci-dessous la lettre remarquable que lui a adressée Violaine Lucas, présidente de l'association Choisir la Cause des femmes. Ce serait la dénaturer que de la commenter. Je vous laisse en prendre connaissance.

 

Ce 2 mars 2023, le président Macron a invité l'association Choisir la Cause des femmes, dont Gisèle Halimi est une des fondatrices, à un hommage le 8 mars à cette grande dame. Empêtré dans une réforme des retraites rejetée par les trois-quarts de la population, entouré d'une kyrielle de ministres ou de conseillers mis en examens (dont l'un treize fois) ou démissionnaires suite à un comportement pour le moins inconvenant, il se souvient soudainement du nom de Gisèle Halimi. Sans doute espère-t-il par cette manoeuvre grossière redorer son blason auprès de l'électorat féminin qui sans aucun doute ne se laissera pas tromper quant au but de l'opération. Serait-ce encore une fois le même mépris que celui dont il a fait preuve à l'égard des "illettrées " de GAD en septembre 2014 lorsqu'il était ministre de l'Economie ?

Le 8 mars 2023, 106ème anniversaire de la 1ère manifestation des femmes à Petrograd (Saint-Petersbourg) et du début de la révolution russe, il compte rendre hommage à Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020. Il y a eu depuis cette date le 8 mars 2021 et le 8 mars 2022, mais à ces dates, les sondages n'étaient pas aussi catastrophiques pour Emmanuel Macron, donc exit Gisèle Halimi. Qu'on ne nous avance pas comme excuse le confinement Covid, car les 3 confinements ont eu lieu du 17 mars au 11 mai 2020, du 30 octobre au 15 décembre 2020 et du 3 avril au 3 mai 2021, donc pas de 8 mars dans ces périodes.

Je vous adresse ci-dessous la lettre remarquable que lui a adressée Violaine Lucas, présidente de l'association Choisir la Cause des femmes. Ce serait la dénaturer que de la commenter. Je vous laisse en prendre connaissance.

Présidence de la République

Palais de l’Elysée

Paris, le jeudi 2 mars 2023

             Monsieur le Président de la République

Ce jeudi 2 mars 2023 vous avez adressé une invitation officielle pour une cérémonie d’hommage à Gisèle Halimi au Palais de justice de Paris, le 8 mars 2023, à l’association Choisir la Cause des femmes qu’elle a fondée avec Simone de Beauvoir et que j’ai l’honneur de présider.

Le choix que vous opérez en organisant en dernière minute cet hommage national à la féministe Gisèle Halimi, ce 8 mars 2023, nous semble relever d’une instrumentalisation politique. Elle ne trompera personne. En effet, la veille, votre contre-réforme des retraites, qui pénalise particulièrement les femmes, se sera heurtée à un mouvement de protestation massif dans tout le pays sous la forme d’une journée de grève reconductible. Et, le 8 mars, une grève des femmes prendra le relais pour dénoncer à son tour une réforme particulièrement injuste pour elles ainsi que l’a admis un de vos ministres, M Riester, le 23 janvier dernier.

Rendre hommage à l’occasion de la journée internationale des luttes pour les droits des femmes à l’une des plus grandes combattantes françaises pour la dignité des femmes et des peuples, serait une idée de bon sens si elle n’arrivait de façon aussi inattendue, après deux ans et demi d’atermoiements, et au moment d’un grand mouvement social auquel elle aurait, sans aucun doute possible, pris une part active.

Gisèle Halimi nous a quittés le 28 juillet 2020. Depuis près de trois ans, vous n’avez cessé de vous défausser derrière une série d’excuses destinées à ne pas rendre hommage à l’avocate aux combats radicaux : luttes féministe, sociale, anticapitaliste, anticolonialiste, antiraciste, anti-impérialiste, cause palestinienne. Si l’on y ajoute sa condamnation de toutes les formes de violences policières, comme celle qui a marqué la répression du mouvement des gilets jaunes, Gisèle Halimi n’est pas exactement une féministe consensuelle. Nous avions pris notre parti de vos états d’âme.

Malgré toute l’admiration et la reconnaissance que nous avons pour notre fondatrice et notre amie, Gisèle Halimi, ce 8 mars 2023, Choisir la cause des femmes, son association, ne participera pas à votre cérémonie précipitée et au rabais.

Ce 8 mars 2023, nous aurons d’autres choses à faire que de vous servir de caution féministe au moment où la France populaire, celle de la relégation sociale, celle des banlieues et des provinces que vous méprisez, se soulèvera contre le monde que vous incarnez.

Monsieur le Président de la République, ce 8 mars 2023, avec toutes les féministes, c’est Gisèle Halimi elle-même qui sera absente de votre hommage.

Violaine Lucas
Présidente de Choisir la cause des femme

 

 

https://blogs.mediapart.fr/jackytexier87/blog/060323/hommage-gisele-halimi-le-machiavelisme-macronien

 

 

 

 

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Rédigé le 06/03/2023 à 16:46 dans France, Guerre d'Algérie, Macron | Lien permanent | Commentaires (0)

L'Iran renforce sa présence militaire en Mauritanie et menace le Maroc

 

Téhéran a manifesté son soutien au Front Polisario dans le but de se rapprocher de l'Algérie et de gagner en influence au Maghreb

 

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AFP/HO/PRÉSIDENCE IRAN  -   Membres du Corps des gardiens de la révolution islamique iranienne (IRGC)

 

En conséquence, le gouvernement iranien a pu détourner son attention vers de nouveaux objectifs à son programme, notamment l'expansion de son influence dans plusieurs régions géostratégiques. L'une des plus importantes est le Maghreb, où Téhéran cherche à prendre pied grâce à son soutien au Front Polisario et au déploiement des forces des Gardiens de la révolution en Mauritanie.
 
Cette démarche du régime des Ayatollahs inquiète le Maroc. La crise diplomatique entre Rabat et Alger ne semble pas près d'être résolue, et la souveraineté sur le Sahara reste une ligne rouge entre les deux administrations. C'est dans cette situation que l'Iran veut utiliser à son avantage son soutien au pays d'Abdelmajdid Tebboune et, en même temps, faire pression sur Rabat.

 

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AFP/AFP - Carte montrant les zones d'influence des groupes armés au Sahel
 

La présence militaire accrue de l'Iran en Mauritanie est un autre signe du soutien du régime à l'Algérie. Selon des sources consultées par les médias d'Assabah, les Gardiens de la révolution ont reçu des instructions pour étendre leur activité dans plusieurs pays africains, la Mauritanie étant le plus important, mais pas le seul. Le Sénégal est un autre pays qui connaît déjà une augmentation de la présence de ses forces, ce qui a conduit, il y a une décennie, à des affrontements entre Iraniens et Sénégalais, et à la rupture des relations diplomatiques entre Téhéran et Dakar. 
 
En outre, les Forces Al Quds - la branche armée du Jihad islamique - cherchent également à établir des relations et une coopération plus étroites avec le Polisario. Les observateurs estiment que la Mauritanie figure en tête de la liste des priorités du gouvernement iranien afin de se positionner progressivement au Maghreb. Cependant, ils notent également que la Mauritanie n'a pas l'intention de permettre l'avancée de l'Iran, car ils voient une intention claire du pays dirigé par Ali Khamenei d'impliquer leur pays dans une guerre avec le Maroc dans laquelle ils ne veulent pas entrer.

 

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PHOTO/BUREAU DE L'IRAN via AP - Ayatollah Ali Khamenei

Le Maroc, qui est l'un des leaders régionaux, craint l'expansion non seulement des forces iraniennes, mais aussi de ses idées extrémistes. Il existe une intention de répandre le chiisme en Afrique du Nord et d'imposer sa vision. Par conséquent, Rabat a une double préoccupation et tente de contrer l'influence religieuse de l'Iran. Mais si cette préoccupation est double, la menace l'est aussi. Toute activité iranienne est précédée de l'approbation, voire du soutien de l'Algérie, qui semble déterminée à pousser à bout ses liens avec l'Iran.
 
La tendance à Alger est très claire. L'Iran tend à devenir un allié de poids des Algériens au fur et à mesure que ceux-ci approfondissent leurs relations avec la Russie. Ses manœuvres à Béchar coordonnées avec les forces de Moscou ne sont que le début de ce qui devrait être le premier de plusieurs exercices qui auront lieu en 2023. Ces manœuvres, que l'Algérie entendait garder secrètes, ont été confirmées par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a également annoncé que d'autres exercices militaires devraient avoir lieu dans la région proche de la frontière avec le Maroc en novembre prochain.

 

 

 

17 février 2023

https://atalayar.com/fr/content/liran-renforce-sa-presence-militaire-en-mauritanie-et-menace-le-maroc

 

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Rédigé le 17/02/2023 à 15:57 dans Algérie, Iran, Macron, Sahara Occidental | Lien permanent | Commentaires (0)

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