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Rédigé le 02/12/2023 à 10:00 dans Israël, Lejournal Depersonne, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
Un juif israélien, je dis ça pour que l’on ne perde pas le lien entre l’un et l’autre… Un juif israélien s’est pris lui-même en otage ce matin. Il menace de se tuer si on essaye de l’en empêcher. Son but n’est pas caché, il veut à tout prix qu’on lui fiche la paix. En Israël c’est la consternation générale… Cette prise d’otage leur fait beaucoup de mal. Ça fait de l’ombre à leur idéal. D’autant plus qu’Israël ne négocie pas, ne cède pas au chantage des preneurs d’otages… Pour le Mossad, c’est un problème de malade : Ils ne vont tout de même pas mettre fin à la vie de quelqu’un pour qu’il ne mette pas fin lui-même à sa propre vie ? C’est l’Alerte Générale ! Le Tsahal intervient… tire, abat le terroriste, mais ne retrouve pas l’otage… tout Israël est à sa recherche…
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Rédigé le 01/12/2023 à 20:19 dans Israël, Lejournal Depersonne, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
La pause a permis un important échange d’otages et l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza. Mais elle a été rompue ce matin.
Des Palestiniens évacuent une zone bombardée du camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 1ᵉʳ décembre 2023, alors que les combats reprennent. MOHAMMED ABED / AFP
Une semaine de pause, tout juste, et la guerre reprend. A 5 h 44, un peu plus d’une heure avant la fin de la trêve entre le Hamas et Israël, les sirènes d’alerte ont résonné dans le sud de l’Etat hébreu, pour la première fois depuis sept jours. Au même moment, des médias affiliés au mouvement islamiste palestinien annonçaient sur la messagerie Telegram que des explosions et fusillades résonnaient dans le nord de l’enclave, là où l’armée israélienne est déployée en masse depuis le début de l’offensive terrestre, le 27 octobre. A 7 h 06, l’armée israélienne diffuse le communiqué suivant : « Le Hamas a violé la pause opérationnelle et a en outre tiré vers le territoire israélien. L’armée israélienne a repris les combats contre l’organisation terroriste Hamas dans la bande de Gaza. »
Une demi-heure plus tard, des frappes aériennes tombaient sur Gaza, qui en milieu de matinée avaient déjà fait une trentaine de morts. L’aviation israélienne a largué des tracts sur la ville de Khan Younès, dans le sud de Gaza, probable cible d’une prochaine offensive, en demandant à la population d’évacuer la zone en direction de Rafah, la partie la plus méridionale de l’enclave palestinienne.
Ce n’est pas une surprise. La trêve était à durée déterminée. Le cabinet de guerre israélien avait prévu une pause de dix jours maximum. Elle a commencé par une première phase de quatre jours. La suspension des hostilités était fondée sur un échange d’otages et de prisonniers entre le Hamas et Israël et sur l’apport d’aide humanitaire dans le sud de l’enclave. Cette première phase a permis la libération de 50 Israéliens retenus dans Gaza, contre 150 Palestiniens incarcérés par Israël.
La trêve a été ensuite prolongée, au rythme planifié de l’élargissement à 10 otages par jour contre 30 prisonniers. Parmi les derniers libérés, la Franco-Israélienne Mia Shem, 21 ans. La jeune femme avait été kidnappée au festival de musique électronique Nova, où les combattants du Hamas se sont livrés à un massacre. Sur le site de la fête, à laquelle participaient 3 000 jeunes Israéliens, les secouristes ont découvert plus de 360 cadavres. Le mouvement palestinien avait diffusé une vidéo neuf jours après, dans laquelle Mia déclarait qu’elle était prise en charge et qu’elle avait été opérée du bras à l’hôpital. C’était l’une des rares preuves de vie à avoir émergé de ce rapt massif, avant l’échange négocié par l’Egypte, le Qatar et les Etats-Unis.
En tout, 80 personnes, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été libérées par le Hamas. Et 240 Palestiniens sont sortis de prison. Une vingtaine d’étrangers ou binationaux, en majorité des Thaïlandais travaillant en Israël, ont également été libérés hors du cadre de l’accord. Il resterait encore quelque 160 personnes aux mains du Hamas.
Chaque jour de trêve supplémentaire semblait être gagné de haute lutte. Symbole de ces négociations au forceps, l’avant-dernière libération, dans la nuit de mercredi à jeudi, a été chaotique. Les forces de sécurité du Hamas ont laissé une population hostile approcher des otages échangés, qui ont dû parcourir à pied une centaine de mètres, sous les huées de la foule, avant d’être remis au Comité international de la Croix-Rouge.
Vendredi matin, le Hamas a publié un communiqué dans lequel il impute la reprise de la guerre à Israël. « Le mouvement a proposé d’échanger des prisonniers et des personnes âgées et de remettre les corps des personnes détenues, mortes à la suite des bombardements israéliens, affirme le mouvement islamiste dans ce texte. Nous avons notamment proposé de remettre les corps de la famille Bibas [devenue le symbole du massacre du 7 octobre] et de libérer leur père, afin qu’il puisse participer à leur cérémonie d’enterrement… en plus de la remise de deux détenus israéliens. Mais l’occupation a refusé de donner suite à toutes ces offres, parce qu’elle avait préalablement décidé de reprendre l’agression criminelle. »
Jeudi, Ghazi Hamad, un membre du bureau politique du Hamas en exil à Doha, disait au Monde que le mouvement palestinien était favorable à une reconduction de la trêve. « Nous sommes prêts à des négociations partielles et graduelles sur la libération des prisonniers israéliens, civils et militaires, contre les prisonniers palestiniens, notre objectif est de parvenir à un compromis complet qui permette de transformer la trêve en cessez-le-feu permanent », assurait ce haut cadre du mouvement, qui précisait toutefois : « Mais nous sommes prêts pour le combat. En cinquante jours de guerre, l’armée israélienne n’a pas réussi à défaire le Hamas à Gaza. Le Hamas est un état d’esprit, il ne peut être vaincu. »
La trêve a été ponctuée de déclarations martiales des faucons israéliens, qui n’ont jamais fait mystère que les opérations allaient reprendre, malgré la visite jeudi en Israël d’Antony Blinken, le secrétaire d’Etat américain. Lors d’une conférence de presse en compagnie du ministre de la défense israélien, Yoav Gallant, ce dernier, vêtu de noir de la tête aux pieds, a asséné le message qu’il répète depuis le début des hostilités. « C’est une guerre juste pour le futur du peuple juif, pour le futur d’Israël. Nous combattrons le Hamas jusqu’à ce que nous gagnions. Peu importe le temps que cela prendra », a-t-il déclaré.
Antony Blinken a d’abord mentionné « l’attaque terroriste » menée le matin même à Jérusalem. Deux assaillants ont abattu trois Israéliens à un arrêt de bus. Ils ont été tués par les forces de sécurité, qui ont causé la mort d’un autre civil israélien par un tir fratricide. L’attentat a été revendiqué par le Hamas. Et d’ajouter : « En même temps, c’était le septième jour de la pause humanitaire. Des otages sont rentrés chez ceux qui leur sont chers. Nous verrons si ceci peut continuer, ce serait certainement une bonne chose. Cela a aussi permis à beaucoup plus d’assistance humanitaire d’arriver aux Gazaouis qui en ont besoin. »
Ces propos apaisants n’ont, littéralement, pas eu de lendemain. « Nous avions demandé au Hamas qu’il libère toutes les femmes et les enfants. Or, des roquettes ont été tirées contre Israël. Nous avons donc repris les opérations ce matin », a déclaré au Monde Peter Lerner, porte-parole de l’armée israélienne pour la presse internationale.
A défaut de parvenir à un prolongement de la trêve, Antony Blinken a demandé que la seconde phase de l’opération israélienne cause moins de dégâts humains que la première, qui s’est soldée sur un bilan de 15 000 morts, selon les autorités médicales de Gaza. « Je souligne l’impératif pour les Etats-Unis que les pertes massives de vies civiles et les déplacements d’ampleur que nous avons constatés dans le nord de Gaza ne se reproduisent pas dans le Sud, a déclaré le chef du Département d’Etat. L’intention compte, mais le résultat aussi. » La Maison Blanche, par la voix de John Kirby, avait demandé lundi à ce que les opérations militaires, si elles devaient être reprises, soient menées « de la manière la plus discrète, délibérée, prudente et attentive possible ».
Des échanges tendus, au sein du cabinet de guerre auquel a assisté Antony Blinken, ont fuité dans les médias israéliens. « Nous comprenons que vous ne voulez pas que l’Autorité palestinienne revienne à Gaza après la guerre. Mais les autres Etats de la région ont besoin de savoir ce que vous avez en tête », a déclaré M. Blinken. Ce à quoi le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a répliqué : « Aussi longtemps que je suis assis sur cette chaise, l’Autorité palestinienne qui soutient, enseigne et finance le terrorisme ne dirigera pas Gaza. »
Tout espoir d’un retour à la trêve n’est pas encore perdu. Selon un diplomate français qui garde l’anonymat, « des négociations sont en cours par l’entremise de l’Egypte et du Qatar pour essayer de sauver la trêve ». Le Qatar, cheville ouvrière de ces tractations complexes, a confirmé que les discussions se poursuivaient, précisant que la reprise des bombardements compliquait ses efforts. Pris dans l’engrenage d’une guerre totale, Israël et le Hamas ne cèdent pour l’instant rien.
Par Samuel Forey(Jérusalem, correspondance) et Hélène Sallon(Beyrouth, correspondante)
https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/01/la-treve-entre-israel-et-le-hamas-a-expire-la-guerre-reprend-a-gaza_6203330_3210.html
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Rédigé le 01/12/2023 à 06:41 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
Le premier réflexe des Américains aura été, comme toujours, de ne rien faire qui puisse nuire à Israël. Pourtant, des doutes sont exprimés à Washington quant à un soutien inconditionnel à Benyamin Nétanyahou, et des scénarios alternatifs commencent à s’échafauder, tandis qu’inquiétude et colère montent dans le camp démocrate et la jeunesse.
Le premier réflexe des Américains aura été, comme toujours, de ne rien faire qui puisse nuire à Israël. Pourtant, des doutes sont exprimés à Washington quant à un soutien inconditionnel à Benyamin Nétanyahou, et des scénarios alternatifs commencent à s’échafauder, tandis qu’inquiétude et colère montent dans le camp démocrate et la jeunesse.
La dimension des destructions humaines et matérielles commises par l’armée israélienne à Gaza commence à être mieux connue : la ville de Gaza « bientôt rendue inhabitable », écrivait Haaretz le 15 novembre, et le nombre des Gazaouis déplacés dépassant le million, sinon plus. Cela en 48 jours, quand il avait fallu 18 mois à Vladimir Poutine pour aboutir à un résultat similaire — tout raser — par des moyens identiques en Tchétchénie en 1999-2000. Les Américains s’interrogent. Pourquoi leur président Joe Biden a-t-il laissé Israël commettre des crimes de cette ampleur ? Quelles en sont les conséquences pour Washington ? Et tout ça pour quoi ?
La liste des échecs diplomatiques de Washington depuis le 7 octobre est déjà longue. La tentative d’Antony Blinken, le secrétaire d’État américain, de convaincre le président égyptien Abdel Fatah Al-Sissi d’accueillir un grand nombre de Gazaouis (un million ? Deux ?) contre 25 milliards de dollars (23 milliards d’euros), ce qui aurait été mondialement perçu comme une épuration ethnique à peine masquée, s’est soldée à ce jour par un échec qui a renforcé l’image d’une diplomatie américaine naviguant à vue. Et que le « petit roi » Abdallah II de Jordanie annule une réunion à laquelle un président américain devait participer n’a pas dû arriver souvent dans l’histoire. Dernier avatar : la Chine, objet de toutes les craintes américaines, propose de guider une reconstruction internationale de Gaza.
Après les crimes du Hamas le 7 octobre, pourquoi Biden est-il resté impavide devant les tueries « disproportionnées » de civils gazaouis, malgré une poussée d’indignation qui a atteint jusqu’au Département d’État (le ministère américain des affaires étrangères) ? Certes, l’amitié américano-israélienne est supposée « indéfectible », mais en d’autres circonstances, Washington a su brider les Israéliens. Pourquoi pas cette fois ? L’explication tient peut-être au désarroi américain après le 7 octobre. D’autres évoquent les intérêts du lobby militaro-industriel, qui a 50 ans de proximité avec son pendant israélien. Mais il ne faut pas oublier le rôle d’Israël dans la stratégie globale des États-Unis au Proche-Orient. Il existe d’autres pays où les dirigeants entretiennent d’excellentes relations avec Washington. Mais leurs sociétés, elles, n’adhèrent pas à ce penchant. Avec les pays arabes, un risque existe toujours de voir des événements imprévus mener au pouvoir un énergumène antiaméricain. Avec les Israéliens, cette éventualité est nulle. Quand les temps sont compliqués au Proche-Orient, le réflexe des Américains consiste d’abord à ne pas se séparer d’Israël.
On ne sait pas quelle eut été la capacité de Washington à brider la rage destructrice d’Israël après le 7 octobre, tant le sentiment d’impunité domine sa classe politique. Mais on sait que l’administration Biden était la seule en mesure d’exercer une pression pour l’amener ne serait-ce qu’à réfréner ses opérations (elle l’avait tardivement fait en 2021). Aujourd’hui, les États-Unis sont confrontés à deux enjeux liés. Le premier est de restaurer un peu leur influence perdue au Proche-Orient. Le second de réinventer une stratégie régionale. Joe Biden entend toujours y ériger un « axe de stabilité » qui, autour de pactes de défense et économiques avec Israël et avec l’Arabie saoudite, réunirait l’Égypte, les Émirats et d’autres États pour renforcer dans cette région une stratégie d’endiguement des ambitions chinoises qui obnubilent Washington. Mais avec cette guerre, s’interroge l’ex diplomate israélien Alon Pinkas, les États-Unis seront-ils « ramenés au fond du trou noir qui se nomme Moyen-Orient »1 ? Il pointe un des dilemmes auxquels Joe Biden est aujourd’hui confronté : plus il soutient Israël en vue d’une « éradication du Hamas », plus sa chance de créer son « axe de stabilité » s’amenuise. À l’inverse, s’il souhaite encore y parvenir, il lui faudra bien soumettre Israël.
En attendant, il s’agit de se dépêtrer de quelques ennuis fâcheux. La revue Foreign Affairs, émanation du think tank américain Council on Foreign Relations, spécialiste des relations internationales, a publié coup sur coup la semaine dernière trois articles très intéressants. Le premier s’interroge : « Washington est-il responsable de ce qu’Israël fait de ses armes américaines ? »2. L’auteur, Brian Finucane, juriste renommé, penche pour le oui ». « Si Israël a bien commis des crimes, des officiels américains peuvent être accusés de complicité ». Or, si les lois de la guerre « permettent des morts et des destructions en grand nombre », Israël, écrit-il, n’en fait que des « interprétations restreintes ». Il ne respecte pas le principe de « proportionnalité » et ses tueries sont « excessives ». Dans « les six premiers jours de son offensive sur Gaza, l’aviation israélienne a largué plus de 6 000 bombes de plus que ne l’a fait la coalition américaine contre Daesh durant les mois que dura son opération ».
Le second article de Foreign Affairs porte sur l’urgence pour l’Amérique de réviser sa politique proche-orientale4. Signé par deux universitaires, Maria Fantapple et Vali Nasr, il promeut une stratégie de long terme centrée sur la place de l’Arabie saoudite, jugée désormais incontournable, mais aussi de l’Iran et de la Turquie. Selon eux, le regard de Washington sur le Proche-Orient avant le 7 octobre était « complètement faux ». Et cela n’a pas cessé après cette date. « La réponse globale de Washington à la guerre de Gaza a été un soutien presque sans équivoque à un assaut brutal. Il en est résulté une indignation anti-israélienne et antiaméricaine dans tout le Proche-Orient ». Aujourd’hui, les États-Unis sont dans l’obligation de « rebâtir une stratégie proche-orientale qui tienne compte de réalités longtemps ignorées. Résoudre le conflit israélo-palestinien constituera la pièce maitresse de cet effort ».
L’Iran, poursuivent-ils, est le premier bénéficiaire de ce qui advient. Car toute la région s’enfonce dans une « méfiance profonde » envers les États-Unis « incapables de mener la région vers la stabilité, et dont l’absence de vision amène les États à poursuivre d’abord leur intérêt de court terme ». Conséquence : « Washington doit revoir ses hypothèses de base », imposer à Israël de mettre fin à sa politique de « violences sans retenue ». De plus « Washington ne peut continuer de fournir des armes à ses alliés régionaux comme il l’a fait avant le 7 octobre. Au lieu de promouvoir la stabilité, cette politique a encouragé la course aux armements dans la région et la guerre ». Pour qu’une vaste négociation proche-orientale ait une chance de réussir, concluent-ils, les États-Unis « doivent se préoccuper plus largement du sort des Palestiniens, au lieu d’ignorer leur cause, en contribuant à la création d’un futur État palestinien viable ».
Enfin, dans un troisième article, l’analyste Joost Hiltermann explique pourquoi la guerre menée par Israël, par absence d’objectifs clairs, n’offre de sortie favorable ni à Israël ni aux États-Unis5. Dans sa furie, l’armée israélienne a agi conformément à sa « doctrine Dahiya ». Élaborée après sa guerre au Liban en 2006, celle-ci stipule que lorsqu’une armée affronte un ennemi « asymétrique », la seule option consiste à user d’une « force disproportionnée » contre les civils au sein desquels il se meut. « S’en prendre à la population est le seul moyen »6. Mais Israël, envisage l’analyste, pourrait se retrouver « incapable d’achever son ambition de détruire les capacités militaires du Hamas, sauf à être coincé dans une réoccupation de Gaza qui l’obligerait à régner directement sur une population de sans-abris désespérée et en colère ». Le résultat serait l’exact inverse de ce qu’Israël souhaitait. Hiltermann en vient ensuite à lister les autres options imaginables :
Certes, ces analyses sont celles de membres de think tanks « liberals » (progressistes), l’International Crisis Group et le Carnegie Endowment for International Peace, qui évoluent dans la sphère démocrate. Mais ils sont indicatifs du vent de révolte qui, sur ce qui se passe à Gaza, monte dans le camp démocrate, surtout parmi les jeunes. Jusqu’ici, cependant, la seule idée « neuve » que la Maison Blanche a présentée pour sortir de la crise est de « revitaliser »7 l’AP — le terme est de Biden. Celle-ci, à un terme encore inconnu, formerait un gouvernement gérant à la fois la Cisjordanie et la bande de Gaza. On pourrait s’en gausser, tant les urgences sont loin de cette préoccupation. Elles se nomment cessez-le-feu et intervention internationale d’ampleur pour éviter que la tragédie humaine ne s’aggrave encore à Gaza. Mais il faudrait opposer à l’impunité israélienne des contraintes d’une vigueur inédite que Joe Biden n’a envisagée à aucun moment jusqu’ici. La Maison Blanche préfère donc parler du futur plus lointain.
Sa « nouvelle » ligne est évidente : c’est le retour aux « deux États », avec la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël. L’idée reprend du poil de la bête depuis le 7 octobre. Car on voit mal, dans l’immédiat, Palestiniens comme Israéliens être sincèrement tentés par une coexistence dans un État commun, même fédéral. Mais quand l’État palestinien adviendra-t-il et comment ? On verra plus tard. Et qui représentera les Palestiniens ? Si l’idée est d’exclure le Hamas du jeu, cela rendra toute négociation impossible. Aucun responsable palestinien n’acceptera cette exclusion sans passer illico pour un « collabo » de l’Amérique et d’Israël. Quant à ce dernier, avec l’aval massif de sa population juive, il n’a aucune intention de se retirer des territoires occupés et de Jérusalem-Est. Bref, la perspective des deux États est aujourd’hui aussi peu plausible que celle d’un État commun.
Les deux resteront impossibles tant que les États-Unis n’auront pas pris la décision d’obliger Israël à quitter définitivement dans un délai rapide les territoires palestiniens, nolens volens. C’est difficile ? Certes. Mais quelqu’un a-t-il une meilleure option ? À défaut, l’occupation militaire des Palestiniens perdurera, avec son cortège d’enfermements, de morts, d’injustices et de spoliations quotidiennes. Cela dure depuis 56 ans…
SYLVAIN CYPEL
https://orientxxi.info/magazine/les-etats-unis-en-panne-de-strategie-alternative,6912
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Rédigé le 01/12/2023 à 05:46 dans Israël, Palestine, USA | Lien permanent | Commentaires (0)
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Rédigé le 30/11/2023 à 15:02 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 30/11/2023 à 14:34 dans Palestine, Poésie/Littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
L’année 2023 marque les 75 ans de la Nakba, la catastrophe qui a vu 800 000 Palestiniens expulsés de leur terre par les milices sionistes puis par l’armée israélienne par la terreur, la violence suite à des massacres terribles où des dizaines de milliers de Palestinien-nes ont été assassiné-es.
Depuis 1948, la politique d’expulsion du peuple palestinien de sa terre dans le but de le remplacer par une population exclusivement juive n’a jamais cessé d’être mise en application par l’État d’Israël avec des périodes plus ou moins intenses.
La législation, les pratiques et les règlements mis en place dès 1948 par Israël vont toujours dans le même sens : restreindre l’accès des Palestiniens à la terre et à l’entrée sur le territoire, notamment en construisant le mur et en refusant le droit au retour des réfugiés palestiniens.
La guerre de juin 1967 déclenchée par Israël a marqué une nouvelle étape dans la dépossession des Palestiniens de leur terre. Elle a été suivie par l’installation de centaines de milliers de colons en toute illégalité au regard du droit international, colons qui s’installent sur des terres volées aux Palestiniens, transformant la Cisjordanie en une « peau de léopard » et empêchant toute continuité territoriale.
L’annexion de Jérusalem-Est marque aussi la volonté d’Israël de dépouiller les Palestiniens de tout, y compris de la capitale de leur État.
C’est un processus continu de dépossession et d’appropriation qui s’est accéléré depuis les années Trump et particulièrement depuis le début de l’année avec l’arrivée au pouvoir des suprémacistes juifs et des colons.
Gaza est le symbole le plus terrible et le plus massif de cette oppression et de cette domination systématique du peuple palestinien : en lui imposant une punition collective depuis 16 ans, avec le blocus inhumain et des guerres régulières subis par toute la population de Gaza. Israël a démontré qu’il ne souhaite absolument pas trouver une solution politique à l’oppression du peuple palestinien mais le maintenir sous son emprise en espérant que la question disparaisse comme par enchantement.
C’est oublier que le peuple palestinien a des droits, des droits nationaux, des droits sur sa terre, des droits humains fondamentaux dont il ne peut pas jouir, où qu’il se trouve, parce qu’Israël a mis en place un régime d’apartheid à son encontre.
Et tout cela est rendu possible pour une simple raison : la complicité des États alliés d’Israël et l’impunité dont cet État jouit depuis 75 ans pour les crimes qu’il n’a cessé de commettre ; 75 ans de violations du droit international et 75 ans d’impunité.
L’attaque génocidaire à laquelle se livre Israël depuis 55 jours sur la Bande de Gaza est dans la droite ligne du projet sioniste : remplacer le peuple palestinien sur sa terre. Les déclarations et annonces faites par plusieurs membres du gouvernement israélien sont sans aucune ambiguïté. C’est le même projet en Cisjordanie avec l’accélération du nettoyage ethnique et les attaques répétées contre les camps de réfugiés, les arrestations massives, le blocage des routes.
En ce 29 novembre 2023, journée de solidarité avec le peuple palestinien, le mouvement de solidarité est totalement mobilisé pour le cessez-le-feu immédiat et définitif mais bien évidement c’est à l’accomplissement de ses droits que le peuple palestinien aspire. C’est sur cet accomplissement que se porte notre mobilisation : campagne BDS, campagne pour le démantèlement du régime d’apartheid, pour la libération des prisonniers, contre la colonisation et l’occupation, pour le droit au retour des réfugiés palestiniens et la fin de l’impunité d’Israël.
Il n’y a de solution que politique et il n’y aura pas de paix sans justice, sans égalité des droits. Le peuple palestinien a droit à l’autodétermination. Avec l’ensemble de nos partenaires, nous nous mobiliserons jusqu’à ce qu’il y parvienne.
Le Bureau national de l’AFPS
Le 29 novembre 2023
SOURCE : Et les droits du peuple palestinien ? - Association France Palestine Solidarité (france-palestine.org)
Par micheldandelot1 dans Accueil le 30 Novembre 2023 à 13:57
http://www.micheldandelot1.com/communique-de-l-afps-et-les-droits-du-peuple-palestinien-a215062593
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Rédigé le 30/11/2023 à 10:24 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
Le chef de la CIA, William Burns, est depuis hier à Doha, pour discuter avec ses homologues qatari, égyptien et israélien de la possibilité d’aller vers un accord sur une trêve durable.
Les tractions pour une trêve durable entre Israël et le Hamas commencent. Selon des informations données par la presse américaine et reprises par plusieurs médias internationaux, William Burns, chef du tout puissant service de renseignement américain CIA, est depuis hier à Doha, au Qatar, pour œuvrer à étendre les négociations sur l’échange de détenus de sorte à arriver à un accord élargi, prenant en charge d’autres aspects du conflit.
Le Washington Post a rapporté que Burns cherchait à faire pression sur le Hamas et Israël pour inclure dans leurs négociations la libération d’hommes et de soldats après avoir été limitée aux femmes et aux enfants. Mais pas seulement. Pour le Wall Street Journal, le chef de la CIA a effectué ce déplacement dans le but de pousser les deux parties, avec bien évidemment le concours des Qataris et des Egyptiens, à aller vers un accord global.
Il s’agit donc de se pencher sur les termes d’un accord susceptible d’aller au-delà de la trêve en vigueur. Pour ce faire, David Barnea, premier responsable du service de renseignement israélien Mossad, s’est également rendu à Doha ainsi que le général Abbas Kamel, patron des services secrets égyptiens connus sous le sigle EGID.
Outre la consolidation de l’accord sur la trêve humanitaire prolongée jusqu’à jeudi, ces responsables examineront, lors de leurs réunions, la prochaine étape qui permettrait d’aboutir à une «trêve durable». Burns a déjà pris la bonne température en discutant, dès son arrivée à Doha, avec le Premier ministre qatari et ministre des Affaires étrangères, Cheikh Mohammed Ben Abderrahmane Al Thani, en tant que principal médiateur entre Tel-Aviv et le Hamas.
Ces discussions sont entamées au moment où la trêve connaît un prolongement de deux jours, au grand soulagement des populations meurtries de Ghaza et des organisations humanitaires qui s’échinent, depuis l’arrêt des bombardements israéliens contre cette enclave palestinienne, à faire parvenir l’aide humanitaire à des centaines de milliers de personnes qui en ont fortement besoin.
Appels à plus d’aide humanitaire
Bien qu’elle a beaucoup augmentée, l’aide humanitaire demeure insuffisante, de l’avis même des agences de l’ONU qui sont sur place. Le Programme alimentaire mondial (PAM), a d’ailleurs mis en garde hier sur «le risque élevé de famine» à Ghaza, appelant la communauté internationale à doubler ses dons pour garantir aux populations un accès continu à la nourriture.
Cette agence de l’ONU a affirmé avoir pu fournir, jusqu’à présent, de la nourriture à 121 161 personnes à Ghaza depuis vendredi, date du début de la trêve humanitaire. «Grâce à cette pause, nos équipes ont pu agir sur le terrain et se déplacer dans des zones où nous n’avions pas pu nous rendre depuis longtemps. Ce que nous voyons est catastrophique», a déploré dans un communiqué Corinne Fleischer, responsable du PAM au Moyen-Orient, considérant qu’une trêve de six jours n’est pas suffisante pour avoir un impact significatif sur les centaines de milliers de Ghazouis menacés de famine.
«La population de Ghaza, notamment les femmes et les enfants, est à haut risque de famine si le PAM n’est pas en mesure de fournir un accès continu à la nourriture», a-t-elle averti. De son côté, l’Unicef a affirmé que les hôpitaux de Ghaza regorgent d’enfants souffrant de blessures de guerre et de maladies intestinales dues à la consommation d’eau sale.
Cette agence des Nations unies pour l’enfance a salué l’arrivée des aides humanitaires au nord de Ghaza, tout en alertant sur les besoins qui sont si énormes que cette aide est loin de suffire. «La situation est encore pire que ce que je craignais», a déclaré hier le porte-parole de l’Unicef, James Elder, à Genève, estimant que «le chagrin et la tristesse ont pris racine à Ghaza».
Beaucoup de blessés reçoivent des soins au niveau des parkings tellement les hôpitaux sont saturés. Même son de cloche du côté de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
«Les besoins sont bien plus importants que ce que les travailleurs humanitaires peuvent gérer. Dans les camps d’urgence, on trouve des bébés atteints de diarrhée qui risquent de mourir à cause du manque de médicaments. Même les malades chroniques, par exemple les personnes atteintes d’affections cardiaques, ne reçoivent plus leurs médicaments», a alerté cette organisation dans un communiqué. Dans ce contexte humanitaire tragique, l’aide peine à arriver au nord de Ghaza.
Hier encore, les forces d’occupation israéliennes ont empêché un camion-citerne chargé de carburant d’accéder dans cette partie de l’enclave palestinienne. Selon le Croissant-Rouge palestinien, le camion-citerne était destiné aux ambulances opérant dans le nord de la Bande, qui risquent d’arrêter leur travail en raison d’une panne de carburant.
Le roi Abdallah II de Jordanie a appelé à l’arrêt total de la guerre contre Ghaza, «qui a coûté la vie à des milliers de personnes innocentes, dont des personnes âgées, des enfants, des femmes et des civils».
Avertissement américain
Dans une lettre adressée au président du Comité des droits inaliénables du peuple palestinien, Cheikh Niang, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, qui coïncide avec le 29 novembre de chaque année, le roi Abdallah II a affirmé que «l’odieuse agression lancée par Israël contre la Bande de Ghaza et les violations illégales en Cisjordanie sont incompatibles avec les valeurs de l’humanité et du droit à la vie».
Le président américain Joe Biden a, pour sa part, averti Israël contre toute tentation de rééditer au sud Ghaza ce qu’il a fait au nord en termes de massacres de populations civiles et de destructions. «Il ne faut pas que l’ampleur des déplacements qui ont eu lieu dans le Nord se répète dans le sud de Ghaza», a déclaré à la presse un responsable à la Maison-Blanche, assurant que le président américain et ses collaborateurs «ont insisté sur ce point de manière très claire auprès du gouvernement israélien».
Mokrane Aït Ouarabi
29/11/2023 mis à jour:
https://elwatan-dz.com/agression-israelienne-contre-ghaza-tractations-pour-une-treve-durable
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Rédigé le 29/11/2023 à 20:57 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
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Rédigé le 29/11/2023 à 20:42 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
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