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Des bustes en bronze de Larbi Ben M'hidi, Maurice Audin et Krim Belkacem à Alger

 

Des bustes en bronze à l'effigie des chahids Larbi Ben M'idi, Maurice Audin et Krim Belkacem seront installés à Alger le 18 mars, à l'occasion de la fête de la victoire, a indiqué à l'APS le président de l'APC d'Alger centre, Abdelhakim Bettache.

L'installation de ces bustes se veut un hommage à ces "symboles et à leur parcours historique et révolutionnaire, en tant martyrs, politiciens et dirigeants administratifs", a-t-il déclaré, précisant que le buste du Chahid Lardi Ben M'hidi sera érigé à la Rue Larbi Ben M'hidi et ceux de Maurice Audin et de Krim Belkacem au niveau des deux places hyponymes.

D'une hauteur de 1,30 mètres, ces bustes seront scellés  sur des socles en marbre de 2,5 mètres sur lesquels seront apposés des plaques commémoratives en langues arabe, amazighe, française et anglaise, a fait savoir le directeur du renouveau et de l'aménagement du territoire à l'APC, Assef Benali.

La réalisation de ces trois bustes, à 493 millions de centimes chacun, s'inscrit dans le cadre du programme d'action de l'APC d'Alger pour l'exercice 2020.

Ces bustes sont réalisés par le sculpteur Fares Mohand Seghir (bien Fares Mohand Seghir), qui a été choisi au terme d'un appel d'offres national supervisé par une commission d'évaluation relevant de la commune et sur la base d'un cahier de charges.

 Dans le cadre de la réalisation de ces bustes, la direction des Moudjahidine a été "informée" concernant le format et le profils historiques, ainsi que le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) qui a supervisé le texte d'introduction d'accompagnement les plaques commémoratives en langue amazigh, a souligné M.Benali.

L'un des membres fondateurs du parti du Front de libération nationale, Larbi Ben M’hidi (1923-1957) s'est vu confié, pendant la Guerre de libération, le commandement de l'Oranie. A l`issue du congrès, il est élevé au grade de colonel, nommé au Comité de coordination et d`exécution et se voit confier la zone autonome d'Alger pour organiser les premières opérations contre l'occupant français avant son arrestation et son assassinat sous la torture.

De son côté, le jeune militant communiste et enseignant de mathématiques Maurice Audin (1932-1957) était connu pour sa grande croyance en la justesse de la cause algérienne et sa lutte pour la liberté des Algériens.

Le 11 juin 1957, pendant la bataille d'Alger, Maurice Audin, 25 ans, est arrêté par les parachutistes du général Massu devant sa famille, avant d'être torturé. Le jeune assistant à la faculté d'Alger n'en est jamais revenu, et l'armée française a fait disparaître son corps.

En 2018, le président français Emmanuel Macron avait reconnu publiquement et au nom de la République française, ce crime affirmant qu'Audin avait été torturé puis assassiné ou torturé jusqu'à la mort par l'armée française pendant la guerre de libération.

Quant à Krim Belkacem (1922-1970), l'un des dirigeants de la révolution et du FLN, il avait participé au congrès de la Soummam et dirigé la délégation du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) lors des négociations, qui ont abouti aux accords d'Evian en 1962.

La commune d'Alger Centre avait précédemment érigé en 2019 une statue complète du roi Massinissa au niveau du parc Tafourah et quatre autres statues au parc de Port-Saïd (commune de la Casbah) représentant les célèbres acteurs du théâtre algérien, à savoir Kelthoum, de son vrai nom Aicha Adjouri, Mohamed Boudia, Azzedine Medjoubi, et Abdelkader Alloula.

 

 

 Publié Le : Dimanche, 07 Mars 2021 

https://www.aps.dz/regions/118698-des-bustes-en-bronze-de-larbi-ben-m-hidi-maurice-audin-et-krim-belkacem-a-alger

 

Rédigé le 09/03/2021 à 16:35 dans Alger, Algérie, Culture, Guerre d'Algérie, Hadjout / Marengo, HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

Le film Algerien ' Normal ' 2015 - Le Film Complet inédit

 
 

 

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Rédigé le 23/02/2021 à 03:00 dans Algérie, HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

Des détenus du Hirak libérés après une grâce du président Tebboune

image from s.france24.com

Des Algériens manifestent à l'extérieur de la prison de Koléa, près de la ville de Tipasa, en attendant la libération de détenus du Hirak, le 19 février 2021. © Ryad Kramdi, AFP


Une dizaine de prisonniers du Hirak ont été libérés vendredi en Algérie, après une grâce accordée par le président Abdelmadjid Tebboune, à la veille du 2e anniversaire du soulèvement de ce mouvement de contestation du pouvoir, selon des défenseurs des droits humains.

 

Libérés. Une dizaine de prisonniers du mouvement algérien de contestation Hirak ont retrouvé leur liberté, vendredi 19 février, après une grâce accordée par le président Abdelmadjid Tebboune, ont rapporté des défenseurs des droits de l'Homme. Cela intervient à la veille du deuxième anniversaire du début de ce soulèvement antirégime et qui a poussé l'ancien président Abdelaziz Bouteflika à quitter le pouvoir.

Le Comité national de libération des détenus (CNLD) a fait part sur Facebook de la libération d'une dizaine de prisonniers. D'autres sont attendues vendredi encore.

Selon le militant Zaki Hannache, engagé dans la défense des prisonniers d'opinion, ces libérations ont notamment eu lieu dans les wilayas (préfectures) de Bordj Bou Arreridj, Tebessa, M'sila (est), Saïda (ouest), ainsi que dans le Sud, à Tamanrasset et Adrar.

Jeudi 18 février, dans un discours à la Nation très attendu, Abdelmadjid Tebboune a annoncé une grâce présidentielle en faveur de dizaines de détenus du Hirak, perçue comme un geste d'apaisement à l'égard du mouvement de protestation.

 

"En tout, entre 55 et 60 personnes rejoindront à partir de ce soir ou demain leurs familles", a-t-il promis, en référence aux personnes graciées, sans divulguer de noms. Un tweet de la présidence algérienne a précisé que la mesure concernait les "auteurs de crimes liés aux technologies de l'information et de la communication".

Grâce présidentielle du 18 Février 2021: 11h 30: Badi Allal (Tamanrasset), Lahcen Ben Cheikh (Bordj Bou Arreridj),...

Selon le CNLD, quelque 70 personnes sont actuellement en prison en lien avec le "Hirak" et/ou les libertés individuelles. Des poursuites fondées dans au moins 90% des cas sur des publications critiques envers les autorités sur les réseaux sociaux.

Devant la prison de Koléa, à l'ouest d'Alger, militants, journalistes et familles se sont réunis vendredi matin pour attendre les détenus libérés. Parmi les prisonniers de Koléa figure le journaliste Khaled Drareni, devenu le symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie. Il avait été condamné à deux ans de prison en septembre.

 

 

Avec AFP

https://www.france24.com/fr/afrique/20210219-alg%C3%A9rie-des-d%C3%A9tenus-du-hirak-lib%C3%A9r%C3%A9s-apr%C3%A8s-une-gr%C3%A2ce-du-pr%C3%A9sident-tebboune

 

 

Rédigé le 19/02/2021 à 12:13 dans Algérie, Culture, HIRAK | Lien permanent | Commentaires (2)

Dix ans après… Ne me parlez plus de jasmin !

 

Une décennie après les événements du dit «printemps arabe» qui ont bouleversé plusieurs pays du Maghreb, du Moyen-Orient et du péninsule arabique, l'ancien diplomate français et essayiste Michel Raimbaud nous livre son opinion sur ses conséquences. Ancien diplomate et essayiste, Michel Raimbaud a publié plusieurs ouvrages, notamment Tempête sur le Grand Moyen-Orient (2e édition 2017) et Les guerres de Syrie (2019). Lorsqu’au cœur de l’hiver 2010-2011 apparaissent à Tunis puis au Caire les premières «révolutions arabes» qu’à la hâte on baptise «printemps», elles jouissent d’un préjugé favorable, fleurant la liberté et le renouveau. Expéditives, elles dégagent illico presto des «tyrans» indéracinables et font forte impression : leur victoire est inéluctable et l’épidémie semble vouée à gagner tous les pays arabes. Tous ? Pas tout à fait. Les Etats touchés − Tunisie, Egypte, Libye, Yémen, Syrie, et à partir de janvier 2011 l’Algérie et la Mauritanie − ont en commun d’être républicains, modernistes, sensibles au nationalisme arabe, à une laïcité tolérante, et une question viendra à l’esprit : «Pourquoi nous et pas eux ?». L’avenir le dira, le «eux» désignant les rois, roitelets ou émirs qui échappent miraculeusement au printemps et semblent promis à un éternel été bien climatisé : l’Arabie de Salman et Ben Salman, les Emirats de Zayed et Ben Zayed, le Qatar de la famille Al Thani, etc. Invitons Maroc et Jordanie et voilà toutes les monarchies, de l’Atlantique au Golfe, à l’abri pour prêcher la «révolution»…Dans la bouche d’un cheikh wahhabite ou d’un émir, le mot semble cocasse mais il suffit de lui donner son sens étymologique (mouvement astronomique qui ramène au point de départ) pour trouver qu’il sied bien à un mouvement conduit par les fondamentalistes avec l’appui de l’Occident afin de briser la rhétorique du mouvement national arabe : ce que les experts de «nos grandes démocraties» auto-claironnantes refuseront d’admettre. En revanche, dans les pays arabes et ailleurs, beaucoup auront compris très vite ce que ces printemps en hiver n’étaient pas, c’est-à-dire des révolutions «spontanées, pacifiques et populaires». Bien que fleurissent les promesses de lendemains qui chantent, il ne faudra pas longtemps pour déchanter : dans le vide créé par le dégagement des «tyrans», c’est le désordre qui va s’installer plutôt que la démocratie attendue. La sidération fera place à la désillusion, le «chaos créateur» des néoconservateurs et la barbarie des extrémistes faisant mauvais ménage avec la douce musique des promesses. Le hasard fait parfois bien les choses, l’actualité de décembre 2020 – janvier 2021 ayant inscrit à sa une un retour de flamme spectaculaire de la «révolution» tunisienne, première de la saga, lancée le 10 décembre 2010 lorsque le jeune Bouazizi s’immole par le feu, protestant contre la corruption et la violence policière. Après le désordre initial lié au «dégagement» de Ben Ali, la patrie de Bourguiba, foyer du nationalisme arabe, avait connu élections et phases de stabilisation, voire des percées de la démocratisation avec le parti Nahda de Ghannouchi ou malgré lui, avant de dégénérer en une guérilla civile entre Frères Musulmans et réformistes laïcs. Dix ans après, le chaos reprend le dessus. Les acquis seraient-ils enterrés ? En Egypte, le «printemps du papyrus» n’a pas tenu les promesses que faisaient miroiter ses prophètes. A part le «dégagement» du vieux Moubarak, son jugement et sa mort en prison, le succès (temporaire) des Frères Musulmans et la présidence rustique de Mohammad Morsi, il a débouché sur une démocratie problématique et un pouvoir autoritaire soumis à forte pression. Le général al-Sissi ne semble pas maître de ses choix. Dans un pays divisé, au prestige écorné, il est tiraillé entre les vestiges du nassérisme et la quête éperdue de financement auprès de l’Arabie et des riches émirats : l’Egypte a passé le cap des 100 millions d’habitants et croule sous les dettes, les problèmes, les menaces (Ethiopie, Soudan et eaux du Nil). Le slogan «pas de guerre au Moyen-Orient sans l’Egypte» est d’actualité, mais on ne craint plus les Pharaons du Caire… Au bout de dix ans de guerre contre des agresseurs aux multiples visages (pays atlantiques, Israël, les forces islamistes, Turquie, Qatar et Arabie en tête, les terroristes de Daesh à Al Qaida), la Syrie est dans une situation tragique, payant pour sa fermeté sur les principes, sa fidélité aux alliances, et la charge symbolique dont elle est porteuse : n’aura-t-elle pas eu la primeur d’un appel au Djihad ? L’Amérique et ses alliés refusent «l’impensable victoire de Bachar el-Assad» et leur «impensable défaite». En raison des sanctions, des mesures punitives de l’Occident, de l’occupation américaine ou des menées turques, des vols et pillages, la Syrie ne peut se reconstruire. La «stratégie du chaos» a fait son œuvre. Le temps est venu des guerres invisibles et sans fin que préconisait Obama. Pourtant, l’avenir du monde arabe tient quelque part, et en bonne part, à la solidité de son «cœur battant». N’en déplaise à ceux qui feignent de l’avoir enterrée, évitant même de prononcer son nom, la Syrie est indispensable jusqu’à cristalliser les obsessions : pas de paix sans elle au Moyen-Orient. Passé à travers la révolution du Cèdre en 2005, ayant essuyé le printemps automnal de 2019, les tragédies de 2020 et le chaos de 2021, le Liban aura eu sa révolution. Sanctionné, affamé, asphyxié, menacé par ses «amis», il partage bon gré mal gré le sort du pays frère qu'est la Syrie. Le tiers de sa population est composé de réfugiés syriens et palestiniens. Son sort serait-il en train de basculer, après cent ans de «solitude» dans le Grand Liban des Français ? En Palestine, c’est le «printemps» perpétuel. «Transaction du siècle», trahisons entre amis et Covid obligent, la question palestinienne semble désertée, sauf par la Syrie qui paie cher son attachement à la «cause sacrée». Martyrisés, enfermés à vie, humiliés et victimes d’un ethnocide, les Palestiniens sauront-ils choisir leurs alliés sans trahir ceux qui ne les ont pas trahis ? Entre l'anglais et le français, il faut se méfier des faux amis, mais ceux-ci parlent parfois turc ou arabe. Le roi du Maroc, Commandeur des Croyants et descendant du Prophète, Président du comité al-Qods, vient de normaliser avec Israël, remettant l’Ordre de Mohammad à Donald Trump. Il est le quatrième à rejoindre le camp des liquidateurs, après les ineffables Emirats Arabes Unis, le Bahrein rescapé d’un printemps hors normes et le ci-devant Soudan. Celui-ci a mis au frais Omar al-Béchir, mais il a également renié ses principes, y compris celui des « trois non à Israël ». Il fait ami-ami avec l’oncle Sam et meurt d’amour pour Israël, mais les deux n’ont pas d’amis, surtout pas parmi les Arabes. L’Irak n’a pas eu besoin de «printemps arabe» pour savoir ce que «démocratisation» à l’américaine et pax americana signifient. Le pays de Saddam, martyrisé depuis trente ans, et semi-partitionné en trois entités, peine à se dégager de l’étreinte des Etats-Unis dont ses dirigeants sont pourtant l’émanation. Il a servi de test aux néoconservateurs de Washington et Tel-Aviv en matière de «stratégie du chaos», et il le paie. Envahie illégalement par l’OTAN en mars 2011 au nom de la «Responsabilité de Protéger», la Libye a versé un lourd tribut aux ambitions occidentales. Kadhafi y a laissé la vie dans un épisode dont Hillary Clinton, la harpie du Potomac, s’était réjouie indécemment. En fait de démocratisation, la Jamahiriya, dont les indices de développement étaient exemplaires, avait hérité dès l’été 2011 d’un chaos qui suscitait l’admiration de M. Juppé. Derrière les ruines libyennes et les débris du Grand Fleuve, souvenirs des bombardements humanitaires de la coalition arabo-occidentale, gisaient les coffres délestés par l’Axe du Bien de centaines de milliards de dollars de la Jamahiriya, pas perdus pour tout le monde. Le rêve de Kadhafi − une Afrique monétaire indépendante de l’euro et du dollar − a été volé. Ceux qui aimaient trop la Libye peuvent se réjouir : il y en a désormais plusieurs, de deux à cinq selon les épisodes. On pourrait alourdir le bilan en parlant de la tenace Algérie, du Yémen martyrisé par la Saoudie et l’Occident), de l’Iran, etc.. : les «printemps» auront été la pire des catastrophes que pouvaient connaître les Arabes. Pourtant, même pris en tenaille entre l’empire américain et le bloc eurasien russo-chinois, la mutation du contexte géopolitique joue en leur faveur. S’ils n’ont rien à attendre des Etats-Unis qui, d’Obama à Biden via Trump, ne voient le monde arabe qu’à travers les yeux d’Israël et dans une vapeur de pétrole, ils seraient sages de miser sur le retour de la Russie comme référence politique et sur l’arrivée de la Chine par les Routes de la Soie. A charge pour eux de choisir entre les guerres sans fin que leur offre la «puissance indispensable» ou le chemin de la renaissance que l’alternative stratégique leur ouvrirait. Rien n’est joué. Michel Raimbaud Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT. 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Rédigé le 29/01/2021 à 14:29 dans colonisation, Culture, HIRAK, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)

Mustapha Benfodil : « Je salue les enfants du hirak »

 

ENTRETIEN. Dans « Alger, journal intense », Prix littéraire Mohammed Dib, le journaliste algérien interroge le deuil, le couple et l’amour. Des thèmes d’actualité.

Le 22 fevrier 2019 marquait le declenchement du hirak, mouvement de protestation contre le cinquieme mandat du president dechu Bouteflika et tout un systeme.
Le 22 février 2019 marquait le déclenchement du hirak, mouvement de protestation contre le cinquième mandat du président déchu Bouteflika et tout un système. © Sabri Benalycherif / Hans Lucas via AF

Rien n'est moins certain que le devenir des morts. Car, au fond, que sait-on de nos morts une fois qu'ils sont partis ? Ils laissent un chagrin, un souvenir et parfois une énigme insoluble. Alger, journal intense s'ouvre sur la mort de Karim. Voici Mounia, son épouse qui devient trop soudainement sa veuve, à la défaveur d'un moment d'inattention. Un banal accident de voiture pour le lunaire Karim. Pour faire son deuil, selon l'expression consacrée, elle décide d'écrire un journal. Mais, au fur et à mesure des mots, elle défait tout autant son couple, l'interroge et le fouille. Pour ce faire, elle se plonge en parallèle à l'écriture de ses propres mots, dans ceux laissés par Karim. Monticules d'écrits laissés par un graphomane qui ne se sentait jamais si bien vivant que quand il passait le réel au tamis du papier encré.

Le roman de Mustapha Benfodil alterne alors deux voix. Comme un dialogue enfin établi par-delà la mort. Grâce à elle, en un sens. C'est d'abord la voix de Mounia qui se donne à entendre. Elle découvre, au fur et à mesure de sa dissection du cadavre de papier laissé par son mari, un homme dont elle ignorait beaucoup. Et dont elle découvre l'essentiel : les pensées, les colères et révoltes, les émotions et les effusions. Les dates et moments clés d'une vie en surface lisse et rangée, mais qui se révèle avoir été agitée en profondeur. L'autre voix est évidemment celle de Karim. Hachée, tournoyante, lancinante. Intranquille, surtout.

 

À travers son roman singulier, dans une inventivité formelle et d'écriture rare, Mustapha Benfodil fait aussi le portrait, en creux et en délié, d'une génération. Celle qui a connu les espoirs, l'effervescence d'octobre 1988, avant que ne surgissent les ombres hideuses de la guerre civile. Entretien.

Le Point Afrique : Votre roman présente une forme qui mêle récit linéaire, journal intime, fragments, ratures, retours, dessins, collages. Comme si tout cela était un vaste palimpseste. Pourquoi cet effet ?

 

Mustapha Benfodil : Merci pour ce mot « palimpseste », car il est exactement question de cela. C'est ainsi que j'ai choisi de penser ce roman. J'y vois même un palimp-texte. Je questionne ainsi comment un texte peut évoluer et comment le processus créatif se fait dans un mouvement création-destruction-recréation. Les éditions Barzakh ont accepté cette forme car elles connaissent parfaitement mon travail. Je considère par ailleurs que le roman est un espace de liberté. Le sujet lui-même, une femme confrontée à un « monstre de papier », les écrits laissés par son mari mort, se prêtait à cette forme qui a pu parfois être de l'ordre du montage.

Mustapha Benfodil aborde dans son ouvrage des thèmes d'actualité qui font écho à l'actualité algérienne du hirak. © Ferhat Mouhali

Les écrits de Karim empruntent à des styles ou supports différents quand la voix de Mounia est beaucoup plus linéaire. Là, on songe à l'OuLiPo, une contrainte volontaire ou expérimentation pour vous ?

 

Je suis en effet un fervent partisan de l'OuLiPo. L'idée de combiner des choses de la littérature et d'autres registres qui sont de l'ordre des mathématiques, procédé qui est dans l'esprit de l'OuLiPo, a pu apporter une forme de libération à mon écriture. Comme les auteurs de ce courant, je questionne aussi la mécanique de l'écriture, dans une démarche métalittéraire. La question centrale de mes romans est au fond l'écriture. En cela, ma démarche est aussi oulipienne ; elle consiste à ne pas considérer comme acquis ce qui est sur le papier. Je dois préciser que je ne prends pas le lecteur par la main, mais je le prends plutôt à témoin.

À LIRE AUSSIBenaouda Lebdai – Mustapha Benfodil ou l'écriture en mouvement

Vous le bousculez aussi un peu, ce lecteur. Votre roman oblige à une présence totale de celui-ci…

 

Effectivement, c'est une écriture de la perturbation, voire du malaise. Elle tient de la psychanalyse dans le sens où elle suppose une double libération de la parole. Cette libération est tout à la fois celle des personnages mais aussi celle de l'auteur, par rapport au prérequis de l'œuvre littéraire. À chaque nouvelle écriture, il s'agit de faire sens et de se renouveler. Mais je vois aussi une libération pour le lecteur car il y trouve plusieurs entrées, plusieurs strates. J'ai même mêlé dans ce roman des passages en langue populaire. Je voulais ainsi m'approprier cette langue qui n'est pas à la base ma langue d'écriture. Ce faisant, je fabrique du narratif qui témoigne de cette perturbation. Mais qui restitue aussi des paysages sociaux et mentaux. En cela, la langue ne devait pas être sûre d'elle ; elle se devait d'être chancelante, vacillante, ouverte.

Cette langue semble même malaxée dans ce roman. Elle semble parfois naviguer entre deux figures tutélaires, Darwich pour l'arabe et Artaud pour le français. Pourquoi ces deux auteurs ?

Il y a une intertextualité dans ce texte qui oscille entre ces deux auteurs. Mais je peux tout autant citer Pessoa, Guyotat, Mahfouz, le Beat Generation… Il y a tant et tant d'écrivains qui écrivent à travers moi. Mais je note qu'ils ont tous en commun une langue particulière, loin de toute grammaire figée, ou d'une poésie assise. J'entends chez Darwich et Artaud une écriture de la fragilité humaine. J'entends une voix inquiète, par endroits métaphysique. Ce mal-être m'intéresse. Les écrivains ne sont pas des idéologues. Ils interrogent, en bégaiement, tâtonnements. C'est ces tâtonnements que je mets en scène aussi.

À LIRE AUSSIChawki Amari : « J'ai essayé d'écrire selon cette tradition algérienne »

Mouia, Karim, deux voix s'alternent. Comment écrire avec une voix de femme puis celle d'un homme ?

Le texte central reste le récit de Mounia. C'est elle qui nous révèle la vie et les écrits de Karim. Mounia est photographe d'art, elle existe par son art. Karim reste un écrivain obscur. Il est astronome par défaut. L'écriture reste sa grande affaire. Mais peut-on être écrivain sans avoir publié ni eu de lecteurs ? Mounia va devenir cette lectrice unique. Par la lecture de ces écrits s'installe en elle un apaisement. Voire une libération. Néanmoins, c'est un processus qui s'avérera complexe, une catharsis douloureuse. Si elle fait d'abord un travail de deuil en lisant les écrits de ce fantôme de papier, au fil des pages, ce trop-plein de mots finit par l'étouffer. Elle devra alors s'en libérer, avec la question de savoir quoi faire des monceaux de mots laissés par son mari. Dans ce récit à deux voix, il me semblait important qu'on sente cette différence de genre. Il m'a fallu capter une voix de femme, et l'écoute et l'observation de la parole féminine m'a aidé.

Pourquoi, en souveraineté d'auteur, avoir fait de Karim un astronome et de Mounia une photographe ?

Mounia est une artiste. Elle a un rapport autonome à son art. Je la sens plus épanouie dans son travail d'artiste. Pour Karim, astronome, il pense à l'infiniment grand. Il se pose des questions métaphysiques et semble perdu dans les étoiles. Mais il est également attentif aux petites choses du quotidien. Il documente les petites luttes citoyennes, la résistance des gens pendant la décennie noire ou durant le soulèvement d'octobre 1988. Il n'a que son calepin pour témoigner de ces luttes. Karim reste malheureux dans son rapport à l'écriture quand Mounia arrive à garder une distance vis-à-vis de son art. Karim ne peut rien savourer de l'existence sans l'avoir au préalable écrite ; Mounia garde son travail à distance. Cette différenciation dans le rapport à son médium pose différemment, en filigrane, la question de la médiation de l'art et le rapport entre la création et la mort.

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Fallait-il la colère pour que Mounia puisse faire son deuil mais aussi s'en détacher ?

Mounia alterne entre la douceur, l'impuissance puis la colère. Elle va finir par écrire sur le journal de son mari, comme pour garder un lien avec lui. Mais l'exercice finit par l'enfermer. Elle décide alors seule de ce deuil à faire et de se débarrasser de ce cadavre de papier, de cette présence toxique. Un homme qui traînait un trauma lancinant à qui elle a servi aussi de béquille. Le roman est une forme de huis clos harassant, sur fond de culpabilité.

Vous avez évoqué Pessoa. Karim semble aussi en hétéronomie. Du moins, Mounia découvre un homme différent de celui avec lequel elle a vécu.

L'hétéronomie permet de souligner l'étrangeté dans le couple. Mounia découvre qu'elle a vécu avec un étranger. Mais peut-on vraiment posséder l'être aimé ? Elle ne découvre pas des secrets, des choses spectaculaires. Mais elle découvre plutôt des non-dits, notamment un refoulé de la guerre civile. Ce que Karim n'avait jamais formulé clairement. Ce couple s'est rencontré après l'enfer de cette guerre. Mais ni l'un ni l'autre n'ont mis en parole ce qu'ils ont vécu dans les années 1990. Mounia réalise alors que son mari ne lui appartenait pas. Peut-être était-il déjà mort à leur rencontre. Il était dans une espèce d'exoplanète, d'étoile sauvage. Elle était malheureuse de ne pas pouvoir habiter avec lui ce monde.

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Cette décennie noire court effectivement. Faites-vous le portrait de cette génération comme prise en étau entre l'indépendance et cette guerre civile ?

Karim est en dédoublement, introverti mais avec des éclaircies politiques qui l'amènent à faire preuve de présence et d'engagement dans la vie citoyenne. Il fait un travail d'enregistrement des événements et il le vit presque comme un sacerdoce. J'ouvre le roman à la date du 17 avril 2014, car ce jour-là on nous a infligé l'intronisation d'un mort à la tête de ce pays. Les déceptions successives depuis l'indépendance marquent plus sa génération. Car Karim avait 20 ans en octobre 1988. Une espérance folle courait dans le pays. On a goûté plus rapidement aux fruits de 1988 qu'à ceux du hirak. Un vent nouveau soufflait sur le pays. Une nouvelle presse émergeait, libre et frondeuse. Karim est mortifié de voir ce qu'est devenue cette immense espérance quand arrivent les désillusions qui suivent. La question se pose alors, face à ce réel, de ce que peut l'écriture. Et je suis de ceux qui avouent que l'écriture ne peut rien du tout. C'est un îlot dans une mer agitée, elle peut rarement être un phare. Comment dans une désespérance généralisée comme celle que nous vivons en Algérie, mais aussi à l'échelle du monde, comment exister, résister, par l'écriture ? Que peut l'art ?

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Quelle différence faites-vous en tant qu'observateur, écrivain, journaliste entre la génération de 1988 et celle du hirak de 2019 ?

 
 

En 1988, nous étions encore proches de l'indépendance. Il restait le poids du récit national. 1988 n'est pas arrivé tout seul. Il avait été précédé par le Printemps berbère, la mobilisation contre le Code de la famille, un mouvement de lutte pour les droits de l'homme… Toute une pépinière de militants a alors émergé et a alimenté Octobre 88. Les partis qui naissent alors en portent la trace. Ces militants ne vont pas laisser Octobre 88 être détourné par de faux récits qui laissaient entendre que ce mouvement n'était pas populaire mais une fumisterie fabriquée par le pouvoir. Pour le hirak, je note qu'on y trouvait des militants aguerris de l'ancienne génération et des jeunes qui ne portaient pas les séquelles traumatiques des années 1990. Ils étaient exempts de la peur qui travaillait au corps la génération précédente, laquelle craignait que, si les Algériens sortaient de nouveau, un bain de sang serait inéluctable, et l'Algérie sombrerait dans le chaos comme certains pays secoués par les Printemps arabes. Ces jeunes du hirak se sont appuyés sur le pacifisme et le rejet viscéral de toute forme de violence. Le hirak a pu sortir aussi du manichéisme hérité des années 1990. La dichotomie éradicateurs/réconciliateurs. Cette génération a rejeté ces querelles anciennes. J'espère qu'à partir de cette génération émergera une élite nouvelle, des cadres qui renouvelleront le politique. Ce livre est une fenêtre ouverte sur l'Algérie d'aujourd'hui, au-delà du huis clos de Mounia et Karim. Dans ce travail, je voulais faire acte de transmission. Je suis écrivain, pas un politique. Je n'ai pas la prétention d'agir sur le réel. Mais, en documentant tous ces événements qui ont marqué et façonné l'Algérie contemporaine depuis 1988, je veux montrer que nos luttes viennent de loin. Le hirak n'est pas venu du néant. Cette histoire est aussi une manière de dire merci à ceux qui ont permis que cet acte de liberté et de dignité soit possible. Ce livre est une ode à ceux qui ont ouvert ce champ des possibles qu'a été Octobre 88. Et, dans leur lignée, je salue les enfants du hirak et je rends hommage et exprime ma solidarité à tous les détenus d'opinion en Algérie.

 

 

https://www.lepoint.fr/afrique/mustapha-benfodil-je-salue-les-enfants-du-hirak-18-01-2021-2410090_3826.php

 

 

 

 

Rédigé le 20/01/2021 à 14:52 dans HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

Le Printemps arabe encore en vie ?

 

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PHOTO RYAD KRAMDI, AFP

Algérie, Soudan, Liban et Irak : quatre pays de la région peu touchés en 2011 par le souffle du Printemps arabe. Mais quatre nations qui ont été, l’an dernier, le théâtre de puissants mouvements de contestation, avec parfois à la clé la chute de vieux autocrates. Comme un goût de déjà vu, avec des slogans qui font écho à ceux de la première génération.

 

(Beyrouth) Dix ans plus tard, une grande partie des espoirs nés du Printemps arabe semblent s’être évanouis. Mais la deuxième vague de révoltes qui a éclaté en 2019 a démontré que la flamme révolutionnaire n’était pas totalement éteinte. 

 

Algérie, Soudan, Liban et Irak : quatre pays de la région peu touchés en 2011 par le souffle du Printemps arabe. Mais quatre nations qui ont été, l’an dernier, le théâtre de puissants mouvements de contestation, avec parfois à la clé la chute de vieux autocrates. Comme un goût de déjà vu, avec des slogans qui font écho à ceux de la première génération.

Cette nouvelle « vague […] a démontré que le Printemps arabe n’était pas mort », dit à l’AFP Asef Bayat, expert des révolutions dans le monde arabe.

Ce printemps « a gagné d’autres pays de la région, avec des répertoires d’actions collectives relativement similaires », ajoute le politologue.

 

« Thawra » (« révolution »), « Le peuple veut la chute du régime » … Après la Tunisie, l’Égypte, la Syrie, la Libye ou le Yémen, les places d’Alger, de Khartoum, de Beyrouth ou de Bagdad ont connu les mêmes cris de ralliement, fustigeant une répartition inégale des richesses et la corruption de pouvoirs autoritaires.

Mêmes causes, mêmes effets : des gouvernements qui tombent et des présidents destitués sous la pression populaire.

« 2011 a accouché de 2019, et 2019 entraînera une autre vague de manifestations », prédit Arshin Adib-Moghaddam, de l’université londonienne SOAS, School of Oriental and African Studies.

Algérie

Des manifestations avaient éclaté en janvier 2011 contre la cherté de la vie.

Mais le traumatisme d’une sanglante guerre civile (1992-2002) est encore présent, et la crainte d’une nouvelle descente aux enfers est un puissant inhibant.

« Nous avons suivi avec enthousiasme les manifestations en Tunisie, en Égypte, en Syrie, mais nous avions peur », explique Zaki Hannache, militant de 33 ans.

À l’époque, le pouvoir dispose en outre d’une rente financière, tirée de l’or noir, et apaise les tensions sociales en réduisant les taxes sur les produits alimentaires.

En février 2019, la situation paraît bien différente. Le ras-le-bol est à son comble, et avec la chute des cours du brut, les caisses sont vides.

Quant à Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis deux décennies, il est octogénaire et aphasique depuis un AVC en 2013.

Sa volonté d’être candidat pour un cinquième mandat est l’humiliation de trop pour une population qui se croyait résignée.

Le 22 février est le théâtre de premières manifestations massives, qui s’étendent d’Alger, où tout rassemblement est interdit depuis 2001, au reste du pays.

Le « Hirak » (mouvement) est né. L’autocrate tombera : l’armée retire son soutien à M. Bouteflika, qui démissionne le 2 avril.

Le départ du « clan Bouteflika » provoque l’euphorie. Mais les militants sont conscients que le chemin reste long : c’est l’ensemble du système qui cadenasse le pouvoir depuis l’indépendance en 1962 qu’ils veulent abattre.

Les manifestations hebdomadaires se poursuivent, inlassablement, des mois durant. Le régime, un temps représenté par le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, ne lâche pas prise : une présidentielle est organisée, malgré le rejet populaire. Pur produit de l’appareil d’État, Abdelmadjid Tebboune est-mal-élu.

Il faudra l’émergence de la pandémie de COVID-19 pour venir à bout de la mobilisation de rue - en mars 2020, elle est suspendue.

Mais en dépit de la répression judiciaire, l’esprit du Hirak flotte toujours dans les rues d’Alger et en Kabylie. Et son caractère profondément pacifique aura marqué les observateurs.

Dans une Algérie déjà meurtrie par une guerre civile, les militants n’ont pas oublié la Syrie, où les manifestations prodémocratie de 2011 ont cédé le pas sous le coup de la répression à un conflit sanglant.

« Nous avons tiré des leçons du Printemps arabe », résume M. Hannache. « Nous avons appris que la seule option était de préserver le caractère pacifique du mouvement ».

Irak

Quand éclate le Printemps arabe, l’Irak est depuis longtemps débarrassée de son propre homme fort, l’invasion américaine ayant renversé Saddam Hussein en 2003. Sa chute a été suivie d’un conflit confessionnel sanglant.

« Nous avons vu dans les soulèvements du Printemps arabe une opportunité pour sauver la démocratie en Irak », relève toutefois Ali Abdulkhaleq, militant et journaliste de 34 ans.

En février 2011, il participe à la création du mouvement « Jeunesse de février », qui organise des manifestations hebdomadaires à Bagdad, dénonçant le gouvernement de Nouri al-Maliki.

« Le peuple réclame une réforme du régime », scande la foule, faisant écho aux slogans du Caire et de Tunis - sans toutefois réclamer la chute du pouvoir.

Le mouvement s’essouffle en quelques mois, mais « les gens ont réalisé que manifester était une possibilité », dit M. Abdulkhaleq, selon qui « une rage irakienne s’est libérée ».

Des manifestations secouent sporadiquement le pays, jusqu’à l’explosion de colère d’octobre 2019.

Le soulèvement gagne tout le pays, réclamant cette fois un changement de régime et forçant à la démission le gouvernement d’Adel Abdel Mahdi.

Après des mois de mobilisation massive, le mouvement s’essouffle, avec une répression implacable - près de 600 manifestants sont tués-et la pandémie.

Mais « les paramètres qui pourraient provoquer une nouvelle révolution sont toujours là », avertit M. Abdulkhaleq.

Soudan

Dès 2011, de jeunes militants s’organisent pour lancer des petites manifestations, ici et là, malgré les arrestations.

Car Omar el-Béchir tient depuis 1989 d’une main de fer un pays vivant dans une extrême pauvreté, déchiré par des guerres civiles à répétition, isolé diplomatiquement et où l’opposition politique est affaiblie.

En 2013, quand Khartoum supprime des subventions sur le pétrole, des manifestations éclatent. Elles seront réprimées dans le sang.

« La rue s’était résignée, malgré le début d’un effondrement économique », indique le militant Mohamed al-Omar. Mais « le cercle de l’opposition au régime a commencé à s’élargir », poursuit M. Omar, qui a connu la prison pour son militantisme.

Cinq ans plus tard, en décembre 2018, le triplement du prix du pain provoque de nouvelles manifestations. Cette mobilisation sera la bonne.

Le 11 avril 2019, Omar el-Béchir, ancien militaire arrivé au pouvoir par un coup d’État, est assigné à résidence par l’armée.

Comme en Algérie, la lutte continue pour que la révolte obtienne le départ de l’État profond. Illustrant une transition houleuse, un sit-in de plusieurs mois à Khartoum visant à faire pression sur les militaires au pouvoir est brutalement dispersé le 3 juin.

Des dizaines de personnes sont tuées, faisant craindre le retour d’une contre-révolution, semblable à celle vécue en Égypte après le Printemps arabe de 2011.

Mais l’effet inverse se produit : sous pression, l’armée finit par signer, en août, un compromis avec la contestation. Le pays se dote d’un Conseil souverain mixte pour superviser une transition sur trois ans vers un régime civil.

Citant notamment le rôle clé des syndicats, M. Omar juge que « le mouvement au Soudan était bien plus organisé » que la plupart des soulèvements du Printemps arabe.

Liban

Au Liban, avec un régime politique censé garantir le partage du pouvoir entre différentes communautés religieuses, ce sont les mêmes familles qui s’accaparent la sphère publique depuis des décennies.

La classe politique reste dominée par les seigneurs de la guerre civile de 1975-1990.

« Quand j’ai vu qu’en Tunisie et en Égypte il y avait du changement, je me suis demandé : “Pourquoi cela n’arriverait pas au Liban ? ” », se souvient Imad Bazzi, dont l’engagement remonte à la fin des années 1990.

En février 2011, au chômage, il participe à l’organisation de manifestations, sans réel changement toutefois.

Mais la colère ne fait que sommeiller dans un Liban abonné aux crises politiques, miné par des écarts de richesse grandissants.

En 2015, l’amoncellement des déchets dans les rues de Beyrouth, dû à une mauvaise gestion, entraîne des manifestations dénonçant l’ensemble de la classe politique.

En octobre 2019, l’étincelle de la « révolution » finit par prendre.

Le déclencheur ? L’adoption par les autorités d’une nouvelle taxe sur l’utilisation de WhatsApp, dans un pays où pointent les premiers signes d’un effondrement économique.

« Thawra ! » : des semaines durant, les manifestants battent le pavé, réclamant le départ d’une classe politique jugée corrompue et incompétente. Ils sont parfois des centaines de milliers, de toutes confessions, une source de fierté dans ce pays fragmenté.

Sous pression, le premier ministre Saad Hariri démissionne. Mais, un an plus tard, les mêmes politiciens s’agrippent toujours au pouvoir.

Pire, les maux-corruption, incompétence-fustigés par les manifestants trouvent une concrétisation dramatique dans l’explosion du 4 août au port de Beyrouth, où était stockée depuis des années une énorme quantité de nitrate d’ammonium, au mépris des risques.

En octobre, ce n’est autre que M. Hariri qui est de nouveau désigné pour diriger un nouveau gouvernement. Tout un symbole.

Pour les militants, malgré l’essoufflement, le soulèvement n’a pourtant pas été vaincu.

« C’est un processus continu », assure M. Bazzi. « Les vagues viennent, les unes après les autres, elles sont toutes connectées ».

 

 

Publié le 30 novembre 2020 à 6h47

HACHEM OSSEIRAN AVEC LES BUREAUX RÉGIONAUX DE L'AFP
AGENCE FRANCE-PRESSE 

https://www.lapresse.ca/international/2020-11-30/le-printemps-arabe-encore-en-vie.php

 

Rédigé le 01/12/2020 à 20:38 dans HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

Dix ans après, que reste-​​t-​​il du «Printemps arabe»?

image from cdn.unitycms.ioFace à l’échec, certains spécialistes évoquent «l’hiver arabe»

 

Il y a dix ans, le monde arabe allait vivre une série de révoltes populaires improbables, un puissant souffle de liberté qui dura des mois, avant des lendemains qui déchantent.

Face à l’échec, certains spécialistes évoquent «l’hiver arabe».
 

De l’effondrement de régimes dictatoriaux considérés comme indéboulonnables à la montée et la chute d’un «califat» jihadiste, le Moyen-Orient a vécu la deuxième décennie du XXIe siècle au rythme de ce séisme géopolitique et de ses répliques. Popularisés et référencés dans les livres d’histoire sous le nom de «Printemps arabe», ces soulèvements ont conduit à des résultats disparates, souvent décevants: nombre de pays sont dans une situation pire qu’aux premiers jours de ces révoltes, à l’aube de 2011.

 

Tout commence le 17 décembre 2010, lorsqu’un jeune vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, excédé par le harcèlement policier, s’immole par le feu devant le gouvernorat de la petite ville défavorisée de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie. Le geste de ce jeune diplômé n’est pas une première, mais son acte désespéré libère une rage jamais vue en Tunisie. Son sort tragique se répand sur les réseaux sociaux naissants.

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Mohamed Bouazizi décède de ses blessures le 4 janvier 2011, alors que la contestation contre le régime du président tunisien Zine el Zine el-Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, s’est étendue comme une traînée de poudre. Dix jours plus tard, Ben Ali devient le premier despote arabe contraint de fuir sous la pression de la rue. Exilé en Arabie saoudite, il y mourra dans l’indifférence en 2019. Dans les semaines suivant sa chute, des manifestations prodémocratie éclatent en Égypte, en Libye, au Yémen…

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À partir du 25 janvier, la rage exprimée dans les rues du Caire, la plus grande ville arabe, donne au phénomène le nom de «Printemps arabe». Le monde regarde, interloqué, tandis que des centaines de milliers de personnes défilent pour exiger le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981. L’espoir et l’euphorie renvoyés par ces images relayées en boucle sur les chaînes d’informations chassent un temps le fatalisme de la vie politique du Moyen-Orient. Tout devient possible.

«Regardez les rues d’Égypte ce soir, voici à quoi ressemble l’espoir», écrit la célèbre auteure égyptienne Ahdaf Soueif dans le quotidien The Guardian. La détermination soudaine de peuples longtemps opprimés et réduits au silence va jusqu’à renverser certaines des dictatures les plus enracinées. D’inspiration tunisienne, une interjection - «Dégage!» («irhal!») - et un slogan - «Le peuple veut la chute du régime» («Al-chaab yourid iskat al-nidham») - déferlent un peu partout, renforçant le sentiment d’une destinée régionale commune.

Ces paroles résument le puissant désir de changement et de liberté parmi des dizaines de millions d’Arabes. C’est le cri d’une génération qui ignorait jusque-là ses propres capacités. Érigé en incantation à force d’être répété, il libère un temps les peuples de leurs peurs. Un nouveau paradigme émerge au Moyen-Orient, basé sur une prise de conscience collective que les tyrans ne sont pas invincibles et que les changements peuvent venir de l’intérieur, et pas seulement du jeu géopolitique mondial.

 

Lina Mounzer, auteure et traductrice libanaise dont l’histoire s’est aussi tissée en Égypte et en Syrie, se souvient des premiers jours de ces révoltes qui ont brisé le sentiment de «défaite arabe» ayant pesé sur deux générations après la mort de l’Égyptien Gamal Abdel Nasser et de son projet nationaliste panarabe. «Il y avait un sentiment que, nous, Arabes, étions trop paresseux et las pour nous lever contre l’oppression, que nous acceptions le règne des despotes car fondamentalement déficients ou parce que nous avons été façonnés en bêtes de somme par le colonialisme et l’ingérence occidentale», dit-elle.

En Égypte, l’impensable se produit le 11 février 2011: l’annonce de la démission du vieux «raïs». «La nuit où Moubarak est tombé, j’ai pleuré de joie. Je n’arrivais pas à croire que le peuple égyptien pouvait être aussi courageux et beau. Cela ressemblait à l’aube d’une nouvelle ère», se souvient l’auteure. «Et puis, la Syrie. Si j’étais heureuse pour l’Égypte, surprise par l’Égypte, j’étais en extase pour la Syrie».

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Outre Ben Ali et Moubarak, le Printemps arabe a permis de renverser Mouammar Kadhafi en Libye, Ali Abdallah Saleh au Yémen puis, huit ans plus tard, Omar el-Béchir au Soudan. Cinq dictateurs et 146 années de règne au total - sans compter les douze ans de Saleh à la présidence du nord du Yémen avant l’unification du pays en 1990. Durant les premiers mois de ce chamboule-tout historique, l’effet domino paraît aussi inéluctable que les autocrates arabes semblaient intouchables. Mais le «Printemps» tant attendu fera long feu.

Répression sanglante

Ironie de l’histoire, l’expression «Printemps arabe», apparue fin janvier 2011, n’a été que rarement utilisée dans les pays de la région, où les termes «soulèvement» et «révolution» ont été préférés. Elle a en tout cas vite donné lieu à une expression inverse, mise en avant dans l’ouvrage de l’Américain Noah Feldman «Arab Winter» («L’hiver arabe»). Un hiver qualifié d'«échec tragique» par l’universitaire canadien Michael Ignatieff. À l’exception de la Tunisie, le vide créé par la chute de régimes vilipendés n’a pas été comblé par les réformes démocratiques réclamées par la rue. Pire, il a parfois donné lieu à des conflits armés.

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En Égypte, l’élection en 2012 de Mohamed Morsi, un islamiste dont le programme se heurte à l’opposition farouche d’une partie des contestataires, ouvre la voie à son renversement, l’année suivante, par l’armée. Et à une répression sanglante. Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi rétablit un régime au moins aussi autoritaire que celui de Moubarak, s’érigeant en rempart contre l’islamisme sous l’œil bienveillant d’un Occident déboussolé et dépassé.

À Bahreïn, seule monarchie du Golfe à avoir connu des manifestations de masse en 2011, le soulèvement a été brutalement réprimé avec le soutien de l’Arabie saoudite, qui pour sa part n’a pas hésité à distribuer de l’argent en masse à sa population pour éviter une contagion. À l’autre bout de la région, les premières manifestations en Algérie, pays meurtri par la guerre civile, n’ont pas pris - son heure viendra en 2019. Au Maroc, le mouvement du 20 février 2011 a été réduit au silence par des réformes cosmétiques et une sourde répression judiciaire.

En Libye, les révolutionnaires se sont divisés en une myriade de groupes dans un pays plus que jamais fragmenté et sujet aux ingérences étrangères. Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, s’est engouffré dans un conflit civil aux ramifications régionales.

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Mais la tombe du Printemps arabe restera la Syrie, où les manifestations prodémocratie ont mué en un impitoyable conflit. «C’est votre tour, docteur», écrivent en mars 2011 des adolescents de Deraa, sur un mur de cette ville du sud de la Syrie, en référence au président syrien Bachar al-Assad, ophtalmologue formé au Royaume-Uni. Vœu pieux: Assad restera le domino qui ne tombe pas, au prix d’une lutte sans merci, sauvant ainsi sa peau aux dépens de plus de 380’000 morts et de millions de déplacés.

 

«Je suis fier de ce que nous avons fait à l’époque, mais je n’aurais jamais pensé que nous en arriverions là, que le régime nous détruirait comme ça», déclarait en 2018 un des graffeurs de Deraa, Mouawiya Sayasina. Ici, la tournure des événements et l’inaction internationale ouvrent les portes d’un autre enfer: la répression sans fin, la haine confessionnelle qui se répand, un terreau où les jihadistes de Syrie et d’ailleurs prospèrent.

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L’expansion des jihadistes atteint son point d’orgue avec la proclamation en 2014 par le groupe État islamique (EI) d’un «califat» à cheval entre la Syrie et l’Irak, presque aussi vaste que la Grande-Bretagne. La violence extrême des exactions, propagées sur les réseaux sociaux, la capacité de l’EI à attirer des milliers de combattants d’Europe et d’ailleurs et les vagues d’attentats dans le monde entier ont fini d’éteindre en Occident le regard enthousiaste des débuts.

L’attention du monde se focalise sur la lutte antiterroriste plutôt que sur la fin de régimes autocratiques qui ne tardent pas opportunément à se présenter, de nouveau, comme le dernier rempart contre l’islamisme radical.

L’Occident, États-Unis de Barack Obama en tête, qui n’avait pas vu venir le Printemps arabe, s’était d’abord montré encourageant vis-à-vis des protestataires. Mais il s’est gardé d’intervenir directement, à l’exception de la Libye, où des raids controversés de l’OTAN ont été menés pour empêcher Mouammar Kadhafi de mater la rébellion dans le sang.

Dix ans plus tard, les soulèvements arabes de 2011 résonnent davantage comme un échec. Pour Ahdaf Soueif, il est cependant trop tôt pour tirer des conclusions. «Les conditions dans lesquelles les gens ont vécu à partir du milieu des années 1970 ont conduit à la révolte. C’était inévitable. Cela continue de l’être», affirme l’auteure. Comme d’autres militants, elle rejette la rhétorique liant la poussée de l’islam radical aux révolutions. Ce sont les contre-révolutions qui ont alimenté frustrations et privations dont les jihadistes se sont nourris, avance-t-elle.

Depuis 2018, une deuxième vague de manifestations contre les pouvoirs en place au Soudan, en Algérie, en Irak et au Liban a ravivé les espoirs et semblé prouver la pérennité de l’esprit de 2011 au sein de la jeunesse arabe. Pour Arshin Adib-Moghaddam, basé en Grande-Bretagne où il est professeur à la London School of Oriental and African Studies, le feu couve toujours sous les cendres et les revendications initiales «déborderont à la prochaine occasion comme un tsunami politique».

Pour Alaa al-Aswany, le romancier le plus connu d’Égypte, qui avait brièvement campé sur la place Tahrir au Caire, «la révolution, c’est comme tomber amoureux, elle fait de vous une meilleure personne». À ce titre, la «Révolution du jasmin» en Tunisie, bien que tourmentée, reste l’histoire à succès. Dans le petit pays d’Afrique du Nord, l’effusion de sang et les profondes divisions ont été contenues, le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, principale force politique du pays, a privilégié le consensus pour mener la transition.

«Contrastant avec l’échec en Égypte et le désastre en Syrie, la Tunisie apparaît comme l’exception du phénomène régional qu’elle a engendré», écrit Noah Feldman dans «L’hiver arabe». Mais, là aussi, l’histoire reste inachevée et pour les 11 millions de Tunisiens, les dividendes de la révolte ne sont pas au rendez-vous.

Près de là où tout a commencé, en face de la place centrale de Sidi Bouzid où une sculpture de la charrette de Mohamed Bouazizi a été érigée, Achref Ajmi, 21 ans, exprime son désenchantement. Ben Ali est parti, le pays est resté debout, mais la situation économique, un des principaux catalyseurs de la révolte, reste médiocre, note-t-il. «Le slogan de la révolution était «travail, liberté, dignité». Nous n’avons rien vu de cela. Il n’y a pas d’emplois.»

 

 

26.11.2020

https://www.20min.ch/fr/story/dix-ans-apres-que-reste-t-il-du-printemps-arabe-962158497053

 

 

Rédigé le 27/11/2020 à 20:17 dans Culture, HIRAK, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)

L’Algérie et le «printemps arabe» : les confessions de l’ex-président Obama

 

image from www.algeriepatriotique.com

Barack Obama . D. R.

 

L’ancien président Barack Obama a évoqué l’Algérie par deux fois dans son livre Une terre promise qui vient de paraître dans sa version française aux éditions Fayard. Le prédécesseur de Donald Trump, dont le mandat a coïncidé avec les soulèvements qui ont chamboulé le Moyen-Orient et le Maghreb en 2011, avoue à demi-mot que Washington a grandement contribué à l’éclatement de ces événements même s’il admet, par ailleurs, que tous ses conseillers n’étaient pas d’accord sur l’attitude que la Maison-Blanche devait adopter face au renversement des «régimes arabes».

 

Barack Obama s’est surtout concentré sur les cas égyptien, tunisien et libyen sur lesquels son administration, affirme-t-il, était devant un choix cornélien : fallait-il s’impliquer ou pas ? Notamment en Libye où le Français Nicolas Sarkozy et le Britannique David Cameron étaient déjà à la manœuvre. Pour l’ancien locataire du Bureau ovale, une intervention directe de l’armée américaine «n’aurait rien réglé», d’autant que celle-ci était déjà suffisamment embourbée en Irak et en Afghanistan.

«En parallèle (aux manifestations en Tunisie, ndlr), des mouvements similaires, principalement animés par des jeunes, naissaient en Algérie, au Yémen, en Jordanie et à Oman, premiers bourgeons de ce qui allait devenir le printemps arabe», écrit Barack Obama. «Les manifestations antigouvernementales ont gagné en ampleur et en intensité dans les autres pays, où la possibilité du changement se révélait de plus en plus crédible», ajoute-t-il, en soulignant que «quelques régimes sont parvenus à faire au moins une concession symbolique aux manifestants tout en évitant les révoltes et les exactions : l’Algérie a levé la loi d’exception en vigueur depuis dix-neuf ans, le roi du Maroc a engagé des réformes constitutionnelles augmentant modestement les pouvoirs du Parlement élu, et le monarque de Jordanie n’a pas tardé à l’imiter».

«Mais, pour beaucoup de dirigeants arabes, la grande leçon à tirer des événements […] était qu’il fallait écraser systématiquement et sans pitié toutes les manifestations – en employant toute la violence nécessaire, et tant pis si la communauté internationale y trouvait à redire», confie encore l’ancien Président démocrate qui se lance, alors, dans une défense à peine voilée des Frères musulmans. «Après l’armée, qui était profondément enracinée dans la société égyptienne et avait des intérêts dans de nombreux secteurs économiques, la faction la plus puissante et rassembleuse du pays était celle des Frères musulmans [qui] bénéficiaient d’une base très étendue», écrit-il, en regrettant presque le fait que «de nombreux gouvernements de la région voyaient en eux une menace, une puissance subversive», et que «leur philosophie fondamentaliste faisait d’eux […] une possible épine dans les relations» avec Washington.

«Les médias ont commencé à se pencher sur la réaction de mon gouvernement face à la crise (les soulèvements populaires de 2011, ndlr), en se demandant concrètement de quel côté nous étions», se souvient Barack Obama. «Jusque-là, nous nous étions bornés à publier des déclarations standard qui nous faisaient gagner du temps. Mais les correspondants à Washington – dont une grande partie prenait visiblement fait et cause pour les manifestants – se sont mis à [nous] harceler, en exigeant de savoir pourquoi nous ne nous étions pas prononcés clairement en faveur des forces pro-démocrates», ajoute-t-il. «Pendant ce temps, les dirigeants de la région nous demandaient pourquoi nous ne soutenions pas Moubarak plus énergiquement», affirme Obama qui cite deux pays particulièrement gênés par la montée des Frères musulmans : Israël, qui craignait de voir l’Iran «s’y installer en deux secondes» si le régime égyptien venait à péricliter, et l’Arabie Saoudite, effrayée de ce que «la diffusion de ce mouvement dans la région représentait une menace vitale pour une dynastie qui étouffait depuis longtemps toutes les oppositions».

«Malgré mon instinct qui me poussait à sauver les innocents menacés par les tyrans, j’hésitais à ordonner une action militaire en Libye, pour la même raison qui m’avait poussé à refuser la suggestion […] d’inclure dans mon discours du prix Nobel un appel explicite à la responsabilité de protéger les civils contre leur gouvernement», fait savoir Barack Obama, qui s’interroge : «Quelle serait la limite de cette obligation d’ingérence ? Et quels en seraient les paramètres ? Combien de morts faudrait-il et combien de personnes en danger pour déclencher une réponse militaire des Etats-Unis ? Pourquoi en Libye et pas au Congo, par exemple, où un enchaînement de conflits avait coûté la vie à des millions de civils ? Devrions-nous intervenir uniquement dans les cas où les pertes américaines seraient nulles ?»

 

 

Par Nabil D

novembre 19, 2020

https://www.algeriepatriotique.com/2020/11/19/les-confessions-de-lex-president-obama-sur-le-printemps-arabe-et-lalgerie/

 

Rédigé le 24/11/2020 à 17:04 dans Algérie, Culture, HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

La mosquée pour le peuple, des soins en Allemagne pour Tebboune

 

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Ce qui s’est passé cette fin de semaine à Alger est un événement religieux qui aurait dû être rentable pour Bouteflika afin de faire son cinquième mandat en toute quiétude, mais la révolution citoyenne l’a empêché de s'exalter.

Il aurait pu l'être aussi pour Tebboune qui souhaite rétablir la confiance avec les citoyens en leur offrant la troisième mosquée au monde, mais il est allé en Allemagne pour se soigner en urgence.

Y a-t-il un mauvais sort jeté sur ce grand ouvrage religieux qui a coûté l'équivalent de 4 mégas hospitalo-universitaires ? En effet, les autorités ont offert un lieu de culte au lieu d'un lieu de soin, une décision qui sera remise en cause à chaque fois qu'un Algérien tombe malade sans qu'il soit pris en charge par faute de moyens médicaux. Cela dit, c'est une contradiction voulue qui vire vers la bêtise. 

Bien sûr cette bêtise humaine n'atteindra jamais Bouteflika, les généraux et Abdelmadjid Tebboune qui disait « que nous avons les meilleurs hôpitaux de l'Afrique ». Il n'a pas tort sur son exemple de référence, pour le respect des Africains qui souffrent des mêmes problèmes que nous, en évitant d'évoquer ceux de l'Allemagne ou de la France. 

Dans les faits, le système de santé algérien est délibérément géré en deux collèges : le premier ceux qui se soignent à l'étranger, et le deuxième ceux qui se soignent à l'intérieur. C'est pour ceux-là d'ailleurs que la mosquée fut construite pour prier afin de ne pas tomber malade, pour reprendre la phrase ironique indiquée dans la fameuse caricature d’Ali Dilem.

Pour critiquer la forte affluence des fidèles venus assister l’inauguration de cette mosquée peut paraître blasphématoire, mais de laisser à cette occasion la pandémie se propager dans un pays où les moyens de santé sont dérisoires, c’est de l’inconscience que ni la prière, ni la foi ne pourront faire face à un virus qui fait des millions de morts à travers la planète.  

Si on revient aux coûts de construction de cette mosquée, lieu de prédilection des fidèles, qui avoisine les 6 milliards de dollars, il y a de quoi se poser des questions sur son financement. Se permettre une telle dépense inutile dans un pays qui souffre d'infrastructures utiles pour le bien être du citoyen est un paradoxe que l'Histoire gardera en mémoire pour longtemps.

Mais cette mauvaise conscience bien développée au sommet de l'État, et aussi développée au niveau local, à l'échelle des quartiers, villages et des douars. Les mosquées qui naissent comme des champignons sont un véritable danger sociétal. De surcroît, des écoles, universités et entreprises sont envahies par une islamisation galopante qui empêchent l'élève de s'instruire, l'étudiant de réfléchir et le travailleur de s'émanciper en dehors des règles idéologiques et dogmatiques imposées.

Nous constatons que les institutions publiques et étatiques sont en train de devenir des mosquées, elles échappent aux règles institutionnelles et administratives. C'est une lame de fond qui menace l’existence de la nation algérienne.

Dénoncer et se démarquer de ses entreprises islamistes qui sont créées ou encouragées par le pouvoir pour contrôler la morale de la société à des fins politiques est un impératif. On doit cesser d'être des contempteurs, et réagir avec acuité et en solidarité face à ces absurdités. 

C'est un rôle qui va être assuré inévitablement par les courants démocrates républicains, les intellectuels, les artistes, les écrivains et même les religieux, car ces derniers ont des arguments solides pour juguler cet envahissement, et expliquer à la société que l'islamisme est un danger et non une religion de paix.

Ce qui s'est passé en France avec l'assassinat du professeur Samuel Paty pour des caricatures du prophète des musulmans, en nombre, est un acte infiniment petit par rapport aux massacres commis en Algérie au nom de la religion.  Peu importe la lecture politique qu'on peut lui attribuer, mais ce qui a poussé le jeune à commettre ce crime a interpellé la société française dans son ensemble, car l'intégrisme menace et tue.

La laïcité, qui est une valeur intrinsèque pour la France républicaine, n'a pas réussi à déjouer toutes les intrusions islamistes qui déstabilisent l'équilibre de vivre ensemble entre français. Et la Turquie qui est pourtant constitutionnellement un pays laïque, pour des raisons de géostratégie, a encouragé le phénomène en finançant la majorité des associations et écoles islamistes de France.

Pour revenir en Algérie, la révolution citoyenne a quand même permis aux Algériens de débattre la place de la religion au sein de la société, en revanche c’est loin d’être assez pour endiguer le danger.

La tragédie de la décennie noire est un souvenir qui hante encore, l'islam politique est un virus mortel et anxiogène, là il où sévit la vie n'est pas agréable. 

 

 

 


Jeudi 12 novembre 2020

Auteur
Mahfoudh Messaoudene
 
https://www.lematindalgerie.com/la-mosquee-pour-le-peuple-des-soins-en-allemagne-pour-tebboune
 

Rédigé le 15/11/2020 à 07:45 dans Algérie, HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

Braves hirakistes d’Algérie

 

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La révolte est un récit politique porté par un discours poétique. Les Surréalistes prônaient la révolution de la poésie mais aussi la poésie dans la révolution. Entre poésie et révolution : la poésie au service de la révolution ; la révolution au service de la poésie.

La révolte par la poésie s'inscrit dans une démarche révolutionnaire. Faute de poésie révolutionnaire, sa charge subversive est désamorcée, amortie par le pouvoir établi. La révolte salutaire doit s'écrire avec le langage de la vie, pour enfanter la langue universelle de la révolution triomphante. Portée par les poétiques révolutionnaires mots, la révolution est assurée de triompher du régime responsable de nos maux.

Voici une transposition personnelle du célèbre chant patriotique « La neige tombe au seuil d’une mosquée ». Rédigé tout au début du Hirak, d’un seul jet, comme du sang jaillissant d’une blessure, ou comme une soudaine explosion de révolte contre la Hogra, ce « poème » est un cri du cœur. La version originale (1), je la chantais, au début des années 1970, à l’époque où j’étais scout (kechafa) à Alger-centre.

La tyrannie s'impose à l'ombre de la mosquée
Où les braves enfants d'Algérie sont adossés
Ils restent là à résister malgré la terreur qui use
Ils restent là jusqu'à la fin du temps de la ruse

Vient se présenter le même candidat auprès du peuple

Pour quémander son énième mandat électoral
Le peuple a reconnu l'uniforme de la mafia et de la misère
Il repousse la candidature vectrice d’une vie funèbre
Car nous sommes les braves enfants d'Algérie
Et pour la mafia et la misère on ne tond plus notre vie
Dispensez-nous de vos mascarades électorales

Et de vos pantins candidats civils habillés de kaki
On garde notre dignité politique et notre intact moral

Pour poursuivre notre populaire révolution géniale

On refuse vos élections manœuvrées par des larbins

Vous nous avez assez brisés les reins

Vous nous avez assez nourris de gourdins

Vous nous avez assez rassasiés de faim

Vous nous avez assez enrichis de déclins

Tyrans, passez vite votre chemin

Notre patience a atteint ses confins

Votre régime despotique touche à sa fin

Votre acharnement à vous éterniser est vain
Tyrans, passez maintenant la main
Vous nous avez assez sucé notre gain
Vous nous avez assez privés de pain

Tout en chantant fièrement la liberté
Nos Martyrs sont morts sur le Champ de la dignité
Ils doivent se retourner dans leur tombe auréolée de pureté
Car on ne sait où s'en est allée leur Algérie rêvée et chérie

On continue à souffrir toujours sous votre tyrannie
Le peuple algérien porte encore les stigmates du deuil
Car la tyrannie a transformé le pays en cercueil
Où ont été ensevelis tous ses révolutionnaires Espoirs
Elle a sacrifié la vie du peuple au lendemain de la Victoire
Saccagé ses précieuses jeunes années d’indépendance
Profané sa noble culture renommée pour son excellence
Vandalisé ses prestigieux artistes et brillants intellectuels
Perverti sa religion débonnaire et dépravé sa vertueuse morale

Mais le peuple algérien, il ne vous sera jamais acquis
Le peuple algérien, vous ne le soumettrez jamais
Vous avez accaparé la rente pétrolière et étrillé nos vies
Vous avez pu wahhabiser la culture algérienne bien-aimée
Mais l'Algérie vous ne la détruirez jamais, jamais, jamais

Ses Enfants se sont enfin soulevés contre votre tyrannie

Dès le 22 février, ce révolutionnaire jour béni

Bien déterminés à enterrer votre Système honni

Avec tous ses criminels symboles abhorrés

Vos illégitimes privilèges et votre indécente vie dorée

À poursuivre le combat révolutionnaire de nos Chouhada

Afin d’abattre le Système imposé au peuple victime de la Hogra

Ressusciter les martyres libertés sacrifiées par les colons d'El Mouradia

L'indépendance implique la libération politique et socio-économique
À quoi rime l'indépendance quand règne l’inhumaine misère inique
Quand la politique est cultivée par une caste mafieuse sans instruction
Quand le désert économique est érigé en mode de production
Quand la berbère terre arable fertile est labourée par les friches
Quand le pays est librement colonisé par les vils riches
Quand le chômage devient le seul emploi occupé par le peuple
Quand le diplôme universitaire aboutit à l’ouverture d’un étal ou à l’exil
Quand l’ignorance permet un mafieux enrichissement personnel
Quand le peuple est dépossédé de ses nationales richesses
Quand il est déplumé de sa dignité et de sa noblesse
Quand la tyrannie refuse de trépasser, de se fracasser, de se casser
Et continue par ses cabales de nous concasser, tracasser, oppresser
De se perpétuer sournoisement sous les couleurs kaki
Contre la volonté du peuple déterminé à poursuivre son combattif défi
De nous livrer en pâture quelques lampistes de sa scélérate caste
Pour mieux assurer la pérennité de son Système qui nous dévaste

Le peuple s'est pourtant levé comme un seul homme
Pour exiger l’abdication sans concession de tout le Système
Il ne compte pas mettre son drapeau révolutionnaire en berne

Tant que l’oligarchie n’a pas abdiqué et l’armée regagné sa caserne

Car le rôle de l’armée du peuple est d’accompagner l’évolution

De surveiller les frontières et préserver la nation

Et non à la place du peuple le pays elle gouverne

Elle peut même par son homogène structure moderne

Une fois expurgée de sa vénale caste friponne

Devenir la locomotive de la populaire Révolution

Si elle s'associe au nouveau peuple algérien en mutation

Résolu à mener à son terme sa radicale émancipation


Vous avez accaparé la rente pétrolière et étrillé nos vies
Vous avez pu wahhabiser la culture algérienne bien-aimée
Mais l'Algérie vous ne la détruirez jamais

Et le peuple algérien, il ne vous sera jamais acquis
Le peuple algérien, vous ne le soumettrez jamais
 

(1) Version originale algérienne (inspirée elle-même d’une version antérieure créée pendant la Seconde Guerre mondiale par un Juif, elle-même adaptée d’une chanson française « Vous avez eu L'Alsace et La Lorraine ») :

« La neige tombe au seuil d'une mosquée, où est assise une enfant d'Algérie, elle reste là, malgré le froid et la bise, elle reste là, jusqu'à la fin du jour. Un homme passe, à la fillette, donne, elle reconnue l'uniforme ennemi, elle repoussa l'aumône que lui donne à l'officier, elle répond fièrement. Gardez votre offre, je garde ma souffrance, soldat français passez votre chemin, moi je ne suis qu'une enfant d'Algérie, à l'ennemi, je ne tends pas la main. Mon père est mort sur un champ de bataille, et Je ne sais l'endroit de son cercueil. Ce que je sais, c'est que votre mitraille m'a fait porter cette robe de deuil. Ma mère tomba sur le mur écroulé, blessée à mort par l'une de vos balles, blessée à mort par l'un de vos boulets. Vous avez pris nos pères et nos mères, vous avez pris nos terres et nos fermes, vous avez pris nos frères et nos sœurs. Quant à nos cœurs, vous ne les aurez jamais.

 

Auteur
Khider Mesloub
 
 
 
 
Mesloub Khider
Vendredi 13 novembre 2020
https://www.lematindalgerie.com/braves-hirakistes-dalgerie

Rédigé le 15/11/2020 à 07:25 dans Culture, HIRAK, Poésie/Littérature | Lien permanent | Commentaires (0)

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