Manifestation à l'Université George Washington à Washington en soutien aux Palestiniens à Gaza.
Des centaines d'arrestations, des policiers antiémeute face à des étudiants qui ne décolèrent pas : la tension reste électrique jeudi sur les campus américains, où le mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise dans le pays.
De Los Angeles à Atlanta, d'Austin à Boston, en passant par Chicago, le mouvement d'étudiants américains propalestiniens grossit d'heure en heure après être parti il y a plus d'une semaine de l'Université Columbia à New York. Certaines des universités les plus prestigieuses du monde sont concernées, dont Harvard, Yale ou encore Princeton.
Les scènes se suivent et se ressemblent : des élèves installent des tentes sur leurs campus pour dénoncer le soutien militaire des États-Unis à Israël et la catastrophe pour l’humanité dans la bande de Gaza.
Puis, ils sont délogés, souvent de façon musclée, par des policiers en tenue antiémeute, à la demande de la direction des universités.
Des étudiants de l'Université Columbia participent à un campement propalestinien sur leur campus après l'arrestation, la semaine dernière, de plus de 100 manifestants, le 23 avril 2024, à New York.
PHOTO : GETTY IMAGES / STEPHANIE KEITH
Mercredi soir, plus d'une centaine de manifestants ont ainsi été arrêtés aux abords d'Emerson College, une université à Boston. À des milliers de kilomètres de là, des officiers à cheval ont appréhendé des étudiants à l'Université du Texas, à Austin.
À l'Université Emory d'Atlanta, dans le sud-est des États-Unis, des manifestants ont été délogés manu militari par la police, certains projetés au sol pour être arrêtés, selon des images d'un photojournaliste de l'AFP.
La police d'Atlanta a reconnu dans un communiqué avoir utilisé des agents chimiques irritants sur les manifestants en raison de la violence de certains.
Malgré tout, le mouvement grandit
Tôt jeudi, un nouveau campement a été installé à l'Université George Washington dans la capitale.
Sur celui de UCLA, à Los Angeles, plus de 200 étudiants ont installé un mini-village d'une trentaine de tentes, barricadés par des palettes et des pancartes.
Kaia Shah, une étudiante en sciences politiques de 23 ans, s'enthousiasme de l'élargissement du mouvement.
C'est formidable ce que nous voyons dans d'autres campus, cela montre combien de personnes soutiennent cette cause, estime-t-elle.
À Austin, ils étaient près de 2000 jeudià l'extérieur de l'Université du Texas pour manifester leur soutien à Gaza, aux sons de : Libérez la Palestine!
Pour Kit Belgium, une professeure de cette université, le campus a besoin de voir la libre expression et le libre-échange des idées.
Et si l'université ne peut pas tolérer cela, alors elle n'est pas digne de ce nom, ajoute-t-elle à l'AFP.
Contre-manifestation
Près du rassemblement propalestinien, une trentaine d'étudiants ont organisé une contre-manifestation.
Jasmine Rad, une étudiante juive à l'Université du Texas, croit que les manifestations de soutien à Gaza sont dangereuses pour les étudiants juifs.
Cela nuit aux étudiants juifs et aux étudiants qui ne se sentent pas en sécurité à cause de la violence sur notre campus, explique cette étudiante en journalisme de 19 ans.
L'Université de Californie du Sud, à Los Angeles, où 93 personnes ont été interpellées mercredi, a annoncé jeudi l'annulation de sa principale cérémonie de diplôme cette année, officiellement en raison de nouvelles mesures de sécurité.
Jason Miller, un conseiller de Donald Trump, s'est emparé de l'annonce, affirmant sur X, que sous Joe Biden, votre cérémonie de diplôme ne sera pas assurée de se dérouler.
L'ex-président républicain, qui affrontera son rival démocrate à la présidentielle de novembre, a dénoncé lui-même les manifestations propalestiniennes, les qualifiant sur sa plateforme Truth Social de honte pour les États-Unis.
Liberté d'expression
La veille, le ténor républicain au Congrès Mike Johnson s'était rendu à l'Université Columbia, où il a fustigé le virus de l'antisémitisme se propageant sur les campus.
La Maison-Blanche assure de son côté que Joe Biden, qui espère être réélu en novembre, soutient la liberté d'expression, le débat et la non-discrimination dans les universités.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, et qui a entraîné la mort de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste, et sa vaste opération militaire dans la bande de Gaza a fait jusqu'à présent 34 305 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas.
L'ancien Président des États-Unis, Donald Trump, est désormais un habitué des cours de justice. On a l'impression qu'il leur rend visite régulièrement comme il le ferait pour sa séance de sport quotidienne.
Cette fois-ci il ne suffisait pas à ce bateleur des audiences civiles pour donner le spectacle habituel, il fallait qu'il montât sur une scène beaucoup plus appropriée à sa dimension, ou pense-t-il l'être. Voilà que le comédien crée un événement inédit dans l'histoire américaine, un ancien président jugé au pénal. Une tribune qui décuple son discours de martyr sacrifié sur l'hôtel des ennemis de la patrie.
C'est enfin une situation digne de ses frasques, à la hauteur du personnage. Il se devait de faire une entrée fracassante, de celles qu'on retiendra de lui dans son répertoire fantasque et comique.
Pour cette représentation si attendue par son publique inconditionnel, il voulait déclamer sa pièce favorite, Dreyfus accusé par l'injustice, le tribun porté à l'échafaud par l'ignominie du complot. Il en aurait, comme d'habitude, appelé au peuple américain pour qu'il dénonce l'injure au grand homme, l'insulte à la justice du grand pays dont il fut à la tête.
On lui avait « volé » la victoire aux élections présidentielles et maintenant on le traîne dans l'injure des accusations mensongères et vengeresse. Le lynchage du martyr, le chemin de croix du messie en cette période de Pâques.
Hélas pour lui, ce fut raté car l'entrée en scène fut celle du juge qui l'a devancé dans ce qui allait être les jours suivants, l'un des faits marquants relatés dans tous les médias américains ainsi que les internationaux.
Jusqu'à présent tous les juges l'avaient appelé avec déférence par son ancien titre de « Monsieur le Président ». Mais cette fois-ci, le juge a débuté la séance par « Bonjour monsieur Trump ». Un choc pour celui qui avait l'habitude de décontenancer tous ses interlocuteurs par sa gouaille et la mise en scène de son procès en chasse aux sorcières.
Le juge commettait-il une faute ? Non car il n'existe aucun texte de loi obligeant qu'on s'adresse aux anciens présidents ou ministres et de quelques autres hauts dignitaires par le titre de l'ancienne fonction.
C'est aux États-Unis comme dans la plupart des pays au monde un usage, pas une obligation. Le juge voulait manifestement signifier à Donald Trump qu'il sera jugé au même titre que n'importe quel citoyen américain ou étranger déféré devant un tribunal.
On peut imaginer la gifle ressenti par cet homme qui n'a pas l'habitude d'être confronté à plus fort que lui dans la bravade et dans la provocation. Dans cette situation, pour la première fois de son existence publique, il ne pouvait répondre. Un Donald Trump qui ne peut répondre, c'est une situation inédite.
Pire encore, le juge avait osé lui rappeler ce qui était tout à fait normal à l'ouverture d'un procès pénal mais aussi choquant pour Donald Trump qu'une injure par une gifle. Le juge lui a signifié que, comme n'importe quel prévenu, il doit se présenter à l'audience chaque jour, sous peine d'être recherché par les autorités. Et qu'il pourrait être envoyé en prison s'il perturbait l'audience.
À la sortie du tribunal, il avait enfin la parole libre mais sa déclaration fut assez plate « j'ai un problème avec ce juge ». Effectivement le juge Juan Manuel Merchan fut le même que celui dans l'affaire de fraude fiscale ainsi que dans l'accusation de blanchiment d'argent par son ancien conseiller à la Maison Blanche, Steve Bannon. C'est également lui qui avait refusé le report du procès de Donald Trump et également refusé de se récuser de l'affaire en raison du travail de sa fille avec le camp démocrate.
Peine perdue pour ce lion en perpétuel fureur. Ses rugissements n'impressionnent pas un juge qui, comme les autres, reste impassible, sauf que nous sommes dans un procès pénal, beaucoup plus grave pour un ancien Président des États-Unis.
Pour ce qui est de sa candidature aux élections présidentielles, aussi stupéfiant que cela puisse paraître, son incarcération éventuelle ne pourrait pas l'annuler. La Cour suprême s'était déjà prononcée à ce sujet après les décisions de deux États qui l'avaient interdit en raison de son appel à la sédition. La haute cour avait estimé qu'aucune disposition de la constitution ne l'interdisait.
Il ne resterait alors que la décision des électeurs dont une majorité déclarée s'est déjà prononcée sur l'intention de voter pour lui par certitude qu'il est encore victime du deep state, l'état profond c'est à dire du « système » dirait l'extrême droite en Europe.
Quel énorme glissement vers la descente dans les ténèbres d'un si grand pays qui fut le premier à rédiger une constitution démocratique et qui a compté en son sein de si grands et prestigieux Prix Nobel. Un pays qui, malgré ses nombreux travers, reste la première puissance du monde par son économie, ses forces armées et son exportation de produits culturels et de divertissements.
Le voilà aux prises avec le populisme le plus caricatural, le complotisme, le suprémacisme, la croyance en des extra-terrestres et les élucubrations d'une église évangéliste des plus radicales.
Qui aurait cru qu'un jour un sondage sérieux nous apprendrait qu'un tiers des Américains exprimeraient leur intention de voter en fonction de la position de la super star, Taylor Swift. C'est tout simplement une explosion de civilisation si les américains, surtout les démocrates et les indépendants, ne redressent pas la barre de cette catastrophique dérive.
Le juge a dit « Bonjour monsieur Trump», on aimerait tellement dire « Au-revoir monsieur Trump ».
Emmanuel Macron n'a "pas exclu" ces derniers jours l'envoi de troupes en Ukraine, une déclaration qui inquiète l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin, qui y voit un "risque". "La logique de la force, quand elle n'est pas maîtrisée, conduit à une escalade qui peut être mortelle", a-t-il prévenu sur LCI.
Au 138e jour de l'agression israélienne contre Ghaza, le bilan des victimes s'est alourdi à 29.313 martyrs et 69.333 blessés, a indiqué mercredi le ministère de la Santé de l'enclave, ajoutant que l'occupation a commis la veille 11 massacres, faisant 118 martyrs et 163 blessés.
Hier, l'armée sioniste a bombardé Khan Younes et Rafah au sud de Ghaza, Deir Al-Balah et le camp Nuseirat au centre, et le camp Al-Tuffah dans la ville de Ghaza. A Rafah, l'aviation, l'artillerie et la marine de guerre israéliennes ont mené des bombardements dans plusieurs quartiers de ce gouvernorat situé à la frontière avec l'Egypte et qui abrite actuellement près de 1,4 million de déplacés.
Le correspondant d'Al Jazeera a rapporté hier que le nombre de martyrs suite à un raid israélien contre une maison du quartier d'El Djeneina, à l'est de Rafah, s'est élevé à 8.
Les navires de guerre ont bombardé la côte de Rafah, tandis que des drones israéliens ont visé la zone de Khirbet Al-Adas, dans la ville de Rafah.
Le correspondant d'Al Jazeera a également indiqué que 9 corps de martyrs, dont ceux de 3 enfants, de la région Al-Mawasi de Khan Younes, ont été transférés à l'hôpital Abou Youssef Al-Najjar à Rafah.
La même source a indiqué que 6 martyrs sont tombés et d'autres blessés lors d'un bombardement israélien contre une voiture civile dans la rue Abou Hosni, dans la ville de Deir al-Balah, dans le centre de l'enclave de Ghaza. Al Jazeera a également rapporté que 52 Palestiniens sont tombés en martyrs dans les bombardements israéliens continus contre des maisons dans la région centrale de la bande de Ghaza depuis mardi soir.
Le ministère de la Santé de Ghaza a déclaré mercredi que 8 malades sont décédés des suites de l'arrêt de la pompe d'oxygène suite à l'arrêt du générateur électrique au complexe médical Nasser. La même source a indiqué que l'occupation israélienne refuse de laisser retirer les corps des martyrs du complexe pour les enterrer.
Le ministère de la Santé a appelé les institutions internationales à faire pression sur l'occupation, qui assiège l'hôpital Nasser, pour qu'elle enterre les huit martyrs. Le porte-parole du ministère de la Santé, Ashraf Al-Qudra, a qualifié la situation à l'hôpital Nasser de réel danger pour la vie du personnel médical et des patients. «L'occupation retarde le transfert de 110 patients de l'hôpital Nasser vers d'autres hôpitaux. Nous appelons les institutions internationales à faire pression sur l'occupation pour mettre fin à la militarisation de l'hôpital Nasser».
De son côté, le Croissant-Rouge palestinien a déclaré avoir pu évacuer 21 blessés du complexe médical Nasser après sa mise hors service, en coordination avec l'Organisation mondiale de la santé.
Par ailleurs, Médecins Sans Frontières (MSF) a exprimé sa vive inquiétude quant à la situation des patients de l'hôpital Nasser, à l'ouest de Khan Younes, et a appelé les autorités israéliennes à permettre leur évacuation en toute sécurité.
Famine: l'ONU sonne l'alarme
Le secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a déclaré mercredi qu'un demi-million de personnes à Ghaza sont au bord de la famine, et privées des besoins les plus élémentaires en nourriture, en eau et en soins de santé.
« Les privations dont souffre la population de Gaza sont graves et profondes, et aucune aide ne suffira à répondre à ses besoins. Nous avons demandé à Israël, en tant que puissance occupante, de faciliter l'arrivée de l'aide, en vain. Nous appelons les membres du G20 à contribuer à mettre fin à cette guerre et à sauver la population de Ghaza », a-t-il déclaré.
Pour M. Griffiths, l'incapacité du G20 à prendre des mesures « entraînera la mort d'un plus grand nombre d'enfants et de femmes à Ghaza ».
« Ce qui s'est passé à Ghaza au cours des 137 derniers jours est sans précédent par sa gravité, sa brutalité et son ampleur. Ce qui se passe à Ghaza a été fait pour dépouiller toute une communauté de son humanité », a-t-il ajouté, réclamant des « garanties de sécurité pour mener à bien notre travail et répondre aux besoins de la population de Ghaza ».
« Les attaques du 7 octobre ne justifient pas ce qui arrive aux enfants, aux femmes et aux hommes de Ghaza », a souligné M. Griffiths.
Le Conseil de sécurité appelé à assumer ses responsabilités
Le représentant permanent de l'Algérie auprès de l'Organisation des Nations unies (ONU), Amar Bendjama, a exprimé, mardi, son regret après un nouvel échec du Conseil de sécurité, assurant que l'Algérie « ne s'arrêtera pas jusqu'à ce que le Conseil de sécurité assume pleinement ses responsabilités et appelle à un cessez-le-feu ».
Après l'utilisation par les Etats-Unis de leur veto face au projet de résolution présenté par l'Algérie au Conseil de sécurité, lequel appelle à un cessez-le-feu à Ghaza et rejette tout déplacement forcé des Palestiniens, M. Benjama a exprimé sa profonde gratitude à tous les membres pour leur participation constructive, tout au long du processus de négociation, et présenté ses remerciements à tous les Etats qui ont voté en faveur du projet de résolution et ceux qui ne se sont pas opposés à l'adoption de ce projet.
«Ce projet de résolution véhicule un message fort aux Palestiniens, à savoir que le monde ne peut rester silencieux face à leur détresse, mais malheureusement, le Conseil de sécurité a échoué encore une fois à s'élever à la hauteur des appels et aspirations des peuples», «un échec qui ne le dispense pas d'assumer ses responsabilités, ni la communauté internationale de ses obligations envers le peuple palestinien désarmé, ni même les autorités d'occupation du devoir de mise en œuvre des mesures conservatoires de la Cour internationale de justice (CIJ)», a-t-il précisé.
Il a affirmé dans ce contexte qu'»il est grand temps pour que l'agression cesse et que nous puissions faciliter l'acheminement des aides humanitaires vers toutes les régions de Ghaza».
Précisant que «les deux résolutions 2712 et 2720 n'ont pas abouti aux résultats escomptés et que les aides ne couvrent pas le minimum des besoins des Palestiniens», M. Bendjama a souligné la nécessité de reconnaitre que «seul un cessez-le-feu permettrait d'atteindre l'objectif escompté». «Interrogez-vous sur le résultat de vos décisions et sur la façon dont l'histoire vous jugera», a-t-il ajouté. «Ce soir, nous enterrons nos martyrs en Palestine. Demain, l'Algérie reviendra au nom de la nation arabo-musulmane et des hommes libres de par le monde, et avec nous, les âmes des milliers d'innocents assassinés par l'occupant israélien dans l'impunité la plus totale, pour frapper aux portes du Conseil et exiger l'arrêt du bain de sang en Palestine. Nous ne nous arrêterons pas tant que ce conseil n'aura pas assumé son entière responsabilité et appelé à un cessez-le-feu, car notre volonté est de fer et notre détermination est inépuisable», a conclu M. Bendjama.
Être un ennemi des États-Unis est dangereux, mais être son ami est fatal » Henry Kissinger
Dans le cadre de sa campagne électorale devant lui ouvrir à nouveau en novembre prochain les portes d'une Maison Blanche d'où il se considère avoir été illégitimement et injustement chassé, D. Trump a prononcé un discours en Caroline du Sud qui a à la fois dérangé, choqué, intrigué et même inquiété, en particulier sur la façade européenne de l'Alliance.
Au détour d'une allusion mineure, l'ancien président américain a révélé une vérité élémentaire que les dirigeants européens, de quelque bord qu'ils se réclament, s'appliquent à dissimuler.
Il a confirmé son hostilité à la poursuite de l'aide américaine à l'Ukraine, et a même réitéré sa menace de sortir de l'OTAN s'il revenait à la Maison Blanche. Mieux : il « encouragerait » la Russie à attaquer tout Etat membre de l'Alliance atlantique qui ne respecterait pas ses obligations financières, sous-entendu ce qu'il doit à l'Amérique pour la protection qu'elle lui prodigue. La complicité supposée entre Trump et Poutine est évidemment un mythe qui fait la fortune des marchands de « papier » et embrouille les simples d'esprit. M. Trump a illustré son propos en rapportant une conversation qu'il aurait eue avec un des chefs d'Etat européen, sans le nommer. « Un des présidents d'un gros pays s'est levé et a dit : «Si on ne paie pas et qu'on est attaqué par la Russie, est-ce que vous nous protégerez ?» ». Réponse de D. Trump : « Non, je ne vous protégerais pas. En fait je les encouragerais à vous faire ce qu'ils veulent. Vous devez payer vos dettes. » (AFP, S. 10 février 2024) D. Trump ne s'embarrasse d'aucune fioriture et parle en maître d'un monde dont il se déclare patron dans sa stricte unicité, à la première personne du singulier : « « JE » ne vous protègerais pas ! »
- L'OTAN, c'est lui.
Cette réponse ruine tout un édifice laborieusement échafaudé pour créditer l'idée d'une coalition policée, librement arbitrée entre nations civilisées ainsi réunies pour la défense de valeurs et d'intérêts également partagés. En un mot, Trump relativise l'automaticité de l'article V du Traité et la solidarité sur laquelle comptaient les Européens pour leur sécurité.
Charles Michel, président du Conseil européen, proteste et s'indigne sur X. « L'Alliance transatlantique soutient la sécurité et la prospérité des Américains, des Canadiens et des Européens depuis soixante-quinze ans ». « Des déclarations imprudentes sur la sécurité de l'OTAN et la solidarité de l'article 5 (...) » « n'apportent ni plus de sécurité ni plus de paix dans le monde ». De Bruxelles, lundi 12 février au matin, celui qui fait office de responsable de la politique étrangère et de la défense de l'UE, Josep Borrell, déclare : « Soyons sérieux. L'OTAN ne peut pas être une alliance militaire à la carte. Elle ne peut pas être une alliance militaire qui fonctionne en fonction de l'humeur du président des États-Unis ». (Euronews, L. 12 février 2024).
Chacun aura compris que ces réactions sont destinées aux opinions publiques indigènes... pour tenter de créditer en vain l'idée que l'Europe européenne existe et que l'OTAN est une oeuvre de défense collectivement administrée. Les autres chefs d'Etat de l'Union, au fait des faits, étaient affairés, aux abonnés absents.
J. Biden et D. Trump, au fond, ne sont pas si dissemblables. On se gausse de leurs lapsus. La sénilité et l'amnésie de l'un et la forfanterie de l'autre les portent à confondre les chefs d'Etat européens : un agglomérat informe de boutiquiers qui s'étripent autour d'enjeux nationaux mineurs, incapables de décider, incapables d'accéder à une authentique souveraineté, à une administration démocratiquement concertés et autonome de leurs intérêts.
- « La nation indispensable »(1)
D. Trump se comporte comme l'avaient fait dans les années 1930 les gangs de la mafia qui « offraient » leur protection aux épiciers et petits commerçants des villes américaines gagnées par la récession, le chômage de masse, la pauvreté et la violence.
- « Ou tu paies ou tu n'es plus protégé »
D. Trump est parfaitement conscient de la portée de ses déclarations qui humilient ses « alliés » européens en dévoilant la répartition réelle des rapports de puissance au sein de l'Alliance. L'OTAN (avril 1949) est bel et bien un instrument dont les Etats-Unis détiennent l'essentiel des moyens et du commandement.
La position de Trump et de Biden est d'une logique imparable. Ils ne distinguent que ce qui résiste. Ils ne respectent que ceux qui se respectent... sous réserve qu'ils disposent d'une « seconde frappe » crédible et convaincante, cela tombe sous le sens...
Ils n'ont que faire de l'indignation feinte des Européens. Ils sont engagés dans une campagne électorale auprès de leurs électeurs dont seul le vote compte.
Il y a des acteurs et il y a des spectateurs. Comme jadis, la démocratie grecque ne concerne que les « citoyens », c'est-à-dire peu de monde.
Les présidentielles américaines sont mises en scène sur toute la planète médiatique mondiale. Les Européens sont convaincus que ces élections les touchent par ce qu'elles impliquent. Mais ils en sont exclus parce qu'ils n'accèdent pas aux urnes et donc au pouvoir décisionnel. Alors, ils votent Trump ou Biden avec leurs pieds. Comme leurs élus qui, à défaut d'agir, passent le plus clair de leur temps à commenter.
Le sort de la paix ou de la guerre en Europe, c'est à Washington qu'il se décide et non pas à Londres, Paris ou Berlin où les Etats sont gouvernés par des météorologues décoratifs. L'histoire est pourtant claire : l'Union des Européens n'est pas le fruit d'une initiative européenne. Elle est le produit du Plan Marshall (avril 1948). Les moins indulgents parleraient de colonisation à l'envers. Comment s'en étonner quand on place sa sécurité entre les mains d'un étranger aussi bienveillant soit-il ?
Pour mémoire : l'alliance militaire regroupant les pays de l'Est (« Pacte de Varsovie ») a été créée en mai 1955, soit six ans APRÈS l'Alliance atlantique qui a été toujours présentée comme une réponse à la menace soviétique. Le Pacte de Varsovie a été dissout en juillet 1991. Mais l'OTAN est toujours là.
Les moins suspicieux se demanderaient : mais pour qui et pourquoi donc l'OTAN a-t-elle été créée, conservée et même étendue loin de ses raisons géopolitiques initiales ? Symétrie, concertation, co-décision, secours mutuel... tout ça ce sont des balivernes servies aux médias européens « embedded » qui s'acquittent de leur mission auprès d'opinions publiques européennes soumises à un matraquage régulier sur l'histoire et l'actualité de leur Union. De tout cela Russes, Chinois, Africains, Sud-américains... ont une connaissance exacte. Même V. Zelensky sait à qui il doit réellement la défense de sa cause parce qu'il sait grâce à qui il est encore là où il est. S'il fait mine de respecter ses homologues européens, dans les formes appropriées, c'est à la fois pour recevoir les subsides dont il a besoin et surtout pour se concilier les opinions publiques européennes (garantes de la légalité des exécutifs européens) et l'opinion publique ukrainienne qui, pour « tenir » et supporter, doit être assurée d'une solidarité universelle (fiction surestimée pour les besoins de l'opération). Pourquoi D. Trump prend-il le risque de cette révélation qui brise l'image d'une fable transatlantique laborieusement et continûment consolidée depuis 1945 ? A savoir que l'Amérique a libéré une Europe (ingrate) du joug nazie et se ruine à en défendre la liberté face aux communistes vaincus en 1990 et aux dangereux envahisseurs de l'Est après la chute du Mur. L'ancien président américain est à son aise pour trois raisons au moins :
1.- Pour ceux qui s'en accommodent, la domination américaine sur le « monde libre » est un secret de Polichinelle. Cela ne leur apprend rien sur ce à quoi ils ont consenti, ou plus justement consenti pour eux, en leur nom. C'est à Ramstein (base militaire extraterritoriale américaine en Allemagne) et non à Bruxelles que Washington réunit ses alliés pour les informer de ses décisions et de sa conduite des opérations en Ukraine et en Europe. Ainsi en est-il depuis 1945.
Un général français en fait un aveu désarmant (le mot s'impose). Le Général Michel Yakovleff, ancien vice-chef d'état-major du Shape2 un habitué des plateaux de LCI depuis février 2022 a lâché un mot surprenant lors d'un entretien accordé à un journaliste de la chaîne samedi 10 février 2024 (20h50) : « Quitte à être vassal d'un empire, je préfère l'être de l'empire américain que de l'empire chinois ou russe. »
Qu'un général français (pas n'importe quel citoyen), en arrive à choisir entre les empires dont son pays consentirait à être vassal renseigne sur le niveau de dégradation de la souveraineté française atteint par les élites qui le gouvernent.
L'idée de ne jamais consentir à la vassalité à l'égard de quiconque, principe cardinal qui parcourt l'histoire de son pays, et cela bien avant la République, ne semble pas avoir effleuré l'esprit de ce soldat émérite.
Ces Français domestiqués ont oublié que la « grandeur » n'a jamais été une affaire de taille. Qui a oublié les railleries des atlantistes hexagonaux à propos de la « bombinette » gaullienne ?3.
M. Yakovleff a de glorieux prédécesseurs sur cette pente glissante qu'on laissera le soin à ses compatriotes de qualifier. A commencer par Jean Monnet qui écrivait en mai 1943 à propos du discours d'un autre général inflexible, résolument rivé à la souveraineté de son pays : « C'est le type parfait du discours hitlérien. Il faut se résoudre à conclure que l'entente est impossible avec lui. (...) Il est un ennemi du peuple français et de ses libertés (...) il est un ennemi de la reconstruction européenne dans l'ordre et la paix (...) en conséquence, il doit être détruit, dans l'intérêt des Français, des alliés et de la paix »4
- Sans commentaire
On retrouve les mêmes inclinations plus tard chez E. Balladur, un autre premier ministre militant résolument atlantiste.5
Ultralibéralisme, atlantisme et sionisme sont désormais les trois piliers sur lesquels repose la politique des pays européens que la France depuis F. Mitterrand (et sans doute dès le septennat abrégé de Pompidou) a rejoint avec plus ou moins d'entrain selon les circonstances.
2.- On comprend alors pourquoi D. Trump n'a rien à craindre de ceux qui l'écoutent par-delà les frontières de l'Empire.
- D'une manière générale, les politiques occidentaux sont inaudibles. Les « citoyens » européens en voie de totale dépolitisation n'accordent que peu d'importance à ce que déclarent ceux qui les gouvernent.
Ils sont fermement convaincus que ces bavards impénitents sont stériles, inaptes, incompétents, moralement douteux, économiquement ruineux et n'ont que peu de prise sur leurs réalités. Ils sont à peine légaux. En réalité, c'est tout le système qui menace de s'effondrer. En témoignent les taux croissants d'abstention aux consultations électorales et l'arrivée aux affaires de partis d'extrême-droite un peu partout en Europe, de la Scandinavie à la Méditerranée.
- Distraits par une multitude de dispositifs, les citoyens-consommateurs ont la tête ailleurs. Les écrans orwelliens les éloignent de ce qui devrait leur importer en priorité et détournent leur attention de leurs intérêts collectifs en cours de démantèlement au profit d'oligarchies mondialisées.
Enfin, privés de repères culturels, historiques, politiques, ils ont peu de mémoire et vivent un éternel présent. Aussitôt écouté, le discours de D. Trump (et les réactions qu'il aura provoquées) sera vite oublié.
3.- Il n'y a pas un mais (au moins) deux dindons de la farce.
Outre les américanisés victimes de l'American way of life de part le monde, il y a le peuple américain et, plus particulièrement celui des petites villes et des villages, des hautes plaines et vastes espaces ruraux du Middle-west et du sud qui garde un souvenir tenace des Confédérés. Un paradoxe : autant l'Amérique participe (militairement, financièrement...) intensivement aux affaires du monde, autant les Américains sont repliés sur leur monde.
La majorité d'enter eux ne voyage pas hors des Etats-Unis et n'a même pas de passeport. Monolingues et peu portés sur la connaissance du reste du monde dont ils n'ont qu'une très vague idée, tels sont les vrais électeurs de D. Trump. C'est à eux qu'il s'adresse, parle leur langage, partage leur vision et recueille leurs suffrages. Ce public est complètement conquis par une légende tenace : l'humanité est prise en charge par l'Amérique, « la nation indispensable » sans laquelle la planète Terre et « La » « Civilisation », c'est-à-dire celle que Trump prétend incarner et conduire, serait vouée au désordre. En haut de la chaîne alimentaire il y a l'Amérique triomphante. Autour et en-dessous, il y a la « racaille », les envieux, la pauvreté, la violence, la guerre, le désordre... par-delà les frontières de l'Amérique, il y a la multitude de miséreux dont le seul désire est d'en franchir les limites. On retrouve l'image de la ville grecque policée, cernée par les barbares. Hérodote en a fait une description similaire à l'état du monde d'aujourd'hui vu d'Amérique.
Plus qu'un prétexte commode, cette question est au coeur des débats sur l'aide à l'Ukraine.
- Trump se trompe
Question : à quoi au juste fait-il allusion lorsqu'il enjoint les Européens de payer sous peine d'être privés de la protection de l'Oncle Sam ?
Pour fixer les idées : les dépenses militaires américaines représentent près du double des Européens (environ de 900Md$ contre 480). Les Etats-Unis représentent plus de 51% des armes vendues dans le monde et l'écrasante majorité de l'aide apportée à l'Ukraine.
Cependant, il a tort d'accuser les Européens d'ingrats et de mauvais payeurs. Plus haut nous avons évoqué la complaisance et la soumission des élites.
- Chaque mois de juin sur les plages de Normandie, ils organisent des cérémonies à la gloire de l'Amérique libératrice et se confondent en génuflexions et en signes de gratitude. Certes, pour de bonnes raisons, le Général a toujours refusé d'y prendre part6. Son souvenir londonien l'a instruit sur les bonnes intentions et la générosité anglo-américaine.
- D. Trump veut que les Européens atteignent au moins les 2% de leurs PIB en dépenses militaires sur lesquels ils s'étaient engagés. Il ne le veut pas seulement pour que la défense de l'Union soit convenablement assurée. Il le veut surtout parce que toute augmentation du budget de leur défense se manifeste par une hausse proportionnelle des commandes adressées aux industriels américains de l'armement. La défense européenne fait la prospérité et les profits des marchands de canons de leur puissant « allié ».
La plupart des pays européens achètent américain, ce qui facilite en outre l'interopérabilité de leurs armes. Les industriels du « vieux continent » se comptent sur les doigts d'une main. Et ceux qui restent, à plus ou moins long terme, seront réduits à la sous-traitance, comme l'industrie spatiale européenne qui se dissout peu à peu, sans lanceur, ni ambition, ni projets.7
Chacun se souvient de la colère mémorable de J. Chirac quand il a appris que la Pologne avait trahi son engagement et écarté les avions de combat français pour commander des avions américains aussitôt son entrée dans l'Union validée confirmée.8
Pour imaginer se défaire de la tutelle américaine, Stéphane Séjourné, le tout nouveau ministre français des affaires étrangères, lors d'une réunion en banlieue parisienne avec ses homologues allemande et polonais, a esquissé une hypothèse de candide : « Il nous faut une deuxième assurance-vie, pas en substitution, pas contre l'OTAN, mais en addition » de cette organisation. (AFP, L. 12 février 2024) Le chef de la diplomatie polonais, Radoslaw Sikorski, l'a aussitôt renvoyé aux réalités : « L'Alliance atlantique n'est pas un contrat avec une entreprise de sécurité » glisse-t-il à son homologue bien naïf. Il ne peut y avoir de compatibilité entre OTAN et défense européenne. Le premier est le garant de la docilité des Européens et de la bonne fortune de l'Amérique. La seconde est superflue. Il n'est dans le pouvoir d'aucun pays européen de se défaire de l'OTAN. Autant demander à un papillon de s'enfermer dans un bocal pour le faire bouger. « Lorsque j'ai dit aux vingt pays qui ne payaient pas la juste part qu'ils devaient payer, sans quoi ils ne bénéficieraient pas de la protection américaine, l'argent a coulé à flots », a-t-il affirmé. « Mais maintenant que je ne suis plus là pour dire «vous devez payer», voilà qu'ils recommencent » (AFP, L. 12 février 2024). Ainsi parle le patron du « monde libre ». L'isolationnisme US est une fable pour effaroucher les benêts. Le monde et l'Amérique depuis deux siècles forme un couple insécable. La sororité pétrolière fait et défait le monde depuis la « ruée vers l'or noir » à la moitié du XIXème siècle et continue de s'enrichir dans un contexte « verdoyant » en ruinant le commerce extérieur de l'Europe. Washington a « convaincu » ses alliés de renoncer aux hydrocarbures russes moins chers et fiables sur le long terme pour importer du GNL et du pétrole de schiste à prix exorbitants et à coûts écologiques très élevés. Les Européens ont oublié le « coup » de 19739.
Les Etats-Unis sont autosuffisants et grands exportateurs de produits pétroliers. Mais jamais ils ne cèderont leur maîtrise sur les hydrocarbures précisément parce que d'autres en sont dépendants quels que soient les efforts qu'ils déploient pour en réduire le poids dans leur mix énergétique. Ce pouvoir exercé sur le reste du monde est essentiel. Comme le sont les normes, monétaire (dollar) et financière (Wall Street) nécessaires à l'aspiration de l'épargne de la planète pour combler les déficits considérables de leurs échanges et de leurs budgets. L'Amérique et les marchés (c'est-à-dire Wall Street) disposent aujourd'hui des leviers et instruments nécessaires à la décision pour tous. La capitalisation des « sept merveilleux » (ex-GAFAM) dépasse à elle seule celles des entreprises représentées par les indices boursiers européens.10
Il en est de même des normes linguistique et culturelle qui formatent les élites mondiales et dirigent leurs flux vers les Etats-Unis. L'extraterritorialisation de la justice américaine complète un dispositif appuyé sur des armadas (flottes et bases militaires par centaines) qui imposent une pax americana garante de la stabilité et de la perpétuation de ce système. Nous savons ce qu'il en est des maîtres d'armes qui ont fait de l'Amérique une société militarisée économiquement, politiquement, diplomatiquement et psychologiquement.
Le complexe militaro-industriel, contre lequel D. Eisenhower avait prévenu ses concitoyens à son départ de la Maison Blanche en janvier 1961, a tissé sa toile et s'est renforcé. Il y a ce que raconte D. Trump à ses futurs électeurs et il y a la réalité de la politique qu'il mettra en oeuvre après janvier 2025 s'il est élu. Il est illusoire d'imaginer les Etats-Unis se retirer de ce monde au fondement de leur hyperpuissance. A l'exception des parades rhétoriques, elle ne sera guère différente de celle de J. Biden et de ses prédécesseurs. Tous deux -Démocrates et Républicains- servent les mêmes maîtres. Leur politique ne changera rien à l'essentiel. L'Europe a toujours été et demeurera la vache à lait de l'Amérique, dirigée par de fidèles collaborateurs. Trump en a une parfaite connaissance. Et il le fait savoir hautement.
Notes
1- C'est à l'ancienne secrétaire d'Etat Madeleine Albright que l'on doit cette formule magique :«Sinous devons recourir à la force, c'est parce que nous sommes l'Amérique ; nous sommes la nation indispensable. Nous nous tenons debout et nous voyons plus loin que d'autres pays dans l'avenir, et nous voyons le danger ici pour nous tous. »Madeleine Albright en février 1998 lors d'une interview sur le « Today Show ».
2- Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (en anglais : Supreme Headquarters Allied Powers Europe , soit le sigle SHAPE, le mot anglais «
shape » signifiant « forme » ou « modeler ») est le
quartier général du Commandement allié Opérations
(ACO) de l'OTAN. Il se situe à Maisières (Mons) en
Belgique. Etabli à Paris en 1950, il est déménagé en Belgique en 1967 après le retrait de la France du commandement militaire de l'OTAN.
3- Lire ou relire « Le défi américain » de Jean-Jacques Servan-Schreiber (JJSS), Denoël, 1967, 343 p.
4- Roussel Eric (1996) : Jean Monnet. Fayard, 1004 p., pp. 335-336.
5- Balladur Edouard (2007) : Pour une Union occidentale entre l'Europe et les Etats-Unis. Fayard, 120 p.
6- Dans « C'était de Gaulle », Alain Peyrefitte a consacré un chapitre à cette question. Gallimard, 2002, pp.674-679.
7- Ariane 6 a 4 ans de retard, au moins. Le petit lanceur italien Vega accumule les incertitudes, la Russie s'est retirée de Kourou unilatéralement (contrairement à ce qui est prétendu par les Français) et les privés amé
ricains bénéficiant des aides publiques sont en train de priver l'Europe spatiale d'avenir.
8- Varsovie avait signé, officiellement en avril 2003, l'achat à Lockheed Martin pour 3,5 milliards de dollars de 48 avions F16, préféré au Mirage 2000-5 de Dassault. Ne pas négliger le poids de l'importante communauté polonaise aux Etats-Unis.
9- Cf. Paul Chamsol « Cette guerre que nul ne veut », Le Monde diplomatique, avril 1984.
10- Pour avoir une idée de ce qu'elle représente, dé
but février, cette capitalisation (valeur évidemment virtuelle et fluctuante de six d'entre elles) est de 12 333 Md$ équivalant presque la totalité de la richesse annuelle produite dans l'Union Européenne (environ 15 000 Md).
Lors d’un meeting, samedi en Caroline du Sud, le candidat républicain Donald Trump s’en est pris aux Européens qui ne financent pas leur propre défense, et s’est dit prêt à prendre le parti des pays qui menaceraient un allié qui ne paie pas. Le secrétaire général de l’Otan a mis en garde ce dimanche 11 février contre les propos qui « sapent notre sécurité ».
L’ancien président américain et candidat à l’élection présidentielle américaine, Donald Trump, tenait un meeting électoral à Conway, en Caroline du Sud, samedi 10 février.JULIA NIKHINSON / AFP
Habitué aux propos provocateurs, Donald Trump est allé plus loin qu’il ne l’avait jamais fait, samedi 10 février, lors d’un meeting électoral en Caroline du Sud. Rapportant une discussion avec un chef d’État européen, sans le nommer, il a lancé : « Un des présidents d’un gros pays s’est levé et a dit : ” Eh bien, Monsieur, si on ne paie pas et qu’on est attaqué par la Russie, est-ce que vous nous protégerez ?” », a raconté le candidat républicain avant de donner sa réponse : « Non, je ne vous protégerai pas. En fait, je les encouragerai à vous faire ce qu’ils veulent. Vous devez payer vos dettes. »
Blanc-seing pour Poutine
L’ancien président des États-Unis a souvent critiqué les pays de l’Otan, estimant qu’ils ne payaient pas assez pour leur défense. En 2018, il a même évoqué à plusieurs reprises avec des chefs d’État européens un possible retrait des États-Unis de l’Otan pour cette raison, selon son conseiller à la sécurité nationale, John Bolton. Mais dans les propos tenus ce 10 février, le candidat républicain se dit maintenant prêt à offrir un blanc-seing à la Russie s’il lui prenait l’envie de s’attaquer à un pays membre de l’Alliance.
Cette sortie de Donald Trump intervient alors qu’il fait pression depuis plusieurs semaines sur les élus républicains pour qu’ils bloquent tout nouveau versement d’une aide à l’Ukraine. Un plan comprenant une enveloppe de 95 milliards de dollars (88 milliards d’euros) et qui inclut également une aide à Taïwan et Israël est en discussion au Congrès, mais il bute sur l’opposition d’un groupe de représentants pro-Trump.
Les propos de Donald Trump ont entraîné une réplique immé
Les propos de Donald Trump ont entraîné une réplique immédiate du porte-parole de la Maison-Blanche, Andrew Bates. Dans un communiqué, il a jugé qu’« encourager l’invasion de nos alliés les plus proches par des régimes meurtriers est consternant et insensé ». Il a accusé l’ex-président d’« appeler à la guerre et de promouvoir le chaos ». Dimanche, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg a mis en garde contre les propos qui « sapent notre sécurité ».
Les propos de Donald Trump indiquent en tout cas que s’il est élu, les Européens ne pourront plus bénéficier d’une garantie automatique de sécurité venant des États-Unis. Aux dernières statistiques datant de 2022 (avant que la plupart des pays européens ne réinvestissent massivement dans leur armée, certains avec du matériel américain), l’UE ne consacrait que 1,5 % de son PIB à son armée, loin de l’objectif des 2 % recommandé pour les pays membres de l’Otan. La France, pour sa part, était à 1,9 %, l’Allemagne à 1,5 %, tandis que la Pologne était à 2,2 %. Depuis, les efforts ont été significatifs, mais bien en deçà de ceux d’une Russie passée en économie de guerre et qui a augmenté ses dépenses militaires de 70 % l’an dernier.
Une primaire républicaine quasi acquise à Donald Trump
Donald Trump enchaîne les succès. Après ses victoires dans l’Iowa et le New Hampshire, l’ancien président a remporté le caucus républicain du Nevada jeudi 8 février.
Le prochain vote des primaires républicaines se déroulera le 24 février en Caroline du Sud, État dont Nikki Haley, principale concurrente de l’ancien président, a été la gouverneure entre 2011 et 2017 mais dans lequel Donald Trump est annoncé grand favori.
La victoire de Donald Trump aux primaires républicaines pourrait être actée dès le 5 mars avec le vote du Super Tuesday, lors duquel 14 États se prononceront sur le candidat qu’il souhaite opposer à Joe Biden.
Le spécialiste du Proche-Orient Nathan Brown analyse, dans un entretien au « Monde », le soutien indéfectible des Etats-Unis à l’Etat hébreu depuis sa création, une relation amenée à évoluer sous la pression d’une partie de l’opinion américaine, notamment depuis la guerre à Gaza.
Nathan Brown, en 2010. STEPHAN RÖHL/WIKI COMMONS
Depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre, les Etats-Unis sont la seule grande puissance totalement engagée aux côtés d’Israël, malgré les allégations de crimes de guerre à Gaza. Est-ce le résultat logique de la relation spéciale nouée entre les deux pays ou bien une décision personnelle de Joe Biden ?
Un peu des deux. C’est l’aboutissement d’un soutien bipartisan [démocrate et républicain] à Israël depuis la guerre des Six-Jours, en 1967 – une période qui a également façonné Joe Biden en tant qu’homme politique. Mais aujourd’hui, ce soutien ne fait plus l’unanimité au sein du Parti démocrate. C’est une politique datée.
Vis-à-vis des allégations de crimes de guerre, du recours à la Cour internationale de justice [CIJ, plus haute juridiction des Nations unies], etc., la position américaine est plutôt constante: les relations israélo-arabes en général – et israélo-palestiniennes en particulier – doivent être gérées directement par les parties concernées, ou par le biais d’une sorte de médiation conduite, en général, par les Etats-Unis. Et passer par des instances judiciaires ou multilatérales n’est pas approprié. Raison pour laquelle, au moins depuis les années Reagan [1981-1989], les Etats-Unis ont été si réticents à se référer aux conventions de Genève, aux procédures internationales visant le mur de séparation [déclaré illégal par la CIJ en 2004] – allant jusqu’à mettre leur veto aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Les Etats-Unis s’intéressaient-ils à la Palestine sous mandat britannique, avant la seconde guerre mondiale ?
Pas vraiment, ou seulement à la marge. Les Etats-Unis n’ont jamais vraiment soutenu l’empire britannique. Il existait des groupes favorables au projet sioniste en Palestine mais, même parmi les juifs américains, ce projet est resté controversé jusqu’à la déclaration d’indépendance [d’Israël], en 1948. Parmi ces derniers, beaucoup considéraient le judaïsme comme une religion, éventuellement comme une catégorie ethnique, mais pas comme une nationalité. Ils redoutaient aussi que leur propre statut soit remis en cause, aux Etats-Unis et à coup sûr en Europe.
Comment Israël est-il ensuite devenu un enjeu de la guerre froide ?
Cela n’a pas été immédiat, ni automatique. Quand le président Harry Truman [1945-1953] reconnaît l’Etat d’Israël, en 1948, il s’agit alors d’une décision personnelle qui prend de court une partie des décideurs et experts de la politique étrangère américaine. A cette époque, l’Union soviétique encourageait tout ce qui pouvait contribuer à mettre fin au mandat britannique. Il n’y avait donc pas de rivalité américano-soviétique au sujet d’Israël. Il faut attendre la crise de Suez, et l’alignement d’Israël avec les Britanniques et les Français, pour que cette rivalité se précise. Après 1955, le bloc soviétique accepte de fournir des armes à l’Egypte. A partir de ce moment, les pays arabes – ou du moins certains d’entre eux – sont davantage associés à l’URSS.
La guerre des Six-Jours a modifié la perception américaine d’Israël, devenu soudain un allié très sûr au Moyen-Orient…
La guerre de 1967 est un moment décisif. Pour la première fois, Israël apparaît dans l’imaginaire populaire américain comme David affrontant Goliath. Cette conception, qui n’est pas seulement liée à la rivalité de la guerre froide, se renforce après 1967. Le Congrès soutient davantage l’Etat hébreu, principalement sous forme d’une aide économique et militaire. Personne ne s’y oppose vraiment.
« David et Goliath », d’Andrea Vaccaro (1604-1670). LOS ANGELES COUNTY MUSEUM (M.2007.106.)/ RMN-GP
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Dans les années 1970, le mouvement national palestinien s’affirme en lançant des actions terroristes. Comment est-il perçu à Washington ?
L’émergence de groupes palestiniens perpétrant des attentats contre des civils a très certainement conduit àassocier la cause palestinienne au terrorisme, mais aussi au camp soviétique durant la guerre froide. Au même moment, des pays tels que l’Egypte, la Syrie et l’Irak s’identifient étroitement au camp de Moscou. En 1973, l’embargo pétrolier arabe est perçu comme une menace pour la sécurité nationale américaine : une ressource mondiale cruciale se transformait en instrument de chantage contre Washington. Il ne s’agissait donc pas seulement de la question d’Israël en tant qu’allié régional.
Cette même période voit se développer, en Cisjordanie, le mouvement des colons messianiques, Goush Emounim. Il n’a cessé de croître sous les gouvernements israéliens travaillistes ou de droite. A-t-il été négligé par les administrations américaines ?
Absolument. Les négociations diplomatiques seraient plus aisées aujourd’hui si les colons n’étaient pas si nombreux en Cisjordanie. Au début, ils étaient perçus comme un phénomène irritant mais limité. Bien qu’en partie soutenu par le Parti travailliste, ce mouvement a, au fil du temps, surtout été associé à la droite [israélienne]. Même si le projet des colons n’a pas suscité d’opposition aux Etats-Unis, Washington ne savait pas exactement quelle position adopter vis-à-vis des territoires occupés en 1967. L’idée d’un Etat palestinien était considérée par des responsables américains, à l’instar de Henry Kissinger [nommé conseiller à la sécurité nationale des Etats-Unis en 1969, puis secrétaire d’Etat en 1973], comme un potentiel levier soviétique dans la région.
Deux présidents, George Bush et Bill Clinton, ont enclenché trois cycles de négociations israélo-palestiniennes : la conférence de Madrid (1991), les accords d’Oslo (1993), puis ceux de Camp David (2000). Washington était-il un médiateur impartial ?
Non, mais je ne le qualifierais pas non plus de malhonnête. Il en a toujours été ainsi : les dirigeants américains privilégient leur relation étroite avec Israël. Ils comprennent sa politique, même quand ils ne l’apprécient pas. Les acteurs [israéliens] et leurs idéologies leur sont familiers. Ainsi, quand les Etats-Unis s’engagent dans un processus de paix, leur point de départ est : comment pouvons-nous obtenir l’adhésion des Israéliens ? Même quand ils les poussent avec un peu d’insistance, ils essaient toujours de composer avec la politique israélienne.
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En revanche, Washington ne comprend rien aux Palestiniens. Il ne voit leur politique qu’à travers le prisme des cinq ou six personnes qu’il connaît. La façon dont les Etats-Unis ont misé sur l’ancien premier ministre Salam Fayyad [2007-2013] en est un exemple. Ils avaient trouvé un Palestinien qui semblait parler leur langage et ils ont vu en lui la clé de l’avenir[jusqu’à sa démission, après des mois de conflit avec le Fatah du président Mahmoud Abbas]. Un phénomène similaire se produit actuellement. Ils constatent l’impopularité de Mahmoud Abbas. Ils se disent donc : trouvons quelqu’un de populaire, et cela tiendra lieu de « réforme palestinienne ». Ils se concentrent trop sur les individus et sont déconnectés de l’opinion publique palestinienne. Ils n’ont pas pris au sérieux la perte de légitimité de l’Autorité palestinienne, qui se poursuit depuis un quart de siècle.
Donald Trump a renversé les termes d’une paix régionale, en faisant de la normalisation arabo-israélienne la priorité au détriment de la question palestinienne. Pendant deux ans, Joe Biden a paru suivre le même chemin. Qu’est-ce que cela traduit ?
Sous l’administration Trump [2017-2021], il y avait de hauts responsables favorables à l’annexion israélienne des territoires. Pour faciliter ce projet, ils ont donc soutenu la normalisation, sans le reconnaître publiquement. Au sein de l’administration Biden, l’approche est différente. Ils disent : « La solution à deux Etats est formidable, nous la soutenons, mais elle ne se produira pas de sitôt. Si nous normalisons les relations régionales et étendons les accords d’Abraham, à commencer par l’Arabie saoudite, nous serons en mesure de revenir au problème israélo-palestinien quand les circonstances seront plus favorables. » Cette administration Biden accepte la réalité plus qu’elle n’y adhère.
Depuis le 7 octobre, les Etats-Unis sont impliqués au plus haut niveau avec les Israéliens et les Palestiniens, avec des visites dans la région, des échanges diplomatiques intenses. Mais l’approche élémentaire, consistant à rechercher la normalisation régionale comme une sorte de carotte pour obtenir des concessions israéliennes, demeure inchangée.
Il existe plusieurs organisations juives influentes aux Etats-Unis, progressistes et conservatrices. Quel a été leur poids dans le modelage de la politique américaine envers Israël ?
En réalité, certains des plus fervents partisans de la droite israélienne ne sont pas juifs. Ils sont issus des rangs républicains conservateurs, qui comptent des alliés parmi les juifs orthodoxes américains.
Les organisations juives ont évidemment joué un rôle important, par exemple en plaidant pour le déménagement de l’ambassade américaine [de Tel-Aviv] à Jérusalem. Parallèlement, l’opinion publique au sujet d’Israël a profondément changé : cette question est plus partisane et plus générationnelle. Plus vous êtes jeune et de gauche, et moins vous êtes pro-israélien. Et plus susceptible, aussi, de considérer la cause palestinienne comme une question de justice sociale. Pour la génération qui a connu 1967, Israël était « l’allié assiégé », pour reprendre le titre d’un livre fameux [Israel : The Embattled Ally, de Nadav Safran, Harvard University Press, 1978, non traduit]. C’était un petit pays courageux, plein de jugeote, qu’on avait envie d’admirer. Mais à moins d’appartenir comme moi à cette génération, plus personne ne s’en souvient.
L’idée de juifs assiégés assurant leur défense a été largement remplacée par de nouveaux concepts comme « l’Etat apartheid » ou « le colonialisme israélien ». Ces thèmes sont liés à d’autres luttes que mène la jeunesse pour la justice, englobant la race, l’ethnicité, le Sud global contre le Nord, etc.
Israël est le plus grand bénéficiaire de l’aide américaine (158 milliards de dollars depuis 1948). Depuis longtemps, il y a des appels de la gauche pour geler cette aide, notamment le volet militaire, au nom des violations massives des droits palestiniens. Comment ce débat évolue-t-il ?
Si Israël continue d’être dominé par la droite, Joe Biden pourrait être le dernier président démocrate pro-israélien. Cela aura des effets majeurs. Tout présidentdémocrate devra se préoccuper de l’opinion de sa base électorale. Non seulement une partie de celle-ci se retourne contre Israël, mais la guerre à Gaza amplifie l’importance de cet enjeu. Les gens se sentent de plus en plus concernés. Le risque pour le Parti démocrate n’est pas que ces derniers se mettent à voter pour Trump, mais qu’ils restent à la maison le jour de l’élection.
Propos recueillis par Piotr Smolar (Washington, correspondant)
Publié aujourd’hui à 16h00https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/03/joe-biden-pourrait-etre-le-dernier-president-pro-israelien-issu-du-parti-democrate_6214597_3210.html.
Des dizaines de milliers d'obus d'artillerie de 155 mm, des milliers de munitions pour la destruction des bunkers et 200 drones kamikazes : ce ne sont là que quelques-unes des armes et munitions qu'Israël a demandées aux États-Unis depuis le début de la guerre à Gaza.
Un document interne du Pentagone, révélé mercredi par Bloomberg, détaille les demandes formulées par "un haut dirigeant israélien" à la fin du mois d'octobre. La liste comprend également 2.000 missiles Hellfire à guidage laser pour les hélicoptères de combat Apache et 36.000 cartouches de 30 mm pour leurs canons.
Les hélicoptères Apache d'Israël ont fonctionné en permanence depuis les premières heures du 7 octobre, assistant étroitement les forces terrestres dans la bande de Gaza et à la frontière du Liban. Selon le document, les missiles et les munitions ont déjà été fournis à l'armée israélienne.
Israël a également demandé 3 000 roquettes M141, fabriquées par Nammo Talley Defense et capables de pénétrer jusqu'à 20 cm de béton. 1 800 de ces roquettes ont déjà été expédiées à la fin du mois d'octobre. Israël a également demandé 400 obus de mortier de 120 mm.
Selon Bloomberg, 200 drones bombardiers Switchblade 600, fabriqués par la société américaine AeroVironment, figurent également sur la liste d'Israël. Ces drones ont une portée de 40 km, une autonomie de vol de plus de 40 minutes et une combinaison de caméras et de capteurs infrarouges. Le Switchblade, qui a également été livré à l'armée ukrainienne, est équipé d'une ogive basée sur le missile américain Javelin et peut atteindre des véhicules blindés, des bunkers et des troupes exposées.
Selon Breaking Defense, l'armée américaine a commandé plus de 100 drones de ce type pour son propre usage en octobre, ce qui laisse supposer qu'il n'y a pas de drones actuellement disponibles dans les entrepôts.
Le document confirme qu'Israël se verra restituer les deux batteries Iron Dome qu'il avait vendues à l'armée américaine - qui a finalement opté pour un autre système - ainsi que 312 intercepteurs Tamir. Les batteries ont été expédiées en Israël par voie maritime.
Les munitions les plus controversées sont les 57 000 obus de 155 mm, dont une partie au moins a été envoyée des stocks de l'armée américaine en Israël vers l'Europe, pour l'effort de guerre ukrainien. Les groupes de défense des droits de l'homme ainsi que les responsables palestiniens ont critiqué l'utilisation de canons dans la bande de Gaza, densément peuplée.
La pénurie d'obus est un problème qui s'est répété lors de divers conflits en Israël et dans le monde. En juillet dernier, le ministère israélien de la défense et Elbit ont toutefois signé un contrat de plusieurs centaines de millions de dollars pour la fourniture de dizaines de milliers d'obus.
La liste des demandes israéliennes comprend également 75 véhicules tactiques légers blindés, dont certains ont déjà été fournis. Israël a également demandé 5 000 dispositifs de vision nocturne PVS-14, fabriqués par Elbit America et L3Harris. 3 500 d'entre eux ont été fournis. Au moins un élément de la liste - 20 000 fusils M4A1 (une variante de l'AR-15) - a déjà fait parler de lui. Les États-Unis ont même menacé d'interrompre les livraisons lorsqu'ils ont appris que le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, avait distribué les armes à des escadrons de sécurité lors d'événements pouvant être considérés comme politiques.
Les démocrates du Congrès se méfient de plus en plus du manque de transparence de l'administration Biden.
Entre-temps, les démocrates du Congrès se méfient de plus en plus du manque de transparence de l'administration Biden en ce qui concerne la divulgation publique des ventes d'armes à Israël - qui contraste avec les informations qu'elle a elle-même communiquées au sujet de ventes similaires à l’Ukraine.
L'administration cherche également à obtenir l'autorisation de contourner les obligations de notification au Congrès qui s'appliquent à tous les autres pays bénéficiant d'un financement militaire étranger.
"Ce que je peux vous dire, c'est que nous fournissons une assistance à Israël par le biais de mécanismes très différents de ceux utilisés pour l'Ukraine", a déclaré la porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh.
Alors que l'aide à l'Ukraine est principalement fournie par le biais d'autorisations de retrait, ce qui permet la "livraison rapide d'articles et de services de défense provenant des stocks du ministère de la Défense à des pays étrangers et à des organisations internationales pour répondre à des situations d'urgence imprévues".
L'aide à Israël est principalement fournie par le biais des ventes officielles de matériel militaire à l'étranger, du financement militaire à l'étranger et des contrats directs qu'Israël passe avec des sociétés commerciales privées.
Les efforts visant à fournir à Israël une aide d'urgence de 14 milliards de dollars sont au point mort en raison de l'impasse politique à Washington.
La Chambre des représentants a adopté mardi une mesure de financement provisoire, qui va maintenant être soumise au Sénat. Cette mesure ne prévoit toutefois pas d'aide supplémentaire pour Israël.
Les négociations visant à lier le financement d'Israël et de l'Ukraine se sont heurtées à un mur sur la question de la sécurité des frontières.
Le décès d’Amalija Knavs, la mère de l’ancienne Première Dame Melania Trump, a été annoncé sur les réseaux sociaux de Mme Trump. Une déclaration émouvante témoigne de l’affection et de l’admiration de Melania pour sa mère. Elle loue la force, la grâce et la dévotion d’Amalija envers sa famille. Cette perte laisse un vide immense et lègue un héritage à chérir et à perpétuer.
« Amalija Knavs était une femme forte qui se comportait toujours avec grâce, chaleur et dignité. Elle était entièrement dévouée à son mari, ses filles, son petit-fils et son gendre. Elle nous manquera au-delà de toute mesure et nous continuerons d’honorer et d’aimer son héritage« . C’est par ces mots que l’ancienne première dame a annoncé la triste nouvelle sur le réseau social X.
Originaire de Slovénie, autrefois partie de la Yougoslavie communiste, Amalija Knavs était ouvrière dans le textile. Avec son époux Viktor, elle avait émigré aux États-Unis et était souvent vue à Washington après l’élection présidentielle de son gendre en 2017. Le couple, retraité, entretenait des liens réguliers avec la famille Trump pendant la présidence, les accompagnant fréquemment lors de voyages à Mar-a-Lago et Bedminster, dans le New Jersey.
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