Le roman, Un Parfum d’absinthe, est un roman qui s’inscrit dans les catégories du texte aux normes réalistes traditionnelles : linéarité, chronologie, transparence et lisibilité (personnages, évènements, éléments spatio-temporels et discours). La fiction s’organise en XXIV (24) chapitres) et un paratexte formé par un premier extrait de Mouloud Feraoun (Journal), une citation empruntée à Goethe et une dédicace à caractère privée de l’auteur.
La lecture du roman établit avec le lecteur coopératif un échange sur la question identitaire. En effet, selon Feraoun, un des fondateurs du roman algérien de langue française, représentant la parole du colonisé dans les années 50, l’identité algérienne a exigé de lourds sacrifices et de longues luttes : l’extrait est prescriptif et exprime l’obligation d’informer les générations postpostcoloniales
sur les luttes des Algériens pour la récupération de leur identité nationale : « Il faudrait que nos enfants sachent à quel point leurs ainés ont souffert, à quel prix ils héritent d’un nom, d’une dignité, du droit de s’appeler Algériens sans courber la tête comme le frêle roseau de la fable… »
Le dialogue s’instaure dès le paratexte entre le lecteur, l’auteur et la fiction puisque Hamid Grine lui donne à lire les différentes dimensions, certes contradictoires, qui constituent la personnalité d’Albert Camus, entre l’écrivain et l’homme dans la société coloniale. Les personnages débattent (entre pamphlet et polémique) longuement sur sa position vis-à-vis de la colonisation et l’indépendance de l’Algérie. Leurs discours manifestent des points de vue différents à travers des angles de vue également diversifiés. Même si l’auteur permet à ses personnages de se livrer à un débat polémique, contradictoire et houleux car considérant les multiples facettes sur l’identité de Camus, natif d’Alger, il tranche catégoriquement dès le départ à travers les propos d’un élève de Nabil, le héros de l’histoire, sur les origines de Camus, au moment d’un cours de Français sur ce dernier : « Après avoir ramené le silence dans la classe, je leur annonce que la première partie du cours sera consacrée à un écrivain d’origine algérienne qui a reçu le prix Nobel. Qui est-il ? Abkarino et un autre élève, Bouzid, lèvent les mains (…) Je demande à Bouzid de donner la sienne : - Kateb Yacine, Monsieur ! Je me tourne vers Abkarino : J’ai quelqu’un en tête mais ce n’est pas un Algérien …, dit-il timidement. Je le prie de poursuivre : - Albert Camus, répondit-il gêné » (pp. 85-86). Ce discours de l’élève sur l’appartenance identitaire de Camus semble être soutenu par celui de l’auteur que nous citons : « J’ai toujours aimé Camus pour sa sensibilité et sa philosophie de la vie : vivre l’instant au maximum en se battant même si l’issue du combat n’est pas certaine, même si la vie est absurde. Les pages de Noces à Tipasa sont parmi les plus belles écrites sur notre pays, sur sa terre, sa nature… à chaque fois que je lis Noces à Tipasa, j’ai envie de m’y précipiter. Et souvent je m’y précipite. Pas d’Algériens dans les œuvres de Camus ? Mais Camus était français. Et c’est normal qu’il voyait l’Algérie avec ses yeux de Français...
Entre 2010 et 2020, les films français ont réussi à se faire une place au milieu des blockbusters américains. Ce qui frappe, c’est le pluralisme et la diversité : qu’il s’agisse de premiers longs-métrages ou d’œuvres de réalisateurs déjà confirmés, ils peuvent être drôles ou sombres, exigeants ou légers, académiques ou déjantés. Leur point commun : une qualité et une créativité indiscutables. Voici la liste des 20 meilleurs films que l’on n’oubliera pas de si tôt.
Des hommes et des dieux (2010)
César du meilleur film en 2011, ce film dramatique raconte les interrogations politiques et mystiques des huit moines qui ont vécu dans un petit monastère niché dans les collines d’Algérie, pendant qu’un groupe islamiste semait la terreur alentour. Partir ou résister ? Telle est la question que se pose ce film profond invitant à la réflexion. Le réalisateur Xavier Beauvois s’est inspiré librement de la vie des Moines Cisterciens assassinés à Tibhirine (Algérie) en 1993.
Gainsbourg (vie héroïque) (2010)
Réalisé par l'auteur de bande-dessinées Joann Sfar, ce biopic sur le chanteur réunit un panel d’acteurs et d’actrices de premier rang comme Yolande Moreau, Laetitia Casta, Anna Mouglalis, Claude Chabrol, Philippe Katherine et Eric Elmosnino époustouflant dans le rôle du compositeur de la Javanaise. Un film qui décrit à merveille la vie pleine de poésie et de doutes de Gainsbourg.
Mammuth (2010)
Surprenant au premier regard, Mammuth reste tout de même un film poignant et sensible. On y retrouve un Gérard Depardieu juché sur une moto allemande mythique, la Münch Mammut 1972, parcourant les routes et les villes “à la recherche de sa vie antérieure”. Delépine et Kervern de la maison Groland dressent le portrait touchant de personnages qui n’ont plus les codes du monde contemporain et apparaissent comme les laissés pour comptes des grandes mutations.
Intouchables (2011)
Lors de sa sortie en 2011, Intouchable avait réussi à réunir plus de 20 millions de spectateurs en France. Le film d’Olivier Nakache et Eric Toledano qui met en scène la complicité entre un riche tétraplégique (François Cluzet) et son auxiliaire de vie, un jeune banlieusard (Omar Sy), est devenu l’une des références de la comédie française. Un succès planétaire qui a eu la chance (ou la malchance) d'avoir été adapté pour le cinéma américain en 2017.
The Artist (2011)
Même si les dialogues sont réduits à leur plus simple expression, Jean Dujardin et Bérénice Bejo crèvent l’écran sous la direction de Michel Hazanavicius. Amplement récompensé (105 récompenses pour 183 nominations), The Artist rend hommage aux classiques hollywoodiens des années 1920 tout en surfant sur des codes d’humour contemporain.
Polisse (2011)
Drôle et bouleversant, Polisse nous plonge dans le quotidien d’une Brigade de Protection des Mineurs. Sous l'œil de l’actrice et réalisatrice Maïwenn, on y découvre la dureté d’un métier d’engagement en permanence sous pression. Joeystarr révèle, sous l’uniforme, une facette touchante et sensible qu’on ne lui connaissait pas. Malgré ses 10 nominations à la cérémonie des Césars, le film ne repartira qu’avec deux trophées. Pour autant, il sera très bien accueilli, aussi bien par le public que par la critique.
L'Apollonide - Souvenirs de la maison close (2011)
Le réalisateur Bertrand Bonello filme non sans pudeur mais avec délicatesse le quotidien d'une maison close et de ses employées alors que le monde se prépare à basculer dans le vingtième siècle. Parmi les jeunes femmes, on retrouve une série d’actrices talentueuses comme Adèle Haenel, Hafsia Herzi, Céline Sallette ou encore Noémie Lvovsky. Le contraste est fort entre une esthétique impeccable et une violence qui affleure en permanence.
De rouille et d’os (2012)
Deux ans après le succès de son film Le Prophète, Jacques Audiard met en scène la rencontre entre deux accidentés de la vie écorchés vifs. D’un côté, Stéphanie, une dresseuse d'orques amputée des deux jambes et Ali, un jeune père perdu et bagarreur. Un film profond et touchant. Les prestations de Marion Cotillard et Matthias Schoenaerts sont remarquables. L’acteur a obtenu pour ce rôle le césar du meilleur espoir masculin 2013.
Les Garçons et Guillaume, à table ! (2013)
Incarnant son propre personnage et celui de sa mère, Guillaume Gallienne a conquis le public grâce à ce premier film drôle et sensible questionnant les relations mère-fils mais aussi celles de l’orientation sexuelle et du genre. Une subtile invitation à la tolérance et au respect du droit à la différence. En 2014, le film reçoit 4 Césars dont celui du meilleur film.
La vie d'Adèle: chapitre 1 et 2 (2014)
Remarqué tout d’abord par les polémiques sur les conditions de tournage qui ont émaillé le festival de Cannes lors de sa présentation en 2013, le film La Vie d'Adèle raconte la romance tumultueuse entre deux adolescentes, magistralement interprétées par Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux. En août 2016, la BBC a considéré que ce film avait sa place parmi les 100 plus grands films du 21e siècle.
Hippocrate (2014)
Sorti en 2014, Hippocrate met en scène les premier pas de Benjamin (Vincent Lacoste), jeune interne plein d'enthousiasme, à l’hôpital public. Mais il sera rapidement rattrapé par la dure réalité du monde hospitalier. Le réalisateur Thomas Lilti décrit avec justesse les problèmes constants auxquels doivent faire face médecins, infirmiers, aides-soignants et patients. Fort heureusement, les scènes qui nous font sourire sont nombreuses et aident à faire passer le message qui nous est envoyé sur l’hôpital public.
Mustang (2015)
C’est l’histoire de 5 sœurs vivant dans un petit village de Turquie qui sont confrontées à la pression familiale alors qu'elles ne rêvent que d’une chose: être libres. La réalisatrice Deniz Gamze Ergüven évoque avec justesse le sort de ces jeunes femmes écrasées par le patriarcat, mais animées d’une ferme volonté de faire bouger les lignes. Un film qui a rencontré un franc succès lors de sa sortie en 2015.
Grave (2017)
Choquant, dérangeant et sanglant, le premier long-métrage de la réalisatrice française Julia Ducournau n’a pas laissé les spectateurs et les critiques indifférents. Grave raconte l’évolution inquiétante de Julie, une étudiante en première année d'école de vétérinaire. Végétarienne au départ, elle se mue progressivement en une carnivore version carnassière. On vous prévient : vous n’allez pas sortir totalement indemne de cette expérience cinématographique.
120 battements Par Minute (2017)
Au début des années 90, Act Up Paris, une association luttant contre le SIDA, décide d'alerter la société en menant plusieurs actions coups de poing. Une histoire que le réalisateur Robin Campillo connaît bien puisqu’il a été lui-même militant d’ Act up à l’époque. Porté à l’écran par Adèle Haenel, Nahuel Pérez Biscayart et Arnaud Valois, 120 BPM s’est vu récompensé par le grand prix du Festival de Cannes en 2017.
Au Revoir Là-haut (2017)
Adapté du livre éponyme de Pierre Lemaitre, Au Revoir Là-haut raconte le parcours de deux rescapés de la Première Guerre mondiale qui décident de monter une arnaque aux monuments aux morts. Pour son sixième long métrage, Albert Dupontel oublie momentanément ses comédies absurdes (Bernie, 9 mois ferme) pour nous proposer un tour de magie qui réussit à concilier une esthétique féérique et la noirceur de la guerre.
Guy (2018)
Pour son premier long-métrage, Alex Lutz a décidé de réaliser un documentaire en trompe l’œil sur Guy, un chanteur de variété française ayant connu le succès entre les années 60 et 90. Il est suivi par un journaliste, persuadé par sa mère d’être son fils, qui décide d’en faire le portrait à l’occasion d’une tournée en province. Un film touchant ou Alex Lutz réussit à provoquer des émotions, à évoquer les craintes du temps qui passe. Le film baigne dans une douce nostalgie.
Jusqu'à la garde (2018)
Cela fait bien longtemps que l’on n'avait pas vu un aussi bon thriller français. Julien, un enfant en résidence alternée chez sa mère (Léa Drucker) et son père (Dénis Ménochet) , devient l’enjeu capital dans la relation pathologique qu’entretient un homme avec son ex qu’il considère comme lui appartenant. Chantage, pression, manipulation, la violence perverse du père prend toutes les formes tout au long du récit. Le réalisme des situations tient souvent du documentaire. Un coup de maître.
Le grand bain (2018)
L’histoire suit les aventures de plusieurs hommes dont la vie personnelle est morose et sans relief. Ils décident alors de s’inscrire au championnat du monde de natation synchronisée amateur. Ils seront entraînés par deux coachs (Virginie Efira et Leïla Bekhti) aux caractères bien trempés. Une comédie émouvante sur le thème des failles masculines autour de la quarantaine et de l’espoir.
Le Daim (2019)
Portant une veste en daim à franges, Georges (interprété par Jean Dujardin) a “un style de malade”. Ce quarantenaire paumé s’improvise cinéaste au milieu des montagnes, sous un ciel bas. Il fait la rencontre de Denise (Adèle Haenel), une serveuse qui rêve de devenir monteuse. Ils s'associent pour produire un film aux allures de snuff movie. Habitué à réaliser des films pour le moins absurdes, Quentin Dupieux parvient encore une fois à nous amuser.
Les misérables (2019)
C’est le film qui a marqué l’année 2019. Les Misérables décrit avec réalisme les tensions qui existent entre les policiers de la BAC et les jeunes de la cité des Bosquets à Montfermeil. Une œuvre portée par le réalisateur Ladj Ly qui connaît bien le sujet car il le met en images depuis des années avec son collectif Kourtrajmé.
Leur ligue et l'UMA pulvérisées par les derniers développements régionaux.
Les populations sont déjà dans le regret des revers d'hier que des renoncements d'aujourd'hui. Comment en serait-il autrement depuis la trahison des rois qui se sont accroupis devant l'entité sioniste?
Les normalisations en cascade de ces dernières semaines dont celle du Maroc, le dernier repenti, ont sonné le glas du panarabisme, un mythe entretenu pendant près de 70 ans. Les déclarations tonitruantes à la gloire de l'unité arabe suscitent aujourd'hui, sinon une glaçante indifférence, au mieux l'hilarité. Les populations sont déjà dans le regret des revers d'hier, que des renoncements d'aujourd'hui. Comment en serait-il autrement depuis la trahison des rois qui se sont accroupis devant l'entité sioniste? La Ligue des Etats arabes et l'UMA (Union du Maghreb arabe), deux regroupements régionaux qui ont suscité de larges espoirs économiques et politiques, constituent de parfaites victimes collatérales de cette normalisation avec Israël. L'effondrement des armées de la coalition arabe durant la guerre israélo-arabe (1967), a été un grand tournant politique. Il a signé l'échec de toute une génération qui avait parié sur le développement, l'unité arabe et le socialisme. Cette première fissure a été accentuée des décennies plus tard quand une coalition d'Etats arabes s'engagera, pour la première fois, aux côtés de puissances occidentales, les Américains en tête, dans une guerre dirigée contre un pays «frère», l'Irak, pour en libérer un autre, le Koweït? Incroyable avatar de l'Histoire. Le premier pays du Front du refus est attaqué par les siens! Le rapprochement entre Tel-Aviv et Khartoum est un symbole d'autant plus fort que c'est dans la capitale soudanaise que fut constitué, le 1er septembre 1967, un «Front du refus» de neuf pays appelant à poursuivre la lutte contre Israël pour récupérer les territoires perdus lors de la guerre des Six-Jours Devenue une coquille vide, la Ligue des Etats arabes ne servait alors plus à rien si ce n'est assouvir les visées des monarchies du Golfe qui la dirigent par les forces de leurs pétrodollars. L'UMA (Union du Maghreb arabe) a subi elle aussi les effets dévastateurs de la normalisation. Avec l'alignement du Maroc qui a invité Israël à nos frontières, l'UMA est à jeter aux oubliettes. Mohammed VI n'a fait que suivre les traces de son père, Hassan II, lequel avait plaidé pour l'association du «génie israélien et des capitaux arabes», après avoir livré, lors d'un sommet arabe à Rabat les préparatifs de guerre de l'Egypte et de la Syrie contre Israël en 1967. Dans ce royaume, la trahison a de profondes racines. Il va falloir maintenant réinventer d'autres mécanismes, d'autres regroupements et d'autres alliances pour combler le vide. Qu'on ne se trompe pas. Sur l'échiquier maghrébin, le roi Mohammed VI n'est pas la seule pièce qui fait le jeu. La donne stratégique est capitale dans la détermination des rapports de force dans cette région. La décision de Trump ne change effectivement rien au problème du Sahara occidental. En revanche, il aura un impact certain sur les forces en présence en Afrique du Nord. Un déséquilibre des forces qu'apporte la présence américano-israélienne au Maghreb poussera l'Algérie à se rapprocher davantage de la Russie et de la Chine qui sont d'ailleurs ses alliés traditionnels. Avec un tel rapprochement, l'Algérie gardera son rôle pivot en Afrique du Nord. La fracture que s'infligent ces deux «institutions» conforte l'opinion de tous ceux qui contestent jusqu'à l'existence d'une nation arabe et, partant, des sentiments unitaires, voire même fraternels, que l'on prête aux Arabes «de l'Atlantique au Golfe». De débâcle en débâcle, le nationalisme arabe réduit à sa plus simple expression n'effraie plus devant l'islamisme devenu le nouvel ennemi de l'Occident. Déboussolées, les sociétés se tournent vers la religion, et on assiste à l'émergence de mouvements islamistes d'autant plus puissants que les gouvernements en place, autoritaires, minés par la corruption et qui n'ont d'autre objectif que de se maintenir au pouvoir.
Le printemps était arabe mais il ne l’est plus. L’arabe de la rue l’a appris à ses dépens en s’immolant par le feu, il y a tout juste dix ans, jour pour jour.
Ce fut une révolution sans lendemain.
On a commencé par l’encenser, mais on a fini par casser cette flûte enchantée qui nous a laissé entrevoir des lendemains qui chantent ou ré-enchantent la vie des plus démunis… mais il n’en fut rien et il n’en sera rien. L’avenir restera bien confus et incertain. On parle de désenchantement et on rit au nez de celui qui ose parler de la révolution du Jasmin.
On a découvert enfin que « la démocratie » ne rime pour ainsi dire à rien… elle coûte plus qu’elle ne rapporte… elle sert la liberté mais sa liberté ne sert à rien… ça démange mais ça ne mange pas de pain.
La démocratie n’est pas si sûre, elle rassure mais ne rend pas les hommes moins immatures.
C’est ce que l’arabe de la rue semble avoir découvert à Tunis comme au Caire, au Caire comme à Tripoli que la démocratie n’est qu’une couverture pour couvrir les fossés qu’elle ne cesse d’ouvrir.
Dans le pot de confiture, qui est d’ailleurs hors de prix, l’arabe qui pouvait se le payer, y découvrait le goût amer de sa propre déconfiture.
C’est ce qui s’appelle : le pot pourri de la réalité : mi-figues mi-raisins.
Les arabes seraient ils incapables de démocratie ? Ou c’est la démocratie qui n’est pas si fiable que ça ?
C’est cette seconde hypothèse qui leur semble la plus probable et qui rend la démocratie quelque part peu souhaitable.
Que dit l’arabe vacciné contre le virus de l’occidentale vérité ?
Il dit que : Ce qui tue la démocratie, c’est la corruption. Or c’est la corruption qui maintient la démocratie en vie. Donc tout ce qu’elle nous promet n’est que de l’intox.
Un paradoxe avec un brin de génie qui pousse le réalisme politique jusqu’au cynisme moral :
Etant donné que le mal démocratique est partagé par le plus grand nombre, il est démocratiquement bon. Freedom ! freedom ! freedom !
Dans tout régime politique il y a des corrupteurs et des corrompus pour faire avancer le Bhim(l’âne tunisien) qui rappelle l’âne de Buridan qui meurt de faim parce qu’il n’arrive pas à choisir entre deux tas d’avoine identiques : Ou bien c’est le mal ou bien ce n’est pas le bien.
En démocratie, toute interaction est tirée par les cheveux. Toute transaction est un sac de nœuds.
Car la démocratie s’achète et se vend au plus offrant… ceux qui vous soutiendront le contraire, y sont, soit vendus, soit achetés… traîtres ou prêtres. Si vous voulez vraiment savoir dans quel sens souffle le vent, prenez les devants en vous disant que tout s’achète et tout se vend.
C’est ce qui explique sans aucun doute, que toutes les révolutions arabes qui voulaient laver plus blanc que blanc se sont retrouvées sur le banc des islamistes qui n’ouvraient leur bec que pour leur proposer un nettoyage à sec… de Sidi Bouzid jusqu’à la Mecque.
Dans les villes du sud comme Perpignan il y a encore une trace des divisions par l'histoire du passé colonial que Macron a décidé d'affronter
Anciens combattants en Algérie. PÈRE LOPEZ AFP
La stèle, dans le cimetière nord de Perpignan, montre un homme avec les mains liées derrière le dos alors qu'il s'effondre. «Aux combattants exécutés et décédés pour que l' Algérie française vive », lit-on sur une inscription.
Ci-dessous, les noms de quatre condamnés à mort et exécutés par la République française. Parmi eux Jean Bastien-Thiry , le militaire responsable de l'attaque frustrée contre le général De Gaulle, à Petit-Clamart, aux portes de Paris.
Le monument est connu à Perpignan, chef-lieu du département des Pyrénées-Orientales et de la Catalogne dite septentrionale ou française, comme «la stèle de l'OEA». L'OEA (acronyme français de l'Organisation de l'Armée Secrète) était un groupe terroriste opposé à l'indépendance de l'Algérie en 1962, et qui a attaqué à plusieurs reprises le général de Gaulle, le président qui a négocié la séparation.
L'existence de ce monument dans une ville française est révélatrice. La France n'est pas encore parvenue à un consensus complet sur la signification de l'un des traumatismes de son histoire contemporaine, la guerre d'Algérie entre 1954 et 1962. Même des questions qui, de loin, peuvent sembler aussi claires que le caractère répréhensible de l'OEA, sont ils discutent dans les villes de l'arc méditerranéen français, où la guerre et ses conséquences sont inscrites dans les mémoires de famille.
A Paris, la déclaration du président Emmanuel Macron , le 13 septembre, reconnaissant la responsabilité de l'Etat français dans la disparition et la mort à Alger, pendant la guerre, du mathématicien communiste Maurice Audin , sympathisant du mouvement indépendantiste, n'a guère suscité de polémique.
A Perpignan, reflet d'autres parties du sud-est français, certains le voient différemment. C'est une ville qui a accueilli en 1962 des milliers de pieds-noirs , les Européens rapatriés d'Algérie après l'indépendance. Elle est dirigée par Jean-Marc Pujol, maire né en Algérie française. «Il y a aujourd'hui 2 413 disparus dont personne ne se soucie. Le problème sous-jacent est que M. Audin était un complice des meurtriers », explique Pujol dans son bureau au bureau du maire. "Le président Macron aurait dû mettre la disparition de Maurice Audin et la disparition des 2413 sur le même avion."
Le député le plus connu de Perpignan et successeur éventuel du maire, Louis Aliot , est le fils d'un ancien combattant de la guerre et d'un pied-noir d'origine valencienne. Il appartient au parti qui s'identifie généralement aux rapatriés: l'ancien Front national, aujourd'hui le Regroupement national. Et elle est la compagne de la chef du parti, Marine Le Pen, fille d'un ancien combattant en Algérie, l'ancien dirigeant d'extrême droite Jean-Marie Le Pen.
Aliot est né à Toulouse (France) en 1969, mais a grandi immergé dans la culture du pied-noir . Dans son bureau adjoint à Perpignan, il se souvient que dans le salon de sa maison à Ax-les-Thermes, ville à mi-chemin entre Toulouse et Perpignan, il y avait une grande affiche avec une photo d'Alger.
Pour Aliot, le passage au Front national était logique. «Jean-Marie Le Pen, pour les pieds-noirs , est une personnalité qui compte. C'est le député français qui a démissionné à l'Assemblée nationale pour rejoindre la Légion étrangère pour aller combattre à leurs côtés en Algérie », explique-t-il. De nombreux pieds-noirs se sont sentis trahis par de Gaulle et ont refusé de voter pour la droite néo-gaulliste, soutenant le succès électoral du Front national.
Concernant les hommages aux membres de l'OEA, il dit: «Je ne peux pas juger, je n'ai pas vécu ces événements. Mais la population s'est sentie abandonnée, par l'Etat français, par De Gaulle, etc. Et ils ont rejoint le groupe qui a défendu physiquement les pieds-noirs là - bas, et c'est ce qu'on a appelé l'OEA. " Le député du Regroupement national ajoute qu'à Perpignan ce n'est pas seulement son parti qui défend le monument. "Le sillage de l'OEA a été installé par un maire centriste, pas nous."
Aliot se réfère à l'ancien maire Jean-Paul Alduy, fils d'un autre maire, Paul Alduy, qui a cultivé l'électorat pied-noir , comme l'expliquent les politologues Jérôme Fourquet, Nicolas Lebourg et Sylvain Manternach dans le rapport Perpignan, une ville avant le Front national ? , 2014. Alduy a construit le quartier du Moulin-à-Vent pour les rapatriés pieds-noirs . Ses successeurs ont inauguré le Centre de documentation des Français d'Algérie et le mur où sont inscrits les noms des pieds-noirs disparus. Le mur rappelle, dans d'autres dimensions, le mémorial du Vietnam à Washington DC
Né 15 ans après la fin de la guerre et de l'indépendance, Macron a décidé d'affronter le tabou, comme Jacques Chirac, dans les années 1990, affrontait celui de la collaboration avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. L'historien Benjamin Stora, qui est né et a grandi en Algérie et a conseillé le président, explique dans son livre La guerre d'Algérie a expliqué à tout le monde qu '"il y a de multiples souvenirs blessés qui entrent en conflit".
À la fin de la guerre, près d'un million de pieds-noirs arrivent en France, se sentant parfois reçus avec suspicion. À eux, il faut ajouter plus d'un million d'ex-combattants , et environ un million - les chiffres sont imprécis - d'Algériens ou de Franco-Algériens, en plus des 60000 harkis , Algériens qui ont coopéré avec les forces françaises pendant la guerre, se sont réfugiés en France. Le traumatisme de l'Algérie a été utilisé pour expliquer des phénomènes aussi disparates que la force de l'extrême droite, la marginalisation et la tentation djihadiste dans les banlieues ou les quartiers périphériques.
«Il faut concilier les souvenirs fracturés», avait promis le président en 2017 dans un entretien au Figaro , avant d'arriver au pouvoir. "La France est aujourd'hui bloquée par les tristes passions de son histoire". Avec la reconnaissance du meurtre d'Audin, ou l'hommage prévu aux Harkis en décembre, la tentative de déblocage a commencé.
Rien, il n’y a rien qui puisse absolument satisfaire définitivement notre désir. Rien qui puisse, hormis le délire, vraiment l’abolir. Rien de banal n’est en mesure d’arrêter cette machine infernale : le désir de désirer. Toutes les fêtes s’y prêtent. Nous y perdons tous la tête, à vouloir faire l’ange, nous faisons la bête qui n’est toujours pas consciente qu’à chaque nouvelle année, elle célèbre sa défaite. Feliz Navidad, pour Noël en Espagne, Feliz año au bagne où l’on joue à qui perd, gagne. Pas la peine d’y penser, il suffit de dépenser, de se dépenser sans compter en cherchant la perle rare pour régaler sa majesté l’ego qui désire faire plaisir à son alter ego. Aux enfants que nous fûmes et aux parents qui nous enfument : Cadeau ! Pour ne plus les avoir à dos ou sur le dos. Et plus on creuse et plus on est saisi par cette fièvre acheteuse qui s’empare de toutes les brebis galeuses, des plus généreuses aux plus avaricieuses sous le masque d’une tradition vaseuse.
Je suis assise au pied du sapin, avec le même train-train dans la tête : qu’est-ce que je vais devoir ou pouvoir offrir à mes têtes bouclées pour qu’elles fêtent Noël ? Je crois avoir ma petite idée : je ne vais rien leur acheter cette année. Mais je vais me racheter en les persuadant que tout cadeau est un peu empoisonné, où on leur fait croire que l’inessentiel est aussi essentiel. Qu’ils ont toujours été bernés par un système d’objets capitaliste qui ne tombe pas du ciel mais qui fait appel à leur stupidité naturelle pour creuser dans leur cerveau un tunnel. On n’attendra pas Godot… non ! Ni ses objets transformés en cadeaux… mais on réformera notre esprit pour former une idée… une nouvelle idée… mais quelle idée ? L’idée selon laquelle Noël n’est pas un cadeau mais un fardeau. Celui qui est porté ou apporté par ceux qui font les moutons avec un couteau sous la gorge… en faisant : bê bê bê bê !!!!
La fille de Mouammar Kadhafi a posté un témoignage émouvant dans le sillage des derniers développements qui ont eu lieu dans la région du Maghreb, notamment l’annonce de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Aïcha Kadhafi, réfugiée au sultanat d’Oman, qu’elle affirme considérer comme son «second pays», a raconté les derniers instants qui ont précédé la fuite de la famille de l’ancien dirigeant de la Jamahiriya vers l’Algérie et la décision de ce dernier de mourir en martyr sur la terre de ses ancêtres.
«Quand l’Otan a bombardé m on pays et détruit Bab Al-Azizia (résidence de Kadhafi, ndlr), nous avons fui vers Syrte car c’est la ville de naissance de mon père, mais les traîtres ont couru à nos trousses en grand nombre, ce qui nous a poussés à nous diriger vers Beni Walid qui a opposé une farouche résistance à nos poursuivants», raconte Aïcha Kadhafi qui ajoute que les notables de cette ville leur avaient fait la promesse de se battre jusqu’au bout. Mais Kadhafi leur a répondu en ces termes : «Nous avons perdu la Libye en tant que terre, nous ne devons pas la perdre en tant que peuple !» «Sarkozy était prêt à massacrer tous les Libyens pour l’or et le pétrole, aidé par les régimes émirati, qatari et bahreïni», a encore écrit Aïcha Kadhafi, selon laquelle la famille s’est, par la suite, dirigée vers l’extrême-sud, à Ghadamès.
«Nous nous sommes cachés dans une grotte en plein désert pendant une semaine, mais nous étions traqués et nos mouvements étaient détectés par satellite, si bien que nous avons fini par être repérés», affirme la fille du dirigeant libyen assassiné en 2011. «Mon père pria deux rak’a à même le sable puis nous réunit pour nous demander notre avis sur le moyen de nous sortir de cette situation. Mon frère Seïf El-Islam voulait demander le refuge politique en Grande-Bretagne pour y avoir étudié durant dix ans et parce qu’il avait la nationalité britannique. Mon frère aîné était de son avis, tandis que ma mère Safia voulait que nous nous réfugiions en Arabie Saoudite, en Turquie ou en Jordanie, mais mon père refusa en lui répondant sèchement qu’il était hors de question que nous nous jetions dans les bras de nos ennemis», se rappelle-t-elle.
Elle poursuit : «Nous avons dit à notre père que le dernier mot lui revenait et que nous le suivrions là où il déciderait d’aller. Après un long soupir : partez en Algérie, en cinquante ans, les Algériens ne nous ont jamais fait de mal !En Algérie, vous vivrez libres, l’Algérie ne vous livrera pas à l’Otan, et l’Otan n’osera pas violer le territoire algérien pour vous y récupérer, j’en suis convaincu ! L’Algérie ne vous livrera pas non plus au Tribunal pénal international ni à aucun Etat ni institution qui vous réclamerait ! L’Algérie ne vous abandonnera jamais !» «Mon frère Khamis l’a interrompu pour lui demander pourquoi il ne parlait que de nous, en lui demandant s’il n’allait pas nous accompagner. Mon père a alors répondu : Je suis le compagnon de Che Guevara, je suis le compagnon de Tito, j’ai côtoyé tous les héros, les libres et les révolutionnaires, il n’est pas concevable que je me rende, que je fuis ou que je meure sur une terre autre que celle d’Omar El-Mokhtar ! Je suis un soldat révolutionnaire qui porte le Coran dans son cœur !» se remémore sa fille qui a donné naissance à une fille à Djanet, dans l’extrême-sud algérien.
«J’ai décidé de rendre public ce témoignage sur mon père aujourd’hui spécialement car je ne peux oublier ce que ce pays a fait pour mon père et pour ma famille, au moment où je constate un acharnement des monarques du Golfe, d’Israël, des Etats-Unis et de la France contre l’Algérie», a conclu Aïcha Kadhafi à partir de son exil omanais.
A l’instar de nombreuses autres jeunes filles de sa génération, la jeune Louisa Attouche a choisi le métier d’infirmière.
Outre l’aide qu’elle apporta avec beaucoup de bienveillance à ses concitoyens, elle joua également un grand rôle dans les maquis de l’ALN.
Retour sur une vie d’engagements
Originaire du village de Tibane, dans la daïra de Sidi-Aïch, dans la wilaya de Bejaïa, Fatima Louise Attouche naît le 20 février 1935 à Paris d’un père algérien et d’une mère française. C’est à Sidi Aïch qu’elle grandit et effectue sa scolarité, avant de partir pour Sétif où elle choisit de poursuivre des études d’infirmière. Assidue et appliquée, elle décroche son diplôme en 1953, tout comme son amie, la chahida Malika Gaïd avec laquelle elle nouera une profonde amitié.
En 1956, la jeune infirmière ainsi qu’une autre fille native du même village, en l’occurrence Drifa Attif seront contactées par des membres de l’ALN leur proposant de monter au maquis. Louisa et Drifa acceptent sans hésitation, convaincues qu’elles ont un rôle à jouer dans cette guerre contre l’occupant colonial. Louisa, malgré ses racines françaises du côté maternel, rejette totalement la présence française en Algérie. C’est dans la banlieue de Bejaïa que la jeune femme va entamer son parcours engagé, toute fière de prendre part à l’écriture de cette importante page d’Histoire de son pays, l’Algérie. Si ses parents ignorent tout, au départ, de sa décision, elle leur fera parvenir la nouvelle avec son jeune frère qui l’accompagnait toujours dans ses déplacements. Ne voulant pas avouer qu’elle était montée au maquis de son plein gré, elle demande à son frère de mentir en disant que les moudjahidine l’avaient enlevée. Mais quelques jours plus tard, elle écrit à son père une lettre pour lui expliquer qu’elle avait choisi de s’engager dans la révolution et que cette décision était mûrement réfléchie, voulue et assumée. Toutefois, cette missive sera interceptée par les soldats français qui convoquent alors le père de Louisa pour lui faire subir un interrogatoire dans l’espoir d’en savoir un peu plus sur l’endroit où se trouvait la jeune fille ainsi que le reste des moudjahidine qui l’avaient contactée. Le père refuse de dire quoi que soit, préférant subir les longues séances de torture plutôt que de dénoncer sa fille et trahir la cause algérienne. Il sera alors assassiné ainsi que 74 autres villageois, tous noyés dans un puits.
Ce crime abject et lâche contre de pauvres citoyens ne fera que renforcer la conviction de la jeune moudjahida pour continuer son combat contre les assassins de son père, mort en martyr.
Le 20 août 1956, elle fera partie des rares privilégiés qui auront la chance de rencontrer, lors du congrès de la Soummam, quelques icônes de la Révolution de novembre, comme Amar Ouamrane, le colonel Amirouche, Si M’hamed Bougara, Krim Belkacem et d’autres encore.
Durant ses années au maquis, elle fera d’heureuses rencontres, comme celle d’un médecin, un certain Mazzei Hamid, lui aussi engagé au front. Le couple décide de s’unir pour le meilleur et pour le pire, ils auront un garçon ensemble avant de divorcer, quelques années plus tard.
En 1957, le colonel Amirouche, chef de la wilaya III historique décide d’envoyer en formation en Tunisie les équipes médicales du maquis. Outre Louisa Attouche, les Dr Mustapha Laliam et Nefissa Hamoud – parmi les premiers médecins à avoir rejoint la révolution- font également partie du voyage. Malheureusement, le convoi en question n’arrivera pas à destination puisque sur son trajet vers la frontière Est du pays, il sera intercepté par les forces de l’armée coloniale, au niveau de Bordj Bou Arreridj. Plusieurs arrestations seront opérées. Louisa Attouche sera conduite à Sidi Aïch où les soldats de l’armée française tentent de l’obliger à identifier les moudjahidine de la région. La jeune fille fera preuve de ruse, jurant ne connaître personne et arguant qu’en tant qu’infirmière, elle avait été enlevée mais, qu’au fond, elle n’avait aucun lien avec la révolution algérienne. La jeune moudjahida sera alors soumise à de longues séances d’interrogatoire pour la faire parler, elle sera même interrogée par des journalistes dépêchés à partir d’Alger qui tenteront de lui faire cracher la vérité en lui posant toutes sortes de question piège. Malheureusement pour lui, ils ne parviendront pas à lui soutirer un mot. Déférée au parquet, elle sera jugée et condamnée à 6 mois de prison ferme et transférée à la prison de Sétif.
Après avoir purgé sa peine, dans des conditions difficiles à l’instar des autres condamnés algériens ou étrangers, sympathisants de la cause algérienne, Louisa Attouche est libérée en 1958. Dès sa sortie de prison, elle se rend compte qu’elle est attendue par une Jeep qui la conduit à Saint-Arnaud (aujourd’hui El-Eulma). Là, elle prendra son poste d’infirmière mais sous l’œil vigilent et suspicieux des services de sécurité français.
Bien qu’elle se sait étroitement surveillée et que le moindre fait ou geste peut la renvoyer à la case prison, la jeune femme accomplit son travail avec beaucoup d’abnégation, n’hésitant à enfourcher sa bicyclette pour sillonner les douars et les dechras environnants pour soigner ou aider ses concitoyens. Elle était d’ailleurs surnommé « Louisa l’fermila moullete l’bisclette ».
Un jour, elle est recontactée par les moudjahidine qui lui demandent de leur fournir des médicaments. Avec l’aide du moudjahid Laifa, elle va faire parvenir au maquis des lots considérables de médicaments. Durant ces opérations de détournement de médicaments de la structure de santé où elle travaillait, la jeune femme va rencontrer le Dr Liamine Debaghine dont elle ignorait tout, au début, de son engagement révolutionnaire.
Certains l’accuseront de couvrir le détournement des médicaments, heureusement pour elle, le moudjahid Abdelhamid Lakhehal intercèdera en sa faveur pour rétablir la vérité et expliquer qu’elle travaillait pour la révolution.
Discrète mais non moins efficace dans son engagement en tant que moudjahida, Louisa jouira de la sympathie et de la bienveillance de ses compagnons de lutte qui n’hésitent pas à la mettre en garde contre les dangers qui peuvent attenter à sa vie. Ainsi, un jour, elle réchappera à une mort certaine, après avoir prévenue de ne pas rester chez-elle car un attentat visait le bar mitoyen à son domicile, juste en face de l’église (actuelle mosquée Emir Abdelkader).
Très active et professionnelle, elle intègre l’hôpital d’El Eulma à son inauguration en 1960, devenant ainsi la première infirmière à y prendre ses fonctions et y demeurera jusqu’en 1965, année durant laquelle elle arrête de travailler pour se lancer dans une carrière humanitaire. Toujours sur sa bicyclette, elle sillonne les rues de sa ville ainsi que les routes escarpées des dechras environnantes, aidant les démunies avec bonté, abnégation mais surtout profond respect. Elle sera très appréciée de la population.
En 1976, elle réintègre l’hôpital d’El Eulma qu’elle quittera définitivement en 1991 pour prendre sa retraite.
Lorsqu’on l’invitait à évoquer son parcours révolutionnaire, Louisa Attouche répondait que son engagement était un devoir envers son pays, un pays pour lequel sont morts en martyrs son père et son frère. Quant à sa mère, elle en a perdu la tête suite à la perte cruelle de son époux et de son enfant.
Quelques mots rassurants après des mois de silence. Le président algérien Abelmadjid Tebboune est apparu, dimanche 13 décembre, à la télévision publique pour la première fois depuis près de deux mois, et 6 semaines après son hospitalisation en Allemagne pour être soigné du Covid-19.
"Je suis en convalescence. Cela va prendre encore deux ou trois semaines pour que je reprenne mes forces physiques", a déclaré le président âgé de 75 ans, visiblement amaigri, dans un "discours au peuple" prononcé au lendemain du 1er anniversaire de sa victoire électorale.
"Le président algérien a confirmé qu'il était en train de se rétablir après sa contamination au Covid-19"
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Alors que son absence prolongée avait alimenté rumeurs et désinformation, le chef de l'État a promis d'être de retour parmi les Algériens "dans les plus brefs délais", dans ce discours sur son compte Twitter relayé par la télévision publique.
La dernière apparition publique de Abelmadjid Tebboune remontait au 15 octobre lorsqu'il avait rencontré le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Plusieurs fois, les autorités algériennes ont annoncé le retour "prochain" du président au pays depuis son hospitalisation en Allemagne.
Incarnation d'un pays dans l'impasse
Dès le 24 octobre, le président, grand fumeur, s'était mis volontairement à l'isolement après avoir été en contact avec des responsables contaminés par la maladie du Covid-19. Il a ensuite été admis le 28 octobre dans "l'un des plus grands établissements spécialisés" d'Allemagne" après avoir contracté le virus.
Arrivé au pouvoir le 12 décembre 2019 avec des velléités réformatrices, Abelmadjid Tebboune incarne aujourd'hui un pays dans l'impasse et des institutions bloquées. Comme un retour vers le passé, après les espoirs du mouvement de contestation ("Hirak").
L'absence du chef de l'État a replongé l'Algérie dans les affres humiliantes de la fin du règne de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika. Frappé par un AVC en 2013, ce dernier avait continué, impotent et aphasique, à assumer la charge présidentielle avant d'être chassé du pouvoir en avril 2019 par le Hirak.
L'incertitude politique avait poussé certaines voix à réclamer l'application de l'article 102 de la Constitution, relatif à la vacance du pouvoir, afin d'éviter une crise institutionnelle. En cas de maladie ou de démission du président, il revient au Conseil constitutionnel de constater l'état d'empêchement du chef de l'État.
C'est le président par intérim du Sénat, en l'occurrence Salah Goudjil, un ancien combattant de la guerre d'indépendance âgé de 89 ans, qui assure l'intérim pendant une période maximale de 90 jours, en attendant l'élection d'un nouveau président. Pilier du régime, l'armée reste elle la grande muette.
Un manque de légitimité
Officiellement, Abelmadjid Tebboune tient toujours les rênes de l'État. Mais ce dernier n'a pu exercer aucune de ses prérogatives depuis près de deux mois : il n'a pas promulgué la nouvelle Constitution - projet phare de son programme électoral -, ni signé la loi de Finances 2021.
Élu lors d'un scrutin largement boudé par la population et de ce fait souffrant d'un manque de légitimité, il avait d'abord tendu la main au "Hirak béni", mouvement antirégime suspendu en raison de l'épidémie Covid-19. Il avait aussi promis de bâtir une économie "forte et diversifiée", à même de réduire l'hyperdépendance de l'Algérie aux hydrocarbures.
Un an après la présidentielle, force est de constater que des militants du Hirak, des opposants politiques, des journalistes et des blogueurs proches de la contestation sont toujours la cible de poursuites judiciaires, quand ils ne sont pas emprisonnés.
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