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France Télévisions a annoncé développer une série adaptée de "La Peste" d'Albert Camus. Le roman de 1947, remis au goût du jour par la pandémie, sera pour la première fois adapté en images dans une production française.
Rédigé le 30/11/2020 à 20:24 dans Camus | Lien permanent | Commentaires (0)
On en a marre de ne voir la réalité qu’à travers le reflet d’un miroir.
On en a marre de ne plus avoir un seul rêve à faire valoir.
On en a marre de plus savoir donner un sens à notre histoire.
On en a marre… on en a marre… on en a marre…
- On en a marre de rendre à César ce qui n’est pas à César.
On en a marre de prendre au sérieux les jeux de hasard.
On en a marre de n’avoir aucune imagination et trop de mémoire.
On en a marre… on en a marre… on en a marre…
On en a marre de ceux qui n’osent plus parler de grand soir.
On en a marre de ceux qui ne savent plus ce que c’est que croire.
On en a marre de ceux qui réclament des droits sans devoirs.
On en a marre… on en a marre… on en a marre…
- On en a marre de faire de la peine à ceux qui ont eu la joie de nous concevoir.
On en a marre de voir nos demandes soldées par une fin de non-recevoir.
On en a marre de nous apercevoir que nos attentes ont toujours un train de retard.
On en a marre… on en a marre… on en a marre…
- On en a marre des boites à bac, des boites à fric, des boites noires.
On en a marre des fêtards, des zonards, des bâtards.
On en a marre de prêter l’oreille aux bruits de couloirs.
On en a marre… on en a marre… on en a marre…
- On en a marre de votre civilisation, de votre culture, de votre art.
On en a marre de votre devise républicaine et ses avatars.
On en a marre de votre système d’objets dérisoires.
On en a marre… on en a marre… on en a marre…
- On en a marre des confinements et des reconfinements de nos déboires.
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Rédigé le 30/11/2020 à 09:27 dans Covid-19 | Lien permanent | Commentaires (0)
Cité prestigieuse Tipasa semble dormir d'un sommeil paisible peuplé de légendes et de rêves antiques.
https://www.tipasa-de-mauretanie.com/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tipasa_de_Maur%C3%A9tanie
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Rédigé le 30/11/2020 à 07:25 dans Tourisme, Wilaya de Tipaza | Lien permanent | Commentaires (0)
Des documentaires de terrain pour découvrir les problématiques qui agitent la France et le monde d'aujourd'hui. Privilégiant l'enquête et le reportage, les documentaires de Public Sénat partent à la rencontre des acteurs qui se trouvent au coeur des grandes problématiques de nos sociétés en France et à l'étranger.
Rédigé le 29/11/2020 à 23:58 dans Violences policières | Lien permanent | Commentaires (0)
Dans les régimes totalitaires, la police fait ce qu’elle veut. Dans les régimes totalitaires, la force publique entre chez les particuliers sans mandat, truque les procès-verbaux, tabasse comme bon lui semble le citoyen lambda, l’innocent comme le suspect. Dans les régimes totalitaires, les flics inventent des délits imaginaires, jettent en prison les opposants mais aussi les passants en fonction de leur humeur du moment. Un café mal digéré ? Hop, une rafle ! Une épouse infidèle ? Vlan, une perquisition chez le vulgum pecus. Histoire de se détendre. De rappeler qui est le maître. Dans les régimes totalitaires, qu’il soit nazi, stalinien, junte militaire, caudillisme sournois, le citoyen est un pion, une petite marchandise sans importance qu’on peut mettre au cachot à volonté, sans la moindre protection juridique. Dans les régimes totalitaires, on envoie au goulag pour un mauvais regard.
Dans les régimes totalitaires… Bien sûr, la France est loin d’être dans cette situation tragique. Et pourtant, il y a comme un sale parfum dans l’air de notre beau pays. Je fus un de ceux qui défendait âprement notre police républicaine contre toutes les manipulations, les propagandes tentant de l’éloigner de sa fonction originelle, celle de protéger les plus faibles d’entre nous contre la violence, l’arbitraire, la loi du plus fort, contre les caïdats dans les zones en difficultés.
L’agression inouïe de Michel Zecler par un petit gang de « barbares » en uniforme a eu effet de blast qui n’est pas près de s’éteindre. Que nous dit cette séquence qu’on peut considérer comme historique ? Que les valeurs de la République ne sont pas inscrites pour l’éternité. Qu’à tout moment, des forces fascisantes peuvent profiter de la crise que nous traversons, celle de la pandémie, mais aussi politique et sociale, pour ressurgir et réveiller les fantômes qu’on croyait endormis. Les risques d’un déchainement des forces obscures, que nous avons connu sous l’Occupation, ou durant la guerre d’Algérie, ne sont plus de l’ordre de l’impossible. C’est ce que nous révèle l’affaire Zecler.
Elle n’est pas anecdotique. Elle est un électrochoc, un signal d’alarme, en premier lieu pour le pouvoir en place qui ne doit plus jouer au plus malin avec notre sécurité. Il a une responsabilité politique évidente dans ce climat délétère, dans lequel des flics racistes se croient revenus aux temps anciens. Il doit donc agir en urgence, tenter de retrouver une confiance perdue avec les Français. En créant une structure totalement indépendante chargée de contrôler l’activité de nos forces de l’ordre.
Faut-il révoquer le préfet de police de Paris, dont la tendance à jouer les cow-boys est attestée à chaque manifestation publique ? Faut-il sanctionner une part de la hiérarchie policière, prise au piège de l’obsession sécuritaire, qui a sans doute lâché la bride sur les pratiques pas toujours « appropriées » de sa base ? Faut-il défendre cette commission de débat autour du si lourdaud article 24 du projet de loi, lancée comme une bouteille à la mer par un Premier ministre aux abois ?
La réponse est évidente : il faut arrêter de tourner autour du pot. Lancer un signal clair et net, se débarrasser au plus vite de tout un pan de la loi « sécurité globale », pour que nos gardiens de la paix républicaine soient les premiers remparts contre les dérives totalitaires qui pourraient naitre sur notre territoire. Dans les régimes totalitaires, les manifestations sont interdites. Dans les régimes totalitaires, les chars sont envoyés face à des hommes et des femmes désarmées, des citoyens aux mains nues. Comme celles de Michel Zecler qui se rendait juste à son travail. Dans les régimes totalitaires, il serait sans doute dans un camp de rééducation. Dans les régimes totalitaires, il n’y a pas de caméras pour le peuple…
Alors, pour que jamais nous ne vivions dans ces systèmes oppressifs, armez-vous d’images. Top, filmez !
Par Serge Raffy
https://www.nouvelobs.com/edito/20201128.OBS36720/respecter-sa-police-oui-encore-faut-il-qu-elle-soit-respectable.html
Rédigé le 29/11/2020 à 20:15 dans Société, Violences policières | Lien permanent | Commentaires (0)
On reproche beaucoup au mouvement antiraciste qui a repris de la vigueur après la mort de George Floyd de plaquer à la réalité québécoise des concepts et une histoire importés des États-Unis.
PHOTO ARCHIVES LA TRIBUNE
Jean-Pierre Le Glaunec, professeur d’histoire à l’Université de Sherbrooke
Dans Une arme blanche, Jean-Pierre Le Glaunec, professeur à l’Université de Sherbrooke, déboulonne de façon brillante le discours néoconservateur de toute une constellation de chroniqueurs qui, tant au Québec qu’en France, ont « exploité la mort de George Floyd » pour réécrire l’histoire à leur façon et s’en prendre à leurs cibles habituelles : le politiquement correct, les gauchistes, les « racialistes », les « racistes anti-Blancs », les multiculturalistes…
Le point de départ de la réflexion de l’historien est une série de six chroniques de Christian Rioux, dans Le Devoir, publiées après la mort de George Floyd. La première s’intitulait « Tous Américains ? ». Mais l’essai est, plus largement, une réponse rigoureusement documentée à un discours, dominant dans l’espace public, de chroniqueurs comme Mathieu Bock-Côté ou Alain Finkielkraut, qui, tout en demeurant sourds à la révolte provoquée par la mort de Floyd, ont transformé les faits historiques en « armes de guerre culturelle, afin de servir leurs convictions politiques ».
Au Québec comme en France, ces chroniqueurs ont beau se poser en victimes muselées du politiquement correct, ils ne manquent pas de tribunes, écrit l’essayiste. « Ils aiment se dire censurés, mais sont invités sur les plateaux de télévision et dans les studios de radio à heure de grande écoute. Ils se lisent entre eux, se citent, se répètent. Ils ont instrumentalisé la mort de George Floyd pour mieux transmettre leur idéologie et pour mener la guerre qui est la leur. »
Ils ont évidemment droit à leur opinion, là n’est pas la question. Mais ils n’ont pas droit à leur propre vérité historique, souligne Jean-Pierre Le Glaunec. « La vérité devrait être un idéal vers lequel on devrait tous tendre en tant que chercheurs, en tant que journalistes, en tant que société. Mais là, de toute évidence, la vérité n’est même plus un enjeu dont veulent débattre ces chroniqueurs. »
L’auteur ne se pose pas lui-même en grand détenteur de la vérité ou de la vertu. Il n’est absolument pas question pour lui de dire que le Québec est une société raciste. Il en appelle d’abord et avant tout au doute et à la critique, piliers du métier d’historien. Il en appelle aussi à l’introspection.
Il commence son livre avec une confession déroutante : celle d’avoir été un « raciste ordinaire » avant de se passionner pour l’histoire des Amériques noires et des résistances à l’esclavage. Né en France dans un milieu très blanc et conservateur, il avoue que, s’il avait eu le droit de vote à l’adolescence, il aurait volontiers voté pour le Front national. Au slogan « Touche pas à mon pote » de SOS Racisme, il préférait nettement celui du FN : « La France, aimez-la ou quittez-la ! »
Sa vision du monde a changé lorsqu’il a découvert, à 17 ans, l’histoire de la guerre d’Algérie et des décolonisations. Alors qu’il avait baigné jusque-là dans une certaine nostalgie d’un monde colonial dont on vantait les effets positifs, il a découvert, bouleversé, la violence qui en est la règle. « Le colonialisme, a priori, ce n’est rien d’autre que ça : la construction de l’altérité, l’infériorisation de l’altérité. »
Il a aussi compris qu’il existait en histoire « des faits vrais et vérifiables et des mensonges habilement maquillés en faits que la critique historienne permettait de mettre au jour ».
***
J’en reviens à cette critique très répandue selon laquelle les combats antiracistes au Québec, dans la foulée du mouvement Black Lives Matter, seraient essentiellement des combats « importés » des États-Unis, signes d’une dangereuse américanisation des esprits.
Le Québec n’est pas les États-Unis, ça va de soi. L’histoire de la ségrégation raciale à Montréal n’est pas celle d’un comté du Mississippi. « C’est tout à fait indéniable », me dit l’historien.
Ceci dit, cet argument, souvent invoqué par des néoconservateurs pour discréditer la parole antiraciste, est d’abord et avant tout une posture idéologique, souligne-t-il.
« Ce n’est pas un argument d’histoire, mais plutôt un argument qui utilise l’histoire. »
Car même s’il y a des différences historiques indéniables de part et d’autre de la frontière américaine, cela ne fait pas du pouvoir blanc ou de l’esclavage une note de bas de page dans l’histoire du Québec. « Que l’on soit un historien de gauche ou de droite, c’est évident qu’il y a, dans les lois et les pratiques, des formes de racialisation du pouvoir. Et l’esclavage en Nouvelle-France existe de manière indiscutable. »
Le fait que les esclaves ont été minoritaires sur le plan démographique n’efface pas d’un coup de baguette magique les cicatrices de l’esclavagisme au Québec ou au Canada. « L’esclavage, ce n’est pas une question de nombre. C’est une forme de violence. Ce n’est rien d’autre que ça, selon moi. »
La mort de George Floyd, asphyxié sous le genou d’un policier à Minneapolis, s’inscrit dans une « très longue histoire de destruction des corps noirs ». Mais pour bon nombre de chroniqueurs, la vie étouffée de cet Afro-Américain n’était qu’un prétexte pour dénoncer l’imaginaire « américanisé » ou les slogans en anglais de manifestants qui ont scandé « Black lives matter » à Montréal.
« C’est trop facile sur le plan intellectuel de critiquer ces manifestations sans entendre ce qu’il y a de pertinent dans ces hommes, ces femmes, ces jeunes, qui veulent que leur corps noir soit un corps respecté, désirable, beau et vivant. Des gens qui demandent : comment est-ce que l’on fait pour être vivant avec un corps qui est historiquement détruit ? »
Au lieu d’entendre les voix antiracistes, au lieu de prendre au sérieux la longue histoire de violence et de destruction des corps noirs, les néoconservateurs les accusent d’être des « racialistes ». Un terme qui n’est pas neutre sur le plan politique, rappelle Jean-Pierre Le Glaunec.
« Il y a une très longue histoire à droite et à l’extrême droite d’utilisation de ce terme pour délégitimer la parole d’hommes et femmes qui veulent que l’on déconstruise les différences et les violences de race. »
On utilise l’expression « racialiste » pour se moquer des combats antiracistes. « Je dirais que c’est une insulte qui ressemble à une catégorie d’analyse. Mais c’est tout sauf une catégorie d’analyse. »
Une autre expression chère à la droite et à l’extrême droite qui a ressurgi après la mort de Floyd est la « haine de soi ». Ce serait, à en croire certains, une grave maladie en Occident entraînée par un antiracisme qui serait devenu un « totalitarisme ».
Quel rapport entre la « haine de soi » et les demandes légitimes de minorités opprimées ou des manifestations pacifiques en l’honneur de Floyd ?
Difficile à dire, note Jean-Pierre Le Glaunec à la fin de son essai. En revanche, une chose lui semble très claire. « L’expression masque à peine le fait que la haine qui pose problème aujourd’hui est la haine de l’autre, celle qui a mené à la mort de Floyd au bout de huit minutes et quarante-six secondes d’asphyxie. »
Cette haine qui, aux yeux de trop de gens, semble moins préoccupante que ceux qui la combattent, n’a malheureusement pas besoin d’importation.
Rédigé le 29/11/2020 à 19:51 dans colonisation, Québec, Racisme | Lien permanent | Commentaires (0)
Mais il est une récente réforme constitutionnelle qui s’est illustrée par un ridicule particulièrement pathétique. Il s’agit de la nouvelle constitution algérienne qui s’est imposée au peuple voisin frère au moyen d’un référendum au taux participatif insignifiant (23,7% !). Pis, au sein de ce taux si chétif, pas moins de 33% de votants ont rejeté le texte proposé ; cela ramène, en fin de compte, le taux des votants par « oui » à environ 16% du corps électoral algérien ! La population a ainsi boudé les urnes dans des proportions jamais atteintes depuis l’indépendance, en 1962.
Examinons en premier lieu la forme avant de faire une lecture du fond de ce texte.
La genèse du projet constitutionnel elle-même est grevée d’une multitude de faiblesses conjoncturelles. C’est au cœur de la « révolution silmiya », d’un Hirak inédit dans l’histoire contemporaine de l’Algérie, et à l’issue de la neutralisation manu militari d’un président chroniquement agonisant, que le pouvoir militaire, le seul et unique qui compte depuis 1962, fut acculé à proposer une issue constitutionnelle. Et cela a impacté le texte lui-même où l’on constate la constitutionnalisation franche et expresse du Hirak qui en a fait ni plus ni moins la raison de son élaboration. La constitution gaulliste de 1958, bien qu’élaborée au cœur de la guerre d’Algérie, s’est-elle souciée de constitutionnaliser les tourments sanglants de cette guerre ? Même la constitution marocaine de 2011, qui ne peut prétendre à l’absence de failles, n’est pas tombée dans ce travers circonstanciel alors qu’elle faisait réplique au Mouvement du 20 février dans cette atmosphère apocalyptique créée par l’hivernal « Printemps arabe » !
Une constitution paranoïaque
Outre le Hirak, plusieurs références à des faits historiques plus ou moins récents, plusieurs clins d’œil manifestes à des pulsions de type paranoïaque jalonnent cette Loi voulue suprême sans jamais atteindre les hauteurs dignes d’une Nation sereine et irréversiblement apaisée. Au point que même le funeste réservoir de caciques que fut et qu’est toujours le FLN y est cité plus d’une fois et, par conséquent, dûment constitutionnalisé à son tour.
Quant à l’armée, celle-là même que toutes les nations ayant choisi la voie démocratique désignent par le qualificatif caractéristique de « Muette », elle si présente et si prééminente dans la nouvelle constitution qu’on se demande si tous les articles voués aux libertés et aux droits n’y sont pas purement et simplement superflus. Même en cas de déclaration de guerre, l’armée peut faire celle-ci en cas d’agression effective ou même « imminente », précise l’article 100. L’appréciation de cette imminence reste donc élastique et sujette à toutes les extrapolations. D’autant que la nouvelle loi suprême constitutionnalise la projection des forces armées algériennes sur des scènes de combats étrangères. En effet, selon les termes de l’article 91, et pour la première fois depuis l’indépendance de 1962, la Loi fondamentale algérienne se réfère expressément à « l’envoi d’unités de l’armée nationale populaire à l’étranger ». Ce genre d’actions militaires ne dérange point en soi, puisque nombre de pays du Nord ou du Sud ont recours à cet outil de souveraineté, mais c’est le dogme de l’armée algérienne exclusivement casanière dont se targuaient tant les galonnés d’Alger qui est ici définitivement abandonné. Les visées hégémoniques de la Camarilla algérienne n’est sûrement pas loin.
Outre le fait qu’elle y est placée au rang de première des institutions du régime, parce que « digne héritière de l’Armée de Libération Nationale, l’Armée Nationale Populaire assume ses missions constitutionnelles ». Elle est ainsi consacrée dans son statut de « véritable pouvoir dirigeant » du pays. La soldatesque ne lâche donc rien du véritable pouvoir dont elle se fut accaparée dès la veille de l’indépendance ! Circulez, il n’y a rien de nouveau !
Quant au fond, le pire de cette posture constitutionnelle quasi paranoïaque nous est livré dans les conditions pour le moins verrouillées de l’éligibilité du président de la république tels que déclinées par l’article 87.
Il y est stipulé, en effet, ceci :
« Pour être éligible à la Présidence de la République, le candidat doit :
– ne pas avoir acquis une nationalité étrangère ;
– jouir uniquement de la nationalité algérienne d’origine et attester de la nationalité algérienne d’origine du père et de la mère ;
– être de confession musulmane ;
– avoir quarante (40) ans révolus au jour de l’élection ;
– jouir de la plénitude de ses droits civils et politiques ;
– attester de la nationalité algérienne d’origine unique du conjoint ;
– justifier d’une résidence permanente exclusive en Algérie durant un minimum de dix (10) années précédant le dépôt de la candidature ;
– justifier de la participation à la Révolution du 1er novembre 1954 pour les candidats nés avant juillet 1942 ;
– justifier de la non implication des parents du candidat né après juillet 1942, dans des actes hostiles à la Révolution du 1er novembre 1954 ;
– produire la déclaration publique du patrimoine mobilier et immobilier, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’Algérie.
D’autres conditions sont prescrites par la loi organique ».
Chacun appréciera le degré d’exclusionnisme et d’exclusivisme des conditions d’éligibilité à la magistrature suprême algérienne.
En vérité, jamais constitution n’aura été moins imaginative ni plus circonstancielle.
Le régime garde donc intactes ses fondamentaux oligarchiques et collectivistes. Même le commerce extérieur, universellement considéré comme l’arme majeure de la compétitivité économique d’une nation éprise de prospérité, est soumis au verrouillage oligarchique.
L’Article23 impose ainsi le fait proprement surréaliste que « l’organisation du commerce extérieur relève de la compétence de l’Etat » en ajoutant : « La loi détermine les conditions d’exercice et de contrôle du commerce extérieur ». Même le régime cubain s’est débarrassé d’une telle « fausse fierté ». On se croirait plutôt au pays de Kim Jong-un !
Consécration du népotisme par le verrouillage économique
Et c’est avec un tel recroquevillement dogmatique que la Nomenklatura militaire d’Alger ose prétendre, dans l’article 32, que « L’Algérie est solidaire de tous les peuples qui luttent pour la libération politique et économique, pour le droit à l’autodétermination et contre toute discrimination raciale ». Libérer économiquement les peuples – rien que ça ! – alors qu’on n’a pas encore daigné libérer sa propre économie à l’ère de la mondialisation, quel contresens !
Hélas, l’eût-elle véritablement voulue, la Nomenklatura d’Alger ne pourrait libérer une économie plombée par la gabegie, le pillage et, surtout, les passe-droits. A titre d’exemple, aller jusqu’à constitutionnaliser les passe-droits octroyés, près de soixante longues années après l’indépendance, aux sempiternels « Moujahidine », et ce au détriment des nouvelles générations sans horizon, ne relève-t-il pas d’un acharnement psychotique à pérenniser les libéralités avec l’impératif égalitaire énoncé dans ce même texte ?
Sinon, que signifie le 3ème alinéa de l’article 80 par lequel non seulement « l’Etat garantit le respect des symboles de la Révolution, la mémoire des chouhada », ce qui est en soi louable, mais garantit également « la dignité de leurs ayants droit et des moudjahidine ». Chacun sait ce que la carte de « Moujahid » procure en termes de prébendes, de rentes, de dérogations, de licences diverses et variées. Pour une Camarilla qui passe son temps à vilipender les turpitudes du Makhzen, les passe-droits sont bel et bien inscrits dans une constitution sensée, disait Gaïd Salah, « purger le pays de ses pratiques démoniaques et le débarrasser d’une ère marquée par la gabegie et le pillage des deniers de la nation »
Non, loin de mettre fin au collectivisme, au népotisme et au pillage systémique de l’Algérie, la nouvelle constitution, sous le chatoyant emballage de beaux principes généraux, n’a fait que consacrer les fondamentaux d’un régime où les politiques sont réduits au statut de larbins de la soldatesque et où, plus que jamais, le dernier mot quant au devenir algérien revient toujours à ceux qui ont abandonné leurs casernes pour le gouvernail d’un bateau désespérément ivre ! Dommage…le peuple algérien frère ne méritait pas une telle mauvaise et ridicule plaisanterie !
Rédigé le 29/11/2020 à 13:09 dans Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Entretien avec Roger Vétillard, auteur de La guerre d’Algérie, une guerre sainte ? aux éditions Atlantis
La guerre d’Algérie est à l’origine de très nombreuses publications. On pourrait penser que le sujet est épuisé. Vous écrivez une nouvelle présentation de ce conflit en étudiant sa dimension religieuse. Comment êtes-vous arrivés à étudier le thème de l’Islam dans la guerre d’Algérie, aspect peu évoqué par ailleurs ?
En 2015, l’Association pour l’Histoire m’a demandé de présenter une communication sur ce sujet lors d’un colloque qu’elle organisait à Paris. J’avais noté auparavant, comme beaucoup, que durant la guerre d’indépendance le F.L.N avait utilisé l’Islam pour être mieux accueilli par les populations musulmanes, notamment dans les campagnes. Mais, influencé par les écrits des historiens spécialistes de ce conflit, je pensais que l’emploi de l’islam n’était que stratégique. Or le travail de recherches que j’ai réalisé pendant plus de 5 ans m’a permis de constater que son rôle était loin d’être marginal.
Êtes-vous donc le premier à objectiver le rôle important qu’a joué l’Islam à cette période ? Personne avant vous n’avait travaillé dans cette direction ?
Pour être objectif, les observateurs qui ont compris que la religion musulmane était partie prenante de la guerre d’Indépendance ne sont pas rares. Léon Feix a écrit en 1955 dans les Cahiers du communisme que « les dirigeants nationalistes algériens ont repris la formule de l’Algérie musulmane ». Albert Camus en 1956 écrivait à Jean Grenier « Les musulmans ont de folles exigences : une nation algérienne indépendante où les Français seront considérés comme étrangers, à moins qu’ils ne se convertissent à l’islam ». Raymond Aron en 1957 annonçait que les non-musulmans ne pourraient pas vivre dans une Algérie indépendante. En 1962, dans un numéro spécial de la NEF, André Delisle explique toute l’importance de l’arabo-islamisme dans l’idéologie du FLN.
Des historiens, parmi lesquels Gibert Meynier, Mohammed Harbi, et dans une moindre mesure, Guy Pervillé, y ont également fait référence mais sans faire d’étude spécifique.
EL- Votre livre est riche en révélations. Vous pourriez parler de beaucoup d’autres sujets, mais comment expliquez-vous que l’aspect religieux de la guerre d’Algérie n’ait pas été traité par les historiens ?
Gilbert Meynier et Mohammed Harbi en parlent et je me réfère souvent à leurs publications. Guy Pervillé ne l’ignore pas. Gérard Crespo et Jean-Pierre Simon viennent de publier un livre sur l’Islam à l’origine de la guerre d’Algérie. Mais cette religion est mal connue des auteurs français, chacun imaginant qu’elle est un culte similaire aux religions chrétiennes et juive. Ils n’envisagent pas qu’il s’agit d’une idéologie qui infiltre chaque instant de la vie de ses fidèles. C’est un code civil, une hygiène de vie. Qui n’y adhère pas est un infidèle, c’est un citoyen de seconde zone. Bref, peu imaginaient et imaginent encore aujourd’hui l’importance de ce facteur.
À partir de quels moments l’Islamisme est-il intervenu dans ce conflit ?
Depuis bien avant le début de la guerre. En 1830, l’empire ottoman domine la Méditerranée. En 1920, après la 1ère guerre mondiale, l’empire est réduit à la Turquie. Le califat n’existe plus. Les musulmans réagissent, ils s’organisent pour retrouver la suprématie perdue : Conférence islamique internationale de la Mecque en 1926, création de la Société des Frères musulmans en 1928, de la revue La Nation Arabe par Chekib Arslan en 1930 à Genève, Congrès Islamique à Jérusalem en 1931, Création de l’Association des Oulémas en Algérie en 1931, Congrès Musulman à Alger en 1936, Société pour l’Islam au Pakistan créée par Abdul Ala Maududi en 1939… Cela contribue à une agitation dans les pays musulmans, notamment en Algérie, où les oulémas, qui sont des arabo-islamiques wahhabites puis salafistes, font en quelque sorte de la métapolitique et vont former toute une génération de responsables : 18 des 22 créateurs du FLN (réunis au sein du CRUA) en 1954 sont issus de la formation politico-religieuse donnée par ces oulémas. L’arabo-islamisme est présent très tôt au sein du FLN et de l’ALN. Dans les maquis et dans les douars où l’ALN intervient, les cinq prières quotidiennes sont imposées, de même que la charia, la langue arabe, celle du Coran, est utilisée, l’alcool, le tabac sont interdits.
Vous parlez de la « taqiya ». Dans quel but a -t-elle été utilisée?
Je traduis ce mot arabe par « saint-mensonge ». C’est pour dire que dans la religion musulmane, on peut mentir pour la bonne cause, notamment dans le cadre d’un djihad (d’une guerre sainte) pour aider à son accomplissement. Ainsi, le journal officiel du FLN pendant la guerre a pour titre El Moudjahid, c’est-à-dire le soldat de la foi islamique. Mais en français il s’appelle Le Combattant – alors que le mot combattant se traduit en arabe par muqatil, pour ne pas inquiéter la gauche française qui soutenait le FLN et dont chacun sait qu’elle est athée ou chrétienne progressiste. De la même façon alors qu’en 1960 Ferhat Abbas, président du Gouvernement Provisoire de la République Algérienne lance un appel en 1960 aux chrétiens et juifs d’Algérie pour leur dire qu’ils auront leur place dans l’Algérie indépendante, quelques mois plus tard il sera désavoué par Lakhdar Ben Tobbal, ministre de l’intérieur, qui explique lors d’une conférence de presse au Maroc que de telles déclarations ne sont que tactiques et qu’il n’est pas question que les non-musulmans occupent des postes de responsabilités dans l’Algérie indépendante.
Enfin, en vous lisant, on ne peut que se référer au contexte contemporain. Pensez-vous que faire une telle analogie est pertinent ?
Vous n’êtes pas le premier à me dire cela. Il est vrai que les méthodes d’infiltration de la société, les motivations des uns et des autres, le vocabulaire utilisé que nous constatons de nos jours, renvoient à d’autres moments de l’histoire, notamment celle de l’Algérie et aux conflits récents qu’elle a vécus. L’histoire étudie les moments importants du passé pour en tirer des leçons et ne pas renouveler les erreurs ou au contraire pour reproduire les exemples positifs. Laissons aux lecteurs la liberté de tirer les leçons de cette histoire.
*Roger Vétillard, La guerre d’Algérie, une guerre sainte ? – Atlantis éd., Friedberg, 2020, 300p, ISBN 978-3-932711-68-8, 24€.
Roger Vétillard est né en Algérie. Après une carrière médicale, il se consacre à l’histoire de son pays natal. Il a publié de nombreux ouvrages notamment :
Sétif, Guelma mai 1945, massacres Algérie (prix Robert Cornevin 2008), aux éditions de Paris,
20 août 1955 dans le nord-constantinois (prix spécial du salon du livre de Toulouse 2014 et prix Jean Pomier 2014), aux éditions Riveneuve,
Un regard sur la guerre d’Algérie en 2016, chez Riveneuve,
Français d’Algérie et Algériens avant 1962, aux éditions Hémisphères
La dimension religieuse de la guerre d’Algérie (1er prix des livres d’histoire de l’Académie des Livres de Toulouse en 2019) … aux éditions Atlantis
Il a reçu en 2018 le prix Ernest Roschach décerné par l’Académie du Languedoc pour l’ensemble de son œuvre.
Par EURO LIBERTES
28 novembre 2020
https://eurolibertes.com/histoire/la-guerre-dalgerie-a-t-elle-ete-un-djihad/
Rédigé le 28/11/2020 à 23:04 dans Guerre d'Algérie, Islam | Lien permanent | Commentaires (0)
Résumé
Printemps 1960. Au moment même où Antoine apprend que Lila, sa toute jeune épouse, est enceinte, il est appelé pour l’Algérie. Engagé dans un conflit dont les enjeux d’emblée le dépassent, il demande à ne pas tenir une arme et se retrouve infirmier à l’hôpital militaire de Sidi-Bel-Abbès. À l’étage, Oscar, un jeune caporal amputé d’une jambe et enfermé dans un mutisme têtu, l’aimante étrangement : avec lui, Antoine découvre la véritable raison d’être de sa présence ici. Pour Oscar, « tout est à recommencer » et, en premier lieu retrouver la parole, raconter ce qui l’a laissé mutique. Même l’arrivée de Lila, venue le rejoindre, ne saura le détourner d’Oscar, dont il faudra entendre le récit, un conte sauvage d’hommes devenus loups. Dans ce roman tout à la fois épique et sensible, Brigitte Giraud raconte la guerre à hauteur d’un homme, Antoine, miroir intime d’une époque tourmentée et d’une génération embarquée malgré elle dans une histoire qui n’était pas la sienne. Et avec l’amitié d’Oscar et Antoine, au coeur de ce vibrant roman, ce sont les indicibles ravages de la guerre comme l’indéfectible foi en la fraternité qu’elle met en scène.
(Source : Flammarion)
https://booknode.com/un_loup_pour_l_homme_02279665
Rédigé le 28/11/2020 à 20:36 dans Culture, Guerre d'Algérie, Poésie/Littérature | Lien permanent | Commentaires (0)
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