Romancière et essayiste, Karima Berger signe un livre sur la part féminine de la religion musulmane. Née en Algérie, dans une famille où les femmes ne lisaient pas le Coran, l’auteure a découvert à l’âge de 20 ans son appétit de mieux connaître « le texte en direct ».

Elle partage aujourd’hui avec le lecteur occidental cette soif d’une « lecture libre » et sa volonté de comprendre ce qui fait vivre ensemble les hommes et les femmes en Islam. Pétrie de psychanalyse et de soufisme, Karima Berger revisite les figures féminines du Coran comme Khadîdja, Aïcha, Ève, Hagar et Marie.

Elle dissèque comment ces figures ont inspiré des mystiques, des poètes et des écrivains. Le lecteur est invité à suivre le fil de sa pensée, de ses références ainsi que son souhait de rendre l’Orient compréhensible à l’Occident.

Musulmane laïque, Karima Berger offre un essai entre exégèse coranique et plaidoyer en faveur de la rencontre interculturelle. Elle s’inscrit dans un mouvement récent de libération de la parole, au sein duquel de plus en plus de musulmanes interprètent les textes, les versets et les hadiths de manière dite « féministe ».

Elle aborde cet exercice nouveau et délicat avec son regard d’intellectuelle formée en France et dont la psychè demeure musulmane : « Alors je goûte et je bois ce que je peux, ce qui affleure, les traces sont ténues, je dois me baisser très bas, cela m’enseigne l’humilité et l’art du peu, je me défais de la goinfrerie à laquelle le monde libre où je vis désormais m’a accoutumée. »