Le docteur Jean-Claude Pérez, l'un des organisateurs de la manifestation du 24 janvier 1960 à Alger et le dernier des chefs historiques de l'OAS encore en vie, est décédé à l'âge de 95 ans.
Alger, 1er janvier 1962 : explosion d'une bombe de l'OAS dans le quartier de Bab El Oued.
Le décès - le 8 mars 2023 - de Jean-Claude Pérez, haut responsable de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), une organisation clandestine opposée à l'indépendance de l'Algérie, a été annoncé très discrètement et sans aucune référence à son passé par sa famille dans le carnet du Figaro, daté du 22 mars. Selon "la volonté du défunt, ses obsèques ont eu lieu dans la plus stricte intimité", précise l'avis de décès. Il vivait à Six-Fours-les-Plages (Var).
Son décès été confirmé à L'Essor par l'historien Francis Mézières, spécialiste de la Guerre d'Algérie et auteur du livre "Alger, 24 janvier 1960" (Editions d'Alésia, 2018) qui relate cette manifestation d'opposants à l'indépendance au cours de laquelle 14 gendarmes mobiles avaient été tués par balles par des partisans de l'Algérie française. Selon Francis Mézières, Jean-Claude Pérez avait été l'un des organisateurs de cette manifestation mais n'avait pas participé à la fusillade.
Né le 17 janvier 1928 à Bougie (aujourd'hui Béjaïa), Jean-Claude Pérez avait exercé la médecine dans le quartier de Bab-El-Oued à Alger et avait très vite rejoint les rangs des partisans de l'Algérie française à la fin des années 1950. Il avait mené à Alger la manifestation du 24 janvier 1960, premier jour de la "semaine des barricades" marquée par sept jours de violents affrontements entre les forces de l’ordre et les Européens d’Algérie.
Condamné à mort puis amnistié
Au procès des barricades, Jean-Claude Pérez avait été acquitté et avait rejoint l'OAS, créée en février 1961. il y était devenu le responsable de l'Organisation du renseignement et des opérations (ORO). L'un de ses adjoints était le lieutenant Roger Degueldre, chef des commandos Delta, au sein du bureau d'action opérationnel (BAO) de l'ORO. Les commandos Delta commirent des centaines d'assassinats et d'attentats à l'explosif en Algérie et en métropole, visant des opposants à la cause de l'Algérie française, des Algériens du FLN, des policiers et des gendarmes.
En juin 1962, le docteur Pérez avait été condamné à mort par contumace et s'était installé en Espagne. Revenu en France en 1969 après l'amnistie, il s'était installé à Paris où il avait ouvert un cabinet de médecin généraliste dans le XVe arrondissement. Il avait publié de nombreuses études dans lesquelles il justifiait son action pour l'Algérie française et son rôle au sein de l'OAS.
Cet ouvrage de plus de 400 pages est consacré aux contacts secrets et aux négociations officielles, de 1958 à 1962, entre le gouvernement français de la Ve république et les négociateurs algériens, qui aboutiront à la conclusion des accords d’Evian.
L’auteure, chargée des études et recherches à la Fondation Charles de Gaulle, dépeint d’abord la situation de l’Algérie du 8 mai 1945 au 13 mai 1958. Mais l’essentiel de l’ouvrage porte sur l’évolution de la politique du général de Gaulle, dernier président du conseil de la IVe république, puis président de la Ve république.
Une place importante est consacrée à l’entourage du président et aux évolutions de sa politique illustrée à travers celle du vocabulaire gaullien : paix des braves, autodétermination, République algérienne.
L’ouvrage est un suivi minutieux des étapes des contacts et négociations qui jalonnent la marche vers l’indépendance de l’Algérie. Le lecteur identifie les acteurs des négociations, tant du côté français que du côté algérien : Louis Joxe, Bernard Tricot, Krim Belkacem Taïeb Boularhrouf, Saâd Dahlab, …. Chantal Morelle dépeint les étapes successives de la conférence de Melun en juin 1960, l’échec d’Evian en mai 1961, les rencontres de Lugrin, aux accords d’Evian II en mars 1962 à la suite de la réunion aux Rousses en février de la même année.
Le suivi des avancées, blocages, reprises, contacts informels ou officiels est constamment mis en relation avec l’évolution de la situation politique et militaire en Algérie et en métropole ainsi qu’avec le contexte international. On mesure combien la semaine des barricades, le putsch d’avril 1961, la naissance et la stratégie de l’OAS, les rivalités et conflits dans le camp même des indépendantistes entre politiques et militaires, les condamnations de la France à l’ONU etc. interfèrent dans le processus des négociations et nécessitent une réactivité et une adaptation constante.
On saisit à la lecture de cet ouvrage très détaillé l’ampleur et la complexité des questions auxquelles les négociateurs français doivent répondre : où négocier ? avec qui ? quel vocabulaire employé ? On identifie les nombreux points d’achoppement de la négociation, parmi lesquels le statut des « Européens » dans une Algérie indépendante, le devenir des « harkis », le statut des bases françaises, le devenir d’un Sahara riche en hydrocarbures et terrain d’essais de l’arme atomique, les missions de l’exécutif provisoire avant le transfert définitif de l’Algérie à un gouvernement algérien…
Plusieurs extraits des échanges entre négociateurs plongent le lecteur au cœur même de la négociation. L’analyse fine des accords dépeint un accouchement douloureux et le souci du général de Gaulle de libérer la France du fardeau de la guerre, quitte à renoncer à certains points jugés non négociables. L’auteure emploie même l’expression de capitulation sans défaite. Les violences de l’après 19 mars sont étudiées à travers les drames du printemps et de l’été 1962 (assassinats de l’OAS, enlèvements d’«Européens », massacre de la rue d’Isly, accords surprenants entre l’OAS et le FLN) et à travers le sort dramatique des « harkis » et des « Européens » quittant dans l’urgence un pays qu’ils considéraient comme le leur.
L’étude s’achève sur le bilan effectif des accords et, pour l’essentiel, leur non-respect.
Les mémoires contradictoires, des mémoires à vif face à ce passé qui ne passe pas, transforment toute commémoration en un objet de polémique car « Les accords d’Evian qui devaient signifier la paix sont autre chose et ils restent dans les mémoires comme une blessure et gardent un goût d’inachevé ».
Migrants retrouvés dans le désert entre la Tunisie et la Libye par les garde-frontières libyens.
Dans le désert tunisien, une situation humanitaire reste préoccupante, mettant en lumière le traitement de centaines d’exilés originaires d’Afrique subsaharienne. Les autorités tunisiennes ont été critiquées pour avoir laissé ces migrants à la frontière libyenne, une zone aride et inhospitalière. Les réseaux sociaux ont été inondés d’images de ces individus épuisés, certains ayant été secourus par les gardes-frontières.
Les températures, dépassant souvent les 40 degrés Celsius, ont transformé ce paysage en un défi insurmontable pour les exilés qui ont été abandonnés ici. Les images troublantes montrent des hommes, des femmes et même des enfants cherchant désespérément refuge et assistance dans ce désert, point d’orgue d’une campagne d’arrestation et d’expulsion menée par la Tunisie.
Depuis la ville de Sfax, un point de départ populaire pour ceux tentant de se rendre en Europe, les migrants ont été conduits par les autorités à la frontière avec la Libye et abandonnés dans une région isolée, sans eau ni nourriture. Les gardes-frontières ont témoigné de ces scènes tragiques, montrant des migrants épuisés, désorientés et en quête de secours.
Des images insoutenables
Les images de ces migrants en difficulté ont suscité une réaction internationale. Le chef de l’ONU, Antonio Guterres, a vivement critiqué les « expulsions » de migrants d’Afrique subsaharienne et a appelé à une approche plus humaine. « Nous sommes profondément préoccupés par l’expulsion de migrants, réfugiés et demandeurs d’asile de Tunisie vers les frontières avec la Libye, et aussi avec l’Algérie”, s’insurge le porte-parole adjoint du secrétaire général des Nations unies.
D’après l’ONG Human Rights Watch, au moins « 1.200 ressortissants subsahariens » ont alors été « expulsés » par les forces de sécurité tunisiennes aux frontières avec la Libye à l’est, et l’Algérie à l’ouest. Le Croissant rouge tunisien en a par la suite mis à l’abri plus de 600 à Ras Jedir, zone tampon séparant Tunisie et Libye, et environ 200 du côté algérien.
Soutien d’une partie de la population
Cependant, les autorités tunisiennes semblent déterminées, mettant en avant des préoccupations liées à la sécurité et à la stabilité. Au début de l’année, le président Kaïs Saïed affirmait que l’immigration relevait d’un « plan criminel pour changer la composition du paysage démographique » du pays. Des propos applaudis par une partie de la population.
En juillet, la mort d’un Tunisien lors d’affrontements entre migrants et habitants à Sfax, la deuxième ville de Tunisie, a provoqué une vague de violence qui a fait au moins 30 blessés, dont des femmes et des enfants. Selon un médecin : « Certains ont été jetés de terrasses, d’autres agressés avec des sabres. »
Face à la crise, les rappeurs BigFlo & Oli ont décidé de « reporter » un concert à Carthage pour protester contre la situation des migrants coincés entre la Tunisie et la Libye. Quelques jours plus tôt, Gims avait annoncé l’annulation d’un concert prévu à Djerba, afin de protester contre « la détresse insoutenable » dans laquelle se trouvent les migrants.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a confirmé jeudi le maintien en détention provisoire du policier auteur du tir mortel sur Nahel, dont le décès à Nanterre le 27 juin après un contrôle routier a été suivi d’une semaine d’émeutes.
« La chambre de l’instruction de Versailles a, conformément aux réquisitions du parquet général, confirmé l’ordonnance de rejet de demande de mise en liberté », a indiqué la cour d’appel dans un communiqué.
« Le mis en examen est en conséquence maintenu en détention », ajoute le communiqué.
Mis en examen pour homicide volontaire et écroué depuis le 29 juin, ce motard de la police, Florian M., 38 ans, avait demandé sa remise en liberté le 6 juillet, une demande rejetée par la chambre de l’instruction.
Il avait fait appel de cette décision le 1er août, selon la cour.
Son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, a annoncé à l’AFP former « un pourvoi en cassation », estimant que « cette détention est illégale: elle n’est pas justifiée en droit ni en fait ».
Le policier « n’a rien à faire en prison: on se battra jusqu’à ce qu’il sorte », a-t-il ajouté.
La mort du jeune Nahel, 17 ans, le 27 juin lors d’un contrôle routier, a été l’élément déclencheur de plusieurs nuits de violences urbaines en région parisienne et dans le reste du pays. Elles ont été marquées par des scènes de pillages, des tirs de mortiers d’artifice sur des bâtiments publics et des incendies.
Trois policiers du Raid, une unité d’élite, ont été mis en examen jeudi à Marseille pour « violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner » et placés sous contrôle judiciaire dans l’enquête sur le décès d’un homme de 27 ans lors des émeutes début juillet.
Les forces de l’ordre sont aussi mises en cause dans les graves blessures de plusieurs personnes en France durant cette semaine d’émeutes. Au total, 31 enquêtes ont été confiées à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », et une à son équivalent pour la gendarmerie, l’IGGN.
Agence France-Presse
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Dans l’enquête sur le décès de Mohamed Bendriss, touché par un tir de LBD en pleine poitrine le 2 juillet lors des émeutes à Marseille, trois policiers du Raid ont été mis en examen pour « coups mortels » jeudi 10 août. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire.
ÀÀMarseille, trois policiers de l’antenne locale du Raid ont été mis en examen jeudi 10 août pour des « violences avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner » (autrement appelées « coups mortels »), a annoncé le parquet dans un communiqué. Dans la nuit du 1er au 2 juillet, Mohamed Bendriss, 27 ans, a été atteint par un tir de LBD dans le thorax, qui a causé une crise cardiaque mortelle. Un autre impact de LBD a été relevé sur sa cuisse droite.
L’information judiciaire, ouverte le 4 juillet, devra notamment déterminer si les trois policiers mis en examen ont fait usage de leurs armes de manière régulière et proportionnée. À l’issue de leurs 48 heures de garde à vue, ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, avec l’interdiction de participer à « des interventions concernant des violences urbaines et de grands événements sur la voie publique ».
Sur BFMTV, avocat de l'un des trois policiers, Dominique Mattei, a salué un contrôle judiciaire « de pure forme ». Il qualifie son client de « professionnel honnête », reconnaissant avoir tiré « dans le contexte particulier dans lequel il a dû intervenir suite à la mission ponctuelle qui a été donnée au Raid ».
Par la voix de son avocat, Arié Alimi, la veuve de Mohamed Bendriss se dit « soulagée d'apprendre l'identification des auteurs de ces crimes » et demande « la requalification immédiate des faits en homicide volontaire ».
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Le 1er juillet, Marseille connaît sa deuxième soirée d’émeutes consécutives à la mort du jeune Nahel à Nanterre (Hauts-de-Seine). Mohamed Bendriss, livreur Uber Eats de nationalité algérienne, quitte son appartement proche de la gare Saint-Charles vers 20 heures, selon le témoignage de son épouse. Son cousin Lahcène se souvient d’avoir passé quelques minutes avec lui, entre 22 h 30 et 23 heures, dans un café de la Canebière.
À 0 h 49, les proches de Mohamed reçoivent une dernière vidéo de lui, postée sur Snapchat : il filme alors une interpellation, rue Montgrand. Dix minutes plus tard, il s’effondre cours Lieutaud, juste devant chez sa mère, où il arrive en scooter. Malgré les efforts des pompiers, arrivés sur place à 1 h 07, puis des urgences de la Timone, où il est admis à 1 h 26, il n’a pas pu être réanimé. Son décès est prononcé à 2 h 05.
Les premières semaines d’enquête visaient à déterminer à quel endroit du centre-ville Mohamed Bendriss avait été touché par ces tirs, par qui et dans quelles circonstances. Une première exploitation des caméras de surveillance situées sur le cours Lieutaud ne permettait de retracer que les derniers mètres de Mohamed Bendriss sur son scooter, sans casque et « recroquevillé sur lui-même ».
Deux tirs de LBD, un tir de « bean bag »
Grâce à d’autres images, les enquêteurs ont pu remonter jusqu’aux policiers du Raid, déployés depuis le 29 juin dans le centre-ville de Marseille pour faire face aux violences urbaines. Cette unité d’élite, plus rodée aux prises d’otages et aux interventions exceptionnelles qu’au maintien de l’ordre, est équipée de LBD et de « bean bags », des projectiles remplis de petites billes qui provoquent le même type de blessures.
Dans son communiqué de presse du jeudi 10 août, le parquet de Marseille livre des précisions supplémentaires sur le contexte des tirs. Il indique que dans la nuit, « la colonne du Raid » a été « informée qu’un magasin Foot Locker et sa réserve avaient été une nouvelle fois pillés ». Le magasin en question est situé à l’angle de la rue Saint-Ferréol et de la rue Montgrand, à deux pas des lieux filmés par Mohamed Bendriss dans sa dernière vidéo.
Les images de vidéosurveillance de la ville et d’un véhicule du Raid « démontrent qu’un homme avait pris la fuite depuis la rue Montgrand poursuivi par M. B. [Mohamed Bendriss – ndlr] à scooter qui avait tenté de prendre le sac dont il était porteur, contenant des marchandises volées dans ce commerce », poursuit le parquet. Celui-ci estime donc que « ces deux individus participaient à une action d’appropriation frauduleuse dans un contexte de pillage », justifiant une intervention des forces de l’ordre.
Aux yeux d'Arié Alimi, au contraire, Mohamed Bendriss « a tenté d'empêcher la commission d’un vol par un pilleur de magasins ». L'avocat déplore « une stratégie éculée et nauséabonde qui consiste à tenter de criminaliser maladroitement une victime » et à « salir la mémoire d'un homme tué par [des] policiers ».
Tandis que les policiers du Raid interpellent le piéton, qui abandonne le sac en route, Mohamed Bendriss « parvenait quant à lui à s’enfuir à scooter, longeant la colonne du Raid en circulant à contresens sur le trottoir » (de la rue Montgrand, en direction de la rue de Rome), ajoute le parquet. Il est alors « atteint dans un laps de temps très court par deux tirs de LBD, dont l’un au niveau du thorax se révélera mortel, puis par un tir de munition type “bean bag” qui impactait son scooter ». Il poursuit sa route en deux-roues jusqu’au cours Lieutaud.
Le 31 juillet, les proches de Mohamed Bendriss ont été reçus par la juge d’instruction pour leur première audition en tant que parties civiles. Une semaine plus tôt, Mediapart et Libération avaient rencontré Nour, la veuve du défunt, mère de son enfant et enceinte d’un deuxième. « Je veux que le policier qui a tué mon mari soit retrouvé », déclarait alors cette jeune femme de 19 ans, ajoutant : « On ne tue pas des gens comme ça, on ne laisse pas des familles souffrir derrière. Je ne lâcherai pas. »« Mon fils n’était pas avec les émeutes, je sais qu’il n’a rien fait », assurait de son côté Meriem, la mère de Mohamed.
Le cousin de la victime éborgné la veille
La veille du décès de Mohamed Bendriss, son cousin Abdelkarim Y., 22 ans, a été atteint à l’œil gauche par un projectile en passant à proximité de policiers, à l’angle de la rue Saint-Ferréol et de la rue Davso. Il en a perdu l’usage. Le jeune homme explique qu’il s’apprêtait à « tourner dans une ruelle » quand il s’est fait tirer dessus à une dizaine de mètres. Une enquête préliminaire pour « violences volontaires en réunion ayant entraîné une mutilation ou une infirmité permanente, par personne dépositaire de l’autorité publique et avec arme » a été ouverte. Abdelkarim Y. a été entendu par l’IGPN le 24 juillet.
D’après le témoignage d’Abdelkarim Y., recueilli par Mediapart et Libération le 22 juillet, et dont il a confirmé la teneur lors de sa déposition, les policiers du Raid pourraient également être en cause. La victime décrit des agents « habillés en noir, avec des casques noirs » qu’il n’avait « jamais vus dans Marseille » et reconnaît des camionnettes du Raid sur des images. Dans ses souvenirs, un policier muni d’une arme longue « sortait du toit » d’un véhicule et un autre était positionné « à côté », tandis que l’essentiel des fonctionnaires se trouvait à l’intérieur.
« L’ordre qui a été donné de faire intervenir des policiers du Raid, qui n’ont pas vocation à intervenir dans des violences urbaines, est une faute politique grave, réagissait Arié Alimi, l’avocat d’Abdelkarim Y. et de la famille de Mohamed Bendriss, mardi 8 août. Elle a causé des morts et des mutilations. Le fait que deux cousins, d’origine maghrébine, puissent en être victimes à un jour d’intervalle doit interroger sur les critères d’opération du Raid. »
Dans une troisième affaire marseillaise, survenue dans la nuit du 1er au 2 juillet, Hedi R., 22 ans, a été très gravement blessé à la tête par un tir de LBD suivi de ce qu’il décrit comme un « tabassage » en règle. Quatre policiers de la BAC ont été mis en examen pour des « violences aggravées » et l’un d’entre eux, soupçonné d’être le tireur, placé en détention provisoire. Le 3 août, malgré la fronde dans les rangs policiers, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a refusé de le remettre en liberté.
«D'audace et de liberté» renoue avec un héros ignoré et rendu à un pays qui se reconstruit. Lecteur de «Combat», admirateur de Danton, il tire peu à peu les leçons du passé tout en dirigeant, en compagnie (jusqu'à l'intime) d'Elvire, la fille, de confession juive, du propriétaire (non revenu des camps nazis) d'une tannerie dont il a hérité à Gentilly.
Ce deuxième volet de la fresque épouse, petit à petit, les contours d'un monde colonisé impatient, prêt à faire craquer les anciennes coutures. Puis, patatras, le père d'Elvire réapparait... en Palestine où les rescapés des camps nazis - rejoint par Elvire - commencent leur occupation alors qu'à Paris une communauté d'Algériens exilés affrontant le mépris d'un pays qui, pourtant, s'appuie sur leur force de travail pour renaître, commencent à parler et à rêver d'indépendance de l'Algérie.
Parallèlement, la re-découverte du pays et des origines est accéléré par la venue à Paris d'un autre Adam... un jeune homme, dont le «père» (le Caïd, époux de la bien-aimée Zina) a été tué par des révoltés. Après les aventures du guerrier, après celles de l'amant, c'est le temps du papa qui commence. Pour Adam senior, la vie est ainsi faite. A l'image d'une représentation de pièce de théâtre «On y arrive quinze minutes après le début et on s'en va quinze minutes avant la fin sans connaître la fin».
L'Auteur : Né en 1954 à Paris. Auteur de onze romans (et d'un essai à succès : «Qui n'est pas raciste, ici ?», Lattès 2019) dont trois adaptés à la télévision : «Les ANI du Tassili», «Le Porteur de cartable» et «Il était une fois peut-être pas» .Plusieurs livres à succès, dont «Le Porteur de cartable», «La meilleure façon de s'aimer» e... «La Reine du tango» (2006) qui a reçu le Prix Nice Baie des Anges. Ses romans sont traduits dans de nombreux pays. Sa bio-express indique qu' «il poursuit son exploration des liens entre la France et l'Algérie pour mieux tisser notre histoire commune».
Extraits : «Nous ne fuirons pas. Nous ne leur devons rien. Nous avons versé tant de sang pour abreuver leurs sillons, laissé nos frères sur leurs champs de guerre pour défendre leur liberté dont ils nous privent encore aujourd'hui» (p45), «Après la guerre, nous n'avons eu ni remerciements ni reconnaissance, pas même une petite breloque, pour dire... À la vérité, nous n'attendions rien et nous n'avons pas été déçus. Aux yeux des Français, nous sommes restés ce que nous n'avons jamais cessé d'être : des colonisés corvéables à merci. Mais là n'est pas le principal, ce qui nous rapproche et nous unit, c'est cette soif de justice et de liberté» (p123)
Avis: Un auteur facile à lire et à comprendre grâce à sa maîtrise de l'écriture et au rythme du récit. Cela va vite, très vite, mais pas trop. Peut-être un peu trop tendre à l'endroit des autres... de ceux, il le sait, qui ne nous aiment pas. En attendant, assurément, la suite... certainement la guerre de libération nationale en France même ou... en Algérie. Le troisième volet de la fresque. Une petite remarque : durant la colonisation, il n'existait pas de faculté à Bône (Annaba aujourd'hui). Il n'y avait qu'une seule université, celle d'Alger (Voir p 208).
Citations : «Les souvenirs, ça vient, c'est comme les vagues de l'océan, parfois elles vous bercent d'images heureuses, parfois elles vous rejettent des pensées amères que l'on croyait noyées à jamais» (p21), «Sans utopie, il n'y a pas d'avenir possible» (p 101), «Si l'ennui était une matière exportable, l'Algérie serait riche à milliards» (p167), «On n'a qu'un seul grand amour dans sa vie ; tous ceux qui suivent sont des amours de passage» (p173), «Se venger des morts sur leurs enfants, c'est de la lâcheté» (p177), «La liberté, c'est refuser ce qu'on ne veut pas faire» (p 198).
D'amour et de guerre. Roman de Akli Tadjer. Casbah Éditions, Alger 2021, 331 pages, 1.200 dinars (Fiche de lecture déjà publiée. Pour rappel. Extraits. Fiche de lecture complète inwww.almanach-dz.com/société/bibliothèque d'almanach)
Les années 30 en grande Kabylie. Une belle histoire d'amour qui pousse et fleurit à l'ombre des innocences et des espérances. L'histoire de Zina - la fille de Hadj Moussa, un soumis au Caïd El Hachemi, un véritable salaud - et de Adam. Zina est la plus belle fille de Bousoulem et le deuxième fils du Caïd la convoitait. Adam, lui, est un orphelin de père - un ancien combattant de la première guerre mondiale, revenu avec une jambe en moins et l'ingratitude de l'armée française en plus - et de mère (gangrène pour l'un et typhus pour l'autre) alors en pleine enfance est élevé par une tante passant son temps à pleurnicher mais tout de même très affectueuse. Heureusement, la masure héritée a «été transformée en un petit palais «digne d'accueillir Zina», sa princesse Un véritable nid d'amour : «La Clef» ! Et, il a appris, grâce à un instituteur compréhensif, et sans aller à l'école (réservée aux enfants des colons et des notables du coin) à lire et à écrire.
Hélas, pour lui, et la demande en mariage ayant tardé, appelé sous les drapeaux pour aller défendre la France en guerre contre l'Allemagne, il prend la fuite avec sa belle. L'aventure ne durera qu'un court instant, traversée par un mariage religieux à la va-vite (grâce à un imam bandit d'honneur) et une nuit de noces en plein maquis.
Ils seront assez vite capturés par la gendarmerie.
Adam, enrégimenté avec tout un groupe de «déserteurs» (dont son ami du maquis, Arezki, l'apprenti-imam, un européen, fils de colon, mais anticolonialiste et ne rêvant que de Paris et de mannequinat et un juif, fils du Rabbin du village et qui ne rêve que d'y retourner) va se retrouver plongé en pleins combats de la seconde guerre mondiale et Zina retrouvera sa famille. La suite est connue (...) Mais toujours, toujours sans oublier Zina. Aucune infidélité bien que les «occasions» ne manquèrent pas. C'est donc le retour au pays avec l'espoir de faire enfin sa vie dans son palais de Bousoulem avec Zina. Une autre histoire va commencer !
L'Auteur : Voir plus haut
Extraits : (...), «Les responsables de l'intendance (de l'Armée française durant la 2ème guerre mondiale) ont distribué des mitraillettes, des fusils d'assaut et des bandoulières de cartouches aux soldats français. Nous, on devait se satisfaire de nos vieux Lebel et d'une poignée de balles. C'était les ordres. Il n'y avait pas à discuter» (p120), «Nous étions (prisonniers dans un camp allemand nazi, affecté spécialement aux Noirs, Arabes, Kabyles, Juifs, Jaunes, Blancs cassés ) moins que des Pas Grand-Chose. Nous étions de la pisse, la merde et la vomissure de cette guerre» (p151)
Avis: La guerre, mais aussi l'Histoire de la mentalité coloniale du racisme de l'antisémitisme et de la collaboration française durant l'occupation nazie. Et, surtout apprendre à survivre par Amour.
Citations : «Les Français n'ont que les mots paix, amour, fraternité à la bouche, mais leur vraie nature, c'est la guerre. On est bien placés pour le savoir Ils ont le baroud dans le sang. C'est leur race qui est comme ça» (p15), (...). «Je disais : «Qui ne risque rien n'a rien», et toi tu disais : «Qui ne risque rien n'est rien» (p 285)(...)
PS : Toutes mes excuses pour les deux «coquilles» enregistrées involontairement dans la dernière chronique «Médiatic» du jeudi 3 août. Lire pour le roman «Youmma ou les incertitudes de la vie de Ahmed Saifi Benziane»... 1/ «et, aussi celle de certaines parties de notre «élite»... et non «élite.juive»... et lire 2/ «le drame de ces grands amours (plus grands que celui de Roméo et Juliette) était qu'elles devaient rester cachés tant les a-priori religieux et communautaires (ajoutez-y à l'époque ceux politiques), malgré les relations souvent très amicales, empêchaient tout «écart».
L'Occident, la France en particulier, se trouve sous le choc d'une Afrique qui lui tourne le dos. C'est ce qu'il en coûte quand on veut le beurre et l'argent du beurre. Selon un constat franco-français, la France qui avait bien un statut de partenaire privilégié en Afrique, a perdu ses derniers bastions ces trois ou quatre dernières années. «Aujourd'hui le Niger, hier le Mali, la Centrafrique, le Burkina Faso ont rejeté la France, les forces françaises, les entreprises françaises», relève une lettre ouverte signée par une centaine de sénateurs français, adressée au président Macron, et publiée par Le Figaro sous le titre «Après la Françafrique, sommes-nous condamnés à l'effacement de la France en Afrique?»
Les signataires de cette lettre font remarquer encore que «ce mouvement en Afrique subsaharienne se propage avec des manifestations et des actes anti-français jusque dans les pays réputés proches de nous, comme la Côte d'Ivoire ou le Sénégal», évoquant également des problèmes avec les pays nord-africains comme l'Algérie, la Tunisie et le Maroc. Pour résumer l'échec total de la politique française en Afrique, les sénateurs français soulignent dans leur lettre ouverte qu'»aujourd'hui, la Françafrique d'hier est remplacée par la Russafrique militaire, par la Chinafrique économique ou l'Américafrique diplomatique. Et que dire, malheureusement, de la régression de la Francophonie par rapport à la langue anglaise?». Et finir par se demander s'il ne serait pas temps de»remettre à plat notre vision de l'Afrique et de son lien avec la France», «alors que l'Afrique, continent ami, ne semble plus comprendre la France, et conteste de plus en plus son rôle et sa présence».
Les Africains ont un lien avec la France, il n'y a qu'à voir le nombre de demandeurs de visas, qui n'a certainement pas son pareil dans le monde, et il y a en parallèle un nombre de refus qui n'a pas son égal dans toutes les chancelleries. La France peut-elle garder sa place de partenaire privilégié en Afrique tout en s'éloignant des Africains ? Ces derniers lui rendent-ils la pareille en manifestant leur hostilité à sa présence sur leur sol ? Les sénateurs français n'ont pas tort de se demander s'il ne serait pas temps de remettre à plat la vision qu'a la France de l'Afrique. Et, elle doit commencer par traiter d'égal à égal avec les Africains, sans compter sur ses relais locaux, qui se sont éloignés de leurs peuples en favorisant leur intérêt personnel, et qui ont fini par précipiter sa sortie, de plusieurs pays du continent, par la petite porte. La France n'a-t-elle pas su mesurer la rapidité des changements d'équilibres internationaux, ainsi que l'évolution des sociétés africaines plus ouvertes, désormais, sur un monde devenu un petit village grâce aux technologies de l'information et de la communication (TIC) ? Plusieurs pays qui ont flairé les bonnes affaires, ont lancé ces dernières années de vastes offensives sur le continent, notamment la Chine, la Turquie, la Russie et le Japon, et ont fini par bouleverser les équilibres géostratégiques, naguère très avantageux pour les pays européens, souvent anciens colonisateurs. Car, si la France perd pied en Afrique, c'est toute l'Europe qui vacille. Y a-t-il encore quelque chose à rattraper, ou est-ce la fin d'une ère ?
" La bleuite fut la source de l'extermination de toute une jeunesse éduquée qui aurait été l'avenir du pays " Rémy Madoui ex maquisard . Miné par de fausses informations , manipulé et intoxiqué par les services secrets français , le FLN ordonnera tortures et exécutions d'algériens en nombre . Cette opération consistait à dresser des listes de collaborateurs algériens de l'armée française ( fausses évidement ) et à les faire parvenir jusqu’aux chefs du FLN , pour que celui-ci fasse le sale boulot ( certains avancent le chiffre de 4000 morts ) . La bleuite , l'autre guerre d' Algérie : le doc de Jean-Paul Mari, sur France 5 .
La jetée du petit port. Je plongeais, je nageais en m'appliquant parce que je savais que je nageais plutôt bien et je remontais en utilisant l'échelle rouillée au bout du môle.
Tipasa et les souvenirs. Les cabanons. Sont-ils toujours bien entretenus ?
Là-bas, ces couchés de soleil ressemblaient à des diamants.
Le soir tombait sur la campagne. Nous écoutions les grillons et les enfants trouvaient parfois des vers luisants.
Camus :"Maintenant, les arbres s'étaient peuplés d'oiseaux. La terre soupirait lentement avant d'entrer dans l'ombre. Tout à l'heure, avant la première étoile, la nuit tombera sur la scène du monde."
Verlaine :"La lune est rouge au brumeux horizon; Dans un brouillard qui danse dans la prairie S'endort fumeuse, et la grenouille crie Par les joncs verts où circule un frisson;
Nuit de Victor Hugo :
Le ciel d'étain au ciel de cuivre Succède. La nuit fait un pas. Les choses de l'ombre vont vivre. Les arbres se parlent tout bas.
Puis la nuit fait un pas encore. Tout à l'heure, tout écoutait. Maintenant nul bruit n'ose éclore ; Tout s'enfuit, se cache et se tait.
Sur cette photo on peut voir distinctement le Chenoua "qui prend racine dans lescollines autour du villageet s'ébranle d'un rythme sûr et pesant pour aller s'accroupir dans la mer."
Verlaine et L'heure du Berger :
"Les fleurs des eaux referment leurs corolles; Des peupliers profilent aux lointains, Droits et serrés, leurs spectres incertains; Vers les buissons errent les lucioles;
Les chats-huants s'éveillent, et sans bruit Rament l'air noir avec leurs ailes lourdes, Et le zénith s'emplit de lueurs sourdes. Blanche, Vénus émerge, et c'est la Nuit."
Tipasa
Les premières nuances des lumières un jour d'été sur la mer. Et puis le jour effaçait l'embrasement du soleil naissant, éteignait les derniers feux et apparaissait l'azur. L'Azur ! L'Azur ! . . Je pense à Mallarmé. Disparition des couleurs, leur évanouissement. Spectacle d'une mort heureuse. Et là-bas, en face, au nord, la France.
Tipaza
Cependant que les flots exhalent leurs soupirs, Sur les fûts brisés zigzaguent les hirondelles; Le terrain caillouteux resplendit d'asphodèles Qui naissent au printemps vierges de souvenirs.
Pénétrant de leur or les vagues de saphir, Les rayons moribonds du soleil étincellent Je rêve. Expire au loin le chant des tourterelles Où suis-je ? A Tipaza ? Dans le pays d'Ophir ?
Le soir tombe. La nuit voilera les ruines Mais surgit Séléné, riche en clartés divines Bientôt donc renaîtront tous les dieux disparus,
Et le pas souverain des légions romaines, Et, proches de la mer où chantent les sirènes, L'ombre de Jean Grenier et l'ombre de Camus.
Jean Bogliolo
Professeur de lettres classiques au Lycée Gautier (Jean Bogliolo écrivait Tipasa avec un Z. C'était toléré.)
Un autre poème, de Jean-Claude Xuereb :
Longtemps il écouta aux portes du silence Les grincements du temps en bruits venus d’ailleurs Il scruta le regard aveugle de la nuit Au rêve égaré d’une criblure d’étoiles
Il avait depuis toujours pris rendez-vous Aux rives du néant où bat l’éternité Ne le pleurons pas son destin s’est accompli.
Jean-Claude Xuereb est intervenu aux Journées « Albert Camus et René Char : en commune présence », et « Audisio, Camus, Roblès, frères de soleil : leurs combats ».
Je lis à présent ces lignes qui semblent être extraites d'un magazine pour une invitation au voyage alors que je les ai trouvées au début de Noces suivi de L'été. Elles ne sont pas signées. « Tipasa, c'est à 69 kilomètres d'Alger. Une cité romaine dont ne subsistent que des vestiges envahis par la végétation des absinthes, des géraniums et des griffes-de-sorcière. Imaginez des ruines à pic sur une falaise que vient battre une eau claire, brasillant sous l’éclatante lumière méditerranéenne. Tel est le site magnifique où Albert Camus a célébré dans sa vingtième année ses "noces" avec la nature. »
Une histoire d'amour impossible entre Dahmane et Amélie, deux personnages que tout oppose, qui vont se lier...
Après dix longues années de labeur, le tournage du film Les amants d'Alger adapté du roman Les amants de Padovani de l'écrivain-essayiste et poète Youcef Dris est enfin terminé, a indiqué ce dernier, hier. «Clap de fin pour Les Amants d'Alger, inspiré de mon roman Les Amants de Padovani», a annoncé Youcef Dris qui attendait ce moment avec une grande impatience, son roman ayant déjà connu un immense succès en librairie et ayant été réédité plusieurs fois. Youcef Dris a précisé qu'après dix longues années de déboires, de problème de planning et on ne sait quels autres, le tournage du film est enfin terminé. Désormais, le film va partir en post-production afin d'assembler toutes les scènes et de mettre en place tous les effets spéciaux nécessaires, a-t-il ajouté. Après avoir décalé la fin du tournage du film il y a quelques mois encore, Les amants d'Alger a officiellement terminé sa production. Le film en question a été réalisé par Mohamed Ketita. Ce dernier a, d'ailleurs, confirmé, également, que le tournage est terminé tout en révélant que, désormais, le film est dans la boîte... après des années de production! «Le réalisateur a mis en ligne des photos des acteurs qui ont participé au tournage, accompagnées d'un message de remerciements à destination de l'équipe technique, pour son travail dévoué, surtout que le tournage qui a été suspendu depuis de longs mois a aussi été très largement impacté par la pandémie», souligne en outre Youcef Dris. Ce dernier a indiqué que» maintenant c'est fini, c'est un sentiment doux-amer: ça fait des années qu'on espère, et on est épuisés, mais c'est surtout merveilleux d'arriver au bout de l'aventure. C'est la fin d'une ère que nous ne sommes pas prêts à recommencer à moins que... Évidemment, c'est complexe et on ne veut pas se tromper. Personne n'a envie de faire un film dans ces conditions, bien que l'objectif soit que l'on donne au public ce qu'on pense qu'il veut, tout en ajoutant des nouveautés et en surprenant les gens», a enchaîné Youcef Dris. Pour ce dernier, « Les Amants d'Alger sera sans doute différent des précédents films réalisés en Algérie, car les difficultés rencontrées sont désespérantes. Mais ce film a une grande portée émotionnelle qui nous fait oublier les déboires qu'il nous a causés. La volonté des personnes en charge de cette mission presque impossible a été inébranlable. La volonté est un facteur-clé au cinéma, sans celle-ci le projet paraîtrait impossible», ajoute Youcef Dris qui rappelle qu'en Algérie, le tournage d'un film est une aventure complexe qui met en jeu un grand nombre de corps de métiers afin d'obtenir le résultat attendu: choix des acteurs, choix du lieu, choix des costumes et mise en place, bref, il s'agit d'une véritable machinerie, où rien n'est laissé au hasard. «Tous ces paramètres ont été autant de difficultés rencontrées tout le long du tournage, et rares sont ceux qui nous ont aidés à les surmonter», regrette l'écrivain originaire de Tizi Ouzou, mais qui réside dans la ville d'Oran depuis plus de deux décennies. Il faut rappeler que le roman Les amants de Padovani» a été publié en 2004. Il s'agit d'une histoire d'amour impossible entre Dahmane et Amélie, deux personnages que tout oppose, qui vont se lier d'amitié, ils vont grandir, jouer, voyager ensemble, partager les mêmes passions aussi, Mais...
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