Retour en arrière. Avec le recul du temps, il aurait fallu introduire une clause subsidiaire aux Accords d’Evian, signés le 18 mars 1962 à Evian-les-Bains (Haute-Savoie), entre les représentants de l’Algérie révolutionnaire et les diplomates français au sujet des musées et d’autres lieux détenant en France des biens patrimoniaux algériens pris par la France, dès les premiers temps de la colonisation.
Les représentants du Gouvernement provisoire de la République algérienne ne soulevèrent pas le problème des biens culturels de l’Algérie, illégitimement intégrés au patrimoine inaliénable français. On devait penser peut-être que l’heure n’était pas à la culture. Qu’il fallait pallier au plus pressé, atténuer les souffrances de part et d’autre de la Méditerranée et hâter la paix dans l’Algérie exsangue. Puis on n’en parla plus. Pas même Mohamed Harbi, devenu historien par la suite.
C’est ainsi que le 3 juillet 1962, l’Algérie devenu Etat indépendant, ne se souciera guère de ses biens immémoriaux. Nulle trace des biens culturels algériens ne figure dans le texte intégral de ces accords qui a été publié, du côté algérien, dans le journal El Moudjahid du 19 mars 1962 et dans Le Monde du 20 mars 1962.
Cela aurait permis de faciliter la tâche aux Algériens qui mènent des enquêtes sur l’histoire. Cinquante-neuf ans plus tard, le problème des archives et d’autres biens de l’Algérie plombent les rapports franco-algériens.
Et les stèles d’Al-Hofra ? Et l’homme de Tighennif ?
Benjamin Stora ne fait aucune proposition concernant ces biens de l’Algérie qui sont toujours conservés dans les musées en France. Dont les centaines de stèles puniques et néo-puniques d’El-Hofra (Constantine) qui sont conservées dans les réserves du Musée du Louvre dont j’ai fait l’inventaire en 2009.
Aucune recommandation de ce genre ne figure dans le rapport de Benjamin Stora, pas plus que les ossements découverts en 1955 appartenant à l’homme de Tighennif (anciennement Ternifine), dans la wilaya de Mascara, sous la forme de deux mandibules humaines associées à une faune abondante et à une riche industrie de bifaces primitifs.
Cette découverte de l’homme de Tigheniff confirme le rôle de premier plan joué par le continent africain dans l’histoire paléontologique des hommes. Cet atlanthrope (-500 000 ans) est l’inventeur d’une technique révolutionnaire, outre la production des premiers outils bifaces, on lui doit l’invention d’un casse-tête dont l’arête tranchante fut fixée au bout d’un manche. Cet outil qui servait de hache fut substitué à l’ancien coup de poing. Considéré comme un immense progrès en ces temps-là.
Le premier dentiste connu dans le monde est algérien
Pas plus que Benjamin Stora ne fait allusion au premier dentiste connu à ce jour dans le monde, qui exerçait dans la région d’Oum El-Bouaghi il y a de cela 7 à 8000 ans, bien avant l’apparition des civilisations de Sumer, d’Akkad et de l’Egypte. Il s’agit du crâne d’un homo sapiens, ancêtre direct de l’homme moderne, dont le maxillaire dévoilait une prothèse dentaire qui fut étudiée par des spécialistes de la médecine dentaire. Il faudra attendre le papyrus d’Ebers (Egypte, IIe millénaire avant J.-C.) et plus tard le médecin grec Hippocrate de Cos (Ve siècle avant J.-C.), puis l’Arabo-musulman Khalaf Ibn Abbas Al-Zahrawi (vers 936), connu chez les Occidentaux du nom d’Abulcasis ou Albucasis parfois même Alsaharavius, pour découvrir d’autres procédés permettant de traiter une dent sur le point de tomber.
Les bienfaits de l’Algérie à la France
En Algérie, les Français faisaient de l’histoire à sens unique. A la manière de Jules César écrivant l’histoire des Gaulois. Il suffit pour cela de consulter la Revue africaine pour s’en rendre compte.
Rares sont les Algériens qui y participèrent. Personne ne fit appel à Ba Hamou Al-Ansari Ben Adbesselam, le secrétaire du Tebeul Moussa Ag Amastan. Ni à Saïd Cid Kaoui, cet auteur algérien des années 1890 qui fut exclu des cénacles de la connaissance de l’Algérie française. Citons encore Machar Jebrine Ag Mohamed qui mit au jour le site d’Iheren après avoir remarqué les empreintes de doigts à l’ocre rouge dans l’abri. De même qu’au refuge de Talewaout. Les inscriptions et les gravures rupestres de l’Algérie saharienne, c’est lui et nul autre.
L’Algérie, terre de culture multimillénaire, bien paradoxalement permit à des amateurs français illuminés plutôt qu’éclairés et à quelques savants professionnels issus de la métropole française d’atteindre un degré de spécialisation progressif, inespéré, dans leur pays d’origine. Ceci en compulsant fébrilement et de manière systématique les vestiges matériels du passé de l’Algérie, découverts par leurs guides indigènes.
Parmi ces savants Adrien Berbrugger, qui fut le secrétaire particulier du sanguinaire Bertrand Clauzel qui investit Blida et Médéa avec les troupes du colonel Schauenburg. A. Berbrugger fut plus particulièrement le chef de la milice française, chargée de la surveillance et de l’oppression des Algériens, à la manière des gardes territoriaux juifs et pieds-noirs durant la Guerre de libération 1954-62. V. Reboud. Le colonel de Neveu. Reynaud, Quatremère, Hase, de Slane, Walckenaer, d’Avezac, Dureau de la Malle, Marcel, Carette, Fournel, de Mas-Latrie, Vivien de Saint-Martin, Léon Rénier, Tissot, H. de Villefosse, parmi les moins connus du public, qui ont été aidés dans leurs travaux par des centaines de guides et des éclaireurs indigènes, qui leur firent connaître les sites archéologiques. Ces savants captivés par des disciplines nouvellement apparues en Europe, dont celles de l’épigraphie et de l’archéologie, utiliseront les connaissances pratiques de ces centaines d’auxiliaires algériens, jamais cités nulle part, restés anonymes pour la postérité. Ailleurs, on aurait dit «X ou Y inventeur de tel ou tel site». Comme ce fut le cas pour Marcel Ravidat, Jacques Marsal, Georges Agnel et Simon Coencas qui découvrirent la Grotte de Lascaux le jeudi 12 septembre 1940. La grotte des Trois Frères tire son nom des trois fils du comte Begouen qui la découvrirent en 1910. Cette honnêteté intellectuelle n’avait pas cours en Algérie. L’Algérie plurimillénaire a été une véritable caverne d’Ali Baba pour les scientifiques français qui furent, quoi qu’on en dise, ses quarante voleurs en cols blancs.
Le dictionnaire pseudo-Charles de Foucauld
Ba Hamou Al-Ansari Ben Adbesselam, le secrétaire du Tebeul Moussa Ag Amastan, fut le plus prestigieux de ces indigènes bannis de la culture coloniale. Ba Hamou Al-Ansari fut le coauteur émérite du volumineux dictionnaire qui est attribué, jusqu’à nos jours, au seul Charles de Foucauld. Sans Ba Hamou Al-Ansari, il n’y aurait jamais eu de dictionnaire «touareg-français». C. de Foucauld, qui fut le camarade de promotion du maréchal Pétain à Saint-Cyr, n’avait accès à aucun dialecte berbère et, encore moins, au parler rude et incommode des Touaregs de l’Ahaggar. Citons-en quelques autres : Reynaud, Quatremère, Hase, de Slane, Walckenaer, d’Avezac, Dureau de la Malle, Marcel, Carette, Fournel, de Mas-Latrie, Vivien de Saint-Martin, Léon Rénier, Tissot, H. de Villefosse, parmi les moins connus du public, tous ont été aidés dans leurs travaux par des indigènes ordinaires.
Benjamin Stora dans son rapport ne parle jamais des stèles libyques (ancien berbère) ravies à l’Algérie et recelées dans les sous-sols et les réserves des musées français. Tout ce qui reste de ces stèles volées à l’Algérie, ce sont des dessins plus ou moins ressemblants qui figurent dans les Corpus établis par l’abbé J.-B. Chabot, Halévy, Rodary, Reboud, Letourneux.
B. Stora ne dit pas un seul mot sur les larcins d’Henri Lhote au Tassili n’Ajjer et dont j’ai dressé l’inventaire parallèlement à la série de crânes qui appartiennent au domaine de l’anthropologie. Ces objets volés par Henri Lhote à l’Algérie sont répertoriés dans la base de données du MNHN de Paris, dans la partie consacrée à l’ethnographie.
Le cas Cid Kaoui
Saïd Cid Kaoui est cet auteur algérien des années 1890 qui fut exclu des cénacles de la connaissance de l’Algérie française. On finit par lui accorder, sur le tard, la Légion d’honneur pour son rôle d’interprète alors que ses qualités d’étymologiste et de dictionnariste le destinaient à l’approfondissement des connaissances berbères de l’époque. Connu à l’état-civil sous le nom de Saïd Kaoui Ben Mohand Akli, né en 1859 dans la région de Béjaïa, Saïd Cid Kaoui est l’auteur d’un dictionnaire français-tamasheq absolument remarquable, édité dans l’urgence en 1891, c’est-à-dire plusieurs décennies avant les études du Père de Foucault sur le même sujet. Son Dictionnaire français-tachelhit et tamazir’t (dialectes berbères du Maroc) sera publié hors d’Algérie, à Paris, par l’éditeur Ernest Leroux, en 1907, l’Algérie étant alors un champ gardé pour les lettrés français de diverses origines. Saïd Cid Kaoui n’avait aucune chance d’écrire l’histoire de son pays, il fut rarement mentionné dans les ouvrages de dialectologie berbère. René Basset, qui fut son contemporain, le considérait comme un rival en puissance. Ses contemporains français l’ignoraient superbement.
Devant la véhémence de ses détracteurs, qui inférèrent auprès des hautes autorités de l’époque pour empêcher la publication de ses travaux, Saïd Cid Kaoui finit par éditer ses livres à compte d’auteur, sous forme de brochures éphémères. Aucun Français ne voulut l’aider. A l’époque, seuls les militaires avaient droit au chapitre, parmi eux le capitaine d’artillerie Delamare qui fut nommé membre de la commission chargée de l’exploration scientifique de l’Algérie. Léon Rénier apprêta, à la demande de l’empereur, un ouvrage sur les inscriptions romaines de l’Algérie. On refusait l’apport de Cid Kaoui au domaine berbère, ethnie dont il était pourtant issu, né en Kabylie. L’explorateur Duveyrier, qui personnalisait à l’époque on ne peut plus crûment le mépris des intellectuels algériens par les mandarins français, écrivit le 4 septembre 1891 : «Cher Monsieur, vous m’avez écrit il y a deux jours, au nom de Monsieur le Ministre de l’Instruction publique (…) Cid Kaoui n’est ni un nom français, ni un nom arabe ou berbère.» En clair, cela signifiait que Cid Kaoui n’existait pas. Puisqu’il n’était ni français, ni arabe, ni berbère. Qui était-il au juste ?
C’est dans ce contexte social ségrégationniste qu’avaient lieu les recherches à caractère historique, qui écartaient ouvertement les travaux des lettrés arabes et kabyles. Avec pour corolaires, pour les savants français, la maladresse, voire l’incompétence notoire pour les études berbères qui ont été menées vers l’impasse où elles se trouvent jusqu’à nos jours.
Le cas Machar Jebrine Ag Mohamed
Il est également intéressant de citer dans le pays touareg Machar Jebrine Ag Mohamed et le lettré Ba Hamou Al-Ansari. Machar Jebrine Ag Mohamed fut le guide et le collaborateur expérimenté d’Henri Lhote lors de sa mission au Tassili n’Ajjer. C’est Machar Jebrine Ag Mohamed qui mit au jour l’Abri d’Iheren après avoir remarqué les empreintes de doigts à l’ocre rouge dans l’abri. De même qu’au refuge de Talewaout. On lui doit la découverte de plusieurs sites indispensables à la connaissance de l’art saharien. Pourtant, le nom de Machar Jebrine Ag Mohamed (1890-1981) est rarement mentionné par H. Lhote, sauf pour les banalités liées aux prestations théières.
C’est le guide Machar Jebrine Ag Mohamed l’auteur de l’histoire des gravures sahariennes. Lhote a effacé sa mémoire et c’est Ba Hamou Al-Ansari l’auteur du dictionnaire en quatre volumes attribué à Charles de Foucauld (1858-1916), béatifié le 15 mai 2005, auquel on doit une petite introduction au credo chrétien qu’il intitulera L’Evangile présenté aux pauvres nègres du Sahara.
A Sète, dans des fosses communes
A Sète, une route porte jusqu’à nos jours le nom de Rampe des Arabes, elle grimpe du Môle Saint-Louis, la jetée, qui protège le port de pêche, jusqu’à l’ancienne route d’Agde, sur le rivage méditerranéen. Autrefois, on appelait cette voie la Montée des Bédouins.
Il s’agit des déportés algériens qui ont été condamnés aux travaux forcés et contraints, à demi-enchaînés, à casser des pierres dans les carrières voisines pour bâtir cette chaussée française. Ils furent incarcérés à la prison du Fort Saint-Louis, situé au bout du Môle. D’autres ont séjourné au Fort Saint-Pierre. Sur les registres de l’état civil à Sète figurent des patronymes algériens mal retranscrits. Des lieux de naissance de nos jours disparus, des numéros matricules auxquels sont accolées des dénominations telles que Brahim Ben Taieb, Mohamed Ben Abdallah, Mohamed Ben Gadou, Hamed Ben El-Abbes, El-Hadj Ali Bou Medin, Si Omar Ben El-Zerrouti, Salah Ben Oussin, Tahar Ben Hamed, Tatar Ben Hamed. Tous ont été pris les armes à la main. Ils sont originaires de plusieurs villes d’Algérie : Alger, Biskra, Bône, Blida, Mascara, Médéa, Oran, ou de petits bourgs et d’insignifiants douars. Toute l’Algérie était concernée par la guerre. Tous enfouis dans des fosses communes au pays de Georges Brassens qui chantait : Me v’là dans la fosse commune/La fosse commune du temps.
Les sans nom patronymique (SNP)
Benjamin Stora écrit (page 26 de son rapport-verbatim) : «Au récit d’un nationalisme français valorisant la construction de routes permettant la modernisation du commerce, des hôpitaux qui font reculer les maladies, des écoles chargées de combattre l’analphabétisme… s’oppose le souvenir persistant de la dépossession foncière massive, de la grande misère dans les campagnes, ou de la perte de l’identité personnelle avec la fabrication des SNP (Sans nom patronymique).»
Cette histoire de SNP (Sans nom patronymique) est signalée par l’historien grec Hérodote, né vers -480 à Halicarnasse. La France n’y est absolument pour rien. Parlant de la tribu ancien-berbère Atarante, voici ce qu’écrivait Hérodote il y a 2500 ans :
«A dix journées pareillement des Garamantes, on trouve une autre colline de sel, avec une fontaine et des hommes à l’entour : ils s’appellent Atarantes, et sont les seuls hommes que je sache n’avoir point de nom. Réunis en corps de nation, ils s’appellent Atarantes, mais les individus n’ont point de noms qui les distinguent les uns des autres.» (Hérodote Livre IV, chapitre CLXXXIV. Trad. du grec par Larcher, avec des notes de Bochard, Wesseling, Scaliger. [et al.] Paris : Charpentier, 1850.)
Ce n’est donc ni une tentative de refondation de la personnalité algérienne ni une dislocation ou de déstructuration de l’état civil d’Algérie. Ce mot-valise accolé au prénom usuel, comme dans SNP Ahmed ou SNP Ali, a existé à travers le temps depuis la haute antiquité. L’enregistrement fautif à l’état civil des patronymes algériens par les fonctionnaires français provient d’un substrat lointain sur lequel s’est appuyée l’administration française en Algérie.
Le canon Baba-Merzoug et ceux des Invalides
«La création d’une commission franco-algérienne d’historiens chargée d’établir l’historique du canon Baba Merzoug ou La Consulaire et de formuler des propositions partagées quant à son avenir, respectueuses de la charge mémorielle qu’il porte des deux côtés de la Méditerranée.»
Le nombre total des pièces de bronze que comprenait l’armement d’El-Djazaïr le 5 juillet 1830 était de 900. Ensemble, ces pièces représentaient un poids de 3 000 quintaux. Un grand nombre d’entre eux ont été fondus par les Français pour en faire un autre usage.
«Les batteries de cette ville, dit le capitaine Barchou qui visita celles-ci en 1830, étaient bâties avec une magnificence extrême. Les pavés, les murailles, les embrasures étaient faits avec un luxe de matériaux, un fini de travail dont on ne saurait se faire une idée.»
A la demande du général Clauzel, le roi de France Charles X décida, le 9 octobre 1830, d’envoyer 24 canons algériens aux Invalides. Ils y sont encore.
«Dès la prise d’Alger, une compagnie de juifs offrit à M. de Bourmont d’acheter pour 7 millions l’artillerie tombée en son pouvoir, proposition que, naturellement, le général en chef s’empressa de repousser.» (Klein, Les Cahiers d’El-Djazaïr.)
24 canons, voire plus, se trouvent aux Invalides. Facilement identifiables, ils portent tous des inscriptions en langue turque, rédigées à l’aide de l’écriture arabe.
Un canon familial
B. Leclerc qui fit une incursion archéologique sur les hauteurs du Djurdjura, le 17 novembre 1857, écrit : «Il est encore un monument de l’ancienne splendeur de Koukou, c’est un beau canon en bronze, de moyen calibre, mesurant deux mètres de long et monté sur un affût.» J’ignore ce qu’est devenu ce canon qui a, pour moi, une charge sentimentale bien plus forte que le Baba Merzoug. Il s’agit d’un patrimoine familial…
Sur les harkis
Benjamin Stora suggère de «voir avec les autorités algériennes la possibilité de faciliter de déplacement des harkis et de leurs enfants entre la France et l’Algérie».
Il est inutile de rappeler à B. Stora ce que fut le nationalisme collaborationniste, xénophobe et anti-juifs sous Vichy et le maréchal Pétain, captivé par les nazis et leur ordre fasciste.
En France, pendant l’occupation allemande, les dénonciations à la police ou à la Gestapo s’élevaient entre 3 et 5 millions de lettres anonymes, soit une moyenne de 2 700 lettres par jour (Christophe Cornevin, Les Indics : la face cachée de la police française, Flammarion, 2011, 350 p.). En Algérie, il existe une ligne rouge et un point de non-retour au sein de la population concernant les harkis.
1 500 stèles ancien-berbère
Benjamin Stora, qui se livre à un compte d’apothicaire, préconise une autre futilité historicienne : la «création d’un fonds qui pourra prendre en charge les écrits de langue berbère».
Il serait plus simple et bien plus convenable de rendre aux Algériens les stèles libyques, gravées de caractères d’écriture ancien berbère, datées du VIe siècle avant J.-C, emmenées en France au cours du XIXe siècle et supposées «disparues». Le Corpus de l’abbé Jean-Baptiste Chabot répertorie 1 500 stèles ancien-berbère. La plupart évaporées dans la nature, quelque part en France. Le savait-il ?
Post-scriptum
Au cours d’un travail de recherche au Service historique du château de Vincennes, j’ai noté l’existence d’un grand nombre de lettres arabes, non traduites, parmi lesquelles :
Dossier 1. (1622-1792). Documents en arabe antérieurs à la conquête et devant appartenir à un ancien «taleb» (précepteur musulman). Ou encore :
Carton 1 H 4. Originaux de lettres trouvées dans le cabinet du dey, turques, arabes, françaises, anglaises (juillet-septembre 1830). (Commission générale du gouvernement, état des objets appartenant à la Régence.)
La situation sanitaire en France liée au Covid-19 m’empêche de pousser outre mes recherches.
Par Ali Farid Belkadi –
février 2, 2021 -
https://www.algeriepatriotique.com/2021/02/02/contribution-de-farid-belkadi-les-lacunes-des-accords-devian-iii/
Les accords d'Évian
du 18 mars 1962 :
http://www.axl.cefan.ulaval.ca/afrique/algerie-accords_d'Evian.htm
Les commentaires récents