Fevrier 2012
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L'Homme du Mont Chenoua
Il semblait géant pour moi, cet inconnu
coiffé d'un large chapeau de paille
vêtu d'une longue blanche djellaba à rayures bleus de ciel
ses longs blonds cheveux couvrant ses épaules
sa soyeuse barbe l'enveloppant comme une écharpe
Il semblait géant pour moi, cet inconnu
coiffé d'un large chapeau de paille
vêtu d'une longue blanche djellaba à rayures bleus de ciel
ses longs blonds cheveux couvrant ses épaules
sa soyeuse barbe l'enveloppant comme une écharpe
Il marchait seul, en sandales, de ville en ville
de bourgs en quartiers, sans ambage ni bagage
moi, enfant de sept ans, ne voyant son visage
qu'une fois par année parfois, à Tipaza
Ma mère disait qu'il ne savait qu'un dialecte
berbère des monts du Chenoua en Algérie
et peu d'ici à Alger ne le comprenait
Visages s'oublient parfois, mais pas ce regard
gris-bleu-vert d'où émanait tant de bonté et d'amour
Lui, posant sa paume sur mes cheveux
un instant me parlait pour me donner courage
d'une langue morte qui ressuscitait mon âme
et la faisait bondir au firmament des cieux
Au revoir Moussa, dis-je, il me sourit et partit
Au-delà de la longue avenue,des Musulmans
s'approchèrent de lui avec respect,
s'agenouillèrent, baisant sa main
le suivèrent, le protégeant des soldats.
"Tes papiers, étranger !" Entendis-je au soudain, au loin
des mots se mêlèrent tout haut, des disputes
tirs de mitraillettes, les deux hommes qui
protégeaient Moussa, soudain s'affalèrent sans vie
Visage hagard, mon âme s'enfuit dans les ténèbres
vers leurs jours qui ne paraissent plus encor ...
souvenir poignant entre la bonté d'un homme et l'horreur des armes...
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