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Entre l'hiver 1954 et l'été 1962, l'Algérie a péniblement gagné son indépendance. Des premiers attentats aux accords d'Evian en passant par la répression des forces françaises, la bataille d'Alger, la semaine des barricades, la résistance puis la lutte clandestine des Français d'Algérie, retour en images sur les temps forts de cette guerre encore controversée aujourd'hui. © AFP PHOTO Pierre Bonnin
Le déclenchement de l'insurrection
1er novembre 1954. C'est la "Toussaint rouge". Le Front de libération national (FLN), un parti indépendantiste, et plus particulièrement sa branche armée, l'Armée de libération nationale (ALN), lancent plusieurs attaques sur le territoire algérien. L'une d'elle tue un ancien officier de l'armée française (M'chounèche, Hadj Sadok) et un instituteur (Guy Monnerot). Ici, une photo d'une première arrestation de suspects. © AFP PHOTO
Le gouvernement Mendes France reste ferme
Fin 1954. Le FLN associe son action à deux revendications : la reconnaissance de la nationalité et de la souveraineté algériennes. François Mitterrand, alors ministre de l'Intérieur du gouvernement Mendès-France, est partisan de la fermeté : "L'Algérie, c'est la France... Et qui d'entre vous hésiterait à employer tous les moyens pour préserver la France ?". Le discours est alors radicalement différent de celui tenu pour l'Indochine, la Tunisie ou le Maroc. © AFP PHOTO
L'escalade et l'état d'urgence
5 janvier 1955. Malgré la nomination d'un "gouverneur général", Jacques Soustelle, chargé de négocier avec les modérés, l'année 1955 marque une escalade de la violence en Algérie. Très vite, le contingent français sur place est renforcé. Le gouvernement Mendès-France chute le 3 mars et l'état d'urgence est proclamé par Edgar Faure le mois suivant. L'été 55 sera meurtrier avec les massacres du Constantinois de l'ALN et la riposte violente de l'armée française. © AFP PHOTO
Les "pouvoirs spéciaux" pour l'Algérie
12 mars 1956. Tandis que Guy Mollet, un modéré favorable au départ à l'indépendance, arrive au pouvoir, la situation s'envenime. Il est conspué à Alger par les Pieds-noirs lors de la "journée des tomates" et doit revenir à une position plus ferme. Bientôt, l'armée est dotée des "pouvoirs spéciaux" et évince progressivement les politiques. Les forces françaises sur place vont bientôt dépasser les 400 000 hommes. © AFP PHOTO
Le FLN intensifie son offensive
20 août 1956 . Le FLN organise le Congrès de la Soummam en Kabylie. Les leaders algériens (Abane Ramdane, Ben Mhidi, Krim Belkacem, Omar Ouamrane, Si M'hamed, Youcef Zirout, Bentobal, Si Sadek, Azzedine, Si Lakhdar, Ali Khodja, Ali Mellah) organisent l'insurrection et posent les bases du nouvel Etat algérien. A Alger, les attentats mais aussi les arrestations sommaires et les interrogatoires musclés commencent. © AFP PHOTO Pierre Bonnin
Le meurtre d'Amédée Froger
28 décembre 1956. A la fin de l'année, on entre de fait dans une situation de guerre. L'un des maires emblématiques d'Algérie, Amédée Froger, vif opposant de l'indépendance, est assassiné. Deux jours plus tard, son enterrement donne lieu à une manifestation massive des partisans de l'Algérie française (photo). Elle se terminera par des émeutes et des ratonnades mortelles. © AFP PHOTO
La bataille d'Alger
7 janvier 1957. Le FLN veut déplacer l'insurrection dans les zones urbaines. La bataille d'Alger commence quand l'armée française, sous les ordres du général Massu, doit rétablir l'ordre dans la ville. Les méthodes employées sont très vite décriées. Mais leurs contempteurs sont encore peu nombreux. La traque des leaders du FLN et de leurs alliés (le communiste Fernand Iveton par exemple) s'intensifie avec notamment les généraux Bigeard et Aussaresses. © AFP PHOTO Jacques GREVIN
Des rafles géantes à Alger
30 juillet 1957. Des Algériens sont arrêtés en masse par les troupes parachutistes du colonel Bigeard, place du Gouvernement à Alger. Il s'agit d'une des rafles les plus importantes durant la guerre d'Algérie. Au total environ 3 000 Algériens seront arrêtés lors de deux rafles, place du Gouvernement et square Bresson. © AFP PHOTO
Bombardement de Sakiet Sidi Youssef - Tunisie
8 février 1958. Le village tunisien de Sakiet Sidi Youssef, proche de la frontière algérienne, est bombardé par l'armée française après des tensions entre l'armée et des combattants de l'ALN basés en Tunisie. 70 victimes sont à dénombrer dont une vingtaine d'enfants. L'indignation monte jusqu'à l'Onu. © AFP PHOTO
L'armée française dans les villages
15 avril au 14 mai. Le gouvernement de Felix Gaillard étant tombé le 15 avril, la France passe un mois sans président du Conseil. Chaban-Delmas monte alors un "complot" visant au retour du général de Gaulle. Mais c'est finalement Pierre Pfimlin qui forme un nouveau gouvernement. En Algérie le ressentiment de la population monte face à la présence des paras dans les villages. © AFP PHOTO
Les Européens prennent le gouvernement général
13 mai 1958. A Alger, le ministre Robert Lacoste décide de partir, laissant les pleins pouvoirs à l'armée. Les politiques ont définitivement abandonné le terrain aux militaires. Des milliers de Français d'Algérie manifestent alors contre l'exécution de prisonniers par le FLN et prennent le siège du Gouvernement d'assaut. © AFP PHOTO
Un Comité de salut public
13 mai 1958. Les Français d'Algérie obtiendront très vite le soutien des militaires, notamment des généraux Raoul Salan (bras levés), Jacques Massu (derrière Salan, coiffé du béret) et Edmond Jouhaud (képi, derrière Massu). Un Comité de salut public est créé. Sous influence des gaullistes, un retour du général de Gaulle est évoqué. © AFP PHOTO
Les pouvoirs spéciaux pour de Gaulle
29 mai et 1er juin 1958. Le 29 mai, le président René Coty appelle "le plus illustre des Français" au gouvernement. Le général de Gaulle est investi le 1er juin avec des pouvoirs élargis. Avant même son arrivée au pouvoir, il s'est déjà nettement démarqué des généraux d'Alger qu'il qualifie de "braillards". Il prône le retour d'un "gouvernement républicain" à Alger. © AFP PHOTO
De Gaulle à Alger
4 juin 1958. Lors d'une visite à Alger, le général de Gaulle proclame aux pieds-noirs son célèbre "Je vous ai compris". L'ensemble de sa visite de 3 jours en Algérie et de ses déclarations seront aussi ambigües que cette phrase (ici, il salue le général Massu). Mais l'histoire et les témoignages ont montré depuis que de Gaulle s'était déjà rangé en faveur de l'autodétermination. © AFP PHOTO
Un Gouvernement provisoire au Caire
19 septembre 1958. Le mouvement indépendantiste algérien se radicalise. Le FLN est dépassé par sa branche armée, l'ALN en août. Le 19 septembre, un Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) est créé au Caire, en Egypte. Il sera mené par Ferhat Abbas, révolutionnaire de la première heure. Il deviendra en 1962, le président de l'Assemblée constituante. © AFP PHOTO
De Gaulle propose la "paix des braves"
3 octobre 1958. Avant son élection à la présidence de la République (au suffrage indirect), de Gaulle propose le "plan de Constantine" qui prévoit d'instaurer l'égalité entre tous les Algériens, pieds-noirs ou non, et un soutien financier massif. Dans la foulée, sur le terrain militaire, il propose la "paix des braves" au FLN. Malgré un soutien d'une partie de la population (photo), le gouvernement clandestin basé en Egypte décline l'offre. © AFP PHOTO
Le droit à l'autodétermination
16 septembre 1959. Dès son arrivée au pouvoir, de Gaulle coupe les ponts avec l'administration militaire du général Salan. En plus d'un délégué général (Paul Delouvrier) sur le plan politique, il nomme le général Challe à la tête des opérations militaire, qui obtiendra plusieurs victoires sur l'ALN. Le 16 septembre, de Gaulle finit par évoquer clairement le "droit des Algériens à l'autodétermination". Les Français d'Algérie s'indignent (photo). © AFP PHOTO
La semaine des barricades
24 janvier au 1er février 1960. Sous l'impulsion de Joseph Ortiz et Jean-Jacques Susini, de nombreux partisans de l'Algérie française se rebellent contre le général de Gaulle. Les manifestants sont avant tout des civils, mais ils bénéficient de la sympathie d'un grand nombre de militaires. La semaine des barricades commence. Elle se terminera par le rappel du général Massu et sur un bilan d'une vingtaine de morts. © AFP PHOTO
Une intensification des violences
4 novembre 1960. Après plusieurs tractations secrètes avec certains membres du FLN (Si Salah, Si Lakhdar et Si Mohammed puis Ahmed Boumendjel) et un débat en France de plus en plus vif entre les partisans de l'Algérie française et de l'Algérie algérienne, de Gaulle annonce la tenue d'un référendum sur l'autodétermination. En marge d'un voyage du général en Algérie en décembre, les violences s'intensifient entre les deux camps. © AFP PHOTO
Le référendum sur l'autodétermination
8 janvier 1961. Le référendum sur l'autodétermination donne la victoire au "oui" à 75 % en France et 69 % en Algérie. L'indépendance est actée. Mais depuis quelques mois, la réaction des pieds-noirs et militaires, favorables à l'Algérie française, s'organise dans la clandestinité, notamment autour du général Salan en Espagne. © AFP PHOTO
La naissance de l'OAS
Février 1961. Civils et militaires, anciens du "Front Algérie française" et des "barricades", se structurent autour de l'Organisation armée secrète (OAS) en Algérie comme en France. Une série d'attentats et de meurtres sanglants est perpétrée par ses membres dans les principales villes du pays, mais aussi en métropole. L'OAS aurait fait plus de 2 000 victimes pendant et après la guerre. © AFP PHOTO
Le putsch des généraux
22 avril 1961. Une tentative de putsch est menée à Alger par plusieurs militaires favorables à l'Algérie française dont les généraux Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller, d'où son surnom de "putsch des généraux". La majorité des forces armées reste fidèle au général de Gaulle, ce qui fait échouer le putsch. Beaucoup de militaires se tournent alors vers l'OAS. © AFP PHOTO
Des manifestations réprimées à Paris
17 octobre 1961. Une manifestation de "Français musulmans d'Algérie" est sévèrement réprimée à Paris, près du métro Charonne. Le préfet de police Maurice Papon est pointé du doigt. Plusieurs Algériens auraient été jetés dans la Seine. Pendant un an, en métropole, attentats de l'OAS, manifestations pro-algériennes et répression violente vont faire des dizaines de morts. © AFP PHOTO
Signature des accords d'Evian
18 mars 1962. Les accords d'Evian, dont la négociation a commencé 10 mois plus tôt, sont signés. Charles de Gaulle annonce le cessez-le-feu. Un nouveau référendum est programmé qui rendra le pouvoir au peuple algérien. Les combats entre troupes françaises et ALN s'achèvent. L'OAS, elle, poursuit son combat dans une zone retranchée d'Alger : Bab El-Oued, où les habitants sont vite exténués (à droite). © AFP PHOTO
La fusillade de la rue d'Isly
26 mars 1962. Tandis que le quartier de Bab El-Oued est assiégé par l'armée française, des pieds-noirs tentent de forcer le blocus et d'apporter leur soutien à l'OAS. Des tirailleurs, usés par des mois de guerre, ouvrent le feu dans la rue d'Isly. Cette fusillade, qui a fait plusieurs dizaines de morts civils non armés, reste difficile aujourd'hui à expliquer. © AFP PHOTO
L'indépendance officielle de l'Algerie
5 juillet 1962. Trois mois après Evian, Charles de Gaulle annonce la reconnaissance officielle de la République algérienne. Des scènes de liesse ont lieu à Alger où les héros de la révolution sont fêtés. Même si des chiffres précis sont difficiles à obtenir et si les estimations divergent, on parle aujourd'hui de près de 400 000 victimes de la guerre (environ 25 000 militaires et 2 800 civils français et 300 000 Algériens). © AFP PHOTO
L'exode des pieds-noirs et des harkis
L'indépendance n'a pas totalement mis fin aux violences en Algérie. Plusieurs milliers de pieds-noirs et de harkis ont été persécutés voire massacrés après la guerre pour leur attachement à la France. Des centaines de milliers d'entre eux tenteront de rejoindre la métropole (ci-dessus une famille de réfugiés débarquant à Marseille en 1962) et seront accueillis dans des conditions misérables. © AFP PHOTO
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