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Né en Algérie française dans une famille pauvre, Albert Camus, élève
boursier, va suivre des études brillantes grâce à un instituteur qui
avait foi en ses talents… Il n’a donc rien à voir avec les
intellectuels de son époque qui étaient tous élevés dans des milieux
riches au milieu de bibliothèques luxueuses. C’est sans doute cette
enfance qui a fait d’Albert Camus, un écrivain philosophe plein
d’humanisme. Des les années 1930, Albert Camus qui a lu Gide,
Montherlant, Malraux, Nietzsche, se classe parmi les jeunes
intellectuels de gauche d’Alger : il fait même partie pendant un an du
Parti communiste algérien. Il se fera connaître grâce à « Misère de la
Kabylie » et en agissant au théâtre, se spécialisant dans le théâtre de
l’absurde (« Le Malentendu », « Caligula »). Albert Camus restera à
jamais marqué par le théâtre en adaptant Faulkner « Requiem pour une
nonne » ou Dostoïevski « Les Possédés »…
Journaliste à Alger avant la Seconde Guerre mondiale puis à
Paris-Soir à Paris, c’est durant la guerre qu’il va faire paraître
« L’Etranger » et « Le Mythe de Sisyphe », support de sa philosophie…
« L’Etranger » est une œuvre majeure de Camus qui explique l’aliénation
existant au XXe siècle et la peur de l’autre, un thème toujours aussi
d’actualité…
En 1943 chez Gallimard, il va prendre la tête du journal
« Combat ». L’année suivante, Albert Camus rencontre Jean-Paul Sartre
et il va dénoncer les bombardements nucléaires d’Hiroshima et de
Nagasaki tout en continuant son combat contre les injustices du
colonialisme. En 1946, il deviendra l’ami de René Char. Homme de
gauche, Albert Camus va être le premier à se méfier du régime
communiste ce qui lui vaudra d’être critiqué par les intellectuels
français de l’époque. Défendant la dignité humaine et les valeurs de
fraternité dans « La Peste », Camus défendra aussi la théorie de la
rébellion avec « L’Homme révolté », il prendra ses distances avec
Sartre. Quant à « La Chute » parue en 1956, Camus y évoque le
symbolisme chrétien et la morale humaniste laïque.
C’est ainsi que Albert Camus, reçut le prix Nobel de littérature
pour son œuvre en 1957. Il avait 44 ans et mourut en 1960 dans un
accident de voiture.
Albert Camus est le symbole même de la réussite intellectuelle
basée sur des valeurs de laïcité et d’égalité, son apprentissage à
l’école communale loin des salons chics parisiens, ayant donné de
l’espoir à des milliers de gamins… A noter aussi que ses « réflexions
sur la peine capitale » en 1957, furent les prémices d’une des plus
grandes réformes de François Mitterrand, l’abolition de la peine de
mort…
Albert Camus est enterré à Lourmarin dans le Lubéron et Nicolas
Sarkozy voudrait faire entrer sa dépouille au Panthéon, une proposition
contestée par Jean Camus, fils du grand écrivain et philosophe.
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