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Qui a dit que la crise financière n’a pas touché l’Algérie? En tout cas, s’il y a un secteur qui est fortement touché par cette crise mondiale, c’est bien le cinéma. Selon certaines sources dignes de foi, le tournage du film sur les deniers jours d’Albert Camus, intitulé Le Premier homme, a été interrompu à Mostaganem à cause de la faillite de la banque principale du producteur français, Natixis. Le tournage a été interrompu le 4 juillet, juste à l’ouverture du Panaf, à Mostaganem où était reproduit le quartier natal de Camus, Belcourt en 1924. C’est une adaptation du livre d’Albert Camus, écrivain français et auteur du prix Nobel de littérature en 1957, qui a trouvé la mort au volant d’une voiture à l’âge de 46 ans. Dans la voiture, ils ont trouvé sa serviette en cuir dans laquelle il y avait son dernier roman, encore inachevé. Ce roman, qui n’a jamais été terminé mais qui a tout de même été publié à plusieurs reprises, va voir le jour au cinéma sous la direction du réalisateur et scénariste italien, Gianni Amelio, qui était chargé de la réalisation et la préparation du film en Algérie. Le sujet du film traite de la vie d’Albert Camus à deux périodes: quand il était petit en 1924 et où il vivait au quartier de Belcourt, à Alger, ensuite à son retour en 1957 pour participer à une conférence à l’université d’Alger, au moment du début des événements et de la Bataille d’Alger. Ce long métrage est une coproduction franco-italo-algérienne. Le film est français puisque initié par un producteur français, Bruno Pezri, coproduit avec la société italienne Cattelya et Laith Media pour la partie algérienne. Curieusement, c’est le deuxième film italien consacré à la vie d’Albert Camus, qui était en projet après celui de Luischino Visconti, qui a adapté le meilleur roman de l’écrivain, L’Etranger, en 1968 avec en vedette Marcello Mastroianni qui avait joué aux côtés du héros de La Bataille d’Alger, Brahim Hadjadj. Le film était d’ailleurs produit par Casbah Film, fort de son succès du film la Bataille d’Alger et le célèbre producteur des péplums italiens, Dino di Lorantis. Presque 40 ans après, l’histoire ne se répétera pas puisque le producteur français a jeté l’éponge. Casbah Film de Yacef Saâdi était un vrai producteur, puisqu’il a gardé les droits du film. Alors que pour ce dernier film d’Albert Camus, le producteur algérien «Laith Media», qui n’est que producteur exécutif en Algérie, n’a pas pu s’imposer en tant que réel producteur. Cette situation démontre la faiblesse et le manque d’audace de certains producteurs algériens dans leur participation aux films étrangers. Et pourtant, l’Algérie est actuellement plus riche qu’en 1968 et plus aisée que certains pays producteurs de films. Pour preuve, le budget de 20 millions d’euros a été déboursé pour une manifestation de 15 jours. Laith Media, qui a produit une partie du spectacle de l’ouverture du Panaf, qui a coûté plus de 2 millions d’euros et qui a coproduit le film de Lyès Salem, Mascarades, pouvait éventuellement récupérer le projet pour le sauver après ces rentrées financières, mais le producteur qui a actuellement 50% des coproductions franco-algériennes, ne veut pas prendre de risque dans un marché algérien pas rassurant.
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Amira SOLTANE
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