Dans
son Abécédaire en devenir, l’éminente universitaire algérienne
Christiane Chaulet Achour retrace la condition de l’école algérienne
avant l’indépendance, et démontre, chiffres à l’appui, que l’œuvre
coloniale était une œuvre obscurantiste, travaillant à l’exclusion de
tout droit à l’instruction et au savoir de tous les Algériens.
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C’est pour accéder à ce droit, entre autres, que les millions d’illettrés algériens, bâillonnés par 132 ans de colonisation, se sont soulevés contre le tyran. Aujourd’hui, l’école algérienne, qui a derrière elle plus de 45 ans de lutte contre l’analphabétisme et l’ignorance, est à l’heure des bilans, à un moment où les mutations et les bouleversements que connaissent la société et le monde requièrent une école qui a largement dépassé l’étape de la construction pour être un levier du développement, du génie, de la créativité et du progrès.
L’analphabétisme est une gangrène sociale qui exclut les individus et enlève à la société cette chance qu’elle aurait pu avoir de voir la plus grande majorité contribuer à son essor et à son rayonnement scientifique et culturel. Ce fléau n’est pas seulement le lot de ceux qui n’ont jamais connu l’école, il intègre aussi et malheureusement tous ceux qui ont trop tôt quitté les bancs des classes et qui se retrouvent dépossédés du peu qu’ils ont appris au bout de quelques années d’enclavement. C’est sur cette base que les bilans peuvent être faits et c’est à cette seule condition de perception qu’on ira vers des lendemains meilleurs. Et puis quand on sait que sans alphabétisation, il n’y a point d’élévation possible, il y a de quoi se jeter au pied de la lettre.
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.Farès N.
08-09-2008
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