Bouteflika au chevet d'un blessé à Batna
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Le sang de Batna n'avait pas encore séché qu'une nouvelle attaque-suicide a endeuillé ce matin le pays : 17 morts, dont 15 garde-côtes de la marine de guerre algérienne, et une trentaine de blessés à Dellys, un petit port de Kabylie, à quelque 70 km à l'est d'Alger, selon un bilan encore provisoire de sources hospitalières.
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Le kamikaze était à bord d'une fourgonnette remplie d'explosifs, selon les premiers témoignages recueillis par l'AFP sur place. Son identité n'est pas connue, ni son appartenance politique.
Le bilan risque de s'aggraver lourdement, a averti un officier de la protection civile, qui s'employait à évacuer les blessés notamment par hélicoptère sur l'hôpital local et les autres hôpitaux de la région. Plusieurs civils, en particulier des travailleurs du port de Dellys, figurent parmi les blessés.
Selon les premières constatations, le fourgon piégé a explosé à proximité de la caserne des garde-côtes composée de chalets en préfabriqué, dont la plupart ont été éventrés par la puissance du souffle de la déflagration.
Des débris de bois, de ferraille et de béton jonchaient le port sur plusieurs centaines de mètres à la ronde. Des vêtements et des valises ont été projetés sur les poteaux électriques et les barrières du port.
Un ballet d'ambulances toutes sirènes hurlantes et d'hélicoptères survolant la ville était visible à partir des lieux de l'attentat. Le port a été immédiatement bouclé et un cordon de policiers antiterroristes y a été déployé. La tension était à son apogée.
La ville de Dellys a été également investie par les forces de sécurité, alors que la population consternée tentait de s'informer sur l'attentat auprès de policiers nerveux au visage fermé.
La région de Dellys, en Kabylie, avait été le théâtre de plusieurs attaques islamistes ces dernières années. Adossée à la montagne de Sidi Ali Bounab, célèbre pour sa forêt touffue, elle est considérée comme un fief des islamistes depuis le début des violences en 1990.
Cette attaque à la voiture piégée intervient au surlendemain d'un attentat-suicide visant le cortège du président Abdelaziz Bouteflika à Batna (est de l'Algérie), qui a fait 22 morts et plus de 100 blessés, et à quelques jour du début du ramadan (jeûne musulman) propice au Jihad (guerre sainte), selon les islamistes.
Plusieurs attentats kamikazes ont eu lieu depuis le 11 avril en Algérie. Deux attaques simultanées à la voiture piégée avaient visé le palais du gouvernement (centre d'Alger) et un commissariat de la banlieue est de la capitale, faisant au moins 30 morts et plus de 200 blessés, selon un bilan officiel.
A Lakhdaria (ancienne Palestro, 70 km à l'est d'Alger), une caserne de l'armée avait été le 11 juillet la cible d'un kamikaze à bord d'un véhicule frigorifique piégé. L'attaque avait fait 10 morts et 35 blessés parmi les militaires.
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