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Grâce à l’arrivée de ces volontaires parisiens, la seconde expédition dirigée contre Médéa partit d’Alger le 25 juin 1831; elle se composait de deux brigades formées des 15e, 20e, 28e et 30e régiments d’infanterie de ligne, d’un bataillon de zouaves et de Parisiens, de deux escadrons de chasseurs d’Afrique, et de quelques pièces de campagne. L’effectif de cette petite armée, commandée par le général Berthézène, était de quatre mille cinq cents hommes. L’opération était pleine de périls, car, agités par les intrigues de Bou-Mezrag et de quelques Turcs qu’irritait le séquestre dont leurs propriétés avaient été frappées, encouragés par la diminution subite des forces de l’occupation, la plus grande partie des Arabes de la plaine s’étaient soulevés. Cependant jusqu’à Médéa, la marche de nos troupes ne fut arrêtée par aucun obstacle sérieux. A peine eurent-elles l’occasion d’échanger quelques coups de fusil avec les montagnards de l’Atlas. Le 29, en arrivant devant Médéa, deux cent cinquante cavaliers essayèrent de s’opposer à leur passage; une charge à fond les dispersa, et l’entrée de la ville cessa de nous être disputée. Les tribus hostiles furent immédiatement sommées d’envoyer des députés à Médéa sous peine de voir ravager leurs habitations quelques-unes se soumirent, mais il fallut aller en attaquer une dizaine qui s’étaient concentrées sur le vaste plateau d’Houara, où l’on trouve encore les restes de deux tours romaines. Dans cette espèce de camp retranché, elles se défendirent vivement, et on ne parvint à les en déloger qu’après quatre heures de combat.
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Au lieu de profiter de ce succès, et d’organiser de nouveau à Médéa le parti français, en ralliant à notre cause le plus grand nombre des tribus environnantes, le général Berthézène ne songea qu’à se replier sur Alger, emmenant avec lui Mustapha ben Omar. Il n’en fallut pas davantage pour ranimer le courage des Arabes. A leurs yeux toute retraite, quelque bien ordonnée qu’elle soit, passe pour un échec; ils se crurent donc vainqueurs, et quarante tribus, présentant un effectif d’environ douze mille combattants, se mirent à notre poursuite on les voyait sur les sommets les plus escarpés, on les rencontrait au détour de chaque rocher, nous fatiguant de leur fusillade, mais fuyant à la première démonstration offensive. Cependant la retraite faillit un instant être compromise le commandant de l’arrière-garde venait d’être tué d’un coup de feu; cet événement jette du trouble parmi ceux qui en font partie, l’ennemi s’en aperçoit et redouble d’audace il pénètre dans nos rangs, lutte corps à corps avec les soldats et les tue à coups de yatagan. Alors une terreur panique gagne de proche en proche « dans ce moment critique, dit le général Berthézène, les voix du devoir et de l’honneur furent également méconnues. ». C’en était peut-être fait de l'armée lorsque le commandant Duvivier, à la tête des zouaves, par une charge aussi rapide que bien conduite, parvint à refouler l’ennemi et à rétablir l’ordre. Dans cette circonstance critique, les Parisiens et les zouaves méritèrent les plus grands éloges. Une fois parvenue dans la plaine, la colonne cessa d’être inquiétée, et put retourner à Alger sans brûler une amorce.
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