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Lorsque débuta la Révolution Algérienne, le 1er novembre 1954, Albert Camus avait cessé toute activité journalistique. Cependant, en juin 1955, il accepta de collaborer à l' Express, ou il publia une nouvelle série d'articles sur l'Algérie. Il dénonce la violence coloniale et reconnaît qu'elle est à l'origine de l'insurection algérienne. Il écrit :
" Je sais, il y a une priorité de la violence. La longue violence coloniale explique celle de la rébellion " (II, 983).
Evoquant les causes du terrorisme, il remarque que :
" En Algérie comme ailleurs, le terrorisme s'explique par l'abscence d'espoir. Il naît toujours et partout, en effet, de la solitude, de l'idée qu'il n'y a plus de recours ni d'avenir " (II, 1867).
Après avoir rappelé les éléctions truquées de 1948, il écrit :
" Le silence, la misère, l'abscence d'avenir et d'espoir, le sentiment aigu d'une humiliation particulière au moment ou les autres peuples arabes prenaient la parole, tout a contribué à faire peser sur les masses algériennes une sorte de nuit désespérée d'ou fatalement devaient sortir des combattants " (II, 1868).
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Avec lucidité, Albert Camus a compris et a exprimé pourquoi le peuple algérien a pris les armes. Mais il espère encore qu'une solution négociée pourrait immerger d'"une table ronde" (II, 971), ou se rencontreraient les diverses tendances. Pour rendre possible cette table ronde, il propose que soit mis fin aux massacres des civils.
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En janvier 1956, Camus vint à Alger pour y lancer un " Appel pour une trève civile en Algérie " (II, 989), c'est-à-dire pour que les populations civiles soient épargnées dans le conflit. Mais cet appel, guère réaliste dans le contexte d'alors, ne fut pas entendu. Après cet échec, Camus décida de ne plus prendre part aux débats politique sur l'Algérie :
" Dans l'impossibilité de me joindre à aucun des camps extrêmes [...], j'ai décidé de ne plus participer aux incessantes polémiques qui n'ont eu d'autres effet que de durcir en Algérie les intransigences " (II, 891).
Dans une nouvelle, intitulée l'Hote, Camus évoque la solitude dans laquelle il se trouve en raison de son refus de se rallier aux partisans de l'Algérie française -et de la politique de répression- et de son refus de se rallier aux partisans du FLN.
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Notre Dame d'Afrique, Bab-el-Oued, Alger
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Notes :
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Les citations des écrits d'Albert Camus, sont extraites de deux volumes de la "Bibliothèque de la Pléiade". Ces citations sont notées des chiffres romains I ou II, suivis de la numérotation de la page (ou des pages) :
I - Thêatre; Récits, nouvelles, 1962 (réédition du 4èmetrimestre 1974)
II - Essais, 1965 (réédition du 1er trimestre 1981)
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