Les Chenouis du berbère « Ichenwiyen » population berbère d'Algérie d'environ 30 000 personnes habitent le Mont Chenoua qui surplombe la ville de Tipaza à 70 km d'Alger. Le Mont Chénoua, point culminant du Sahel algérois, est la limite orientale d'une région berbérophone qui s'étale de Bou Ismaïl (40 km à l'ouest d'Alger) jusqu'à Ténès (200 km à l'ouest d'Alger).
"j'ai quitté mon chenoua" :-)
Rachid Taha - Ya Rayah (Live)
Le Mont Chenoua, le mont oublié !
On me dit fou de retourner là-bas Là-bas dans ma montagne bien aimée Ne comprendront-ils donc pas Que demeurer sourd me torture ?
Et pourtant je suis retourné Là-bas dans ma montagne bien aimée Immortelle dans sa force profonde Tranquille adorant les cieux Acceuillant des vents farouches Quii soufflent sur son front l'écho de quelques âmes volées
On me dit fou de retourner là-bas Là-bas dans ma montagne bien aimée Ne sauront-ils donc jamais Que dans son sein Je couve mon nid ?
Le soleil frappait fort, l'orsque qu'enfin l'échine grisâtre du Mont Chenoua apparut la pleine bleue était là, majestueuse berçant ses vagues qui se retiraient en signe de révérences saluant le bienvenu. J'eu l'impression de renaître par cette bouffée d'air marin que venait me présenter la reine des mers... Ma montagne tout lâ-haut m'attendait. Dans mon silence je vivais mon Chenoua brisé... Murmures dans la plainte noyée dans les débris du silence des temples C'est l'âme de l'infant martyre qui revient bercer le crépuscule Il revient frémissant, plus doux que jamais de son printemps envolé... Une grande obscursité couvrit la montagne.
Revenez oh ! souvenirs
Revenez à moi
Comme lorsque nous étions enfants
Comme lorsque pieds nus sur les galets
Nous cherchions les petits coquillages enfouis dans l'eau
Quand nous essayions de nos petites mains
d'attraper les petits poissons
Revenez oh ! souvenirs
Revenez à mloi
Réveiller ce bonheur de la nuit tombante
Quand nous chantions le soir
Les étoiles éparpillées sur nos têtes
Tels des papillons en fête...
Sur ma prairie bleue je reviendrai tu sais Je reviendrai un jour l'orsque mon âge aura blanchi mes cheveux Je reviendrai marcher tout le long de tes rives Comme au temps ou mes jambes me faisaient voler.
''Ô brise vois-tu qui monte vers nous ?
C'est l'ami qui reviens près de nous
Et sur sa colline aimée se courbent les oliviers
Il erre candide sur l'étendue des ruines
Il revient à chaque lune éblouir les Dieux''
La terre a bougé, basculant les entrailles des mers
La mer a grondé une nuit crachant sa solitude
La mer a pleuré sur le Mont chenoua
L'oubli de ceux qui ne sont pas revenus.
S'abreuver de ses coquilles et de son eau salée...
A l'occasion de la saison culturelle "Djazaïr, une Année de l'Algérie en France", Olivier BARROT présente le livre de l'écrivain et romancière algérienne Assia DJEBAR "La Femme sans sépulture". Ce roman est un hommage à Zoulikha, une héroïne de la guerre d'Algérie. Couverture du livre "La femme sans sépulture" avec photo couleur d'un tableau non identifiée.
Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter son appartement de la ville de Gaza avec sa femme et son fils Walid, deux ans et demi. Il partage maintenant un appartement de deux chambres avec une autre famille. Il raconte son quotidien et celui des Gazaouis de Rafah, coincés dans cette enclave miséreuse et surpeuplée. Cet espace lui est dédié.
Lundi 22 avril 2024.
Ce lundi, je suis allé au rond-point Nejma, qui veut dire l’étoile en arabe. C’est là qu’on trouve les marchands grossistes. Enfin, quand je dis grossistes, c’est à l’échelle de la ville de Rafah et en temps de guerre. On y trouve par exemple quelques dizaines de cartons de biscuits, ou un carton de mouchoirs en papier qui seront vendus au détail, pour se faire 20 ou 30 shekels (entre 5 et 7 euros) par jour, juste de quoi survivre.
On appelle cela « le business du quotidien », car ces personnes revendent le jour même la marchandise qu’ils ont achetée à un importateur au terminal de Rafah, à la frontière égyptienne. Avant la guerre, à l’époque où Rafah était prospère, le business des grossistes au rond-point Nejma était bien plus important. On venait de toute la bande de Gaza pour y acheter les marchandises qui passaient par les tunnels communiquant avec l’Égypte. Il y avait de tout : des fruits, des légumes, des réfrigérateurs, des téléviseurs… Les Égyptiens fermaient les yeux pour que Gaza, soumise au blocus israélien, puisse respirer. Aujourd’hui les tunnels n’existent plus et les quelques biens qui passent viennent de la frontière terrestre.
« ÇA, C’ÉTAIT LA BELLE ÉPOQUE »
Il y avait du nouveau au rond-point : des fruits — pommes, pastèques, melons — en petites quantités et moins chers que depuis le 7 octobre, mais sans revenir aux prix d’avant. On est passé de vingt fois, à dix fois et parfois cinq fois le prix normal.
rer Chaher Al-Helou, un jeune homme de trente ans, ancien voisin de Gaza-ville. C’était le meilleur producteur de volailles du quartier. Il avait un élevage et une boutique de vente. Chaher était connu pour ses prix raisonnables et pour la qualité de ses produits. Par réflexe, je lui ai posé la question que je posais toujours en entrant dans sa boutique : « C’est combien le kilo aujourd’hui ? » Il m’a regardé derrière ses lunettes, l’air désolé : « Abou Walid1, on ne vend plus de poulets. Ça, c’était la belle époque. Maintenant si tu veux, je vends des biscuits. »
Puis il a ajouté :
On a tout perdu : il n’y a plus de fermes, plus de volailles dans toute la bande de Gaza. Depuis qu’on a quitté Gaza-ville, on ne sait pas si notre maison est toujours là ; la zone a été détruite.
Il avait une maison à Chajaya, mais il est sûr en revanche que la maison de ses parents a été détruite. Déplacé à Rafah, ce jeune homme achète et revend ces cartons de biscuits qui arrivent au terminal via des transporteurs privés, « pour ne pas rester les bras croisés ». Le trentenaire arrive à récolter 25 shekels par jour, juste de quoi donner à manger à sa famille. Il est infiniment triste : « On était éleveurs de volailles de père en fils, je travaillais avec mes frères. Et me voilà avec quelques cartons de biscuits au rond-point Nejma. » Il a pu quitter Gaza-ville avec quelques économies et financer ce petit commerce.
J’ai voulu lui remonter le moral en lui disant qu’il pourrait revenir chez lui après la guerre. Mais il lui faut six mois pour relancer la production, plus quarante jours pour recommencer le cycle œuf-poulet. Chaher m’a dit aussi : « On a toujours recommencé : après la guerre de 2009, après celle de 2014… Mais là, c’est le pire du pire. Je crois qu’on ne va pas recommencer. » Lui et sa famille ne savent pas du tout ce qu’ils vont faire.
DES FRAISES EXCEPTIONNELLES
C’est toute l’industrie de l’alimentaire à Gaza qui est par terre. La situation avant le 7 octobre était complexe. Malgré le blocus, une zone industrielle d’environ 55 000 mètres carrés fonctionnait à côté du terminal de Karni, à l’est de la ville de Gaza, grâce à la compagnie Piedico. Les garanties des Israéliens permettaient à des donateurs européens d’investir. Il y avait une petite industrie de plastique, de meubles, de textiles et de produits laitiers, avec un grand homme d’affaires palestinien, Khaled Al-Wadiya.
Il y avait aussi de la production de boissons gazeuses, de jus de fruits, etc. C’était à l’est de la ville de Gaza, à côté de la frontière. Cette zone avait été fermée en 2007 après la prise du pouvoir par le Hamas, puis l’activité y a repris en 2018. Elle exportait en Israël, en Cisjordanie et même en Jordanie et à d’autres pays. Il y avait aussi des exportations de produits agricoles, comme les fraises – la fraise de Gaza était célèbre2.
Maintenant il n’y a plus d’exportation, il n’y a plus rien. Chaher dit que la majorité des industriels sont partis pour investir ailleurs. Beaucoup de Gazaouis ont perdu leur emploi. Khaled Al-Wadiya a perdu dix millions de shekels quand l’électricité a été coupée. Il est parti en Jordanie, et il ne veut plus revenir à Gaza.
Car tout le monde a bien compris la leçon : les Israéliens ne veulent plus d’industrie dans la bande de Gaza. Ils ont détruit tout ce qui ressemblait à un atelier ou à une usine. C’est toute l’histoire industrielle de Gaza qui se termine. Cela peut paraître surprenant, mais il y avait une tradition de production dans la bande de Gaza, qui remonte loin. Prenons l’industrie du textile par exemple : pendant des années, des dizaines d’ateliers cousaient pour l’industrie israélienne du vêtement. De Gaza sortaient des pièces griffées Levi’s ou Nike. Les Israéliens fournissaient les tissus, les Gazaouis maniaient la machine à coudre. Cette collaboration s’était arrêtée, puis avait repris dans la zone industrielle de Karni.
L’armée israélienne a détruit le système santé et le système d’éducation. Elle a aussi anéanti le troisième pilier de tout État : l’économie et le système de production. Je ne parle pas des gens qui profitent de la guerre pour se faire beaucoup d’argent. Depuis le retour de l’Autorité palestinienne (AP) et même avant, pendant l’occupation, il y avait des industriels qui faisaient quelque chose pour leur pays, qui créaient des emplois. Tout cela est parti en fumée. Cette fois, il n’y aura plus personne pour investir à Gaza.
Je me rappelle très bien qu’au retour de Yasser Arafat et l’installation de l’AP à Gaza en 1994, l’économie avait fait un bond. Des hommes d’affaires étrangers étaient venus ici pour faire du business. Maintenant tout le monde fuit, à commencer par les Palestiniens. Des centaines de petits entrepreneurs sont devenus des marchands ambulants, comme Chaher Al-Helou, l’éleveur de poulets qui essaie de gagner entre 20 et 100 shekels (entre 5 et 25 euros) par jour au rond-point Nejma.
Et on ose dire que les Israéliens ne veulent pas pousser les Gazaouis à émigrer…
Rami Abou Jamous écrit son journal pour Orient XXI. Ce fondateur de GazaPress, un bureau qui fournissait aide et traduction aux journalistes occidentaux, a dû quitter son appartement de la ville de Gaza avec sa femme et son fils Walid, deux ans et demi. Il partage maintenant un appartement de deux chambres avec une autre famille. Il raconte son quotidien et celui des Gazaouis de Rafah, coincés dans cette enclave miséreuse et surpeuplée. Cet espace lui est dédié.
26 février 2024. Des Palestiniens se rassemblent au bord de la mer Méditerranée à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
AFP
Mercredi 24 avril 2024.
Aujourd’hui, il faisait à peu près 36 degrés. En rentrant des courses, j’ai annoncé à famille qu’on allait à la plage. Ça les a un peu étonnés parce qu’on sait que c’est un endroit risqué, les navires de guerre israéliens tirent régulièrement. Je savais qu’on ne serait pas les seuls, vu la température. Beaucoup de gens vont à la plage car la chaleur est insupportable sous les tentes.
On aurait pu croire en arrivant que c’était une journée d’été ordinaire à Gaza : il y avait beaucoup de monde sur la plage comme avant la guerre, des enfants construisaient des châteaux de sable ou fabriquaient des cerfs-volants aux couleurs du drapeau palestinien. À cette différence près : pour voir la mer, il fallait descendre de la corniche envahie par les tentes des déplacés.
ON OUBLIAIT TOUT
Beaucoup de femmes étaient là pour laver le linge, parce qu’il n’y a pas d’eau. C’est vrai que l’eau de mer ne lave pas bien à cause du sel, mais elles n’ont pas le choix. Il y avait des marchands ambulants qui vendaient des petits gâteaux pour les enfants, d’autres qui faisaient du pain chaud et des feuilletés au fromage avec des fours en argile qu’ils avaient transportés jusque-là. Ils avaient du bois pour allumer le feu. Certains vendaient des vêtements d’occasion usés pour femmes ou pour enfants.
rière, parce qu’elles n’ont plus que ça. C’est une espèce de voile qui couvre tout le corps. Beaucoup d’entre elles n’avaient plus de chaussures. Chez nous, il n’y a plus ni tongs ni pantoufles, ou alors elles sont abîmées, déchirées. On voit aussi des gens qui ont des paires de chaussures dépareillées. Mais à la plage, on oublie tout cela.
Pour la première fois, Walid était très content. Avant, il avait peur des vagues. Mais cette fois, il s’est baigné avec ses frères. On a construit des châteaux de sable. C’était la première fois qu’il prenait conscience de la plage, de la mer, des châteaux.
Heureusement qu’il y a la mer à Gaza. C’est vrai qu’on vit dans une prison à ciel ouvert. Mais même dans les pires conditions, il y a cette petite fenêtre. Je regardais les gens heureux de se baigner, le sourire des enfants. On oubliait tout, la misère, l’humiliation, les tentes, les bombardements, les massacres… Et de voir les gens s’amuser comme si de rien n’était m’a fait d’autant plus plaisir que cela n’a pas plu, je le sais, ni à Benyamin Nétanyahou, ni aux Israéliens en général.
MAHMOUD CÉLÈBRERA SON MARIAGE SUR LES DÉCOMBRES DE SA MAISON
Nétanyahou a dit au ministre des affaires étrangères allemand qu’il n’y avait pas de misère à Gaza puisque les gens s’amusaient à la plage. Les Israéliens veulent que la population de Gaza reste toujours dans la misère et sous les bombes. Ils n’arrivent pas à comprendre que malgré toutes ces années d’occupation depuis 1948, malgré le blocus, malgré les incursions militaires et les bombes, nous sommes un peuple qui aime la vie et qui veut toujours vivre, même si la mort est le prix à payer. Ils croient que nous sommes un peuple qui recherche la mort, mais nous sommes un peuple qui recherche la vie.
On a pris des risques pour aller à la plage parce qu’on aime la vie. On a continué à célébrer des mariages sous les tentes de fortune, parce qu’on aime la vie. Mahmoud le frère de Sabah, ma femme, devait se marier le 3 novembre. Le mariage avait été reporté. Maintenant, après la mort de son papa, il a pris la décision de se marier en mémoire de son père qui voulait voir ce jour. Il célèbrera son mariage sur les décombres de sa maison.
Nous risquons notre vie parce que nous aimons la vie. Nous allons chercher des sacs de farine en sachant qu’on risque d’être bombardés. Nous allons à la plage parce que nous aimons la vie, même si l’on sait très bien que les navires israéliens peuvent nous tirer dessus, comme c’est arrivé plusieurs fois. On veut rester à Gaza, on ne veut pas quitter cet endroit parce qu’on aime la vie.
Mahmoud Darwich l’a bien dit :
Nous aimons la vie autant que possible Là où nous résidons, nous semons des plantes luxuriantes et nous récoltons des tués Nous soufflons dans la flûte la couleur du lointain, lointain, et nous dessinons un hennissement sur la poussière du passage Nous écrivons nos noms pierre par pierre. Ô éclair, éclaire pour nous la nuit, éclaire un peu Nous aimons la vie autant que possible
On voyait très nettement les navires israéliens à quelques milles nautiques de la plage de Rafah. On entendait les bombardements des F-16, surtout du côté de Nusseirat et de Deir El-Balah. Mais ce moment à la mer nous a fait oublier tout ce bruit de tonnerre et de mort.
L’ÂNE « PLUS FIDÈLE QUE LES HUMAINS »
Je voulais parler de ça parce que tout le monde croit que Gaza, c’est juste la mort et la destruction. Malgré toutes les années de blocus, on a continué à vivre, on a fait des fêtes, on a fait des mariages, on est allé à la plage, on y a fait des barbecues et des fêtes.
On rentre de la plage à pied, ou à bord d’une charrette tirée par un cheval ou un âne, comme les gens les plus pauvres en utilisent à Gaza ; parfois la charrette est attelée à une voiture. Il y a aussi le bus bondé où les gens s’entassent les uns sur les autres. Nous avons eu la chance de trouver une charrette tirée par un âne. Cela m’a rappelé le jour où l’on a quitté la ville de Gaza : Walid et ma femme étaient montés pour la première fois sur une charrette, avec l’humiliation d’être chassé de chez soi.
Mais aujourd’hui, à bord de cette charrette, nous étions heureux. Nous venions de passer un très beau moment à la plage qui nous avait rappelé la belle époque où l’on s’amusait tout le temps, où l’on pouvait faire la fête sans risquer la mort, sans crainte de bombardements. L’homme qui conduisait la charrette disait qu’on était un peuple qui n’a pas peur de la mort, et que même si tout le monde parle d’une prochaine incursion militaire israélienne à Rafah, les gens continuent de vivre. Il a ajouté : « Soit nous avons perdu le sens de la peur, soit nous fuyons la peur pour rechercher un moment de joie. » C’est vrai : nous fuyons la peur pour chercher la joie, oublier tout ce qui se passe autour de nous. Nous sommes un peuple qui a toujours su s’adapter au pire. Ce n’est pas forcément quelque chose de positif, c’est vrai. S’adapter au pire, c’est aussi ne pas se révolter et accepter tout ce qu’on vous fait subir.
J’ai demandé à notre chauffeur : « Et toi, tu es prêt s’ils entrent à Rafah ? » Il m’a répondu :
Moi, je suis un déplacé du nord de la bande de Gaza. Ma famille et moi sommes arrivés ici à bord de cette charrette. Nous avons été les premiers touchés à Beit Hanoun1. Nous avons été déplacés plusieurs fois, au début c’était à Deir Al-Balah, puis Khan Younès et nous avons fini à Rafah. Cette fois-ci c’est pareil. On s’installera là où ils nous diront de s’installer. À Mawassi, au bord de la mer ? À Nusseirat, au centre de la bande de Gaza ? Je ne sais pas si l’on va rester en vie — ce serait tant mieux — ou si l’on va mourir. On a déjà affronté la mort plusieurs fois.
Quand il parlait de son âne, il disait :
Il est plus fidèle que les humains. Il a transporté des blessés et des morts au risque de se faire tuer, surtout au début de l’offensive, quand on était pris pour cible. Il n’y avait plus d’ambulances, ni de secouristes.
J’ai aimé cette ironie, sa façon de parler de cet animal plus fidèle que les êtres humains, ça m’a vraiment, vraiment touché. Malgré la violence de la guerre, cet âne n’a pas fui. Au contraire, il était là quand il fallait, comme un vrai ami, pour aider les gens. Ces mots sont restés gravés dans ma tête : nous sommes abandonnés par le monde entier qui nous regarde nous faire massacrer, pourtant cet animal, lui, ne nous a pas abandonnés.
Comment regarder un passé qui ne passe toujours pas? Celui de la guerre d’Algérie et de la colonisation. Cette semaine Benjamin Stora remettait un rapport très attendu à Emmanuel Macron. De nombreuses propositions, et une question: “faut-il s’excuser?” On en débat avec l’un des grands spécialistes de la colonisation et des enjeux de mémoire : l’historien Pascal Blanchard.
Qui est réellement Frantz Fanon ? Tantôt décrit comme simplement Antillais ou plus tard comme Algérien de par sa lutte décoloniale, on en oublie qu'il est avant tout un héros français. Un homme qui a combattu pour la libération de la France aux côtés du général de Gaulle, qui a lutté pour la l'indépendance de l'Algérie, un psychiatre et un camarade de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir. Mais Frantz Fanon est de ces héros que la France n'aime pas trop glorifier car dans sa lutte pour la liberté, il a mis en évidence au sein du pays des droits de l'homme le racisme structurel mais aussi le colonialisme violent que la France exerçait. Pour en parler, Blast reçoit Adam Shatz, auteur d’une biographie intitulée "Frantz Fanon : une vie en révolutions", publiée aux éditions la découverte.
Manifestation à l'Université George Washington à Washington en soutien aux Palestiniens à Gaza.
Des centaines d'arrestations, des policiers antiémeute face à des étudiants qui ne décolèrent pas : la tension reste électrique jeudi sur les campus américains, où le mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise dans le pays.
De Los Angeles à Atlanta, d'Austin à Boston, en passant par Chicago, le mouvement d'étudiants américains propalestiniens grossit d'heure en heure après être parti il y a plus d'une semaine de l'Université Columbia à New York. Certaines des universités les plus prestigieuses du monde sont concernées, dont Harvard, Yale ou encore Princeton.
Les scènes se suivent et se ressemblent : des élèves installent des tentes sur leurs campus pour dénoncer le soutien militaire des États-Unis à Israël et la catastrophe pour l’humanité dans la bande de Gaza.
Puis, ils sont délogés, souvent de façon musclée, par des policiers en tenue antiémeute, à la demande de la direction des universités.
Des étudiants de l'Université Columbia participent à un campement propalestinien sur leur campus après l'arrestation, la semaine dernière, de plus de 100 manifestants, le 23 avril 2024, à New York.
PHOTO : GETTY IMAGES / STEPHANIE KEITH
Mercredi soir, plus d'une centaine de manifestants ont ainsi été arrêtés aux abords d'Emerson College, une université à Boston. À des milliers de kilomètres de là, des officiers à cheval ont appréhendé des étudiants à l'Université du Texas, à Austin.
À l'Université Emory d'Atlanta, dans le sud-est des États-Unis, des manifestants ont été délogés manu militari par la police, certains projetés au sol pour être arrêtés, selon des images d'un photojournaliste de l'AFP.
La police d'Atlanta a reconnu dans un communiqué avoir utilisé des agents chimiques irritants sur les manifestants en raison de la violence de certains.
Malgré tout, le mouvement grandit
Tôt jeudi, un nouveau campement a été installé à l'Université George Washington dans la capitale.
Sur celui de UCLA, à Los Angeles, plus de 200 étudiants ont installé un mini-village d'une trentaine de tentes, barricadés par des palettes et des pancartes.
Kaia Shah, une étudiante en sciences politiques de 23 ans, s'enthousiasme de l'élargissement du mouvement.
C'est formidable ce que nous voyons dans d'autres campus, cela montre combien de personnes soutiennent cette cause, estime-t-elle.
À Austin, ils étaient près de 2000 jeudià l'extérieur de l'Université du Texas pour manifester leur soutien à Gaza, aux sons de : Libérez la Palestine!
Pour Kit Belgium, une professeure de cette université, le campus a besoin de voir la libre expression et le libre-échange des idées.
Et si l'université ne peut pas tolérer cela, alors elle n'est pas digne de ce nom, ajoute-t-elle à l'AFP.
Contre-manifestation
Près du rassemblement propalestinien, une trentaine d'étudiants ont organisé une contre-manifestation.
Jasmine Rad, une étudiante juive à l'Université du Texas, croit que les manifestations de soutien à Gaza sont dangereuses pour les étudiants juifs.
Cela nuit aux étudiants juifs et aux étudiants qui ne se sentent pas en sécurité à cause de la violence sur notre campus, explique cette étudiante en journalisme de 19 ans.
L'Université de Californie du Sud, à Los Angeles, où 93 personnes ont été interpellées mercredi, a annoncé jeudi l'annulation de sa principale cérémonie de diplôme cette année, officiellement en raison de nouvelles mesures de sécurité.
Jason Miller, un conseiller de Donald Trump, s'est emparé de l'annonce, affirmant sur X, que sous Joe Biden, votre cérémonie de diplôme ne sera pas assurée de se dérouler.
L'ex-président républicain, qui affrontera son rival démocrate à la présidentielle de novembre, a dénoncé lui-même les manifestations propalestiniennes, les qualifiant sur sa plateforme Truth Social de honte pour les États-Unis.
Liberté d'expression
La veille, le ténor républicain au Congrès Mike Johnson s'était rendu à l'Université Columbia, où il a fustigé le virus de l'antisémitisme se propageant sur les campus.
La Maison-Blanche assure de son côté que Joe Biden, qui espère être réélu en novembre, soutient la liberté d'expression, le débat et la non-discrimination dans les universités.
La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée depuis Gaza contre Israël par des commandos du Hamas, et qui a entraîné la mort de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste, et sa vaste opération militaire dans la bande de Gaza a fait jusqu'à présent 34 305 morts, majoritairement des civils, selon le Hamas.
Carte postale d’Indochine, fumeurs d’opium. Vers 1920. MANHAI/FLICKR
Récit De 1899 à 1945, les gouverneurs français ont organisé la production et la vente de l’« or noir » à travers une régie générale dont les recettes allaient au budget de la colonie. Clément Lacombe a enquêté sur cette stupéfiante histoire.
L’arche d’entrée est toujours là, frêle vestige d’un passé indochinois dont les marques finissent par disparaître. Juste derrière, dans la cour, s’aligne une kyrielle de restaurants branchés, comme un précipité de la mondialisation : une brasserie française proposant du foie gras au menu, un « steak-house », un thaï, un japonais, un mexicain… L’artère a changé de nom : Hai Ba Trung, plutôt que rue Paul-Blanchy. La ville aussi : Ho Chi Minh-Ville aujourd’hui, Saïgon jadis.
Seules trois fleurs de pavot dessinées sur le porche jaune sorti des âges, ainsi qu’une minuscule pancarte explicative que bien peu remarquent, laissent deviner que derrière ces murs construits en 1881 se trouvait une immense manufacture d’opium : une « bouillerie » – c’est le mot usuel – disposée sur un terrain d’un hectare ultraprotégé.
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Ici, l’opium brut importé en grande partie d’Inde, mais aussi de Chine, était transformé, cuit, filtré, raffiné pour enfin aboutir, après trois jours de préparation, à de l’opium prêt à être fumé – du « chandoo ». Au début du XXe siècle, la drogue était ensuite conditionnée dans des petites boîtes en laiton contenant 5, 10, 20, 40 ou 100 grammes, avec, dans chacune, une lettre, frappée au fond du contenant : C, T, A, L, pour les différentes régions de l’Indochine où elles étaient expédiées, le Cambodge, la Cochinchine (au sud de l’actuel Vietnam), le Tonkin (au nord), l’Annam (au centre) ou encore le Laos.
Des fonctionnaires !
Les Européens qui s’affairaient alors en ces lieux portaient un costume avec, sur le col, un écusson brodé d’une fleur de pavot et des deux lettres « DR », abréviations de « Douanes et Régies », l’administration qui les employait. Oui, des fonctionnaires ! Car l’approvisionnement, la fabrication et la vente de l’opium étaient alors un monopole aux mains de la puissance publique. Un monopole qui nourrissait les comptes publics et finançait la colonisation. Avec l’aval de Paris et du ministère des colonies, et malgré les dégâts sanitaires de l’opiomanie rampante, les grandes déclarations antidrogue ou les pressions internationales, à commencer par celle des Etats-Unis. De quoi faire de la France un narco-Etat avant l’heure.
Retour en 1862. Cette année-là, la France annexe formellement la Cochinchine, quatre ans après s’être lancée dans la conquête de la péninsule indochinoise. Une invasion qui coûte beaucoup trop cher à Paris… « Dans leur recherche de nouvelles ressources financières, les autorités françaises en Indochine sont amenées à s’intéresser très tôt à l’opium et aux possibilités offertes par ce produit », raconte Chantal Descours-Gatin dans son livre « Quand l’opium finançait la colonisation en Indochine ».
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Dans l’imaginaire occidental, l’opium et son cortège de fumerie font alors déjà figure d’incontournables dans les histoires racontées sur cet Extrême-Orient mystérieux. Une drogue dont on commence tout juste, à Paris ou Londres, à découvrir les propriétés psychotropes célébrées en 1860 par Baudelaire dans ses « Paradis artificiels » : « Toi seul, (…) tu possèdes les clefs du paradis, ô juste, subtil et puissant opium ! »
Certes, en Chine, la consommation de ce qui sera appelé l’« or noir » est séculaire et remonte à loin. Mais, sur le territoire de ce qui sera l’Indochine, son usage est encore infinitésimal et presque partout interdit… « Le raccourci “opium = mal spécifique de l’Extrême-Orient” est une conception qu’il convient de nuancer, tant l’usage de la drogue semble être issu (…) d’une suite de choix économiques et politiques qui furent le fait des puissances coloniales », précise l’historien Philippe Le Failler dans son ouvrage « Monopole et prohibition de l’opium en Indochine ». Et tant pis s’il faut passer par la force, comme le Royaume-Uni et ses « guerres de l’opium » (1839-1842, puis 1856-1860) menées avec l’aide de la France contre la Chine : Londres contraint alors Pékin de lever l’interdit sur la consommation d’opium et inonde le pays de son pavot cultivé en Inde…
Du fermage à la « Régie de l’opium »
Forcément, la « réussite » de cette opération inspire les autorités françaises quand elles prennent le contrôle de la Cochinchine. Décision est prise d’organiser le commerce de l’opium dans la colonie, de lever une taxe et de vendre le droit d’en fabriquer à des personnes privées – on parle de « fermage ». Et, très vite, la sève du pavot, que l’on prélève en incisant la fleur, permet de financer une grande partie du budget de la colonie.
Oh, bien sûr, cela ne va pas sans poser des questions sanitaires, mais qui sont très vite évacuées par les autorités françaises en Cochinchine : pour elles, les principaux consommateurs d’opium locaux sont des Chinois, très peu les populations autochtones, encore moins les colons. Donc autant laisser faire, c’est comme une sorte d’impôt prélevé sur des étrangers… Et puis, la contrebande de drogue est telle qu’il serait dommage de se priver de ces ressources financières.
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Rares sont les fonctionnaires qui s’en offusquent. Parmi les rares voix dissidentes, celle de Raoul Postel, magistrat ayant exercé à l’époque à Saïgon, et qui écrit en 1882 : « On a prétendu que fumer l’opium étant trop invétéré pour qu’aucun moyen répressif fut efficace à en arrêter le progrès, il valait mieux bénéficier de cette tendance, en la grevant de forts impôts, que de s’efforcer de la combattre inutilement. (…) Ce qu’il y a de certain, c’est que l’opium prohibé sous le régime annamite [précédant l’arrivée des Français, NDLR] et introduit furtivement alors en contrebande pour le seul usage des Chinois et de quelques riches indigènes, s’est répandu aujourd’hui jusque dans la population ouvrière, où sa consommation augmente tous les jours » (cité par l’historien Dominique Niollet dans « l’Epopée des douaniers en Indochine »).
Le système a beau faire entrer beaucoup d’argent dans les caisses publiques, les autorités françaises ne s’en satisfont pas. Pour consolider le budget de la colonie, elles veulent aller plus loin dans le contrôle de la filière. A partir de 1882, il n’est plus question de déléguer la gestion de l’opium à des tiers. Le système du fermage en Cochinchine est enterré, place à la « régie directe ».
Paul Doumer, le « Colbert de l’Indochine »
Ce sont alors des fonctionnaires qui s’occupent de l’approvisionnement en opium brut, surtout acheté en Inde, à Calcutta. Des fonctionnaires aussi qui gèrent la transformation de ces grosses boules, recouvertes de fleurs de pavot, dans la « bouillerie » de Saïgon. Des fonctionnaires encore qui supervisent la distribution de l’opium prêt à fumer dans des points de vente. En 1884, la très officielle « Régie de l’opium » – tout comme il existe une Régie du sel ou une Régie de l’alcool – représente 34 % des recettes fiscales de la colonie. L’argent aide à la stabilisation puis à l’expansion de l’Empire : c’est dans ces années-là que la France s’étend au-delà de la seule Cochinchine au Cambodge, au Laos, à l’Annam, puis au Tonkin.
Lors d'une recherche sur internet, Wikipedia indique : « Vous lisez un bon article labellisé en 2007 » où est écrit, il « lui arrive lui-même de fouetter (de ses 1,88 m) des femmes enceintes les accusant de mentir sur leur état...
Les esclaves travaillent du lever au coucher du soleil, soit environ 18 heures par jour. Lorsqu'un jour, un esclave tente de lui faire valoir que son bras en écharpe l'empêche de travailler, il lui montre comment utiliser un râteau avec une seule main et le réprimande en ces termes : « Si une seule main te suffit pour manger, pourquoi ne te suffit-elle pas pour travailler » ? Cet homme est George Washington le 1er Président des Etats-Unis. Il était l'un des planteurs les plus riches de Virginie.
Les historiens de la bourgeoisie, leurs romanciers, leur cinéma, leurs médias et leurs réseaux sociaux sont arrivés à faire respecter dans le monde leurs leaders et leur récit, compris à des arrières-petits-fils d'esclaves. Le but des bourgeois occidentaux est de nous faire aimer et accepter nos ennemis, c'est-à-dire leurs alliés, pour les innocenter de leurs crimes ou sinon recommencer les massacres, aidé en cela par leur 5e Colonne, formée de leurs obligés.
Thomas Jefferson, le 3e Président étasunien, était parmi les premiers à recourir aux marchés boursiers pour capitaliser sur les vies de son cheptel humain en adossant ses crédits à leur valeur titrée. C'était possible depuis 1810, quand la terre était moins cotée que le corps de l'esclave. Cette valeur entraîne la création d'usines d'exploitation industrielle des corps féminins pour la procréation par des violations et des accouplements forcés. Cette exploitation de la femme s'impose au capital pour pallier au manque de mains-d'œuvre, après la suppression de la traite négrière par la Grande-Bretagne en 1808. Le capitalisme est comme une hydre, qui a la tête des Présidents étasuniens sauf lors du fascisme nazi et du génocide de Ghaza lorsqu'elle épouse la tête d'Hitler et de Netannyahou.
La journaliste Christiana Martins révèle qu'au Portugal et en Espagne du XVIe siècle existaient de telles « usines » et pose la question : combien de centres de reproduction d'esclaves sous le couvert de reproduction d'animaux ?
Ce « commerce inscrit sous la vente de chevaux n'apparaît pas dans les chroniques historiques de façon claire et c'est la raison pour laquelle sans doute que ce trafic a rarement été cité par les historiens, le travail de recherches reste à faire, écrit Djemâa Chraïti sur son blog.
Pour assurer la pérennité de tels êtres vivants, élevés dans la peur et la corvée, la loi fait référence au dogme issu du droit romain, qui stipule que tout enfant né d'une esclave est propriété du maître et esclave perpétuel ou la goutte de sang est la marque génétique qui est indissociable dans le métissage.
L'esclavagiste et le colon deviennent semblables à l'esclave car « un être n'est pas une chose et surtout pas une peur irrationnelle de l'autre. Cette peur du monde, cette peur de soi-même s'entourant de murailles, de gardes-chiourmes, d'avions de chasse, de tanks, de tricherie, de bonne conscience et de tueurs, volant la terre et la vie, ne relève pas de l'être. Dans ce sens-là, malgré son enfermement depuis 22 ans, Marwan Barghouthi est un homme libre », écrit Cham Baya dans son blog. On peut extrapoler ses dernières paroles à tous les détenus politiques à travers le monde et particulièrement à Georges Ibrahim Abdallah et Léonard Peltier, cet Amérindien, moins connu, est en prison à vie depuis 1976, pour avoir mis hors d'état de nuire deux agents du FBI. Pour nous, son acte est non seulement légitime mais héroïque car il répond à la violence que subit le peuple indien depuis cinq siècles par une contreviolence de l'opprimé qui est « une revendication de dignité ouvrant la voie à un avenir historique et humain » comme le dit Jean Améry.
La voie des peuples suit toutes les révolutions et toutes les résistances au mépris, à l'oppression, à la servitude, au racisme, au capitalisme, au colonialisme. Cette voie trace l'histoire à très long court. Elle ne s'arrêtera que quand l'homme et la femme dans le monde seront libres et quand la nature sera respectée. Il est utile de rappeler qu'aucune victoire n'est irréversible tant que règne l'injustice.
La voie opposée est dans les marques des innombrables actes d'injustices au quotidien que subissent les peuples et dont la plus visible aujourd'hui est la poursuite du génocide en Palestine qui est aussi un avertissement de l'impérialisme pour dissuader tous ceux qui luttent pour leur indépendance, leur dignité et leur liberté. Dès que la possibilité d'un monde multipolaire a pointé son nez, le monde occidental s'est recroquevillé, laissant apparaître la transformation des patrons décideurs en esclavagistes des temps éculés. Il refuse tout autre monde que le leur, car pour eux, l'autre ne peut exister que soumis. Poutine, cet autre maure, a compris juste à temps et a lancé une offensive pour bloquer l'impérialisme à la frontière de son pays.
La résistance, en Irak, en Syrie et dans toute la région a affaibli les Etats-Unis au point de les acculer à ne pas céder toute la Palestine et particulièrement Ghaza qui est un carrefour névralgique pour le futur et un gisement gazier conséquent, surtout qu'ils ont toujours Israël, sous la main, comme nettoyeur et agent de déstabilisation. Un Etat nucléaire comme 5e Colonne au Moyen-Orient, au moment où le colon en s'accaparant des terres, l'aide à se maintenir. Ces derniers sont tous occidentaux, et on dit que les riches terres agricoles de l'Ukraine sont de plus en plus étasuniennes.
La résistance palestinienne et à sa tête Hamas leur a fait avaler leur accord d'Abraham le 7 octobre 2023 et les a vaincus puisque après 6 mois de bombardement et de terreur dans l'enclos, ni le peuple, ni son mouvement de libération ne semblent vaincus bien au contraire. La Palestine a gagné la bataille en cours puisque la résistance est toujours à l'offensive contre l'armée d'occupation et le peuple n'a pas abandonné malgré les bombardements, la famine et les colons.
Cette énième victoire de la résistance des peuples entraînera probablement une remise en cause de l'existence de l'Etat sioniste et installera plus de violence lors des élections présidentielles étasuniennes par un remake de l'assaut du Capitole du 6 janvier 2021 par les suprématistes blancs de Trump et consorts où à l'inverse, s'il est permis de rêver, la situation évoluera jusqu'à sortir les contestataires de la colonisation interne, les antiracistes pour occuper la rue et fait dire que Ghaza est aujourd'hui la ligne de démarcation politique et idéologique entre l'humanité révolutionnaire et la barbarie capitaliste.
J'ai lu une tribune qui commence par « Plus de 200 détenus en Algérie ». Des associations qui lancent l'appel pour leur libération ignorent combien ils sont exactement comme, nous, nous ne savons toujours pas qui sont-ils exactement. Oui, si je suis d'accord pour la libération des détenus politiques et d'opinion, je ne suis pas d'accord pour la libération des terroristes qui, en Algérie, sont l'avant-garde de la Réaction. J'ai l'impression que cet appel concerne plutôt ces derniers. Je dénonce donc l'amalgame entretenu dans cette tribune.
La communauté intellectuelle et littéraire pleure la disparition d'un éminent érudit, Abdou Elimam, dont la vie et les réalisations ont laissé une empreinte indélébile dans le domaine de la linguistique et au-delà.
À travers ses efforts dévoués en tant qu'enseignant, écrivain et défenseur des langues parlées, Abdou Elimam a incarné la passion et l'engagement en faveur de la préservation de la diversité linguistique.
Né le 22 octobre 1949 à Oran et mort le 31 août 2023 en Espagne. Abdou Elimam a manifesté dès son jeune âge un intérêt profond pour les langues et la linguistique. Après avoir obtenu sa formation académique à l'université Sorbonne Nouvelle Paris et une thèse de doctorat d'Etat à l'université de Rouen, il a consacré sa carrière à l'enseignement et à la recherche, partageant ses connaissances avec générosité et enthousiasme auprès de ses étudiants et de ses pairs.
L'une des convictions les plus marquantes d'Abdou Elimam était sa théorie selon laquelle la langue punique est à l'origine du parler algérien, la darija. Malgré les critiques et les sceptiques, il a défendu cette idée avec rigueur et érudition, apportant des contributions significatives à la compréhension de l'histoire linguistique de la région.
En tant qu'écrivain prolifique, Abdou Elimam a transcendé les frontières académiques pour toucher un public plus large avec ses écrits éclairants sur la linguistique, la littérature et la culture. Ses ouvrages ont été des sources d'inspiration pour ceux qui ont cherché à explorer la richesse et la complexité des langues humaines.
Au-delà de ses réalisations académiques, Abdou Elimam restera dans nos mémoires comme un défenseur infatigable de la diversité linguistique et culturelle, un homme dont la vision et l'engagement continueront de guider et d'inspirer les générations futures.
Alors que nous rendons hommage à Abdou Elimam, nous nous engageons à perpétuer son héritage en poursuivant ses efforts pour célébrer et protéger la richesse des langues du monde. Sa voix et son influence continueront de résonner dans le domaine de la linguistique et au-delà, rappelant à tous l'importance de préserver notre patrimoine linguistique commun. Adieu à un érudit passionné, dont l'impact perdurera à jamais.
Abdou Elimam : le linguiste passionné qui brise les barrières des langues
Dans le monde complexe et fascinant des langues, certains individus se distinguent par leur dévouement, leur passion et leur expertise. Abdou Elimam est l'un de ces linguistes éminents dont le travail a eu un impact significatif sur la compréhension et la préservation des langues du monde. Avec une carrière impressionnante et un engagement indéfectible envers son domaine, Elimam a joué un rôle crucial dans la promotion du multilinguisme et de la diversité linguistique.
Né dans une famille multiculturelle, Elimam a été exposé dès son plus jeune âge à une variété de langues et de cultures. Cette expérience précoce a éveillé en lui une curiosité profonde pour les différentes façons dont les gens communiquent et interagissent à travers le langage.
Cette curiosité l'a conduit à poursuivre des études en linguistique à l'université, où il a rapidement excité ses professeurs par son intellect vif et sa passion pour les langues.
Au fil des ans, Elimam s'est spécialisé dans l'étude des langues en danger et des langues autochtones. Convaincu de l'importance de préserver ces langues uniques et précieuses, il a consacré son temps et ses efforts à documenter, à étudier et à revitaliser ces langues menacées. Son travail a été salué par la communauté linguistique internationale pour son impact positif sur la préservation du patrimoine linguistique mondial.
En plus de ses recherches académiques, Abdou Elimam est également un fervent défenseur du multilinguisme dans la société. Il croit fermement que la diversité linguistique enrichit nos vies et renforce nos liens avec les autres cultures. Pour promouvoir cette idée, il intervient régulièrement lors de conférences et d'événements internationaux pour sensibiliser le public à l'importance du multilinguisme et encourager les gouvernements à soutenir les efforts de préservation des langues en danger.
Outre ses réalisations académiques et ses activités de sensibilisation, Abdou Elimam est également un écrivain prolifique, ayant publié de nombreux articles et ouvrages sur la linguistique, la sociolinguistique et la préservation des langues. Ses écrits sont largement reconnus pour leur érudition, leur clarté et leur contribution à la discipline de la linguistique. Abdou Elimam est bien plus qu'un simple linguiste.
C'est un passionné engagé qui consacre sa vie à la préservation et à la promotion de la diversité linguistique.
Grâce à son travail acharné, son expertise et sa détermination, il laisse un héritage durable dans le domaine de la linguistique et continue d'inspirer les générations futures à embrasser la richesse des langues du monde.
L'approche d'Abdou Elimam de la darja algérienne à travers ses livres et publications est à la fois profonde et holistique. En se concentrant sur cette variante particulière de l'arabe dialectal, Elimam offre une perspective unique sur la langue et la culture de l'Algérie. Voici quelques aspects clés de son approche :
Analyse linguistique approfondie
Dans ses livres et publications, Elimam mène une analyse minutieuse de la darja algérienne, en examinant ses structures grammaticales, son vocabulaire distinctif et ses particularités phonétiques. Son expertise en linguistique lui permet d'explorer en profondeur les caractéristiques de cette variante linguistique et de les présenter de manière accessible aux lecteurs.
Contextualisation culturelle
Elimam ne se contente pas d'étudier la darja algérienne du point de vue linguistique, mais il la place également dans son contexte culturel et historique. Il explore les influences multiples qui ont façonné la langue au fil du temps, y compris les interactions avec d'autres langues et cultures présentes en Algérie. Cette approche permet aux lecteurs de comprendre la darja algérienne dans toute sa richesse et sa complexité.
Promotion de la diversité linguistique
À travers ses écrits, Elimam encourage la valorisation et la préservation de la darja algérienne en tant que composante essentielle de l'identité culturelle de l'Algérie. Il met en lumière l'importance de protéger et de promouvoir les langues et les dialectes locaux dans un monde de plus en plus dominé par les langues internationales. En sensibilisant le public à la valeur de la diversité linguistique, il contribue à renforcer le sentiment de fierté linguistique et culturelle chez les Algériens.
Ouverture au dialogue interculturel:
En étudiant la darja algérienne, Elimam favorise le dialogue et l'échange interculturel entre les différentes communautés linguistiques en Algérie et au-delà. Il souligne l'importance de reconnaître et de respecter la diversité linguistique comme un moyen de favoriser la compréhension mutuelle et la coopération entre les peuples.
En résumé, l'approche d'Abdou Elimam de la darja algérienne à travers ses livres et publications est à la fois rigoureuse sur le plan linguistique et engagée sur le plan culturel. En mettant en lumière les aspects linguistiques, culturels et sociaux de la darja algérienne, il contribue à enrichir notre compréhension de cette variante linguistique importante et à promouvoir la diversité linguistique dans le monde.
Dès son jeune âge, Abdou Elimam a été captivé par les subtilités de la langue maghrébine, une langue qui, à ses yeux, portait l'histoire, la diversité et l'identité profonde de son peuple. Cette fascination précoce a été le catalyseur de son engagement passionné pour la préservation et la promotion de la langue du peuple.
Son combat pour la langue n'était pas sans défis. Abdou Elimam a dû affronter des obstacles politiques et linguistiques tout au long de sa vie pour faire avancer sa cause. Dans un contexte où les langues populaires étaient souvent marginalisées au profit des langues officielles ou dominantes, son plaidoyer en faveur de la langue maghrébine était souvent confronté à des résistances et à des critiques.
Malgré ces défis, Abdou Elimam a persévéré avec détermination, convaincu que la langue du peuple était un élément essentiel de son identité culturelle et de son patrimoine. Il a travaillé sans relâche pour sensibiliser et éduquer les autres sur l'importance de préserver cette langue riche et vivante, qui était le lien vital entre les générations passées et futures. Sa lutte pour la reconnaissance et le respect de la langue maghrébine a été marquée par un courage et une résilience admirables. Il a su naviguer avec habileté à travers les obstacles politiques et linguistiques, utilisant sa plume et sa voix pour défendre la dignité et les droits linguistiques de son peuple.
Aujourd'hui, alors que nous rendons hommage à Abdou Elimam, nous nous souvenons de son combat infatigable pour la langue du peuple et de son héritage durable en tant que défenseur de la diversité linguistique et culturelle. Son exemple nous rappelle l'importance de défendre et de préserver les langues populaires, qui sont les gardiennes précieuses de l'histoire et de l'identité d'un peuple.
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