Rédigé le 30/11/2023 à 12:31 dans France, Israël | Lien permanent | Commentaires (0)
À Gaza, après 48 jours de crimeLe rendez-vous est donné ce samedi 2 décembre 2023 pour des marches partout en France pour exiger un cessez-le-feu immédiat au Proche-Orient. À Paris, le rendez-vous est donné Place de la République à partir de 14 heures. Ces mobilisations pour la paix sont organisées à l’appel d’une centaine d’organisations.s de guerre commis par l’armée israélienne, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, décrit une « dévastation catastrophique ». La trêve des bombardements permet de réaliser l’ampleur des destructions. Quelques chiffres doivent être rappelés. 15 000 Palestiniens ont été tués, dont 6 000 enfants. Plus d’1,7 million de Palestiniens ont été déplacés. Au moins 67 700 bâtiments ont été détruits. Plus de 206 écoles ont été détruites ou endommagées. Plus de 20 hôpitaux ont été rendus hors service par les bombardements. L’armée israélienne a largué 40 000 tonnes d’explosifs depuis le 7 octobre.
En France, la position d’Emmanuel Macron demeure illisible. Depuis deux semaines, la cacophonie est totale. Les rassemblements pour la paix et un cessez-le-feu immédiat en Palestine, qui ont déjà réuni des centaines de milliers de personnes depuis le 7 octobre, seront l’occasion de lui rappeler la position du peuple français.
Depuis le 7 octobre les mots d’ordre n’ont pas changé leur urgence non plus : cessez-le-feu immédiat et permanent en Palestine, arrêt des bombardements et des déplacements forcés de la population, levée immédiate du blocus, protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie, condamnations de tous les crimes de guerre, construction d’une paix juste et durable en Palestine, en accord avec les résolutions de l’ONU pour que les droits des Palestiniens soient enfin reconnus.
À Gaza, après 48 jours de crimes de guerre, l’ONU décrit une « dévastation catastrophique »
La rapporteuse spéciale de l’ONU, Francesca Albanese avait poussé un coup de gueule : « Les Palestiniens de Gaza n’ont nulle part où aller. S’il vous plaît, imaginez ce que c’est d’avoir 2,2 millions de personnes vivant dans 300 kilomètres carrés qui est bombardé du nord au sud. Où est-ce que ces gens peuvent-ils aller ? Il n’y a pas d’endroits sûrs. Ces gens sont piégés et ils sont en train d’être tués ! C’est ce qu’Israël est en train de faire ! Lisez leurs déclarations, il y a une logique génocidaire qui est en cours à Gaza ! ».
Face à cette situation et malgré la courte trêve en cours, un cessez-le-feu immédiat et durable dans la région est encore une lointaine réalité au regard des déclarations guerrières du criminel de guerre Benjamin Netanyahou. C’est pourquoi, plus de 100 organisations appellent à marcher ou à se rassembler partout en France, pour demander la paix et le cessez-le-feu permanent en Palestine. À Paris, une grande marche pour la paix est annoncée au départ de la place de la République, samedi 2 décembre à 14 heures.
En Palestine, la position de Macron toujours illisible
Pour rappel, au Conseil de Sécurité de l’ONU, la France a d’abord refusé de voter en faveur d’un cessez-le-feu. En visite en Israël, Emmanuel a également témoigné de son soutien à l’État hébreu, le 24 octobre. 30 jours après le début des crimes de guerre de l’armée israélienne contre Gaza, menés suite aux crimes de guerre du Hamas, Emmanuel Macron a appelé à « œuvrer pour un cessez-le-feu » au Proche-Orient.
Dans un entretien accordé à la BBC le 9 novembre, Emmanuel Macron a «exhorté Israël à cesser» les bombardements sur les civils de Gaza. Face au tollé du côté des dirigeants israéliens, le chef de l’État a sorti son téléphone pour discuter avec le président d’Israël, Isaac Herzog. L’Élysée a souligné une nouvelle fois « le droit d’Israël à se défendre » (FranceInfo). Ou comment changer d’avis selon son interlocuteur. Une position illisible, qui a ridiculisé la France sur la scène internationale et lui a fait perdre toute sa crédibilité pour peser dans la résolution de ce conflit.
Autre preuve de la perte d’autorité du Président de la République, qui découle de ses voltefaces : par une tribune publiée le 25 novembre, 18 diplomates ont appelé à revoir la ligne diplomatique de la France au Proche-Orient, à rebours des positions de l’exécutif.
La ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna, est la dernière à avoir porté la voix de la France sur le sujet. Elle a déclaré ce dimanche : « La France considère qu’il faut une pause durable, une trêve qui permette d’aboutir à un cessez-le-feu », avec à la clé « la libération de tous les otages ». Sans aucun doute, la libération en cours des otages et la trêve des bombardements sont deux nouvelles dont il faut se réjouir. « La trêve des bombardements est une respiration qu’il faut mettre à profit pour rendre possible le cessez-le-feu complet et la libération de tous otages, des enfants détenus et de tous les prisonniers politiques ».
Depuis ses dernières déclarations, le chef de l’État se fait plus discret. Une façon de faire oublier son absence de position claire sur la guerre au Proche-Orient ? Dernièrement, il s’est dit « extrêmement heureux » concernant la libération de trois mineurs franco-israéliens, sans dire un mot de l’urgence du cessez-le-feu permanent.
Les rassemblements pour la paix et un cessez-le-feu immédiat en Palestine, qui ont déjà réuni des centaines de milliers de personnes depuis le 7 octobre, seront l’occasion de lui rappeler la position du peuple français.
Par micheldandelot1 dans Accueil le 29 Novembre 2023 à 11:48
http://www.micheldandelot1.com/paix-en-palestine-des-marches-partout-en-france-ce-2-decembre-pour-un--a215057643
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Rédigé le 30/11/2023 à 10:45 dans Israël, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
L’année 2023 marque les 75 ans de la Nakba, la catastrophe qui a vu 800 000 Palestiniens expulsés de leur terre par les milices sionistes puis par l’armée israélienne par la terreur, la violence suite à des massacres terribles où des dizaines de milliers de Palestinien-nes ont été assassiné-es.
Depuis 1948, la politique d’expulsion du peuple palestinien de sa terre dans le but de le remplacer par une population exclusivement juive n’a jamais cessé d’être mise en application par l’État d’Israël avec des périodes plus ou moins intenses.
La législation, les pratiques et les règlements mis en place dès 1948 par Israël vont toujours dans le même sens : restreindre l’accès des Palestiniens à la terre et à l’entrée sur le territoire, notamment en construisant le mur et en refusant le droit au retour des réfugiés palestiniens.
La guerre de juin 1967 déclenchée par Israël a marqué une nouvelle étape dans la dépossession des Palestiniens de leur terre. Elle a été suivie par l’installation de centaines de milliers de colons en toute illégalité au regard du droit international, colons qui s’installent sur des terres volées aux Palestiniens, transformant la Cisjordanie en une « peau de léopard » et empêchant toute continuité territoriale.
L’annexion de Jérusalem-Est marque aussi la volonté d’Israël de dépouiller les Palestiniens de tout, y compris de la capitale de leur État.
C’est un processus continu de dépossession et d’appropriation qui s’est accéléré depuis les années Trump et particulièrement depuis le début de l’année avec l’arrivée au pouvoir des suprémacistes juifs et des colons.
Gaza est le symbole le plus terrible et le plus massif de cette oppression et de cette domination systématique du peuple palestinien : en lui imposant une punition collective depuis 16 ans, avec le blocus inhumain et des guerres régulières subis par toute la population de Gaza. Israël a démontré qu’il ne souhaite absolument pas trouver une solution politique à l’oppression du peuple palestinien mais le maintenir sous son emprise en espérant que la question disparaisse comme par enchantement.
C’est oublier que le peuple palestinien a des droits, des droits nationaux, des droits sur sa terre, des droits humains fondamentaux dont il ne peut pas jouir, où qu’il se trouve, parce qu’Israël a mis en place un régime d’apartheid à son encontre.
Et tout cela est rendu possible pour une simple raison : la complicité des États alliés d’Israël et l’impunité dont cet État jouit depuis 75 ans pour les crimes qu’il n’a cessé de commettre ; 75 ans de violations du droit international et 75 ans d’impunité.
L’attaque génocidaire à laquelle se livre Israël depuis 55 jours sur la Bande de Gaza est dans la droite ligne du projet sioniste : remplacer le peuple palestinien sur sa terre. Les déclarations et annonces faites par plusieurs membres du gouvernement israélien sont sans aucune ambiguïté. C’est le même projet en Cisjordanie avec l’accélération du nettoyage ethnique et les attaques répétées contre les camps de réfugiés, les arrestations massives, le blocage des routes.
En ce 29 novembre 2023, journée de solidarité avec le peuple palestinien, le mouvement de solidarité est totalement mobilisé pour le cessez-le-feu immédiat et définitif mais bien évidement c’est à l’accomplissement de ses droits que le peuple palestinien aspire. C’est sur cet accomplissement que se porte notre mobilisation : campagne BDS, campagne pour le démantèlement du régime d’apartheid, pour la libération des prisonniers, contre la colonisation et l’occupation, pour le droit au retour des réfugiés palestiniens et la fin de l’impunité d’Israël.
Il n’y a de solution que politique et il n’y aura pas de paix sans justice, sans égalité des droits. Le peuple palestinien a droit à l’autodétermination. Avec l’ensemble de nos partenaires, nous nous mobiliserons jusqu’à ce qu’il y parvienne.
Le Bureau national de l’AFPS
Le 29 novembre 2023
SOURCE : Et les droits du peuple palestinien ? - Association France Palestine Solidarité (france-palestine.org)
Par micheldandelot1 dans Accueil le 30 Novembre 2023 à 13:57
http://www.micheldandelot1.com/communique-de-l-afps-et-les-droits-du-peuple-palestinien-a215062593
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Rédigé le 30/11/2023 à 10:24 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
Livres
Terminus Babel. Roman de Mustapha Benfodil.Editions Barzakh, Alger 2023, 272 pages, 1200 dinars
Chaque année, en France, des machines broient environ 100 millions de livres. 100 millions, ce qui représente le cinquième des 500 millions de volumes fabriqués annuellement dans le pays. Pour un écrivain, c'est là une incommensurable tragédie... car ce sont-là des ouvrages soit invendus, soit détériorés, soit ne trouvant pas (ou plus) preneurs au niveau des marchés extérieurs, soit... , en tout cas inutilisables bien qu'utiles quelque part,... et ce n'est pas demain la veille que le numérique résoudra le problème.
Ceci dit pour l'Ecrivain qui voit les exemplaires de son (chef-d') œuvre aller au pilon. Lui qui a marché des kilomètres avant d'être un livre... car «marcher, c'est écrire un livre»... c'est faire «marcher les turbines», c'est «ramasser sur le trottoir des pépites de malice et de sagesse»...
Pour le livre lui-même (un exemplaire pris comme modèle), c'est aussi une tragédie... et c'est cette tragédie couplée (écrivain-livre) avec, pour témoin, le lecteur, que raconte l'auteur.
L'histoire ? Un livre ( «K'tab», qui tient du roman allégorique, lui-même racontant l'histoire d'un livre étrange, un livre indestructible, contenant une somme astronomique de connaissances, d'informations, sans avoir de réponse à tout) qui raconte sa «descente aux enfers», toutes ses angoisses, en compagnie de bien d'autres, du fond d'une remise d'une grande bibliothèque, fréquentée bien plus par les rats et un vieil archiviste que par les lecteurs, en attendant d'être envoyé au «pilon»... c'est-à-dire à la destruction et à un possible recyclage (en cartons pour œufs, en Pq...) Il raconte aussi son passé glorieux, alors auparavant si recherché, si aimé, si câliné en salle de lecture d'une grande bibliothèque. Il raconte, en parallèle, tous les efforts et les difficultés, toute la vie de l'auteur... un Écrivain total.
L'Auteur : Né en 1968 à Relizane. Journaliste reporter (El Watan /Quotidien). Auteur de nouvelles, poèmes et pièces de théâtre. Déjà quatre romans («Zarta», «Les Bavardages du Seul», «Archéologie du chaos (amoureux)», «Body writing. Vie et mort de Karim Fatimi, écrivain, 1968-2014»), tous parus aux éditions Barzakh
Extraits : «Qu'est-ce que naître pour un livre ? Est-ce le moment où surgit le premier mot, la première phrase, l'incipit ? Ou bien quand je pris la forme d'un manuscrit achevé ? Ou encore quand l'Ecrivain consentit enfin à m'éjecter une fois pour toutes de son esprit tourmenté et à m'envoyer à son éditeur» (p 21), «Les livres n'ont pas de lèvres. Aucun son ne sort de leur gorge. Et pourtant, ils parlent. Ils parlent la langue des chuchotements émettant des ondes discrètes que seuls les soufis, les fourmis et les rats de bibliothèques peuvent entendre» (pp 33-34), ««K'tab» contenait, certes, une somme astronomique de connaissances, d'informations, mais il ne prétendait pas avoir réponse à tout. Il faut se méfier des hommes «d'un seul livre» (189).
Avis : Une gymnastique (excellemment maîtrisée) des mots et des phrases qui vous transporte dans le monde intérieur, si ignoré même par les plus grands lecteurs, du livre. Une écriture originale qui interpelle. Le tout dans une langue accessible... à tous. Un auteur à la vaste érudition et à l'imagination sans bornes... peut-être le plus brillant de sa génération. Bref, un «artiste total», entièrement «habité» !
Citations : «On n'habite pas une ville si on n'est pas habité par cette ville» (p 54), «Bab el Oued est une ville dans la ville... plus qu'un quartier. Bab El Oued est une langue» (p 55), «L'Écrivain m'écrit et moi j'écris l'Écrivain» (p 58), «Question existentielle : un exemplaire est-il le même livre ? Si les humains eux- aussi devaient être dupliqués, seraient-ils parfaitement interchangeables ? Les hommes seraient-ils juste des exemplaires ?» (p 71), «C'est la porte du mystère qui vous fait entrer dans le livre. Sans mystère, il n'y a pas de roman, pas de film, pas de drame, pas de peinture... Plus d'art» (p 80), «La liberté : carburant essentiel à toute entreprise de création, de réenchantement d'un lieu éteint» (p156), «Les hommes ont créé la langue pour ériger des mondes, corriger les fautes de la création et raconter de beaux mensonges à leurs enfants» (p 237), «Les mots, mis bout à bout, portent le doute, le changement. Il ne faut surtout pas que les mots entretiennent l'utopie d'une autre forme de vérité, de chemins insoupçonnés, d'un autre lieu de la pensée» (Tahar Djaout cité, in «Le dernier été de la raison, Le Seuil 1999» ( p249)
Chewing-gum. Roman de Amin Zaoui. Editions Dalimen, Alger 2023, 225 pages, 1 400 dinars
Un étrange roman. Avec d'étranges personnages qui traversent le temps et l'espace.
-Les personnages : Le général Eisenhower durant la 2ème Guerre mondiale et le débarquement américain, Tariq Ibn Ziyad, L'Emir Abdelkader, Camus, Sartre, Simone de Beauvoir, mais aussi et surtout Massika Bent Roumia, l'amante insaisissable, Fatma Imran, la mère jalouse de sa soeur Sfia (Safia ? Sophie ?), plus belle qu'elle et qui mène sa vie de célibataire ( ?) à sa manière, et qui, par la suite, revenue du maquis, n' a jamais quitté sa tenue de combat et son fusil, Hamane Ibn Ziyad, arrière-arrière -petit -fils du général berbère Tariq Ibn Ziyad... intellectuel de gauche qui croit avoir «assassiné» son frère jumeau, Mustapha, Chachnaq, Althusser, «Mouh El Vilo», un personnage «noyé dans la politique», Hitler, Le mufti d'Al Aksa, Amin Al Husseini, Kafka, Shakespeare, Assia Djebar, Rabah Driassa, Mohamed Abbès Al Akkad, la belle Komayra, la première du douar à décrocher son bac', Mimoun Abrour, l'intello' du douar, Nacera Nakache l'accoucheuse...
-Les lieux : L'Hôtel Saint Georges, le douar Bouzouaghine, Oran... «qui vieillit et à l'humeur changeante selon l'eau de la mer oranaise», «Ghirane Maricane» durant la guerre de Libération nationale... .
-Mais, aussi, des produits : La Cuvée de Mascara, Hamoud Boualem, Coca cola, la prostitution généralisée au douar, le système politique, la corruption... et, bien sûr, au centre du récit, présent-absent, l'incontournable chewing-gum importé par les soldats américains avec le débarquement durant la Seconde Guerre mondiale, la «gomme à mâcher magique»... fascinant la population par son arôme et son goût de menthe... .et que l'on chante du matin au soir, sans arrêt
L'Auteur : Professeur de littérature moderne et comparée (Université d'Alger), écrivain bilingue et auteur de plusieurs romans dont certains ont été traduits en plusieurs langues et adaptés au cinéma et au théâtre.
Extraits : «Oran s'enfonce dans la rigidité d'une religiosité politique et fanatique à une vitesse épouvantable. Au fur et à mesure que l'islam politique s'accroît, la spiritualité et la haine d'autrui s'enracine» (p 107), «J'ai éclaté de rire en regardant la bouteille de gazouz Hammoud Boualem et pour la première fois j'ai senti que j'avais une patrie ! ... Le pays avec sa grande révolution se cache derrière une bouteille de gazouz» (p 119)
Avis : Un roman déroutant, très «chewing-gum», certainement. Hallucinant ?Peut-être ! Le style Zaoui.
Citations : «La femme fait l'amour d'abord par les yeux ! La jouissance habite les yeux !» (p 34), «Toute déclaration d'amour commence par un regard braqué sur les doigts et non pas par des mots échangés d'un texte théâtral sourd» (p 40), «On fait la guerre pour la gagner et non pas pour qu'elle dure toute l'éternité. La guerre nest pas un métier, elle est un accident mortel» (p44), «Celui qui épouse une belle femme a besoin de plus d'une paire d'yeux pour la surveiller !» (p71), «Y a-t-il une distance entre le jeu sur scène et le jeu dans la vie quotidienne ? La vie n'est pas une pièce théâtrale !» (p 97), «La jalousie des hommes est plus ravageuse que celle des femmes» (p 115), «Une femme ne cache pas une autre ! Les femmes ne sont pas des trains. Elles sont des rails !» (p134), «La religion est un capital majeur pour les politiciens de ce pays. L'Islam est un fonds de commerce inestimable dans notre pays» (p 197)
par Belkacem Ahcene-Djaballah
Jeudi 30 novembre 2023
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5325572
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Rédigé le 30/11/2023 à 10:04 dans Littérature, Livres | Lien permanent
La guerre, pourquoi la guerre ? La guerre existe depuis la nuit des temps ; c'est une facette de la nature humaine. Est-ce la faute aux hommes s'ils se font la guerre ? Puisqu'elle fait partie de la nature humaine, forcément ce n'est pas la faute aux hommes, mais aux relations difficiles qu'entretiennent entre eux les hommes ; ces relations relèvent de ce qu'ils sont dans le sens qu'ils sont rivaux par nature et cela fait partie de leur histoire.
Bien plus, on peut même dire que la guerre a permis de structurer le monde ; donc en permettant d'éclore des nations, et toujours de nations plus structurées, l'histoire de l'humanité montre que la guerre, tout comme elle est dans la nature humaine, l'est aussi par nature dans la marche de l'humanité dans l'histoire.
Cependant, au fur et à mesure que l'humanité se structure solidement en nations souveraines dans le sens qu'elles se stabilisent et que les conflits ethniques, au sein de ces nations, se règlent et disparaissent permettant un vivre-ensemble naturel, le recours à la guerre se fait de plus en plus rare, voire même disparaît ne laissant que des relations économiques et commerciales pacifiques entre nations. Ne restent que les conflits anciens ou latents comme ceux qui se déroulent aujourd'hui, en particulier la guerre en Ukraine que l'on considère comme un conflit latent qui a éclaté en 2022, ou la guerre à Ghaza qui est un conflit ancien qui date depuis 75 ans, et qui n'est toujours pas réglé, et ce en raison de la situation extrêmement conflictuelle dans les régions proche et moyen-orientales.
Bien sûr, un grand nombre de conflit sont en cours dans ces régions, guerre civile au Soudan, de même au Yémen avec l'intervention de coalition de pays, en Syrie, la Corée du Nord conflit depuis l'armistice de 1953. Bref d'autres conflits existent aussi en Afrique, qui ne sont toujours pas réglés, cependant force de dire, à part ces régions et l'Ukraine, il n'y a pas de guerre dans les autres continents.
Pourtant, et c'est une réalité, les guerres, pour qu'elles ont apporté, ont joué un grand rôle dans l'évolution du monde ; on peut même dire qu'elles ont apporté le plus grand tribut à la marche de l'histoire de l'humanité.
Un véritable paradoxe que ce qu'est la guerre qui est synonyme de destructions, de pertes humaines, d'atrocités jusqu'aux génocides mais apporte aussi le renouveau de l'histoire.
Aujourd'hui, compte tenu du progrès du monde et surtout de l'avènement de l'arme absolue, et les arsenaux nucléaires que détiennent les grandes puissances, et ce que représentent ces arsenaux en termes de destruction pratiquement apocalyptiques où le temps de destruction se compte en minutes, en heures voire en quelques jours signifiant la destruction partielle ou totale immédiate d'une grande partie de l'humanité, « la propension de la nature humaine à la guerre est réellement tenue en respect précisément par ces armes apocalyptiques ». Les puissances sont désormais « mues par la raison » par le fait que les arsenaux nucléaires qu'elles ont érigés et les risques de guerre nucléaire qui pèsent sur elles leur pendent désormais comme une épée de Damoclès prête à les ramener à l'âge de la pierre.
La question qui se pose aujourd'hui est de comprendre comment l'humanité est arrivée à cette structure du monde comme elle l'est aujourd'hui ? Qu'en est-il des guerres en cours aujourd'hui, principalement la guerre en Ukraine et la guerre à Ghaza ?
Pour comprendre les guerres et la marche de l'histoire, l'humanité a tellement avancé depuis le début du XXe siècle à aujourd'hui que les hommes peuvent désormais prendre conscience qu'il existe un phénomène évolutif dans les guerres ; ce phénomène évolutif n'a commencé à être réellement visible qu'avec la Première Guerre mondiale. Qu'en est-il ?
Pour savoir le sens des guerres dans l'histoire de la marche de l'humanité, partons du premier conflit mondial. Que s'est-il passé pour que cette première guerre mondiale se déclenche ? Comme le rapportent les récits historiques, la guerre a eu pour origine un événement terroriste, l'assassinat du couple héritier du trône austro-hongrois, le prince François-Ferdinand d'Autriche et son épouse la duchesse de Hohenberg, le 28 juin 1914, par un jeune nationaliste, originaire de Bosnie, Gavrilo Princip.
Après un ultimatum de 48 heures à l'encontre du Royaume de Serbie, une des exigences étant refusée par les Serbes, l'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. La guerre qui devait se limiter à deux pays en conflit s'est transformée en guerre mondiale. Par le jeu d'alliances entre les grandes puissances européennes qui étaient à la tête d'empires coloniaux s'étendant sur plusieurs continents, et donc se retrouvant toutes engagées dans le conflit, la guerre déclarée le 28 juillet 1914 va durer plus de quatre années ; elle ne se terminera que le 11 novembre 1918.
Que peut-on dire de la Première Guerre mondiale qui a éclaté par un prétexte, un assassinat terroriste, qui relève plus d'un fait divers politique que d'un fait qui va changer le cours de l'histoire ? En réalité, toutes les puissances, en particulier les puissances de l'axe (Allemagne, Autriche-Hongrie), étaient poussées à la guerre.
Venue en retard dans le partage colonial à l'échelle mondiale, l'unité politique allemande ne s'étant opérée qu'en 1870, de même pour l'Italie, l'Allemagne réclamait de nouveaux gisements de minerais pour son industrie en pleine croissance et aussi la conquête de colonies.
La Première Guerre mondiale a été donc un passage obligé pour régler les comptes entre puissances. Les conséquences de la Première Guerre mondiale ont mis fin à trois empires, l'empire allemand, l'empire austro-hongrois et l'empire ottoman. Des pays ont été libérés, en particulier dans les Balkans : les colonies des empires allemand et ottoman passaient aux mains des puissances victorieuses, la France, l'Angleterre, le Japon.... Si la Première Guerre mondiale s'est terminée par la victoire des Alliés, c'est essentiellement grâce à l'entrée des États-Unis en guerre en 1917, qui ont changé le cours de la guerre au profit des Alliés.
Dans cette guerre, on constate un processus évolutif rationnel majeur de l'humanité. Non seulement trois empires coloniaux ont été démembrés, et ont cessé d'exister, mais cette guerre va aussi agir sur les consciences des peuples colonisés. L'affaiblissement des puissances coloniales après la Première Guerre mondial va sonner le réveil des peuples colonisés ; ils commenceront à revendiquer politiquement leurs indépendances ; de nombreux partis politiques vont naître dans les années 1920 et 1930. Une question de fond sur l'histoire : « Comment l'Angleterre est arrivé à coloniser l'Inde ? » Lorsque l'on sait que l'Angleterre ne comptait que 40 millions d'habitants, en 1914, avec une superficie de 246 690 km2 en Europe alors que l'Inde qui était très éloignée comptait, à la même époque, 250 millions d'habitants et une superficie de 4,169 millions de km2. Aucune comparaison possible entre les deux pays. Exploit d'une puissance européenne ou Exploit du progrès scientifique, industriel en Angleterre dû aux deux révolutions agricole et industrielle ?
Si c'est le progrès qui a permis à l'Angleterre de coloniser ces territoires lointains, il en va de même pour les autres puissances européennes, et cela ne peut être que le progrès, car sans celui-ci, les pays européens n'auraient pu aller trop loin. La question essentielle qui se pose : « Pourquoi le progrès en Europe et non pour le reste du monde ?
L'Europe était-elle plus densément peuplée par rapport aux autres pays du monde ? Ou l'Europe était-elle plus intelligente que les autres peuples ? Et donc plus organisées ? Mais lorsque l'on regarde les guerres et les révolutions sociales qui se sont jouées en Europe, celles-ci ne se sont jouées nulle part ailleurs au monde.
On peut donc avancer toutes les explications possibles, il reste que l'Europe était en avance sur les pays du reste du monde. Pourquoi elle a été en avance ? Parce que cela a été voulu ; si cela n'a pas été voulu, l'Europe n'aurait tout simplement pas avancé.
Ce qui signifie qu'il existe un principe immanent qui ressort de la marche de l'histoire, dans le sens que l'histoire a des desseins que les hommes ne peuvent comprendre. Pourquoi ? Parce qu'ils sont eux-mêmes compris dans le jeu de l'histoire, jeu qu'ils ne font qu'exécuter parce qu'ils sont des instruments d'un Esprit dans l'histoire ; et l'Europe a été en quelque sorte un instrument de l'Esprit du monde ; en colonisant le reste du monde, elle a en fait mondialisé le monde.
Ce qui explique l'irruption des Guerres mondiales ; de par leur nécessité, elles relèvent de l'Esprit du monde. Et c'est ce qui fait avancer l'histoire ; l'humanité passe de stades en stades, mais toujours en faisant progresser l'histoire du monde selon un processus rationnel que l'on constate dans son développement, tout au long des siècles.
Aujourd'hui, le Royaume-Uni compte 69 millions d'habitants alors que l'Inde compte 1,4 milliards, aucune comparaison entre l'Inde et l'ancienne puissance coloniale qu'a été le Royaume-Uni, de même avec le Pakistan qui compte plus de 220 millions d'habitants. Vingt ans passeront, un Deuxième Conflit mondial éclate et toujours provoqué par les puissances européennes. A la suite de cette première guerre mondiale, une crise mondiale éclate préparant la Deuxième Guerre mondiale. La crise économique qui a éclaté, en 1929, aux États-Unis n'est en fait qu'une crise qui entre dans le processus évolutif du monde.
Nombre d'historiens, d'économistes en Occident ont cherché à expliquer pourquoi cette crise économique mondiale a fait irruption en 1929 aux États-Unis. En fait, par les événements même qui se sont passés, sur le plan économique, comme des millions de produits qui n'ont pas été vendus et ont été jetés à la mer 80 millions de sacs de café, par exemple, des milliers de voitures invendus jetés à la casse, les huiles, etc. et la crise qui a éclaté aux États-Unis s'est étendue à l'Europe, l'Afrique, l'Asie, l'Amérique du Sud... ne prouve qu'une chose : l'extrême faiblesse de la consommation mondiale.
Pourquoi ? La réponse est simple : plus des deux-tiers de l'humanité qui étaient colonisés ne comptaient pas dans la consommation mondiale ; des pays colonisés, les richesses naturelles de leurs terres (mines, etc.), en grande partie étaient transférées aux métropoles des puissances coloniales, auxquelles il faut ajouter leur force de travail presque gratuites, ces peuples vivant dans une extrême pauvreté.
Un déséquilibre flagrant au regard des formidables progrès industriels qui venaient de se faire jour au début du XXe siècle, montrant l'impossible situation de la consommation mondiale. La crise économique de 1929 n'a été finalement que la sanction de l'écart économique des métropoles des pays occidentaux coloniaux et les pays du reste du monde vivant dans l'extrême pauvreté, et absents dans la consommation mondiale.
Précisément, les conséquences qui vont surgir de cette situation de crise mondiale, la mise en place de zones monétaires (zone franc, zone dollar, zone livre sterling), ne vont pas régler le problème économique entre les puissances, tout au plus à chercher à protéger leurs économies respectives. Mais l'événement majeur marquant cette crise a été la formidable hausse du chômage aux États-Unis ; le nombre de chômeurs qui était de 4 millions en 1930 est passé à 12 millions en 1932, soit 25% de la population active américaine ; cette hausse du chômage s'est étendue à l'Europe, mais c'est surtout en Allemagne où les chiffres du chômage ont été « catastrophiques », 43 % en 1932, avec 6 millions d'Allemands sans emploi ; une situation extrêmement grave sur le plan social en Allemagne ; le paradoxe de cette crise est qu'elle a permis au parti nazi de prendre le pouvoir en 1933.
Ainsi, constate-t-on que, dans les événements de la Première Guerre mondiale et de la crise économique de 1929 qui a suivi, tout s'enchaîne, que tout était, dans un certain sens, tracé par l'histoire, par l'évolution du monde. Une évolution liée à la fois aux formidables progrès scientifiques, industriels et économique aux États-Unis et en Europe, avec une forte croissance économique qui a été une conséquence et au retard manifeste dans les pays du reste du monde. D'autant plus que le rapport des forces était pratiquement impossible pour les peuples colonisés de sortir de la domination coloniale.
Précisément, un nouveau saut de l'histoire va surgir à la fin des années 1930, ce saut se fera avec l'irruption de la Deuxième Guerre mondiale, en 1939. Et c'est encore l'Allemagne, et au-delà du régime nazi, comme si elle était désignée par l'histoire dans cette mission pour ébranler et mettre fin à la puissance coloniale de l'Europe.
L'ironie de l'histoire, c'est que l'Allemagne hitlérienne va chercher à coloniser l'Europe même ; elle s'attaquait aux puissances européennes et à l'Union soviétique ; la Deuxième Guerre mondiale qu'elle a provoqué a duré 6 ans et 1 jour, du 1er septembre 1939 au 2 septembre 1945.
A la fin de la Deuxième Guerre mondiale, les pays européens sortaient très affaiblis ; deux puissances vont sortir victorieuses et qui domineront le monde ; ce sont les États-Unis et l'Union soviétique. En 1944, les États-Unis, anticipant la fin de la Guerre, l'Allemagne hitlérienne était partout en recul, ont cherché à se prémunir dans l'après-guerre ; ils ont convoqué 44 pays, en juillet 1944, à Bretton Woods, pour préparer le système monétaire international qui devait régir le commerce mondial et les relations économiques, financières et monétaires internationales pour l'après-guerre.
La Conférence de Bretton Woods vient avaliser que le dollar US devenait la seule monnaie mondiale convertible en or au taux de 35 dollars l'once. L'anglais John Maynard Keynes qui a proposé une monnaie internationale, le bancor, a été éconduit ; compte tenu des enjeux, et de l'endettement des pays alliés européens vis-à-vis des États-Unis, le bancor de Keynes n'avait pas de sens ; le monde entier était dépendant de la puissance financière américaine. Un processus tout à fait naturel relevant de la situation économique mondiale fortement affectée par la guerre.
Après 1945, une nouvelle ère s'élèvera pour le monde. Des frictions naîtront entre les deux puissances sorties victorieuses, les États-Unis et l'Union soviétique. Cependant, depuis la découverte de l'arme atomique en 1945 par les États-Unis, mené en secret par le Projet Manhattan, lors de l'essai de la première explosion nucléaire Trinity, le 16 juillet 1945 à Alamogordo au Nouveau-Mexique, moins de vingt jours plus tard, la nucléarisation de deux villes-martyr japonaises, Hiroshima le 3 août 1945 et Nagasaki le 9 août 1945, a été menée par les États-Unis ; le monde horrifié apprenait les effets de la nouvelle arme que seuls les États-Unis détenaient, dans le monde.
Malgré ce déséquilibre avec les États-Unis, l'Union soviétique restera un rival potentiel à l'Amérique dans les affaires du monde ; c'est l'Union soviétique qui viendra à l'aide aux pays du reste du monde colonisé, en premier aux troupes communistes chinois qu'elle aidera à prendre le pouvoir.
S'ensuivront l'Indépendance de l'Inde, en 1947, et après la scission, l'indépendance du Pakistan. Le 1er octobre 1949, à Pékin, du balcon de la Cité interdite des anciens empereurs, Mao Zedong proclame l'avènement de la république populaire de Chine. Une autre donne, c'est la création de l'État d'Israël en 1948, en Palestine ; création qui est venue en aval du pacte saoudo-américain, dit le pacte du Quincy, du nom du croiseur américain où se sont rencontrés le président américain Franklin D. Roosevelt, au retour de la conférence de Yalta (Crimée) en 1945, et le roi de l'Arabie saoudite, Abdelaziz ibn Saoud. Le pacte conclu garantissait à la monarchie saoudienne une protection militaire en échange d'un accès libre au pétrole saoudien.
Les guerres qui suivirent depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale jusqu'à aujourd'hui ont été incessantes, déchirantes surtout pour l'Afrique et l'Asie ; elles relèvent d'un processus évolutif historique précis, en jeu dans la marche du monde. Les guerres, un paradoxe ou une nécessité de l'histoire ? Et jusqu'à quand les guerres lorsque l'on sait que partout dans le monde il n'y a pas de guerre, sauf en Afrique et ça diminue, la guerre en Ukraine, une exception en Europe, relevant d'un litige non réglé datant de la fin de l'Union soviétique en 1991.
En revanche, le conflit israélo-palestinien qui ne cesse et va jusqu'au génocide franc aujourd'hui et l'Occident regarde, soutient Israël sans penser que l'histoire peut se retourner, comme ce qui s'est passé pour les peuples colonisés et qui se sont libérés de leurs tutelles coloniales.
Le même processus évolutif se passera inévitablement pour le peuple palestinien avec la tutelle coloniale Israël, qui est soutenu par les États-Unis, devant l'Esprit du monde qui regarde et laisse faire parce qu'il a accordé le libre-arbitre dès la naissance de l'homme sur terre.
C'est une question de temps ; les États-Unis sont partout en déclin : débâcle en Afghanistan en 1921 et retrait des forces US, débâcle en Irak et retrait des forces US en 2011, débâcle en Syrie dès que la Russie a pris fait et cause pour la Syrie, en septembre 2015 qui a faussé les plans à l'État islamique et l'Occident qui le sponsorise en sous-main. Et bien avant, au Vietnam par deux fois en 1973 et 1975. Reste l'Ukraine et surtout 'occupation des Territoires palestiniens par l'armée israélienne, créée, armée et financée par l'Occident. Une guerre depuis 75 ans par procuration pour assurer à l'Occident la mainmise totale de la région proche et moyen orientale où se trouvent les plus grands gisements de pétrole du monde. Gisements de pétrole qui assurent au dollar US la puissance qu'aucune nation au monde dans le libellé monétaire des transactions internationales qu'est l'acronyme pétrodollar et qui assure à l'économie US de se financer sans frein qu'elle soit e guerre, en crise économique, crise financière, de toujours rebondir, contrairement à l'Union soviétique qu'une crise économique majeure qui a été provoquée par la Banque centrale américaine que l'on appelle la « Réserve fédérale », ou Fed.
Une situation cependant voulue par l'Esprit du monde qui veille et agit, et en fait, à l'origine, en 1980, ce n'était pas la Fed qui a provoqué la chute de l'URSS en augmentant le taux d'intérêt directeur de 10% à 20%, en 1980, ou encore à provoquer le contrechoc pétrolier de 1986, mais l'Esprit du monde qui commande la marche de l'humanité entière l'a voulu ainsi. Le dollar depuis les accords de Bretton Woods (change fixe du dollar US adossé et convertible en or-métal) puis les pseudos accords Brettons Woods (dollar US adossé aux ventes de pétrole arabe) relève de l'Histoire qui ne se fait que selon des desseins qui dépassent les hommes. Nous y reviendrons.
La guerre a eu lieu le 24 février 2022, en Ukraine ; aujourd'hui, à Ghaza. Les puissances occidentales ne doivent pas oublier que rien ne peut s'opérer sans l'approbation de l'Esprit qui dicte la marche du monde. Ils ne doivent pas oublier que la marche de l'humanité est régie depuis la nuit des temps par deux forces historique mutuellement nécessaires que sont la cause juste ou la cause injuste, ou plus simplement le bien et le mal. Sans le mal, il n'y a pas de bien ; sans la cause injuste, il n'y a pas de cause juste.
Mais les puissances occidentales oublient cette dichotomie de deux essences qui catalysent la marche de l'Histoire. Pourquoi ? Parce que sans l'oubli, sans les épreuves des hommes dans leurs existences, sans leur lutte pour leur vie qui est provisoire sur terre, il ne peut y avoir de vie, d'existence sur terre ; et s'il n'y a pas d'existence sur terre, il n'y a pas d'univers
Et c'est la raison pour laquelle les États-Unis et l'Europe ne sont pas éclairés ; ils ne tirent pas des leçons dans l'histoire ; les Américains cherchent à tout prix à maintenir leur domination sur le monde, leurs alliés européens les suivent aveuglément, sans qu'ils ne prennent conscience que leur hégémonie sur le monde s'effrite. On comprend forcément pourquoi les États-Unis sont prêts à aller jusqu'au génocide du peuple palestinien, en donnant le quitus à Israël à aller jusqu'au bout. L'Occident craint qu'Israël soit en situation de faiblesse, ce qui va à l'encontre de l'hégémonie occidentale sur le monde.
Déjà, les désastres qui s'accumulent pour la puissance américaine depuis le Vietnam jusqu'en Afghanistan, et aujourd'hui en Ukraine et en Palestine, mettant en danger leur allié indéfectible, Israël, la seule réponse est : C'est trop, c'est trop ! Peu importe les crimes de guerres, peu importe le génocide à Ghaza, peu importe les bombardements des hôpitaux, peu importe plus de carburant, plus d'électricité, peu importe que l'armée israélienne bombarde les hôpitaux au motif que les groupes armés du Hamas se cachent dans les hôpitaux.
Non, Israël se défend en bombardant aveuglément tout, hôpitaux, écoles, camp de réfugiés, édifices, mosquées, bâtiments, et peu importe que des milliers de femmes et d'enfants meurent. Peu importe de faire des dizaines de Boutcha ukrainiens en Palestine, alors qu'à Boutcha, c'est une levée de bouclier générale contre une Russie devenue génocidaire aux yeux de l'Occident. Les Palestiniens sont à abattre parce qu'ils ont osé s'attaquer à Israël en faisant plus d'un millier de victimes israéliennes.
Ce que les Occidentaux et avec eux les Israéliens ne savent pas, et c'est métaphysique impossible à savoir, les Palestiniens n'auraient pu faire ce qu'ils ont fait le 7 octobre 2023 si l'ordre n'est pas venue d'en haut, ce en haut qui est l'Essence de l'Esprit qui régit le monde ; cette guerre à Ghaza a même permis d'oublier la guerre en Ukraine, rendant un précieux service à la Russie. La guerre à Ghaza est monstrueuse contrairement à la guerre en Ukraine ; elle a fait tomber les masques ; dans tous les pays du monde, dans tous les continents, les peuples se sont levés et marchent pour la Palestine, ils condamnent Israël et l'Occident.
On comprend le sens de la guerre à Ghaza « voulu » par l'Esprit du monde ; ce sens est clair il montre les iniquités de l'Occident en confortant Israël à perpétrer impunément des génocides sur le peuple palestinien-martyr ; tous les êtres sont mortels et sont appelés à mourir ; mais aucun être humain n veut mourir de cette sorte, tué dans un bombardement ou tués dans des atrocités. Mais les êtres humains relèvent de leur destiné qui ne les appartient pas ; s'ils sont morts ou blessés par les atrocités de leurs congénères, leurs semblables humains, c'est simplement que l'Esprit du monde montre le mal en certains et ce mal malheureusement agit pour faire avancer le monde.
Mais ce que les humains ne doivent pas oublier, en particulier les puissances occidentales dans ce qui se produit aujourd'hui à Ghaza, avec les crimes de guerre au su et au vu du monde entier, avec ce seul slogan « Israël se défend » en faisant de milliers de tués d'enfants, de femmes, de vieillards, d'hommes valides et invalides, et il faut le répéter, les puissances occidentales ne doivent pas oublier que l'Essence, l'Esprit du monde, en fait Dieu les regarde du ciel, les regarde en eux-mêmes, les regardent en leur moindre pensée pensée octroyée par l'Esprit du monde aux humains , et si l'Esprit du monde les regarde et c'est Lui qui dicte la marche du monde, que les puissances occidentales se rappellent qui a provoqué les deux guerres mondiales avec plus de 80 millions de morts. Est-ce eux qui ont provoqué les deux Guerres mondiales, c'est certainement eux mais qui pense en eux ? Les êtres humains pensent-ils leurs pensées ou pensent-ils par une essence dont ils ne savent pas l'origine ? Une question qu'ils doivent méditer.
Il est clair que le sacrifice du peuple palestinien n'est pas vain, n'a jamais été vain, et ne sera jamais vain, il relève de l'Esprit di monde. Par conséquent, autant le sacrifice est élevé, et a été élevé, autant la récompense sera encore plus élevée. L'Esprit absolu du monde malgré qu'il a créé la cause injuste, et donc le mal, et c'est nécessaire sinon le bien n'existerait pas, il n'aurait pas de sens sans son contraire, bien au contraire, l'Esprit du monde met le bien, la cause juste au-dessus de tout. Et le Hamas travaille pour le bien de l'humanité comme la Russie le fait aussi.
Que l'Occident l'accepte ou non, qu'il arme et finance l'Ukraine et Israël, si la cause que l'Occident entretient est une cause injuste, l'Occident ne peut changer les donnes. L'Esprit du monde le regarde, le laisse faire, mais le denier acte dans une série de derniers actes tout au long du temps humain relève de l'Essence qui fait le monde. Et c'est ce que doit comprendre l'Occident. Le pourrait-il ? Cependant, il le saura quand l'Esprit du monde réparera les iniquités des humains.
par Medjdoub Hamed
*Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale, Relations internationales et Prospective.
Jeudi 30 novembre 2023
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5325569
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Rédigé le 30/11/2023 à 09:54 dans Israël, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 30/11/2023 à 09:34 dans Israël, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
Ces nouvelles libérations surviennent à quelques heures de l’expiration prévue de la trêve entre Israël et le Hamas, et alors que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken est de retour dans la région pour une série de rencontres diplomatiques.
https://img.lemde.fr/2023/11/30/0/0/0/0/1000/0/75/0/0b4f20e_1701306448596-1ec543b-2023-11-30t010518z-697107543-rc2cn4ae41m0-rtrmadp-3-israel-palestinians-prisoners.JPG
Trente Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes ont été libérés dans la nuit de mercredi à jeudi en application de l’accord de trêve entre Israël et le Hamas, a annoncé l’Autorité pénitentiaire israélienne. Ces prisonniers ont été relâchés après la libération plus tôt par le Hamas de 16 otages israéliens et étrangers retenus dans la bande de Gaza, à quelques heures de l’expiration de la trêve.
Le Qatar, principal médiateur de la trêve, avait annoncé plus tôt que les prisonniers palestiniens devant être libérés sont 16 mineurs et 14 femmes. Parmi les personnes libérées figure Ahed Tamimi, une militante de 22 ans devenue une figure-clé pour les Palestiniens défiant l’occupation israélienne. Elle avait été arrêtée le 6 novembre pour une publication sur Instagram qui appelait au massacre des Israéliens et faisait référence à Hitler. Sa mère Narimane, dont le mari a également été arrêté, a affirmé qu’Ahed n’était pas à l’origine de cette publication et qu’elle n’était même pas en mesure d’ouvrir un compte sur les réseaux sociaux.
Comme les nuits précédentes, les prisonniers libérés ont été accueillis par des célébrations de leurs proches. Des affrontements ont éclaté plusieurs nuits d’affilée entre Palestiniens et forces de sécurité israéliennes à l’extérieur de la prison d’Ofer. Selon le Croissant-Rouge palestinien, cinq personnes ont été blessées, dont une grièvement, par des tirs à balles réelles à l’extérieur de la prison dans la nuit de mercredi à jeudi.
Les nouvelles libérations de ce mercredi soir portent à un total de 102 le nombre d’otages relâchés depuis leur rapt dans le sud d’Israël le 7 octobre, jour de l’attaque du Hamas. Plus de 40 % des quelque 240 personnes séquestrées à Gaza ont ainsi retrouvé la liberté. Parmi elles, 70 femmes et enfants qui ont pu quitter Gaza depuis vendredi, en échange de la libération de 210 prisonniers palestiniens (en comptant les 30 libérés mercredi soir), dans le cadre de l’accord de trêve entre Israël et le Hamas, qui expire jeudi à 7 heures et que les pays médiateurs – Qatar, Etats-Unis, Egypte – espèrent faire durer encore. Ont également été libérés, hors du cadre de cet accord, 23 Thaïlandais – dont quatre ce mercredi – un Philippin et trois Russo-israéliens, dont une mère et sa fille mercredi également. Cinq otages avaient auparavant été relâchés en octobre, avant la trêve.
Ces derniers jours, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a promis de « libérer tous les otages » aux mains du Hamas tout en affirmant qu’il voulait « détruire » le mouvement palestinien, classé organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union européenne.
Le porte-avions USS Eisenhower et d’autres navires de guerre traversent le détroit d’Ormuz dans le golfe Persique, le 26 novembre 2023, dans le cadre d’un déploiement américain plus large au Moyen-Orient dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas. INFORMATION TECHNICIAN SECOND CLASS RUSKIN NAVAL / AP
Un drone iranien a volé mardi près d’un porte-avions américain dans le Golfe, a affirmé mercredi Washington, dénonçant une action « dangereuse » et « irresponsable » dans le contexte de la guerre au Proche-Orient. L’USS Eisenhower et ses navires d’escorte font partie, avec un autre groupe aéronaval placé en Méditerranée, des moyens déployés par les Etats-Unis après le début de la guerre entre le Hamas et Israël, dans le but de prévenir toute escalade militaire dans la région.
Le drone iranien s’est rapproché jusqu’à environ 1 300 mètres de l’immense porte-avions mardi, ignorant plusieurs alertes et violant l’instruction de ne pas s’approcher de l’USS Eisenhower, a fait savoir le vice-amiral Brad Cooper, chef des forces navales américaines au Moyen-Orient. « Cette conduite dangereuse, non-professionnelle et irresponsable de l’Iran met des vies américaines et de nations partenaires en danger, et doit cesser immédiatement », a-t-il déclaré dans un communiqué. « Les forces navales américaines demeurent vigilantes et vont continuer de voler, naviguer et opérer partout où le droit international le permet, tout en défendant la sécurité maritime dans la région », a-t-il ajouté.
La guerre au Proche-Orient, déclenchée par l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien suivie de semaines de bombardements israéliens destructeurs à Gaza, a attisé les tensions dans la région. Le nombre d’attaques visant les forces américaines et la coalition internationale antijihadistes en Irak et en Syrie a bondi depuis, Washington étant visé pour son soutien à Israël. En réponse, les troupes américaines ont mené plusieurs frappes contre des groupes liés à l’Iran et accusés d’en être à l’origine. Auparavant quasi-quotidiennes, ces attaques contre les soldats américains ont cessé depuis l’entrée en vigueur de la trêve entre Israël et le Hamas. Ce mercredi soir, le Pentagone a indiqué qu’un navire américain en mer Rouge avait abattu un drone venu du Yémen.
Les dix otages israéliens et les quatre otages thaïlandais libérés par le Hamas à Gaza sont arrivés en Israël, a annoncé le bureau du premier ministre israélien dans la nuit de mercredi à jeudi, en plus des deux otages à la double nationalité russe et israélienne libérées plus tôt dans la soirée.
Les dix Israéliens se nomment : Raz Ben Ami, Yarden Roman, Liat Atzili, Moran Stela Yanai, Liam Or, Itay Regev, Ofir Engel, Amit Shani, Gali Tarshansky et Raaya Rotem. Parmi les dix Israéliens figurent cinq binationaux, un Néerlandais, trois Allemands et un Américain. Les deux Israélo-Russes libérées aujourd’hui sont Yelena Trupanov et sa mère, Irena Tati.
Le Hamas et Israël relâchent chaque jour une dizaine d’otages israéliens contre trois fois plus de prisonniers palestiniens, au terme d’un accord censé expirer jeudi matin.
Rédigé le 29/11/2023 à 22:01 dans Israël, Paléstine | Lien permanent
Le président des Etats-Unis, Richard Nixon, avec son conseiller à la sécurité nationale, Henry Kissinger, sur la colonnade à l’extérieur du bureau Ovale de la Maison Blanche à Washington, le 16 septembre 1972. WHITE HOUSE/NEWSCOM/SIPA
Emigrant juif allemand, « Dear Henry » occupa des postes parmi les plus importants des Etats-Unis de 1968 à 1977, notamment secrétaire d’Etat de Nixon. Il usa de la diplomatie secrète dans une recherche de compromis, notamment au Vietnam et au Proche-Orient.
« Docteur Folamour », « Metternich de Nixon », « Cyclone du Proche-Orient » : ces surnoms attribués à Henry Alfred Kissinger, mort mardi 29 novembre dans sa maison du Connecticut à l’âge de 100 ans, témoignent de l’exceptionnelle personnalité et de l’immense pouvoir sur la marche du monde, de 1968 à 1977, de celui qui fut surtout appelé « Dear Henry », par affection ou dérision. Sa disparition a été annoncée par un communiqué de son cabinet de conseil.
Sa vie illustre la réussite extraordinaire d’un universitaire, théoricien de la diplomatie promu acteur de premier rang sur la scène internationale. Entre cynisme et séduction, brutalité et habileté, cet artisan de la Realpolitik américaine et de la politique de « détente » avec l’URSS privilégia la stabilité planétaire sur la démocratie et les droits de l’homme. Sa carrière témoigne de la mobilité de la société américaine où un émigrant juif allemand sans ressources parvient à accéder aux sommets du pouvoir, jusqu’à devenir le diplomate le plus célèbre du monde.
Heinz Alfred Kissinger est né le 27 mai 1923 à Fürth près de Nuremberg, premier fils d’une famille dont le père, Ludwig, instituteur, était de stricte obédience juive. Plus tard, Heinz devenu Henry évoquera avec émotion sa bar-mitsva célébrée en plein déchaînement de l’antisémitisme nazi. Paula, sa mère, organise le départ de la famille pour les Etats-Unis. En 1938, les Kissinger s’installent dans un quartier juif de New York, où Heinz fréquente l’école tout en gagnant ses premiers dollars comme garçon de courses.
Bien décidé à s’assimiler, il vit une adolescence difficile et brille aux examens. Mais la guerre altère son plan de carrière. Naturalisé dès son incorporation, il subit le baptême du feu dans les Ardennes, où il se porte volontaire pour les patrouilles dangereuses. A la fin de la guerre, l’armée lui confie l’administration des villes bavaroises et l’application de la « dénazification ». Malgré les consignes interdisant la fraternisation, Henry manifeste déjà un goût prononcé pour la compagnie des femmes. En 1947, il rentre aux Etats-Unis : la prestigieuse université de Harvard l’admet au vu de ses états de service.
Sous la tutelle du responsable du département des sciences politiques ayant ses entrées à la Maison Blanche, Kissinger est chargé d’organiser un « séminaire international » auquel participent de nombreuses personnalités étrangères. Il se constitue ainsi un prestigieux carnet d’adresses qu’il saura faire fructifier.
Mais « Henry » doit son ascension politique à sa rencontre avec deux personnalités du Parti républicain, en compétition permanente, Nelson Rockefeller et Richard Nixon. Le premier, alors conseiller du président Eisenhower et situé à la gauche du parti, fait sa connaissance lors d’une conférence. Ebloui par le talent du jeune universitaire, il le charge de la rédaction d’un rapport de synthèse d’un colloque international sur l’arme atomique. Le texte, édité en 1957, devient un succès de librairie.
Le président des Etats-Unis, Richard Nixon, avec son conseiller à la sécurité nationale, Henry Kissinger, sur la colonnade à l’extérieur du bureau Ovale de la Maison Blanche à Washington, le 16 septembre 1972. WHITE HOUSE/NEWSCOM/SIPA
Désormais connu du public, Kissinger retourne à Harvard pour écrire sa thèse de doctorat en relations internationales. Il y analyse la façon dont le chancelier autrichien Klemens Wenzel von Metternich et le secrétaire britannique aux Affaires étrangères, lord Castlereagh, avaient façonné un nouvel ordre européen au Congrès de Vienne en 1815.
Cela ne l’empêche pas de travailler comme consultant pour Rockefeller. Dans le sillage de son protecteur, gouverneur de l’Etat de New York, il fréquente les salons et devient une personnalité recherchée à Manhattan. Il publie de nombreux articles et vend un temps ses conseils à l’administration démocrate du président Johnson.
A l’été 1968, déçu que le Parti républicain ne choisisse pas son mentor Rockfeller mais Richard Nixon comme candidat à la présidentielle, le Dr Kissinger déclare que ce dernier est « inapte » à la présidence et dangereux, car capable de déclencher une guerre nucléaire. Une fois élu, Nixon n’est pas rancunier : il le nomme conseiller pour les affaires de sécurité. Les diplomates du département d’Etat, conscients que les grandes options de la politique étrangère vont leur échapper, le considèrent comme un intrus.
Installé à la Maison Blanche pendant le premier mandat de Nixon, il cumule la fonction de conseiller avec celle de secrétaire d’Etat à partir du 22 septembre 1973. Ce jour-là, les larmes aux yeux, il déclare : « Dans aucun autre pays du monde, un homme de mes origines pourrait être appelé au poste qui vient de m’être attribué. » Aux journalistes qui lui demandent comment il veut être appelé, il répond en souriant : « Simplement Excellence, cela suffira… »
L’historien Kissinger et l’homme politique Nixon forment un attelage en apparence harmonieux, uni par une immense ambition, une absence de scrupules et une volonté de contrôle total qui frise la paranoïa. Leurs rapports sont en réalité tourmentés : Kissinger surnomme le président « notre ami l’ivrogne » hors de sa présence, tandis que Nixon lui conseille de « se soigner ». Mais Nixon méprise les diplomates professionnels, d’où sa volonté de renforcer l’autorité de Kissinger. « La politique étrangère doit être la responsabilité de la Maison Blanche et non des homosexuels en pantalon rayés du département d’Etat », estime le président. Il fait de son conseiller le seul exécutant de sa diplomatie. « Il faut que ce soit Henry pour le Vietnam, la Chine, l’Union soviétique, et le Proche-Orient ».
Henry Kissinger cite souvent Goethe pour qui « mieux vaut une injustice qu’un désordre ». La stabilité d’un monde où les deux super-grands sont en mesure de se détruire mutuellement est son principal objectif. D’où sa recherche permanente du compromis par la négociation, en s’appuyant au besoin sur la force. Il accomplit ainsi en virtuose un difficile exercice d’équilibre par la diplomatie secrète, mécontentant les diplomates professionnels.
Opposé à la guerre du Vietnam, il reproche en privé aux présidents Kennedy et Johnson, de s’être engagés dans une aventure militaire vouée à l’échec. Mais une fois au pouvoir aux côtés de Nixon, le conseiller justifie l’engagement des forces américaines par la nécessité de maintenir la puissance américaine en Asie, sans pour autant croire possible une victoire militaire. Les « hippies », étudiants, quakers et autres pacifistes le hérissent.
Après trois ans de négociations secrètes, pressé par l’opinion, il parvient à un accord avec Hanoï en janvier 1973, menant parallèlement une intense campagne de bombardements. Il étend aussi la guerre au Cambodge, ce qui facilitera la tragique prise du pouvoir des Khmers rouges. Cette stratégie, destinée à sauvegarder un Vietnam du Sud autonome et à terminer la guerre « dans l’honneur », est mise en échec par l’offensive nord-vietnamienne qui, en 1975, balaie le régime de Saïgon. Entre-temps, fin 1973, il reçoit le prix Nobel de la paix, suscitant l’ironie de ses détracteurs.
Le conseiller spécial américain Henry Kissinger et Le Duc Tho, chef de la délégation nord-vietnamienne, échangent une poignée de mains à la suite des pourparlers ayant abouti à un accord de cessez-le-feu au Vietnam, le 23 janvier 1973 à Paris. AFP FILES / AFP
Le conseiller spécial américain Henry Kissinger rencontre le premier ministre chinois, Zhou Enlai, en juillet 1971, à Pékin. AFP FILES / AFP
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A la manière de De Gaulle après la guerre d’Algérie, Kissinger s’efforce de masquer la défaite au Vietnam en « rebondissant » sur d’autres terrains et réussit deux percées diplomatiques majeures. Il met fin à deux décennies d’hostilité entre Washington et Pékin en organisant la visite de Nixon en Chine en février 1972. En parallèle, il œuvre au rapprochement avec l’Union soviétique avec la visite du même président à Moscou, en mai 1972.
Le bon climat des relations américano-soviétiques cependant s’assombrit en octobre 1973 avec la guerre du Kippour. La menace d’une intervention soviétique au Proche-Orient risque de compromettre la détente. « Henry d’Arabie » – un autre de ses surnoms – désamorce la crise : il obtient le désengagement des forces égyptiennes et israéliennes le long du canal de Suez, préparant le terrain aux accords de Camp David de 1978 entre l’Egypte et Israël.
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Avec l’Europe, ses relations sont ambiguës. Ses origines lui permettent de comprendre l’aspiration du Vieux Continent à se dégager de la tutelle américaine, mais il reste méfiant à l’égard des dirigeants européens. Les réticences de ces derniers, leur souci de négocier directement avec les pays arabes au moment de la crise pétrolière, l’obligent à abandonner en 1974 son idée de nouvelle « Charte atlantique ». Bien plus tard, en 2022, peu après le début de l’agression russe contre l’Ukraine, Kissinger fera référence au désastre de la Première guerre mondiale pour suggérer aux Ukrainiens, au grand dam de Kiev, d’accepter de céder de leur territoire à la Russie en échange d’un accord de paix.
Mais à partir de 1972, le scandale du Watergate relègue les autres dossiers et éclabousse Kissinger. Il se défend d’avoir fait placer plusieurs de ses collaborateurs sur une table d’écoute et prend ses distances avec le président Nixon. Mais il n’abandonne pas l’homme auquel il doit son ascension. Et reste à la Maison Blanche sous Gérald Ford jusqu’à l’élection du démocrate Jimmy Carter en 1976.
Selon ses proches collaborateurs, « Dear Henry » était exigeant, impatient. Il pouvait être cinglant, voire méprisant. Mais il savait charmer ceux dont il avait besoin, à commencer par les journalistes séduits par son esprit brillant, son sens de la répartie et un humour acéré souvent exercé à ses propres dépens.
Sa voix grave au fort accent germanique était une aubaine pour ses imitateurs. Il fit sensation dans les réceptions mondaines à Washington. Il cultiva longtemps, avant son second mariage, en 1974, avec Nancy Maginnes, sa réputation de « swinger » (noceur) toujours accompagné de jolies femmes. « Elles sont attirées par le pouvoir qui est un véritable aphrodisiaque », disait-il. Mais selon ses amis, il jouait ce personnage alors qu’il était, au fond, un homme rangé et plutôt conventionnel.
Pince-sans-rire, il savait dérider et désarmer ses interlocuteurs. A un journaliste agressif, il répondait : « J’apprécie l’esprit constructif qui inspire votre question. » A un autre qui lui demandait où il se trouvait la nuit de l’effraction du Watergate, il déclara : « J’ai d’habitude d’excellents alibis pour mes soirées. » Et pour expliquer son ultime voyage à Moscou, il confia : « Je ferais tout pour du caviar. »
Par Philippe Bernard
Rédigé le 29/11/2023 à 21:25 dans USA | Lien permanent | Commentaires (0)
Le chef de la CIA, William Burns, est depuis hier à Doha, pour discuter avec ses homologues qatari, égyptien et israélien de la possibilité d’aller vers un accord sur une trêve durable.
Les tractions pour une trêve durable entre Israël et le Hamas commencent. Selon des informations données par la presse américaine et reprises par plusieurs médias internationaux, William Burns, chef du tout puissant service de renseignement américain CIA, est depuis hier à Doha, au Qatar, pour œuvrer à étendre les négociations sur l’échange de détenus de sorte à arriver à un accord élargi, prenant en charge d’autres aspects du conflit.
Le Washington Post a rapporté que Burns cherchait à faire pression sur le Hamas et Israël pour inclure dans leurs négociations la libération d’hommes et de soldats après avoir été limitée aux femmes et aux enfants. Mais pas seulement. Pour le Wall Street Journal, le chef de la CIA a effectué ce déplacement dans le but de pousser les deux parties, avec bien évidemment le concours des Qataris et des Egyptiens, à aller vers un accord global.
Il s’agit donc de se pencher sur les termes d’un accord susceptible d’aller au-delà de la trêve en vigueur. Pour ce faire, David Barnea, premier responsable du service de renseignement israélien Mossad, s’est également rendu à Doha ainsi que le général Abbas Kamel, patron des services secrets égyptiens connus sous le sigle EGID.
Outre la consolidation de l’accord sur la trêve humanitaire prolongée jusqu’à jeudi, ces responsables examineront, lors de leurs réunions, la prochaine étape qui permettrait d’aboutir à une «trêve durable». Burns a déjà pris la bonne température en discutant, dès son arrivée à Doha, avec le Premier ministre qatari et ministre des Affaires étrangères, Cheikh Mohammed Ben Abderrahmane Al Thani, en tant que principal médiateur entre Tel-Aviv et le Hamas.
Ces discussions sont entamées au moment où la trêve connaît un prolongement de deux jours, au grand soulagement des populations meurtries de Ghaza et des organisations humanitaires qui s’échinent, depuis l’arrêt des bombardements israéliens contre cette enclave palestinienne, à faire parvenir l’aide humanitaire à des centaines de milliers de personnes qui en ont fortement besoin.
Appels à plus d’aide humanitaire
Bien qu’elle a beaucoup augmentée, l’aide humanitaire demeure insuffisante, de l’avis même des agences de l’ONU qui sont sur place. Le Programme alimentaire mondial (PAM), a d’ailleurs mis en garde hier sur «le risque élevé de famine» à Ghaza, appelant la communauté internationale à doubler ses dons pour garantir aux populations un accès continu à la nourriture.
Cette agence de l’ONU a affirmé avoir pu fournir, jusqu’à présent, de la nourriture à 121 161 personnes à Ghaza depuis vendredi, date du début de la trêve humanitaire. «Grâce à cette pause, nos équipes ont pu agir sur le terrain et se déplacer dans des zones où nous n’avions pas pu nous rendre depuis longtemps. Ce que nous voyons est catastrophique», a déploré dans un communiqué Corinne Fleischer, responsable du PAM au Moyen-Orient, considérant qu’une trêve de six jours n’est pas suffisante pour avoir un impact significatif sur les centaines de milliers de Ghazouis menacés de famine.
«La population de Ghaza, notamment les femmes et les enfants, est à haut risque de famine si le PAM n’est pas en mesure de fournir un accès continu à la nourriture», a-t-elle averti. De son côté, l’Unicef a affirmé que les hôpitaux de Ghaza regorgent d’enfants souffrant de blessures de guerre et de maladies intestinales dues à la consommation d’eau sale.
Cette agence des Nations unies pour l’enfance a salué l’arrivée des aides humanitaires au nord de Ghaza, tout en alertant sur les besoins qui sont si énormes que cette aide est loin de suffire. «La situation est encore pire que ce que je craignais», a déclaré hier le porte-parole de l’Unicef, James Elder, à Genève, estimant que «le chagrin et la tristesse ont pris racine à Ghaza».
Beaucoup de blessés reçoivent des soins au niveau des parkings tellement les hôpitaux sont saturés. Même son de cloche du côté de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
«Les besoins sont bien plus importants que ce que les travailleurs humanitaires peuvent gérer. Dans les camps d’urgence, on trouve des bébés atteints de diarrhée qui risquent de mourir à cause du manque de médicaments. Même les malades chroniques, par exemple les personnes atteintes d’affections cardiaques, ne reçoivent plus leurs médicaments», a alerté cette organisation dans un communiqué. Dans ce contexte humanitaire tragique, l’aide peine à arriver au nord de Ghaza.
Hier encore, les forces d’occupation israéliennes ont empêché un camion-citerne chargé de carburant d’accéder dans cette partie de l’enclave palestinienne. Selon le Croissant-Rouge palestinien, le camion-citerne était destiné aux ambulances opérant dans le nord de la Bande, qui risquent d’arrêter leur travail en raison d’une panne de carburant.
Le roi Abdallah II de Jordanie a appelé à l’arrêt total de la guerre contre Ghaza, «qui a coûté la vie à des milliers de personnes innocentes, dont des personnes âgées, des enfants, des femmes et des civils».
Avertissement américain
Dans une lettre adressée au président du Comité des droits inaliénables du peuple palestinien, Cheikh Niang, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, qui coïncide avec le 29 novembre de chaque année, le roi Abdallah II a affirmé que «l’odieuse agression lancée par Israël contre la Bande de Ghaza et les violations illégales en Cisjordanie sont incompatibles avec les valeurs de l’humanité et du droit à la vie».
Le président américain Joe Biden a, pour sa part, averti Israël contre toute tentation de rééditer au sud Ghaza ce qu’il a fait au nord en termes de massacres de populations civiles et de destructions. «Il ne faut pas que l’ampleur des déplacements qui ont eu lieu dans le Nord se répète dans le sud de Ghaza», a déclaré à la presse un responsable à la Maison-Blanche, assurant que le président américain et ses collaborateurs «ont insisté sur ce point de manière très claire auprès du gouvernement israélien».
Mokrane Aït Ouarabi
29/11/2023 mis à jour:
https://elwatan-dz.com/agression-israelienne-contre-ghaza-tractations-pour-une-treve-durable
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Rédigé le 29/11/2023 à 20:57 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
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Rédigé le 29/11/2023 à 20:42 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
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