À toutes ces vagues qu'on nous envoit comme des radeaux pourris,
nous répondons par la chaude affirmation du sable et des soleils dansant dans nos veines, l'immensité bleue d'un mouvement chevauchant la courbe infinie de la beauté,
en feu et en crue, pour tracer derrière les barrières des rondes de la mort,
la soif verticale des passions.
Elle est là, la terre que je foule parmi le fleurissement des carcans et autres pollens empoisonnés, les rudes montagnes d'un homme cherchant la trace où la liberté a tourné le dos à la science absurde d'un monde où l'on fait miroiter aux enfants des marelles sans ciels, des sources mêlées aux égoûts de ceux qui ne savent plus rêver.
Magique a été et sera la marche folle du sang qui avance sous toutes les latitudes, comme une île qui chante sa sève enfouie dans les brutalités factuelles, des oiseaux délaissant leurs plumages aux fuselages de la honte,
du mépris qui cogne à mon littoral en relents esclavagistes, des messies qui rivalisent de compassion au chevet d'une plaie qu'ils ont entretenue depuis quatre cents ans, pénurie d'oxygène qui n'est autre que le résultat d'un trop-plein de leurs expirations malsaines.
Mon corps qui sait de quelles racines a poussé sa frondaison, la rosée des transpirations quand les chiens fourraient leurs museaux dans la nuit lourde de sa fuite, les cases tremblant sur leurs rochers, dans la misère et la bénédiction froide des injonctions.
J'appelle de mes vœux la posologie d'une autre vision, d'une rébellion nourrie aux fruits qui ne sont pas encore arrivés à leur pleine maturité, mais sûrs de la mémoire où toutes les forces seront glanées pour changer cette face abétissante dans laquelle nous ne nous sommes jamais reconnus.
Vivre libre ou mourir n'est pas une devise inutile au fronton d'un hautain paternalisme, mais une vigilance se devant d'être accrue pour ne pas vendre son âme au comptoir des dénis entonnés à tue-tête, des rires de ces pitres quand on veut vous faire danser sur le tempo de votre propre malheur.
À tous les croque-morts des temps nouveaux,
je vous défie de me faire tomber là où vous avez failli !
J’en appelle au peuple corse, à ce peuple de coeur et de sang, toujours opprimé qui est le mien depuis l’aube des jours. A ce peuple qui a su créer la Démocratie alors que le monde était encore obscur. A ce peuple qui a su s’organiser pour résister et qui a permis entre autres, la libération de l’occident… Que nous est il arrivé, à nous les fils et filles qui acceptons de laisser leurs parents mourir seuls en EHPAD, qui acceptons de ne pas pouvoir les accompagner au cimetière ? Qu’en es t’il de ce peuple fier qui subit encore le joug du colon ? Qu’est il arrivé à ces médecins qui refusent de soigner leurs patients ou qui acceptent de les laisser seuls chez eux en proie à la fièvre et à la solitude ? Pourquoi accepterions nous cela ? Qu’est il arrivé à ces parents qui sacrifient leurs enfants en tant que cobayes à une industrie pharmaceutique avide d’expérimentation? Industrie qui dès demain les laissera à leur merci dans un cycle infernal de vaccination. Où est passé notre libre arbitre ? Qu’en est il de notre responsabilité de parent ? Comment pouvons nous jouer avec la santé de nos enfants et petits enfants ? Que s’est il passé depuis 2019 pour que nous sacrifions toutes les générations futures ? Mais que sont devenus ces corses fiers à l’histoire riche et féconde ? Qu’est il advenu de ce peuple qui n’a que le mot d’autonomie à la bouche et au bout des drapeaux mais qui ne sait pas la pratiquer ? Mais qu’est devenue cette terre riche d’eau, de soleil et de terres à cultiver ? Pourtant, cette terre devrait donner l’exemple en matière d’autonomie énergétique, hydrique et alimentaire.
Nous sommes devenus orphelins de notre terre, de notre mémoire, de notre idéologie. Nous sommes devenus des consommateurs lambda, taillables et corvéables à merci. C’est donc pour cela que nous obéissons au doigt et à l’oeil ? Pour nous endetter toujours plus ? Pour courir les magasins et les supermarchés ? Pour profiter d’une nourriture bourrée de chimie, de pesticides, de perturbateurs endocriniens et d’antibiotiques ? D’une alimentation dénaturée poussant hors sol et sans soleil ? Nous rendons nous compte que nous vivons dans un remake du film culte « soleil vert » ? Mais que sommes nous devenus ? Avons nous besoin de cette surconsommation et de cette mal bouffe ? Serait ce si difficile de comprendre que nous sommes manipulés par de soit disant édiles qui veulent faire de nous des êtres asservis à leurs lobbies assassins ? Assassins des abeilles, de la bio diversité, de nos sols, de notre eau, de notre air ? Assassins de ce que nous mangeons, buvons, fumons ? Assassins de notre santé ? De nos vieux, de nos enfants, de nous mêmes ? Assassins de nos vies, de notre futur ? Serait ce si difficile d’imaginer que nous sommes les acteurs de notre futur et surtout du futur de nos enfants ? Mais que sont devenus nos élus ? Élus de l’assemblée de corse, députés et sénateurs ? Qu’avez vous fait pour nous défendre de cette tyrannie ? Passifs, suiveurs béats d’une politique aveugle qui n’a rien de sanitaire mais tout de financière… En quoi avez vous été à la hauteur de vos mandats, de la confiance que le peuple a placé en vous ? En quoi et comment avez vous fait pour nous défendre contre ce monstre vorace que sont les financiers qui nous gouvernent ? Vous avez failli, vous avez brillé par votre absence ! Vous, les nouveaux seigneurs de guerre, anciennement seigneurs féodaux, laissez nous agir simplement, dans le bon sens. Avec joie et sérénité.
Laissez nous notre vie, nos enfants. Ne nous offrez plus à la bête immonde que vous servez ! Il est temps que cesse cette mascarade démocratique ! Laissez nous faire ! Reprenons notre pouvoir ! Allez mes chers compatriotes. Réveillons-nous ! Éveillons-nous ! Sauvons nos enfants d’un sort malheureux, sauvons nous de la soumission aux lois du marché ! Ensemble, sortons de cette hypnose collective, embrassons la vie avec gratitude ! Allez mes chers compatriotes. Boycottons ce système délétère. Boycottons tous ceux qui exigent ce PASS de la honte. Refusons l’apartheid ! En ces temps de chaos, la résistance s’impose. La résistance est primordiale. La résistance est saine et salutaire ! Car chacun d’entre nous incarnons l’espoir d’un monde où le respect de l’humain, de ses libertés et de ses droits prône ! Allez mes chers compatriotes, entrons en résilience : parce que la résilience est la capacité illimitée à nous relever et à devenir encore plus fort. Ces temps devraient permettre de mettre en lumière les ressources enfouies en nous même, en notre mémoire collective. Ces temps devraient permettre de faire de la corse ce phare de la résilience et de la résistance qu’elle a si souvent été. En ce crépuscule d’un système moribond, soyons l’aube d’une nouvelle société où l’humain, l’animal, le végétal et le minéral se respecteront et seront interconnectés. Soyons les dignes héritiers de nos aïeux ! Qu’ils n’aient pas souffert en vain.
Allez mes chers compatriotes. Réveillons-nous ! Éveillons-nous ! Faisons nous confiance, faisons confiance à notre immunité naturelle ! Serait ce si difficile de vivre cette période de transition comme une chance de retrouver nos vraies valeurs ? Valeurs inculquées par les pères de nos pères ? Par des siècles de vie en accord avec le vivant, la nature et les bêtes ? Serait ce si difficile de prendre notre destin en main ? De retravailler notre terre ? Qu’elle redevienne riche et féconde de par l’agriculture et non pas morcelée et cédée au plus offrant ? Serait ce si difficile de se réveiller, heureux et fiers de vivre en cette île bénie ?
"...L'enfer déjà parmi nous, je le répète, il affleure partout. A force de tomber, le monde est parvenu un jour à l'étage de l'immonde. Nous y voici. Les polices, les armées dans notre monde fracassant et bientôt fracassé, ce ne sont plus les anges de la mort, ce qui serait trop peu dire, ce sont les miliciens du néant, les faiseurs de trous. Politiciens, philosophes, penseurs, à votre santé ! Mais avant de confesser ma vie dans un dernier hoquet de dégoût, pour l'amour de l'amour et dans la force pérenne d'une incoercible espérance, je veux vous saluer encore, imbéciles !
Quand vous aurez réduit en cendre la splendeur du monde, quand vous l'aurez fait passer en fumée, quand il ne restera ni coeur ni roc, vous les aurez enfin alignées, les monnaies de vos présidences, de vos dictatures, de vos généralats, de vos générations. Mais qui sait, dans ce naufrage où nous sommes rats, qui sait si les quelques hommes pensifs et pénitents, à force de s'écorcher sous le ciel, seront parvenus, malgré tout , à faire une agonie vécue, que ce désastre soit quand même une mort, c'est-à-dire une porte dernière ouverte sur l'éternité !
Du temps que les hommes sur la terre étaient encore des êtres vivants, on avait toujours cru que l'enfer, le lieu d'en bas, recevrait au pire de leur chute ceux que le poids du corps entraînerait, les hommes de la matière, chez lesquels la traction de l'âme et le poids de l'esprit ne contre-pèsent point. On tombait en enfer ; on y était précipité. Mais de nos jours, on est plus "averti" : on ne croît plus à l'enfer ; et en effet, plus besoin de tomber : il suffit d'attendre. L'enfer vient avec le monde que vous nous avez fait. Et si haut que porteront vos engins dans le ciel : l'enfer sera là aussi.
Taisez-vous donc, imbéciles ; arrêtez-vous ! Il vous faudra quand même un jour répondre de votre baptême...."
J'essaie, depuis l'enfance, de dessiner ces pays Qu'on appelle-allégoriquement-les pays des Arabes Pays qui me pardonneraient si je brisais le verre de la lune... Qui me remercieraient si j'écrivais un poème d'amour Et qui me permettraient d'exercer l'amour Aussi librement que les moineaux sur les arbres... J'essaie de dessiner des pays... Qui m'apprendraient à toujours vivre au diapason de l'amour Ainsi, j'étendrai pour toi, l'été, la cape de mon amour Et je presserai ta robe, l'hiver, quand il se mettra à pleuvoir...
J'essaie de dessiner des pays... Avec un Parlement de jasmin... Avec un peuple aussi délicat que le jasmin... Où les colombes sommeillent au dessus de ma tête Et où les minarets dans mes yeux versent leurs larmes J'essaie de dessiner des pays intimes avec ma poésie Et qui ne se placent pas entre moi et mes rêveries Et où les soldats ne se pavanent pas sur mon front J'essaie de dessiner des pays... Qui me récompensent quand j'écris une poésie Et qui me pardonnent quand déborde le fleuve de ma folie...
J'essaie de dessiner une cité d'amour Libérée de toutes inhibitions... Et où la féminité n'est pas égorgée... ni nul corps opprimé
J'ai parcouru le Sud... J'ai parcouru le Nord... Mais en vain... Car le café de tous les cafés a le même arôme... Et toutes les femmes une fois dénudées Sentent le même parfum... Et tous les hommes de la tribu ne mastiquent point ce qu'ils mangent Et dévorent les femmes une à la seconde
J'essaie depuis le commencement... De ne ressembler à personne... Disant non pour toujours à tout discours en boîte de conserve Et rejetant l'adoration de toute idole...
J'essaie de brûler tous les textes qui m'habillent Certains poèmes sont pour moi une tombe Et certaines langues linceul. Je pris rendez-vous avec la dernière femme Mais j'arrivai bien après l'heure
J'essaie de renier mon vocabulaire De renier la malédiction du "Mubtada" et du "Khabar" De me débarrasser de ma poussière et me laver le visage à l'eau de pluie... J'essaie de démissionner de l'autorité du sable... Adieu Koraich... Adieu Kouleib... Adieu Mudar...
J'essaie de dessiner ces pays Qu'on appelle-allégoriquement- les pays des Arabes, Où mon lit est solidement attaché, Et où ma tête est bien ancrée, Pour que je puisse différencier entre les pays et les vaisseaux... Mais... ils m'ont pris ma boîte de dessin, M'interdisent de peindre le visage de mon pays... ;
J'essaie depuis l'enfance D'ouvrir un espace en jasmin. J'ai ouvert la première auberge d'amour... dans l'histoire des Arabes... Pour accueillir les amoureux... Et j'ai mis fin à toutes les guerres d'antan entre les hommes et les femmes, Entre les colombes... et ceux qui égorgent les colombes... Entre le marbre... et ceux qui écorchent la blancheur du marbre... Mais... ils ont fermé mon auberge... Disant que l'amour est indigne de l'Histoire des Arabes De la pureté des Arabes... De l'héritage des Arabes... Quelle aberration !!
J'essaie de concevoir la configuration de la patrie ? De reprendre ma place dans le ventre de ma mère, Et de nager à contre courant du temps, Et de voler figues, amandes, et pêches, Et de courir après les bateaux comme les oiseaux J'essaie d'imaginer le jardin de l'Eden? Et les potentialités de séjour entre les rivières d'onyx? Et les rivières de lait... Quand me réveillant... je découvris la futilité de mes rêves. Il n'y avait pas de lune dans le ciel de Jéricho... Ni de poisson dans les eaux de l'Euphrate... Ni de café à Aden...
J'essaie par la poésie... de saisir l'impossible... Et de planter des palmiers... Mais dans mon pays, ils rasent les cheveux des palmiers... J'essaie de faire entendre plus haut le hennissement des chevaux ; Mais les gens de la cité méprisent le hennissement !!
J'essaie, Madame, de vous aimer... En dehors de tous les rituels... En dehors de tous textes. En dehors de tous lois et de tous systèmes. J'essaie, Madame, de vous aimer... Dans n'importe quel exil où je vais... Afin de sentir, quand je vous étreins, que je serre entre mes bras le terreau de mon pays.
J'essaie -depuis mon enfance- de lire tout livre traitant des prophètes des Arabes, Des sages des Arabes... des poètes des Arabes... Mais je ne vois que des poèmes léchant les bottes du Khalife pour une poignée de riz... et cinquante dirhams... Quelle horreur !! Et je ne vois que des tribus qui ne font pas la différence entre la chair des femmes... Et les dates mûres... Quelle horreur !! Je ne vois que des journaux qui ôtent leurs vêtements intimes... Devant tout président venant de l'inconnu.. Devant tout colonel marchant sur le cadavre du peuple... Devant tout usurier entassant entre ses mains des montagnes d'or... Quelle horreur !!
Moi, depuis cinquante ans J'observe la situation des Arabes. Ils tonnent sans faire pleuvoir... Ils entrent dans les guerres sans s'en sortir... Ils mâchent et rabâchent la peau de l'éloquence Sans en rien digérer.
Moi, depuis cinquante ans J'essaie de dessiner ces pays Qu'on appelle-allégoriquement- les pays des Arabes, Tantôt couleur de sang, Tantôt couleur de colère. Mon dessin achevé, je me demandai : Et si un jour on annonce la mort des Arabes... Dans quel cimetière seront-ils enterrés ? Et qui les pleurera ? Eux qui n'ont pas de filles... Eux qui n'ont pas de garçons... Et il n'y a pas là de chagrin Et il n'y a là personne pour porter le deuil !!
J'essaie depuis que j'ai commencé à écrire ma poésie De mesurer la distance entre mes ancêtres les Arabes et moi-même. J'ai vu des armées... et point d'armées... J'ai vu des conquêtes et point de conquêtes... J'ai suivi toutes les guerres sur la télé... Avec des morts sur la télé... Avec des blessés sur la télé... Et avec des victoires émanant de Dieu... sur la télé...
Oh mon pays, ils ont fait de toi un feuilleton d'horreur Dont nous suivons les épisodes chaque soir Comment te verrions-nous s'ils nous coupent le courant ??
Moi, après cinquante ans, J'essaie d'enregistrer ce que j'ai vu... J'ai vue des peuples croyant que les agents de renseignements Sont ordonnés par Dieu... comme la migraine... comme le rhume... Comme la lèpre... comme la gale... J'ai vue l'arabisme mis à l'encan des antiquités.
L'espion d'Alger. Roman de Nabil Benali. Casbah Editions, Alger 2019 (autoédité auparavant, en août 2017), 336 pages, 800 dinars
1607. Alger, «El Mahroussa», avec ses corsaires «barbaresques», son Pacha, sa Ta fa des raïs, son Ojak et ses occupants ottomans venus de la Sublime-Porte, représentés par un Pacha aidé de janissaires au yatagan bien aiguisé et de collecteurs d'impôts sans pitié. Une époque, une gouvernance et des lieux encore très mal connus faute de documents, mis à part ceux produits par les Occidentaux, commerçants, captifs, espions ou missionnaires.
Ce qui est sûr, c'est que le commerce des esclaves, surtout des chrétiens capturés lors des «batailles» navales et la «course», était florissant grâce aux rançons exigées, pour leur libération, négociées tout particulièrement par une mission étrangère de «rédemption» des esclaves chrétiens installée. Sujet central du livre : il faut à tout prix libérer Alexander. Le père, Don Miguel sollicite Cheikh Mansour, un érudit au service du Pacha qui, se trouve, donc, malgré lui, mêlé à une affaire de corsaires et de trafic de captifs chrétiens... Il est vrai que «turjman», personnel du Pacha d'Alger, peut hâter les choses. On a même, présente sur les lieux, Maria, très amoureuse, qui ne veut pas quitter Alger sans son Alexander. Des transactions pas faciles du tout aussi compliquées et dangereuses que les ruelles de la ville. Une histoire qui l'est encore bien plus qui décrit certes assez bien la vie algéroise (plutôt celle des «centres de pouvoir») dans une atmosphère aussi lugubre que ses ruelles tortueuses et dangereuses. S'y mêlent l'aventure, un peu d'amour, l'intrigue, la mort, le courage, la lâcheté, l'espionnage et, bien sûr, la corruption, les échanges de prisonniers. Tout un maquis pas facile à débroussailler ! D'autant que ce ne sont pas les rebondissements qui manquent avec, à la fin, des coupables devenus innocents et des innocents devenus coupables et une dame à laquelle on donnait pourtant le bon Dieu en confession mais qui se révèle grande espionne..., tout cela avec un détour à Constantinople (aux «paysages sublimes, et ses alentours jouissaient d'une sécurité que l'on pouvait rarement savourer à Alger») en pleine construction de la mosquée du Sultan Ahmet.
L'Auteur : Né à Oran (1972), des études de journalisme (Alger, années 90). Producteur d'émissions télévisées, il vit entre Alger, Paris et Doha. Prix du jury des «Plumes francophones 2017» (président : Yasmina Khadra). Déjà auteur (Barzakh 2002), d'un ouvrage «À la mémoire du commandant Larbi». C'est la fondation «Alliance française», qui est partenaire du concours littéraire «Les Plumes francophones», organisé par Amazon France. Le concours met à l'honneur la langue française, l'autoédition et de nouveaux talents francophones.
Extraits : «Pour les marins, le lien avec la mer est comme l'amour d'une femme capricieuse. Ils peuvent la maudire autant qu'ils veulent, ils ne la quitteront pour rien en ce monde. Elle punit sans merci la moindre de leurs erreurs, les fait souffrir, les prive de tout et eux, ils sont là, heureux de la subir, tant que la subir leur permet de vivre près d'elle» (p195).
Avis : Ouvrage bien épais, bien documenté, mais qui rend assez confuse la vie d'Alger sous domination(s) corsaire et ottomane.
L'auteur raconte, par ailleurs : «J'ai promis à Kenzy, mon fils qui avait 6 ans alors, que je finirais un livre avec des pirates et que je lui dédierais ce livre. C'est ainsi que j'ai été jusqu'à la publication de L'espion d'Alger».
Citations : «En commerce, partout, il y a deux sortes d'hommes : ceux dont la parole est sacrée et les autres qu'il vaut mieux n'avoir jamais rencontrés de sa vie» (p22).
Le Miroir. Aperçu historique sur la Régence d'Alger. Document historique de Hamdane Khodja. Tafat éditions, Alger 2015 (ouvrage écrit par l'auteur en 1833), 297 pages, 600 dinars (Fiche déjà publiée. Pour rappel).
Un livre émouvant que celui de Hamdane Khodja. Le livre d'un homme écartelé, sachant son incapacité à lutter contre une occupation du pays (de dix millions d'habitants, affirme-t-il) par un autre pays étranger et d'une autre religion de surcroît mais, en même temps, espérant on ne sait quelle compréhension ou aide extérieure pouvant abréger l'occupation ou les souffrances du peuple d'Algérie.
Il veut, par l'écrit et les relations, «attirer l'attention des hommes d'Etat sur cette partie du globe et afin de leur apporter nos connaissances et les éclairer sur quelques points que sans doute ils ignorent». De la naïveté, comme celle de tous les intellectuels «décalés», ne comprenant rien ou comprenant trop tard les idées militaristes ou expansionnistes des Etats, des politiciens et des groupes d'affairistes. Ou celle de membres de la «nomenklatura» sortant difficilement de leur «bulle». Il est vrai que l'écriture est réalisée trois années à peine après l'invasion, ce qui ne donne pas un recul suffisant pour saisir les enjeux géostratégiques du moment. D'où des descriptions certes détaillées des paysages, des lieux, des hommes, de leurs mœurs et usages, mais minorant (à dessein afin que cela serve de repoussoir) les richesses des territoires. Pour lui, seuls les Turcs, les vrais, les anciens, «magnanimes et charitables», sont capables de diriger un pays où ils seraient, selon lui, bien acceptés. Une grande indulgence compréhensible vu les liens entretenus par sa famille (kouloughlie) et lui-même avec les Turcs puis avec les Français. Ne servit-il d'intermédiaire entre le bey de Constantine Ahmed Bey et les Français... ? Et, il fut même membre du Conseil municipal d'Alger.
L'auteur dénonce surtout les mercenaires, sortes de coopérants techniques, sanguinaires, qui, à part quelques exceptions - comme Hadj Ahmed Bey de Constantine - ont précipité la décadence du gouvernement avec une gouvernance de beys incompétents assoiffés de pouvoir et d'argent et méprisant les populations algériennes («les Arabes et les Kabyles», les habitants des plaines et ceux des montagnes ou les lieux escarpés, comme il dit), ont facilité l'ascension affairiste des juifs et des diplomates véreux comme Bousnach et Bacri et Deval et l'interventionnisme étranger et ont accéléré la défaite (presque sans bataille) et l'occupation : «Les Turcs étant au pouvoir avaient à leur disposition des trésors et une armée; les beys étaient avec eux et ils possédaient la Casbah et les forts. Avec tous ces avantages, ils n'ont pas lutté contre les Français» (p200).
L'Auteur : Hamdane Ben Othmane Khodja (773-1842 ?) est un notable d'Alger et un «savant». Famille d'origine turque. Père jurisconsulte de renom et enseignant, jouissant d'une grande estime auprès de l'administration turque. Fin lettré : philosophie, théologie, sciences et même médecine (il fut l'auteur d'un ouvrage sur «le traitement des épidémies»). Il voyage beaucoup à travers le monde et maîtrise le français, l'anglais et le turc. Il fut le premier essayiste sur le sujet des «exactions et atrocités» commises en Algérie par les soldats français. Son livre traduit fut publié à Paris en 1833, ce qui entraîna une «réfutation» anonyme (du maréchal Clauzel, dit-on) dans la presse de l'époque. Il quitte Paris en 1836 et s'installe à Constantinople entre 1840 et 1845. Son exil ne lui permit pas de publier le second volume promis.
Avis : Pour compléter vos connaissances en histoire (turque) du pays.
Citations : «La civilisation ne consiste pas dans la manière de se mettre sur une chaise ou sur un sofa, ou bien de s'habiller de telle ou telle manière, car les uns sont des élégants de salons parfois dangereux pour les mœurs ou la société; et les autres ne sont, proprement dit, que des hommes à qui les tailleurs sont quelquefois indispensables pour donner de la tournure... Les Orientaux entendent par civilisation suivre la morale universelle, être juste envers le faible comme envers le fort, contribuer au bonheur de l'humanité qui forme une seule et grande famille» (p11), «Un sultan ou un roi peut se passer d'un agent ou d'un gouverneur, mais qu'il ne peut être ce qu'il est s'il ne commande pas à un peuple qui seul constitue l'existence de son gouvernement» (p84), «De même qu'il ne faut qu'un grain pourri dans un tas de blé pour le gâter entièrement, de même il ne faut qu'un homme corrompu pour entraîner au mal tous ceux qu'il fréquente et qui l'entourent» (p120), «Un crime politique entraîne toujours d'autres crimes à sa suite» (p121), «Que le chef soit sultan, roi ou gouverneur, il dirige et doit donner l'exemple. Ses actes iniques démoraliseront un peuple tout entier» (p256).
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix Et quand il croit serrer son bonheur il le broie Sa vie est un étrange et douloureux divorce Il n'y a pas d'amour heureux
Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes Qu'on avait habillés pour un autre destin À quoi peut leur servir de se lever matin Eux qu'on retrouve au soir désœuvrés incertains Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes Il n'y a pas d'amour heureux
Mon bel amour mon cher amour ma déchirure Je te porte dans moi comme un oiseau blessé Et ceux-là sans savoir nous regardent passer Répétant après moi les mots que j'ai tressés Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent Il n'y a pas d'amour heureux
Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l'unisson Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare Il n'y a pas d'amour heureux.
Lecture intégrale de 'Noces à Tipasa', essai dionysiaque et solaire du jeune Albert Camus, 26 ans, sur le deuxième mouvement de la symphonie pastorale de Beethoven. Toutes les photos ont été prises en 2012, (c) Amina Mettouchi.
Plinio Barbosa
Magnifique lecture et photos, une apothéose de rythmes et d'intimes regards échangés entre Nature e homme.
Quelques mots simplement qui témoignent avec ferveur tout l'amour que j'éprouve pour cette terre d'Algérie chère à mon cœur, où j'ai vu le jour et que j'ai quittée voilà maintenant bien des années.
Ce temps passé loin de toi n'a altéré en rien tous les sentiments de tendresse et de fidélité que j'ai pour toi. Il me suffit de prononcer ton nom pour me sentir aussitôt transporter tout près de toi, enveloppé par une indescriptible tiédeur où se mêlent des senteurs d'épices parfumées qui embrument mes pensées et des musiques magiques qui me donnent une furieuse envie de danser.
Je suis sur la plage et je sens le soleil brûlant parcourir ma peau. J'entends les vagues s'écraser sur les rochers puis venir ensuite mourir sur le rivage. L'air venant du large chargé d'embruns m'apporte une apaisante fraicheur. Je sens mon cœur battre plus vite dans ma poitrine, mes doigts s'enfoncent dans le sable chaud et je m'accroche avec vigueur et fermeté à cette terre de peur qu'elle ne m'échappe, de peur de la perdre. Je ferme les yeux et dans un total abandon je me laisse imprégner par toutes ces saveurs qui remplissent mon âme de bonheur et de joie de vivre. Moments divins et magiques, moments de pur bonheur, moments de communication... Je me sens bien dans ce pays magnifique et féérique qui m'a donné le meilleur de lui même. Une mer sublime et bleue comme l'horizon, un soleil permanent dont les rayons venaient très tôt le matin inonder les murs blancs des maisons.
Un ciel d'un bleu unique, lumineux dans lequel les hirondelles volaient dès les premiers jours du printemps laissant dans leur sillage ce cri strident pour annoncer la venue des beaux jours. J'aimais les regarder évoluer dans ce ciel limpide, allant et venant sans cesse, se croisant avec frénésie et délicatesse avec la détermination de découvrir le coin tranquille où elles s'installeront.
Depuis ma plus tendre enfance, je les ai regardées chaque année, attendant après leur départ le moment où elles reviendront. Un jour je les ai vu revenir mais je n'étais plus là pour assister à leur départ. Moment dramatique dans ma vie où j'ai dû quitter mon pays bien aimé pour un autre dans lequel je n'ai jamais pu trouver ma place. Triste sort pour ce peuple de "déracinés" que nous étions, jeté sur les rivages de France dans un dénuement total et une solitude écrasante.
J'ai toujours dans ma mémoire ces yeux tristes et rougis par les larmes dans lesquels on pouvait lire l'inquiétude, le désespoir et la souffrance. Il t'a fallu relever la tête et reconstruire ta vie ailleurs mais à quel prix!!! Aujourd'hui je regarde évoluer les hirondelles dans un pays différent pour moi avec une certaine nostalgie et je sens les larmes envahir mes yeux et de chaudes larmes couler sur mes joues.
Le passé ressurgit et tous mes souvenirs d'enfance arrivent intacts, se bousculant et m'interpellant sans cesse. Les promenades les soirs d'été sur les trottoirs de la rue de Constantine par cette insouciante jeunesse remplie de joie de vivre et d'espérance en l'avenir. Le petit chemin qui longeait le cimetière qu'on empruntait pour aller à la plage du piquet blanc et dans lequel le vent venant du large s'engouffrait avec violence. Le bal sur la place, le corso fleuri avec ses chars recouvert de fleurs, notre marchand de beignets en bas de l'avenue Laure. La Mouna de Pâques préparée amoureusement par nos mères ou nos grands-mères et dégustée dans la forêt de Kouba ou de Sidi-Ferruch dans une ambiance incomparable, la nôtre, celle de là-bas...
Dans nos quartiers les visites régulières des "Baba Salem" paraissant venir d'un autre monde avec leur musique magique et endiablée. Les marchands ambulants de glace pour la glacière, de sardines avec son plateau sur la tête, et des fruits et légumes.
Resté au bord du chemin, j'attends le magicien muni de sa baguette magique qui viendra me chercher et m'entraîner dans une folle farandole. Les femmes au regard profond bordé de krol et parées de leur plus beau costume somptueusement décoré agiteront leurs foulards de soie aux couleurs vives et chatoyantes. Elles entreront dans la danse aux sons d'une musique orientale, langoureuse, envoûtante, où se mêlent harmonieusement le son du tambour et de la flute.
Ça et là, un parfum puissant de jasmin, de fleur d'oranger et de menthe viendront embaumer l'atmosphère légère comme une coulée de miel. Je me souviendrai avoir parcouru les grands espaces du désert fait de pierres, de rochers et de sable sous une chaleur écrasante et m'être rafraîchi dans le décor somptueux et presque irréel des palmeraies. Pays magique qui offre à notre regard émerveillé toute sa beauté sauvage et exaltante qui nous forcent à reconnaître la chance que nous avons d'être nés sur cette terre d'Algérie. C'est auprès de toi que j'aurais voulu rester, mais la vie et certains comportements humains en ont décidé autrement.
Quel dommage, quel dommage!...... Une fois de plus, je vais refermer avec une certaine nostalgie mêlée d'amertume mon album de souvenirs si cher à mon cœur et le ranger ici ou là, mais toujours à portée de main pour qu'il puisse être à tous moments ouvert.
Serge Molinès
Que d’années à attendre, que d’années à espérer, à me demander quand viendrait le temps de te revoir et de t’aimer. J’attends ce renouveau qui viendra inonder mon cœur de joie , qui me rendra cette espérance engloutie dans les brumes de ma mémoire, là où les souvenirs s’estompent pour laisser place à l’amertume ..La tristesse m’envahit, m’ oppresse et me désole car je t’ai perdu .Une perte cruelle, inimaginable et tenace qui s’éternise sans que je puisse faire le moindre geste pour l’atténuer. Je me sens totalement dévoré par tout ce temps passé à essayer de faire le deuil de ce pays magnifique sans jamais y parvenir. Les rues de mon enfance sont inondées de soleil, les murs des maisons d’un blanc immaculé m’obligent à plisser les yeux et j’aperçois sur les balcons et terrasses modestement fleuris du linge qui sèche dans le vent qui vient de la mer avec un peu de fraîcheur ou de l’arrière pays avec cette chaleur pesante des jours d’Été.. Agités par le vent , les grands arbres qui bordent la place , se balancent et leurs ombres solitaires et inquiétantes se projettent sur le route. Je passe devant ma maison et j’aperçois le balcon et les volets bleus qui apparaissent derrières les branches entrelacées de l’oranger, du jasmin et du bougainvilliers . Je suis né ici.. Je m’arrête un instant, une angoisse m’envahit vite dissipée par le flots de souvenirs merveilleux vécus ici..
Les volets sont clos et semblent attendre que je revienne les ouvrir et que la vie que j’ai autrefois quittée recommence comme par magie .Il me vient à l’esprit cette nécessité de clore les fenêtres en Été pour empêcher la chaleur de pénétrer dans les maisons ., où sont les bouteilles posées sur le bord de la fenêtre et soigneusement enveloppées de chiffons copieusement mouillés qui allaient nous permettre de boire frais ?.Je croule sous le bonheur, celui d’avoir retrouvé mes racines , celles qui lient à l’Algérie depuis 4 générations et qui avaient disparu « comme ça » par un bel Été voilà 48 ans.. Je me souviens des dimanches où nous allions à la ferme de Louis et Camille au FIGUIER . Dans l’après midi nous partions tous à la plage nous baigner et pour y accéder , nous empruntions un large et long sentier bordé de roseaux d’une hauteur extraordinaire . Au bout une grande plage de sable gris et une mer tiède sous un soleil éblouissant nous attendaient. Tante Camille avait un grand chapeau en paille, maman une superbe robe de couleur verte qui faisait ressortir la blondeur de ses cheveux et le bleu de ses yeux.. Assises sur le sable, elles parlaient et leur conversation était ponctuée de larges éclats de rire.. Algérie notre terre, celle du bonheur et de la joie de vivre !. Pour atténuer la souffrance qui me taraude continuellement, je pense à tous les moments délicieux que j’ai vécus sur cette belle terre d’Algérie. Aussitôt, baigné dans cette atmosphère des jours heureux , je me sens bien , apaisé, l’esprit serein, le cœur léger dans ce bond en arrière salutaire . Comme il est difficile de vivre loin de son pays. Laissez moi regarder ce soleil radieux, réconfortant et admirer cette mer si bleue , y tremper ma main et porter à mes lèvres ce breuvage aux effets magiques et instantanés qui mettront fin à mes interrogations. Laissez moi enfin caresser cette terre merveilleuse , y poser ma joue et échanger dans la complicité la plus totale un long baiser passionné, sous les chauds rayons de soleil ou sous un ciel constellé d’étoiles toutes à portée de main. Regarde moi ma terre, parle moi. A tous les instants de ma vie et dans toutes circonstances, je t’ai cherchée pour me réfugier prés de toi et trouver le réconfort et le courage de poursuivre cette vie monotone qui m’a progressivement enveloppé de ses tentacules étouffantes et obsédantes qui m’ ont retenu loin de toi. Oh ! merveilleuse Algérie, tu as su nous faire tomber sous ton charme , et déposer dans le cœur de chacun d’entre nous des milliers de souvenirs indéfectibles précieusement dissimulés dans nos bagages au moment du départ que je croyais provisoire mais qui est vite devenu définitif. Ils allaient durant des années nous permettre de renaître et tenter de sourire. Moment tragique et douloureux de notre existence , les longues files d’attente sur le port dans l’espoir d’obtenir d’hypothétiques billets de transport , les embarquements au milieu des cris et des pleurs .Sur nos visages ravagés par les larmes pouvaient se lire le désespoir et l’incertitude du lendemain. La mode à l’époque n’était pas à l’intervention de psychologues ou autres et dieu sait combien nous en avions besoin, mais à celle des panneaux insultants , dégradants et hostiles à notre arrivée.. Toi le pied noir, part avec ta famille , ton baluchon et tes maigres économies .Quitte tes racines ,franchit la mer et parcours les routes, les villes et les villages à la recherche d’un coin pour poursuivre ta vie et y finir tes jours. Au plus fort de ta douleur, quand les difficultés de la vie se feront cruelles et exigeantes , sans aucune honte laisse couler tes larmes. Tu vas souffrir mais au bout du compte tu auras peut-être la chance de trouver le bonheur et la sérénité que tu recherchais pour partir vers l’avenir et tes souvenirs d’Algérie quand tu auras besoin de retrouver le passé..
Il faut oublier dit-on, il faut regarder vers l’avenir mais peut-il y avoir un avenir sans qu’il y ait un passé ?......Algérie ma belle, Algérie éternelle, Algérie que j’aime, je te l’ai dit et te le dis encore, ne me quitte pas ..
Ceci est un pays à l’âme écorchée A vif, rouge sang, plaie ouverte Il cherche à travers milles pensées Sa racine, son cœur, les raisons de sa perte.
Etrangers qui d’une autre peau Rejetez la sueur Savez- vous cette déchirure du matin ? Sous un ciel éloigné
Quand pour nourrir les siens Le maure quitte son passé, ses images Renonce à sa sève, à son orient Pour les outrages de l’occident.
L’homme plein de pudeur En silence soufre et pleure. Sur la pierre assis Il décore son espace De mots arabes Imagine un monde meilleur Riche de vives lumières et saveurs.
Beur, arabe, raton, gris Tous ces mots pour une vie Qui cherche un nouvel horizon Loin des murs d’une sinistre prison.
Existe-t-il un lieu Où vivre et mourir Ne portent pas le même nom ?
Existe-t-il un lieu Où l’on pardonne la couleur de la peau ?
Existe-t-il un lieu Où l’on enchaîne la haine ?
Existe-t-il un lieu Où l’exile soit doux miel Et non fiel amère d’un ciel désœuvré ?
Quand arrêtera-t-on Le massacre des innocents ?
Apporte- moi tes yeux Que je lise dans ton regard Le message du désert.
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