Une censure sournoise et une presse bien sage: voilà pourquoi si peu de gens ont une idée précise des événements qui ont ensanglanté l’Algérie.
La situation
Les populations d’Afrique du Nord n’ont jamais connu les « bienfaits de la colonisation ».
La richesse des gros colons, et des industriels a été faite de la sueur et du sang des esclaves coloniaux.
Depuis la guerre, une famine effroyable a augmenté terriblement la mortalité.
En Algérie, les deux tiers des enfants indigènes meurent avant l’âge de deux ans.
Dans certaines régions, les Algériens ont pour toute nourriture 120 grammes de grain par jour.
Des milliers d’Arabes vivent dans des loques et à peu près nus.
Multipliez par dix les restrictions que nous connaissons ici, et par vingt la pourriture vichyssoise: vous avez la situation en Afrique du Nord.
La colère des masses en est multipliée d’autant.
Les partis algériens
Par leur politique de soutien du gouvernement, les Partis Ouvriers français ont perdu une grande partie de leur influence.
Les Algériens réalisent nettement que les paroles du P. S. et du P. C. F. contre les gros colons ne sont que de la démagogie.
Il est évident que les colons ne pourraient exploiter longtemps le peuple algérien s’ils n’avaient pour les soutenir, les baïonnettes du gouvernement « démocratique » auquel participent le P. S. et le P. C. F.
Ce sont donc les Partis Nationalistes Algériens qui bénéficient de la confiance des masses populaires.
Le Parti du Peuple Algérien (P. P. A.) qu’une certaine presse hypocrite a tenté de confondre avec le P. P. F. Inutile de dire qu’il n‘y a rien de commun.
Le chef du P. P. A.: Messali Hadj, fut emprisonné sous le gouvernement de Daladier puis sous celui de Pétain et enfin sous le gouvernement actuel.
Le deuxième parti est « le mouvement des amis du manifeste », de Ferrat Abbas.
Devant la poussée des masses laborieuses, la bourgeoisie ne pouvait freiner le mouvement par des appels au calme de chefs ouvriers traîtres (à la mode de chez nous), ces derniers n’ayant plus de crédit en Algérie.
Pour briser les reins au mouvement d’émancipation, elle prépara une monstrueuse provocation.
La préparation du massacre fut l’œuvre des colons fascistes et de l’administration algérienne. (Cela, toute la presse de gauche l’a reconnu en France.)
Mais la complicité du gouvernement (sur laquelle la presse se tait) ressort des faits qui suivent.
Le drame
Le 8 mai, le drame éclate à Sétif. Une manifestation indigène avait lieu. Une foule de plusieurs milliers de Nord-Africains défilent avec des banderoles: « Vive l’Algérie Indépendante »! « Libérez Messali Hadj »!
La police intervient. La foule refuse de retirer les mots d’ordre. Un commissaire de police sort son revolver et tire sur les manifestants. Plusieurs s’écroulent; la foule se disperse. Alors, un groupe d’indigènes parcourt la ville en tuant un certain nombre de personnes.
En tout, 102 morts, d’après les chiffres officiels.
Le prétexte est fourni à une répression sauvage et l’Etat français se garde bien naturellement d’inquiéter les fomentateurs de la provocation.
Au contraire, la répression est organisée contre la population indigène.
Les Versaillais ont fait des petits!
La loi martiale est décrétée à Sétif. Il est interdit aux. indigènes de sortir de chez eux s’ils ne sont pas munis d’un brassard spécial indiquant qu’ils se rendent au travail.
Tout musulman vu sans brassard est tué sans avertissement.
En pleine ville de Sétif, dans un square, un gamin qui cueillait des fleurs est tué par un sergent.
Dans la région de Sétif, la répression est faite par la Légion étrangère et les Sénégalais qui massacrent, violent, pillent les demeures des indigènes et incendient.
La marine dépêche le Duguay-Trouin de Bône. Il bombarde les environs de Kerrata. M. Tillon a demandé aux ouvriers de travailler à construire une forte aviation. Fort bien, les fascistes algériens savent utiliser cette aviation pour semer la mort dans les villages indigènes. Elle bombarde et mitraille toute la région au Nord de Sétif qui est aujourd’hui partiellement un désert (presse démocrate d’Algérie).
Le massacre atteint son comble.
A Guelma. La presse pétainiste a fait du beau travail et suscité une véritable folie raciste dans la population européenne, à telle point que la répression est dirigée par des éléments de la France Combattante et même du Parti Communiste local !
Le 11 et le 12 mai, selon l’aveu du sous-préfet Achiary, les officiers français font fusiller 300 (trois cent) jeunes musulmans (6 à 800 selon d’autres témoignages)… Les voila bien les officiers vichystes (qui ne demandaient qu’à se racheter) !
Partout le carnage continue, et à Taher, à la sortie d’une conférence faite par M. Lestrade-Carbonel, préfet de Constantine, plusieurs Vichystes notoires peuvent dire: (c’est un jour de victoire pour nous!). En effet.
En France, les gardes civiques du peuple n’existent plus, mais en Afrique du Nord la réaction constitue une « Garde civique » à elle, dans laquelle ce sont les anciens membres du S. O. I. de Darnand qui occupent les principaux postes de commandement.
Des militants communistes qui s’étaient élevés contre la tuerie sont frappés par des naphtalineux. Certains militants disparaissent même mystérieusement.
A Djidjelli, les 9, 10 et 11 mai, l’armée pille les quartiers indigènes.
La fédération des syndicats confédérés proteste et demande à être reçue par le préfet qui refuse en répondant à la manière de Gœring: « L’armée fait son devoir !
La manœuvre classique
Bien entendu, la réaction essaie de brouiller les cartes selon le procédé classique. Elle déclare que c’est la main de l’Allemagne qui est derrière tout cela.
C’est là un procédé qui prend avec les niais qui oublient que c’est le capital qui a fait Hitler et non Hitler qui a fait le capitalisme.
A la mairie de Douera, lors d’une réunion des maires du Sahel, un certain M. Dromigny applaudit le nom du général De Gaulle, puis fait une diatribe contre la « propagande allemande »… et enfin réclame le maintien de la loi martiale et de la répression contre les indigènes.
Or, ce M. Dromigny était avant guerre, le représentant en Algérie du Fasciste Dorgères I
Bilan de la répression
« Quelques centaines de victimes ».
C’est faux!
Alors M. Tixier-Stulpnagel lâche du lest…
« Douze cents Algériens tués ». C’est faux!
Les culottes de peau chargées de la répression avouent huit mille morts!
Le consul américain d’Alger déclare 35.000 victimes indigènes.
« L’ordre règne en Algérie »!
Sur les Champs-Elysées, la foule applaudit les SS de la Légion en képi blanc.
(Ce sont de vrais soldats, ma chère).
Comme tout devient clair dans le « problème allemand »…
Et là-bas dans les ruines d’un village, un vieil Arabe parle à ses enfants du « peuple des Seigneurs ».
Nous ressentons une grande honte en songeant à cela, nous qui avons lutté pendant quatre ans contre l’oppression.
Non! camarades algériens, nous ne voulons pas être complices du gouvernement bourgeois et de ses tueurs!
Vive la lutte du peuple algérien pour son indépendance!
Son portrait orne une grande murale en France et en Russie son profil est devenu l’une des illustrations de tatouage les plus en vogue parmi la jeunesse muscovite.
Comble du paradoxe, il n’a pris connaissance de sa célébrité transcendant nos frontières que tardivement. Il a su d’ailleurs grâce aux réseaux sociaux. Lui, c’est Ali Bouchachi de Tipasa. Un artiste de 71 ans qui a voué sa vie à la mer et à son insatiable quête des symboles qu’il reproduit dans ses œuvres, souvent le fruit d’une composition, mêlant différentes techniques de peinture et usant d’une palette de matériaux où le sable et les nœuds marins en esquissent les contours.
Dans sa ville qui l’a vu naître, il ne passe pas inaperçu. Avec son look de marin, sa barbe rousse en pointe, assaillie par la blancheur des ans, ses yeux verts et les rides qui burinent son visage, Ali Bouchachi, il attire l’attention, notamment celle des touristes qui n’hésitent pas à faire des selfies avec lui.
Son histoire avec la mer a commencé très tôt, lui qui habitait à son jeune âge à proximité du port. «A l’âge de six ans, je fréquentais déjà le port. Non pas pour jouer, mais pour assister les pêcheurs en déchargeant le poisson, nettoyer le matériel de pêche. Encontre partie, j’ai droit à quelques livres de la sardines que je ramenais fièrement à la maison. Car en ces temps ci, la misère fut notre quotidien», se remémore-t-il, ses premiers pas dans le monde de la mer. De là est née une relation fusionnelle avec la grande bleue. A peine dix ans, il maîtrisait la pêche à la ligne, à telle enseigne qu’il reconnaissait les espèces des prises ferrées, dès qu’elles mordent, en se fiant seulement au mouvement de la ligne. De cette proximité avec la mer, naîtra sa passion artistique. «Le déclic remonte à 1963, lorsque j’ai trouvais un livre des techniques de matelotage. Je l’étudiais tous les jours et j’avais la chance d’être pris sous l’aile d’un ancien marin qui m’a appris à manier les cordes et les fils pour en faire des nœuds marins. Une passion pour les marins qui meublent leur temps lorsqu’il sont en mer», révèle-t-il. Le temps passe est le don artistique de Bouchachi s’aiguise.
Dans sa quête, il s’est découvert d’autres passions. Celle notamment de la collection des coquillages qui lui servent à réaliser des portraits et de cadres. Dans ce domaine, il est imbattable, dès lors qu’il distingue même les nuances qui départagent une espèce de coquillage d’une autre. Il avait d’ailleurs la chance de trouver le plus petit spécimen de coquillage qui, même à l’âge adulte, ne dépasse pas les 2 millimètres. Un coquillage très rare dans tout le pourtour de la Méditerranée. Exploreur de nature, il aime passer le clair de son temps dans les fonds marins. Maître nageur, moniteur de planche à voile et de plongée sous-marine, il a des années durant formé des dizaines d’amateurs de sports aquatiques et subaquatiques. En dehors de Tipasa, il a découvert d’autres mondes. Celui notamment des dessins rupestres de Tassili et la faune de Tamanrasset qu’il n’a pas hésité à intégrer dans ses œuvres a portée universelle.
Il a participé avec des tableaux et ses produits artisanaux à base notamment de nœuds marins et de sable à plusieurs manifestations artistiques. Et c’est au cours de l’une d’elles, que son portrait à emprunter la voie de la célébrité. C’était en septembre 2015, lors d’une exposition d’une cinquantaine de ses œuvres, intitulée «Universalité» au complexe culturel de Chenoua qu’il a fait la rencontre du défunt célèbre photographe Lamine Bensaou qui a pris de lui quelques clichés. «L’un des portraits photographiques en noir et blanc me représentant en été primé lors d’un concours. Et la collection de mon portrait a été acquise par des Italiens», confie-t-il. Une photo de profil qui a par la suite inspiré un artiste peintre en France. «L’artiste en question croyait au début que l’illustration est celle d’un marin portugais. Pour lui, il vient de mettre un visage à Santiago, le protagoniste principal du roman le vieil homme et la mer d’Ernest Hemingway», raconte-il. Désormais son portrait orne une façade de 70m2 dans la ville de Morlaix (Quimper). «Après l’avoir contacté, le peintre en question a corrigé la fiche technique de son œuvre en précisant que le portrait est celui d’un marin de Tipasa (Algérie)», précise Bouchachi. Et d’ajouter : «Un ami m’a envoyé la même photo de moi que des tatoueurs russes proposent comme modèle d’illustration.» A dire vrai, cette notoriété le fait sourire dans le fond. Modeste et fuyant autant faire se peut les feux de la rampe, son souhait se limite à posséder un atelier et avoir à sa disposition les matériaux nécessaires pour se consacrer à ses arts. Un rêve qu’il ne peut réaliser faute de moyens. Et pourtant, avec la nouvelle orientation des pouvoirs publics qui se base sur la valorisation de la culture par l’économie peut être une aubaine pour Ali Bouchachi, d’autant que Tipasa renferme des richesses patrimoniales qui représentent un tremplin pour le lancement de ce genre d’initiative.
La brouille diplomatique actuelle entre Alger et Paris, née de l’exfiltration de l’activiste Amira Bouraoui de Tunisie vers la France, s’inscrit dans une longue liste de crises politiques et diplomatiques, suivies généralement d’embellies. D’intensités différentes, ces crises caractérisent la relation particulière qui existe entre l’Algérie et la France, deux pays réunis par un lourd héritage colonial qui n’arrive pas encore à être surmonté.
De nouveau donc une brouille diplomatique entre Alger et Paris, cette fois à la faveur de l’exfiltration par les autorités françaises de l’activiste Amira Bouraoui de Tunis, où elle était détenue par la police, après son entrée jugée illégale sur le territoire tunisien. Cela a déclenché la colère des responsables algériens, qui ont rappelé l’ambassadeur d’Algérie à Paris et publié, par la voix du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, un communiqué qui «condamne la violation de la souveraineté nationale par des personnels diplomatiques, consulaires et de sécurité relevant de l’Etat français, qui ont participé à une opération clandestine et illégale d’exfiltration d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne». Pour le ministère, c’est un développement aux relations algéro-françaises.
Paris a réagi en estimant qu’«Amira Bouraoui est une ressortissante française et, qu’à ce titre, les autorités françaises exercent leur protection consulaire».
Cette nouvelle détérioration survient après une période d’accalmie, voire de «lune de miel» entre les deux pays. Le président français, Emmanuel Macron, avait effectué une visite de trois jours, en août dernier, se traduisant par la signature à Alger d’un accord de «partenariat renouvelé entre l’Algérie et la France». Le président Tebboune avait estimé que «la France et l’Algérie sont susceptibles d’aller loin», avant d’évoquer la tenue d’un sommet de très haut niveau réunissant, à Alger, les Présidents et les services de sécurité des deux pays, et cela pour la première fois depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.
Pour sa part, le chef de l’Etat français a déclaré que sa visite a permis de traiter de «tous les sujets sensibles» entre les deux pays. Il a estimé que l’accord de «partenariat renouvelé», qui a été signé, va permettre de faire en sorte que «l’intimité se renforce en ayant un dialogue permanent sur tous les sujets, y compris les sujets qui nous empêchaient d’aller de l’avant, car ils revenaient sans cesse», Emmanuel Macron citant notamment la question de «la mémoire» entre les deux pays et leur histoire qu’il voudrait commune. La visite d’Emmanuel Macron a été suivie de la signature, un mois après, de plusieurs accords de partenariat suite à la venue d’Elizabeth Borne, la Première ministre française.
tebboune au mois de mai à paris
Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé tout récemment une visite officielle à Paris au mois de mai prochain. Interrogé sur la possibilité d’une cérémonie de recueillement du président algérien sur les sépultures des membres de la suite de Abdelkader, héros de la résistance à la colonisation française, enterrés à Amboise, il a estimé que ce serait «un très beau et très fort moment» et qu’il le «souhaitait». «Je crois que cela fera sens dans l’histoire du peuple algérien. Pour le peuple français, ce sera l’occasion de comprendre des réalités souvent cachées», a-t-il encore dit.
Abdelkader (1808-1883) a été détenu à Amboise avec toute sa famille de 1848 à 1842. Emmanuel Macron avait estimé que la colonisation française est «un crime contre l’humanité, une barbarie». Il avait rendu hommage aux victimes de la répression par la police française de la marche pacifique des Algériens à Paris en Octobre 1961. Il a reconnu l’assassinat de Ali Boumendjel. Mais quelque temps après, dans un interview au journal Le Point, il avait estimé qu’il «n’a pas à demander pardon, ce n'est pas le sujet, le mot romprait tous les liens». «Le pire serait de conclure : ‘‘On s’excuse et chacun reprend son chemin’’», dit-il. «Le travail de mémoire et d’histoire n’est pas un solde de tout compte», poursuit-il. «C’est bien au contraire soutenir que dedans il y a de l’inqualifiable, de l’incompris, de l’indécidable peut-être, de l’impardonnable.» Un autre rétropédalage après celui, quelques mois avant, dans lequel il avait émis «des doutes sur l’existence d’une nation algérienne construite», à ses yeux, sur «une rente mémorielle», ce qui avait suscité à ce moment-là une autre crise diplomatique entre Alger et Paris. Toujours en matière d’histoire, il y eut le fameux rapport de l’historien Benjamin Stora, qui avait été jugé incomplet par l’Algérie car n’évoquant ni la question des excuses ni celle de la repentance des autorités françaises. Sur cette question, la relève a été prise par une commission d’historiens français et algériens. Un autre nuage gris est venu également relancer la tension entre les deux pays, mais pas de nature officielle, il s’agit d’un brûlot signé par l’ex-ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, qui ne ménage pas les régimes politiques algériens et qui va plus loin en prédisant «l’effondrement» de l’Algérie, qui «entraînera la France dans sa chute».
C’est la deuxième fois que notre ambassadeur en France est rappelé en consultation après l’exfiltration rocambolesque de la ressortissante algérienne sous effet d’interdiction de sortie du territoire national (ISTN), à cause des nombreux procès qu’elle traîne ces dernières années. La première fois, notre représentant diplomatique en France a été rappelé à cause de propos jugés intempestifs et déplacés du président Macron sur l’Algérie et les Algériens, par lesquels il avait prétendu que le «système algérien était fatigué», il y a de cela plus d’un an. Colère d’Alger, mais immédiatement après, Paris prône un malentendu et que les propos du chef de l’Etat français étaient sortis de leur contexte. S’ensuivit une période d’accalmie animée par une politique de petits pas diplomatiques par lesquels Emmanuel Macron réussit à démontrer sa bonne foi de remettre sur les rails des relations franco-algériennes à chaque fois égratignées par les agissements inconsidérés, très irrévérencieux et à la limite provocants du locataire de l’Elysée. Ainsi vont donc les relations en dents de scie entre les deux pays, souvent endommagées par l’animosité déclarée du président Macron et parfois de certaines personnalités de la classe politique française. Après la visite de celui-ci à Alger et Oran, suivie de sa Première ministre avec, dans son sillage, un aéropage ministériel de haut rang, voilà que ces relations viennent quelquefois à être altérées par des déclarations impromptues de fonctionnaires en retraite, de vieux chevaux de retour (Bajolet, Driencourt, etc.), réactivités par des forces profondes au sein du pouvoir français pour faire dans l’insulte de bas étage contre notre pays et son gouvernement. Ou encore des attitudes diplomatiques ou consulaires très décalées qui mettent à mal les usages de relations loyales et sereines entre les deux pays, comme cela a été le cas mercredi dernier.
PRESSIONS DE L'AMBASSADE DE FRANCE À TUNIS
Après l’exfiltration de l’activiste de gauche et non moins provocatrice Amira Bouraoui, qui était en Tunisie, sous écrou extraditionnel vers l’Algérie, la pression exercée par l’ambassade de France (donc par la France officielle) sur le ministère des Affaires étrangères du gouvernement légitime tunisien pour la voir prendre le vol vers Lyon est simplement abjecte, innommable et loin des usages de respect de la souveraineté de deux pays voisins et frères. Même en ayant un passeport français, elle ne pouvait le faire valoir dans la mesure où Amira Bouraoui n’était pas régulièrement passée par les postes de police terrestres algérien et tunisien. En plus clair, elle aurait traversé la frontière séparant les deux pays clandestinement. C’est déjà là une première infraction que la PAF de l’aéroport Tunis Carthage a détectée et a donc refusé à cette dernière d’embarquer. C’est là qu’interviennent des membres des services consulaires (l’avaient-ils accompagnée à l’aéroport afin de l’assister ?) pour forcer les autorités aéroportuaires tunisoises de «tolérer» l’embarquement d’Amira Bouraoui sur le vol Tunis-Lyon. On apprendra que c’est tout le Quai d’Orsay qui s’était mobilisé pour porter secours à cette dernière. Le Quai d’Orsay est d’ailleurs passé maître dans l’art d’exfiltrer ses ressortissants.
Rappelons-nous de Carlos Ghosn, le tout-puissant patron de Renault Nissan (consortium franco-japonais) qui a eu maille à partir avec la justice japonaise pour une histoire de détournement et de corruption, et à qui il a été fabriqué un passeport libanais pour le voir s’établir impunément à Beyrouth. Et ce n’est pas le seul exemple…
Avec le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France et la protestation de la partie algérienne (restée lettre morte), un contentieux, un de plus, s’est incrusté dans les relations rendues tumultueuses par le pouvoir français. Ce n’est rien de plus qu’une immixtion dans les affaires internes de notre pays concernant l'exfiltration clandestine d’une justiciable algérienne poursuivie et condamnée sur le territoire national par la justice algérienne. Il semblerait que cette dernière va lancer, via Interpol, à l’égard d’Amira Bouraoui un mandat d’arrêt international. Selon certains proches des observateurs, cette affaire d’exfiltration de l'activiste algérienne, qui se trouvait en liberté provisoire, intervient quelques jours après une autre affaire moins médiatisée mais qui renseigne sur les mauvaises dispositions des autorités françaises à l'égard des demandes d'extradition de la justice algérienne.
Il s’agit de l’affaire d’un autre Algérien qui a été condamné par la justice de son pays et qui est recherché par Interpol. Malgré la solidité du dossier du journaliste et youtubeur Abdou Semmar, transmis par la justice algérienne ainsi que des mandats d’arrêt internationaux à son égard. Après deux années de tergiversations, les autorités judiciaires algériennes ont reçu un courrier des plus laconiques du parquet de Paris. Celui-ci annonce qu’il ne peut donner suite à la requête algérienne, car les services de sécurité français «ne trouvent pas l’adresse de Abdou Semmar». Ce dernier, de l'avis de ses actes d'accusation, et «un maître-chanteur qui fait dans l’extorsion de fonds». Il serait protégé par le Maroc et Israël, dit-on, à qui il offre ses services ainsi qu'aux services français. Abdou Semmar, Amira Bouraoui et d’autres constituent, selon les réseaux sociaux les incriminant, «la 5e colonne». Ils ont été mis au-devant de la scène en 2019, par le ministre français des Affaires étrangères à cette période, pour demander l'instauration d'une période de transition dangereuse pour la stabilité en Algérie. Un responsable, qui a requis l'anonymat, a déclaré : «Voilà ceux qui étaient contre les élections de 2019 et qui réclamaient une période de transition, qui devait être dirigée par des personnes élevées dans la couveuse de la France.»
On peut se poser la question comment la Russie a mené son « opération militaire spéciale » en Ukraine alors que l'Ukraine avait tout le soutien de l'Occident et surtout a été armée par l'Occident depuis l'annexion de la Crimée par la Russie, en 2014. L'annexion de la Crimée a été opérée à la suite de la révolution de Maïdan en Ukraine qui a conduit à la destitution du président Viktor Ianoukovitch et son exil en Russie. Et la guerre a commencé dans la région du Donbass depuis cette date jusqu'au 24 février 2022 avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Pour appeler « opération militaire spéciale » par la Russie, le choix du nom a tout son sens. En effet, l'opération de guerre est effectivement spéciale, elle repose essentiellement sur la terreur qu'inspirerait l'emploi d'armes nucléaires par la Russie si elle venait à les utiliser. Sans les armes nucléaires, la Russie n'aurait jamais mené une telle opération qui aurait été certainement suicidaire.
Comme en 1939, si la Russie avait envahi l'Ukraine, et n'avait pas d'armes nucléaires pour tenir en respect les armées occidentales, ce sont toutes ces armées dont les principales (États-Unis, Royaume-Uni, France, Allemagne, Japon, Australie, Canada) et bien sûr celles de l'Europe du Nord, d'Europe centrale et de l'Est qui viendraient à entrer en force en Ukraine et repousseraient la Russie voire même occuper la Russie. Ce qui nous fait dire que la Russie n'aurait jamais envahi l'Ukraine, ce serait au-dessus de ses forces. Mais, avec les armes nucléaires, oui, la Russie n'a pas hésité, elle est passée à l'action.
Comment alors comprendre l'action des armes nucléaires dans l'action d'hostilité, de guerre entre les hommes, ou tout court entre les humains ? Dès lors que l'œuvre de destruction qui se trouve dans l'arme nucléaire n'est pas l'œuvre des hommes, elle se trouve dans les propriétés de certains matériaux fissiles qui font partie de la Création, et donc de Dieu, on peut comprendre que Dieu a permis aux humains au moyen de la pensée qui appartient aussi à Dieu à découvrir cette force apocalyptique et de l'utiliser à bon escient puisqu'elle a été permise par Dieu.
Mais qu'est-ce qu'on entend par « utiliser à bon escient l'arme nucléaire » ? La « Dissuasion nucléaire », par exemple, est un usage à bon escient, puisque la pensée qu'inspirerait une « apocalypse nucléaire » est suffisante pour dissuader les humains du moins ceux qui détiennent ces armes nucléaires, i.e. les puissances nucléaires de faire la guerre. D'autant plus qu'une guerre nucléaire pourrait être l'affaire de quelques heures ou au maximum quelques jours par des frappes nucléaires continentales et intercontinentales, et c'est fini plus de villes, plus de puissances nucléaires, sinon le désert nucléaire appelé aussi l'« hiver nucléaire ».
En fait, ce qu'on peut dire est que Dieu a octroyé le moyen nucléaire pour un suicide collectif, un suicide intercontinental. Les êtres humains souvent ne savent pas que toute l'œuvre humaine relève en fait de Dieu qui Lui n'accorde que le libre-arbitre. Mais toute force dans la nature quelle qu'elle soit d'une brise de vent, du rayon solaire aux propriétés de la Terre et de la structure des êtres humains sont essentiellement œuvre de Dieu. Souvent la pensée humaine oublie de se le rappeler ou même en est ignorante ; parfois elle reste comme voulue dans l'ignorance.
Pour comprendre prenons la nucléarisation des Villes japonaises, Hiroshima et Nagasaki, le 6 et 9 août 1945. Comment le bombardement de ces villes s'est-il opéré ? A peine la première bombe atomique, appelée « Gadget », a été testée le 16 juillet 1945 dans le désert près de Alamogordo (Nouveau-Mexique), aux États-Unis que, moins de 20 jours, la première bombe atomique à l'uranium, appelée « Little Boy », fut larguée sur Hiroshima. La ville a pratiquement été rasée. Après trois jours, le 9 août 1945, c'est le tour de Nagasaki d'être frappée par une bombe au plutonium, appelée « Fat man ». Drôle de nom pour des bombes apocalyptiques « Petit Garçon et Gros Homme » qui déciment instantanément 75 000 vies humaines et 50 000 qui meurent quelques semaines après pour la ville d'Hiroshima et pratiquement autant pour la ville de Nagasaki.
Pourquoi en 25 jours, le destin de l'humanité a été changé par trois bombes atomiques ? Pourquoi le Japon a été frappé par deux bombes atomiques ? Pourquoi ce sont les États-Unis qui ont été les maîtres de l'œuvre dans la réalisation de ces bombes, et il faut le dire dans sa phase finale ? Alors que la découverte de la bombe a commencé avec les savants Avogadro, Dalton, Lavoisier, Proust dans les années 1700 et d'autres savants plusieurs siècles avant juillet-août 1945.
Il est évident que la découverte de la bombe atomique est survenue selon un processus historique précis. Elle devait survenir et mettre fin à la guerre entre les États-Unis et le Japon. Sans cette bombe atomique et compte tenu de l'éloignement, la guerre nippo-américaine aurait continué indéfiniment. Le peuple japonais n'aurait jamais capitulé et la guerre se serait transformée en guérilla jusqu'à épuisement des forces US.
L'avènement de l'arme atomique devait être une arme radicale de dissuasion pour les grandes puissances après deux Guerres mondiales. Elle a mis le holà aux guerres mondiales, i.e. elle a interdit les guerres mondiales et montré à Hiroshima et Nagasaki ce qui en coûterait au genre humain en un temps infinitésimal.
Enfin, un dernier point, ce ne sont pas les États-Unis ni l'espèce humaine qui a conçu la bombe absolue, mais Dieu qui a éclairé les humains dans leurs pensées en leur communiquant le processus réactif nucléaire dans certains matériaux fissiles terrestres et la science et technique pour arriver à l'arme nucléaire. Donc aussi bien les deux Guerres mondiales comme l'avènement de l'arme atomique en 1945 avec effets réels sur des objectifs humains entrent dans la marche absolue de l'humanité.
De plus, l'arme absolue est montée d'un cran, devenant mille fois plus puissante avec la découverte de l'arme thermonucléaire (à hydrogène H), et a dépassé la fission nucléaire, qui se compte désormais en mégatonnes de TNT (trinitrotoluène) et non en kilotonnes comme la précédente, elle est donc devenue plus radicale que radicale.
De la même façon, cette découverte dès le départ n'est pas restée pour les seuls États-Unis, elle a été « distribuée » aux autres puissances avant même que l'arme soit devenue thermonucléaire. En effet, en 1949, l'URSS qui a fait son premier essai nucléaire s'est placé à parité avec les États-Unis. Entre 1952 et 1953, les deux puissances sont arrivées pratiquement en même temps à parité sur le plan des armes thermonucléaires (1er novembre 1952 pour les États-Unis, et 12 août 1953). Ensuite vient la Chine en 1967, la France en 1968... C'est dire que l'ordre de l'humanité est bien « agencé » par Celui qui l'a créé et qu'Il suit pas à pas cette humanité qui ne cesse d'être frondeuse, belliqueuse. Mais il demeure qu'Il l'a assagie par ce mystère qu'est la bombe qui ne s'emploie encore que sur Son Ordre. Impossible aux humains bien qu'ils soient concepteurs éclairés de cette arme nucléaire d'en faire appel.
Il ne faut pas croire parce que Dieu a octroyé le libre-arbitre aux humains que ces humains peuvent faire ce qu'ils voudront. En réalité, tant dans les questions les plus petites que les questions les plus grandes, Dieu laisse faire mais oriente toujours et « corrige » en permanence les « erreurs ». Le Bien et le Mal est consacré dans la Création de l'univers et donc l'être humain est confronté à ce monde dual qui entre dans la nature humaine. Qu'il soit frondeur, belliqueux ou épris de paix, c'est ainsi qu'il peut voguer entre les deux extrêmes. Mais ces extrêmes sont aussi régis par Dieu et bien qu'il laisse l'humain libre, l'humain n'est libre que parce que c'est consenti par Dieu pour que l'humain se sente libre, se sente maître de son destin. Mais, dans l'absolu, il ne l'est pas si ce n'est sa conscience sur laquelle il ne sait rien qui lui dicte ce dont il a besoin pour exister. Et cela se situe dans son « esprit » humain.
Comme aujourd'hui, on le constate dans la guerre en Ukraine. Les humains font la guerre et croient chacun dans son camp qu'ils sont dans leur droit d'envahir ou dans leur droit de repousser celui qui veut l'envahir. Si la Russie a opté pour envahir l'Ukraine, et lancé son « opération militaire spéciale », c'est aussi parce qu'il y a des causes. L'OTAN, le pacte Atlantique, a voulu s'étendre jusqu'aux frontières de la Russie, et s'est étendu à la plupart des pays de l'ex-aire de l'URSS devenue la Fédération de Russie.
De même, le peuple ukrainien globalement a opté pour l'Occident, ce qui est dans son droit de peuple libre. Mais, dans la géopolitique mondiale, il n'y a pas que le droit d'un peuple libre ou de peuples libres ; bien qu'il y ait des droits de peuples libres, il existe aussi des contingences dans le choix des peuples libres. En effet, un peuple libre peut lutter pour son choix vers le régime qui l'attire mais il faut encore qu'il sache que ce choix n'affecte pas l'autre peuple libre qui lui aussi a fait son choix. Le peuple russe comme le peuple ukrainien est un peuple libre et peu importe le régime politique qui l'administre ; c'est le choix de tout peuple libre.
Un occidental peut dire, par exemple, que le régime russe n'est pas démocratique et déduire que le peuple russe n'est pas libre, et réciproquement, le russe peut dire que le régime occidental est certes démocratique mais capitaliste et qu'à travers le capital, il exploite les masses travailleuses. Et qu'au fond, la démocratie n'est qu'une façade et c'est le capital qui régit la société ; et donc pas de véritable liberté ; le pauvre restant toujours pauvre et le riche restant toujours plus riche.
Et c'est précisément dans cette dissonance entre peuples libres et non-libres selon comment chaque camp voit l'autre camp que s'est opéré ce conflit russo-ukrainien devenue guerre d'invasion. Puis est survenue l'opposition entre deux camps prenant alors les autres régions du globe. On a le pôle de l'Ouest uni avec certains pôles du reste du monde qui soutiennent où bien sûr n'est pas étranger l'intérêt et le pôle de la Russie et donc de l'Est auquel se joigne principalement la Chine tout en menant une politique de prudence et les autres pôles en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud tiraillés entre les deux camps.
On comprend qu'en fait il y a un processus historique naturel qui régit la marche de l'humanité. Dans le sens que chaque camp est devenu ce qu'il est par les forces, par les guerres même qui ont façonné son histoire. Qu'aujourd'hui, la Russie envahisse l'Ukraine est une donnée qui entre dans la marche de l'histoire de l'humanité. L'invasion de l'Ukraine a été un concours de circonstances qui ont fait qu'elle le soit. Ne prenant que l'arme nucléaire découverte en 1945, le dédale d'événements qui a suivi montre que l'invasion de l'Ukraine en 2022 était potentielle dans le sens qu'elle devait survenir, et « elle est survenue ».
Dire que c'est le président Vladimir Poutine qui a déclenché l'invasion de l'Ukraine, c'est méconnaître les forces de l'histoire. V. Poutine n'est qu'un homme, il ne peut déclencher l'invasion de l'Ukraine que si tous les éléments du puzzle historique sont déjà en place et n'attendent que leur réalisation. Ne serait-ce que l'arme nucléaire, si elle était absente et n'avait pas existé, il n'y aurait pas eu d'invasion ; de même si l'OTAN ne s'est pas intéressé à l'Ukraine, un pays de l'Est sans impact géostratégique, et l'Organisation repliée sur elle-même pour une défense collective réelle des pays de l'Ouest, il n'y aurait eu ni opération militaire spéciale, ni révolution Maïdan, ni Donbass. Une Ukraine unifiée tout simplement.
Et si l'invasion a eu lieu, c'est aussi qu'elle est inscrite dans l'Ordre de la Création, qu'elle a valeur dans la marche du monde. Et si le Président Vladimir Poutine, le ministre des affaires étrangères Sergueï Lavrov ou le président biélorusse Alexandre Loukachenko parlent de Troisième Guerre mondiale, ça n'entre que dans la guerre psychologique entre les grandes puissances.
Il ne peut y avoir de Troisième Guerre mondiale pour l'humanité. Pourquoi ? Pour la simple raison que si Dieu a permis à l'humain de découvrir la puissance de la fission et la fusion thermonucléaire, ce n'est pas pour le détruire mais pour le dissuader d'aller au-delà de ce qui lui est permis ; si Dieu avait voulu détruire l'humanité, Il n'aurait qu'à provoquer une collision de la Terre avec une autre planète et l'espèce humaine aurait péri comme le furent les dinosaures ; si Dieu avait voulu mettre fin à l'humanité, il n'aurait qu'à rapprocher la Terre au soleil et la température s'élevant à 60-70°, et plus de vie sur terre. Donc Dieu a permis de découvrir l'atome pour paradoxalement le protéger de la guerre. Et plus de 75 ans sans guerre entre les grandes puissances.
Donc l'invasion de l'Ukraine par la Russie a un grand sens historique. Au-delà de la résistance du peuple ukrainien, du soutien multiforme en armements, finances et autres de l'Occident à l'Ukraine et de la poussée russe qu'elle dure, qu'elle s'épuise à la longue, comme la guerre d'invasion s'est entièrement reposée sur les armes nucléaires que détient la Russie au plan mondial, elle a par cette passe historique imposé une réponse prudente de l'Occident. Aider l'Ukraine oui, mais éviter un suicide planétaire a fortiori pour un seul pays l'Ukraine serait un impératif pour les États-Unis ; même si l'Europe était elle-même menacée de guerre nucléaire, les grandes puissances resteront toujours sur leurs gardes pour ne pas transporter une guerre nucléaire sur leurs sols.
Ceci étant, si l'Occident ne change pas sa politique comme il l'a toujours menée lorsque, au nom de la démocratie, il a causé tant de malheurs au Vietnam, en Corée, en Irak, en Afghanistan, la liste est longue, et vis-à-vis de la marche absolue de l'humanité, ces guerres ont été « permises » parce qu'elles entrent aussi dans la destinée humaine, et seul Dieu en est le garant, la guerre en Ukraine constitue cependant un tournant pour l'Occident et pour l'histoire de l'humanité. Donc ce qui va advenir demain dépend certes de la Russie mais surtout de l'Occident.
Une marche précise dans le tracé des événements d'ordre mondiaux est enclenchée et relève en fait de l'Orientation du Créateur. Comme l'invasion a commencé par la « protection nucléaire » qu'a la Russie dans son statut de puissance nucléaire mondiale, si la raison entre humains ne l'emporte pas et probablement ne va pas l'emporter tant il y a une grave dissonance entre les pays d'Occident et les puissances adverses, il est très probable que c'est le nucléaire qui fera entendre la raison aux puissances, et donc aux humains. Et non dans la crainte qu'il provoquera une Troisième guerre mondiale.
Une énième loi sur l'immigration en France ? Pourquoi faire alors même que les textes ne sont appliqués que dans un sens de plus en plus coercitif ? Relents de xénophobie d'Etat ? Même les accords bilatéraux sont ignorés. Le pays d'accueil considère sans doute que les pays du Maghreb notamment ont peu de prise sur le destin de leurs propres ressortissants et peu d'audace... Or, faut-il le préciser, l'humanité vit au rythme de la migration depuis des siècles ? Ici, quelques rappels.
De l'Homo sapiens...
Rappel. Des chercheurs du Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) algérien et ceux du Centro Nacional de Investigación sobre la Evolución Humana (CENIEH) espagnole ont découvert un gisement d'outils lithiques acheuléens (de la technologie acheuléenne datés de 1,67 million d'années à Aïn Boucherit (commune de Guelta Zergua, à 20 km à l'est de la wilaya de Sétif). Selon le professeur Mohamed Sahnouni, coordinateur du programme d'archéologie paléolithique du CENIEH et directeur de recherche associé au CNRPAH, «ces artefacts acheuléens sont légèrement plus anciens en Afrique de l'Est et du Sud (1,76 et 1,7 Ma)». (El Watan, 17 octobre 2021)
Ainsi, «Homo sapiens, l'homme moderne, était présent il y a plusieurs siècles « dans le Sahara vert qu'était alors l'Afrique, à la faveur de modifications comportementales et biologiques» (sciencesetavenir.fr. 7 juin 2017). Notre espèce est, donc, née en Afrique du Nord, à un moment de l'histoire où le Sahara était vert, chaud et humide, «avec des lacs grands comme l'Allemagne», nous dit-on. Avant l'espèce humaine (actuellement au nombre de 8 milliards) peuplant la Terre, conçue comme village planétaire, a eu lieu une lente et longue évolution. Avant l'arrivée de l'Homo sapiens en Europe, l'Homo neanderthalensis y était présent.
La population européenne (des Néandertaliens) a été estimée à environ 150.000 individus. En quelque 10.000 ans, cette population européenne de Néandertaliens va, progressivement, céder la place à l'Homo sapiens. C'est ainsi que Sapiens d'Afrique et Neandertalien d'Europe ont cohabité plus de 10.000 ans sur les mêmes terres. Et, nous dit-on, ils ont appris, ensemble, à chasser, à s'abreuver aux mêmes points d'eau et à se protéger des mêmes dangers et des dures conditions climatiques.
Dans notre récit humain, on peut imaginer que les deux espèces se sont rencontrées. Cette cohabitation n'a, probablement, pas toujours été idyllique ; des affrontements pour pouvoir survivre dans les «niches écologiques » d'alors ont-ils eu lieu ? Vraisemblablement. Après tout, jusqu'au siècle dernier, il y a eu deux guerres mondiales (avec utilisation de l'arme atomique), outre les terribles violences engendrées par les politiques coloniales et de l'esclavagisme...
A ce jour, nombre de conflits continuent de marquer l'actualité type Russie-Ukraine. Ces conflits sont souvent attisés par les puissances du moment, par des pays riches économiquement, surindustrialisés, jaloux de leurs souverainetés et de leur civilisation - voire de leur identité - et surtout exportateurs d'armes. Ces pays disposeraient d'un arsenal nucléaire qui pourrait détruire, deux à trois fois, la Terre et, nous dit Riccardo Petrella, politologue italien, «la guerre est l'activité économique la plus rentable après l'industrie pharmaceutique et informatique».
Partis d'Afrique, berceau de l'Humanité, ces hommes modernes (Homo sapiens) ont commencé à se disperser dans le monde, suite aux multiples vagues de migrations. C'est dire si le phénomène migratoire est vieux comme l'Humanité. Homo sapiens a, également, parcouru de vastes distances, sur le continent asiatique, voire de l'Océanie. Ainsi, des ossements d'Homo sapiens, datant de 70 000 à 120.000 ans, ont été mis au jour, dans le sud et le centre de la Chine.
Des indications génétiques révèlent, aussi, des croisements, tout aussi anciens entre des humains modernes et d'autres hominidés, déjà présents en Asie, comme les Néandertaliens et les Dénisoviens, des cousins disparus. C'est ce qu'avance une nouvelle étude, remettant en question l'hypothèse, communément acceptée, d'une unique grande vague migratoire, il y a environ 60.000 ans (revue Science du 8-12-2017). Et il semble bien que la migration de l'Afrique vers les autres continents est l'un des événements majeurs dans l'histoire humaine... Cette migration aurait démarré voilà 90.000 ans, au plus tôt, et 62.000 ans au plus tard... Qui aurait donc l'outrecuidance d'arrêter ce phénomène migratoire qui a commencé et qui a duré des centaines d'années ?
Comprendre quand les humains modernes ont quitté l'Afrique et rejoint l'Europe et l'Asie est fondamental dans l'étude de l'évolution humaine. Par exemple, les scientifiques ont pu déterminer qu'en Europe, les êtres humains partagent la même lignée avant et après la dernière ère glaciaire (Delphine Bossy, Futura). Si la migration date de si loin et continue à ce jour, que peut l'homme de la nouvelle cité politique, policé, civilisé, post-industrialisé contre ce mouvement humain naturel et daté par l'histoire et dicté par les contingences politiques et économiques et les conditions climatiques de certains pays ? Ce qui est à craindre, c'est que toutes les tentatives de l'enrayer n'aboutira, in fine, qu'à confirmer ce que d'aucuns qualifient de xénophobie d'Etat, c'est-à-dire aboutir à la négation des droits de l'Homme qui comprend, notamment, la justice, la liberté, la solidarité, la tolérance, le respect, l'équité qui sont, autant de valeurs essentielles de la démocratie dont les pays du Nord se veulent les uniques dépositaires. D'aucuns n'hésitent, donc, plus à dénoncer cette xénophobie d'Etat.
... A la xénophobie d'Etat
Une phrase malheureuse de feu Michel Rocard : «Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde» est depuis galvaudée. Ce, alors même, que les chiffres concernant l'immigration n'ont pas varié depuis dix ans. Ainsi, près de 200.000 étrangers, seulement, pénètrent sur le territoire français chaque année. Dans le même temps, 100.000 en repartent. Parmi ceux qui arrivent, on compte 90.000 personnes, à l'un des titres du regroupement familial, 60.000 sont des étudiants, 35.000 (en 2016) des réfugiés politiques (Slate.fr du 6-8-2017).
Et l'un des observateurs les plus assidus sur les questions relatives à la migration, Patrick Weil, constate : Ce qui me frappe, c'est qu'à l'arrivée au pouvoir de Trump et de Macron, les premières mesures visent les étrangers... En France (...), nous avons un président moins provocateur, aimable dans son apparence, souriant et ouvert à l'accueil des réfugiés à Bruxelles, mais dans la pratique, sur le terrain, à Calais et dans sa région, ce sont des droits fondamentaux qui sont bafoués par le pouvoir exécutif... Même sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, il n'y avait pas eu un tel déferlement de violence... Même sous Giscard d'Estaing, les personnes n'avaient pas fait l'objet d'une telle violence sur le plan physique... Continuer, comme aujourd'hui, dans le déni et le mensonge, c'est politiquement, entretenir le Front national. Du point de vue du droit, on laisse se perpétuer des traitements inhumains et dégradants sur le sol de France, comme l'a constaté la Justice» (Slate.fr du 21-7-2017).
Rappelons que, dans toute l'Europe, c'est durant les années quatre-vingt-dix que resurgissent le racisme et la xénophobie. En Grande-Bretagne où, en apparence, l'extrême droite demeure groupusculaire, on y observe, alors, des «violences racistes» ; en Allemagne, il y a eu une poussée meurtrière et franchement xénophobe, avec la montée en puissance des droites dites radicales, teintées de populisme ; en Italie a été dénoncée une haine de l'étranger, sous fond de succès électoraux avec la Ligue du Nord et des néo-fascistes du MSI (Mouvement social italien). Ainsi, également avec la petite Belgique (dont autrefois les immigrés belges résidaient en France), il y a eu une fièvre de xénophobie sur fond de crise nationale avec des scores électoraux des nationalistes flamands. Plus récemment, l'Autriche où désormais l'extrême droite est arrivé au pouvoir...
Une question se pose, alors, à cette Europe prompte à donner des leçons de démocratie, allant jusqu'à inventer l'idée de l'existence d'une arme de destruction massive, en Irak, pour envahir ce pays et le déstructurer durablement. Que sont devenus les idéaux à vocation universaliste, leviers de la démocratie et valeurs essentielles des droits de l'Homme évoquées supra ? De quel homme parle-t-on en définitive ? Pourtant, on nous a enseigné que les droits de l'Homme sont des droits fondamentaux de la personne humaine tels que répertoriés dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme, la Convention européenne des droits de l'Homme et d'autres conventions importantes de l'ONU qui protègent, pour l'essentiel, les droits civils et politiques (droit à la vie et la liberté d'expression), les droits économiques, sociaux et culturels (droit au travail ou à la santé) et les droits des personnes vulnérables (enfants ou détenus). Il est vrai, également, qu'en principe, diverses institutions internationales contrôlent le respect de ces droits, notamment le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, la Cour européenne des droits de l'Homme et la Cour pénale internationale.
Il n'est pas superfétatoire de préciser que ces mêmes droits sont également à protéger et à promouvoir par les Etats d'Europe en leur qualité d'Etats d'accueil de réfugiés et de migrants. Aussi, se pose la question de savoir si les mesures prises, en France par exemple, pour lutter contre «l'immigration illégale» constituent un modèle de vertu. Ce, lorsque l'on observe les actes, à l'actif du pouvoir politique ; ainsi, la création d'un ministère de l'Immigration et de... l'Identité nationale, des aides au retour vers les pays de l'Est, d'une réforme contestée du droit d'asile en 2015...
De même, il a été envisagé la création de hotspots (ou «centres avancés») de traitement des demandes d'asile, au sud de la Libye, au nord du Tchad et au nord du Niger. Habituellement, c'est à l'intérieur des frontières françaises que les demandes d'asile sont examinées. Il s'agirait, en quelque sorte, de délocaliser l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) au Sahara (Tchad-Niger-Libye) où les requêtes des candidats à l'asile seraient, directement, étudiées sur place. Or, la procédure actuelle de demande d'asile peut offrir quelques garanties d'impartialité aux migrants : examen approfondi de leurs demandes, possibilité d'un recours auprès de la Cour nationale du droit d'asile (CNDA).
Pense-t-on ainsi sérieusement être crédible, efficace et humain ? Ne s'agirait-il pas purement et simplement d'une sorte de «mise sous tutelle » des pays visés supra, compte tenu de leur situation actuelle et de leurs régimes politiques contestés localement ? Selon Thomas Dietrich, ce projet «ne pourra longtemps occulter le véritable cœur du problème : le développement des pays d'Afrique subsaharienne. Et tant que l'Etat français continuera à soutenir des régimes aussi peu soucieux du bien-être de leurs populations que du respect des droits de l'Homme, aucune police, aucune armée française ou africaine, aucun hotspot ne pourra empêcher des désespérés de se lancer à l'assaut du plus grand désert du monde» (Mondafrique, 16-1-2018). Comment, dans ces conditions, tenir la promesse de ne plus voir en France une personne dormir «dans la rue, dans les bois» et de suivre l'exemple de l'Allemagne qui, sous la chancelière Angela Merkel, a sauvé la «dignité collective» de l'Europe en accueillant plus d'un million de réfugiés ?
Hélas, d'aucuns déplorent l'inverse de ce qui était attendu de la patrie des droits de l'Homme, on y arrache leurs couvertures à des migrants à Calais, on y lacère leurs toiles de tente, à Paris, on peut s'y perdre sur les pentes enneigées de la frontière franco-italienne... Ce, après avoir affronté le désert et la mer, les pratiques mafieuses des passeurs, les dures conditions climatiques et souvent les mauvais traitements physiques, notamment pour les femmes et les enfants.
Hélas, pendant ce temps et depuis longtemps, l'Homo sapiens de l'Europe actuelle pratique la migration sous forme de voyages sexuels organisés. Ainsi, nous dit-on, des Agences de voyages américaines comme G&F Tours' ou Philippines Adventure Tours' proposeraient (par contrats ?) «d'assouvir les pulsions les plus viles», en s'assurant les services de jeunes filles ou garçons vierges. Il semblerait que des procédures contre ces agences commencent à être lancées ; ainsi, en février 2004, une agence de voyage installée à New York (Big Apple Oriental Tours) aurait été fermée et ses propriétaires inculpés. Ces Homo sapiens, «touristes» du Nord, peuvent se permettre de transgresser la morale et les lois de leurs pays à l'étranger, avec des adolescentes et des enfants dont on se soucie comme d'une guigne de leur consentement ou des risques encourus en terme de maladies sexuellement transmissibles dont le sida...
Roman de Abdelhamid Benhedouga (Traduit de l'arabe par Marcel Bois). Enag Editions, Alger 2002,206 pages, 325 dinars
Bachir ! Un tout nouveau instituteur dans un bled perdu, à la terre ingrate, dont la seule partie fertile et utile est exploitée par un riche propriétaire qui a pu survivre à la guerre et s'adapter l'indépendance venue.
En face, une population encore traumatisée par la guerre de libération nationale (avec ses opportunistes qui ont su tirer leur épingle du jeu et qui font montre d'excès de zèle nationaliste), vivant chichement et ignorant tout des aspects de la nouvelle modernité dont la scolarisation des enfants, la gestion équitable de l'eau, le respect des lois de la République. Entre mosquée et café maure... une vie de fatalistes.
L'instituteur, ancien moudjahid qui plus est (ce que les gens ignoraient parce qu'il ne l'a pas clamé) est révolté par une telle situation darriération socioculturelle et d'inconscience politique, soucieux seulement et avant tout d'apporter des changements. Pas facile!
Se greffe à cette malaventure les restes tragiques d'une vieille histoire d'amour... qui finira, malgré tout, assez bien et, comme dans tout bon roman de l'époque, en dehors du talent indéniable de l'auteur, on ne pouvait s'attendre à moins de la part d'un homme aussi engagé idéologiquement et socialement et aussi généreux que Benhadouga qui signait là son premier roman (en arabe, en 1974).
L'Auteur: Né en 1925, Abdelhamid Benhadouga a fréquenté l'école publique et l'école coranique dans son village. Après une solide éducation familiale (père imam), ce natif de Mansourah (BBA), ira poursuivre ses études à Constantine (El Ketania), puis à la Zitouna de Tunis. Hésitant entre la littérature et la religion, c'est son engagement au sein du MTLD qui va l'aider à trancher.
Il se retrouve au centre de l'action nationaliste comme représentant du MTLD en Tunisie et responsable des étudiants algériens dans ce pays. De retour en Algérie, Benhadouga va travailler pour l'ORTF et la BBC. Recherché par la police, il se rend en France avant de rejoindre «La Voix de l'Algérie», la radio du FLN à Tunis. Après des études radiophoniques et un stage de réalisateur radio en France, il se consacre en Tunisie à des études d'art dramatique, ce qui lui permettra d'accomplir un travail colossal peu connu du public : la production de plus de 200 pièces de théâtre radiophoniques. Il investit la littérature par le journalisme, avec «El-djazaïr bayn el-ams wal youm» (L'Algérie entre hier et aujourd'hui), recueil d'articles publié en 1958, qui sera suivi de «Dhilaloun djazaïri» (Ombres algériennes), recueil de nouvelles publié à Beyrouth en 1960.
Comme beaucoup d'écrivains, Abdelhamid Benhadouga commence par des articles de presse, des nouvelles, de la poésie («El-arwah achaghira» - Âmes vacantes, SNED, 1967), avant de publier son premier roman. Pour un début, ce fut un coup de maître. «Rih El-Djanoub» (Le Vent du Sud), SNED, 1971, va connaître un grand succès et sera traduit en français, néerlandais, allemande et espagnol. Ce roman décrit la société rurale algérienne, avec ses conditions de vie difficiles et ses espoirs. Le second roman, «Nihayat el-ams» (La fin d'hier, SNED, 1974),ci-dessus présenté, sera également traduit en français par Marcel Bois qui en fera de même pour «Wa ghaden yawm djadid» - «Demain sera un nouveau jour» (Al Andalous, 1992).Il a été aussi Dg de l'Enal (Entreprise nationale du livre, issue de la Sned), président du Conseil national de la Culture et en 1992, Vice-président du Conseil Consultatif national puis président, Rada Malek ayant rejoint le Hce. Il est mort à Alger le 21 octobre 1996.
Extraits: Le colonialisme nous a mis les bâtons dans les roues. Mais, il ne faut tout de même pas lui faire endosser toutes nos insuffisances, pas plus qu'il ne faut faire du destin le grand responsable de notre pauvreté (p 22),Le temps n'existe pas pour un monde endormi. Le café et le village étaient tombés en catalepsie (p 38), Les enfants de l'indépendance n'étaient pas beaux à voir et recevaient une éducation lamentable; ils grandissaient dans une atmosphère lugubre. Les mosquées, jadis gardiennes de la culture, devenaient maintenant les refuges de l'ignorance et freinaient le progrès. Si on devait les conserver, il fallait les rénover, y compris dans leur architecture (p 49), Devant ce manque de conscience politique, les associations d'anciens moudjahidine, au lieu de distribuer pensions et titres, auraient mieux fait d'assurer à leurs membres une formation solide. C'était aussi le rôle du Parti. Mais le Parti?... (p115)
Avis : Une tranche de notre histoire contemporaine romancée... et un éveil plus que douloureux... l'ignorance des hommes étant plus difficile à changer que le bloc de granit. Une traduction claire. Une écriture fluide et lisible... et, surtout, qui va droit aux cœurs des lecteurs qui se sentiront, encore aujourd'hui, tous concernés. A noter que c'est, peut-être, le seul écrivain don't personne, à droite comme à gauche, ne conteste la valeur littéraire des œuvres et les qualités de l'homme. C'est aussi un visionnaire... car ayant assez vite compris que le nœud de la problématique en Algérie.....c'est le «guebli», le Vent du Sud.
Citations: Un village sans école n'avait pas plus de sens que des tuyaux sans eau (p 35), Le mot Dieu n'a de sens que par rapport à l'épanouissement de l'homme (p 39), Les gens se laissent guider plus facilement par les sentiments que par l'intelligence (p 49), Quand les hommes se font dieux, ils offrent le visage de l'orgueil et de la violence: il n'y a plus qu'un dieu, la force déchaînée (p 66), Ils avaient bien de la chance, les anciens pour qui la terre était plate, et qui croyaient rejoindre Dieu au-delà des limites connues. L'homme, en découvrant que les horizons terrestres débouchaient sur des espaces infinis, avait perdu un sérieux espoir de libération (p136), Une année passe vite pour un homme libre, mais le prisonnier n'en voit jamais arriver la fin (p183)
Le Vent du Sud.
Un roman de Abdelhamid Benhedouga (Traduit en français par Marcel Bois). ENAG Editions. Alger 2002 (Fiche de lecture déjà présentée. Pour rappel. Extraits. Fiche de lecture complète in www.almanach-dz.com)
Un immense roman datant d'une époque non moins immense, les années 70. Celle de Houari Boumediène et des 3 R (Révolution industrielle, Révolution agraire et Révolution culturelle).
Et que certains vieillards revisitent encore en la sublimant. Mais que les moins de 40 ans (à peine 12 ans en 1970) ne peuvent pas comprendre. Il est vrai qu'on leur a livré une histoire contemporaine du pays à travers des mythes, bien souvent mystificateurs ou, alors, à travers des critiques subjectives ou partisanes.
Editée en 1971, la première œuvre de Benhadouga a préfiguré le nouveau roman national de la nouvelle Algérie, à un tournant décisif de son évolution, encore jeune (moins d'une décennie d'indépendance), partagée entre le passé et le futur, entre les tabous et les ruptures, la jeunesse et les anciens, la ville et la campagne, le silence et la vérité (sur les trahisons !) , l'amour et l'intérêt.
A l'époque, le roman avait fait un «tabac» sous l'œil intéressé d'un pouvoir qui cherchait à s'allier les élites... toutes langues confondues (l'ouvrage ayant été rapidement traduit en français par Marcel Bois).
Avis : A re-lire. Ou, à lire et à faire lire. Un «best-seller» des années 70, mais qui reste, surtout au niveau de sa lecture sociale, d'une brûlante actualité.
Phrase à méditer: «Il a été socialiste, il est socialiste, le socialisme... Le socialisme est la forme nominale du verbe ! Tout le monde parle de socialisme en ignorant que c'est la forme nominale du verbe»
Les dirigeants israéliens devraient tirer les leçons de la victoire du peuple algérien contre l’oppression coloniale.
De jeunes Algériens défilent devant les facultés d’Alger, brandissant des drapeaux algériens, le 2 juillet 1962, au lendemain du référendum d’autodétermination sur l’indépendance de leur pays (AFP/photo d’archives)
Il y a peu, l’Algérie a célébré ses 60 ans d’indépendance après plus d’un siècle de colonialisme français. La guerre génocidaire française contre le peuple algérien a fait selon des estimations algériennes plus de 1,5 million de morts et de blessés.
Les Français ont dépeint leur conquête de l’Algérie comme un retour de l’Empire romain et la reconquête des territoires romains. En 1962, l’Algérie comptait plus d’un million de colons français – un neuvième de la population algérienne.
Des cinq colonies européennes établies dans des pays arabes, seules l’Algérie et la Palestine sont encore colonisées au début des années 1960
En privé, Charles de Gaulle s’inquiétait, en cas de non-indépendance de l’Algérie, que la France soit incapable d’« absorber 10 millions de musulmans qui deviendraient bientôt 20 millions, puis 40 millions ». Il craignait que la France cesse d’être ce qu’elle est – « un peuple européen de race blanche, de culture gréco-latine et de religion chrétienne » – et que les églises soient remplacées par des mosquées.
Déjà, il mettait en garde un député gaulliste : « Vous vous voyez marier vos filles à des Arabes ? »
L’indépendance aurait amené l’égalité entre les colons et les Algériens indigènes, mais les colons ne voulaient pas de ça. Horrifiés par la perspective de l’égalité et la perte des privilèges raciaux et coloniaux, ils ont opté pour un retour en France, où leur privilège blanc serait préservé.
Des cinq colonies européennes établies dans des pays arabes depuis le XIXe siècle (Tunisie, Libye, Maroc, Algérie et Palestine), seules l’Algérie et la Palestine sont encore colonisée au début des années 1960.
Une colonie à terre
Lorsque l’Algérie a été libérée en 1962, l’opinion publique arabe jubilait : une colonie européenne était à terre, plus qu’une ! La colonie italienne de Libye avait été la première à tomber lors de la Seconde Guerre mondiale.
En 1911, les Italiens ont envahi les territoires ottomans de « Tarablus al-Gharb » (traduit par les Italiens « Tripolitaine »), Barqa (rebaptisée « Cyrénaïque ») et Fezzan ; et ils se sont mis à appeler ce territoire, à la suite du géographe Federico Minutilli, par son ancien nom gréco-romain : « Libia ». L’Italie a immédiatement annexé la Libye et s’est lancée dans une colonisation de peuplement.
Comme les Français, les Italiens présentaient leur colonisation comme un « retour » aux anciens territoires de l’Empire romain. La Libye était désignée comme la « quatrième côte » de l’Italie. La colonisation s’est accélérée sous le régime fasciste et, en 1940, on dénombrait plus de 110 000 colons, soit 12 % de la population.
Quand les alliés ont vaincu les Italiens, ceux-ci avaient déjà provoqué la destruction à grande échelle de villes et villages, sans mentionner les famines et les maladies, qui, couplées aux meurtres de masse des résistants libyens, ont éliminé près des deux tiers de la population libyenne.
Malika Rahal : « La puissance de 1962 donne l’impression que l’Algérie vit dans un présent permanent »
Lire
À la fin de la guerre, il restait environ 50 000 colons italiens. La Libye a obtenu officiellement son indépendance en 1951. Le nouveau statut juridique des colons exigeait qu’ils choisissent la nationalité italienne ou libyenne avant 1960. Rejetant totalement l’égalité et la perte de privilèges raciaux et coloniaux, la majorité d’entre eux sont partis. En 1970, ceux qui étaient restés avaient été rapatriés en Italie.
En ce qui concerne la Tunisie, elle a obtenu son indépendance en 1956, cinq ans après la Libye, à la suite d’une combinaison de guérilla anticoloniale et de négociations. La Tunisie était occupée par la France depuis 1881 et des dizaines de milliers de colons s’étaient installés dans le pays.
En 1956, on comptait 180 450 colons français et 66 909 colons italiens. Au moins la moitié des colons étaient alors nés en Tunisie. Mais en 1957, la moitié des colons français avait quitté le pays. Refusant une fois de plus d’accepter l’égalité avec la population native, les colons avaient commencé à partir rapidement. En 1970, ils n’étaient pas plus de 18 000 colons français et 7 000 colons italiens, dont la plupart allait partir dans les années suivantes.
Le Maroc, que la France a envahi et occupé en 1907, a obtenu son indépendance en mars 1956, même mois que la Tunisie, après une longue lutte anticoloniale.
En 1952, le Maroc recensait 539 000 Européens. Les colons ont commencé à perdre leurs privilèges dans la décennie qui a suivi. Rejetant toute égalité, la plupart sont rentrés en France, où leurs privilèges raciaux étaient préservés.
Une alliance étroite
Étant donné qu’elles étaient les deux dernières puissances coloniales européennes dans le monde arabe, la France et Israël ont noué une alliance étroite pour coordonner la préservation de leurs colonies.
Comme la France et l’Italie, les sionistes juifs européens prétendaient être les descendants des anciens hébreux de Palestine et ne faire que « retourner » sur leurs terres ancestrales. Israël, qui a établi une majorité juive en chassant la majorité du peuple palestinien en 1948, a voté contre la résolution 1952 de l’ONU reconnaissant les autodéterminations tunisienne et marocaine.
L’alliance militaire de la France avec Israël et son hostilité envers le président égyptien Gamal Abdel Nasser s’est renforcée, en particulier quand le dirigeant égyptien est devenu synonyme de force derrière le Front national de libération (FNL) algérien.
Le président égyptien Gamal Abdel Nasser, en visite en Algérie le 3 mai 1963, et le président algérien Ahmed Ben Bella saluent la foule depuis le pont du yacht du raïs (AFP)
Cela se combinait à l’antisoviétisme des socialistes au pouvoir en France, Nasser s’étant rapproché de l’URSS en 1955 après avoir été snobé par l’administration Eisenhower, qui conditionnait leurs bonnes relations à la normalisation des relations entre l’Égypte et Israël.
Le nationalisme panarabe socialiste était fustigé par les Français comme réactionnaire et cherchant à rétablir les gloires « islamiques ». À l’inverse, le panjudaïsme du sionisme européen, qui cherchait à recréer les gloires « judaïques » des Hébreux palestiniens, dont on a fait les ancêtres des convertis européens au judaïsme, était dépeint comme progressif et socialiste.
Par exemple, l’institution coloniale ashkénaze juive du kibboutz n’était pas vue comme un exemple de socialisme de la race des maîtres mais comme une alternative progressiste au stalinisme. À cette époque, la France fournissait à Israël des avions de combat modernes Mystère IV, utilisés contre l’Égypte en 1956.
L’alliance entre la France et Israël
Malgré les négociations secrètes entre les Français et les dirigeants du Front de libération nationale (FLN) basés au Caire, l’armée française a mené, le 22 octobre 1956, le deuxième acte de piraterie aérienne de l’histoire.
Les Français ont intercepté au-dessus de l’Algérie un appareil transportant les dirigeants politiques du FLN qui ralliaient le Maroc à Tunis, parmi lesquels Ben Balla, pour l’une de ces réunions secrètes. Les cinq dirigeants capturés du FLN n’ont pas été relâchés avant 1962.
Les généraux français expliquaient que leur alliance avec Israël faisait partie du combat contre les Algériens, et contre Nasser
Et les Français ont adopté la tactique de détournement d’avion de leurs alliés, car le premier acte de piratage aérien a été la capture par Israël d’un avion civil de Syrian Airways en décembre 1954. Les pirates israéliens ont forcé l’avion à atterrir à l’aéroport de Lydda et ont retenu ses passagers en otage, exigeant la libération de cinq prisonniers de guerre israéliens en Syrie, une pratique dans laquelle les Israéliens ont continué à exceller pendant les décennies suivantes.
Dans ce contexte, la France a lancé son invasion de l’Égypte avec les Britanniques et les Israéliens en 1956, aventure qui s’est achevée sur leur défaite et n’a fait qu’accroître la popularité de Nasser.
Frantz Fanon, qui avait rejoint le FLN, expliquait les motivations de la France : « L’expédition de Suez visait à frapper la tête de la révolution algérienne. L’Égypte, accusée de diriger la lutte du peuple algérien, a été bombardée de manière criminelle. »
L’alliance précoce de la France avec Israël s’est renforcée en 1952 lorsque son ambassade a ouvert à Tel Aviv. Que les deux pays demeurent les seules colonies européennes en territoire arabe était capital dans leurs calculs.
La France et l’Algérie ont des perceptions inconciliables de l’histoire
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Les généraux français expliquaient que leur alliance avec Israël faisait partie du combat contre les Algériens, et contre Nasser. Une grande partie des renseignements reçus par Paris sur les expéditions d’armes égyptiennes au FLN venait d’Israël, ce qui a permis à la France en octobre 1956 d’arraisonner l’Athos, navire battant pavillon soudanais qui transportait des armes pour le FLN, dans les eaux internationales au large du Maroc. L’alliance était telle qu’Israël a même participé à des manœuvres militaires conjointes avec la France sur le territoire algérien.
Après son séjour de treize mois en tant que gouverneur général de la France en Algérie, Jacques Soustelle a participé à la création et la direction du lobby pro-Israël Alliance France-Israël en 1956. Cela faisait suite à l’invasion tripartite de l’Égypte.
Pendant ce temps, le grand rabbin de France a fait pression sur le New York Times pour le compte des Français contre l’indépendance algérienne et a obtenu la « promesse d’un rédacteur du New York Times de continuer à soutenir fidèlement la ligne française lors des débats à l’ONU ».
En 1958, Soustelle a enjoint non seulement Israël mais les communautés juives du monde à soutenir l’apartheid colonial français en Algérie : « Nous croyons que, étant donné l’influence que non seulement Israël mais, par-dessus tout, les communautés juives à travers le monde exercent sur l’opinion internationale, les fruits de cette alliance nous seront bénéfiques. » Soustelle a rejoint l’organisation coloniale terroriste Organisation Armée Secrète (OAS) en 1960 pour combattre l’indépendance algérienne.
Adoption des tactiques israéliennes
Cette alliance n’a pas seulement fourni des armes et une formation aux militaires israéliens, elle a permis aux Français eux-mêmes d’apprendre les techniques israéliennes, notamment celle du « bombardement de convoi » ensuite utilisée par la France en Algérie.
Les officiers français ont été envoyés en Israël pour apprendre les techniques de guerre psychologique. Le général Maurice Challe, commandant en chef des forces armées françaises en Algérie (1958-1960), insistait sur le fait que les Israéliens étaient de « véritables artistes » dans la gestion des Palestiniens.
Challe espérait faire du kibboutz raciste le modèle de son programme de pacification en Algérie, mais l’indépendance a empêché son projet de se concrétiser. Des missions d’études israéliennes se sont rendues en Algérie pour apprendre comment les Français utilisaient les hélicoptères pour combattre la guérilla algérienne.
Challe, comme d’autres généraux amis d’Israël, a participé à la tentative ratée de coup d’État des colons en avril 1961 contre le gouvernement français et a été poursuivi par un tribunal militaire. Le témoignage d’au moins un participant au coup d’État manqué précise que ses responsables s’attendaient à un soutien du « Portugal, de l’Afrique du Sud, de [certains pays de] l’Amérique du Sud, et peut-être d’Israël ».
Des milliers d’Algériens armés de bâtons descendent sur les quartiers européens d’Alger, le 11 décembre 1960 (AFP)
L’OAS a renoncé à son antisémitisme traditionnel pour établir un front populaire antimusulman. Les membres de l’OAS faisaient valoir qu’accorder l’indépendance à l’Algérie s’inscrivait dans une conspiration internationale visant à « étrangler l’État d’Israël » et respirait l’antisémitisme. N’étant pas en reste, le Premier ministre d’Israël David Ben Gourion avait conseillé aux Français en 1958 de ne pas faire confiance aux Algériens arabes, « qu’importe leur degré d’assimilation ».
Des Algériens juifs opposés à Israël ont contribué financièrement à la libération de leur pays et ont rejoint ses rangs
Mécontent de son isolation en tant que dernière colonie européenne dans le monde arabe, Israël a fourni un soutien logistique aux colons français, notamment un appui à Soustelle, qui avait le soutien de Ben Gourion et a été financé par de riches Américains de confession juive, de droite et pro-israéliens qui s’opposaient à de Gaulle et à l’indépendance algérienne.
Des Algériens juifs opposés à Israël ont contribué financièrement à la libération de leur pays et ont rejoint ses rangs, notamment des médecins et des avocats.
En 1956, les Algériens juifs contre la colonisation ont salué les déclarations officielles du FLN à l’attention des dirigeants de la communauté juive proclamant leur appartenance à la nation algérienne. Des petits groupes d’Algériens juifs ont affirmé en réponse qu’ils ne faisaient qu’un avec leurs compatriotes musulmans et qu’ils soutenaient de tout leur cœur la libération.
D’autres groupes ont néanmoins formé des commandos juifs algériens et se sont organisés à Oran contre les musulmans algériens. Ils souhaitaient la partition de la colonie en fonction des « races ».
Des supporters algériens brandissent le drapeau palestinien comportant le message « le trophée est un cadeau du peuple algérien pour notre famille en Palestine » lors de la finale de la Coupe arabe de la FIFA, le 18 décembre 2021 (AFP)
Ils se seraient inspirés dans leur quête de la politique du gouvernement israélien. Israël a réquisitionné au moins un juif algérien, qui avait rejoint l’OAS, dans son réseau d’espions. Il s’agissait de l’un des dirigeants de l’OAS, Jean Ghenassia, qui avait des contacts avec des agents israéliens, ce qui lui a valu d’être ensuite poursuivi par les Français.
Encerclement de l’Algérie
Après l’indépendance, l’Algérie est devenue le plus grand partisan de la résistance mondiale au colonialisme, en Palestine et à travers l’Afrique : en Angola, au Mozambique, en Afrique du Sud, en Namibie et en Rhodésie (aujourd’hui Zambie et Zimbabwe).
Entre l’Algérie et la Palestine, il y a bien plus que de la politique
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Bien que mal avisée, la réunion organisée par les dirigeants algériens lors des célébrations du 60e anniversaire de l’indépendance du pays en juillet entre le dirigeant du Hamas Ismaël Haniyeh et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, qui collabore avec Israël, était motivée par le soutien continu de l’Algérie à la lutte palestinienne.
Ces dernières années, la normalisation des relations d’Israël avec le Maroc et le Soudan ainsi que son travail en coulisses pour normaliser ses relations avec la Tunisie et certains dirigeants libyens font partie de sa stratégie pour encercler l’Algérie, qui refuse catégoriquement d’abandonner la lutte palestinienne et de normaliser ses relations avec Israël.
La terreur ressentie par les Israéliens après la victoire du peuple algérien était telle que le plus important général d’Israël, Ariel Sharon, conservait un exemplaire du récit classique de la lutte algérienne écrit par Alistair Horne, Histoire de la guerre d’Algérie, sur sa table de chevet.
Peut-être que d’autres dirigeants israéliens devraient tirer les leçons de la libération algérienne.
- Joseph Massad est professeur d’histoire politique et intellectuelle arabe moderne à l’Université Columbia de New York. Il est l’auteur de nombreux livres et articles, tant universitaires que journalistiques. Parmi ses ouvrages figurent Colonial Effects: The Making of National Identity in Jordan ; Desiring Arabs ; et, publié en français, La Persistance de la question palestinienne (La Fabrique, 2009). Plus récemment, il a publié Islam in Liberalism. Son travail a été traduit dans une douzaine de langues.
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent que leur auteur et ne reflètent pas nécessairement la politique éditoriale de Middle East Eye.
Traduit de l’anglais (original) par VECTranslation.
Joseph Massad is professor of modern Arab politics and intellectual history at Columbia University, New York. He is the author of many books and academic and journalistic articles. His books include Colonial Effects: The Making of National Identity in Jordan; Desiring Arabs; The Persistence of the Palestinian Question: Essays on Zionism and the Palestinians, and most recently Islam in Liberalism. His books and articles have been translated into a dozen languages.
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Joseph Massad
Mercredi 17 août 2022 - 11:29 | Last update:5 months 3 weeks ago
Deux séismes dévastateurs (7,8 et 7,5) suivis de dizaines de répliques frappent la Turquie et la Syrie: l'Algérie solidaire !
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : selon un rapport de l'Autorité des Désastres et des Urgences (AFAD) publié en novembre 2020, 70% de la Turquie sont situés sur une zone sismique active. Dix-huit séismes de magnitude supérieure à 7 sur l'échelle de Richter y ont été répertoriés depuis 120 ans et plus de 75% des pertes et dommages qu'a subis le pays au 20e siècle étaient dus à des tremblements de terres.
Certains scientifiques considèrent que le phénomène de la rupture sismique est chaotique et ne peut pas être prévu. Un petit séisme va avoir lieu, puis, de temps en temps, il va générer de manière brutale un gros séisme.
Mais, semble-t-il, trois jours avant lesdits séismes, le sismologue néerlandais Frank Hoogerbeets, du Solar System Geometry Survey (SSGEOS), avait prévu la catastrophe. «Tôt ou tard, il y aura un séisme d'une magnitude d'environ 7,5 dans cette région (centre-sud de la Turquie, Jordanie, Syrie, Liban)», a-t-il écrit sur Twitter le 3 février.
Cette information a été, par la suite, confirmée par «Earthquake News Everyday» sur Facebook ce dimanche 5 février, soit un jour avant le drame, donnant ainsi plus de détails sur la catastrophe.
Les partisans de la méthode VAN exultent !
Rappelons qu'il s'agit d'une méthode mise au point par les trois scientifiques grecs Varotsos, Alexopoulos et Nomicos. Elle consiste à enregistrer les courants électriques naturels circulent dans le sous-sol et à détecter leurs anomalies, qui sont souvent des signes précurseurs de séismes.
Il n'en reste pas moins qu'il est admis que les séismes sont imprévisibles et il n'y a que la prévention qui vaille en matière notamment de respect des règles de l'urbanisme.
Il y a un peu plus de 30 ans d'ailleurs, Haroun Tazieff, le célèbre vulcanologue français avait alerté sur le danger représenté par les constructions sauvages, le long du littoral algérien. Personne n'avait voulu écouter cet éminent expert étranger passé ministre et décédé depuis, qui séjourna en Algérie juste après le séisme d'El-Asnam, pour y donner quelques conférences sur l'origine des tremblements de terre et la manière d'en limiter les dégâts, notamment humains, sachant qu'on ne peut pas, dans l'absolu, les prévenir.
Si l'on avait pris compte de ses recommandations, ont dit certains, le bilan des victimes des séismes de Boumerdes en 2003 et d'Alger en 2014 auraient été, peut-être, moins lourds.
Mais comme on dit, à chaque chose malheur est bon et un chroniqueur l'a affirmé récemment « malgré les dégâts, les séismes ont cet avantage, ils révèlent souvent les contradictions des constructions humaines, celles de l'échafaudage des bâtiments ou celles de l'explication magique ! ».
Le terrible séisme qui vient de frapper la Turquie et la Syrie nous renvoie à notre propre fragilité, celle d'un pays exposé à tout instant à un séisme ravageur : les experts sont unanimes, dans les tréfonds du sol algérien existent de multiples failles sismiques pouvant à tout moment devenir actives, soit légèrement, ce qui est le cas la plupart du temps, soit de manière violente, ce qui arrive parfois, comme à El Asnam, Boumerdès...
Le problème n'est pas dans l'existence de failles sismiques, la nature est ainsi faite, ni dans leur activation, quasi difficilement identifiable. Il réside dans la prévention, c'est-à-dire la sensibilisation de la population pour l'acquisition de comportements de sauvegarde au moment de la catastrophe et dans la mise en place par les pouvoirs publics de normes techniques les plus sévères en matière de bâti. Et enfin, dans les moyens humains et matériels à déployer au niveau des secours lors des catastrophes. Des pays, tels que le Japon, ont pu combiner ces trois éléments et rendre ainsi l'exposition aux séismes la moins coûteuse en vies humaines et en dégâts matériels. En Algérie, on est loin du compte : si quelques leçons ont pu être tirées des séismes de ces dernières décennies, d'autres à venir - et ils interviendront à coup sûr - seront ravageurs lorsqu'ils dépasseront une certaine intensité.*
Et les séismes qui se sont produits en Turquie et en Syrie ne seraient pas, hélas, les derniers d'autant plus qu'ils viennent dramatiquement mais opportunément rappeler le péril imminent qui menace toutes ces populations du bassin méditerranéen en général mais aussi celles occupant levieux bâti d'El Hamri, Gambetta, des Casbah d'Alger, de Constantine, ou encore d'Annaba, qui ont dû, très certainement, ressentir, dans leur tête et leurs tripes, l'onde de choc.
Elles survivent toutes dans ces quartiers populaires où jadis, il faisait bon vivre mais aujourd'hui, ce sont des lieux funestes où des familles entières étouffées par les grabats de leurs immeubles et la bêtise humaine rendent l'âme, entre deux tremblements de terre, une inondation et surtout le sentiment d'avoir été abandonnées par ceux-là mêmes qui avaient la responsabilité de les prendre en charge et de les secourir.
Et ce n'est pas faute pour elles de les avoir alerté sur la précarité de leur situation et du péril planant sur leur tête.
La précarité de ces habitations de céans et d'ailleurs a atteint un seuil alarmant : le parc immobilier national, selon les professionnels, est constitué de 7 millions de logements dont 1,5 million d'unités menaçant ruine !
De plus il diminue, inexorablement, suite aux catastrophes naturelles et se réduit aussi par la faute de l'occupant qui néglige l'entretien de son habitation, qu'elle lui soit propre ou qu'elle relève du patrimoine public.
L'absence d'entretien, les attaques climatiques additionnées aux adaptations décidées de manière unilatérale par les occupants qui, non seulement s'approprient les espaces communs, mettent aussi en péril la vie de leurs colocataires en s'autorisant, pour certains, des constructions illicites sur les terrasses, au vu et au su de tout le monde, élus locaux compris, ajoutent à la précarité du vieux bâti.
On l'aura compris, il ne suffit pas aujourd'hui prétendre régler la crise du logement en construisant des nouvelles cités, il y a aussi urgence à assurer la maintenance de ce qui existe déjà !
Il est important de comprendre que tout logement ou équipement a une durée de vie et qu'il est sujet, périodiquement, à une usure qu'il y a lieu de prendre en charge dans le cadre d'un programme concret de survie et de réhabilitation, avait souligné le Collectif National des Experts Architectes (CNEA) dans son livre blanc révélé en 2011.
Il avait proposé alors la création d'un « carnet de santé du bâtiment » ainsi que la mise en place « d'un fond national de l'amélioration de l'habitat et le lancement d'un programme de réhabilitation d'un vieux bâti ».
A croire que le responsable de ce collectif prêchait dans le désert puisque les choses sont restées en l'état dans nos villes usées et ravagées par tant de catastrophes naturelles et leurs lots de morts et de blessés.
Hérité de la colonisation le vieux bâti fait peur ! Il fera encore couler beaucoup de larmes, d'encre, de peinture, de plâtre, de promesses et d'argent facilement gagné par ces « bricoleurs » s'improvisant entrepreneurs en bâtiment !
Le professeur A.Chelghoum vient de le déclarer, « le pays regorge d'experts y compris dans la sphère privée qui ne demandent qu'à être associés dans cette crise ; il est temps pour les pouvoirs publics de déclencher une opération sérieuse d'expertise globale de tous les vieux bâtis, ce qui permettrait d'aboutir à une opération de réhabilitation, de renforcement ou de confortement selon les résultats de chaque expertise ».
L'ignorance fait plus de dégâts dans un pays où l'acquisition d'une culture sismique aurait dû se faire jour depuis le tremblement de terre d'El Asnam.
Autre sujet, l'affolement qui suit le séisme se révèle, en définitive, plus meurtrier que le tremblement de terre en lui même ; des personnes peuvent mourir parce qu'elles voulaient survivre ; dans un moment de folle panique, elles sont amenées à se défenestrer et le professeur Khiati de la Forem l'a bien expliqué « la peur dans ce genre de circonstances est tout à fait légitime, même si elle peut être contenue et structurée ; un séisme, lorsqu'il se produit, dans un laps de temps et durant cette période, l'individu ne contrôle plus ses réactions encore moins ses gestes ; il est désemparé parce que tout simplement il n'a reçu aucune formation dans ce sens ».
Si les Algériens étaient sensibilisés sur les procédures à respecter en cas de tremblement de terre, ils ne chercheraient pas l'issue fatale, poursuivit l'expert !
En fait, tout le monde est responsable et personne n'est coupable dans cette affaire, ni l'école encore moins la protection civile qui auraient pu, pour le moins, prendre quelques initiatives utiles !
Au Japon, il y a 30 à 40 séismes par an, mais cela ne suscite ni panique, ni affolement car les Japonais sont éduqués, formés et sensibilisés pour faire face à ce phénomène naturel ! Dans ce pays les experts et la population s'attendent depuis des années au « Big One ! », un tremblement de terre aussi important que celui qui a touché le pays en 1923 faisant plus de 140 000 victimes.
Entrainés depuis l'enfance les Japonais savent qu'ils doivent couper l'électricité, l'eau et le gaz et se précipiter sous une table, dès la première secousse tellurique. Au cas où ils se retrouveraient prisonniers des décombres, certains ont pris des kits de survie pour tenir jusqu'à l'arrivée des secours et les écoliers disposent d'un casque de protection dans leur casier ; pour vous dire, les nôtres d'écoliers ne disposent même pas de casiers !
En 2009, près de 800 000 personnes dans le pays, dont le Premier ministre, ont participé au grand exercice annuel et national de prévention, à la date anniversaire du grand tremblement de terre de 1923. Régulièrement, les camions de simulation sismique sont installés dans les rues dans le but de sensibiliser la population aux effets du tremblement de terre.
Le nôtre de camion a été étrenné une ou deux fois, avec force caméras, et depuis on ne l'a plus revu !!!
Le Japon a le système d'alerte le plus évolué dans le monde même s'il n'est pas parfait, mais un bâtiment a plus de chance de s'écrouler si les responsables locaux ont triché sur les matériaux de construction pour récupérer de l'argent au passage, a indiqué un journaliste ; ce type de scandale s'est, notamment, produit en 2008, après le séisme de Suichuan en Chine, qui avait entrainé la destruction de plusieurs écoles.
Il s'est aussi produit chez nous à Boumerdes, où des cités flambant neuf se sont affaissées comme des châteaux de cartes ; on n'a jamais retrouvé les boites noires et les responsables courent toujours !
Le séisme frappe et la bêtise tue et tuera encore si des enseignements ne sont pas tirés du dernier séisme : il faut procéder à la destruction de tous ces immeubles périlleux pour disposer dans certains quartiers urbains d' « aires de rassemblement » pour les habitants, au cas où d'autres immeubles menaceraient de s'écrouler il faut tout revoir des normes des constructions parasismiques non pas pour arriver au niveau du Japon où les édifices sont montés sur vérins, ressorts, rails ou roulements à bille et soutenus par des amortisseurs ou haubans ce qui leur permet de faire face aux catastrophes naturelles mais pour au moins faire respecter les dosages de béton et rendre obligatoire le permis de construire!
Il faut tout revoir au CRAAG, au CTC, chez les entreprises de réalisation.
Il faut redynamiser cette « Délégation aux risques majeurs » en lui confiant plus de prérogatives notamment en matière réglementaire.
Il faut être, dorénavant, exigeant en matière de qualité des produits et équipements destinés à l'habitat.
Il faut revoir tous les programmes des écoles de formation et exiger une remise à niveau de tous les professionnels qui sont sur le marché de l'architecture et de l'urbanisme.
Il faut engager une véritable politique de réaménagement du territoire, réviser le Schéma National d'Aménagement du Territoire (SNAT), oublier les projets mort-nés des pseudo-villes nouvelles de Sidi Abdellah et Boughzoul et construire des villes modernes où il fera bon vivre avec de grands espaces de rassemblement, des aires de stationnement et de loisirs.
Il faut tenir compte des enseignements de tous ces séismes passés pour réviser et enrichir le Règlement Parasismique Algérien (RPA).
Il faut réfléchir à la mise en place « d'un ministère de la Protection civile et de la Population ».
Il faut, il faut, il y a tellement de choses à faire qu'on ne sait plus, en fait, s'il faut : donner la priorité à la révision des plans ORSEC (800 communes en seraient dépourvues et des centaines d'autres doivent impérativement procéder à sa révision) ou changer ces responsables qui ont prouvé leur incompétence à prendre en charge ne serait-ce que le vieux bâti d'Alger, d'Oran et d'ailleurs, car comme il a été affirmé par un éditorialiste « c'est eux l'épicentre du problème ! ».
C'est là un véritable changement de paradigme qu'il faudrait engager, collectivement, et sans tardiveté pour reprendre ce bon mot de Cherif Rahmani auteur, par ailleurs, d'un excellent article** dans lequel il alerte sur les risques encourus par la « Mare nostrum » en plus de ceux décrits supra.
D'espace de contact et de rencontre, la Méditerranée est en train de basculer et de devenir une zone de tensions politiques, économiques et culturelles.
Les conflits multiples, ethniques, religieux et géostratégiques qui minent son équilibre, avec leurs lots d'exils, de violences et de tragédies (cf. drame dans l'enclave espagnole de Melilla) n'en sont que les signes avant-coureurs !
Pour conclure, rappelons qu'une réunion des «Présidents de l'Union africaine pour la Protection Civile et la Gestion des Risques de Catastrophes », présidée par Brahim Merad, le ministre de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire a permis aux participants de discuter de la proposition de l'Algérie relative à « la création d'un mécanisme régional contre les risques majeurs ».
*Ces fléaux qui menacent l'Algérie par Ali Bahmane (El Watan)
**La Méditerranée, une région vulnérable fortement exposée aux dérèglements climatiques par Cherif Rahmani Ambassadeur des déserts et des terres arides - Membre du Panel des éminentes personnalités du MAEP
par Cherif Ali
Jeudi 9 février 2023
Jeudi 9 février 2023http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5318740
L’image a fait le tour de la toile, ce mardi. L’image d’une fillette syrienne qui a accueilli les secouristes avec le sourire, après avoir passé 17 heures sous les décombres. 17 heures où elle a veillé sur son petit frère, le protégeant de sa frêle personne, de l’immense dalle qui menaçait de les écraser.
Un sourire de soulagement et un sourire de la satisfaction du devoir accompli !
Bravo fillette… Et merci pour cette leçon de courage !
Alors que le monde semble oublier que la terre a tremblé au Levant, l'Algérie n'a pas hésité un instant à venir en aide à cette population en détresse. Une position ferme et courageuse loin de toute autre considération politique.
«Lorsque la fraternité vous manque, vous la trouverez chez l'Algérie. Elle se précipite à la rescousse.» Ce beau message est un tweet du général libanais, Jamil Sayyed, qui a rendu un vibrant hommage à l'Algérie pour son intervention humanitaire et fraternelle afin de venir en aide à la population syrienne touchée par un terrible tremblement de terre. L'homme politique et ex- directeur général de la Sûreté générale libanaise soutient que «la position algérienne n'a pas de prix, elle n'a pas peur des intimidations de l'Occident ni est attirée par les instincts de l'Orient». Jamil Sayyed ne s'arrête pas là. Il rappelle que le pays au million et un demi-million de martyrs ne s'aligne qu'avec la justice. «Que ce soit pour la cause palestinienne ou en aidant la Syrie et son peuple», soutient-il dans le même tweet. «Avec l'Algérie, on se rend compte que l'arabisme n'est pas un slogan creux, mais plutôt une position d'honneur à une époque d'humiliation», a-t-il conclu dans un post qui a été retweeté plus de 700 fois et aimé par plus de 7000 personnes. Les internautes de tout le Monde arabe, particulièrement la Syrie, ont réagi à ce message. Ils saluent unanimement la posture indéfectible de l'Algérie avec les peuples dans la détresse. Les «Tahya El Djazaïr» ont fusé de partout sur ce réseau social. Comme, d'ailleurs, dans les rues syriennes en général, et Alep en particulier. Dans des vidéos qui font le «buzz» sur les réseaux sociaux, on peut voir que les Syriens ont accueilli les sauveteurs algériens comme des héros. À l'image de ce quinquagénaire, les larmes aux yeux, qui a pris dans ses bras un agent de la Protection civile. Un grand moment d'émotion qui résume le sentiment qui règne en Syrie après que l'Algérie est venu au chevet de ce peuple frère. Car, comme l'a dénoncé un chroniqueur de la radio française Europe 1, «la terre a tremblé en Syrie mais personne ne tremble pour les Syriens «.
Le pays effondré par 12 ans de guerre se retrouve à faire face à une nouvelle tragédie. Néanmoins, les Occidentaux qui ont provoqué ce massacre de plus d'une décennie n'ont pas levé le petit doigt pour venir en aide aux populations, qu'ils disaient pourtant vouloir «protéger «en mars 2011! À entendre leur réaction et l'envoi de l'aide internationale, c'est comme s'il n' y a pas eu de séisme au ««Levant». Le monde a abandonné des enfants, femmes et hommes ensevelis sous des décombres qui tentaient de s'en sortir avec les moyens du bord. Ils ont faim, il fait froid. Des milliers de personnes attendent d'être sauvées, des familles attendent au moins de retrouver les corps de leurs proches pour faire leur deuil. Cela ne semble pas faire «frémir «le monde. Personne n'a osé lever l'embargo dicté par les grandes puissances. Sauf l'Algérie. Un pays avec une culture humaniste qui ne prend pas en considération les aspects politiques quand il s'agit de vies humaines. Comme avec la Turquie, elle n'a pas hésité un instant à envoyer des vivres et des secours.
L'aide algérienne est la première a être arrivée dans les deux pays. Les présidents syrien et turc ont appelé Abdelmadjid Tebboune pour remercier les Algériens pour leur solidarité. Bachar Al Assad a insisté sur la position noble, fraternelle et solidaire de notre pays. ««J'exprime ma reconnaissance pour la solidarité intrinsèque du peuple algérien, d'autant que l'Algérie est le premier pays à répondre à l'appel à l'aide», a-t-il soutenu. La presse syrienne a aussi insisté sur cela, mettant en avant les liens forts qui unissent les deux pays. Elle a rappelé comment l'Algérie n'a jamais délaissé le peuple syrien durant la tragédie qu'il vit depuis 2011. La presse arabe a également fait l'écho de la position algérienne. Elle a salué ce courage et cette humanité qui est, selon elle, la marque de fabrique des ««Djazaïri». Surtout qu'elle a mis en avant le fait que des cargos de l'aviation algérienne atterrissent tous les jours remplis de médicaments, lait pour enfants, de couvertures, tentes et de l'eau minérale. Ils ont été octroyés par l'État algérien. Néanmoins, le peuple est aussi en train de se mobiliser pour ses frères de Syrie. Des campagnes ont été lancées sur les réseaux sociaux afin de recueillir des dons pour une population en détresse qui lui est si proche, malgré l'éloignement géographique. Le coeur des Algériens bat pour la Syrie. La Mecque des révolutionnaires assume parfaitement ses principes de solidarité avec les peuples. L'Algérie n'abandonnera jamais ses fondements. La Syrie est l'un d'eux...
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