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Rédigé le 01/07/2023 à 20:21 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Le capitalisme en orbite, une histoire de l’art toute personnelle, le chapitre final d’une fresque sur l’Algérie…
La Découverte, 200 p., 24 euros.
Qu’est-ce que ça provoque, d’avoir été élevée par une mère historienne de l’art ? Claire Le Men, fille de Ségolène Le Men, intellectualise son apprentissage du beau, qu’elle retranscrit avec délicatesse et beaucoup d’autodérision. Il y a sa façon, enfant, de chercher à impressionner les adultes en débitant au kilomètre des copies de « la Jeune fille à la perle ». De signer ses originaux en mentionnant son âge, pour épargner aux futurs historiens qui travailleraient sur sa rétrospective de fastidieux calculs. Il y a ses questionnements sur la valeur d’une œuvre : scandale quand la petite Claire médit des vitraux de Marc Chagall à la cathédrale de Reims ! Sa stupéfaction devant « le Ballon » de Félix Vallotton au musée d’Orsay : à la faveur d’une reproduction en carte postale collée dans un album photo, elle avait toujours pensé être la petite fille de l’image. Il y a sa timidité à devenir elle-même artiste, s’orientant vers la médecine (sa première BD, « le Syndrome de l’imposteur », est inspirée de son internat en psychiatrie) avant d’oser enfin embrasser la bande dessinée. Surtout, il y a le regard tendre sur sa mère, passionaria de sa discipline, bourreau de travail éternellement voûté sur son ordinateur, directrice de thèse respectée, « Michael Jackson » de l’histoire de l’art selon un étudiant. Cette mère qui a trouvé un Courbet dans un grenier, aussi capable de dénicher des détails ignorés de tous dans les tableaux et de traiter Monet, Daumier ou Seurat comme des membres à part entière de la famille. Dans cet opus extrêmement irrigué de références sociologiques, historiques, et picturales bien sûr, Claire Le Men lui rend un hommage captivant et érudit. A sa personnalité et à sa démarche : ici aussi on parle d’histoire de l’art, au détail près qu’elle est purement intime.
Seconde partie, Casterman, 160 p., 18 euros.
’ultime volume de l’incroyable fresque algérienne de Jacques Ferrandez. Commencés en 1986 – il y a donc presque 40 ans ! - ces « Carnets d’Orient » ont raconté en 10 volumes la colonisation de l’Algérie par la France de 1832 jusqu’à l’indépendance à travers une poignée de familles dont on suit les destins de génération en génération. L’auteur, lui-même né en Algérie de parents pieds-noirs, a prolongé la saga avec deux volumes mettant en scène des descendants de ses personnages : c’est le tome 2 de ces « Suites algériennes » qui vient de sortir. Le personnage principal est Paul-Yannis, journaliste franco-algérien, et que le destin conduit à découvrir la blessure secrète laissée par la guerre chez l’un des généraux qui dirigent l’Algérie des années 1990. L’intrigue est dense, fouillée, parfois elliptique, mais toujours captivante. Et lorsqu’à la fin le héros est invité à Alger pour présenter son livre de souvenirs, on comprend bien sûr qu’il y a beaucoup de Ferrandez en lui. A commencer par cette volonté inlassable de raconter sans fard la violence, tout en refusant d’en attribuer la seule responsabilité à la colonisation française – tout le monde ne sera pas d’accord, mais comment ne pas reconnaître que cette conviction est portée par un talent graphique et narratif exceptionnel ?
Bamboo Edition, 132 p., 24,90 euros.
Philoklès es
t un jeune Grec idéaliste, bercé par les récits de l’Iliade et l’Odyssée. Animé par ce qu’on pourrait appeler « le syndrome du sauveur » ou du « super-héros » – et peut-être aussi par les beaux yeux d’une jeune femme –, Philoklès ose critiquer l’inaction des soldats après le pillage de son île par des pirates. Bien mal lui en prend : on lui confie un bateau, des armes, quelques vivres et on l’envoie sous les « hourras » à la mer pour poursuivre, seul, les impressionnants pirates. Trop fier pour renoncer, le jeune homme qui rêve de gloire éternelle (kleos aphthiton), comprend vite que l’aventure, la vraie, ne se passe pas comme dans les récits d’Homère. Ballotté sur les eaux, brimbalé d’un mari jaloux à un pirate sanguinaire, Philoklès enchaîne les mésaventures et finit par tout perdre, y compris sa liberté… A travers ce récit, les auteurs nous livrent un album d’aventure épique, voire picaresque, parfois amusant sans être gnangnan, mais bien souvent tragique. Au passage, ne vous fiez pas au dessin doux d’Amélie Causse : certaines scènes sont pour le moins violentes.
Impossible de chroniquer cet album sans évoquer la polémique le concernant. Après un premier tome paru, l’éditeur a publié ce diptyque sous la forme d’une intégrale. Un choix surprenant, dicté par l’étonnement de certains lecteurs devant la faible pagination de chaque tome. Bamboo leur propose de retourner le premier album contre une réduction pour l’achat de l’intégrale. Pas certain que cela suffise : des libraires auraient d’ores et déjà refusé l’échange…
Renaud Février
Dargaud, 176 p., 24 euros.
Marc pense avoir trouvé le plan parfait : « un job cool, deux nuits par semaine à être payé pour dormir ». Pôle emploi l’a propulsé « agent social » dans une résidence autonomie, structure destinée aux personnes âgées autonomes (et prémisse à l’Ehpad). Du jeudi au samedi et au pas de course, Marc doit servir les plateaux-repas, distribuer les médicaments et intervenir à toute heure si le bipeur autour de son cou est activé par l’un des 45 résidents. Il déchante vite devant le manque de personnel, les soins à prodiguer pour lesquels il n’est pas formé et la grande détresse des seniors, parfois abandonnées de tous. Dessinateur à « Charlie Hebdo », le néo-Reiserien Eric Salch a toujours officié dans le trash, de « LookBook » (Fluide Glacial, 2016), typologie acide de ses contemporains, aux « Misérables » (Glénat, 2021), version particulièrement salée de l’œuvre de Victor Hugo. Avec la description des résidences autonomie, inspirée du récit d’un ami, il trouve un sujet parfait pour son trait féroce et son sens du burlesque. Et révèle dans cet album doux-amer la façon absurde dont notre société s’arrange avec la fin de vie.
A. S.
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Tome 2, traduit par Charlotte Le Guen, Futuropolis, 256 p., 27 euros.
Changement de décor pour le second volume de cette saga racontant la fin de la Seconde République d’Espagne dans les Asturies, région minière et ouvrière : nous voici à Oviedo, la capitale régionale, lors de la prise de la ville par les mineurs révoltés et la féroce répression par celui qui n’était alors que le général Franco. Un épisode particulièrement sanglant raconté à travers deux huis clos. D’une part, trois insurgés s’installent armes à la main dans un appartement du centre pour profiter d’une bonne position de tir et finissent par nouer des liens avec les habitants, des bourgeois terrorisés. Non loin, un grand propriétaire de mines s’est réfugié chez le gouverneur, qui suit impuissant les événements. La fabrique de la violence sociale est subtilement racontée, en particulier lorsque, d’un flash-back dans le Cuba négrier des années 1880, on comprend comment la classe possédante espagnole s’est transmis de génération en génération l’idée que tous les hommes n’ont pas la même valeur.
E. A.
Gallimard BD, 464 p., 28 euros.
Cela fait désormais plus de 20 ans que le prolifique Joann Sfar raconte son quotidien dans ses « carnets », remplis de croquis dessinés au jour le jour, de pensées, d’anecdotes cocasses ou émouvantes. Dans ce 16e opus, l’auteur du « Chat du rabbin » est essentiellement préoccupé par l’invasion russe de l’Ukraine, nourrissant ses réflexions de références historiques, philosophiques et familiales, sa famille maternelle étant d’origine ukrainienne. Pogroms et génocide, parallèles entre les massacres russes et ceux de la Shoah par balles des nazis (et leurs supplétifs ukrainiens) : Sfar dénonce au fil des pages l’horreur d’une guerre aveugle, dont les civils sont les principales victimes. Il répond également aux « trolls » pro-russes qui lui rappellent le passé violent de l’Ukraine, notamment envers les Juifs : « Bombarder des civils, ce n’est pas la guerre, c’est un crime. (…) C’est déplacé, quand l’Ukraine souffre, de lui mettre le nez dans ses nazis du passé, ainsi que dans ses groupuscules néonazis d’aujourd’hui. » Et l’auteur de rappeler que lors des dernières élections en Ukraine, l’extrême droite n’a obtenu qu’un score de 3 %, dix fois moins qu’en France… Ou encore que les Ukrainiens, dont certains ont participé à la libération d’Auschwitz, sont le seul peuple européen à avoir élu un président et un Premier ministre juifs.
Ce carnet, « peut-être le plus âpre et le plus sombre », selon son éditeur, probablement le plus engagé aussi, est captivant à plus d’un titre. Bien sûr, sa construction, passant des mères porteuses ukrainiennes à l’Holocauste, de l’agriculteur et soutien aux migrants Cédric Herrou à l’écrivain et partisan juif Abba Kovner, de l’Urssaf à l’apnée du sommeil, peut parfois manquer de cohérence pour qui s’attend à un album scénarisé. Mais il se lit comme une conversation passionnante avec l’auteur, un journal brut des premières semaines de guerre en Ukraine, un hommage aux victimes, mais surtout une ode à la résistance, à la soif de vie. Y compris celle des enfants, qui « ne se laissaient pas faire ». « Un livre de rage », résume Sfar lui-même.
R. F.
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Traduit de l’hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech, Steinkis, 120 p., 20 euros.
Cette légende familiale, l’auteur israélien d’origine irakienne Asaf Hanuka l’a toujours entendue : son arrière-grand-père Abraham, marchand de tissus à Tibériade, aurait péri aux mains d’un jeune orphelin arabe qu’il avait adopté. Il n’en sait pas plus : « Personne n’a rien raconté et je n’ai jamais posé de questions ». Après des études en France, il se réinstalle chez ses parents, à Ganei Tikva, en attendant de trouver un boulot. Mais pour savoir où l’on va, mieux vaut savoir d’où l’on vient. Asaf Hanuka remonte le fil de cette étrange histoire de famille, ce qui lui permet d’ausculter les relations entre Juifs et Arabes dans la région, avant même la création de l’Etat d’Israël. Le procédé est en lui-même très efficace : à gauche, en noir et blanc, les pages sur lesquelles il décrit son quotidien, à droite, en couleurs, l’avancée de son enquête. Ce qui favorise les parallèles et n’empêche pas les croisements. Auteur remarqué de « K.-O. à Tel-Aviv » et « Je suis toujours vivant » (avec Roberto Saviano), maestro de la ligne claire, Asaf Hanuka produit une réflexion profonde et non dénuée d’humour sur le poids de l’Histoire dans la construction de sa propre identité.
·Publié le
https://www.nouvelobs.com/bibliobs/20230701.OBS75187/frontier-mon-musee-imaginaire-suites-algeriennes-11-bd-a-ne-pas-oublier-cet-ete.html
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Rédigé le 01/07/2023 à 18:44 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
PHOTO CLEMENT MAHOUDEAU, AGENCE FRANCE-PRESSE
(Nanterre) Le gouvernement français a mobilisé à nouveau samedi de forts effectifs policiers en prévision d’une cinquième nuit consécutive d’émeutes urbaines après la mort mardi de Nahel M., 17 ans, tué par un policier et inhumé loin des caméras dans sa ville de Nanterre près de Paris.
En déplacement au commissariat de Dreux, à l’ouest de la capitale, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé que les 45 000 policiers et gendarmes déjà mobilisés seraient à nouveau sur le pont samedi soir, dont 7000 à Paris et en proche banlieue.
Une partie de ces effectifs ont été déplacés à Marseille (sud) et Lyon (centre-est), les principales agglomérations touchées vendredi soir.
Saisi par une vidéo amateur venue contredire le récit initial livré par les policiers, le tir mortel, à bout portant, d’un motard de la police nationale lors d’un contrôle routier auquel le jeune homme, au volant d’une puissante voiture, tentait d’échapper à Nanterre a embrasé tout le pays et résonné bien au-delà des frontières françaises et notamment en Algérie, le pays d’origine de sa famille.
Le président Emmanuel Macron, qui a passé samedi après-midi une série d’appels téléphoniques à des maires du pays, inquiets de la spirale de violences qui secoue le pays, a même dû informer son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier de sa décision de reporter sa visite d’État prévue à partir de dimanche.
Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces de l’ordre ont procédé à plus de 1300 interpellations, un chiffre record depuis mardi.
À Marseille en début de soirée, de petits groupes de jeunes étaient déjà réunis sur la Canebière, l’artère centrale de la ville, et ont été rapidement dispersés, ont constaté des journalistes de l’AFP. À 20 h (14 h, heure de l’Est), la situation était globalement sous contrôle dans la cité phocéenne, où une source policière a rapporté sept interpellations pour vol dans un centre commercial dans le nord de la ville.
En région parisienne, le centre commercial de Créteil-Soleil, au sud de la capitale, a été fermé plus tôt, à 16 h, de manière préventive, en raison de messages alarmants sur les réseaux sociaux.
De nombreuses communes ont instauré un couvre-feu et les réseaux de transport en commun ont été fermés plus tôt que prévu, notamment celui des bus et tramways de la région parisienne à partir de 21 h.
La première ministre Élisabeth Borne devait se rendre samedi soir tard dans la salle de commandement de la police nationale au ministère de l’Intérieur, puis dans celle de la préfecture de police de Paris pour y suivre les opérations de maintien de l’ordre, a appris l’AFP de source gouvernementale.
Nahel M. a été inhumé en fin d’après-midi au cimetière du Mont-Valérien à Nanterre en présence de sa mère, de sa grand-mère et de plusieurs centaines de personnes lors d’une cérémonie « très calme, dans le recueillement et sans débordement », a rapporté un témoin à l’AFP.
Dans la matinée, l’ambiance était très tendue devant le funérarium entre des groupes de jeunes et la presse, dont la présence n’était pas souhaitée par la famille, ont constaté des journalistes de l’AFP.
PHOTO ROMAIN PERROCHEAU, AGENCE FRANCE-PRESSE
Une voiture incendiée, à Talence, dans le sud-ouest de la France
« Paix à son âme, que justice soit faite », a dit à l’AFP en sortant du funérarium une habitante de Nanterre qui ne souhaitait pas donner son nom. « Je suis venue soutenir la maman, elle n’avait que lui, la pauvre ».
Les scènes de destruction et de pillages de commerces qui secouent de nombreuses villes de France ont suscité la stupeur et la colère des habitants.
PHOTO CLEMENT MAHOUDEAU, AGENCE FRANCE-PRESSE
Un camion de marchandises brûlé dans le quartier des Flamants, au nord de Marseille
« Ils sont venus spécialement pour casser, voler et repartir », a déploré à Marseille un commerçant du centre commercial du Merlan, Youcef Bettahar. « Moi j’étais là jusqu’à 5 h du matin, de très très jeunes filles et garçons repartaient avec des sacs remplis, on est vraiment dégoûté de ce qu’il se passe ».
Dans la nuit de vendredi à samedi, 1350 véhicules ont été incendiés, 266 bâtiments ont été incendiés ou dégradés, dont 26 mairies et 24 écoles, et 2560 feux comptabilisés sur la voie publique, selon le ministère de l’Intérieur, des chiffres en recul cependant par rapport à ceux de la nuit précédente.
Des bâtiments de la police et de la gendarmerie ont été la cible d’attaque, et 79 policiers et gendarmes ont été blessés. « La prochaine personne qui touche un policier ou un gendarme doit savoir qu’elle sera retrouvée », a averti le ministre de l’Intérieur samedi soir.
La question de l’état d’urgence reste posée et la manière dont la France gère cet embrasement est surveillée à l’étranger, alors que le pays accueille à l’automne la Coupe du monde de rugby, puis les Jeux olympiques à Paris à l’été 2024.
PHOTO ROMAIN PERROCHEAU, AGENCE FRANCE-PRESSE
Cet abri d’autobus a été vandalisé lors d’une manifestation à Bordeaux.
Les joueurs de l’équipe nationale de soccer ont lancé vendredi soir un « appel à l’apaisement ».
Cette spirale de violences et la colère de nombreux jeunes habitants des quartiers populaires ont rappelé les émeutes qui avaient secoué la France en 2005, après la mort de deux adolescents poursuivis par la police.
Le policier de 38 ans auteur du coup de feu qui a tué Nahel a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire jeudi après-midi.
DANIEL HOFFMANAGENCE FRANCE-PRESSE
https://www.lapresse.ca/international/europe/2023-07-01/adolescent-tue-en-france/les-mobilisations-se-poursuivent-le-jeune-nahel-inhume.php
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Rédigé le 01/07/2023 à 17:59 dans France, Racisme, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
Salut, derniers beaux jours
Marc Boronad - C’était à Alger. La mer calme et la température étouffante annonçaient le début de l’été. J’avais dix-huit ans. Je préparais mon baccalauréat. Comme tous les ans à cette époque, nous commencions déjà à déserter les classes. Les inquiets et les studieux étaient les seuls à réviser sagement. Les autres, dont je faisais partie, sortaient et s’amusaient. Mais pouvait-on encore sortir et s’amuser ? Des attentats avaient lieu un peu partout, des bombes ex...
Rédigé le 01/07/2023 à 11:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
https://de-l-amiraute-a-tipasa.skyrock.com/10.html
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Rédigé le 01/07/2023 à 11:32 | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 01/07/2023 à 11:17 | Lien permanent | Commentaires (0)
De-l-amiraute-a-tipasa 8
Rédigé le 01/07/2023 à 11:09 | Lien permanent | Commentaires (0)
De-l-amiraute-a-tipasa 7
Rédigé le 01/07/2023 à 11:05 | Lien permanent | Commentaires (0)
Bou-Haroun, Bérard, tant de noms ... 6
De-l-amiraute-a-tipasa 6
Rédigé le 01/07/2023 à 10:40 | Lien permanent | Commentaires (0)
De-l-amiraute-a-tipasa 5
Rédigé le 01/07/2023 à 10:32 | Lien permanent | Commentaires (0)
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