Rédigé le 07/11/2023 à 10:37 | Lien permanent | Commentaires (0)
Israël a déjà assassiné au moins 9 770 Palestinien.ne.s – dont 4 008 enfants – depuis le 7 octobre, et blessé 24 808 personnes, et intensifie ses attaques de toutes parts sur une Gaza coupée du monde.
Frappes israéliennes ciblées et intensifiées
Dans la nuit du 5 novembre 2023, la bande de Gaza est soumise, encore une fois, à une coupure totale d’internet et des télécommunications. Le bilan humain des morts atteint maintenant les 9 770 Palestinien.ne.s tuées par Israël depuis le 7 octobre, tandis que les bombardements s’intensifient dans le noir complet.
Alors que les bombes larguées sur la bande de Gaza en 26 jours sont déjà 1.5 fois supérieures à la force explosive des bombes larguées sur Hiroshima durant la 2ème guerre mondiale, le groupe « Investigate and Dismantle Apartheid » indique dans cette note d’information urgente du 6 novembre qu’un ministre israélien propose de larguer une bombe nucléaire sur les Palestinien.ne.s à Gaza.
Aussi, dans la seule journée du 2 novembre 2023, quatre écoles de l’UNRWA – des camps de réfugié.e.s de Jabaliya, Burin et Al-Shate – ont été bombardées par l’armée israélienne. Le 4 novembre dernier, les écoles de l’UNRWA du camp de Jabaliya et de Nuseirat on été ciblées et touchées par des frappes aériennes israéliennes, tuant 15 Palestinien.ne.s et en blessant plus de 70.
L’entrée de l’hôpital Al-Shifa a elle aussi été ciblée et bombardée par Israël, le 3 novembre dernier. La frappe israélienne a pris pour cible un convoi médical au départ de l’hôpital, et se trouvait donc à l’entrée du bâtiment en attendant d’évacuer des blessé.e.s hors de Gaza. La frappe tue au moins 16 personnes et en blesse 60.
« Nous étions à l'entrée de l'hôpital Al-Shifa lorsque l'ambulance a été touchée sous nos yeux. Il y avait des corps couverts de sang partout. Bcp ont été tués sur le coup, d'autres ont été transportés ds la salle d'opération pour des soins en urgence » Dr Obaid médecin MSF.
Massacre à Jabaliya
Alors que Craig Mokhiber, directeur du bureau new-yorkais en charge des droits de l’homme à l’ONU a démissionné de son poste le 28 octobre dernier, atterré par l’inaction et le silence des gouvernements occidentaux et des instances internationales de droits humanitaire sur le nettoyage ethnique en cours à Gaza, Israël a assassiné mardi 31 octobre et mercredi 1er novembre plus de 400 personnes dans des frappes ciblées pulvérisant un quartier entier du camp de réfugié.e.s de Jabalia, une des zones les plus densément peuplées de la bande de Gaza.
Coupée du monde
Dans la nuit de vendredi 27 octobre au samedi 28, Israël a plongé Gaza dans le noir complet en coupant l’accès en électricité et en internet à l’enclave palestinienne, afin de procéder à des bombardements sans relâche et sans précédent de la bande. Depuis, le recours par Israël aux coupures d’électricité et d’accès à internet est récurrent lors de bombardements intensifs assénés sur Gaza, comme depuis hier par exemple.
L’intensification de ces bombardements s’amplifie et atteint un stade ne pouvant provoquer qu’une catastrophe humanitaire terrible et durable pour les années à suivre. En effet, en empêchant à la fois l’entrée de journalistes internationaux.ales à Gaza pour documenter mais aussi témoigner des crimes de guerre qui y sont perpétrés, et en interrompant maintenant tout contact avec les habitant.e.s de l’enclave- que ce soit par internet ou par téléphone -, Israël prépare le terrain pour de nouveaux massacres planifiés et cette fois-ci, pratiquement invisibles, des gazaoui.e.s.
Le simple fait que la catastrophe humanitaire en cours à Gaza ne puisse pas être couverte par les journalistes internationaux.ales est problématique, mais l’interruption totale de contact avec les civil.e.s et journalistes gazaoui.e.s sur place est alarmant au plus haut point. Gaza compte à ce jour, selon de récents rapports, 1,4 million de personnes déplacé.e.s de chez eux.elles et plus de 42% des habitations de la bande détruites.
Il n’y a pas de lieu sûr à Gaza, les hôpitaux et établissements de santé sont eux aussi à bout de souffle et menacés jour après jour de ne plus pouvoir assurer leurs missions.
De fait, depuis le 7 octobre, les hôpitaux de Gaza tirent la sonnette d’alarme en indiquant que sans carburant, sans électricité, sans eau potable et sans anesthésiant, le soin des patient.e.s – déjà précaire dans ces conditions – ne pourra bientôt plus être assuré. Le bilan des blessé.e.s atteint pourtant à ce jour le nombre de 24 808 personnes.
Claire Magone, directrice générale de Médecins Sans Frontières, évoque elle dans une intervention sur BFM TV la sentence de mort vouée aux Palestinien.ne.s par Israël : « Nous sommes condamné.e.s à assister à un sacrifice assumé et organisé de milliers de civil.e.s ».
Cliquez sur ce lien :
https://twitter.com/i/status/1717995745528193351
Aussi, selon une évaluation interne du département d’État américain, 52 000 femmes enceintes et plus de 30 000 bébés de moins de six mois boivent actuellement de l’eau contaminée à Gaza. Les risques de mort par famine, déshydratation ou d’épidémies inquiètent eux aussi le personnel de l’aide humanitaire et médicale, tandis qu‘un hôpital sur trois ne fonctionnent pas à Gaza et que les lieux d’alimentation basiques, tels que les boulangeries, sont visés par les frappes aériennes israéliennes, comme nous l’indiquait récemment notre correspondant local Hossam.
Le 29 octobre dernier, le médecin urgentiste à Gaza, Ghassan Abu Sitta, alertait sur l’utilisation de bombes au phosphore blanc par l’armée israélienne, dont l’utilisation est illégale au regard du droit international.
Les hôpitaux, qui pouvaient encore représenter à un certain degré pour les journalistes souhaitant couvrir la situation en temps réel, un espace relativement sûr où ils.elles pouvaient recharger leur téléphone, caméra et obtenir une connexion plus ou moins stable à Internet, ne peuvent désormais plus assurer cette mission de « refuge », depuis l’interruption totale d’accès à l’électricité et internet par Israël vendredi soir. L’hôpital Al-Quds, abritant 14 000 Palestinien.ne.s sans domicile depuis les bombardements israéliens, est également menacé par des frappes israéliennes depuis hier soir, et est sommé d’évacuer ces milliers de personnes.
Incursion terrestre
Alors que Gaza, après 1 mois de bombardements israéliens, compte près de 9 770 – dont 4 008 enfants – et est assiégée sous un tonnerre de bombes, ses habitant.e.s subissent également depuis le week-end du 27 octobre, ce qu’Israël appelle « la deuxième phase de son offensive »: l’incursion terrestre de l’armée à Gaza.
Chars blindés et escadrons militaires envahissent l’enclave dès vendredi soir, par air, terre et mer, alors que l’ONU adopte le jour-même une résolution – proposée par la Jordanie – établissant une trêve humanitaire « immédiate, durable et prolongée » visant à « protéger les civil.e.s et le respect des obligations juridiques et humanitaires ».
Les appels au cessez-le-feu se multiplient en vain, les rappels à l’ordre des instances humanitaires et de droit internationaux exhortent Israël d’instaurer une trêve humanitaire, l’aide humanitaire au compte-goutte est d’une insuffisance colossale compte tenu de l’ampleur de la catastrophe humanitaire à laquelle Gaza fait face, tandis qu’Israël poursuit ses crimes de guerre, dans une impunité affligeante.
Par micheldandelot1 dans Accueil le 7 Novembre 2023 à 10:16
http://www.micheldandelot1.com/gaza-pres-de-10-000-morts-dont-4-008-enfants-apres-1-mois-de-bombardem-a214973583
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Rédigé le 07/11/2023 à 10:11 dans Israël, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
Malgré la viscosité d'une actualité brutale, l'Algérie restera sous la protection d'un novembre éternel, tant que celui-ci reste la lueur de tous les espoirs.
Novembre est certes une date phare, mais a-t-elle toujours cette ardeur capable d'animer le cœur de nos enfants comme elle le faisait pour le cœur des enfants que nous étions ?
Le temps a-t-il avachi sa fragrance ? S'il reste quelques amours et souvenirs d'histoire chez certains, il reste peu chez bien d'autres. Contrairement aux sens que peut provoquer la lecture d'un manuel scolaire, le sentiment fouineur et extasiant de l'histoire dépasse en long et en large la simplicité d'un fait ou d'un évènement. L'histoire est donc une succession d'apparitions. Tout se déterminera par l'usage que l'on voudrait faire des faits authentifiés comme tels. Ainsi l'histoire est une et unique. Elle vous pourchassera ou vous comblera. Parfois ce seront les décisions silencieuses des hommes qui auront à façonner le canevas de l'histoire, quand ce ne serait plus l'exigence circonstancielle, commandant la présence d'hommes exceptionnels, à décrire l'homme d'histoire. Le dilemme est toujours de mise. Qui de l'histoire et de l'homme crée l'un ou l'autre ?
Il ne peut y avoir de Novembre sans parler de ceux qui l'on rendu aussi prestigieux et vénéré. Ce sont «les fils de la Toussaint». Mais autrement. Les martyrs ne reviennent pas chaque veillée de Novembre. Ils sont toujours parmi nous. Chaque rue, par son appellation rappelle un nom, un groupe de noms. Si le peuple est toujours le seul héros, l'on peut dire qu'il ne peut exister un peuple sans référentiel de guidance. Benboulaid, Zighoud, Benmhidi, Amirouche, Lotfi et tant d'autres martyrs furent ainsi les façonniers de la liberté et de l'indépendance et les héros de cette extraordinaire épopée.
Dans la vie des nations, la référence demeure évidemment relative à l'attache ancestrale au même titre que l'individu. Le premier novembre chez nous est-il exclusivement une date particulière, une journée chômée et payée que les gouvernants tentent à chaque échéance d'en donner le maximum d'éclats par des manifestations culturelles, sportives et autres ? Ou serait-il un arrêt mémorial que l'on devait observer chacun à sa façon mais tous par la même intonation intérieure. Le vivre en silence, par pensée, résurrection, simulation, errance et voyage en arrière du temps ne suffit-il pas pour que l'on puisse en faire uniquement un menu d'une soirée folklorique, d'un visionnage de film ou d'un tournoi footbalistique ? Cette édition de 2023, notre novembre est dans nos pensées à Ghaza la martyre. Tous les spectacles festifs sont annulés. Ce silence n'a qu'une signification, c'est de pouvoir partager une souffrance et pleurer un drame.
Ghaza dans toute sa palestinité lutte pour un idéal d'indépendance. Le chemin est et sera toujours long. Car loin dans les méandres de la douleur algérienne, le soleil ne brillait que par touches d'espoir rattachées au bout d'un fusil ou d'un mauser subtilisé, voire d'un poing nu mais décidé à briser à jamais le joug colonial. Dans les rues, dans les campagnes, les monts et les douars, l'heure n'était qu'une question d'hommes, de circonstances et de farouche volonté. Ce novembre avait été, le recouvrement de la liberté le prouve, un assaut final à toutes les péripéties du mouvement nationaliste qui, sans symbiose unitaire, retardait la résolution finale d'en terminer à jamais la souffrance contraignante qui s'abattait depuis plus de cent trente années sur le peuple algérien. Avant durant et peu après ce versant décisif de l'épopée nationale, la solidarité ne se limitait pas dans la gestion de diar errahma, ou maedat ramadan. L'un fut le frère de l'autre. Le lien sanguin ou parental ne donnait pas aussi l'identité familiale. Tout fut une famille. La misère les unissait. Il ne s'agissait pas d'une exception ou d'un excès de soutien de l'un vers l'autre. L'on pouvait partager un rien. Pourvu que l'on ait ce désir ardent de pouvoir et d'accepter de l'effectuer sans coup férir. Les qualités intrinsèques dont jouissait la population ponctuelle d'alors provenaient justement du besoin commun entretenu dans la structure mentale de chaque «citoyen». Il n'y avait que des citoyens français. Puis franco-algériens ou musulmans.
Sans savoir, sans culture, sans instruction, avec toute une niaiserie, des espoirs et de fortes sensations, cette population aimait, sans la connaître la liberté, adorait sans l'avoir exercée l'indépendance. Pour rendre apte aux étapes d'une concrétisation l'ensemble des aspirations enfouies mais consensuelles, la providence devait dégager des hommes, un commando de choc, la révolte. Ce furent l'OS, les six, les vingt-deux, le CRUA, le CNRA, le GPRA, la RADP. Le conseil de la révolution, la Présidence, le HCE, le CNT, le RND, le FLN, les autres, les différents redresseurs et la valse continue.
L'Algérie est libre et indépendante. De qui et à l'égard de qui ? Elle est libre non pas par rapport à la France, puissance toujours coloniale, ailleurs en termes de nouvelle définition économique du colonialisme. Cette France qui persiste a croire en son empire avachi, n'arrive plus à comprendre que l'Algérie n'est plus celle d'hier. Qu'elle a ses hommes, ses enfants, cette digne progéniture novembriste. Elle est libre dans ses actes de gestions, dans ses décisions souveraines. Elle ne s'est pas mise en chaine pour aller «normaliser» avec une entité la plus abjecte que le monde a enfanté.
Alors que dire qu'après plus d'un demi-siècle «d'indépendance» l'on ait pu faire un semblant de comparatif de l'état de l'esprit qui prévalait cependant avec celui qui prédomine en ces temps actuels. A l'époque dans chaque maison, maisonnette, chaumière ou gourbi, l'emblème national «nedjma ou hlel» en constituait le principal et sacré ornement domestique. On le faisait brandir à chaque occasion. Ces drapeaux fusaient de partout lors des fêtes nationales. Même dans les écoles post-indépendance l'ensemble des travaux scolaires manuels étaient conçus tel que faire des calots, des insignes et tous ce qui peut signifier clairement des signaux forts du nationalisme, exprimait ardemment et innocemment l'amour de la patrie. Ces derniers temps cet étendard qui est devenu un fanion fondamental de l'équipe nationale et aussi une exclusivité de l'Etat et de ses collectivités. Pour preuve, que l'on n'a pas habitude de voir, en dehors des festivités officielles, des trucs, des jouets, des gadgets, de la nourriture, du yaourt ou du fromage made in chez nous arborer fièrement le schéma de l'emblème national. Même nos officiels ne portent pas de cravates bariolées aux nuances des couleurs nationales. En France, au 14 juillet tout est à la faveur du bleu, du blanc et du rouge. En Amérique, le 11 septembre a rassemblé les éléments dispersés par le crime, le sida et le chômage autour de la bannière étoilée. Ainsi, seule l'équipe algérienne est apte à faire jaillir des milliers de gosiers les (1.2.3. viva l'Algérie !) Elle est l'unique force nationale, sans parti et sans idéologie, qui a su faire sortir des millions d'Algériens manifestant en bout de drapeau cet amour perdu et subitement retrouvé le temps d'un match.
Un appel des plus stridents se laisserait entendre par ceux-là mêmes qui ont pu embryonner la genèse de Novembre, pour exalter que le nationalisme n'est pas une profession de foi ni un engagement dressé par devant étude notariale. A la limite de la foi il n'est non plus un droit de détention d'un bout d'une CNI ou d'une attestation de participation à une guerre. C'est un comportement, un esprit, une pieuse pensée et une profonde réflexion. On appelle ça aujourd'hui la citoyenneté. Novembre à l'instar de tant d'attributs historiques nationaux doit être remis à qui de droit. Véritable ayant-droit, la population en ces multiples facettes de représentativité devrait récupérer la solennité des hauts faits de la nation. Novembre n'est pas une affaire de wali. C'est l'affaire de tous. Mais faisons-nous des confidences, si l'administration se retire de l'organisation de ces fêtes, il n'y aurait que des jours et des jours qui se ressemblent. Le premier Novembre ou le 5 juillet, si match n'y est pas, ne serait qu'un autre temps d'un autre jour à perdre encore dans l'anonymat le plus entier de la chronologie. Donc par utilité culturelle faites-le, messieurs les organisateurs au bon endroit, à bon escient et pas à l'envers de l'objet du message. L'oubli et la désuétude.
Et maintenant comment fête-t-on Novembre, Benboulaid et autres icônes nationales ? Allez voir qui se trouve sur la placette publique à 00 heure de chaque nuit de ce jour qui a terrifié l'OTAN et rassemblé tout un peuple. L'on ne trouve que des officiels. Ce peuple, l'héritier de l'autre peuple, dort. Il se réveille le lendemain pour scruter le décor urbain pavoisé et guirlandé. Pas plus. Est-ce la faute au manque de «transmission de flambeau» tant prônée ? Ce flambeau devait être transmis avec ses ardeurs et ses cendres. Comme une flamme olympique, appelée à passer de relais en relais, il est vraiment temps, à peine d'extinction totale qu'il soit confié harmonieusement à cette génération qui saura le glorifier pour l'éterniser davantage. Finies les banderoles cousues main, les effigies peintes ou les commémorations faïencées et mal émaillées ! L'ère du laser, du Banner et du Lan ont supplanté ce mode reproductif insignifiant. Nous ne sommes plus à l'heure des bilans, pour ne pas laisser loin et pas trop loin les chicaneries des uns et autres. L'histoire va bientôt se rouvrir. Voyons plutôt dans quel monde va évoluer cette Algérie novembriste. Les défis sont nombreux et diversifiés. Une jeunesse en masse qui n'attend que l'opportunité des commandes au lieu et place des bons de commande de l'ANSEJ. Elle a sa propre perception du monde qui l'entoure. Il se peut fort bien qu'elle ne partage pas le même angle de vison de leurs aînés. Elle est cyber-génétique, n'exerçons pas trop sur elle, le bouchon du brouillage et de l'enfermement. Ceci n'est pas en soi une tare. Les mobiles de comparaison ne sont plus identiques notamment sur le plan relationnel ou celui de la communication. Elle a ses propres canaux. Faisons leur confiance. Pourvu que cette fibre sensationnelle de tout ce qui est légende et histoire ne se lasse pas au fil des temps. A bien des égards, cette formidable jeunesse avec ses imperfections et son élite doit réinventer le premier novembre. De l'insurrection à la résurrection. Ça doit être sa mission. Facilitons-leurs les choses.
Cette jeunesse n'est pas perdue. Même, si elle a tendance à la harga, à l'évasion, aux sirènes du large, aux rêves d'ailleurs, elle n'est pas démunie néanmoins de patriotisme. Il suffit d'un peu d'égard, beaucoup d'écoute et énormément de compréhension pour qu'elle soit au diapason des défis qui l'attendent. Gloire à nos vaillants martyrs !
par El Yazid Dib
Lundi 6 novembre 2023
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Rédigé le 07/11/2023 à 09:30 dans France, Guerre d'Algérie | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 06/11/2023 à 20:23 dans Israël, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
L'agression de Ghaza a fait perdre à l'Occident institutionnel la raison mais surtout l'honneur et les valeurs; un fonds de commerce chimérique longtemps usité pour justifier ses escapades meurtrières qui, durant l'histoire contemporaine, n'ont jamais cessé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale; son leitmotiv allégué est, selon les circonstances, instaurer «la démocratie», lutter contre «les dictateurs» et même un certain temps fut libérer les femmes de leur joug, comprendre la burqa, et surtout combattre «le terrorisme»; voilà un terme dont la signification est délibérément maintenue dans l'opacité et dont l'usage tel un couteau suisse est au gré des objectifs du moment, laissé volontiers largement extensible pour pouvoir fourrer dedans et les actions violentes contre de paisibles citoyens partout ailleurs mais dont sont exclues «bien sûr» les victimes de leurs exactions meurtrières en Irak, Afghanistan, Syrie et Palestine; elles sont simplement cyniquement classées sous la rubrique de «dommages collatéraux» autant que les opérations légitimement approuvées par le droit international qui autorise quiconque à lutter et par tous les moyens contre les oppresseurs et colonisateurs, le sens des mots prend alors une connotation versatile selon l'identité de l'agresseur et de l'agressé ! le droit de se défendre devient exclusif dès qu'il s'agit d'Israël pourtant agresseur perpétuel et force occupante et oppressante; tous les excès lui sont permis; destruction massive des infrastructures, des maisons et immeubles avec leurs occupants, privation de nourriture, les boulangeries sont considérées comme cible stratégique, la privation de médicaments, de l'électricité et de l'eau et de toute possibilité de communiquer avec le monde extérieur et s'il y avait possibilité de leur couper l'air respirable, ils n'hésiteraient pas une seconde à le faire; tous les ingrédients qui définissent une nouvelle Shoah ! Une vengeance meurtrière des sionistes haineux à la mémoire courte qui souffrent du syndrome du persécuté pour en faire souffrir les Palestiniens; moins d'un siècle après ils ont oublié que ceux qui sont leurs principaux complices d'aujourd'hui ont été hier leurs bourreaux; ils ont juste depuis changé de patronyme pour porter celui de «monde libre» dont les dirigeants se sont précipités à tour de rôle auprès de Netanyahu qui exhibe ostensiblement une nouvelle fois son tempérament sanguinaire pour lui apporter la caution, la bénédiction et en gage de sincérité une armada de porte-avions, munitions, dollars et un blanc-seing pour les crimes qui se poursuivent sous le sceau de la «légitime défense» qui, dans ce cas, n'est qu'une duperie de plus synonyme d'une campagne criminelle aveugle qui cible sans distinction tout ce qui bouge dans le petit territoire de Ghaza; ville la plus peuplée au monde au kilomètre carré; la certitude de faire le plus grand nombre de victimes parmi les plus faibles, enfants, femmes et vieillards; une guerre d'extermination qui n'a rien à envier à celle menée contre les Amérindiens au cours des 17e et 18e siècles.
Le Hamas qu'on voudrait diaboliser à outrance et réduire à un groupuscule fervent de la terreur est l'émanation de la lutte du peuple palestinien pour sa survie; il n'a jamais pris personne pour cible en dehors de sa terre spoliée, contrairement à ses détracteurs dont les «intérêts» qui se résument à la confiscation et le dépouillement des richesses des plus faibles justifient les guerres et campagnes meurtrières qu'ils mènent souvent au mépris du droit international qu'ils ont eux-mêmes élaboré et qu'ils n'hésitent pas à piétiner chaque fois qu'il s'oppose à leur dessein. A suivre
Les Palestiniens ne pouvaient rester dupes indéfiniment et croire au mirage des accords d'Oslo. Au fil du temps et des évènements, ils ont été confortés dans leur conviction par le sort réservé à la Cisjordanie qui a cru au leurre de la paix à la façon d'Israël pour se retrouver avec un statut de bantoustan avec à sa tête un gouvernement fantoche qui sous-traite pour l'occupant en restant inerte face à la multiplication des colonies et le dépècement continue de la terre; la pax à la manière israélo-américaine s'est révélée être une grande arnaque à laquelle y tiennent toujours des autocrates plus soucieux de liquider la cause palestinienne et le maintien de leur trône qu'à soutenir un peuple qui vit emprisonné depuis plus de quinze ans et sous occupation plus de soixante-dix ans, dans la misère, le dénouement total, l'humiliation et sans lueur d'espoir d'une vie décente, proie aux exécutions sommaires, aux détentions arbitraires dites administratives, sans inculpation ni procès et qui n'épargnent ni femmes ni enfants.
Il assiste impuissant à la spoliation de sa terre pour y voir construire de plus en plus de colonies faites de peuplades débarquant des quatre coins du monde avec comme seule légitimité et acte de propriété une imposture prétendument divine faisant fi des véritables propriétaires de la terre de père en fils et depuis toujours.
«L'attaque perpétrée à l'aube du 07 octobre n'est pas venue de nulle part» ! vient de proclamer le secrétaire général de l'ONU s'attirant par la même occasion les foudres de l'Etat sioniste; une vérité qui dérange et qu'on voudrait dissimuler aux esprits assoiffés de vérité, car c'est une autre façon de lire entre les lignes pour dire qu'elle est la conséquence d'une indifférence générale et complice de la communauté internationale vis-à-vis de la juste cause du peuple palestinien. L'Occident se retrouve face à ses contradictions et son hypocrisie car au même moment où il fait les yeux doux à l'Ukraine en sublimant son droit à la légitime défense, il dénie, occulte et dénigre sciemment celui des Palestiniens; un deux poids, deux mesures flagrant qui aura des conséquences graves sur les relations internationales et l'ironie du sort fait que les dirigeants ukrainiens qui subissent les assauts de la Russie se sont ralliés à la cause de l'agresseur israélien quoi de faire retourner l'opinion publique en particulier arabo-musulmane jusque-là sympathisante dans sa grande majorité; l'opération de Hamas visait essentiellement des colonies illégales et des campements militaires sur une terre occupée par la force; cependant, la seule version commercialisée et qu'on s'obstine à imposer est celle d'Israël et ses alliés, car rien ne filtre sur ce qui s'est réellement passé concernant le nombre de soi-disant «victimes civiles» ni sur le nombre exact des militaires et colons armés tués ou faits prisonniers; et le doute est permis dans ces circonstances où la désinformation prend souvent le dessus sur la réalité comme en témoignent les mensonges distillés sur la responsabilité évidente de Tsahal du bombardement en direct d'un hôpital corroborée par des témoignages incontestables et par le passé criminel de cette armée de mercenaires lors des précédentes attaques perpétrées régulièrement contre les Ghazaouis sous un blocus total dans un silence de morts et une indifférence complice ne pouvant que renforcer la certitude de leur culpabilité; le doute est encore affermi par l'affabulation loin d'être innocente concoctée par la propagande sioniste et ses relais médiatiques selon laquelle des enfants juifs ont été décapités lors de l'assaut des combattants palestiniens; une fourberie vite tournée en dérision et même le comptage macabre des victimes palestiniennes des bombardements n'a pas trouvé crédibilité aux yeux de cette coalition criminelle qui adopte comme moyen de diversion le déni pour brouiller les cartes et fuir sa responsabilité; le ridicule ayant atteint les plus grands de ce monde; une preuve de plus de leur mauvaise foi, leur partialité et surtout du total dédain et indifférence pour la vie d'un Palestinien.
Toutefois, leur CV déjà assez bien garni d'atrocités hier en Algérie, au Vietnam, en Indochine et plus récemment en Afghanistan, en Irak, en Syrie est révélateur pour comprendre leur attitude; chasser le naturel, il revient au galop ! Une vérité solennelle révélée au grand jour avec la guerre d'extermination qu'ils mènent aux Palestiniens sur tous les fronts militaires, économiques et médiatiques, reléguant aux oubliettes ce qui semblait faire d'eux à tort les troubadours de la liberté, la justice, l'humanisme hélas devenus un slogan creux et de vains mots sans signification, ils ont perdu ainsi toute crédibilité par leur soutien indéfectible et assumé de la tyrannie et le meurtre fondements du programme politique du gouvernement d'apartheid d'Israël.
La liberté d'expression a été aussi une autre victime collatérale du complot ourdi comme le prouve leur empressement à étouffer toutes voix qui s'élèvent pour dénoncer la barbarie et pour certains zélés aficionados de l'idéologie sioniste aucune manifestation en soutien aux droits palestiniens n'est tolérée ni dans l'espace public, ni dans la presse ni dans les plateaux télévisés ni même dans leurs propres institutions élues, au point que les députés qui osent «chanter» en dehors de la chorale reconnue sont menacés vertement tantôt par la levée de leur immunité parlementaire, tantôt physiquement ou lynchés médiatiquement ; les réseaux sociaux seul échappatoire à l'expression libre des peuples à moins d'être déjà partie prenante de la razzia punitive, ils ont été muselés et asservis à coups de lois liberticides légiférées promptement pour la circonstance et voilà donc que leur véritable nature d'impérialistes fut démasquée; ils auront dorénavant tout le mal à pouvoir la dissimuler de nouveau, la vengeance biblique n'a pas non plus épargné les journalistes, reporters et leurs familles, plus de vingt-cinq ont été assassinés sans compter les nombreux blessés; les chaînes restées encore éthiques et objectives à l'instar d'Al Djazira sont menacées directement sans ménagement; elles doivent choisir entre le ralliement au scénario prescrit, celui de la coalition et leur valet et base avancée ou bien faire le sourd, l'aveugle et le muet sous peine de subir le même sort que leurs confrères et consœurs; l'exécution sommaire en direct de Chirine Abouakla journaliste américano-palestinienne de la chaîne est restée à ce jour impunie; les assassins, pourtant connus et identifiés, bénéficient à ce jour de la protection de leurs tuteurs «démocrates» au-dessus de tout soupçon !
Quelle que soit l'issue de cette énième guerre injuste et destructrice, elle laissera une tache indélébile à l'histoire abjecte chargée d'arbitraire de ces nations qui ont longtemps prétendu incarner les valeurs de liberté, justice et humanisme jusqu'au jour où ils ont été contraints par le Hamas se dénuder publiquement et jeter leurs habits qui ne font plus le moine et sombrer dans la complicité d'une barbarie dont ils ne peuvent se défaire et qui a déjà marqué longuement leur aventure coloniale durant les siècles passés.
Ils ont définitivement perdu la face et ne pourront plus jamais briguer le rôle de parrains en la matière, ils tenteront vainement de recouvrir cette image tronquée en comptant peut-être sur l'amnésie des peuples, la manipulation et la falsification des faits déjà mise en œuvre mais le mal est si profond que cette entreprise est loin d'être possible.
Les pays arabes ne sont pas du reste, longtemps dépositaires autoproclamés de la cause palestinienne, ils sont bien hors circuit. Ils ne pourront plus en faire une matière à manipuler leur opinion publique ou un programme électoraliste; leur contribution s'est limitée à ce qui pourrait être qualifié à de la figuration ; au mieux, ils ont laissé, contraints, s'exprimer la colère de la rue bouillonnante et génétiquement solidaire pour tout ce qu'endure comme souffrances le peuple palestinien ou à l'envoi de maigres aides restées bloquées à la frontière que le régime égyptien laisse passer au compte-gouttes histoire de calmer les ardeurs, lui, qui n'a jamais été en odeur de sainteté avec le Hamas et qui nourrit depuis longtemps l'espoir qu'Israël en viendrait définitivement à bout de ceux qu'il croit être l'incarnation de ses propres démons; les opposants à son régime réprimés dans le sang et persécutés à ce jour. Les autres pays volontairement scellés par des accords honteux ont choisi leur camp sans vergogne, celui de l'entité sioniste. Leurs avions cargos ont déjà débarqué des tonnes «d'aide» aux nouveaux anciens alliés au détriment des véritables victimes.
Une certitude s'impose est que les dictateurs de tous bords et les tyrans de par le monde ne pouvaient espérer avoir pareille occasion et solide argument pour asseoir leur autoritarisme sur les peuples, ils n'ont désormais plus d'exemple pour s'inspirer ou de remords à se faire; l'injustice, la cruauté et la sauvagerie sont aujourd'hui désormais leur seul modèle. L'humanité vient de faire un grand saut en arrière; les drames vécus ne semblent pas avoir servi hélas de leçons.
par Bouchikhi Noureddine
Lundi 6 novembre 2023
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Rédigé le 06/11/2023 à 20:13 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé le 06/11/2023 à 20:01 dans Israël, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
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Rédigé le 06/11/2023 à 19:47 dans Israël, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
9 Octobre, le porte avion américain US Gerald. R. Ford mouille au large de Haïfa, à proximité des côtes israélo-libanaises, pas loin de Gaza. Il parait que c'est le plus gros porte- avions du monde : 332 m de long, la propulsion nucléaire. On parle d'un second porte-avions en route. Tout cela a comme un air retro, un air des sixties.
Ce temps de l'impérialisme US tout puissant; celui de la sixième flotte dans la méditerranée, et de la terreur qu'elle voulait inspirer à toute velléité de remettre en cause l'ordre américain. Mais maintenant, il parait qu'il suffirait d'un missile pour couler un porte-avions. Les Ukrainiens, avec tout simplement des drones marins, ont créé bien des problèmes à la flotte russe en mer noire. Les temps ont bien changé. C'est dire le désarroi des États Unis et comment ils vivent dans le passé. Et l'erreur aussi de tous ceux qui se réjouissent bruyamment, en Israël et en Occident du retour «du gendarme du monde». Toute cette puissance déployée, exhibée pour impressionner le peuple palestinien de Gaza ?
Le président Biden «Inconditionnellement»
18 Octobre, le président Biden arrive en Israël Il la soutient» inconditionnellement» , affirme- t-il avec force, et il valide tout ce que dit l'État hébreu, y compris sur «les massacres du 7 Octobre», au sujet desquels naissent déjà partout bien des doutes. Mais il reçoit déjà un premier camouflet puisque la réunion prévue à Amman avec le roi de Jordanie, le président Sissi, et Mahmoud Abbes est annulée par ceux-ci, suite à l'indignation arabe et mondiale aux bombardements de Gaza.
Tout le discours américain repose sur le postulat que Hamas est une «organisation terroriste»;
Toute la tactique de l'occident israélien consiste à la réduire uniquement à cela. Les éléments de langage y participent. On ne dira jamais organisation palestinienne à propos de Hamas. On préfèrera parler d'un conflit entre Israël et Hamas et non d'un «conflit israélo-palestinien». On prendra toujours soin de dire « organisation islamiste», afin d'établir un lien avec «la lutte contre l'islamisme dans les pays occidentaux» , et de la déclarer « un seul et même combat» et éviter ainsi d'évoquer la Palestine.
Cela n'a évidemment rien à voir, toute l'histoire de Hamas étant celle d'une organisation palestinienne, d'une lutte nationale de libération, son existence et son action étant centrée sur la Palestine,. Mais cela permet de développer la théorie d'une «guerre de civilisations». Cela permet au sionisme, paniqué par son isolement grandissant, d'essayer de rameuter l'opinion occidentale qui l'abandonne graduellement, autour d'une lutte pour la défense aussi de la chrétienté, des valeurs et de la civilisation occidentales. Tiens, les mêmes arguments que pour la guerre en Ukraine. Mais passons.
21 Octobre sur LCI. il y a, ce soir-là, Pascal Boniface, intellectuel connu en France, fondateur et directeur de l'institut des recherches internationales et stratégiques (IRIS). C'est la version soft, s'il en est, de l'occidentalisme. Il dit que Hamas est une organisation terroriste «par définition» car il s'attaque sans discernement aussi bien aux civils qu'aux militaires». Il ne songe même pas que cette définition s'applique exactement à Israël.
La mauvaise foi
On reste pantois devant tant de mauvaise foi. Mon père m'avait dit, un jour, voyant mon indignation :» Tu sais, mon fils, l'une des principales leçons que j'ai tiré dans la vie, c'est qu'on ne peut rien faire contre la mauvaise foi». Il m'avait semblé alors qu'il parlait simplement d'un défaut mineur, caractérisé par un manque d'honnêteté dans la controverse. Je n'avais pas compris toute la portée de son message.
Ainsi, le président Biden, la larme à l'œil, dans son intervention, à son retour à la Maison Blanche, soupire qu'il se souvient que Golda Meir, l'ancienne premier ministre d'Israël, lui a dit un jour que «le secret de la combativité des Israéliens est qu'ils n'avaient pas où aller». Faux. L'affaire des otages vient de le révéler: une grande partie, si ce n'est la plus grande partie des israéliens ont la double nationalité et font le va et vient entre leur (véritable ?) pays d'origine et Israël. Ce sont les Palestiniens eux qui n'ont pas où aller, ballotés depuis 75 ans d'un camp de réfugiés à l'autre ou enfermés dans les territoires occupés. L'argument que les palestiniens veulent détruire Israël est une inversion totale. Dans les faits, C'est Israël qui a détruit le pays palestinien en l'occupant. Israël non seulement ne reconnait pas l'État palestinien mais il fait tout pour qu'il n'existe pas par une colonisation rampante. L'État israélien lui existe, et celui Palestinien non. C'est donc à Israël de reconnaitre l''État palestinien et non l'inverse. L'inversion est totale. Israël en arrive à demander à un État qui n'exista pas de la reconnaitre. On se f...du monde. Les États unis aussi se moquent du monde. Qui peut penser sérieusement que l'État palestinien n'existerait pas s'ils l'avaient voulu.
Autre perle de la mauvaise foi: Israël, et la propagande pro-israélienne en Occident, disent que c'est le Hamas qui est responsable des souffrances du peuple palestinien de Gaza. En somme, l'armée israélienne tue les palestiniens pour les libérer du Hamas. Autres temps mais mêmes mœurs, les collaborateurs du colonialisme français hier, comme ceux d'aujourd'hui d' Israël, tenaient exactement le même langage. Ils diffusaient en permanence le défaitisme dans les rangs du peuple avec comme argument que «le colonialisme était trop fort, et que ceux qui voulaient entrainer le peuple à l'affronter seraient alors responsables d'immenses souffrances et qu'ils étaient des provocateurs».
Le 8 mai 45, le jour même de la victoire sur le nazisme, l'armée française commence le massacre de 45 000 algériens , c'est l'horreur: fours à chaux, juste après ceux des nazis à Auschwitz et Dachau, la légion étrangère française jette dans les précipices des gorges montagneuses de Kherrata des centaines d'algériens etc.. Le massacre avait été précédé exactement, et souvent mot pour mot, comme pour le Hamas, d' accusations de massacre de la population européenne. Comme pour les indiens d'Amérique, comme pour les Mau Mau du Kenya, comme... comme... Les américains en particulier ont une expertise reconnue en la matière pour habiller les génocides réels par des accusations de violences mensongères ou amplifiées à l'extrême.
Un génocide annoncé
Il s'avère aujourd'hui que le but réel de l'opération Israël est bien le nettoyage ethnique de la bande de Gaza, soit par l'anéantissement physique soit en poussant les habitants à fuir le territoire. C'est la définition même du génocide. Michel Colon signale de façon précise les déclarations génocidaires claires concernant Gaza des dirigeants israéliens, celle du Major Glora Eiland, ancien chef du Conseil de sécurité israélien, celle de Gila Amiel, ministre du renseignement israélien, (1) . Une étude sérieuse, bien documentée, datant de février 2015, montrait qu'il y avait déjà le projet d'une «solution finale» à Gaza afin de s'approprier les ressources énergétiques gazières qui y avaient été découvertes. (2). Rien donc à voir avec l'attaque du 7 Octobre. Elle est d'évidence instrumentalisée mais l'Histoire réserve toujours des surprises à ceux qui jouent avec le feu.
Le Mardi 24 Octobre le président Macron se rend en Israël pour se rendre ensuite en Jordanie, à Ramallah, en Cisjordanie, puis en Égypte. Il s'est très probablement concerté avant avec le président Biden et d'autres dirigeants occidentaux. S'agit-il d'une initiative indépendante de la France comme au temps où elle avait une politique relativement autonome envers le monde arabe, encore marquée par le gaullisme, ou un désir de plaire aux américains. Il semble chercher à prouver au président Biden qu'il va réussir là où celui-ci a récemment échoué, à savoir tenir la réunion que n'avait pas pu avoir le président américain à Amman avec le roi de Jordanie, le président Sissi et le président de l'OLP, Mahfoud Abbes. Du zèle? Un besoin permanent de reconnaissance? Le président Macron va et vient entre les trois capitales arabes. Il propose ce que le président Biden lui-même, Israël elle-même, n'auraient osé proposé: une coalition régionale de lutte contre Hamas «comme celle, dit-il, qui avait été constitué contre Daesh». Et il est content de lui. Le monde entier est éberlué par une telle proposition.
Le président Macron vient donc avec une outrance phénoménales demander ni plus ni moins à ces trois chefs d'État arabes de tuer les leurs, de les trahir. Le fait d'oser faire de telles propositions devant eux indique d'ailleurs le mépris dans lequel il les tient. Il les considère d'évidence comme des collaborateurs, des «collabo» disait-on en France à l'époque des nazis. Ces dirigeants auraient pu refuser d'entendre de tels propos qui les humilient. Ils auraient pu se lever, indignés, et mettre fin à une telle conversation qui les souille à jamais. Non, ils sont restés à écouter, en hochant même la tête. Les peuples les ont vu en direct perdre ainsi une nouvelle fois de leur dignité, le 28 Octobre Israël rappelle ses diplomates de Turquie après le discours du Président Erdogan où il apporte son soutien à Hamas et au peuple palestinien de Gaza. Ces trois dirigeants arabes, ainsi que le roi du Maroc, et les Émirats arabes Unis, ont-ils faits au moins la même chose, rompre diplomatiquement avec Israël. On est pris d'écœurement .Comment ne pas comprendre qu'après, Hamas acquiert encore plus de représentativité.
Les ancêtres redoublent de férocité
Ces derniers temps des célébrités juives ( artistes, écrivains, universitaires etc..) se succèdent sur les plateaux de TV du monde occidental. C'est comme si on les avait engagés à manifester leur solidarité avec Israël. On découvre pour certains à cette occasion qu'ils sont juifs. Une sorte de coming-out bizarre. Bien maladroit d'ailleurs. Pourquoi les exposer ainsi à l'accusation de communautarisme ? En France, le nombre de ceux qui répondent à l'appel reste cependant restreint. L'initiative ne semble pas avoir eu le succès attendu. Le discours est formaté : «pogrom commis par Hamas en Israël même, crimes abominables, bébés décapités, atrocités innommables, du jamais vu depuis la shoah» etc... Ils n'ont vu aucune image mais ils parlent, ils racontent... ce qui leur a été raconté par ceux à qui.. on a raconté. On ressent chaque fois un malaise, celui d'une gigantesque opération d'intoxication visant à légitimer l'assassinat de la population de Gaza, mais celui-là lui , est sans conteste, réel, avec des images qu'on voit en direct tous les jours.
Le mardi 24 octobre l'un d'eux , Arno Klarsfeld, un avocat franco israélien disposant de quelque notoriété médiatique parisienne, proche de l'ex président Sarkozy qui l'a nommé membre du Conseil d'État est sur le plateau du soir de LCI. Il justifie, comme c'est ici devenu l'habitude, les bombardements de Gaza par les «atrocités du Hamas», «car il ne s'agit pas, précise-t-il, des gens normaux mais de barbares» et quand on lui fait remarquer l'hostilité de l'opinion mondiale à ce que fait Israël, il répondra cyniquement «qu'Israël a l'habitude de cet isolement, qu'il ne l'impressionne guère et que l'essentiel est qu'elle ait à ses cotés la puissance des États-Unis». C'est d'ailleurs un argument de plus en plus employé dans les milieux sionistes. Arno Klarsfeld est le fils d'un homme, Serge Klarsfeld, qui a consacré sa vie à la chasse aux nazis. Lui, le fils de cet homme parle sans état d'âme de bombarder le peuple et les enfants de Gaza. Des grandes manifestations dans certains pays musulmans, il dira, une semaine après, le 30 Octobre, qu'elle sont le fait de sociétés primitives». Vous avez dit nazi ?
Cet épisode est significatif de l'esprit du sionisme actuel. Ivresse de puissance, arrogance mépris du reste du monde. A la tribune de l'ONU, le représentant d'Israël déchire, une résolution de l'ONU. Le 24 Octobre son ministre des affaires étrangères apostrophe brutalement du Secrétaire général de l'ONU et en Israël on demande tout simplement sa démission. On veut d'évidence l'intimider, lui faire peur. Voilà les procédés.
25 Octobre vers 11h. Benjamin Stora apparait sur un media français, LCI. Il est issu de la communauté juive de l'époque coloniale en Algérie. Il est connu comme un spécialiste en France de la guerre d'Algérie et de l'histoire du colonialisme français en Algérie.. Il a la réputation d'être un homme de bonne volonté, de médiateur entre les deux rives, au-dessus des positions partisanes. Il parlera d'emblée, comme pour faire patte blanche, «des atrocités inimaginables de Hamas, qui dit- il, sont commises contre des civils, sans songer un instant qu'elles existent, mais multipliées par cent commises par Israël et son armée. C'est le même deux poids deux mesures. C'est, chez lui aussi, le même récit israélien du conflit. Il rend responsable Hamas de la situation. Ce qui est étrange, c'est que 70 ans après le début de la guerre d'Algérie, , lui qui «sait» ce qui s'est passé, fait exactement la même erreur et attribue à Hamas la responsabilité de la détérioration de la situation, comme l'idéologie et la propagande coloniale en Algérie attribuaient de la même manière «à la radicalité et au terrorisme du FLN, la responsabilité des souffrances des populations algériennes». Rien de nouveau donc sous le soleil occidental, même chez des hommes de l'envergure d'un Benjamin Stora, même chez des représentants intellectuels supposés les plus éclairés les plus «objectifs». Il est vrai qu'il est plus facile d'être lucide sur un évènement historique colonial , passé, sur lequel l'histoire a déjà tranché, que sur un évènement colonial en train d'exister. Est-il si difficile d'échapper à son appartenance, à cette identité dominatrice, dont pourtant Stora regrette les ravages. Les ancêtres redoublent de férocité.
Le droit de tuer
Ne faut-il pas aller plus loin que les notions de mensonge, de propagande pour expliquer de tels comportements . Je comprends mieux ce que voulait dire mon père par «mauvaise foi». Ne sommes-nous pas devant cette monstruosité, cette horreur indicible d'une sincérité destructrice, d'une frontière où le vrai et le faux n'existent plus, ce que mon père appelait la mauvaise foi, où on tue de «bonne foi», où on pense de «bonne foi» représenter la civilisation, où on peut dire le cœur sur la main quelque chose d'aussi aberrant, d'aussi vide de sens, que Hamas est le responsable des souffrances des Palestiniens, qu'Israël bombarde Gaza et tue des milliers d'enfants pour les libérer du Hamas, et que, comme vient de le dire à Ramallah le président Macron, que «l'attaque de Hamas est avant tout une catastrophe pour les Palestiniens».
On est désormais devant autre chose que de la politique, que de la propagande, que des idées. Cela relève du domaine des convictions, de cette conviction qu'à l'idéologie occidentaliste que l'Occident est l'humanité. Plus, on est devant une croyance qu'a l'Occident qu'il est le monde civilisé, et que tout ce qu'il fait est donc légitime. On est devant une croyance. À ce titre, lorsque le ministre de la défense israélienne parle «d'animaux palestiniens» , on se trompe gravement en pensant seulement à des propos racistes, ce n'est pas que du racisme. C'est le droit de tuer. Le droit de tuer des animaux nuisibles.. Ce dirigeant israélien proclame ainsi la supériorité de l'espèce humaine israélienne, occidentale sur le monde animal et végétal. Ce n'est même pas du nettoyage ethnique, c'est éradiquer, ce mot qu'ils affectionnent, les mauvaises herbes, c'est éradiquer Hamas afin qu'il ne se reproduise plus.
Il n'a pas cherché à fuir
31 octobre. L'ONU, le monde demande un cessez le feu. Les américains y ont mis leur veto L'Assemblée générale a condamné Israël comme jamais elle ne l'a fait. Le premier ministre israélien dit que tout cessez le feu, toute trêve humanitaire «serait une reddition face à Hamas». Ont-ils conscience, lui et les américains qui les soutiennent que de tels propos les condamnent à tout jamais, puisque ce qui est humanitaire est une défaite pour eux.
Nous sommes au 19 ème jour du bombardement de Gaza par Israël. Dans la nuit du Vendredi au Samedi, ils ont pris encore plus d'intensité. Un roulement monstrueux continuel. Nous analysons, nous écrivons, c'est évidemment le minimum que nous pouvons faire. Mais en attendant, nous regardons le massacre d' un peuple, en direct devant nous, devant nos yeux. Nous regardons en spectateurs ces images d'apocalypse. Nous fermons les yeux lorsque parait l'image d'un corps désarticulé d'un enfant de Gaza .C'est peut-être le plus grand crime, la plus grande humiliation, celle d'amener ainsi des centaines de millions de personnes dans le monde à contempler cela la gorge serrée, à assister à cette boucherie, à cet autodafé de tout un peuple, en vase clos.
Le peuple de Gaza savait le prix terrible qu'il paierait pour sa révolte. Mais il s'est révolté comme l'avait fait le ghetto de Varsovie. Il n'a pas cherché à fuir, il n'a pas cherché se rendre. Au fond, c'est Israël qui est à plaindre. Le peuple palestinien de Gaza lui est admirable. Jusqu'à quand le monde supportera-t-il cette humiliation du martyr du peuple palestinien.. Jusqu'à quand Israël se blottira dans les bras des États Unis. Il faudra bien un jour que cela cesse, que cette protection finisse. Que fera alors Israël ? Quel avenir peut-elle avoir ? On peut compter depuis le 11eme siècle, 38 drames historiques majeurs où les juifs ont été expulsés de divers pays européens ( France, Italie, Angleterre, Espagne, Suisse, Russie, Pologne, Autriche etc.etc.) sans compter les pogroms cycliques. Mais jamais d'expulsion d'un pays arabe, d'un pays musulman, sauf après les tensions causées par la création de l'État d'Israël, la Nakba, ou la décolonisation comme en Algérie où, d'ailleurs, les minorités juives sont parties d'elles-mêmes. Quoi qu'il en soit, les souffrances des juifs ont été terribles. Elles ont probablement servies à les manipuler jusqu'à occuper le territoire de ceux qui ne leur avaient jamais faits de mal, les Palestiniens. Les américains ont tellement soutenus Israël qu'on ne sait plus qui, des deux, est le serviteur ou le maitre et que cela nourrit les thèses complotistes les plus extrêmes et l'antisémitisme. Le sionisme s'est mis au service des desseins coloniaux occidentaux. Une sorte de syndrome de Stockholm où les juifs ont aimé leurs bourreaux, cette Europe, où est né le nazisme. Jusqu'à quand les juifs accepteront ce rôle de servir de base américaine dans la région ?
L'arrogance d'Israël, sa brutalité extrême envers les Palestiniens ont fait que beaucoup de juifs dans le monde prennent leur distance avec elle.. C'était déjà très net lors des bombardements cruels de Gaza en mai 2021. Cette barbarie avait suscité la réprobation générale et une immense sympathie dans l'opinion publique mondiale. Au cœur même des États Unis, la gauche du parti démocrate avait exigé du président Biden qu'il désavoue Israël (3). Tout cela se confirme nettement et prend de plus en plus d'ampleur aujourd'hui. Israël, supposée créée pour protéger les juifs dans le récit sioniste, apparait à toujours plus de juifs comme un danger pour les juifs eux-mêmes, pour la communauté juive dans le monde. L'oppression qu'elle exerce sur les Palestiniens, ses crimes de masse, la discrédite, empêche les juifs dans le monde d'avoir des relations apaisés non seulement avec la masse gigantesque et de plus en plus émergente des musulmans mais aussi avec le monde entier, y compris dans les pays occidentaux;
D'immenses manifestations ont lieu partout dans le monde, pas seulement dans les pays arabes et musulmans, mais sur tous les continents Les universités du monde manifestent pour Gaza, y compris aux États-Unis, à Stanford et Harvard. Ce qui frappe dans la mobilisation mondiale pour la cause palestinienne, c'est la mobilisation de la jeunesse. Gaza aujourd'hui est devenue un de ses points de ralliement historique, comme l'avait été, pour les génération précédentes, les guerres du Vietnam et d'Algérie, les symboles de Cuba, de Che Guevara, la lutte contre l'apartheid. Va-t-il y avoir de même une génération Gaza ?
Notes:
(1) https://fb.watch/n-iG_0OqW-
(2) https://www.middleeasteye.net/decryptages/les-ambitions-energetiques-disrael-necessitent-une-solution-finale-gaza
(3) https://blogs.mediapart.fr/pr-djamel-labidi/blog/290521/de-la-palestine-et-du-declin-annonce-de-la-communaute-juive-mondiale
par Djamel Labid
Lundi 6 novembre 2023
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5324899
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Rédigé le 06/11/2023 à 19:29 dans Israël, Palestine | Lien permanent | Commentaires (0)
Les bombardements systématiques d'une extrême violence se succèdent sans interruption contre un réduit de 45 kilomètres carrés d'où plus de deux millions de personnes, enfermés dans une prison à ciel ouvert depuis des décennies, ne peuvent s'échapper.
La colère israélienne est sans bornes aussi bien contre les Palestiniens (Hamas ou pas) que contre les défaillances qui ont rendu possibles leurs actions. Cette «performance palestinienne» a ébranlé les certitudes israéliennes. Une réputation d'inviolabilité a été outragée. La réaction démesurée à cet affront est proportionnelle à la prise de conscience qu'aucun «mur» ne suffit à protéger Israël de ses abus du droit et de la justice.
Les combattants palestiniens, plus que de «sauvagerie» ou d'inqualifiable «barbarie» ont fait preuve d'audace, de créativité et d'efficacité... des termes proches de l'image construite par les mêmes machines propagandistes des résistants ukrainiens face à l'envahisseur russe..
L'objectif est donc à la fois de se venger, de punir ces impudents en leur faisant subir un châtiment à la hauteur de l'outrage et aussi de tenter rétablir une crédibilité irréversiblement écornée, un des piliers de la sécurité d'Israël.
Il ne reste plus qu'à comble le gouffre entre la réalité du crime et la fiction d'une défense légitime qu'il faut absolument créditer aux yeux des opinions qui comptent.
Toute la médiasphère (R. Debray, «Cours de médiologie générale», 1991) est impliquée, dans une confrontation totale. On fera ici référence surtout aux réseaux publics et aux médias qui soufflent le «chaud» et le «froid» (M. Mc Luhan, 1968, pp. 41-52). Une autre guerre tout aussi violente se déroule sur les réseaux sociaux, la blogosphère... que tentent laborieusement de domestiquer les puissants de ce monde. En vain ?
Les techniques (anciennes et éprouvées) ci-après esquissées, sont simples, combinées à un contrôle quantitatif et qualitatif des acteurs, des protocoles et des moyens.
1.- Exagérer la dangerosité du «monstre» pour absoudre les forfaits commis en retour au nom de la justice.
Amplifier, grossir le «crime» de l'ennemi pour lui faire subir et ainsi les justifier, toutes les exactions présentes et à venir.
Insister sur le caractère «terroriste» de l'action de Hamas permet d'effacer par avance tous les crimes de guerre qu'Israël commet et prévoit de commettre contre les Palestiniens entassés dans un espace exigu où il serait difficile de distinguer les combattants armés et les civils inoffensifs. Aucune de ces actions n'a été concevable ni réalisable sans le feu vert de Washington, le seul qui compte. Par-delà les conflits en Palestine, l'état des rapports de forces actuel dans le monde renvoie à un futur indéterminé les comptes que les Etats-Unis devront rendre devant la justice et l'histoire.
La moitié des près de 10 000 morts à Ghaza, recensés fin octobre, du fait des bombardements israéliens, sont des enfants.
2.- Confusion 1. (Au sens étymologique) sciemment échafaudée et entre Hamas et Palestine, avec peu à peu l'idée qu'un soutien à la Palestine revient au soutien au «terrorisme».
Ce genre d'assimilation par contiguïté est fréquent ailleurs avec une égalité commutative qu'on peut commencer par le bout qu'on veut selon les circonstances :
Musulman = étranger = émigré = chômeur = parasite = délinquant = terroriste =...
S'ajoute au désordre civil qui fait les succès électoraux des partis d'extrême droite dans une Europe qui s'abrite derrière des «Murs», le désordre extérieur porteur d'une guerre des civilisations dont l'idée remonte au XIXème siècle, popularisée et réactualisée par Samuel Huntington (1996).
Il ne faut pas être naïf. Une partie importante de la communauté juive en Occident ou en Israël participe du sionisme, une sorte d'ancrage dans une géographie imaginaire et émotionnelle qui, pour certains, allège le poids de la culpabilité.
Le problème est que là aussi les confusions abondent : on parle de juifs, d'hébreux, de sionistes, d'Israéliens... en mélangeant les catégories nationales, religieuses, culturelles, linguistiques, politiques, idéologiques, «ethniques», «raciales»... Naturellement, les débats autour de ces confusions ne datent pas d'aujourd'hui. L'ambiguïté est si commode...
Toutefois, même en Israël pluriculturel, voire plurinational, par-delà la défense d'un Etat et du constat de sa confessionnalisation croissante, les opinions sont diverses et ne parviennent pas à aligner toutes les analyses et tous les projets.
La confusion entre juif, israélien et sioniste brouille les cartes et permet par exemple de traiter d'antisémites tous ceux qui s'opposent politiquement au colonialisme israélien. L'objectif est clair, soustraire à la critique Israël et son exécutif raciste. Les suprémacistes d'extrême droite qui le dirigent ne s'en cachent d'ailleurs pas et le proclament ouvertement.
Pour faire pression sur l'ONU qui a voté en grande majorité des nations représentées (140/193) une résolution contraire aux intérêts israéliens et sa conduite guerrière à Ghaza, les représentants israéliens ont décidé de jouer la carte de la confusion entre antisémitisme et antisionisme avec un même but, culpabiliser.
«Antisémite' se disait habituellement de celui qui n'aime pas les Juifs. Il semble actuellement désigner quelqu'un que les Juifs n'aiment pas» Dr. Hajo Meyer, survivant de l'holocauste (1924-2014)
Cette attitude a été immédiatement dénoncée sur X (ex-Twitter) par Dani Dayan, le directeur de Yad Vashem pour qui le comportement du représentant d'Israël au conseil de sécurité «déshonore les victimes de la Shoah et l'Etat d'Israël».1
Elle le fut aussi par J. Attali, traitant B. Netanyahu de «criminel de guerre dangereux, l'un des pires ennemis pour la survie de l'État d'Israël» (Europe1, V. 20 octobre 2023) et bien avant cela par Norman Finkelstein dans une thèse soutenue à Princeton, publiée en 2000.2
On peut lire ce commentaire de The Nation, 13 novembre 2000 sur la quatrième de couverture de sa version française : «Quand il analyse comment l'Holocauste' a été exploité pour promouvoir des intérêts politiques, Finkelstein, touche juste. Il montre comment les démagogues de l'Holocauste font le lien entre l'unicité' de l'événement et le caractère élu' du peuple juif, et utilisent les deux pour justifier la politique israélienne.»
Plus encore que lors de sa sortie, aucune référence à N. Finkelstein n'est faite dans la crise actuelle où ces techniques sont pourtant en oeuvre dans les médias. Précisément parce qu'elles le sont.
L'auteur est hors de portée des kabbales : fils de juifs survivants du ghetto de Varsovie.3
Confusion 2 : le retour des conjurés de la «Crise de Suez»
En 1956, avec l'aide américaine, les intérêts coloniaux israéliens et français convergent vers le Canal de Suez, prétextant sa nationalisation :
- Les uns, pour étendre leur occupation de la Palestine et réaliser leur «Eretz Israël»4 et,
- Les autres, pour conserver l'Algérie en endiguant les aides, transitant via l'Egypte nassérienne, en soutien à la lutte pour l'indépendance.
L'intervention de l'URSS dans le conflit réinitialise les ardeurs atlantistes et sionistes.
En Algérie, les extrémismes fusionnaient. Une part importante de la communauté juive rejoint celle des «Européens» et des grands barons du colonat.
Les «petits blancs» (les «Européens» venus de Malte, de Sicile, d'Espagne...) abusés comme nombre d'Israéliens, ont été convaincus de leur «élection» et se sont retrouvés échoués sur les rives françaises, la grève d'un pays qui n'a jamais été le leur. «Une main devant, une autre derrière».
Car, jamais aucun «papier» n'a décliné l'identité de qui que ce soit.
On retrouve aujourd'hui la même convergence des alliés de naguère combattant pour l'Algérie coloniale et les conquêtes israéliennes, relancée à la faveur du conflit en Palestine.
E. Zemmour en Israël : «Je viens [...] dire [aux Israéliens] que leur combat est le nôtre, que c'est un grand combat de civilisations» Il a aussi critiqué le président Emmanuel Macron, à la tête, selon lui, «d'un pays qui a deux peuples, un peuple français de vieille souche et un nouveau peuple islamo-gauchiste». «Le drame de M. Macron et surtout de la France, c'est qu'il y a deux civilisations sur le même sol et il ne peut pas y avoir deux civilisations sur le même sol».5 (AFP, L. 30/10/2023)
Les parents de E. Zemmour, eux, sont de souche sétifienne.
Enrico Macias (natif de Constantine) retrouve de vieux réflexes et qualifie, mardi 10 octobre 2023 sur CNews, les élus insoumis de «complices» du Hamas : «Quand j'entends l'extrême gauche qui se défausse devant cette horreur, vous m'obligez à dire : il faut les dégommer [...] Bien sûr, politiquement, mais peut-être même physiquement».
Le député d'extrême droite Julien Odoul se trouvait au rassemblement organisé par le Crif lundi 09 octobre à Paris lorsqu'il a répondu à une personne souhaitant «éradiquer Gaza, mais aussi La France insoumise» en ces termes : «C'est ce qu'on va faire demain à l'Assemblée». (Franceinfo, mercredi 11/10/2023). Seulement à l'Assemblée ?
3.- L'illusoire symétrie : «Israël contre le Hamas»
Il ne s'agit pas ici d'un combat ou d'une guerre entre deux armées de tailles et de moyens équivalents.
Les quelques centaines ou milliers de combattants palestiniens ont en face d'eux l'armée la mieux équipée de la région disposant d'avions, de chars, de vaisseaux de guerre, de satellites et même de têtes nucléaires, bénéficiant de l'assistance de la plus importante armée du monde qui a dépêché sur place pour l'occasion deux immenses porte-avions pour interdire à quiconque d'intervenir dans la boucherie israélienne.
Le président français désormais célèbre par ses maladresses et ses revirements, ne propose rien de moins que la constitution d'une coalition internationale contre Hamas.
Projet aussitôt annoncé aussitôt retiré : déjà exclue de la plupart des tours de table, cette proposition signifierait un suicide diplomatique de la France. Au reste, le poids militaire, économique et politique de la France étant ce qu'il est, cette idée (uniquement et brièvement débattue en France) n'a retenu l'attention ni d'Israël ni d'aucun autre pays concerné.
L'Etat désormais «juif»6 n'a besoin du concours d'aucun autre pays pour s'occuper des Palestiniens.
Outre tous ces moyens militaires, Israël dispose de puissants réseaux sionistes dans le monde (économiques, financiers, médiatiques, politiques...) face auxquels les Palestiniens seraient bien en peine d'offrir le moindre répondant. Tout l'univers médiatique le sait mais n'en dit mot sous peine de ruiner l'image d'un «mal mortellement dangereux et omnipotent».
Les voix en faveur de la Palestine, face à la puissance médiatique contrôlée directement ou indirectement par ces lobbys, sont rendues inaudibles. Par la menace (exhiber un drapeau palestinien relève du terrorisme) ou par l'interdiction tacite de toute voix dissidente.
Objectivement inégal et asymétrique sur le terrain opérationnel, le complexe militaro-médiatique se charge de rétablir l'équilibre dans les représentations et offrir aux opinions les images d'un combat d'égal à égal.
Les Israéliens et leurs «alliés» occidentaux exagèrent considérablement les capacités de Hamas pour rendre acceptables le massacre de millions de civils privé d'abri, d'énergie, de nourriture, d'eau, de médicaments...
Au reste, si Israël avait longtemps soutenu et conforté Hamas pour affaiblir l'Autorité palestinienne qui ne représente plus grand chose aujourd'hui, il ne lui aurait jamais permis de disposer d'une véritable armée : au mieux une milice (sévèrement contrôlée) pour assurer le service d'ordre à Ghaza.
La guerre est possible quand le plus fort écrase le plus faible assuré de ne subir aucun désagrément en retour. La guerre n'est concevable que dans des configurations asymétriques.
Deux forces de puissance mortifère égale, surtout quand elles sont également dotées d'armes de destruction massive, préfèrent négocier un modus vivendi qui s'imposent à elles sous le régime du fameux «équilibre de la terreur».
Ce fut le cas jusqu'en 1990 au cours de la «guerre froide» entre les Etats-Unis et l'URSS et aujourd'hui entre Américains et Russes.
Personne ne peut l'emporter sans dommages graves et irréversibles (cf. «le pouvoir d'une seconde frappe»).
C'est en cela que l'opération palestinienne du 07 octobre est héroïque démontrant les faiblesses d'un adversaire convaincu d'être «absolument» invincible.
C'est la raison pour laquelle la violence militaire israélienne ne se reconnaît aucune limite pour rétablir cette image d'invincibilité en punissant avec une extrême sévérité tous ceux qui oseront l'éprouver.
L'opération des combattants de Hamas a remis en cause une des composantes fondamentales de la sécurité d'Israël.
Pourquoi ce qui est vrai des combattants palestiniens armés de fusils ne le serait-il pas pour les pays voisins convaincus jusque-là de leur infériorité et de leur incapacité à vaincre l'armée israélienne ?
On comprend à quel point l'enjeu dépasse la dimension locale du problème.
4.- Amnésie. Les événements sans cause et sans histoire.
Depuis 1948, pour les Palestiniens, l'histoire d'Israël est une succession de spoliations et de malheurs.
Pour ce qui est de l'histoire récente, les Israéliens ont violé le mirage des Accords d'Oslo à laquelle a succombé Y. Arafat et la colonisation de peuplement de leurs terres n'a jamais cessé.
Médiatiquement, cette HISTOIRE doit être effacée. Et elle l'est.
Pour les Israéliens et leurs soutiens occidentaux tout commence le 07 octobre 2023. Les médias s'appliquent à édifier un mur étanche entre l'avant et l'après entre les effets et les causes.
Mieux, il n'y a pas d'avant.
Le conflit israélo-palestinien n'a pas d'histoire.
Il importe que le «désordre» soit sans cause. Pour deux raisons intimement imbriquées :
1.- Comprendre, c'est établir un lien de causalité qui ouvre la porte au temps irréversible.
2.- Comprendre, c'est excuser. Et le «crime terroriste» ne peut se prévaloir d'aucune excuse.
Mais si les événements commencés le 07 octobre n'ont pas de causes et que le principe de causalité est répudié, il devient alors impossible de les «comprendre» au sens d'en rendre compte rationnellement. Qui songerait une seconde à établir un lien entre médias et raison ?
Il s'ensuit que la seule autre explication reviendrait à ranger Hamas (et tous les Palestiniens) dans la catégorie des acteurs sataniques, le «mal absolu» opérateur politique commode aux Etats-Unis au moins depuis l'époque de R. Reagan.
Mardi 10 octobre, J. Biden assurait Israël de son appui sans réserve face au «mal à l'état pur».
«J'ai ordonné un siège complet de la bande de Gaza. Pas d'électricité, pas de nourriture, pas de gaz, tout est fermé. Nous combattons les animaux humains et nous agissons en conséquence» Le ministre de la Défense israélienne, Yoav Gallant. L. 09 octobre 2023.
A la suite de quoi tous les médias de la planète occidentale se coalisent pour diffuser le message et affranchir «Tsahal, la plus morale de toutes les armées du monde», de toute contrainte éthique et politique.
«Nous avons aboli toutes les règles de la guerre. Nos soldats n'assumeront aucune responsabilité. Il n'y aura pas de tribunaux militaires.» Yoav Gallant, mercredi 11 octobre 2023.
Personne ne viendra au secours de la Palestine, pas même la mauvaise conscience du monde civilisé.
Au reste, Ghaza n'est ni un pays, ni un Etat, ni une nation.
Ghaza n'est qu'une «enclave».
Et après ?
Toutefois, si la position israélienne n'est ni morale, ni juste, ni défendable, contrairement à celle des dirigeants arabes, elle a le mérite de la cohérence. Punir collectivement tous les Palestiniens de Ghaza, se venger de leur audace et de leur insolence et donc les soumettre à la dure loi du Talion, correspond à une analyse correcte des faits : il est sans doute exact que tous ces Palestiniens, qu'ils soient ou non membres ou sympathisants de Hamas, applaudissent à la «performance» des combattants du 07 octobre.
Même l'assassinat des milliers d'enfants palestiniens est dans cette logique abominable et inhumaine : les enfants survivants seront demain les futurs combattants palestiniens qu'Israël aura en face de lui. Comme les combattants d'aujourd'hui, naguère enfants, sont ceux qui ont vu leurs parents chassés de leurs terres ou exterminés.
La logique israélienne est de plus en plus claire : les Palestiniens ne sont pas chez eux en Israël. Ne leur reste que deux options : soit ils partent vers d'autres pays arabes comme ils le font depuis 1948, soit ils seront exterminés. Ghaza et la Cisjordanie, camps de concentration provisoires, seront grignotés mètre carré par mètre carré (dixit A. Sharon).
Il reste un problème : aujourd'hui le Hamas est partout. Ses sympathisants se comptent par millions qui défilent dans les rues du monde entier.
Le 31 octobre, la Bolivie rompe ses relations diplomatiques avec Israël l'accusant de commettre des crimes contre l'humanité.
Le lendemain, 1er novembre, la Colombie et le Chili rappellent leurs ambassadeurs en Israël.
A l'évidence, la Doctrine Monroe a vécu.
Le premier ministre israélien a placé son opération sous le signe de l'éradication de Hamas.
Comment va faire Israël pour exterminer tous ces «terroristes» ?
Personne ne lui a dit qu'au tournant du millénaire, peu à peu le monde change et qu'à l'échelle de l'histoire humaine, cinq siècles c'est moins qu'une seconde d'illusoire éternité.
PS : Les princes, les émirs, les rois, les généraux, les maréchaux... sont aux abonnés absents, la Jordanie commande des «Patriot», l'Arabie Saoudite projette l'achat de Rafales... les autres dirigeants «élus», à défaut d'agir, comme d'habitude bruissent, déclament, plastronnent et laissent prudemment à la «rue arabe» le soin de parader et de se consumer dans un désert de pusillanimité collective. Ni les Israéliens, ni leurs alliés n'ont jamais craints quoi que ce soit de ce côté-là.
Notes :
1 «L'étoile jaune symbolise l'impuissance du peuple juif et sa dépendance envers les autres. Nous avons désormais un État indépendant et une armée forte. Nous sommes maîtres de notre propre destin. Aujourd'hui, nous accrocherons à notre boutonnière un drapeau bleu et blanc, pas une étoile jaune», a-t-il ajouté.
2 «L'industrie de l'Holocauste. Réflexion sur l'exploitation de la souffrance des Juifs».
La Fabrique éditions, 2001, 157 p.
3 La postface du livre a été rédigée par Rony Brauman président de Médecins Sans Frontières (MSF) né à Jérusalem dont le père fut un résistant et un militant sioniste. La Fabrique éditions est dirigée par Éric Hazan fils d'une mère d'origine juive roumaine née en Palestine et d'un père juif originaire d'Égypte. Eric s'était engagé en faveur de l'indépendance algérienne. Imaginons, en toute naïveté..., le sort d'un auteur (allons, au hasard, palestinien, bardé d'une ascendance confessionnelle et politique « chargées») qui commettrait un livre similaire...
4 Eretz Israël (Wikipedia) et Maxime Rodinson : «Peuple juif ou problème juif» Maspero, 1981, 361 p. Lire p. 19 sqq «Un peu de clarté au départ».
5 Au premier tour de la présidentielle de 2022, M. Zemmour avait réuni 53% des voix des électeurs français inscrits en Israël, devant M. Macron (30%)
6 Jusque-là « Etat hébreu», le Parlement israélien a adopté une loi le 19 juillet 2018, qui proclame Israël « État-nation du peuple juif», avec l'hébreu comme seule langue officielle et Jérusalem unifiée comme capitale, en opposition au sionisme laïc originel, aux dispositions de la Charte des Nations Unies et aux Résolutions du conseil de sécurité.
ar Abdelhak Benelhadj
Lundi 6 novembre 2023
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5324898
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Rédigé le 06/11/2023 à 19:13 dans Israël, Paléstine | Lien permanent | Commentaires (0)
ette chose-là... Essai du Professeur Farid Kacha, Koukou Editions, Alger 2023, 189 pages, 1 200 dinars
Voilà un ouvrage qui, en posant les bonnes questions, franchement, fournit, en langage médical (ce qui rend, pour le profane ou le citoyen-lecteur lambda, un peu difficile la lecture et la compréhension), cela de soi, des réponses. Il est évident que ce ne sont pas des solutions radicales mais elles ont le mérite de «crever les abcès». Les questions ! La sexualité normale, c'est quoi ? L'addiction sexuelle est-elle une maladie ? Comment expliquer le désir et son... absence ? Comment traiter le R'bit, cette interprétation traditionnelle de l'impuissance chez l'homme et du vaginisme chez la femme ?
Les réponses sont fournies, alors que jusqu'ici elles étaient réservées au corps médical. Explications détaillées à l'appui, partagées donc avec les personnes que tous ces troubles font souffrir... et qui, «faute de mieux» entraînent des dérives de toutes sortes, pour certaines assez dangereuses.
Surtout ne pas s'inquiéter. Avec son expérience de praticien ayant côtoyé depuis de longues années les souffrants, et particulièrement les couples en détresse, l'auteur avance ses réponses avec prudence en respectant les traditions et l'éthique... ce qui ne laisse aucun espace de contestation ou/et de protestation tout particulièrement de la part de ceux qui, comme toujours, «cachent les soleil avec un tamis», renvoyant la solution des problèmes aux calendes grecques, tout en se réfugiant derrière on ne sait quels us et coutumes, obsolètes depuis fort longtemps dans notre société, tout particulièrement au niveau des nouvelles générations de citoyens, presque tous ouverts sur le monde et les technologies de communication de pointe. Certes il ne s'agit pas de tomber, comme en Occident, dans la déculpabilisation effrénée du plaisir, mais il s'agit de promouvoir des formes plus ouvertes d'éducation et de sensibilisation sur la sexualité. La sexologie admise comme spécialité à part entière en Faculté ? Why not !
L'Auteur : Le Professeur Farid Kacha est né en 1941 à Alger. Docteur en médecine en 1968, Docteur en sciences médicales en 1979, Docent en psychiatrie en 1981, Professeur de psychiatrie en 1983, il est, depuis 1976, chef de service hospitalo-universitaire de la clinique psychiatrique de Chéraga. Depuis 1970, il est, aussi, expert psychiatre près les tribunaux d'Alger.
Président de la Société algérienne de psychiatrie, il constitue l'expert de référence, avec quelques autres, pour tout ce qui touche à la psychiatrie. Membre de plusieurs commissions nationales spécialisées, il est aussi reconnu internationalement. Il fut, ainsi, assistant puis prof à la faculté de médecine de Genève (Suisse). Lauréat du prix maghrébin de médecine en 1987.
Le Pr Kacha est l'auteur de plusieurs ouvrages scientifiques et est collaborateur de plusieurs revues scientifiques dont il est, bien souvent, membre du Conseil scientifique.
Fondateur et président de la Société algérienne de psychiatrie, fondateur et rédacteur en chef de la revue «Le lien psy», membre fondateur de l'Association franco-maghrébine de psychiatrie et de l'Association algéroise de thérapie familiale.
Sommaire : Avant-propos/ 12 chapitres (allant de «la normalité sexuelle» aux «traitements», en passant par la «frigidité» et «la vie sexuelle et ses perturbations»/ Bibliographie /Schémas
Extraits : «Si l'accouplement des animaux n'a pas d'autres raisons d'être que la reproduction biologique de l'espèce, les humains quant à eux s'efforcent à donner un sens à leurs actes» (p12), «La société dans son ensemble ne semble pas prête à renoncer à l'ambition de contrôler, le plus possible, tous les comportements et tous les facteurs qui sont à l'origine de la vie, comme si la moindre ouverture de cet espace pouvait compromettre gravement son équilibre et son harmonie» (p14), «Si la psychologie apporte une originalité à chaque expression de la sexualité, par contre pour la société, la sexualité ne peut pas être racontée au singulier. L'organisation socioculturelle va uniformiser et imposer à tous une normalité sexuelle» (p24), «Aucune amélioration de qualité, ni aucune amélioration satisfaisante et de longue durée pour le couple ne peut se réaliser sans une évolution sociale et une approche psychologique» (p 97), «Le mariage non consommé est une urgence sociale dans notre pays, où tous les troubles concernant la sexualité sont conceptualisés par la notion de R'bit. L'influence magique reste vivace dans la grande majorité de la population» (p 113).
Avis : Enfin, un ouvrage algérien qui aborde frontalement et sans détours la «chose» à laquelle tout le monde pense... sans oser en parler. Il était temps. A lire certes par un public adulte et averti ou concerné et, surtout, par les spécialistes, médecins et psy.
Citations : «Il n'est pas de civilisation au monde qui n'ait été intéressée et préoccupée par l'énigme de la fertilité et par la puissance de l'amour» (p12), «L'amour sous sa forme romantique est, pour certaines familles traditionnelles, étranger à notre culture ; certains le considèrent même comme une invention occidentale. C'est une force subversive, menaçante pour la famille et pour l'ordre social» (p 29), «La réalité est toujours plus complexe et plus conflictuelle que l'imaginaire» (p 45), «L'homme aime ce qu'il désire. La femme désire ce qu'elle aime» (p 45), «Le diable est dans les mots, et l'absence de nuance pousse à recourir aux métaphores lorsque l'imaginaire est suffisamment riche. Parler de sexualité avec les langues traditionnelles semble vulgaire et inacceptable pour les personnes d'âge raisonnable, comme pour les adolescents et les adultes jeunes» (148), «Les hommes dans leur ensemble, qu'ils soient soignants ou patients, acceptent mal une intrusion dans leur vie intime, alors que leur demande essentielle se résume à se débarrasser des souffrances qui les ont amenés à l'hôpital» (p 184).
Les femmes ne se cachent pas pour pleurer. Roman de Ali Kader. Enag Edition, Alger 2016. 850 dinars, 451 pages (Fiche de lecture déjà publiée). Pour rappel, extraits. Fiche de lecture complète in www.almanach-dz.com/santé/bibliotheque d'almanach)
L'histoire d'une jeune (belle et attirante) femme, épouse fidèle et aimante qui, après la découverte de son cancer du sein, se voit rejetée (et expulsée brutalement de son logis) par son époux auparavant plus qu'aimant. L'idiot ! Il avait peur d'être «contaminé». Ou, peut-être une simple excuse pour se dérober à ses responsabilités et pour voir si l'herbe n'était pas plus rose ailleurs. De médecin et médecin et d'hôpital (public) en clinique (privée) femme courage, heureusement soutenue par des parents aimants, et bénéficiant d'une mise en disponibilité, elle entreprend un long et douloureux combat, véritable parcours du combattant, pour parvenir aux soins idoines et à la «guérison».
Il y a, ensuite, après l'ablation d'un sein, le retour au poste de travail d'antan. Se sentant «diminuée», le combat est désormais psychologique, tout particulièrement face aux regards des autres, face à son image reflétée dans le miroir de sa chambre (elle si fière de ses seins et connaissant l'attrait des autres -les hommes, cela s'entend- pour les belles poitrines) à ses besoins normaux et légitimes de jeune femme (...)
L'Auteur : De formation Ingénieur agronome. Auteur de plusieurs romans, tous édités à l'Enag sauf un en France (en 2015)
Extraits : (...), «Dans cette société qui nous étouffe, une femme divorcée devient une tare pour les uns, une proie pour les autres» (p 64), (...)
Avis : Encore un flacon plein d' «eau de rose» sur fond de lutte contre la maladie.
Citations : «La religion a pris le dessus sur tout. Elle a bon dos pour tout expliquer. Jusqu'aux échecs les plus cuisants qui, pourtant, ne relevaient point du mystique. (...)» (p 41), (...) «Les hommes sont ainsi. Ils sont comme du métal, il faut les battre de suite, chauds de préférence et les maintenir ainsi. Sinon, ils refroidissent rapidement et disparaissent pour réapparaître ailleurs sous d'autres formes» (pp 282-283).
par Belkacem Ahcene-Djaballah
Lundi 6 novembre 2023
http://www.lequotidien-oran.com/index.php?news=5324904
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Rédigé le 06/11/2023 à 14:20 | Lien permanent | Commentaires (0)
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