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En Algérie, il y a soixante ans, le coup d’État de quatre généraux de l'armée française

 

image from information.tv5monde.com

Le "quarteron de généraux à la retraite", ainsi désigné par le général De Gaulle. Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, ils réalisent un coup d'Etat à Alger pour "garder l'Algérie"
© Licence Creative Commons
 
 

"Un quarteron de généraux à la retraite". L'expression de Charles de Gaulle pour qualifier les putschistes d'Alger est restée dans les mémoires. Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, quatre généraux français opposés à l'indépendance de l'Algérie font sédition et s'emparent d'Alger avec des légionnaires et parachutistes, défiant le général de Gaulle au pouvoir. L'épisode sera bref et se soldera par un échec mais restera un fait marquant de ce qui ne s'appelait pas encore la guerre d'Algérie.

 

“Garder l’Algérie”. Tel est le serment, au matin du 22 avril 1961, du général Maurice Challe lorsqu’il prend la parole pour expliquer la situation. Challe est l’un des quatre généraux qui estiment alors que le président Charles de Gaulle est en train d’abandonner l’Algérie. Une trahison inacceptable à leurs yeux.

L’épisode sera bref, à peine cinq jours. Six décennies plus tard, il apparaît comme le geste un peu désespéré et parfaitement rocambolesque d’une vieille garde déjà nostalgique d’une époque irrémédiablement révolue, celle de l’Algérie française.
En ce mois d'avril 1961, l'histoire est en effet en marche. Le 16 septembre 1959 de Gaulle a reconnu le droit des Algériens à l'autodétermination et, le 8 janvier 1961, les Français ont voté à 75% en sa faveur lors d'un référendum ouvrant la voie à l'indépendance du pays colonisé par la France depuis 130 ans.

Pour une partie des cadres de l'armée française, déjà humiliés par la défaite en Indochine, c'est une trahison insupportable du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle devenu président de la République, et qui vient d'évoquer, le 11 avril, un "Etat souverain" en Algérie.

Les quatre putschistes Maurice Challe, Edmond Jouhaud, André Zeller, puis le général Raoul Salan qui les rejoint le 23 depuis l'Espagne, ne seront pas seuls. D'autres généraux au rang moins prestigieux les suivront, mais sans un basculement total de la haute hiérarchie militaire et sans les soldats de l'armée de conscription. Récit d’une opération vouée à l’échec.

Prise de contrôle nocturne

Dans la nuit du 21 au 22 avril, le 1er régiment de parachutistes du commandant de Saint-Marc, cantonné à Zeralda dans la banlieue ouest d'Alger, fait route direction la capitale et y investit le Palais d'été où siègent la Délégation Générale, les bâtiments officiels, la radio et les centraux téléphoniques et télégraphiques. Le centre d'Alger est quadrillé de chicanes.

Le délégué Général du gouvernement, Jean Morin, et le ministre des Travaux publics, Robert Buron sont arrêtés ainsi que le Général Fernand Gambiez, commandant en chef des troupes en Algérie, qui tentait de regagner son PC.

Radio Alger l’annonce : "l'armée a pris le pouvoir en Algérie et au Sahara". L'Agence France-Presse relaie alors une déclaration du ministère de l'Information : "L'indiscipline de certains chefs et de certaines troupes a abouti ce matin à Alger à placer les pouvoirs civils et militaires dans l'impossibilité d'exercer leur commandement. La situation dans le reste de l'Algérie est calme. Le gouvernement a pris cette nuit les mesures nécessaires, qui seront publiées dans le courant de la journée".

A Alger, le général Challe lance un appel : "L'armée s'est assurée le contrôle du territoire saharo-algérien. L'opération s'est déroulée conformément au plan prévu. Je suis à Alger avec les généraux Zeller et Jouhaud, en liaison avec le général Salan, pour tenir notre serment : garder l'Algérie."

Le général Zeller décrète l'état de siège "sur l'étendue des 13 départements français d'Afrique" tandis que le général Pierre-Marie Bigot, commandant la 5e région, se place sous les ordres du général Challe. Dans l'après-midi, Radio-Alger annonce qu'Oran est aux mains des insurgés.

Le "quarteron", une vie après le putsch

image from information.tv5monde.com
Le Général Salan en 1958 puis en 1962, lors de son arrestation à Alger. Avec sa moustache et les cheveux noircis, il y vivait en toute discrétion, quoique recherché.
© CC / AP Photo 
 

Il a rejoint le putsch parce que "c'était son devoir". La fille du général Raoul Salan raconte à l'AFP comment et pourquoi son père s'est retrouvé au coeur de ce curieux épisode du putsch de 1961. "Il s'est tenu responsable des promesses (du général de Gaulle initialement en faveur de l'Algérie française) et a voulu montrer à la population (locale) que l'armée ne l'abandonnait pas", explique Dominique Salan.
Raoul Salan était tout sauf un frondeur. Il est l'un des militaires les plus décorés de France avec une carrière brillante lors des deux guerres mondiales, puis en Indochine et en Algérie. En mai 1958, devant une foule à Alger, il conclut un discours par un "Vive de Gaulle" déterminant dans la carrière politique du futur président.
Ancien chef d'état-major de l'armée de l'air, Edmond Jouhaud, "pied noir" né en Algérie, deviendra dans la clandestinité le second du général Salan à la tête de l'OAS. Condamné a mort en 1961, amnistié en juillet 1968, il réintègre l'armée et devient président d'honneur du "Front national des rapatriés" avant de s'éteindre en 1995.
Maurice Challe, le plus jeune des quatre généraux, condamné à quinze ans de détention criminelle, puis gracié en décembre 66, se reconvertit dans l'import-export. Il meurt en 1979 à l'âge de 73 ans.
Le général André Zeller, disparu également en 1979, avait été condamné à quinze ans de détention criminelle puis amnistié. Il consacra sa retraite à des études historiques, notamment sur Napoléon.

Le "pronunciamiento" d'un "quarteron de généraux en retraite"

A Paris, un conseil des ministres exceptionnel proclame l'état d'urgence. Mais déjà en Algérie les premières défections apparaissent du côté de l'armée. A Mers-el-Kébir, la Marine refuse de suivre la sédition. Les généraux de Pouilly et Gouraud, commandants militaires d'Oranie et du Constantinois, repoussent l'ultimatum des putschistes. Gouraud se ralliera finalement le lendemain.

Le 23 avril à 20H00, Charles de Gaulle, en uniforme, lance sur les ondes sa célèbre condamnation du "pronunciamiento" (une expression espagnole désignant une prise de pouvoir par l'armée) et moque un "quarteron de généraux en retraite", "groupe d'officiers partisans, ambitieux et fanatiques".

"J'interdis à tout Français, et d'abord à tout soldat, d'exécuter aucun de leurs ordres", dit-il, déplorant d'un trois fois Hélas ! que le coup de force émane d'hommes "dont c'était le devoir, l'honneur, la raison d'être, de servir et d'obéir".

 
Ce soir-là, le Général de Gaulle annonce aussi la mise en œuvre de l'article 16 de la Constitution qui lui donne les pleins pouvoirs. Michel Debré, Premier ministre, intervient ensuite : "Des avions sont prêts à lancer ou à déposer des parachutistes sur divers aérodromes afin de préparer une prise de pouvoir" (...)"Dès que les sirènes retentiront, allez-y à pied ou en voiture, convaincre des soldats trompés de leur lourde erreur", demande-t-il.

Débandade

Le lendemain, Challe, Salan, Jouhaud, Zeller, les colonels Godard, Argoud, Broizat et Gardes sont destitués par Paris. En Algérie, les appelés multiplient les actes de résistance à la sédition : brouillage des communications, sabotage des véhicules et dépôts d'essence. Les gendarmes reprennent Alger. Le 25 avril, les légionnaires du 1er régiment étranger de parachutistes (REP) se réfugient au camp de Zeralda qu'ils quitteront le 27, leur unité étant dissoute.

Le gouvernement reprend la radio d'Alger. L'insurrection est terminée.
Deux des putschistes, Maurice Challe puis André Zeller, se constituent prisonniers. Edmond Jouhaud et Raoul Salan passent à la clandestinité pour prendre la tête de l'Organisation armée secrète (OAS).

Les sanglants attentats de l'OAS

Ils s'appellent Argoud, Susini, Sergent ou bien-sûr Salan et Jouhaud. Ils sont l'OAS, l'Organisation armée secrète dont les membres et l'histoire sont indissociables du putsch d'Alger. L'OAS fait son apparition dans les derniers mois de l'Algérie française, en février 1961. Elle sera jusqu'à juillet

image from information.tv5monde.com
Un soldat français à Oran (Algérie) en avril 1962. Derrière lui, un graffiti de l'Organisation armée secrète (OAS).
© AP Photo/Horst Faas

1962 le bras armé des plus extrêmes opposants à l'indépendance. Les historiens considèrent que l'organisation regroupait environ un millier d'activistes. Sur le sol algérien, elle aurait tué au moins 2200 personnes, 71 en métropole. Son slogan est sans ambiguité : "l'OAS frappe où elle veut, quand elle veut".

Créée à Madrid, dans l'Espagne franquiste, ses initiateurs sont des activistes anti-indépendantistes proches de l'extrême droite, Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini, exilés à Madrid et rapidement rejoints par le général Raoul Salan. Outre une quantité industrielle de plasticages (13000 en un peu plus d'un an), l'OAS s'est rendue coupable d'attentats qui ont marqué les esprits. On lui attribue l'assassinat, le 31 mars 1961, de Camille Blanc, maire d'Evian dans l'Est de la France, où sont prévues des négociations entre le gouvernement et le Front de libération nationale (FLN) algérien.

Dissoute en Conseil des ministres le 6 décembre 1961, elle continue de frapper. En mars 1962, elle tue six dirigeants de centres socio-éducatifs, dont l'écrivain Mouloud Feraoun. Après la signature le 18 mars 1962 des accords d'Evian qui scellent l'indépendance, Salan lance "la guerre totale". L'OAS frappe tous azimuts. Elle fomente notamment dans l'hexagone deux attentats contre le général de Gaulle, auxquels il échappe. Le plus célèbre est commis au Petit-Clamart près de Paris, le 22 août 1962. Son instigateur, le colonel Bastien-Thiry sera fusillé le 11 mars 1963.    

 

 

 21.04.2021 
Matthieu Vendrely
AFP

https://information.tv5monde.com/afrique/en-algerie-il-y-soixante-ans-le-coup-d-etat-de-quatre-generaux-de-l-armee-francaise-405322

 

Rédigé le 21/04/2021 à 19:28 dans Guerre d'Algérie, HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

Ces faux analystes taupes de la DGSE qui servent de porte-voix au «Hirak»

 

image from www.algeriepatriotique.com

La Franco-Algérienne Amel Boubekeur, porte-voix du Hirak version FIS. D. R.

 

Les médias dominants français, c’est connu, ont toujours recouru à des procédés détournés pour déformer la vérité sur l’Algérie. Dans les années 1990 déjà, Canal+ et d’autres chaînes multipliaient les reportages produits sur place par des «mains algériennes» qui faisaient parler de faux terroristes et de faux militaires déserteurs pour accabler l’armée et les services de sécurité. Vingt ans plus tard, rien n’a changé. La recette est la même, à laquelle a été ajouté un nouvel ingrédient : les réseaux sociaux et leur lot de désinformation érigés en sources crédibles et sûres sous l’appellation d’«observateurs».

 

S’agissant de la couverture «impartiale» et «professionnelle» du mouvement de contestation en Algérie, dévoyé et récupéré de façon flagrante par les islamistes du FIS et de Rachad – des échanges téléphoniques entre Mourad Dhina et un de ses éléments en Algérie révèlent comment le chef terroriste du FIDA installé à Genève donne ses instructions aux exécutants à Alger à la sortie de la mosquée Rahma, point de départ des marches –, une des porte-voix de ce Hirak est une informatrice franco-algérienne de la DGSE, dont des sources informées révèlent la fonction de «taupe intellectuelle» des services français de l’action extérieure. Elle, c’est Amel Boubekeur, «soi-disant chercheuse spécialiste du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord», constatent nos sources.

«Cette dernière ne rate aucune occasion sur les plateaux des chaînes officielles françaises TV5 et France 24 pour parler du Hirak et ses avancées en Algérie», relèvent nos sources, selon lesquelles cette Française d’origine algérienne «est en réalité membre du Centre de recherches Jacques-Berque, situé dans la ville de Rabat, au Maroc». «Ce centre est officiellement une section du ministère des Affaires étrangères français, mais la DSGE française l’utilise comme couverture pour des objectifs politiques et des attaques contre l’Algérie», précisent nos sources.

«Amel Boubekeur est, par ailleurs, membre active à l’Institut allemand des affaires internationales et de sécurité (SWP) situé à Berlin, un institut qui conseille le gouvernement allemand sur les pays d’Afrique du Nord, dont l’Algérie», indiquent nos sources, qui font savoir, en outre, que «cette taupe de la DGSE, qui mène une attaque virulente contre l’Etat algérien, était présente lors des débats avec les acteurs et défenseurs d’une période de transition en Algérie que la France officielle avait évoquée». Débats auxquels étaient «conviés», à ses côtés, Akram Belkaïd du Monde diplomatique, Nasser Djabi, Louisa D. Aït-Hamadouche, El-Kadi Ihsan de Radio M et Hacène Ouali, poche de l’ancien ambassadeur français à Alger, Xavier Driencourt. «Cet orchestre était présidé par le Franco-Tunisien Pierre Haski de France Inter», rappellent nos sources.

«C’est dans le cadre de la nouvelle guerre dite de quatrième génération que la DGSE française a recruté ces chercheurs dans le but d’exercer des pressions politiques, économiques et sociales contre l’Algérie par le biais de campagnes médiatiques ciblées», assurent nos sources.

 

 

 

avril 13, 2021 

Par Nabil D

https://www.algeriepatriotique.com/2021/04/13/ces-taupes-de-la-dgse-deguisees-en-chercheurs-qui-servent-de-porte-voix-au-hirak/

 

 

Chants en mémoire des martyrs, morts pour la dignité et la liberté, en Algérie.

 

 

 

https://blogs.mediapart.fr/fadela-hebbadj/blog/010720/chants-en-memoire-des-martyrs-morts-pour-la-dignite-et-la-liberte-en-algerie

 

image from static.mediapart.fr

.😊❤

 

 

 

 

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Rédigé le 17/04/2021 à 23:32 dans HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

Des bustes en bronze de Larbi Ben M'hidi, Maurice Audin et Krim Belkacem à Alger

 

Des bustes en bronze à l'effigie des chahids Larbi Ben M'idi, Maurice Audin et Krim Belkacem seront installés à Alger le 18 mars, à l'occasion de la fête de la victoire, a indiqué à l'APS le président de l'APC d'Alger centre, Abdelhakim Bettache.

L'installation de ces bustes se veut un hommage à ces "symboles et à leur parcours historique et révolutionnaire, en tant martyrs, politiciens et dirigeants administratifs", a-t-il déclaré, précisant que le buste du Chahid Lardi Ben M'hidi sera érigé à la Rue Larbi Ben M'hidi et ceux de Maurice Audin et de Krim Belkacem au niveau des deux places hyponymes.

D'une hauteur de 1,30 mètres, ces bustes seront scellés  sur des socles en marbre de 2,5 mètres sur lesquels seront apposés des plaques commémoratives en langues arabe, amazighe, française et anglaise, a fait savoir le directeur du renouveau et de l'aménagement du territoire à l'APC, Assef Benali.

La réalisation de ces trois bustes, à 493 millions de centimes chacun, s'inscrit dans le cadre du programme d'action de l'APC d'Alger pour l'exercice 2020.

Ces bustes sont réalisés par le sculpteur Fares Mohand Seghir (bien Fares Mohand Seghir), qui a été choisi au terme d'un appel d'offres national supervisé par une commission d'évaluation relevant de la commune et sur la base d'un cahier de charges.

 Dans le cadre de la réalisation de ces bustes, la direction des Moudjahidine a été "informée" concernant le format et le profils historiques, ainsi que le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) qui a supervisé le texte d'introduction d'accompagnement les plaques commémoratives en langue amazigh, a souligné M.Benali.

L'un des membres fondateurs du parti du Front de libération nationale, Larbi Ben M’hidi (1923-1957) s'est vu confié, pendant la Guerre de libération, le commandement de l'Oranie. A l`issue du congrès, il est élevé au grade de colonel, nommé au Comité de coordination et d`exécution et se voit confier la zone autonome d'Alger pour organiser les premières opérations contre l'occupant français avant son arrestation et son assassinat sous la torture.

De son côté, le jeune militant communiste et enseignant de mathématiques Maurice Audin (1932-1957) était connu pour sa grande croyance en la justesse de la cause algérienne et sa lutte pour la liberté des Algériens.

Le 11 juin 1957, pendant la bataille d'Alger, Maurice Audin, 25 ans, est arrêté par les parachutistes du général Massu devant sa famille, avant d'être torturé. Le jeune assistant à la faculté d'Alger n'en est jamais revenu, et l'armée française a fait disparaître son corps.

En 2018, le président français Emmanuel Macron avait reconnu publiquement et au nom de la République française, ce crime affirmant qu'Audin avait été torturé puis assassiné ou torturé jusqu'à la mort par l'armée française pendant la guerre de libération.

Quant à Krim Belkacem (1922-1970), l'un des dirigeants de la révolution et du FLN, il avait participé au congrès de la Soummam et dirigé la délégation du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) lors des négociations, qui ont abouti aux accords d'Evian en 1962.

La commune d'Alger Centre avait précédemment érigé en 2019 une statue complète du roi Massinissa au niveau du parc Tafourah et quatre autres statues au parc de Port-Saïd (commune de la Casbah) représentant les célèbres acteurs du théâtre algérien, à savoir Kelthoum, de son vrai nom Aicha Adjouri, Mohamed Boudia, Azzedine Medjoubi, et Abdelkader Alloula.

 

 

 Publié Le : Dimanche, 07 Mars 2021 

https://www.aps.dz/regions/118698-des-bustes-en-bronze-de-larbi-ben-m-hidi-maurice-audin-et-krim-belkacem-a-alger

 

Rédigé le 09/03/2021 à 16:35 dans Alger, Algérie, Culture, Guerre d'Algérie, Hadjout / Marengo, HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

Le film Algerien ' Normal ' 2015 - Le Film Complet inédit

 
 

 

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Rédigé le 23/02/2021 à 03:00 dans Algérie, HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

Des détenus du Hirak libérés après une grâce du président Tebboune

image from s.france24.com

Des Algériens manifestent à l'extérieur de la prison de Koléa, près de la ville de Tipasa, en attendant la libération de détenus du Hirak, le 19 février 2021. © Ryad Kramdi, AFP


Une dizaine de prisonniers du Hirak ont été libérés vendredi en Algérie, après une grâce accordée par le président Abdelmadjid Tebboune, à la veille du 2e anniversaire du soulèvement de ce mouvement de contestation du pouvoir, selon des défenseurs des droits humains.

 

Libérés. Une dizaine de prisonniers du mouvement algérien de contestation Hirak ont retrouvé leur liberté, vendredi 19 février, après une grâce accordée par le président Abdelmadjid Tebboune, ont rapporté des défenseurs des droits de l'Homme. Cela intervient à la veille du deuxième anniversaire du début de ce soulèvement antirégime et qui a poussé l'ancien président Abdelaziz Bouteflika à quitter le pouvoir.

Le Comité national de libération des détenus (CNLD) a fait part sur Facebook de la libération d'une dizaine de prisonniers. D'autres sont attendues vendredi encore.

Selon le militant Zaki Hannache, engagé dans la défense des prisonniers d'opinion, ces libérations ont notamment eu lieu dans les wilayas (préfectures) de Bordj Bou Arreridj, Tebessa, M'sila (est), Saïda (ouest), ainsi que dans le Sud, à Tamanrasset et Adrar.

Jeudi 18 février, dans un discours à la Nation très attendu, Abdelmadjid Tebboune a annoncé une grâce présidentielle en faveur de dizaines de détenus du Hirak, perçue comme un geste d'apaisement à l'égard du mouvement de protestation.

 

"En tout, entre 55 et 60 personnes rejoindront à partir de ce soir ou demain leurs familles", a-t-il promis, en référence aux personnes graciées, sans divulguer de noms. Un tweet de la présidence algérienne a précisé que la mesure concernait les "auteurs de crimes liés aux technologies de l'information et de la communication".

Grâce présidentielle du 18 Février 2021: 11h 30: Badi Allal (Tamanrasset), Lahcen Ben Cheikh (Bordj Bou Arreridj),...

Selon le CNLD, quelque 70 personnes sont actuellement en prison en lien avec le "Hirak" et/ou les libertés individuelles. Des poursuites fondées dans au moins 90% des cas sur des publications critiques envers les autorités sur les réseaux sociaux.

Devant la prison de Koléa, à l'ouest d'Alger, militants, journalistes et familles se sont réunis vendredi matin pour attendre les détenus libérés. Parmi les prisonniers de Koléa figure le journaliste Khaled Drareni, devenu le symbole du combat pour la liberté de la presse en Algérie. Il avait été condamné à deux ans de prison en septembre.

 

 

Avec AFP

https://www.france24.com/fr/afrique/20210219-alg%C3%A9rie-des-d%C3%A9tenus-du-hirak-lib%C3%A9r%C3%A9s-apr%C3%A8s-une-gr%C3%A2ce-du-pr%C3%A9sident-tebboune

 

 

Rédigé le 19/02/2021 à 12:13 dans Algérie, Culture, HIRAK | Lien permanent | Commentaires (2)

Dix ans après… Ne me parlez plus de jasmin !

 

Une décennie après les événements du dit «printemps arabe» qui ont bouleversé plusieurs pays du Maghreb, du Moyen-Orient et du péninsule arabique, l'ancien diplomate français et essayiste Michel Raimbaud nous livre son opinion sur ses conséquences. Ancien diplomate et essayiste, Michel Raimbaud a publié plusieurs ouvrages, notamment Tempête sur le Grand Moyen-Orient (2e édition 2017) et Les guerres de Syrie (2019). Lorsqu’au cœur de l’hiver 2010-2011 apparaissent à Tunis puis au Caire les premières «révolutions arabes» qu’à la hâte on baptise «printemps», elles jouissent d’un préjugé favorable, fleurant la liberté et le renouveau. Expéditives, elles dégagent illico presto des «tyrans» indéracinables et font forte impression : leur victoire est inéluctable et l’épidémie semble vouée à gagner tous les pays arabes. Tous ? Pas tout à fait. Les Etats touchés − Tunisie, Egypte, Libye, Yémen, Syrie, et à partir de janvier 2011 l’Algérie et la Mauritanie − ont en commun d’être républicains, modernistes, sensibles au nationalisme arabe, à une laïcité tolérante, et une question viendra à l’esprit : «Pourquoi nous et pas eux ?». L’avenir le dira, le «eux» désignant les rois, roitelets ou émirs qui échappent miraculeusement au printemps et semblent promis à un éternel été bien climatisé : l’Arabie de Salman et Ben Salman, les Emirats de Zayed et Ben Zayed, le Qatar de la famille Al Thani, etc. Invitons Maroc et Jordanie et voilà toutes les monarchies, de l’Atlantique au Golfe, à l’abri pour prêcher la «révolution»…Dans la bouche d’un cheikh wahhabite ou d’un émir, le mot semble cocasse mais il suffit de lui donner son sens étymologique (mouvement astronomique qui ramène au point de départ) pour trouver qu’il sied bien à un mouvement conduit par les fondamentalistes avec l’appui de l’Occident afin de briser la rhétorique du mouvement national arabe : ce que les experts de «nos grandes démocraties» auto-claironnantes refuseront d’admettre. En revanche, dans les pays arabes et ailleurs, beaucoup auront compris très vite ce que ces printemps en hiver n’étaient pas, c’est-à-dire des révolutions «spontanées, pacifiques et populaires». Bien que fleurissent les promesses de lendemains qui chantent, il ne faudra pas longtemps pour déchanter : dans le vide créé par le dégagement des «tyrans», c’est le désordre qui va s’installer plutôt que la démocratie attendue. La sidération fera place à la désillusion, le «chaos créateur» des néoconservateurs et la barbarie des extrémistes faisant mauvais ménage avec la douce musique des promesses. Le hasard fait parfois bien les choses, l’actualité de décembre 2020 – janvier 2021 ayant inscrit à sa une un retour de flamme spectaculaire de la «révolution» tunisienne, première de la saga, lancée le 10 décembre 2010 lorsque le jeune Bouazizi s’immole par le feu, protestant contre la corruption et la violence policière. Après le désordre initial lié au «dégagement» de Ben Ali, la patrie de Bourguiba, foyer du nationalisme arabe, avait connu élections et phases de stabilisation, voire des percées de la démocratisation avec le parti Nahda de Ghannouchi ou malgré lui, avant de dégénérer en une guérilla civile entre Frères Musulmans et réformistes laïcs. Dix ans après, le chaos reprend le dessus. Les acquis seraient-ils enterrés ? En Egypte, le «printemps du papyrus» n’a pas tenu les promesses que faisaient miroiter ses prophètes. A part le «dégagement» du vieux Moubarak, son jugement et sa mort en prison, le succès (temporaire) des Frères Musulmans et la présidence rustique de Mohammad Morsi, il a débouché sur une démocratie problématique et un pouvoir autoritaire soumis à forte pression. Le général al-Sissi ne semble pas maître de ses choix. Dans un pays divisé, au prestige écorné, il est tiraillé entre les vestiges du nassérisme et la quête éperdue de financement auprès de l’Arabie et des riches émirats : l’Egypte a passé le cap des 100 millions d’habitants et croule sous les dettes, les problèmes, les menaces (Ethiopie, Soudan et eaux du Nil). Le slogan «pas de guerre au Moyen-Orient sans l’Egypte» est d’actualité, mais on ne craint plus les Pharaons du Caire… Au bout de dix ans de guerre contre des agresseurs aux multiples visages (pays atlantiques, Israël, les forces islamistes, Turquie, Qatar et Arabie en tête, les terroristes de Daesh à Al Qaida), la Syrie est dans une situation tragique, payant pour sa fermeté sur les principes, sa fidélité aux alliances, et la charge symbolique dont elle est porteuse : n’aura-t-elle pas eu la primeur d’un appel au Djihad ? L’Amérique et ses alliés refusent «l’impensable victoire de Bachar el-Assad» et leur «impensable défaite». En raison des sanctions, des mesures punitives de l’Occident, de l’occupation américaine ou des menées turques, des vols et pillages, la Syrie ne peut se reconstruire. La «stratégie du chaos» a fait son œuvre. Le temps est venu des guerres invisibles et sans fin que préconisait Obama. Pourtant, l’avenir du monde arabe tient quelque part, et en bonne part, à la solidité de son «cœur battant». N’en déplaise à ceux qui feignent de l’avoir enterrée, évitant même de prononcer son nom, la Syrie est indispensable jusqu’à cristalliser les obsessions : pas de paix sans elle au Moyen-Orient. Passé à travers la révolution du Cèdre en 2005, ayant essuyé le printemps automnal de 2019, les tragédies de 2020 et le chaos de 2021, le Liban aura eu sa révolution. Sanctionné, affamé, asphyxié, menacé par ses «amis», il partage bon gré mal gré le sort du pays frère qu'est la Syrie. Le tiers de sa population est composé de réfugiés syriens et palestiniens. Son sort serait-il en train de basculer, après cent ans de «solitude» dans le Grand Liban des Français ? En Palestine, c’est le «printemps» perpétuel. «Transaction du siècle», trahisons entre amis et Covid obligent, la question palestinienne semble désertée, sauf par la Syrie qui paie cher son attachement à la «cause sacrée». Martyrisés, enfermés à vie, humiliés et victimes d’un ethnocide, les Palestiniens sauront-ils choisir leurs alliés sans trahir ceux qui ne les ont pas trahis ? Entre l'anglais et le français, il faut se méfier des faux amis, mais ceux-ci parlent parfois turc ou arabe. Le roi du Maroc, Commandeur des Croyants et descendant du Prophète, Président du comité al-Qods, vient de normaliser avec Israël, remettant l’Ordre de Mohammad à Donald Trump. Il est le quatrième à rejoindre le camp des liquidateurs, après les ineffables Emirats Arabes Unis, le Bahrein rescapé d’un printemps hors normes et le ci-devant Soudan. Celui-ci a mis au frais Omar al-Béchir, mais il a également renié ses principes, y compris celui des « trois non à Israël ». Il fait ami-ami avec l’oncle Sam et meurt d’amour pour Israël, mais les deux n’ont pas d’amis, surtout pas parmi les Arabes. L’Irak n’a pas eu besoin de «printemps arabe» pour savoir ce que «démocratisation» à l’américaine et pax americana signifient. Le pays de Saddam, martyrisé depuis trente ans, et semi-partitionné en trois entités, peine à se dégager de l’étreinte des Etats-Unis dont ses dirigeants sont pourtant l’émanation. Il a servi de test aux néoconservateurs de Washington et Tel-Aviv en matière de «stratégie du chaos», et il le paie. Envahie illégalement par l’OTAN en mars 2011 au nom de la «Responsabilité de Protéger», la Libye a versé un lourd tribut aux ambitions occidentales. Kadhafi y a laissé la vie dans un épisode dont Hillary Clinton, la harpie du Potomac, s’était réjouie indécemment. En fait de démocratisation, la Jamahiriya, dont les indices de développement étaient exemplaires, avait hérité dès l’été 2011 d’un chaos qui suscitait l’admiration de M. Juppé. Derrière les ruines libyennes et les débris du Grand Fleuve, souvenirs des bombardements humanitaires de la coalition arabo-occidentale, gisaient les coffres délestés par l’Axe du Bien de centaines de milliards de dollars de la Jamahiriya, pas perdus pour tout le monde. Le rêve de Kadhafi − une Afrique monétaire indépendante de l’euro et du dollar − a été volé. Ceux qui aimaient trop la Libye peuvent se réjouir : il y en a désormais plusieurs, de deux à cinq selon les épisodes. On pourrait alourdir le bilan en parlant de la tenace Algérie, du Yémen martyrisé par la Saoudie et l’Occident), de l’Iran, etc.. : les «printemps» auront été la pire des catastrophes que pouvaient connaître les Arabes. Pourtant, même pris en tenaille entre l’empire américain et le bloc eurasien russo-chinois, la mutation du contexte géopolitique joue en leur faveur. S’ils n’ont rien à attendre des Etats-Unis qui, d’Obama à Biden via Trump, ne voient le monde arabe qu’à travers les yeux d’Israël et dans une vapeur de pétrole, ils seraient sages de miser sur le retour de la Russie comme référence politique et sur l’arrivée de la Chine par les Routes de la Soie. A charge pour eux de choisir entre les guerres sans fin que leur offre la «puissance indispensable» ou le chemin de la renaissance que l’alternative stratégique leur ouvrirait. Rien n’est joué. Michel Raimbaud Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT. Raconter l'actualité Populaire Dans La Communauté Pas de lien entre le vaccin Pfizer et les décès post-vaccination signalés, selon l'EMA GoldPalmtree 9h Alors quand un motard se prend un poteau et que son test est positif, il est reconnu mort du covid. Mais quand une personne âgée décède des suites d'une vaccination expérimentale, il s'agit d'une mort subite du nourrisson... Y'a de sacrés professionnels à l'ema, des pro pour s'en mettre plein les fouilles ;-) Meilleur Commentaire Meilleur Commentaire 80 Les Occidentaux ont appris qu'ils étaient aussi mortels que le reste du monde... si ce n'est plus ! PurpleBee 1h Si j'avais écrit un article rétrospectif sur la pandémie du Covid j'aurai titré: "les occidentaux ont appris qu'ils sont manipulés par des incapables, à la solde de l'industrie pharmaceutique." Et quand j'écris "incapables" c'est juste pour être sûr de pouvoir être lu. Meilleur Commentaire Meilleur Commentaire 12 Covid-19 : le régulateur européen approuve le vaccin AstraZeneca/Oxford pour les plus de 18 ans marie1313 2h 8% d'efficacité (source échelle de jacob) et 92% de toxicité pour astra zénéca! un beau score à vrai dire! mais le régulateur européen l'accrédite. Meilleur Commentaire Meilleur Commentaire 12 Paris : frappés par la crise du Covid, des centaines d'étudiants font la file pour de la nourriture hageta yabo 7h Le fameux ruissellement ... Meilleur Commentaire Meilleur Commentaire 14 Covid-19 : le couvre-feu insuffisant selon Véran, de nouvelles mesures à venir EPICURE 1d Le nombre de morts prétendument du Covid a quadruplé à Gilbraltar depuis 2 semaines, c'est à dire depuis que les gens se font vacciner. Donc la vaccination pourrait propager l'épidémie, si on est logique, d'où le confinement pour masquer tout ça. Meilleur Commentaire Meilleur Commentaire 103 «Citoyens en colère»: la ville de Puteaux affiche des banderoles contre la gestion de la vaccination GreenPin 11h Annoncer la rareté pour créer le désir c’est un vieux truc. Surtout ne vous battez pas nous sommes de plus en plus nombreux à passer notre tour. Allez-y les édiles, comme d’habitude profitez. Cette fois on regarde. Meilleur Commentaire Meilleur Commentaire 33

 

 



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Rédigé le 29/01/2021 à 14:29 dans colonisation, Culture, HIRAK, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)

Mustapha Benfodil : « Je salue les enfants du hirak »

 

ENTRETIEN. Dans « Alger, journal intense », Prix littéraire Mohammed Dib, le journaliste algérien interroge le deuil, le couple et l’amour. Des thèmes d’actualité.

Le 22 fevrier 2019 marquait le declenchement du hirak, mouvement de protestation contre le cinquieme mandat du president dechu Bouteflika et tout un systeme.
Le 22 février 2019 marquait le déclenchement du hirak, mouvement de protestation contre le cinquième mandat du président déchu Bouteflika et tout un système. © Sabri Benalycherif / Hans Lucas via AF

Rien n'est moins certain que le devenir des morts. Car, au fond, que sait-on de nos morts une fois qu'ils sont partis ? Ils laissent un chagrin, un souvenir et parfois une énigme insoluble. Alger, journal intense s'ouvre sur la mort de Karim. Voici Mounia, son épouse qui devient trop soudainement sa veuve, à la défaveur d'un moment d'inattention. Un banal accident de voiture pour le lunaire Karim. Pour faire son deuil, selon l'expression consacrée, elle décide d'écrire un journal. Mais, au fur et à mesure des mots, elle défait tout autant son couple, l'interroge et le fouille. Pour ce faire, elle se plonge en parallèle à l'écriture de ses propres mots, dans ceux laissés par Karim. Monticules d'écrits laissés par un graphomane qui ne se sentait jamais si bien vivant que quand il passait le réel au tamis du papier encré.

Le roman de Mustapha Benfodil alterne alors deux voix. Comme un dialogue enfin établi par-delà la mort. Grâce à elle, en un sens. C'est d'abord la voix de Mounia qui se donne à entendre. Elle découvre, au fur et à mesure de sa dissection du cadavre de papier laissé par son mari, un homme dont elle ignorait beaucoup. Et dont elle découvre l'essentiel : les pensées, les colères et révoltes, les émotions et les effusions. Les dates et moments clés d'une vie en surface lisse et rangée, mais qui se révèle avoir été agitée en profondeur. L'autre voix est évidemment celle de Karim. Hachée, tournoyante, lancinante. Intranquille, surtout.

 

À travers son roman singulier, dans une inventivité formelle et d'écriture rare, Mustapha Benfodil fait aussi le portrait, en creux et en délié, d'une génération. Celle qui a connu les espoirs, l'effervescence d'octobre 1988, avant que ne surgissent les ombres hideuses de la guerre civile. Entretien.

Le Point Afrique : Votre roman présente une forme qui mêle récit linéaire, journal intime, fragments, ratures, retours, dessins, collages. Comme si tout cela était un vaste palimpseste. Pourquoi cet effet ?

 

Mustapha Benfodil : Merci pour ce mot « palimpseste », car il est exactement question de cela. C'est ainsi que j'ai choisi de penser ce roman. J'y vois même un palimp-texte. Je questionne ainsi comment un texte peut évoluer et comment le processus créatif se fait dans un mouvement création-destruction-recréation. Les éditions Barzakh ont accepté cette forme car elles connaissent parfaitement mon travail. Je considère par ailleurs que le roman est un espace de liberté. Le sujet lui-même, une femme confrontée à un « monstre de papier », les écrits laissés par son mari mort, se prêtait à cette forme qui a pu parfois être de l'ordre du montage.

Mustapha Benfodil aborde dans son ouvrage des thèmes d'actualité qui font écho à l'actualité algérienne du hirak. © Ferhat Mouhali

Les écrits de Karim empruntent à des styles ou supports différents quand la voix de Mounia est beaucoup plus linéaire. Là, on songe à l'OuLiPo, une contrainte volontaire ou expérimentation pour vous ?

 

Je suis en effet un fervent partisan de l'OuLiPo. L'idée de combiner des choses de la littérature et d'autres registres qui sont de l'ordre des mathématiques, procédé qui est dans l'esprit de l'OuLiPo, a pu apporter une forme de libération à mon écriture. Comme les auteurs de ce courant, je questionne aussi la mécanique de l'écriture, dans une démarche métalittéraire. La question centrale de mes romans est au fond l'écriture. En cela, ma démarche est aussi oulipienne ; elle consiste à ne pas considérer comme acquis ce qui est sur le papier. Je dois préciser que je ne prends pas le lecteur par la main, mais je le prends plutôt à témoin.

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Vous le bousculez aussi un peu, ce lecteur. Votre roman oblige à une présence totale de celui-ci…

 

Effectivement, c'est une écriture de la perturbation, voire du malaise. Elle tient de la psychanalyse dans le sens où elle suppose une double libération de la parole. Cette libération est tout à la fois celle des personnages mais aussi celle de l'auteur, par rapport au prérequis de l'œuvre littéraire. À chaque nouvelle écriture, il s'agit de faire sens et de se renouveler. Mais je vois aussi une libération pour le lecteur car il y trouve plusieurs entrées, plusieurs strates. J'ai même mêlé dans ce roman des passages en langue populaire. Je voulais ainsi m'approprier cette langue qui n'est pas à la base ma langue d'écriture. Ce faisant, je fabrique du narratif qui témoigne de cette perturbation. Mais qui restitue aussi des paysages sociaux et mentaux. En cela, la langue ne devait pas être sûre d'elle ; elle se devait d'être chancelante, vacillante, ouverte.

Cette langue semble même malaxée dans ce roman. Elle semble parfois naviguer entre deux figures tutélaires, Darwich pour l'arabe et Artaud pour le français. Pourquoi ces deux auteurs ?

Il y a une intertextualité dans ce texte qui oscille entre ces deux auteurs. Mais je peux tout autant citer Pessoa, Guyotat, Mahfouz, le Beat Generation… Il y a tant et tant d'écrivains qui écrivent à travers moi. Mais je note qu'ils ont tous en commun une langue particulière, loin de toute grammaire figée, ou d'une poésie assise. J'entends chez Darwich et Artaud une écriture de la fragilité humaine. J'entends une voix inquiète, par endroits métaphysique. Ce mal-être m'intéresse. Les écrivains ne sont pas des idéologues. Ils interrogent, en bégaiement, tâtonnements. C'est ces tâtonnements que je mets en scène aussi.

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Mouia, Karim, deux voix s'alternent. Comment écrire avec une voix de femme puis celle d'un homme ?

Le texte central reste le récit de Mounia. C'est elle qui nous révèle la vie et les écrits de Karim. Mounia est photographe d'art, elle existe par son art. Karim reste un écrivain obscur. Il est astronome par défaut. L'écriture reste sa grande affaire. Mais peut-on être écrivain sans avoir publié ni eu de lecteurs ? Mounia va devenir cette lectrice unique. Par la lecture de ces écrits s'installe en elle un apaisement. Voire une libération. Néanmoins, c'est un processus qui s'avérera complexe, une catharsis douloureuse. Si elle fait d'abord un travail de deuil en lisant les écrits de ce fantôme de papier, au fil des pages, ce trop-plein de mots finit par l'étouffer. Elle devra alors s'en libérer, avec la question de savoir quoi faire des monceaux de mots laissés par son mari. Dans ce récit à deux voix, il me semblait important qu'on sente cette différence de genre. Il m'a fallu capter une voix de femme, et l'écoute et l'observation de la parole féminine m'a aidé.

Pourquoi, en souveraineté d'auteur, avoir fait de Karim un astronome et de Mounia une photographe ?

Mounia est une artiste. Elle a un rapport autonome à son art. Je la sens plus épanouie dans son travail d'artiste. Pour Karim, astronome, il pense à l'infiniment grand. Il se pose des questions métaphysiques et semble perdu dans les étoiles. Mais il est également attentif aux petites choses du quotidien. Il documente les petites luttes citoyennes, la résistance des gens pendant la décennie noire ou durant le soulèvement d'octobre 1988. Il n'a que son calepin pour témoigner de ces luttes. Karim reste malheureux dans son rapport à l'écriture quand Mounia arrive à garder une distance vis-à-vis de son art. Karim ne peut rien savourer de l'existence sans l'avoir au préalable écrite ; Mounia garde son travail à distance. Cette différenciation dans le rapport à son médium pose différemment, en filigrane, la question de la médiation de l'art et le rapport entre la création et la mort.

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Fallait-il la colère pour que Mounia puisse faire son deuil mais aussi s'en détacher ?

Mounia alterne entre la douceur, l'impuissance puis la colère. Elle va finir par écrire sur le journal de son mari, comme pour garder un lien avec lui. Mais l'exercice finit par l'enfermer. Elle décide alors seule de ce deuil à faire et de se débarrasser de ce cadavre de papier, de cette présence toxique. Un homme qui traînait un trauma lancinant à qui elle a servi aussi de béquille. Le roman est une forme de huis clos harassant, sur fond de culpabilité.

Vous avez évoqué Pessoa. Karim semble aussi en hétéronomie. Du moins, Mounia découvre un homme différent de celui avec lequel elle a vécu.

L'hétéronomie permet de souligner l'étrangeté dans le couple. Mounia découvre qu'elle a vécu avec un étranger. Mais peut-on vraiment posséder l'être aimé ? Elle ne découvre pas des secrets, des choses spectaculaires. Mais elle découvre plutôt des non-dits, notamment un refoulé de la guerre civile. Ce que Karim n'avait jamais formulé clairement. Ce couple s'est rencontré après l'enfer de cette guerre. Mais ni l'un ni l'autre n'ont mis en parole ce qu'ils ont vécu dans les années 1990. Mounia réalise alors que son mari ne lui appartenait pas. Peut-être était-il déjà mort à leur rencontre. Il était dans une espèce d'exoplanète, d'étoile sauvage. Elle était malheureuse de ne pas pouvoir habiter avec lui ce monde.

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Cette décennie noire court effectivement. Faites-vous le portrait de cette génération comme prise en étau entre l'indépendance et cette guerre civile ?

Karim est en dédoublement, introverti mais avec des éclaircies politiques qui l'amènent à faire preuve de présence et d'engagement dans la vie citoyenne. Il fait un travail d'enregistrement des événements et il le vit presque comme un sacerdoce. J'ouvre le roman à la date du 17 avril 2014, car ce jour-là on nous a infligé l'intronisation d'un mort à la tête de ce pays. Les déceptions successives depuis l'indépendance marquent plus sa génération. Car Karim avait 20 ans en octobre 1988. Une espérance folle courait dans le pays. On a goûté plus rapidement aux fruits de 1988 qu'à ceux du hirak. Un vent nouveau soufflait sur le pays. Une nouvelle presse émergeait, libre et frondeuse. Karim est mortifié de voir ce qu'est devenue cette immense espérance quand arrivent les désillusions qui suivent. La question se pose alors, face à ce réel, de ce que peut l'écriture. Et je suis de ceux qui avouent que l'écriture ne peut rien du tout. C'est un îlot dans une mer agitée, elle peut rarement être un phare. Comment dans une désespérance généralisée comme celle que nous vivons en Algérie, mais aussi à l'échelle du monde, comment exister, résister, par l'écriture ? Que peut l'art ?

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Quelle différence faites-vous en tant qu'observateur, écrivain, journaliste entre la génération de 1988 et celle du hirak de 2019 ?

 
 

En 1988, nous étions encore proches de l'indépendance. Il restait le poids du récit national. 1988 n'est pas arrivé tout seul. Il avait été précédé par le Printemps berbère, la mobilisation contre le Code de la famille, un mouvement de lutte pour les droits de l'homme… Toute une pépinière de militants a alors émergé et a alimenté Octobre 88. Les partis qui naissent alors en portent la trace. Ces militants ne vont pas laisser Octobre 88 être détourné par de faux récits qui laissaient entendre que ce mouvement n'était pas populaire mais une fumisterie fabriquée par le pouvoir. Pour le hirak, je note qu'on y trouvait des militants aguerris de l'ancienne génération et des jeunes qui ne portaient pas les séquelles traumatiques des années 1990. Ils étaient exempts de la peur qui travaillait au corps la génération précédente, laquelle craignait que, si les Algériens sortaient de nouveau, un bain de sang serait inéluctable, et l'Algérie sombrerait dans le chaos comme certains pays secoués par les Printemps arabes. Ces jeunes du hirak se sont appuyés sur le pacifisme et le rejet viscéral de toute forme de violence. Le hirak a pu sortir aussi du manichéisme hérité des années 1990. La dichotomie éradicateurs/réconciliateurs. Cette génération a rejeté ces querelles anciennes. J'espère qu'à partir de cette génération émergera une élite nouvelle, des cadres qui renouvelleront le politique. Ce livre est une fenêtre ouverte sur l'Algérie d'aujourd'hui, au-delà du huis clos de Mounia et Karim. Dans ce travail, je voulais faire acte de transmission. Je suis écrivain, pas un politique. Je n'ai pas la prétention d'agir sur le réel. Mais, en documentant tous ces événements qui ont marqué et façonné l'Algérie contemporaine depuis 1988, je veux montrer que nos luttes viennent de loin. Le hirak n'est pas venu du néant. Cette histoire est aussi une manière de dire merci à ceux qui ont permis que cet acte de liberté et de dignité soit possible. Ce livre est une ode à ceux qui ont ouvert ce champ des possibles qu'a été Octobre 88. Et, dans leur lignée, je salue les enfants du hirak et je rends hommage et exprime ma solidarité à tous les détenus d'opinion en Algérie.

 

 

https://www.lepoint.fr/afrique/mustapha-benfodil-je-salue-les-enfants-du-hirak-18-01-2021-2410090_3826.php

 

 

 

 

Rédigé le 20/01/2021 à 14:52 dans HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

Le Printemps arabe encore en vie ?

 

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PHOTO RYAD KRAMDI, AFP

Algérie, Soudan, Liban et Irak : quatre pays de la région peu touchés en 2011 par le souffle du Printemps arabe. Mais quatre nations qui ont été, l’an dernier, le théâtre de puissants mouvements de contestation, avec parfois à la clé la chute de vieux autocrates. Comme un goût de déjà vu, avec des slogans qui font écho à ceux de la première génération.

 

(Beyrouth) Dix ans plus tard, une grande partie des espoirs nés du Printemps arabe semblent s’être évanouis. Mais la deuxième vague de révoltes qui a éclaté en 2019 a démontré que la flamme révolutionnaire n’était pas totalement éteinte. 

 

Algérie, Soudan, Liban et Irak : quatre pays de la région peu touchés en 2011 par le souffle du Printemps arabe. Mais quatre nations qui ont été, l’an dernier, le théâtre de puissants mouvements de contestation, avec parfois à la clé la chute de vieux autocrates. Comme un goût de déjà vu, avec des slogans qui font écho à ceux de la première génération.

Cette nouvelle « vague […] a démontré que le Printemps arabe n’était pas mort », dit à l’AFP Asef Bayat, expert des révolutions dans le monde arabe.

Ce printemps « a gagné d’autres pays de la région, avec des répertoires d’actions collectives relativement similaires », ajoute le politologue.

 

« Thawra » (« révolution »), « Le peuple veut la chute du régime » … Après la Tunisie, l’Égypte, la Syrie, la Libye ou le Yémen, les places d’Alger, de Khartoum, de Beyrouth ou de Bagdad ont connu les mêmes cris de ralliement, fustigeant une répartition inégale des richesses et la corruption de pouvoirs autoritaires.

Mêmes causes, mêmes effets : des gouvernements qui tombent et des présidents destitués sous la pression populaire.

« 2011 a accouché de 2019, et 2019 entraînera une autre vague de manifestations », prédit Arshin Adib-Moghaddam, de l’université londonienne SOAS, School of Oriental and African Studies.

Algérie

Des manifestations avaient éclaté en janvier 2011 contre la cherté de la vie.

Mais le traumatisme d’une sanglante guerre civile (1992-2002) est encore présent, et la crainte d’une nouvelle descente aux enfers est un puissant inhibant.

« Nous avons suivi avec enthousiasme les manifestations en Tunisie, en Égypte, en Syrie, mais nous avions peur », explique Zaki Hannache, militant de 33 ans.

À l’époque, le pouvoir dispose en outre d’une rente financière, tirée de l’or noir, et apaise les tensions sociales en réduisant les taxes sur les produits alimentaires.

En février 2019, la situation paraît bien différente. Le ras-le-bol est à son comble, et avec la chute des cours du brut, les caisses sont vides.

Quant à Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis deux décennies, il est octogénaire et aphasique depuis un AVC en 2013.

Sa volonté d’être candidat pour un cinquième mandat est l’humiliation de trop pour une population qui se croyait résignée.

Le 22 février est le théâtre de premières manifestations massives, qui s’étendent d’Alger, où tout rassemblement est interdit depuis 2001, au reste du pays.

Le « Hirak » (mouvement) est né. L’autocrate tombera : l’armée retire son soutien à M. Bouteflika, qui démissionne le 2 avril.

Le départ du « clan Bouteflika » provoque l’euphorie. Mais les militants sont conscients que le chemin reste long : c’est l’ensemble du système qui cadenasse le pouvoir depuis l’indépendance en 1962 qu’ils veulent abattre.

Les manifestations hebdomadaires se poursuivent, inlassablement, des mois durant. Le régime, un temps représenté par le chef d’état-major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah, ne lâche pas prise : une présidentielle est organisée, malgré le rejet populaire. Pur produit de l’appareil d’État, Abdelmadjid Tebboune est-mal-élu.

Il faudra l’émergence de la pandémie de COVID-19 pour venir à bout de la mobilisation de rue - en mars 2020, elle est suspendue.

Mais en dépit de la répression judiciaire, l’esprit du Hirak flotte toujours dans les rues d’Alger et en Kabylie. Et son caractère profondément pacifique aura marqué les observateurs.

Dans une Algérie déjà meurtrie par une guerre civile, les militants n’ont pas oublié la Syrie, où les manifestations prodémocratie de 2011 ont cédé le pas sous le coup de la répression à un conflit sanglant.

« Nous avons tiré des leçons du Printemps arabe », résume M. Hannache. « Nous avons appris que la seule option était de préserver le caractère pacifique du mouvement ».

Irak

Quand éclate le Printemps arabe, l’Irak est depuis longtemps débarrassée de son propre homme fort, l’invasion américaine ayant renversé Saddam Hussein en 2003. Sa chute a été suivie d’un conflit confessionnel sanglant.

« Nous avons vu dans les soulèvements du Printemps arabe une opportunité pour sauver la démocratie en Irak », relève toutefois Ali Abdulkhaleq, militant et journaliste de 34 ans.

En février 2011, il participe à la création du mouvement « Jeunesse de février », qui organise des manifestations hebdomadaires à Bagdad, dénonçant le gouvernement de Nouri al-Maliki.

« Le peuple réclame une réforme du régime », scande la foule, faisant écho aux slogans du Caire et de Tunis - sans toutefois réclamer la chute du pouvoir.

Le mouvement s’essouffle en quelques mois, mais « les gens ont réalisé que manifester était une possibilité », dit M. Abdulkhaleq, selon qui « une rage irakienne s’est libérée ».

Des manifestations secouent sporadiquement le pays, jusqu’à l’explosion de colère d’octobre 2019.

Le soulèvement gagne tout le pays, réclamant cette fois un changement de régime et forçant à la démission le gouvernement d’Adel Abdel Mahdi.

Après des mois de mobilisation massive, le mouvement s’essouffle, avec une répression implacable - près de 600 manifestants sont tués-et la pandémie.

Mais « les paramètres qui pourraient provoquer une nouvelle révolution sont toujours là », avertit M. Abdulkhaleq.

Soudan

Dès 2011, de jeunes militants s’organisent pour lancer des petites manifestations, ici et là, malgré les arrestations.

Car Omar el-Béchir tient depuis 1989 d’une main de fer un pays vivant dans une extrême pauvreté, déchiré par des guerres civiles à répétition, isolé diplomatiquement et où l’opposition politique est affaiblie.

En 2013, quand Khartoum supprime des subventions sur le pétrole, des manifestations éclatent. Elles seront réprimées dans le sang.

« La rue s’était résignée, malgré le début d’un effondrement économique », indique le militant Mohamed al-Omar. Mais « le cercle de l’opposition au régime a commencé à s’élargir », poursuit M. Omar, qui a connu la prison pour son militantisme.

Cinq ans plus tard, en décembre 2018, le triplement du prix du pain provoque de nouvelles manifestations. Cette mobilisation sera la bonne.

Le 11 avril 2019, Omar el-Béchir, ancien militaire arrivé au pouvoir par un coup d’État, est assigné à résidence par l’armée.

Comme en Algérie, la lutte continue pour que la révolte obtienne le départ de l’État profond. Illustrant une transition houleuse, un sit-in de plusieurs mois à Khartoum visant à faire pression sur les militaires au pouvoir est brutalement dispersé le 3 juin.

Des dizaines de personnes sont tuées, faisant craindre le retour d’une contre-révolution, semblable à celle vécue en Égypte après le Printemps arabe de 2011.

Mais l’effet inverse se produit : sous pression, l’armée finit par signer, en août, un compromis avec la contestation. Le pays se dote d’un Conseil souverain mixte pour superviser une transition sur trois ans vers un régime civil.

Citant notamment le rôle clé des syndicats, M. Omar juge que « le mouvement au Soudan était bien plus organisé » que la plupart des soulèvements du Printemps arabe.

Liban

Au Liban, avec un régime politique censé garantir le partage du pouvoir entre différentes communautés religieuses, ce sont les mêmes familles qui s’accaparent la sphère publique depuis des décennies.

La classe politique reste dominée par les seigneurs de la guerre civile de 1975-1990.

« Quand j’ai vu qu’en Tunisie et en Égypte il y avait du changement, je me suis demandé : “Pourquoi cela n’arriverait pas au Liban ? ” », se souvient Imad Bazzi, dont l’engagement remonte à la fin des années 1990.

En février 2011, au chômage, il participe à l’organisation de manifestations, sans réel changement toutefois.

Mais la colère ne fait que sommeiller dans un Liban abonné aux crises politiques, miné par des écarts de richesse grandissants.

En 2015, l’amoncellement des déchets dans les rues de Beyrouth, dû à une mauvaise gestion, entraîne des manifestations dénonçant l’ensemble de la classe politique.

En octobre 2019, l’étincelle de la « révolution » finit par prendre.

Le déclencheur ? L’adoption par les autorités d’une nouvelle taxe sur l’utilisation de WhatsApp, dans un pays où pointent les premiers signes d’un effondrement économique.

« Thawra ! » : des semaines durant, les manifestants battent le pavé, réclamant le départ d’une classe politique jugée corrompue et incompétente. Ils sont parfois des centaines de milliers, de toutes confessions, une source de fierté dans ce pays fragmenté.

Sous pression, le premier ministre Saad Hariri démissionne. Mais, un an plus tard, les mêmes politiciens s’agrippent toujours au pouvoir.

Pire, les maux-corruption, incompétence-fustigés par les manifestants trouvent une concrétisation dramatique dans l’explosion du 4 août au port de Beyrouth, où était stockée depuis des années une énorme quantité de nitrate d’ammonium, au mépris des risques.

En octobre, ce n’est autre que M. Hariri qui est de nouveau désigné pour diriger un nouveau gouvernement. Tout un symbole.

Pour les militants, malgré l’essoufflement, le soulèvement n’a pourtant pas été vaincu.

« C’est un processus continu », assure M. Bazzi. « Les vagues viennent, les unes après les autres, elles sont toutes connectées ».

 

 

Publié le 30 novembre 2020 à 6h47

HACHEM OSSEIRAN AVEC LES BUREAUX RÉGIONAUX DE L'AFP
AGENCE FRANCE-PRESSE 

https://www.lapresse.ca/international/2020-11-30/le-printemps-arabe-encore-en-vie.php

 

Rédigé le 01/12/2020 à 20:38 dans HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

Dix ans après, que reste-​​t-​​il du «Printemps arabe»?

image from cdn.unitycms.ioFace à l’échec, certains spécialistes évoquent «l’hiver arabe»

 

Il y a dix ans, le monde arabe allait vivre une série de révoltes populaires improbables, un puissant souffle de liberté qui dura des mois, avant des lendemains qui déchantent.

Face à l’échec, certains spécialistes évoquent «l’hiver arabe».
 

De l’effondrement de régimes dictatoriaux considérés comme indéboulonnables à la montée et la chute d’un «califat» jihadiste, le Moyen-Orient a vécu la deuxième décennie du XXIe siècle au rythme de ce séisme géopolitique et de ses répliques. Popularisés et référencés dans les livres d’histoire sous le nom de «Printemps arabe», ces soulèvements ont conduit à des résultats disparates, souvent décevants: nombre de pays sont dans une situation pire qu’aux premiers jours de ces révoltes, à l’aube de 2011.

 

Tout commence le 17 décembre 2010, lorsqu’un jeune vendeur ambulant, Mohamed Bouazizi, excédé par le harcèlement policier, s’immole par le feu devant le gouvernorat de la petite ville défavorisée de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie. Le geste de ce jeune diplômé n’est pas une première, mais son acte désespéré libère une rage jamais vue en Tunisie. Son sort tragique se répand sur les réseaux sociaux naissants.

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Mohamed Bouazizi décède de ses blessures le 4 janvier 2011, alors que la contestation contre le régime du président tunisien Zine el Zine el-Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans, s’est étendue comme une traînée de poudre. Dix jours plus tard, Ben Ali devient le premier despote arabe contraint de fuir sous la pression de la rue. Exilé en Arabie saoudite, il y mourra dans l’indifférence en 2019. Dans les semaines suivant sa chute, des manifestations prodémocratie éclatent en Égypte, en Libye, au Yémen…

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À partir du 25 janvier, la rage exprimée dans les rues du Caire, la plus grande ville arabe, donne au phénomène le nom de «Printemps arabe». Le monde regarde, interloqué, tandis que des centaines de milliers de personnes défilent pour exiger le départ du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981. L’espoir et l’euphorie renvoyés par ces images relayées en boucle sur les chaînes d’informations chassent un temps le fatalisme de la vie politique du Moyen-Orient. Tout devient possible.

«Regardez les rues d’Égypte ce soir, voici à quoi ressemble l’espoir», écrit la célèbre auteure égyptienne Ahdaf Soueif dans le quotidien The Guardian. La détermination soudaine de peuples longtemps opprimés et réduits au silence va jusqu’à renverser certaines des dictatures les plus enracinées. D’inspiration tunisienne, une interjection - «Dégage!» («irhal!») - et un slogan - «Le peuple veut la chute du régime» («Al-chaab yourid iskat al-nidham») - déferlent un peu partout, renforçant le sentiment d’une destinée régionale commune.

Ces paroles résument le puissant désir de changement et de liberté parmi des dizaines de millions d’Arabes. C’est le cri d’une génération qui ignorait jusque-là ses propres capacités. Érigé en incantation à force d’être répété, il libère un temps les peuples de leurs peurs. Un nouveau paradigme émerge au Moyen-Orient, basé sur une prise de conscience collective que les tyrans ne sont pas invincibles et que les changements peuvent venir de l’intérieur, et pas seulement du jeu géopolitique mondial.

 

Lina Mounzer, auteure et traductrice libanaise dont l’histoire s’est aussi tissée en Égypte et en Syrie, se souvient des premiers jours de ces révoltes qui ont brisé le sentiment de «défaite arabe» ayant pesé sur deux générations après la mort de l’Égyptien Gamal Abdel Nasser et de son projet nationaliste panarabe. «Il y avait un sentiment que, nous, Arabes, étions trop paresseux et las pour nous lever contre l’oppression, que nous acceptions le règne des despotes car fondamentalement déficients ou parce que nous avons été façonnés en bêtes de somme par le colonialisme et l’ingérence occidentale», dit-elle.

En Égypte, l’impensable se produit le 11 février 2011: l’annonce de la démission du vieux «raïs». «La nuit où Moubarak est tombé, j’ai pleuré de joie. Je n’arrivais pas à croire que le peuple égyptien pouvait être aussi courageux et beau. Cela ressemblait à l’aube d’une nouvelle ère», se souvient l’auteure. «Et puis, la Syrie. Si j’étais heureuse pour l’Égypte, surprise par l’Égypte, j’étais en extase pour la Syrie».

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Outre Ben Ali et Moubarak, le Printemps arabe a permis de renverser Mouammar Kadhafi en Libye, Ali Abdallah Saleh au Yémen puis, huit ans plus tard, Omar el-Béchir au Soudan. Cinq dictateurs et 146 années de règne au total - sans compter les douze ans de Saleh à la présidence du nord du Yémen avant l’unification du pays en 1990. Durant les premiers mois de ce chamboule-tout historique, l’effet domino paraît aussi inéluctable que les autocrates arabes semblaient intouchables. Mais le «Printemps» tant attendu fera long feu.

Répression sanglante

Ironie de l’histoire, l’expression «Printemps arabe», apparue fin janvier 2011, n’a été que rarement utilisée dans les pays de la région, où les termes «soulèvement» et «révolution» ont été préférés. Elle a en tout cas vite donné lieu à une expression inverse, mise en avant dans l’ouvrage de l’Américain Noah Feldman «Arab Winter» («L’hiver arabe»). Un hiver qualifié d'«échec tragique» par l’universitaire canadien Michael Ignatieff. À l’exception de la Tunisie, le vide créé par la chute de régimes vilipendés n’a pas été comblé par les réformes démocratiques réclamées par la rue. Pire, il a parfois donné lieu à des conflits armés.

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En Égypte, l’élection en 2012 de Mohamed Morsi, un islamiste dont le programme se heurte à l’opposition farouche d’une partie des contestataires, ouvre la voie à son renversement, l’année suivante, par l’armée. Et à une répression sanglante. Le maréchal Abdel Fattah al-Sissi rétablit un régime au moins aussi autoritaire que celui de Moubarak, s’érigeant en rempart contre l’islamisme sous l’œil bienveillant d’un Occident déboussolé et dépassé.

À Bahreïn, seule monarchie du Golfe à avoir connu des manifestations de masse en 2011, le soulèvement a été brutalement réprimé avec le soutien de l’Arabie saoudite, qui pour sa part n’a pas hésité à distribuer de l’argent en masse à sa population pour éviter une contagion. À l’autre bout de la région, les premières manifestations en Algérie, pays meurtri par la guerre civile, n’ont pas pris - son heure viendra en 2019. Au Maroc, le mouvement du 20 février 2011 a été réduit au silence par des réformes cosmétiques et une sourde répression judiciaire.

En Libye, les révolutionnaires se sont divisés en une myriade de groupes dans un pays plus que jamais fragmenté et sujet aux ingérences étrangères. Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule Arabique, s’est engouffré dans un conflit civil aux ramifications régionales.

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Mais la tombe du Printemps arabe restera la Syrie, où les manifestations prodémocratie ont mué en un impitoyable conflit. «C’est votre tour, docteur», écrivent en mars 2011 des adolescents de Deraa, sur un mur de cette ville du sud de la Syrie, en référence au président syrien Bachar al-Assad, ophtalmologue formé au Royaume-Uni. Vœu pieux: Assad restera le domino qui ne tombe pas, au prix d’une lutte sans merci, sauvant ainsi sa peau aux dépens de plus de 380’000 morts et de millions de déplacés.

 

«Je suis fier de ce que nous avons fait à l’époque, mais je n’aurais jamais pensé que nous en arriverions là, que le régime nous détruirait comme ça», déclarait en 2018 un des graffeurs de Deraa, Mouawiya Sayasina. Ici, la tournure des événements et l’inaction internationale ouvrent les portes d’un autre enfer: la répression sans fin, la haine confessionnelle qui se répand, un terreau où les jihadistes de Syrie et d’ailleurs prospèrent.

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L’expansion des jihadistes atteint son point d’orgue avec la proclamation en 2014 par le groupe État islamique (EI) d’un «califat» à cheval entre la Syrie et l’Irak, presque aussi vaste que la Grande-Bretagne. La violence extrême des exactions, propagées sur les réseaux sociaux, la capacité de l’EI à attirer des milliers de combattants d’Europe et d’ailleurs et les vagues d’attentats dans le monde entier ont fini d’éteindre en Occident le regard enthousiaste des débuts.

L’attention du monde se focalise sur la lutte antiterroriste plutôt que sur la fin de régimes autocratiques qui ne tardent pas opportunément à se présenter, de nouveau, comme le dernier rempart contre l’islamisme radical.

L’Occident, États-Unis de Barack Obama en tête, qui n’avait pas vu venir le Printemps arabe, s’était d’abord montré encourageant vis-à-vis des protestataires. Mais il s’est gardé d’intervenir directement, à l’exception de la Libye, où des raids controversés de l’OTAN ont été menés pour empêcher Mouammar Kadhafi de mater la rébellion dans le sang.

Dix ans plus tard, les soulèvements arabes de 2011 résonnent davantage comme un échec. Pour Ahdaf Soueif, il est cependant trop tôt pour tirer des conclusions. «Les conditions dans lesquelles les gens ont vécu à partir du milieu des années 1970 ont conduit à la révolte. C’était inévitable. Cela continue de l’être», affirme l’auteure. Comme d’autres militants, elle rejette la rhétorique liant la poussée de l’islam radical aux révolutions. Ce sont les contre-révolutions qui ont alimenté frustrations et privations dont les jihadistes se sont nourris, avance-t-elle.

Depuis 2018, une deuxième vague de manifestations contre les pouvoirs en place au Soudan, en Algérie, en Irak et au Liban a ravivé les espoirs et semblé prouver la pérennité de l’esprit de 2011 au sein de la jeunesse arabe. Pour Arshin Adib-Moghaddam, basé en Grande-Bretagne où il est professeur à la London School of Oriental and African Studies, le feu couve toujours sous les cendres et les revendications initiales «déborderont à la prochaine occasion comme un tsunami politique».

Pour Alaa al-Aswany, le romancier le plus connu d’Égypte, qui avait brièvement campé sur la place Tahrir au Caire, «la révolution, c’est comme tomber amoureux, elle fait de vous une meilleure personne». À ce titre, la «Révolution du jasmin» en Tunisie, bien que tourmentée, reste l’histoire à succès. Dans le petit pays d’Afrique du Nord, l’effusion de sang et les profondes divisions ont été contenues, le mouvement d’inspiration islamiste Ennahdha, principale force politique du pays, a privilégié le consensus pour mener la transition.

«Contrastant avec l’échec en Égypte et le désastre en Syrie, la Tunisie apparaît comme l’exception du phénomène régional qu’elle a engendré», écrit Noah Feldman dans «L’hiver arabe». Mais, là aussi, l’histoire reste inachevée et pour les 11 millions de Tunisiens, les dividendes de la révolte ne sont pas au rendez-vous.

Près de là où tout a commencé, en face de la place centrale de Sidi Bouzid où une sculpture de la charrette de Mohamed Bouazizi a été érigée, Achref Ajmi, 21 ans, exprime son désenchantement. Ben Ali est parti, le pays est resté debout, mais la situation économique, un des principaux catalyseurs de la révolte, reste médiocre, note-t-il. «Le slogan de la révolution était «travail, liberté, dignité». Nous n’avons rien vu de cela. Il n’y a pas d’emplois.»

 

 

26.11.2020

https://www.20min.ch/fr/story/dix-ans-apres-que-reste-t-il-du-printemps-arabe-962158497053

 

 

Rédigé le 27/11/2020 à 20:17 dans Culture, HIRAK, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)

L’Algérie et le «printemps arabe» : les confessions de l’ex-président Obama

 

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Barack Obama . D. R.

 

L’ancien président Barack Obama a évoqué l’Algérie par deux fois dans son livre Une terre promise qui vient de paraître dans sa version française aux éditions Fayard. Le prédécesseur de Donald Trump, dont le mandat a coïncidé avec les soulèvements qui ont chamboulé le Moyen-Orient et le Maghreb en 2011, avoue à demi-mot que Washington a grandement contribué à l’éclatement de ces événements même s’il admet, par ailleurs, que tous ses conseillers n’étaient pas d’accord sur l’attitude que la Maison-Blanche devait adopter face au renversement des «régimes arabes».

 

Barack Obama s’est surtout concentré sur les cas égyptien, tunisien et libyen sur lesquels son administration, affirme-t-il, était devant un choix cornélien : fallait-il s’impliquer ou pas ? Notamment en Libye où le Français Nicolas Sarkozy et le Britannique David Cameron étaient déjà à la manœuvre. Pour l’ancien locataire du Bureau ovale, une intervention directe de l’armée américaine «n’aurait rien réglé», d’autant que celle-ci était déjà suffisamment embourbée en Irak et en Afghanistan.

«En parallèle (aux manifestations en Tunisie, ndlr), des mouvements similaires, principalement animés par des jeunes, naissaient en Algérie, au Yémen, en Jordanie et à Oman, premiers bourgeons de ce qui allait devenir le printemps arabe», écrit Barack Obama. «Les manifestations antigouvernementales ont gagné en ampleur et en intensité dans les autres pays, où la possibilité du changement se révélait de plus en plus crédible», ajoute-t-il, en soulignant que «quelques régimes sont parvenus à faire au moins une concession symbolique aux manifestants tout en évitant les révoltes et les exactions : l’Algérie a levé la loi d’exception en vigueur depuis dix-neuf ans, le roi du Maroc a engagé des réformes constitutionnelles augmentant modestement les pouvoirs du Parlement élu, et le monarque de Jordanie n’a pas tardé à l’imiter».

«Mais, pour beaucoup de dirigeants arabes, la grande leçon à tirer des événements […] était qu’il fallait écraser systématiquement et sans pitié toutes les manifestations – en employant toute la violence nécessaire, et tant pis si la communauté internationale y trouvait à redire», confie encore l’ancien Président démocrate qui se lance, alors, dans une défense à peine voilée des Frères musulmans. «Après l’armée, qui était profondément enracinée dans la société égyptienne et avait des intérêts dans de nombreux secteurs économiques, la faction la plus puissante et rassembleuse du pays était celle des Frères musulmans [qui] bénéficiaient d’une base très étendue», écrit-il, en regrettant presque le fait que «de nombreux gouvernements de la région voyaient en eux une menace, une puissance subversive», et que «leur philosophie fondamentaliste faisait d’eux […] une possible épine dans les relations» avec Washington.

«Les médias ont commencé à se pencher sur la réaction de mon gouvernement face à la crise (les soulèvements populaires de 2011, ndlr), en se demandant concrètement de quel côté nous étions», se souvient Barack Obama. «Jusque-là, nous nous étions bornés à publier des déclarations standard qui nous faisaient gagner du temps. Mais les correspondants à Washington – dont une grande partie prenait visiblement fait et cause pour les manifestants – se sont mis à [nous] harceler, en exigeant de savoir pourquoi nous ne nous étions pas prononcés clairement en faveur des forces pro-démocrates», ajoute-t-il. «Pendant ce temps, les dirigeants de la région nous demandaient pourquoi nous ne soutenions pas Moubarak plus énergiquement», affirme Obama qui cite deux pays particulièrement gênés par la montée des Frères musulmans : Israël, qui craignait de voir l’Iran «s’y installer en deux secondes» si le régime égyptien venait à péricliter, et l’Arabie Saoudite, effrayée de ce que «la diffusion de ce mouvement dans la région représentait une menace vitale pour une dynastie qui étouffait depuis longtemps toutes les oppositions».

«Malgré mon instinct qui me poussait à sauver les innocents menacés par les tyrans, j’hésitais à ordonner une action militaire en Libye, pour la même raison qui m’avait poussé à refuser la suggestion […] d’inclure dans mon discours du prix Nobel un appel explicite à la responsabilité de protéger les civils contre leur gouvernement», fait savoir Barack Obama, qui s’interroge : «Quelle serait la limite de cette obligation d’ingérence ? Et quels en seraient les paramètres ? Combien de morts faudrait-il et combien de personnes en danger pour déclencher une réponse militaire des Etats-Unis ? Pourquoi en Libye et pas au Congo, par exemple, où un enchaînement de conflits avait coûté la vie à des millions de civils ? Devrions-nous intervenir uniquement dans les cas où les pertes américaines seraient nulles ?»

 

 

Par Nabil D

novembre 19, 2020

https://www.algeriepatriotique.com/2020/11/19/les-confessions-de-lex-president-obama-sur-le-printemps-arabe-et-lalgerie/

 

Rédigé le 24/11/2020 à 17:04 dans Algérie, Culture, HIRAK | Lien permanent | Commentaires (0)

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