PROCHE-ORIENT - C’est la veille de Noël et les rues de Bethléem en Cisjordanie sont vides. La ville qui a vu naître Jésus-Christ, d’après la tradition chrétienne, et qui est d’habitude si animée en cette période de l’année est en deuil, en pleine guerre entre Israël et le Hamas. La ville a donc décidé d’annuler les festivités en solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza, qui continuent d’être touchés par les bombardements israéliens.
À la place de l’immense sapin de Noël installé chaque année devant la basilique de la Nativité, une crèche sous les décombres et entourée de barbelés a été disposée, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article.
« Depuis cette place sacrée, nous envoyons un message de paix à tous les dirigeants dans le monde, pour qu’il y ait une pression pour arrêter cette guerre, pour avoir le courage de dire stop à cette guerre », déclare le Père Ibrahim Faltas, frère franciscain supérieur, venu allumer un cierge devant la crèche. « Il y a eu trop de vies perdues. 20.000 personnes ce n’est pas un petit chiffre, tout comme les 50.000 blessés, c’en est assez ».
« Si Jesus était né aujourd’hui, il serait sous les décombres »
Dans l’église luthérienne de Bethléem, la traditionnelle crèche de Noël a fait place à un amas de gravats. Au centre, une statue de l’enfant Jésus a été disposée et celui-ci est enveloppé dans un keffieh.
« Si Jésus était né aujourd’hui, il serait né sous les décombres de Gaza », énonce Munther Isaac, pasteur de l’église luthérienne. « Cette année, il n’y aura pas de célébration de Noël à Bethléem et en Palestine, pour la simple et bonne raison qu’il est dur et même impossible d’être en fête pendant que notre peuple à Gaza est en proie à un génocide » explique-t-il.
La cérémonie de cette année sera donc sobre. « Les chefs des Églises de Jérusalem ont délivré un communiqué, demandant à tous de limiter les célébrations de cette année aux prières et aux rituels religieux ».
Le conflit entre Israël et le Hamas a fait plus de 20.000 morts, d’après le ministère de la santé du Hamas, et plus de 53.000 blessés. Cette guerre a été déclenchée après une attaque meurtrière du Hamas le 7 octobre dernier en Israël. Environ 1140 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées lors de cette attaque et 129 personnes sont encore retenues en otage dans la bande de Gaza.
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