Le Hamas a mené une attaque-surprise sur Israël, samedi. Depuis, l’État hébreu s’est notamment engagé à imposer un « siège total » à la bande de Gaza. Où se sont déroulées les attaques ? Où le bilan des victimes se situe-t-il dans la plus récente histoire du conflit israélo-palestinien ? Tour d’horizon de la situation en cartes et en chiffres.
Où se sont déroulées les attaques ?
Samedi matin, les forces armées du Hamas, groupe qui contrôle la bande de Gaza depuis 2007, ont lancé l’opération « Déluge d’al-Aqsa ». Des roquettes ont été lancées depuis Gaza et ont notamment atteint des villes israéliennes alentour, mais aussi Tel-Aviv, Ashkelon ou encore Guedera, plus au nord.
Outre l’offensive aérienne, le Hamas a aussi coordonné une attaque terrestre, s’attaquant notamment au poste frontalier d’Erez au nord de Gaza et pénétrant dans la ville de Sderot, ainsi qu’une attaque maritime, atteignant notamment la plage de Zikim, tout juste au nord de la bande de Gaza. Un assaut a aussi été perpétré dans les environs de Re’im, où se déroulait le festival de musique électronique Supernova.
Des frappes aériennes ont aussi été enregistrées dans la ville de Khan Younès, vers le sud de la bande de Gaza, qui compte plusieurs camps de réfugiés palestiniens, et dans la ville de Beit Hanoun, vers le nord-est.
Quelle est la situation de la bande de Gaza ?
Avec une population évaluée à environ 2,1 millions d’habitants répartis sur un territoire de 365 km2, la bande de Gaza est très densément peuplée. Plus de la moitié de ses habitants sont des réfugiés. En tout, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, dénombre environ 1,7 millison de réfugiés dans la région.
La bande de Gaza vit sous un blocus imposé par Israël depuis 2007, lors de la prise de contrôle de la région par le Hamas. Ce blocus contrôle l’accès au territoire terrestre de Gaza ainsi que sa pêche dans la Méditerranée, entre autres. La quasi-totalité des frontières de la bande de Gaza sont interdites d’accès et de traversée aux Palestiniens, à l’exception des postes-frontières établis par Israël. Parmi eux, le poste d’Erez, au nord, a fait l’objet d’une offensive du Hamas. Le poste de Rafah, à la frontière entre Gaza et l’Égypte, a été bombardé par Israël, ce lundi, en riposte aux attaques du Hamas.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a annoncé lundi qu’il n’y aurait « pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz » acheminé vers la bande de Gaza. Israël y fournit environ 10 % de la consommation annuelle en eau.
Où en est le bilan des victimes ?
Les forces armées israéliennes dénombraient lundi plus de 800 morts sur leur territoire. C’est plus que le total de décès israéliens enregistrés entre 2008 et 2022 en raison de ce conflit, selon les données de l’ONU. L’attaque surprise du Hamas, inattendue par les forces de défense d’Israël, a frappé plus fort que jamais, faisant aussi 2600 blessés. Du côté palestinien, on dénombre 687 morts et plus de 3700 blessés, selon les autorités locales.
On constate cependant que le conflit affecte le côté palestinien de manière disproportionnée, au moins depuis 2008. En 2014, alors que la bande de Gaza était en état de guerre, la riposte israélienne a fait plus de 2300 morts et 17 500 blessés, contre 88 morts et 2708 blessés du côté israélien.
En 2018, les forces israéliennes ont causé la mort de 300 personnes et en ont blessé plus de 31 000 autres, tandis que les forces palestiniennes ont tué 13 personnes et en ont blessé 117 autres.
À noter que la population d’Israël est environ le double de celles de la Cisjordanie et de la bande de Gaza réunies.
Les réactions internationales
Les États-Unis, allié historique de l’État hébreu, ont condamné l’attaque du Hamas. Le président américain, Joe Biden, a promis une aide en munitions et une augmentation des effectifs du dispositif militaire américain dans le Moyen-Orient. Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a aussi exprimé son soutien envers Israël, condamnant les attaques du Hamas.
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, qui a fait part de son soutien envers Israël, a quant à lui montré du doigt l’ennemi russe, alléguant que Moscou « veut inciter à la guerre dans le Moyen-Orient ». Il a aussi condamné « les amis iraniens de Moscou » et l’aide qu’ils auraient apportée au Hamas. L’Iran affirme n’avoir en rien aidé le Hamas dans son attaque envers Israël.
Il y a 50 ans, la guerre du Kippour
Le 6 octobre 1973, soit 50 ans jour pour jour avant l’attaque du Hamas de samedi, une coalition militaire menée par l’Égypte et la Syrie attaquait Israël par surprise dans la péninsule du Sinaï et le plateau du Golan, deux territoires respectivement égyptien et syrien alors occupés par Israël depuis la guerre des Six Jours de 1967.
Cette attaque a marqué le début de la guerre du Kippour, ou guerre d’Octobre. La coalition arabe, composée entre autres de l’Arabie saoudite, de la Jordanie, de l’Irak et de Cuba, était soutenue par l’Union soviétique, tandis qu’Israël bénéficiait du soutien des États-Unis.
La guerre, qui dura du 6 au 24 octobre 1973, aura fait 3020 morts et 8135 blessés israéliens. Du côté de la coalition arabe, on dénombra 9500 morts et 19 850 blessés. Cette guerre devint le précurseur de la normalisation des relations entre l’État hébreu et son voisin égyptien : les deux pays frontaliers ont signé, en 1978, les accords de Camp David, permettant à l’Égypte de récupérer la péninsule du Sinaï si elle s’engageait à ne plus attaquer Israël. Cette entente est encore respectée de nos jours
Sarah Boumedda
https://www.ledevoir.com/monde/799626/conflit-israelo-palestinien-guerre-entre-israel-hamas-cartes-donnees
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