Après de longs mois d'hésitations et de faux-fuyants, l'entité sioniste a mis les points sur les i à propos de sa reconnaissance d'une soi-disant souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Et, le Maroc qui appelle à cette reconnaissance de tous ses vœux, en reçoit pour son grade en se faisant chanter par Israël, comme il l'a été par les Etats-Unis sous l'administration de Donald Trump, qui a proposé au roi Mohamed VI de normaliser ses relations diplomatiques avec Israël en contrepartie d'une reconnaissance par ses soins de la marocanité du Sahara occidental. Ce fut exécuté en 2020, quelques jours avant que le président Trump ne quitte la Maison Blanche.
Le gouvernement israélien a annoncé, lundi 3 juillet, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, qu'il était prêt à reconnaître la souveraineté du Maroc sur le territoire du Sahara occidental si le Maroc acceptait d'accueillir le sommet du Néguev. Un sommet réunissant les pays signataires des accords d'Abraham qui devait se tenir au Maroc en mars, et qui a été reporté à plusieurs reprises, et ce, en signe de protestation contre la campagne militaire d'Israël en Cisjordanie occupée et l'expansion illégale des colonies.
Le Maroc est face à un véritable dilemme, doit-il se plier à la demande de l'entité sioniste en mettant de côté la condamnation de l'expansion illégale des colonies et la répression contre les Palestiniens et accueillir ce sommet du Néguev, en octobre ou septembre, ou refuser d'accueillir ce sommet en s'en tenant aux principes avancés et risquer de ne pas obtenir cette reconnaissance de sa souveraineté sur le Sahara occidental par Israël ? Cela serait un suicide politique si le Maroc acceptait d'organiser ce sommet du Néguev dans des moments où la situation se détériore dans les territoires occupés, avec un déchaînement des violences contre les Palestiniens et le maintien, voire le renforcement, de l'expansion des colonies par le gouvernement sioniste. Pis encore, cela ne serait pas moins qu'une humiliation pour le Maroc. Et que chercherait l'entité sioniste à faire goûter à tous les pays arabes, à part l'humiliation, si elle en avait les moyens ? Le début du renforcement des relations entre les deux pays remonte donc à trois ans, et depuis, le Maroc n'a pas fini d'attendre que l'entité sioniste reconnaisse sa souveraineté sur le Sahara occidental. Il en vient presque à quémander cette reconnaissance auprès de tous les pays, mais le cas d'Israël reste bien particulier. Le Maroc a signé les accords d'Abraham en normalisant ses relations diplomatiques avec ce pays, alors qu'Israël refuse de lui rendre l'ascenseur en signe de reconnaissance envers cette normalisation, vue d'Israël comme une grande victoire sur les pays arabes qui refusent tout rapprochement avec l'entité sioniste avant que la Palestine n'obtienne tous ses droits, dont la création d'un Etat palestinien souverain. En tout cas, pour en arriver à exercer ouvertement une telle pression, qu'aucun pays qui se respecte n'accepterait, Israël doit bien connaître les faiblesses du Maroc qui, jusque-là, ne s'est pas encore offusqué d'une telle attitude.
par Abdelkrim Zerzouri
Jeudi 6 jupar Abdelkrim Zerzouriillet 2023
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