Après l’échec de son coup de force vers Moscou, le chef du groupe paramilitaire devait aller en Biélorussie dans le cadre d’un accord conclu avec le président biélorusse Alexandre Loukachenko.
Le chef du groupe Wagner Evgueni Prigojine (à gauche) et le gouverneur de la région de Volgograd Andrey Bocharov (à droite), lors d’une cérémonie, le 24 septembre 2022. (KOMMERSANT/SIPA)
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a affirmé ce jeudi 6 juillet que le patron du groupe paramilitaire Wagner, Evgueni Prigojine, se trouvait toujours « en liberté » en Russie, malgré l’accord prévoyant son départ vers la Biélorussie après sa rébellion avortée le 24 juin.
Après la conférence de presse du président biélorusse, le Kremlin a confirmé ce jeudi ne pas surveiller le patron de Wagner. « Nous ne suivons pas ses mouvements », a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que le président russe Vladimir Poutine communiquait « assez souvent » avec son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko.
« Concernant Prigojine, il est à Saint-Pétersbourg. Il n’est pas sur le territoire biélorusse », a détaillé le président de la Biélorussie lors de cette conférence de presse, affirmant avoir eu mercredi une conversation téléphonique avec le chef de Wagner. Selon lui, les combattants de la milice se trouvent eux aussi « dans leurs camps » et non en Biélorussie, « pour le moment. Si [le gouvernement russe et le groupe Wagner] jugent nécessaire de déployer un certain nombre de combattants de Wagner en Biélorussie pour se reposer ou s’entraîner […] alors j’appliquerai ma décision » de les accueillir, a-t-il ajouté. « Je ne pense pas que Wagner se révoltera et retournera ses armes contre la Biélorussie. »
« Que va-t-il se passer ensuite avec lui ? Vous pensez que Poutine est rancunier et va le buter demain ? Non, ça n’aura pas lieu. »
Concernant le transfert en Biélorussie d’armes nucléaires russes, le président biélorusse a affirmé qu’elles ne seraient utilisées qu’à des « fins défensives ». « Nous ne prévoyons d’attaquer personne avec des armes nucléaires », a-t-il affirmé, tout en promettant une réponse « immédiate » si son pays était attaqué.
Une mutinerie tuée dans l’œuf
La rébellion du groupe paramilitaire, menée le 24 juin, a ébranlé le pouvoir russe, en plein conflit russo-ukrainien.
Pendant plusieurs heures, les combattants de Wagner ont occupé un quartier général de l’armée russe à Rostov-sur-le-Don (sud-ouest) et parcouru plusieurs centaines de kilomètres en direction de Moscou.
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