En janvier 1842,
- le général Changarnier mena des opérations contre
la tribut des Beni-Menasser qui était sur les hauteurs
du Chenoua aux environs de Cherchell.
- Cette tribut entretenait une zaouïa ( école coranique )
où on éduquait de jeunes fanatiques pour exciter
chez les musulmans, la haine du chrétien.
La division de Changarnier détruisit l'établissement.
En janvier 1843,
- Abd el kader avait projeté la prise de Cherchell,
mais, le général de Bar marcha à sa rencontre.
- Les 23, 24, et 25 janvier 1843, il repoussa
les attaques de l'émir et l'obligea à se réfugier
dans les montagnes de Gouraya.
- En mai 1843, après la prise de la smalla de l'émir,
la région était pacifié, mais inhabitable,
- Il fallut attendre décembre 1847,
après la reddition de l’émir, pour qu’ une activité
règne à l'extérieur des villes conquises.
- Les défrichement commencent, les villages s'élèvent
et les émigrants d'Europe accourent en foule pour les peupler.
- Les premiers français
s’installèrent en 1857 sur l’emplacement de Tagourait, où coule la cascade miraculeuse.
Le nom de Tagouraît
- qu'employaient encore certains autochtones, était le nom originel du village de Bérard,
bâti dans la verdure, à flanc de coteau, au-dessus de la mer.
- qu'employaient encore certains autochtones, était le nom originel du village de Bérard,
bâti dans la verdure, à flanc de coteau, au-dessus de la mer.
Le tracé du nouveau village fut confié à :
- Bérard Auguste ( 1796-1862 ) Né à Montpellier.
Correspondant de l'Institut Géographique (1846),
Contre-amiral (1848), il a reconnu et décrit
les cotes de l'Algérie, il publia en 1837,
Description nautique des côtes de l'Algérie.
- En 1857, il était en charge du Service Topographique,
Les militaires français du génie,
- captèrent la source, ce qui permit la viabilisation et l'irrigation des terrains autours du village,
ils conservèrent la cascade miraculeuse qui devint l'une des attractions de Bérard.
Dès 1858,
- des familles originaires du Dauphiné et de Savoie,
s’installèrent au village sur les 24 concessions de 20 hectares qui leurs furent attribuées.
- Certaines de ces familles resterons jusqu'à l'indépendance en 1962,
c’étaient les familles : Dorveaux Jacquemond Petitjean
- En attendant la construction de la future RN11,
les premiers habitants de ce petit village se déplaçaient le long du littoral, à l'aide de boeufs attelés
de lourds chariots, la route n'étant qu'une simple piste, plus ou moins bien entretenue,
Il fallait 5 jours pour aller de Bérard à Alger, et en revenir.
Ain-Tagouraît ou Ain-Tagourirt,
- le futur Bérard était à 4 km de Tefeschoun, le futur Bou-Haroun.
- De ces collines
couvertes de lentisques, de palmiers nains, d'oliviers sauvages et de toutes sortes de broussailles,
les fermiers, nouvellement installés, transformerent ce coin aride en un magnifique village de bord de mer.
Ils durent ce battre contre les éléments naturels et contre les bêtes sauvages.
- A plusieurs reprises,
des vols de sauterelles ravagèrent les maigres récoltes, une double catastrophe marqua l’année 1867,
un tremblement de terre et le choléra, qui fut enrayé grâce au dévouement des médecins militaires.
C’était la dixième épidémie de choléra dans l’Algérois depuis 1835.
Qui mieux qu’Alphonse Daudet,
- peut raconter le courage de ces pionniers,
lors de séjour à Alger et dans le sahel de novembre 1861 à février 1862 :
Quand j’ouvris ma fenêtre, au petit jour, pas une feuille ne bougeait, et dans ces beaux jardins que
j’avais sous les yeux, je restai un moment à regarder ces plantations merveilleuses, où tous les arbres
du monde se trouvaient réunis, donnant chacun dans leur saison leurs fleurs et leurs fruits dépaysés.
Les vignes espacées sur les pentes au grand soleil, les fruits d’Europe abrités dans un coin d’ombre,
les petits orangers, les mandariniers, les bananiers eux-mêmes, se dressaient silencieux et droits,
en panaches réguliers.
je songeais qu’il y a vingt ans,
quand ces braves gens étaient venus s’installer dans les vallons du Sahel, ils n’avaient trouvé
qu’une baraque de cantonnier, une terre inculte hérissée de palmiers nains et de lentisques.
Tout à créer, tout à construire, avec en plus à chaque instant des razzias.
Il fallait laisser la charrue pour faire le coup de feu.
Ensuite les maladies,
les ophtalmies, les fièvres, les récoltes manquées, les tâtonnements de l’inexpérience,
la lutte avec une administration bornée, toujours flottante.
Que d’efforts ! Que de fatigues ! Quelle surveillance incessante !
Les bananiers de la propriéte de la famille Bordes.
Mais où étaient-elles donc, ces terribles bêtes ?
qu’un nuage venant à l’horizon, cuivré, compact,
comme un nuage de grêle, avec le bruit d’un vent d’orage
dans les mille rameaux d’une forêt.
C’étaient les sauterelles.
Bientôt, il arriva au-dessus de nos têtes.
Comme les premiers grains d’une giboulée,
quelques-unes se détachèrent, distinctes, roussâtres;
ensuite toute la nuée creva, et cette grêle d’insectes
tomba drue et bruyante.
À perte de vue,
les champs étaient couverts de sauterelles,
de sauterelles énormes, grosses comme le doigt.
Le lendemain,
quand j’ouvris ma fenêtre comme la veille,
les sauterelles étaient parties ; mais quelle ruine,
elles avaient laissée derrière elles !
Plus une fleur, plus un brin d’herbe : tout était noir,
rongé, calciné, les bananiers, les abricotiers, les pêchers,
les mandariniers, se reconnaissaient seulement à l’allure
de leurs branches dépouillées.
À dîner,
il fallut se passer d’eau, les citernes, les bassins, les puits, les viviers, tout était infecté.
On nettoyait les pièces d’eau, les citernes.
Partout des laboureurs creusaient la terre pour tuer les œufs laissés par les insectes.
Chaque motte était retournée, brisée soigneusement.
Et le cœur se serrait
de voir les mille racines blanches, pleines de sève, qui apparaissaient dans ces écroulements de terre fertile...
Le secteur était peuplées :
- De chacal
qui pullulait en Algérie, on entendait les bandes hurler le soir autour des fermes et des villages.
- De panthère, en arabe nemr,
elle était assez commune en Algérie, mais on lui fit une guerre acharnée pour la prime offerte par l’état
et pour leur peau, on estimait au début des années 1830, qu'un couple de panthère coûtait un boeuf
par jour aux bergers ou aux fermiers.
La dernière panthère fut tuée à Bérard par un fermier vers les années 1910-1913,
L’ancien maire de Bérard, Mr Albert Jacquemont,
se souvenait de l'avoir vue exposée sur la place du village alors qu'il n'était qu'un jeune écolier.
Tous ces éléments
- contribuèrent au départ où à la mort d’une grande partie des fermiers, mais heureusement,
certains se sont accrochés à leur bout de terre.
La rue principale et l'autocar Alger-Cherchell.
Grâce à un microclimat
- particulier à cette région, après le débroussaillage des collines, on tenta plusieurs types de culture.
- Comme il faisait chaud, on commença par la culture du bananier.
- Charles Riviére dans son traité :
Les bananiers en Algérie et en Afrique du nord de 1888, nous donnait quelques détails sur cette culture.
Les bananiers ont une valeur économique sur le littoral de l'Afrique du nord,
mais uniquement dans les parties bien abrités, dans des terres riches et bien irriguées.
Depuis quelques temps seulement, une variété nouvelle, venue du Brésil, parait devoir dépasser
les qualités des divers formes de Musa sapientum, mais le climat sec est funeste aux bananiers.
- Charles Riviére dans son traité :
- Cette culture fut remplacée par celle de la vigne, beaucoup plus rentable.
Le jardin du Village.
- Par la suite, on intensifia les cultures maraîchères surtout poivrons et tomates qu'entreprirent avec succès,
ceux que nous appelions les tomatéros, ouvriers ou petits propriétaires espagnols.
- le Docteur Trabut donne dans la Revue Horticole de l'Algérie d'intéressants renseignements
sur le développement pris en Algérie pour la culture de la Tomate.
La Tomate primeur
C'est aux environs d'Oran,
que la culture des Tomates primeurs prend de l'importance depuis une dizaine d'années.
El-Ançor, dans la plaine des Andalous, est le centre de production,
et en 1900, plus de 200 hectares étaient consacrés à la culture des tomates d'hiver.
Ce sont des cultivateurs espagnols, les Tomateros,
qui ont importé cette culture du Sud de l'Espagne, ils ont loué des terrains sans valeur, pierreux,
couverts d'Alfa, y ont ouvert des tranchées et enfoui du fumier, sur ces terres arides,
ils obtenaient bientôt 50 à 100 quintaux de Tomates par hectare vendues 50 à 60 francs le quintal.
Les bénéfices importants ainsi réalisés dans des terres considérées jusque là comme peu propres
à la culture ont décidé d'autres maraîchers, à se lancer dans ces cultures.
L’intensification de ces cultures a permis d’alimenter les marchés de la Métropole.
Il est bien certain que cette culture, faite en hiver,
ne peut pas s'éloigner de la côte où la mer maintient une température assez élevée.
- le Docteur Trabut donne dans la Revue Horticole de l'Algérie d'intéressants renseignements
Le premier registre d’état civil
- spécifique à Bérard, a été le registre de mariages ouvert en 1860.
- Cette année là, un seul mariage a été enregistré.
- Le 29 Septembre 1860, le Maire de Mouzaïaville,
- maria,
Daniel Jean-Louis- , menuisier, né à Châteaulin dans le Doubs à
Molinier Jeanne Rose- , née dans le Tarn.
- Les témoins : Jaille Benoît, Boulanger Etienne, Lang Jean-Baptiste, Devaux Antoine.
- Ensuite, il fallut attendre . . .
- le 7 Octobre 1867,
Dorveaux Pierre Joseph- , né dans le Doubs, épouse
Louhet Mathilde- , née en Côte d’Or.
- le 11 Octobre 1870,
- pour que soit célébrer le troisième mariage de la commune de Bérard, ce jour là,
Dorveaux Emile- , né dans le Doubs épousa
Jacob Elisabeth Marie Claudine- , née dans l'Ain.
- de 1860 à 1897, le village de Bérard a été rattaché administrativement à d'autres communes.
- De 1860 à 1866, Bérard était rattachée à la commune de Mouzaïaville.
- De 1867 à 1869, elle dépendait de la commune de Koléa.
- En 1870, elle devient une annexe de la commune de Castiglione,
avec comme Officier en charge de l’état civil, Dorveaux Emile. - En 1875, elle devient une section spécifique de Castiglione,
avec comme Officier en charge de l’état civil, Dorveaux Emile.
- En 1896,
un maire adjoint spécial fut nommé pour être en charge de la future commune : Bouvier Pierre. .
- Enfin, en 1898, Bérard eut son premier maire, Bouvier Pierre.
La Mairie du Village.
Au début du siècle,
- le deuxième Maire de Bérard fut Mr Bordes.
La première guerre mondiale arriva, la mairie fut confiée à Mr Ange Ferrando
pendant toute la durée de la confrontation.
- Dans les années 1920,
Mr Drouhin, propriétaire du domaine du Rocher Plat occupa le poste de maire,
mais, n'entendant pas grand chose à la vigne et à l'oenologie, il dut revendre sa propriété
et repartit pour la Métropole dès que son mandat fut achevé.
- Puis ce fut la dynastie de Jacquemont, avec par ordre d'entrée en scène :
Jules Jacquemont Camille Jacquemont Albert Jacquemont- .
En parlant de cette famille,
les gens du village l'appelaient souvent, avec sympathie, et en souriant, la Dynastie des Jacquemond.
- Le fils d'Albert,
Jean-Pierre, médecin, avait projeté, avec l'aide de ses parents, d'ouvrir une maison de repos
sur les hauteurs de Bérard, et il aurait certainement succédé à son père. . . . .
- Mais l'homme propose et Dieu dispose, ainsi s'acheva la dynastie d'une famille d'édiles,
particulièrement estimée tant par les autochtones que par les autres populations.
Le bord de mer.
- la bourgeoisie française visitait l’Algérie, par mis les divers itinéraires proposés, il y avait dans le guide
des années 1880, la visite du tombeau de la chrétienne.
Cette grande excursion était référencée avec deux itinéraires possibles :
- soit par Castiglione et Bérard, en chemin de fer sur route.
- soit par Marengo, en chemin de fer sur rail.
Le restaurant La Cascade.
- la commune comptait 737 habitants, 242 musulmans et 495 européens de souche française ou espagnole,
ouvriers ou petits propriétaires.
- Si la terre fut mise en valeur, la population européenne n'augmenta guère,
alors que la population musulmane atteignait le chiffre de 2.500 âmes en 1962.
- Hélas, arriva la date fatidique de l'indépendance de l'Algérie,
Bérard- redevint
- . . .
- !
La mairie et la route de Blida.
http://algeroisementvotre.free.fr/site3000/village0/villa011.html
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