De-l-amiraute-a-tipasa 7
La guérilla à Marengo
Jean-Claude était venu déjeuner à la maison. Il semblait passablement intrigué et très vite il nous a narré l'histoire que voilà :
Tout près de la maison de la ferme et des bâtiments une patrouille dont les hommes étaient en tenue de combat, (normalement ces hommes étaient stationnés en poste pas trop loin du village) est venue perquisitionner la petite maison d'un homme qui était de grande confiance.
-Vous le connaissez, s'exclama Jean-Claude, c'est vraiment un bon Arabe qui nous estime, très loyal, toujours prêt à rendre service... Il vous dit bonjour, vous lui parlez...
Il soupira et murmura :"Ah, qui ce serait douté ? Nous avions un terroriste à deux pas de chez nous". Puis il continua : Alors l'officier lui a demandé des explications :
-Il est où le fellouze que tu as caché ? Tu vas le dire ! Il était chez toi.
-Il est mort.
-Ah, il est mort ton fellouze ? A qui tu vas faire avaler ça ? Tu vas nous dire tout de suite où est le fellouze ou tu vas dérouiller sec.
Mais le fell était bien mort, continua Jean-Claude en faisant un geste évasif de la main, bien mort et enterré tout près de la bergerie. Ordre de l'exhumation du corps fut donné. L'exercice à la pelle et à la pioche ne dura point longtemps et le cadavre fut mis au jour. Il pesait moins de quarante kilos
Tout près de la maison de la ferme et des bâtiments une patrouille dont les hommes étaient en tenue de combat, (normalement ces hommes étaient stationnés en poste pas trop loin du village) est venue perquisitionner la petite maison d'un homme qui était de grande confiance.
-Vous le connaissez, s'exclama Jean-Claude, c'est vraiment un bon Arabe qui nous estime, très loyal, toujours prêt à rendre service... Il vous dit bonjour, vous lui parlez...
Il soupira et murmura :"Ah, qui ce serait douté ? Nous avions un terroriste à deux pas de chez nous". Puis il continua : Alors l'officier lui a demandé des explications :
-Il est où le fellouze que tu as caché ? Tu vas le dire ! Il était chez toi.
-Il est mort.
-Ah, il est mort ton fellouze ? A qui tu vas faire avaler ça ? Tu vas nous dire tout de suite où est le fellouze ou tu vas dérouiller sec.
Mais le fell était bien mort, continua Jean-Claude en faisant un geste évasif de la main, bien mort et enterré tout près de la bergerie. Ordre de l'exhumation du corps fut donné. L'exercice à la pelle et à la pioche ne dura point longtemps et le cadavre fut mis au jour. Il pesait moins de quarante kilos
selon le médecin militaire.
J'aimais ces petites balades à cheval.
On peut voir ici, un autre coin de la
ferme et l'on aperçoit très bien la bergerie. C'est exactement derrière l'arbre que le corps du collecteur de fonds avait été déposé et enterré. Le jour où ce cliché a été pris, bien sûr que je ne savais rien. Personne n'avait remarqué que de la terre avait été remuée.
J'aimais ces petites balades à cheval.
On peut voir ici, un autre coin de la
ferme et l'on aperçoit très bien la bergerie. C'est exactement derrière l'arbre que le corps du collecteur de fonds avait été déposé et enterré. Le jour où ce cliché a été pris, bien sûr que je ne savais rien. Personne n'avait remarqué que de la terre avait été remuée.
Voici Jean-Claude qui jouait à l'apollon dans les ruines de Tipasa. Tipasa où nous allions souvent. Il avait été ébranlé par cette histoire du terroriste qui avait élu bien involontairement domicile à deux pas de chez eux. Il s'agissait d'un collecteur de fonds. Ce n'était pas l'armée qui avait tiré. Les employés avaient été questionnés et ils avaient fini par craquer donc par parler. Pour faire court, le personnel arabe qui vivait sur les hauteurs de la ferme s'était retrouvé avec un homme gravement blessé sur les bras et avait tenté de le soigner. En revanche, il leur était impossible de le garder dans leurs mechtas. Impossible pourquoi ? Eh bien en raison des visites fréquentes des patrouilles de l'armée française. Le blessé aurait été très vite découvert et tout le monde aurait été embarqué, le blessé et les familles qui devenaient des complices du FLN. Tandis qu'en plaçant le collecteur à côté de la maison des propriétaires, les membres de l'ALN savaient que l'armée passait parfois mais pour discuter, prendre des nouvelles, boire un petit coup mais jamais pour effectuer la moindre perquisition.
Une citation de Bernard Nicolas auteur de Passé sous silence en Algérie :"C'est la guerre, et l'armée, avec tristement le malheur qui la suit. Pourtant, ces pauvres gens que nous soumettons à des contraintes, n'ont globalement sûrement pas grand-chose à se reprocher, harcelés d'un côté par le FLN qui fait pression sur eux en sous-main et de l'autre, l'armée française tenante du maintien de l'ordre, et qui l'exerce parfois durement. Il faut voit la misère dans certaines de ces raïmas (1), où les Arabes vivent, dans une ambiance et un inconfort tellement incroyable pour nous. Démunis de tout ce qui nous semble essentiel."
(1) La raïma est en toile, en peau de chèvre ou de dromadaire, utilisée par les nomades qu'on appelle en Algérie les Guiblis.
Une citation de Bernard Nicolas auteur de Passé sous silence en Algérie :"C'est la guerre, et l'armée, avec tristement le malheur qui la suit. Pourtant, ces pauvres gens que nous soumettons à des contraintes, n'ont globalement sûrement pas grand-chose à se reprocher, harcelés d'un côté par le FLN qui fait pression sur eux en sous-main et de l'autre, l'armée française tenante du maintien de l'ordre, et qui l'exerce parfois durement. Il faut voit la misère dans certaines de ces raïmas (1), où les Arabes vivent, dans une ambiance et un inconfort tellement incroyable pour nous. Démunis de tout ce qui nous semble essentiel."
(1) La raïma est en toile, en peau de chèvre ou de dromadaire, utilisée par les nomades qu'on appelle en Algérie les Guiblis.
Des patrouilles passaient souvent en tenue de combat. Les hommes de l'armée savaient que les hors-la-loi (les HLL pour les messages de l'armée) venaient la nuit pour se nourrir, boire et se détendre. Les militaires armés de leurs MAT 49, chaussés de brodequins, interrogeaient et harceler les femmes qui dans la journée préparaient la nourriture de la nuit. Elles eurent du mal à garder le secret et l'histoire du collecteur de fonds transpira interrogatoire après interrogatoire. La vérité a fini par être révélée. Pourtant un mystère demeurait : Qui donc avait tiré sur un homme qui appartenait au FLN soit, mais qui n'avait jamais été en tenue de combattant ?
Une photo du Nouvel Obs
A la ferme Lorion, les employés de la ferme vivaient avec leurs familles sur la colline et loin des bâtiments. Il fallait prendre la grande allée bordée de caroubiers. Il était difficile d'y accéder en voiture. Je suis entré dans leurs mechtas. Des bâtisses dont les murs étaient composés de terre, de paille et de pierres. Pas de cheminée. Les femmes cuisaient une galette délicieuse qui leur servait de pain. Leurs vêtements étaient imprégnés de l'odeur de la fumée. Il semble que les Algériens de la campagne aient toujours vécus dans des huttes qui datent de l'antiquité, un peu comme on imagine les maisons de nos ancêtres des Gaulois. Les paysans algériens n'ont pas connu d'évolution en ce qui concerne leurs logements, ne sont pas passés par le Moyen-âge, la renaissance... La régence turque ne leur a rien apporté. Quant à la présence française ? J'ai toujours connu des mechtas que nous appelions, nous les Français, des gourbis.
Colette Albéro racontait que de petits immeubles avaient été construits pour des familles arabes qui les avaient refusés en prétextant qu'ils n'étaient pas des oiseaux et qu'il leur fallait une petite cour pour faire la fête.
L'eau est passé sous les ponts, les ponts du Mazagran et le pont Malglaive, et l'histoire du collecteur de fonds est tombée dans les oubliettes. Néanmoins il me faut revenir vers cette histoire. Jean-Claude nous a quittés un peu songeur, le visage tourmenté par des tracas. Il avait répété :"Le cadavre d'un fell découvert à deux pas de la maison !"
Lorsque je me suis retrouvé seul avec Antoine, ce dernier m'a raconté la grave histoire qui avait émaillée une de ses promenades sur les hauteurs de la ferme, la ferme où il allait souvent pendant les vacances scolaires. Il partait toujours avec un fusils de chasse, les fusils de la ferme étaient tous pendus dans la grande cuisine et il était normal de sortir armé. Il se déplaçait à cheval. Le cheval que l'on voit sur la photo, cheval que je montais parfois aussi.
Promenade paisible. Antoine était parti à la découverte de quelque gibier. Pour Antoine, tirer du poil ou de la plume était un plaisir que je n'ai jamais compris. Soudain, il vit derrière un fourré, un homme qui se cachait. Pour Antoine, un Arabe qui se cachait c'était un fell ! La peur et la méfiance étaient dans les deux camps, ne l'oublions pas. Guère d'hésitation. Antoine tira, abattit l'homme dangereux et puis il rentra assez vite, alla prendre le fusil et laissa s'écouler la journée comme si de rien n'avait été.
La suite de l'histoire nous ne la connûmes que plus tard. Le collecteur de fonds avait été recueilli et soigné avec, comme on dit, les moyens du bord. Impossible de le déposer dans un hôpital ou de faire venir un médecin puisque le blessé était un clandestin. Pas d'hygiène. C'est un presque cadavre qui a été maintenu quelques jours en vie. A-t-il pu parler ? Sûrement pas.
Jean-Claude est parti faire son service militaire, un service qui durait vingt-sept mois.
Une photo du Nouvel Obs
A la ferme Lorion, les employés de la ferme vivaient avec leurs familles sur la colline et loin des bâtiments. Il fallait prendre la grande allée bordée de caroubiers. Il était difficile d'y accéder en voiture. Je suis entré dans leurs mechtas. Des bâtisses dont les murs étaient composés de terre, de paille et de pierres. Pas de cheminée. Les femmes cuisaient une galette délicieuse qui leur servait de pain. Leurs vêtements étaient imprégnés de l'odeur de la fumée. Il semble que les Algériens de la campagne aient toujours vécus dans des huttes qui datent de l'antiquité, un peu comme on imagine les maisons de nos ancêtres des Gaulois. Les paysans algériens n'ont pas connu d'évolution en ce qui concerne leurs logements, ne sont pas passés par le Moyen-âge, la renaissance... La régence turque ne leur a rien apporté. Quant à la présence française ? J'ai toujours connu des mechtas que nous appelions, nous les Français, des gourbis.
Colette Albéro racontait que de petits immeubles avaient été construits pour des familles arabes qui les avaient refusés en prétextant qu'ils n'étaient pas des oiseaux et qu'il leur fallait une petite cour pour faire la fête.
L'eau est passé sous les ponts, les ponts du Mazagran et le pont Malglaive, et l'histoire du collecteur de fonds est tombée dans les oubliettes. Néanmoins il me faut revenir vers cette histoire. Jean-Claude nous a quittés un peu songeur, le visage tourmenté par des tracas. Il avait répété :"Le cadavre d'un fell découvert à deux pas de la maison !"
Lorsque je me suis retrouvé seul avec Antoine, ce dernier m'a raconté la grave histoire qui avait émaillée une de ses promenades sur les hauteurs de la ferme, la ferme où il allait souvent pendant les vacances scolaires. Il partait toujours avec un fusils de chasse, les fusils de la ferme étaient tous pendus dans la grande cuisine et il était normal de sortir armé. Il se déplaçait à cheval. Le cheval que l'on voit sur la photo, cheval que je montais parfois aussi.
Promenade paisible. Antoine était parti à la découverte de quelque gibier. Pour Antoine, tirer du poil ou de la plume était un plaisir que je n'ai jamais compris. Soudain, il vit derrière un fourré, un homme qui se cachait. Pour Antoine, un Arabe qui se cachait c'était un fell ! La peur et la méfiance étaient dans les deux camps, ne l'oublions pas. Guère d'hésitation. Antoine tira, abattit l'homme dangereux et puis il rentra assez vite, alla prendre le fusil et laissa s'écouler la journée comme si de rien n'avait été.
La suite de l'histoire nous ne la connûmes que plus tard. Le collecteur de fonds avait été recueilli et soigné avec, comme on dit, les moyens du bord. Impossible de le déposer dans un hôpital ou de faire venir un médecin puisque le blessé était un clandestin. Pas d'hygiène. C'est un presque cadavre qui a été maintenu quelques jours en vie. A-t-il pu parler ? Sûrement pas.
Jean-Claude est parti faire son service militaire, un service qui durait vingt-sept mois.
Il nous racontait et je m'en souviens bien, des descentes de l'armée dans le monastère de Tibhirinne où les bons moines trappistes cachaient les rebelles. Contrairement à ce qui a été raconté, ils n'ont jamais soigné les soldats de l'armée française qui avait, elle, ses hôpitaux.
Lorsqu'il a appris le sort qui avait été réservé aux religieux de ce temple, il a pensé que ces hommes remplis de bonté, avaient joué avec le feu, à leur dépens.
Au mois de mai 1962, les meurtres se sont multipliés dans la région. Les employés fidèles dont Rabat, depuis plusieurs jours, demandaient à Baptiste et Colette de fuir au plus vite.
Colette arriva un jour du poulailler avec, dans son tablier tenu en avant par ses deux mains, la récolte des œufs du matin, œufs de pintades et de poules, elle vit un homme qu'elle ne connaissait pas, la mine patibulaire, mal rasé, armé si bien qu'elle faillit, racontait-elle, lâcher les œufs.
-Il parle un arabe que même nous on ne comprend pas, leur souffla Rabat, Partez, partez, partez !
Il a fallu plier bagage (plier bagage ? Une façon de parler !) et rouler vers l'aéroport de Maison-blanche sans valises car il ne fallait pas attirer l'attention des bandes armées. Les employés fidèles ne purent leur faire le moindre geste d'adieu.
Ils gardèrent des contacts avec Rabat et les autres. Ils se réunissaient et le plus lettré écrivait.
Ils expliquèrent que les carrelages des deux maisons avaient été défoncés, détruits car les nouveaux maîtres de la région étaient persuadés que Baptiste et Jean-Claude avaient caché d'hypothétiques armes et ils ne trouvèrent rien. Et puis, et puis, avec l'arrivée d'Internet, ils purent voir la ferme dont le toit s'était écroulé faute d'entretien.
La famille Albéro s'est installée à Nice et Baptiste a ouvert une blanchisserie qu'il faisait tourner avec sa femme. Lorsque je descendais à Nice par l'avion du matin, ils me réservaient une chambre dans un hôtel près de chez eux. Nous parlions de nos malheurs, des papiers à remplir pour tenter d'obtenir une indemnisation, des accords d'Evian qui étaient devenus un simple chiffon de papier et puis bien naturellement la conversation s'orientait sur Marengo, Marengo, Marengo !
Le monument aux morts a été transporté dans
l'île de la Réunion.
Le mariage de Baptiste et de Colette auquel mes parents avaient assisté.
Marengo ... Du plus loin que je me souvienne
Encore une fois, sur l'écran de ma mémoire défilent les images d'un week-end passé à la ferme de Marengo. Nous avions déjeuné dans la grande cuisine paysanne et c'est la mauresque de la maison qui nous avait servis. Mes cousins s'adressaient à elle en arabe. Jean-Claude affirma que les fellaghas venaient toutes les nuits sur les hauteurs de la grande propriété et qu'elle était obligée de leur servir un repas. C'était connu, même de l'armée. Elle n'avait pas le choix si elle tenait à la vie. Elle jouait sur deux tableaux : elle se dévouait pour les Français dans la matinée et nourrissait les hommes de la rébellion dans la nuit.
Nous avions décidé de passer l'après-midi à Tipasa et nous sommes partis dans la 2 CV ainsi que dans la Simca Aronde, en nous serrant un peu. Un jeune lieutenant basé dans la région, passa la journée avec nous. Il ne disait pas les "fellaghas" mais les "fells". Il ajouta que lorsque les militaires envoyaient un message, le code était "HLL", traduire Hors La Loi".
Nous étions tous chaussés pour marcher confortablement dans la campagne car la terre n'était pas très sèche. J'ai été pris par l'envie d'aller flâner vers Sainte Salsa et Jocelyne, la sœur de Jean-Claude, trouva que j'avais des goûts morbides. Elle a quand même fini par acquiescer et elle est venue avec nous. Camus écrivait :
« Les tombeaux de Sainte-Salsa. (Les sarcophages pleins d'eau noire, sous les tamaris détrempés). »
J'ai cheminé devant les autres, le nez au vent et nous avons attendu le que ciel s'assombrît un peu pour rentrer.
La roseraie de Colette était magnifique. Nous rentrions à Alger avec des brassées de fleurs. Fleurs des champs et fleurs du jardin. Maman cueillait aussi des herbes qu'elle préparait comme des épinards et des poireaux sauvages. Colette nous préparait un petit panier avec du beurre frais fait par elle-même, un fromage, du persil, parfois une perdrix plumé et vidée, je ne sais plus. Baptiste nous donnait aussi une petite bonbonne de vin mais il fallait savoir que le transport de ce vin jusqu'à Alger était interdit. La consigne était :"Cassez la bouteille et ainsi "ils" ne sauront jamais combien de litres il y avait". Nous n'avons jamais été contrôlés.
Image des temps heureux, image qui nous donne aujourd'hui envie de pleurer. Des instants trop fugaces auxquels je me raccroche. Notre jeunesse, la chasse aux oiseaux et nous ne gardions que les plus beaux. J'ai toujours eu des chardonnerets et des serins cinis.
Nanette Damance devant et derrière Annie qui nous a quittés, Jocelyne la fille de la maison, la quatrième, j'ai oublié son nom et puis Charlotte et la dernière que j'ai encore oubliée. On aperçoit très bien les rangs de vigne et au fond, les arbres qui bordaient la route.
Je suis à la recherche des images d'autrefois.
Marengo - Commissariat et rue de Meurad. Meurad était un petit village très près de Marengo.
La suite encore de nos vieilles cartes postales.
Le marché de Marengo, j'y suis allé soit mais j'étais habitué au marché Meissonier d'Alger.
Le marché Meissonier que je voyais
tous les jours alors chaque étal m'étonnait, ainsi que la viande manipulée sans la moindre idée de l'hygiène. J'étais un adolescent de la ville.
J'ai trouvé cette explication sur Internet :
Voici le pont Malglaive que l'on empruntait pour passer l'oued Meurad.
La construction du pont a été décidé sur l'oued Meurad, à la sortie ouest de Marengo sur la route de Cherchell, route qui était elle-même en construction. L'oued fait à cet endroit une boucle très prononcée dont l'isthme est tournée vers Marengo. C'est monsieur de Malglaive qui décida de construire le pont sur cet isthme.
Voici le pont Malglaive que l'on empruntait pour passer l'oued Meurad.
La construction du pont a été décidé sur l'oued Meurad, à la sortie ouest de Marengo sur la route de Cherchell, route qui était elle-même en construction. L'oued fait à cet endroit une boucle très prononcée dont l'isthme est tournée vers Marengo. C'est monsieur de Malglaive qui décida de construire le pont sur cet isthme.
Le tombeau de la Chrétienne
Le tombeau de la Chrétienne qui surplombe le rivage de Tipasa.
Etrange mausolée : un cylindre surmonté d'un cône de trente-sept gradins et qui atteint trente-trois
Etrange mausolée : un cylindre surmonté d'un cône de trente-sept gradins et qui atteint trente-trois
mètres de haut.
Le monument se dresse sur une des collines du Sahel, au-dessus de la mer.
Il n'a jamais abrité la dépouille d'une chrétienne puisqu'il est antérieur à Jésus-Christ.
A droite, madame Danes puis madame Jacqueline Borello née Coulomb, Corine la fille de Jacqueline (la petite) et Marie-Jeanne Borello.
Il n'a jamais abrité la dépouille d'une chrétienne puisqu'il est antérieur à Jésus-Christ.
A droite, madame Danes puis madame Jacqueline Borello née Coulomb, Corine la fille de Jacqueline (la petite) et Marie-Jeanne Borello.
Au Tombeau de la Chrétienne, Jean-Claude Albéro tout à fait à gauche et moi, en haut, tout à fait à droite. Mon petit fils Marceau s'est exclamé en voyant cette photo :"Papy, tu avais beaucoup de cheveux!"
Excepté moi, tous les jeunes étaient de marengo.
Nelly Floirat :
"Nous entrons dans le tombeau par la porte de l'est. Le gardien allume l'électricité. Deux lions en relief à l'entrée du couloir bas qui donne accès au long couloir à la voûte annulaire menant en colimaçon, au centre, à la chambre du tombeau. Vide. Le tombeau dit de la Chrétienne était-il pour Cléopâtre, épouse de Juba II, roi de Numidie ? Mais ce tombeau est une "basina" d'avant Jésus-Christ. On ne sait qui y a été enterré."
Excepté moi, tous les jeunes étaient de marengo.
Nelly Floirat :
"Nous entrons dans le tombeau par la porte de l'est. Le gardien allume l'électricité. Deux lions en relief à l'entrée du couloir bas qui donne accès au long couloir à la voûte annulaire menant en colimaçon, au centre, à la chambre du tombeau. Vide. Le tombeau dit de la Chrétienne était-il pour Cléopâtre, épouse de Juba II, roi de Numidie ? Mais ce tombeau est une "basina" d'avant Jésus-Christ. On ne sait qui y a été enterré."
Les battants de la porte, en forme de croix, ont fait donner son surnom à ce tombeau. En fait, on y chercha un trésor, pendant des siècles. Mais le secret, derrière les murs et leurs soixante colonnes ioniques fut bien gardé. C'est Louis-Adrien Berbrugger, fondateur du musée d'Alger, qui y pénétra le premier. Le tombeau était, hélas, vide. Comme en Egypte, les pilleurs de tombes l'avaient peut-être devancé.
Des petits Arabes nous vendaient des colliers de jasmin ainsi que leur rire incompris. Les fleurs de jasmin dégageaient une fragrance étourdissante et me rappelaient l'odeur des jardins arabes. Maintenant je vais chercher la Méditerranée au sud et je devine que le vent qui effleure ma peau, vient de là-bas.
Que sont-ils devenus ?
Il me reste des images, des photos que je garde jalousement.
Le tombeau de la Chrétienne. Chers amis lecteurs, nous venons d'entrer dans un monde intemporel. Au moins le saviez-vous ?
Un témoignage de Jean-Claude Nouveau :
Je connais tout çà en passant vite.......
car c'est mon oncle qui m'avait donné le goût des Vielles Pierres
Et dans mes voyages j'ai eu l'occasion d'en voir
Quand j'ai passé mon BEPC en 1950 il m'a fait visiter le tombeau de la Chrétienne et le Bain de la Mauresque, piscine inachevée creusée dans le tuff en bord de mer . D'ailleurs nous y allions à la pêche , c'était après Castiglionne et avant Tipaza. J'ai marché à 4 pattes dans le long corridor qui mène à une chambre vide .
Je regrette de ne pas avoir visité les Ruines Romaines de Tipasa du 4eme siècle Avant JC . J'ai visité celles d'Hippone de 1 sècle après JC avec ses thermes à tuyaux en plomb
Ce que j'en sais c'est que Juba II élevé à Rome s'est mariée avec Cléopatra VIII fille de Cléopatra VII et de Marc Antoine.
JubaI I son père avait été battu par César ainsi que Pompée son allié
C'est pour çà que son fils a été élevé à Rome ( c'était un Berbère ) et s'est mariée avec Cléopatra VIII fille de Cléopatra VII une Ptolémé mise sur le trône d'Egypte par Jules César avant -- 43
sa mort sur les marches du Sénat
Cléopatra VIII est morte 5 ans après la naissance de Jésus
Je ne sais pas pourquoi elle a été appelée la Chrétenne
Je pense qu'à l'époque on confondait les Romains , les Roumi , les Rom et les Chrétiens qui n'existaient pas ( Poser la question à nos checheurs historiens . Y z'ont que çà à faire)
Certains parlent de Berbères ,d'autres de Numides et Amazighs.
Cà dépend qui parle
Subj: Tombeau de la Chrétienne
Après notre conversation, je me suis empressé de lire des articles sur le tombeau de la Chrétienne .
En effet, tu connais bien le sujet car selon certains historiens il aurait été construit 1 siècle avant J.C. ou alors un peu plus tard, par JUBA 1 qui régna de - 25 avt. JC à 23 après JC.
Autre explication - une confusion en une seule et même signification dans la traduction française,
Roumi voulant dire Romain,
Roumia pour Romaine et
Roum signifie Chrétien.
En tout les cas merci de m'avoir orienté vers les sites Wilkepedia qui sont très instructifs.
La journée d'hier était très sympa.
Des petits Arabes nous vendaient des colliers de jasmin ainsi que leur rire incompris. Les fleurs de jasmin dégageaient une fragrance étourdissante et me rappelaient l'odeur des jardins arabes. Maintenant je vais chercher la Méditerranée au sud et je devine que le vent qui effleure ma peau, vient de là-bas.
Que sont-ils devenus ?
Il me reste des images, des photos que je garde jalousement.
Le tombeau de la Chrétienne. Chers amis lecteurs, nous venons d'entrer dans un monde intemporel. Au moins le saviez-vous ?
Un témoignage de Jean-Claude Nouveau :
Je connais tout çà en passant vite.......
car c'est mon oncle qui m'avait donné le goût des Vielles Pierres
Et dans mes voyages j'ai eu l'occasion d'en voir
Quand j'ai passé mon BEPC en 1950 il m'a fait visiter le tombeau de la Chrétienne et le Bain de la Mauresque, piscine inachevée creusée dans le tuff en bord de mer . D'ailleurs nous y allions à la pêche , c'était après Castiglionne et avant Tipaza. J'ai marché à 4 pattes dans le long corridor qui mène à une chambre vide .
Je regrette de ne pas avoir visité les Ruines Romaines de Tipasa du 4eme siècle Avant JC . J'ai visité celles d'Hippone de 1 sècle après JC avec ses thermes à tuyaux en plomb
Ce que j'en sais c'est que Juba II élevé à Rome s'est mariée avec Cléopatra VIII fille de Cléopatra VII et de Marc Antoine.
JubaI I son père avait été battu par César ainsi que Pompée son allié
C'est pour çà que son fils a été élevé à Rome ( c'était un Berbère ) et s'est mariée avec Cléopatra VIII fille de Cléopatra VII une Ptolémé mise sur le trône d'Egypte par Jules César avant -- 43
sa mort sur les marches du Sénat
Cléopatra VIII est morte 5 ans après la naissance de Jésus
Je ne sais pas pourquoi elle a été appelée la Chrétenne
Je pense qu'à l'époque on confondait les Romains , les Roumi , les Rom et les Chrétiens qui n'existaient pas ( Poser la question à nos checheurs historiens . Y z'ont que çà à faire)
Certains parlent de Berbères ,d'autres de Numides et Amazighs.
Cà dépend qui parle
Subj: Tombeau de la Chrétienne
Après notre conversation, je me suis empressé de lire des articles sur le tombeau de la Chrétienne .
En effet, tu connais bien le sujet car selon certains historiens il aurait été construit 1 siècle avant J.C. ou alors un peu plus tard, par JUBA 1 qui régna de - 25 avt. JC à 23 après JC.
Autre explication - une confusion en une seule et même signification dans la traduction française,
Roumi voulant dire Romain,
Roumia pour Romaine et
Roum signifie Chrétien.
En tout les cas merci de m'avoir orienté vers les sites Wilkepedia qui sont très instructifs.
La journée d'hier était très sympa.
Le Tombeau de la Chrétienne encore
A l'attention des Internautes qui animent le grand réseau social SKYROCK. J'ai besoin d'aide. Sur le blog DE L' AMIRAUTE A TIPASA, je n'arrive pas à faire grossir les photos en cliquant dessus comme je le faisais autrefois pour d'autres blogs. S'il vous plaît, aidez-moi !
.
Un monde intemporel vous disais-je ?
Gérard Stagliano :
Ce qui m'a frappé lors de mon pèlerinage de mai 2005, c'est que le tombeau de la Chrétienne est maintenant clôturé alors que de notre temps il était libre d'accès. Les tours opérateurs pied-noir ne paient pas parce que le prix est sûrement compris dans les excursions. Nous y voilà donc... et j'ajoute une photo du Chenoua vue depuis le tombeau avec ses teintes violacées magiques, lequel s'appesantit de toute sa masse dans la Méditerranée. Il m'a personnellement toujours impressionné. Pas toi ?"
Cette photo aussi est belle.
Redire encore Proust :"Les vrais paradis sont les paradis qu'on a perdus".
Là-bas, Tipasa.
Cette photo est très intéressante. Elle m'a été envoyée par un fidèle lecteur.
-J'ai vu Délice Paloma, un film sorti sur nos écrans en juillet 2007. Réalisé par Nadir Moknèche avec Biyouna (1). C'est elle qui sauve le film car, hélas, les comédiens récitent. J'ai senti mes yeux s'accrocher à toutes les images : Alger et l'immeuble Le Lafayette que j'ai vu construire, les jeunes garçons qui élevaient des chardonnerets pour faire des "mulets" avec des serines, le Tombeau de la Chrétienne et Tipasa. J'ai eu l'impression que la caméra passait furtivement dans les ruines. Il y avait tant à nous montrer et nous n'avons vu que si peu.
(1) Biyouna est née à Alger, à Belcourt, au bas du Clos-Salembier. Elle avait 10 ans lorsque nous sommes tous partis. A-t-elle applaudi en voyant les bateaux surchargés de réfugiés français quitter le port d'Alger ? A-t-elle appris que les gros colons ne formaient qu'une toute petite partie de la population française ? A-t-elle senti et vu que notre pays l'Algérie était devenue un énorme aquarium où quelques gros poissons dévorent le menu fretin ? Au moins a-t-elle su que les grands fortunés qui, selon l'expression, faisaient suer le burnous aux Arabes, ne sont pas partis avec le gros des rapatriés mais par avion pour rejoindre leurs beaux appartements à Nice ou dans le XVIème arrondissement de Paris ? Biyouna est une très grande artiste tout comme, par exemple, Kad Merad. Tous les deux ont le sens de la comédie ou de la tragédie jusqu'aux bouts des ongles. Tous les deux, hélas, savent aussi se taire.
De Marengo à Tipasa
Allez voir je vous prie mon livre Albert Camus et Tipasa à cette adresse :
http://tipasa.eu/tipasa/Accueil.html
Dites-moi donc si vous avez aimé. Je vous remercie de votre attention.
C'était pour nous un lieu magique.
La pointe de Tipasa... Regardez !
Je me souviens très bien de la plage. La plage ! la reverrai-je un jour ? Ah, combien les années passent vite et je vieillis.
Parfois, la nuit, je me promène sur ce rivage, les pieds dans l'eau. Et puis à d'autres moments je fixe trop les paysages et ils deviennent presque invisibles. Je me révolte contre moi-même, en vain. Je crois que, en raison de mon âge, je perds la mémoire alors que c'est mon pays que j'ai perdu. Confusion. Je n'arrive pas à m'endormir.
Albert Camus, la lumière et les ruines de Tipasa.
J'ai eu un professeur de français qui nous disait : « Je crois avoir lu presque tout Camus. Je l'ai surtout relu ». Il ne savait pas alors que je réciterais des pages entières des Noces en me promenant au milieu des ruines de Tipasa.
Le théâtre.
J'avais préparé pour le cinquantenaire de la disparition d'Albert Camus un document rempli de photos et de textes.
J'ai fait mienne cette phrase de Baudelaire : « Bien qu'on ait du cœur à l'ouvrage, l'Art est long et le temps est court ». Aimerez-vous mon Albert Camus et Tipasa ?.. Dites-moi.
José Lenzini nous explique dans son très beau livre L'Algérie de Camus :"Dans cette ignorance qui prend, au fil du temps, des allures de marginalisation, de "sectarisation" (1), les petits "Européens" en arrivent à ignorer les "indigènes" ou les "Arabes", à telle enseigne que ce dernier qualificatif -largement employé- n'a rien de péjoratif. * Les deux "communautés" vivent éloignées dès l'enfance.
Le plus souvent c'est le terme "Arabe" qui était employé. Si bien que les Algériens furent très étonnés quand, en 1956, ils entendirent Camus, dans son appel "pour une trêve civile" parler des "Arabes" qui se considéraient déjà comme des "Algériens".
(1) Un mot que je n'ose point changer.
http://tipasa.eu/tipasa/Accueil.html
Dites-moi donc si vous avez aimé. Je vous remercie de votre attention.
C'était pour nous un lieu magique.
La pointe de Tipasa... Regardez !
Je me souviens très bien de la plage. La plage ! la reverrai-je un jour ? Ah, combien les années passent vite et je vieillis.
Parfois, la nuit, je me promène sur ce rivage, les pieds dans l'eau. Et puis à d'autres moments je fixe trop les paysages et ils deviennent presque invisibles. Je me révolte contre moi-même, en vain. Je crois que, en raison de mon âge, je perds la mémoire alors que c'est mon pays que j'ai perdu. Confusion. Je n'arrive pas à m'endormir.
Albert Camus, la lumière et les ruines de Tipasa.
J'ai eu un professeur de français qui nous disait : « Je crois avoir lu presque tout Camus. Je l'ai surtout relu ». Il ne savait pas alors que je réciterais des pages entières des Noces en me promenant au milieu des ruines de Tipasa.
Le théâtre.
J'avais préparé pour le cinquantenaire de la disparition d'Albert Camus un document rempli de photos et de textes.
J'ai fait mienne cette phrase de Baudelaire : « Bien qu'on ait du cœur à l'ouvrage, l'Art est long et le temps est court ». Aimerez-vous mon Albert Camus et Tipasa ?.. Dites-moi.
José Lenzini nous explique dans son très beau livre L'Algérie de Camus :"Dans cette ignorance qui prend, au fil du temps, des allures de marginalisation, de "sectarisation" (1), les petits "Européens" en arrivent à ignorer les "indigènes" ou les "Arabes", à telle enseigne que ce dernier qualificatif -largement employé- n'a rien de péjoratif. * Les deux "communautés" vivent éloignées dès l'enfance.
Le plus souvent c'est le terme "Arabe" qui était employé. Si bien que les Algériens furent très étonnés quand, en 1956, ils entendirent Camus, dans son appel "pour une trêve civile" parler des "Arabes" qui se considéraient déjà comme des "Algériens".
(1) Un mot que je n'ose point changer.
Camus à Tipasa. J'ai trouvé cette photo dès
qu'elle a été publiée sur Internet. L'auteur de ce précieux cliché disait et je cite de mémoire : « J'ai rencontré un jour Albert Camus alors que je me promenais dans les ruines de Tipasa. (Pas de date). Je lui ai demandé l'autorisation de le prendre en photo. Il m'a répondu :
-Oui, à la condition que cette photo ne serve pas pour une publicité. »
Photo blog d'Arioul
Les villas des fresques et au fond, le Chenoua que l'on devine. Il est occulté par un voile de brume qui plane au-dessus de la mer un peu comme une fumée légère.
Camus :
"Rien de l'attendait plus que le Chenoua, une forêt de ruines et d'absinthes, un amour sans espoir ni désespoir avec le souvenir d'une vie de vinaigre et de fleurs."
Le Chenoua "qui prend racine dans les collines autour du village, nous expliquait Camus, et s'ébranle d'un rythme sûr et pesant pour aller s'accroupir dans la mer."
qu'elle a été publiée sur Internet. L'auteur de ce précieux cliché disait et je cite de mémoire : « J'ai rencontré un jour Albert Camus alors que je me promenais dans les ruines de Tipasa. (Pas de date). Je lui ai demandé l'autorisation de le prendre en photo. Il m'a répondu :
-Oui, à la condition que cette photo ne serve pas pour une publicité. »
Photo blog d'Arioul
Les villas des fresques et au fond, le Chenoua que l'on devine. Il est occulté par un voile de brume qui plane au-dessus de la mer un peu comme une fumée légère.
Camus :
"Rien de l'attendait plus que le Chenoua, une forêt de ruines et d'absinthes, un amour sans espoir ni désespoir avec le souvenir d'une vie de vinaigre et de fleurs."
Le Chenoua "qui prend racine dans les collines autour du village, nous expliquait Camus, et s'ébranle d'un rythme sûr et pesant pour aller s'accroupir dans la mer."
https://de-l-amiraute-a-tipasa.skyrock.com/7.html
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