Malika Bekkouche, professeur :
Selon Edgar Morin, sociologue et philosophe :
Éduquer à la paix pour
résister à l'esprit de guerre.
Apprendre aux apprenants à reconnaître tout ce qui peut provoquer les erreurs, les perversions des esprits. La possibilité de l'erreur et de l'illusion est dans la nature et dans la connaissance, cette dernière est une traduction binaire dans nos réseaux nerveux, des stimuli sur nos terminaux sensoriels, puis une construction cérébrale.
Les mots sont des traductions en langage, les idées sont des reconstructions en systèmes.
L'auteur veut démontrer par son étude les enjeux des systèmes clos et ses conséquences sur la fabrication sur mesure des esprits fanatiques.
La conviction de l'auteur est que nul ne naît fanatique, il le devient progressivement. Il en est trois qui sont indispensables à la formation de tout« fanatisme».
Le réductionnisme, le manichéisme et la réification.
Le but de l'enseignement est de dénoncer sans relâche, déraciner ces esprits sains de tout «fanatisme».
Déraciner est préventif alors que radicaliser vient trop tard, lorsque le fanatisme est consolidé.
L'étude sociologique de d'Edgar Morin le démontre.
On croit connaître un tout à partir de la connaissance d'une partie à son apparence, avec quelques informations on a un trait de caractère qu'elle a manifesté en notre présence.
La réduction de ce qui est notre en son meilleur et de ce qui est l'autre en son pire est un trait typique de «l'esprit de guerre», du fanatisme.
Le manichéisme se propage et se développe dans le sillage du réductionnisme.
Il n y a plus de lutte de bien absolu contre le mal absolu.
Il pousse à l'absolutisme la vision unilatérale du réductionnisme, il devient vision du monde dans laquelle le manichéisme aveugle cherche à frapper par tous les moyens les supports du mal, ce qui favorise le manichéisme du mal le manichéisme de l'ennemi.
Le mythe, le dieu, bien que secrétés par les esprits humains deviennent tout puissants sur les esprits, et leur ordonnent soumission, sacrifice et meurtre.
Tout cela n'est pas propre à l'islam.
Il a trouvé depuis quelques décennies avec le dépérissement des fanatismes révolutionnaires (eux-mêmes animés par une foi ardente dans un salut terrestre) un terreau de développement dans un monde arabo-islamique passé d'une antique grandeur à l'abaissement de l'humiliation.
L'exemple de jeunes Français d'origine chrétienne passés à l'islamisme montre que le besoin peut se fixer sur une foi qui a apporté «la vérité absolue».
«La connaissance de la connaissance»
Aujourd'hui, il est impératif d'intégrer dans notre enseignement dès le primaire jusqu'à l'université «la connaissance de la connaissance» qui permet de détecter aux âges adolescents où l'esprit se forme, les perversions et les risques d'illusion et d'opposer à la réduction, le manichéisme, à la réification une connaissance capable de relier tous les esprits divers, voire antagonistes.
Reconnaître les complexités chez un individu et dans la société dans une civilisation.
En réformant les connaissances nous donnons les moyens de reconnaître les aveuglements auxquels conduit l'esprit de guerre et de prévenir chez les adolescents les processus qui conduisent au fanatisme.
Tout n'est pas résolu.
Le besoin de foi, d'aventure, d'exaltation. Notre société est dépourvue de ces critères sauf dans nos vies diverses, dans nos amours fraternels, dans nos communions temporaires.
Un idéal de consommation, de supermarché, de PIB ne peut satisfaire les aspirations les plus profondes de l'être humain qui sont de se réaliser comme une personne au sein d'une communauté solidaire.
En l'amour et à la fraternité.
Nous sommes rentrés dans des temps «d'incertitude» et de «précarité» qui sont dus à la crise économique mais également à notre civilisation et à la crise planétaire où l'humanité est menacée d'énormes périls. L'incertitude, l'angoisse et l'esprit cherchent la sécurité psychique.
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LE JOURNAL DE LA PAIX
Dans ce sublime recueil aux images authentiques qui reflètent notre monde humain avec toute sa complexité. L’auteur dans son œuvre poétique chante la paix, il ne cesse de rimer avec sa broderie d'art tissée magnifiquement avec des figures de style pragmatique. Il ne cesse de rappeler à l'humanité souvent plongée dans son désarroi planétaire à cause de toute cette propagande qui envahit l'esprit humain désarmé devant le massacre planétaire.
Il utilise la beauté du mot, la beauté du verbe, il en fait une œuvre pour chasser l'esprit de guerre.
Dans toute sa poésie, il chante et rime, il voyage grâce à ses rimes pour les offrir aux peuples désarmés, ces mots adoucissent les plaies, ces rimes portent de l'espoir. La paix en est son combat pour arroser les esprits des damnés.
Sa présence se répète, il insiste sur la paix, c’est son combat. Ses mots magiques, dénoncent les massacres, ses mots ont une âme, ses mots plaident la cause des peuples démunis qui rêvent de mourir dignement. Sa monnaie est l'amour, la paix est son univers. L'amitié est son compagnon.
Les méchants, les tueurs ne peuvent l'approcher.
Sa véritable cause est la justice.
Les amis du poète sont : le courage, la tendresse et l'amitié.
Il dénonce la malversation, les dépassements. Il lutte pour un monde meilleur. L'argent détruit les bêtes, les hommes. Le monde est détruit, les véritables richesses sont anéanties par les guerres.
Il met en garde contre la destruction des valeurs à cause de l'argent. La paix : il faut la préparer.
Le poète dénonce la violence qui est un produit de vente.
La violence est anesthésiée par le théâtre capitaliste.
La rivalité des armes au nom du profit, la réalité est mise sous silence.
L'image de l'auteur est dans cette optique, elle prend une étiquette de la «marque-nation» semblable à une entreprise épanouie. Tout est fait pour un business fluctuant. La société semble adhérée, adhère et applaudit devant ce système. Avec ses systèmes de drones de surveillance.
Des phrases interrogatives pour interpeller les esprits et laisser la place à l'imagination de l'apprenant d'où l'approche du philosophe et sociologue Edgar Morin.
La poésie du poète est un véritable outil pédagogique.
Les affirmations sont là pour répondre aux interrogations et éclairer les esprits. Les solutions sont données et étayées dans sa poésie avec une clarté et d'une manière concise. Tout l'art est là.
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Les travailleurs, les artistes sont silencieux. La complicité du peuple encourage le pouvoir et le mutisme prend la place de l'expression. La rue meurt par le silence mortel et la rumeur s'enfonce dans le sable.
L'auteur chante la paix et dénonce le massacre de la guerre.
Il s'interroge sur la démocratie. Existe-t-elle vraiment? Elle a été créée par les grecs en colère contre la bureaucratie.
La logique du poète est si pertinente. Il la compare à un cercle en essayant de faire un carré, il se brise. Un esprit mathématique dans une logique poétique pertinente «tout l'art de la broderie est là» quelle belle image!
Le cercle=communauté=paroles et les concepts sont alors établis.
Bureaucratie=paresse de volonté.
Maladie des gens et perte de citoyenneté.
La bureaucratie = fin de de la pensée individuelle.
Il n’y a pas de critiques, il y a exclusion, elle n'est pas égalitaire, elle est inhumaine.
Elle ne protège pas le solitaire contre le groupe. Les malins ont proposé aux paresseux de s'occuper du «cercle» du «club» du «parti» du «mouvement »de cette manière les murs sur le cercle coupe la parole.
La paix des muses, cette muse qui se répète chez l'auteur vient défendre tous les opprimés de la Terre. Les mots forts riment avec la muse du poète, elle prend le relais d'un cessez-le-feu; de la souffrance du peuple.
La langue de l'amour, un titre pour défendre toute l'humanité: amants, hommes, enfants etc...
Elle résiste, elle adoucit les nuits, l'univers est à ses pieds.
La langue de l'amour n'a pas de mots étrangers, elle parle toutes les langues, elle vit dans le palais du poète, humble, savante, elle sert la beauté à la table de l'éternel.
La vénération du poète à l'amour, à la paix le proclame «dieu de la paix ». Bravo poète !
Malika Bekkouche
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