Il serait intéressant de savoir à quel stade en est la coopération entre la région Île-de-France, dirigée par Valérie Pécresse, qui avait, en 2018, proposé le célèbre architecte Jean Nouvel à l’Algérie « afin de restaurer la Casbah d’Alger »… semble-t-il !
Houria Bouhired (présidente de l’association « Sauvons la Casbah d’Alger ») avait offert un tableau à Jean Nouvel et une tenue algérienne à Valérie Pécresse (présidente de la région Île-de-France) et avait déclaré : « Nous avons une convention de coopération avec le conseil d’Île-de-France qui se charge de payer l’architecte et son équipe. La wilaya d’Alger ne donnera pas un sou à Jean Nouvel. Il se chargera des études et de la réflexion. Les Algériens ne doivent pas se tromper. C’est une chance pour nous d’être accompagnés par un architecte mondialement connu. Il va nous conseiller pendant deux ans, installer une équipe pour réfléchir et proposer une conception (Cette coopération ne devait pas coûter pas un centime aux Algériens, certes, mais nous coûter certainement une fortune à nous, Français, puisque c’est nous qui devions régler la note, et elle devait être très salée !).
Il est difficile d’imaginer ce que pourrait faire Jean Nouvel de cette Casbah qui est, dit-on à Alger, le symbole puissant des luttes anti-coloniales !
Totalement absurdes ces affirmations de notables et politiciens algériens qui « rappellent que les Français ont détruit trois fois la Casbah d’Alger, à partir de 1830 ».
Quand ils tentent d’expliquer que « la partie basse de la ville (donc de la Casbah) a été effacée pour être remplacée par une place (La place du Gouvernement, devenue place des Martyrs de la résistance) et qu’à cause de cette place, « la Casbah » n’a plus eu accès à la mer depuis ».
Que, plus tard, les affreux colonialistes que nous sommes ont construit des « immeubles haussmanniens » (immeubles qui font la renommée de notre capitale, Paris) et, qu’à la fin des années 30, les autorités coloniales « ont fait la guerre aux taudis », en détruisant le quartier de la Marine.
Qu’au cours de « la bataille d’Alger », la destruction de la Casbah avait atteint son paroxysme quand, dans la nuit du 10 août 1956, des terroristes français avaient placé une bombe dans une maison, rue de Thèbes, qui avait détruit plusieurs maisons et tué 80 habitants dans cette fameuse maison de la rue de Thèbes. (C’est le communiste Timsit, salarié du quotidien « Alger-Républicain », qui a fait exploser par accident cette maison où il entreposait les explosifs et fabriquait les bombes qui massacraient les innocents algérois).
Enfin, que le 8 octobre 1957, ce sont les parachutistes français qui avaient dynamité la maison où s’étaient réfugiés « les derniers survivants du FLN à Alger » : Yacef Saadi, Ali la Pointe, Petit Omar, Zohra Drif et Hassiba Ben Bouali (notons au passage cette citation « les derniers survivants du FLN » ! N’est-ce pas la preuve, si elle était nécessaire, que la bataille était gagnée par notre armée et que ce sont les « politicards français » qui ont trahi la France et son armée ?).
Il se trouve que j’ai été justement élevé dans ce quartier de la Marine.
J’y ai fait mes premières courses en pantalon court dans les rues, le long des quais de l’Amirauté. Je me suis reposé sur les marches de la plus vieille mosquée d’Alger, « Djamaâ El Kebir » (construite en 1097 et terminée en 1324), qui se situait rue de la Marine, rue qui descendait de la place du Gouvernement jusqu’à l’entrée du port. Preuves que la basse Casbah n’a jamais été détruite et qu’elle n’a jamais eu « les pieds dans la mer » car, entre elle et le port, se trouvait un vaste terrain vague où se réunissait la foule et où se vendaient les esclaves blancs et noirs (les gravures de l’époque en font foi).
Quant aux « immeubles haussmanniens », comme ils disent, les notables et les élites algériens se sont empressés de les occuper et d’y loger avec leur famille dès notre départ, en 1962.
L’Algérie souhaiterait que la Casbah devienne un véritable endroit touristique, à l’instar du Jardin d’essai, au quartier du Hamma, qui a enregistré cette année 1,8 million de visiteurs (en très grande majorité algériens).
Jardin d’essai qui, rappelons-le, fut construit, après assèchement des marais, à dater de 1832 et a trouvé sa forme actuelle vers 1867, sous le nom de « Jardin d’acclimatation », considéré comme le plus beau parc zoologique d’Afrique du Nord.
Partiellement détruit par les bombardements aériens allemands durant la dernière guerre et, surtout, par l’occupation des troupes alliées après le débarquement de 1942, il fut restauré et ouvert de nouveau au public en 1947.
Mais également, ce qui peut paraître surprenant, également Notre-Dame d’Afrique et, à grand renfort de publicité internationale, la béatification, à Oran, des moines de Tibhirine, martyrs de l’Algérie, afin de donner un autre visage plus accueillant de ce pays alors que la justice algérienne pourchasse et condamne tous ceux qui osent pratiquer une autre religion que celle imposée : la religion musulmane. (De nombreuses condamnations sont prononcées chaque année contre des Algériens qui pratiquent une autre religion).
Offrir l’Algérie, et plus particulièrement la capitale, Alger, au tourisme international, alors que les autorités se trouvent devant l’obligation de constater que « leur Alger la belle, la blanche » se couche à 18 heures.
Force est de constater que les habitants sont chez eux le soir, dès la nuit tombée. Et qu’il est difficile, dans certains quartiers, de trouver des commerçants, des restaurants, etc. ouverts après 18 h. « Alger ne vit pas la nuit et notre rôle est d’améliorer l’éclairage public, la sécurité, la prise en charge des SDF et d’organiser davantage de patrouilles de police ».
Les gens ne sont pas en sécurité dès que la nuit tombe. Les rues sont sombres, mal éclairées, c’est vrai, mais même la lumière n’empêcherait pas les agressions, les vols. La police est impuissante et les commerçants subissent bien malgré eux l’obligation de baisser le rideau.
C’est le triste constat actuel. Elles sont bien loin les années bénies de la colonisation, n’est-ce pas ?
De grâce, que l’on ne déforme pas l’Histoire de l’Algérie, ni celle d’avant 1830, ni celle d’après !
Nous espérons très sincèrement qu’Alger et l’Algérie réussissent totalement leur métamorphose afin qu’elles puissent conserver chez elles toutes ses centaines de milliers de « chances » qui s’enfuient et voguent vers nous, les ex-colonisateurs !
En revanche je félicite leur justice expéditive qui n’hésite pas à condamner à mort l’assassin qui avait décapité le Français Hervé Gourdel. Il sera exécuté.
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