Alger, capitale de l’Algérie, est une ville touristique paradisiaque idéale pour passer les vacances seul ou en famille. La diversité culturelle, la beauté des paysages et l’incroyable vue sur la Méditerranée rendent Alger une destination tant appréciée par les touristes.
Certes, voyager peut se faire à l’improviste, mais il est mieux de s’y préparer pour pouvoir profiter au maximum de votre séjour. Ainsi, si vous prévoyez de visiter Alger, prenez en compte ces 10 choses que vous devez faire durant votre voyage.
Visitez l’ancienne ville de Casbah
Casbah est classée parmi les patrimoines mondiaux de l’UNESCO. Elle est connue pour être une vieille ville qui date du 17e siècle.
Ce monument a une architecture impressionnante qui comprend trois mosquées :
la mosquée Ketchaoua ;
la mosquée el Djedid ;
la mosquée El Kébir).
Ainsi que le palais de la Casbah.
Explorez Notre Dame d’Afrique
Cette église catholique datant des années 1800 est située sur une falaise au Nord d’Alger. Cette belle basilique vaut la peine d’être visitée, c’est un édifice qui regorge plein d’histoires.
En plus, elle sera magnifique sur vos réseaux sociaux.
Passez voir la Grande Poste
La Grande Poste est réputée comme l’une des plus belles places en Alger, voire en Algérie. Le bâtiment a une architecture et un design néo-mauresque, ce qui la rend l’une des places les plus visitées par les touristes.
L’incontournable musée national du Bardo
Découvrez l’histoire de l’Algérie en visitant le grand et beau musée du Bardo. Vous pourrez y voir des artefacts, des écrits et des expositions.
➡️ A lire aussi :Bientôt la fin de "Air Algérie" - Vrai ou faux ?
Promenez-vous dans la rue Didouche Mourad
Cette rue est une attraction touristique sublime avec une architecture à la française. Elle s’étend tout au long de la Grande Poste jusqu’aux hauteurs d’Alger.
En vous promenant dans cette rue, vous pourrez visiter les boutiques, les resto et cafés.
Le mémorial du Martyr d’Alger
Si vous séjournez à Alger, il est indispensable de visiter ce monument emblématique et historique de 92m construit pour rendre hommage aux personnes tuées lors de la guerre de l’indépendance.
La Grande Mosquée d’Alger
Pensez également à explorer la plus vieille mosquée de la ville située dans le Casbah, datant de 1097. De plus, c’est l’un des rares monuments almoravides au monde.
Passez au parc aquatique Aquafortland
Pensez à vous divertir ou à vous détendre. Le parc Aquafortland est l’un des meilleurs parcs aquatiques de la région, il est idéal pour s’amuser et pour se relaxer.
Mangez à la station balnéaire d’Alger
Sheraton Club des Pins Resort est un endroit idéal pour dîner ou passer une soirée, seul ou en groupe. Dégustez les meilleures cuisines algériennes, asiatiques et autres dans les restaurants localisés dans la station.
Jouez au golf
Le terrain de golf situé en Alger est accessible à tous. Elle séduit particulièrement les touristes et visiteurs grâce à sa vue splendide sur la côte et sur la ville d’Alger.
Dans cette ville je suis né Dans cella je mourrais De ton éblouissante beauté Plus d’un tu en as charmé Je ne peux me lasser de te contempler Mes plus beaux moments je les passe à t’admirer Une belle colline au coté de la méditerranée Dont le port me fait réver Berceau de toutes les civilisations Depuis la nuit des temps Algérois connu pour sa sympathie Et ses moqueries Algérois sincère, mais surtout nerveux Et quelque fois prétentieux Algéroise au charme ensorcelant Algéroise dont le commérage est une passion Elle qui connaît ses droits Rabaissée jamais elle n’acceptera Alger, la ville blanche Dont les enfants ont fait honneur Qui se sacrifiraient pour assurer son bonheur Hommes et femmes intellectuelles Et ces forts et courageux Qui n’ont pas froid aux yeux Qui font de toi la belle rebelle A toi mon Alger je te rends hommage Sur ces quelques lignes écrites sur ma page Alger la ville blanche Ville de mon cœur Que je chérirais jusqu'à ma dernière heure.
Dans un roman impressionniste, Emilienne Malfatto dessine avec acuité les pires horreurs de la guerre. Une peinture universelle des démons qui rongent l’humain.
Après avoir reçu le Goncourt du premier roman en 2021 avec Que sur toi se lamente le Tigre, le récit de la dernière journée d’une jeune Irakienne avant son exécution par son frère, Emilienne Malfatto publie Le colonel ne dort pas, un roman glaçant sur le quotidien dans un pays en guerre d’un « spécialiste de l’interrogatoire ». Il paraît le 19 août aux Editions du sous-sol.
L’histoire : dans un pays en guerre –il n’est jamais nommé- un colonel effectue méthodiquement sa tâche dans le cercle de lumière d’une pièce en sous-sol : torturer des hommes pour les faire avouer. Le colonel est un « spécialiste », le meilleur dans son domaine. Mais la nuit, le colonel ne dort pas. Il est hanté par ceux qu’il appelle ses « Hommes-poissons », tous ceux qu’il a tués « il y a dix ans, ou dix jours, ou ce matin ».
Un jeune ordonnance assiste tous les jours, dans l’ombre, aux séances de torture. Il sent au moindre geste, au moindre signe, l’humeur du colonel. Pendant que le tortionnaire « coupe, taille, sectionne des heures durant », le jeune homme pense aux filles du village, ou encore « se récite intérieurement les lettres de sa mère qu’il a reçues depuis son arrivée ». Il désapprouve ce qui se passe dans le cercle de lumière mais « n’envisage à aucun moment de demander une réaffectation ».
« En cette période de reconquête, rares sont ceux qui osent réclamer un changement, protester. Les fous qui s’y risquent ne durent pas longtemps et l’ordonnance est, au fond, un lâche qui tient à la vie. Même si de plus en plus, il a l’impression d’avoir déjà trop vécu. »
« Le colonel ne dort jamais »
Page 55
Et puis le temps passant, « il y a de moins en moins d’hommes à transformer en choses ». Les nouvelles de l’extérieur se raréfient. Personne ne sait plus très bien où en est la « Reconquête », le Palais, déserté, prend l’eau et le général, obnubilé par les fuites dans le plafond, a perdu la raison…
Brouillard
Le récit, une narration classique, alterne avec la voix intérieure du colonel, comme un long chant déployé en italique avec des retours à la ligne. Ce monologue intérieur raconte les nuits sans sommeil, et la lutte contre l’assaut des « Hommes-poissons », ses anciennes victimes qui viennent hanter le colonel.
En ne nommant ni les personnages, ni les lieux, ni le temps, ni l’ennemi, la romancière fait une peinture universelle de la guerre. Comme dans un décor de théâtre esquissé par petites touches, un huis-clos coupé de la réalité où se déchaîne le pire des hommes, la romancière met évidence l’absurdité de la guerre, qui au-delà de ses buts, ouvre des brèches dans la folie des hommes. Ainsi même si la « Reconquête » ressemble à un concept vidé de sens, le colonel continue à accomplir sa macabre mission, avec « professionnalisme », avec zèle, jusqu’à épuisement.
Avec ce roman impressionniste, Emilienne Malfatto réussit paradoxalement à dessiner avec une netteté rarement égalée la barbarie de la guerre. Car si le décor est nébuleux, les visages flous, la romancière entre au microscope dans l’intériorité de ses personnages, dans leur noirceur, dans leurs lâchetés, traçant des contours bien nets à leurs retranchements les plus intimes. Elle fait ainsi surgir d’une atmosphère de brouillard, presque atone, presque surréaliste, avec une incroyable acuité, avec un réalisme glaçant, les horreurs de la guerre, révélant une part de la vérité ultime de l’homme.
On pense au Désert des Tartares du romancier italien Dino Buzzati, lui aussi journaliste et reporter de guerre, comme Emilienne Malfatto, Prix Albert Londres en 2021 pour Les serpents viendront pour toi : une histoire colombienne.
Avec Francetvinfo
Le colonel ne dort pas, d’Emilienne Malfatto (Editions du sous-sol, 112 pages, 16 €)
Extrait :
« Le colonel arrive un matin froid et ce jour-là il commence à pleuvoir. C’est cette époque de l’année où l’univers se fond en monochrome. Gris le ciel bas, gris les hommes, grise la Ville et les ruines, gris le grand fleuve à la course lente. Le colonel arrive un matin et semble émerger de la brume, il est lui-même si gris qu’on croirait un amas de particules décolorées, de cendres, comme s’il avait été enfanté par ce monde privé de soleil. On dirait un fantôme, pense le planton de garde en le voyant descendre de la jeep. Et l’ordonnance se met au garde-à-vous et se dit que le colonel ressemble à ces hommes qui n’ont plus de lumière au fond des yeux et qu’il croise parfois depuis qu’il est à la guerre. Seul son béret rouge rappelle que les couleurs n’ont pas disparu. » (Le colonel ne dort pas, page 15)
La plupart des incendies ayant fait 38 morts dans le nord-est de l'Algérie sont maîtrisés vendredi, mais des habitants ont été évacués en raison de nouveaux départs, notamment dans la région d'El Tarf, près de la frontière tunisienne, dévastée par les flammes.
"Nous luttons actuellement contre 11 incendies", a déclaré en soirée le directeur général de la protection civile, le colonel Boualem Boughlef
La Protection civile avait fait état plutôt de départs de feu notamment dans la zone d'El Tarf-El Kala, après avoir annoncé que "la totalité des incendies" des 48 heures précédentes étaient éteints.
Selon la gendarmerie, "plusieurs routes à El Tarf ont été fermées à cause du retour des feux". Des familles du village d'Oued El Hout, près d'El Kala, ont été évacuées de leurs habitations proches d'une forêt en feu, selon des images publiées sur les réseaux sociaux.
Plus de 1.000 familles ont été évacuées depuis mercredi des zones sinistrées, a indiqué le colonel Boughlef.
Le bilan de deux jours de gigantesques incendies dans le nord du pays reste officiellement de 37 morts, dont 30 dans la zone d'El Tarf, 5 à Souk Ahras, à 200 km de là, et deux à Sétif (est). Les médias ont fait état d'une 38e victime, un homme de 72 ans, à Guelma (est)
- Plus de 1.700 pompiers -
Chaque été, le nord algérien est touché par des feux de forêt mais ce phénomène s'accentue d'année en année sous l'effet du changement climatique qui se traduit par des sécheresses et des canicules.
Des experts ont aussi pointé du doigt des lacunes dans le dispositif anti-incendie: un manque d'avions bombardiers d'eau et des forêts mal entretenues.
Plus de 1.700 pompiers ont dû être mobilisés pour venir à bout de plus de 70 foyers.
Plusieurs médias parlent de disparus, sans confirmation officielle pour le moment.
Des familles entières ont péri, en particulier une douzaine de personnes prises au piège d'"une tornade de feu", dans un car devant le parc animalier d'El Kala, près d'El Tarf.
Une équipe AFP a vu la carcasse carbonisée du car et rencontré des paysans qui ont tout perdu, comme Hamdi Gemidi, 40 ans, encore sous le choc de voir son cheptel brûlé vif.
"C'est notre gagne-pain, nous sommes agriculteurs, nous élevons du bétail comme des moutons, des vaches, des poulets et des bovins. Nous n'avons nulle part où aller et rien pour gagner notre vie", a-t-il dit à l'AFP.
- Solidarité
Ghazala, une agricultrice de 81 ans, a vu sa maison, son chien et son chat engloutis par le feu.
"Des gens sont venus me dire d'évacuer la maison car je risquais de brûler, mais je m'en fichais à cause de mon chagrin. J'avais accepté mon sort, mais les sauveteurs m'ont fait sortir avec quelques animaux qui ont été épargnés. Je ne sais pas où aller maintenant, dois-je rester dans les champs, les forêts ou les montagnes?"
Le ministère de la Solidarité nationale a annoncé "une prise en charge psychologique et sociale" des victimes.
Des collectes de vêtements, de médicaments et de nourriture ont démarré.
Des particuliers en Algérie ou à l'étranger ont relayé des appels sur les réseaux sociaux et orienté vers des sites où déposer ces dons.
Jeudi, des dizaines de camions chargés de plusieurs tonnes d'aide humanitaire sont arrivés à El Tarf, selon un communiqué de cette préfecture.
Par solidarité également, toutes les activités artistiques du pays ont été reportées.
Le ministère de la Justice a ouvert une enquête sur l'origine des incendies suspectant des causes criminelles.
Quatre arrestations ont été annoncées: "un pyromane" à Souk Ahras, où plus de 350 familles ont fui leurs logements et un hôpital a été évacué, et trois autres hommes à El Tarf, à 200 km de là.
Ils sont accusés d'avoir incendié les récoltes d'un voisin, sans lien établi pour le moment avec les feux dans la zone. Selon le code pénal algérien, un pyromane risque entre 10 ans de prison et la perpétuité.
Depuis le 1er juin, 1.242 incendies ont détruit 5.345 hectares de forêts et taillis, selon le colonel Boualem Boughlef.
Jusqu'ici, l'été 2021 a été le plus meurtrier depuis des décennies: plus de 90 personnes avaient alors péri dans des feux de forêt ayant dévasté le nord, en particulier la Kabylie.
C'est un roman mais il est inspiré de faits véridiques et très bien documenté comme en témoignent les notes historiques en fin d'ouvrage. Il balade d’époque en époque (de l'avant-deuxième guerre mondiale à la décolonisation de l'Afrique du Nord), d'un pays à un autre (des oasis du sud du Maroc à Londres et de Saint-Nazaire à Paris).
Mais en aucun cas, le livre de David Hury (625 pages, 22€) ne relate une pérégrination aimable, aux parfums exotiques et aux accents dramatiques convenus: c'est un livre de combats. Ceux que livre Mustapha, jeune Marocain né dans l'oasis de Figuig, qui se lie d'amitié avec Armand, le fils d'un administrateur français, et qui arrive en France à la veille d'un grand conflit mondial.
Le roman oscille entre les époques, s'ouvrant sur l'explosion de grenades pour se clore sur une fusillade quelques mois plus tard, toujours à Paris. Entre ces pages, Mustapha (alias Marcel l'agent de renseignement puis Gustave le résistant) vit trois vies. L'enfant de l'oasis découvre l'amitié, la France, l'amour avec Annette. Il découvre aussi la guerre qui le transforme en agent clandestin de la France libre rallié à de Gaulle dès juin 1940, et qui l'envoie en mission à Saint-Nazaire avant sa capture par les Nazis. Mustapha continuera sur la voie de l'engagement, cette fois dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie, après avoir découvert la trahison dont celle d'Armand, son meilleur ami trop marqué par les choix idéologiques familiaux...
L'auteur de cet excellent ouvrage, David Hury, est journaliste et photographe. Il a été correspondant de différents médias à Beyrouth pendant 18 ans et a publié plusieurs ouvrages graphiques et littéraires. Chez Riveneuve, il est aussi coauteur du recueil de chroniques Jours tranquilles à Beyrouth (2009) et auteur du roman illustré de photographies Pentes douces (2017).
La rédaction de son roman Mustapha s’en va-t-en guerre lui a demandé deux ans de recherches dans les archives de l’armée française et de la police nationale, et auprès des derniers témoins de l’époque dont il a connu certains.
Il explique: "Gustave était un ovni dans ma famille, un Oriental affable et joyeux. Je l’ai connu quand j’étais enfant, je le croisais en Normandie dans le village de Bus-Saint-Rémy (Eure) dont je parle dans le roman, là où il avait été parachuté en 1941 et où il avait rencontré la fille de l’instituteur, qu'il a épousée en 1948. Cette femme que j’évoque également beaucoup dans le roman, Annette, était la cousine germaine de mon père; elle est morte en 1986. Gustave ne parlait à personne de son expérience durant les années 1940-1960, ni des actes que l’on peut considérer avec le recul comme héroïques, ni des tortures subies. Il n'a évoqué tous ces sujets qu’avec ses enfants, à la fin de sa vie, au milieu des années 1990 (il est mort en 2001). Dans la famille, tout le monde l’a toujours appelé Gustave: je n’ai découvert sa véritable identité qu’en 2015...".
Le 22 août 1962, le général de Gaulle et son épouse Yvonne étaient la cible d'un attentat au Petit-Cclamart
Des pieds-noirs, d'anciens militaires et des étudiants. Le plus jeune a 20 ans. Pas très aguerri, ce commando hétéroclite proche de l'OAS ouvre le feu. D'abord au fusil-mitrailleur depuis une estafette jaune. Puis d'un second véhicule garé plus loin. L'opération ne dure que 45 secondes. Plus de 150 balles sont tirées, la voiture présidentielle porte huit impacts, trois balles ont traversé l'habitacle. Le couple est couvert d'éclats de verre mais sain et sauf.
"Hasard incroyable !", dira le général dans ses mémoires. Ils doivent une fière chandelle au sang froid de leur chauffeur Francis Marroux - c'est déjà lui qui conduisait la voiture présidentielle, un an plus tôt, lors de l'attentat de Pont-sur-Seine, aussi commandité, on le saura plus tard, par Bastien-Thiry - et de leur gendre, Alain de Boissieu, qui, assis à l'avant, intime "A terre, Père !"
"Cette fois, c'était tangent"
Sur deux jantes et deux pneus, la DS parvient jusqu'à l'aéroport tout proche. Imperturbable, de Gaulle passe en revue, comme chaque fois, les soldats. Tout juste glisse-t-il à son gendre, en montant dans l'avion sans changer ses plans : "Cette fois, c'était tangent !" Il a failli mourir avenue de la Libération. Un comble pour l'homme du 18 juin...
Auteur du livre "Un attentat", l'historien Jean-Noël Jeanneney pointe une "somme de hasards" pour expliquer cet échec. Et, surtout, qu'"aucun" des conjurés "n'était prêt à mourir pour toucher leur but". Des armes qui s'enrayent, des tireurs pas assez entraînés, avancera en 2012 à l'AFP un survivant du commando.
"Ah, cher ami, ils tirent comme des cochons", rit le soir même le général au téléphone avec son Premier ministre Georges Pompidou. Très vite, la nouvelle de la tentative d'assassinat se répand. "Attentat manqué contre de Gaulle": l'Agence France-Presse publie à 20h55 un premier "flash". Suivi d'un autre : "Des coups de feu ont été tirés peu après 20h00 contre la voiture du général de Gaulle près de Villacoublay. Personne n'a été atteint".
On apprendra plus tard qu'un certain M. Fillon, conduisant en sens inverse, a été touché à la main. Sans gravité. Forte émotion dans le pays, encore en vacances. Même si les Français, avec le conflit algérien, ont vécu ces dernières années au rythme des bombes, dans un climat de guerre permanent. Fin stratège, de Gaulle, qui échappera encore à plusieurs attentats, va profiter de cette émotion.
Un attentat qui "tombe à pic"
Sur le plan politique, l'attentat "tombe à pic", confie-t-il, presque joyeux, à son ministre Alain Peyrefitte après la fusillade. Avant d'ajouter : "les choses s'accélèrent. Nous vivons un précipité d'Histoire". De fait, il parvient en cette année 1962 à faire modifier la Constitution pour l'élection du président au suffrage universel. Dans les semaines qui suivent l'attentat, la traque du commando est fructueuse.
Vite interpellé, l'un des maillons faibles se met à table. Presque tous les conjurés sont arrêtés, dont leur chef, Bastien-Thiry, le 15 septembre. Le procès s'ouvre fin janvier 1963. Devant une juridiction d'exception, la Cour militaire de justice, neuf hommes sont sur le banc des accusés. Défendus notamment par Jacques Isorni, l'avocat de Pétain, et Jean-Louis Tixier-Vignancour, qui sera candidat d'extrême droite à la présidentielle de 1965 face... à de Gaulle.
Trois sont condamnés à mort. Le général en gracie deux. Bastien-Thiry, 35 ans, est lui passé par les armes le 11 mars. Il sera le dernier condamné à mort fusillé en France. Pas question pour de Gaulle de pardonner à celui qui a attenté à la vie de son épouse.
Tout aussi impavide, "Tante Yvonne" aurait eu, lors de l'attentat, cette simple phrase, passée à la postérité : "j'espère que les poulets n'ont rien eu". Allusion non pas aux policiers mais à la volaille en gelée dans le coffre...
À Alger comme à Paris, la mémoire des militants du Parti communiste algérien a presque été évincée des récits nationaux. Si le cinéma a tenté de combler ce manque, les films hommages demeurent focalisés sur quelques noms connus, et exclusivement sur les hommes communistes européens.
Adapté du roman éponyme de Joseph Andras, le film De nos frères blessés, réalisé par Hélier Cisterne et sorti sur les écrans en mars 2022 en France, retrace la vie de Fernand Iveton, ouvrier et délégué de l’Union générale des syndicats algériens pour l’usine d’électricité et gaz d’Algérie à El Hamma, à Alger. Militant communiste, pied-noir, Iveton s’est engagé en faveur de l’indépendance de l’Algérie. Arrêté à la fin d’octobre 1956 après une tentative ratée d’attentat à l’explosif contre l’usine où il travaillait, il est torturé, puis jugé par un tribunal militaire. Il est condamné à mort bien qu’il ait affirmé à maintes reprises que son acte ne visait pas des civils et relevait du sabotage. Fernand Iveton sera guillotiné en novembre 1956.
En retraçant le parcours du seul condamné à mort européen à avoir été exécuté, le film rappelle au public la participation et les sacrifices des communistes algériens (qu’ils soient pieds-noirs ou, comme on le disait alors, « musulmans ») pendant la guerre d’indépendance. Un pan de l’histoire que l’Algérie et la France ont, pour des raisons différentes, des réticences à mettre en avant. C’est peut-être trop attendre du cinéma que de lui demander de réparer les manquements de la justice comme dans l’affaire Iveton, ou de remplir les pages manquantes du récit national algérien. Mais le septième art peut permettre et accompagner des avancées mémorielles majeures. Le film de Cisterne s’inscrit dans la tradition de ces œuvres qui ont remis sur le devant de la scène des récits souvent minorés dans les discours officiels. Elles sollicitent et éveillent ainsi tout un imaginaire qui contribue à une meilleure connaissance du passé.
LA RUPTURE APRÈS LE VOTE DES « POUVOIRS SPÉCIAUX »
Le mouvement communiste en Algérie débute en 1920 avec la formation de trois fédérations du Parti communiste français (PCF), dont l’effectif modeste est pour commencer presque totalement européen. Le Parti communiste algérien (PCA) est formellement fondé en octobre 1936 et constitue l’un des rares espaces politiques de l’époque où se côtoient Européens et musulmans. Mais le PCA ne jouit pas d’une totale autonomie politique. Pendant la lutte antifasciste et la seconde guerre mondiale, il suit la politique du PCF et met de côté la question coloniale en promouvant l’unité de la France et de l’Algérie. En mai 1945 il appelle même à la répression du nationalisme populaire. Après la guerre, les intérêts du PCF et du PCA vont diverger, le PCA s’impliquant de plus en plus dans la lutte anticoloniale. Le divorce est définitif lorsque les « pouvoirs spéciaux » sont votés le 12 mars 1956 par l’Assemblée nationale française, y compris par les députés PCF. Ce décret accorde en effet à l’armée française des pouvoirs très étendus et officialise un état d’exception dans l’Algérie coloniale1.
Deux ans plus tôt, en 1954, le PCA avait autorisé un soutien clandestin au Front de libération nationale (FLN) dans la région des Aurès, là où avait été lancée la majorité des attaques de novembre2. Ce sont ensuite des unités armées qui sont créées par le comité central du parti : les Combattants de la libération, composées de groupes armés et de groupes de sabotage, dont Fernand Iveton fait partie. Les autorités coloniales réagissent d’abord en interdisant le PCA en septembre 1955, puis en en réprimant les militants impliqués dans la lutte armée, d’autant qu’en juillet 1956, deux cents communistes (Européens et Algériens) ont intégré l’Armée nationale de libération du FLN.
Après l’indépendance (5 juillet 1962), le système du parti unique est mis en place en Algérie, avec l’interdiction du Front des forces socialistes (FFS) d’Hocine Aït Ahmed et le Parti de la révolution socialiste de Mohamed Boudiaf, deux figures importantes de la lutte de libération au sein du FLN. Le PCA est, comme tous les autres partis sauf le FLN, lui aussi interdit dès le 29 novembre 1962. Certains de ses membres décident en 1963 d’intégrer les rangs du FLN, sans que la greffe n’ait jamais pris. Des cadres du PCA qui se sont battus pour l’indépendance de l’Algérie continuent à militer et sont emprisonnés, notamment après le coup d’État de Houari Boumediene du 19 juin 1965, et pour certains torturés, comme le poète et premier secrétaire du PCA Bachir Hadj Ali. Héritier du PCA, le Parti de l’avant-garde socialiste (PAGS), bien qu’interdit, optera à partir de 1974 pour une stratégie de « soutien critique » au régime d’Houari Boumediene, et soutiendra ses réformes socialistes (collectivisation des terres, nationalisation des hydrocarbures, etc.). Pour consolider sa place au pouvoir, le FLN cherche à faire « table rase »3 de tout ce qui s’est passé au sein du mouvement indépendantiste avant 1954. L’histoire officielle relatera donc de manière ambivalente et souvent tronquée la participation des communistes au combat indépendantiste.
En France, les premières dispositions juridiques d’amnistie sont prises dès la signature des accords d’Évian en mars 1962. Si l’on suppose souvent que la décision de François Mitterrand d’abolir la peine de mort en 1982 est en lien avec l’affaire Fernand Iveton, qui le hantait4, car il s’était opposé à la grâce du militant communiste, l’ancien président ne va pas jusqu’à amnistier Iveton à titre posthume, alors qu’il impose l’amnistie des généraux français impliqués dans le putsch de 19615. Cette loi avait pourtant été rejetée par le parlement. Le gouvernement de Pierre Mauroy l’imposera avec l’utilisation de l’article 49-36.
L’AFFAIRE MAURICE AUDIN ET L’OPÉRATION HENRI MAILLOT
Certains noms de militants communistes se sont toutefois imposés, notamment grâce à la toponymie de certains espaces publics, côté algérien. Beaucoup d’Algériens pensent que l’actuel hôpital Lamine Debaghine de la capitale algérienne a également porté le nom d’Henri Maillot alors qu’en réalité, ce nom date de l’époque coloniale et renvoie à François Maillot, un chirurgien militaire français qui y a exercé. Maurice Audin est sans conteste la figure la mieux connue des publics algérien, mais aussi français. Son nom est donné en 1963 à l’une des principales places du centre d’Alger, devenu un lieu de ralliement lors du mouvement de protestation du Hirak, enclenché en février 2019. Bien avant qu’Emmanuel Macron reconnaisse officiellement en 2018 son assassinat en détention en 1957, de nombreux témoignages, récits, films documentaires et de fiction évoquent son arrestation, la torture qu’il a subie et son exécution.
C’est d’abord le témoignage d’Henri Alleg, publié en 1957 par les éditions de Minuit, qui revient sur son propre emprisonnement et les actes de tortures qu’il a subis et dont il a été témoin qui contribue à rendre public ce qui deviendra « l’Affaire Maurice Audin ». Son livre La Question a été adapté au cinéma par Laurent Heynemann en 1977 sous le même titre. Le film retrace le parcours d’Henri Alleg, journaliste et directeur du journal Alger Républicain. On le suit depuis sa période de clandestinité à Alger après l’interdiction du journal en septembre 1955, jusqu’à son arrestation fortuite, sa détention illégale dans l’immeuble en construction boulevard Clemenceau dans le quartier d’El Biar où il a été torturé, puis son emprisonnement à la prison de Barberousse (aujourd’hui prison Serkadji) où il rédige son livre. Le film s’achève avec son évasion de l’hôpital de Rennes, le 4 octobre 1961.
Les noms des personnages dans le film ont été changés, car, comme le rappelle l’insert en début de film : « La loi du 22 mars 1962 interdit de citer les noms des militaires et fonctionnaires compromis dans des affaires de torture en Algérie. » Ne pouvant admettre de nommer les victimes tout en créditant les bourreaux « d’une prime à l’anonymat », l’œuvre attribue à tous les personnages des noms de remplacement. Mais l’on devine que le Henri Charlègue interprété par Jacques Denis n’est autre qu’Alleg, de même qu’il ne fait aucun doute que le jeune mathématicien joué par Christian Rist est bel et bien Maurice Audin, auquel le film est dédié.
ASSÉNER LES FAITS PLUTÔT QUE LES ROMANCER
Tout ce qui est montré à l’écran se veut le compte rendu fidèle d’une réalité historique. Le réalisateur ponctue son film d’effets de réel, en insérant non seulement des images d’archives (opérations de contrôle à la Casbah, visite du général de Gaulle à Alger), mais également des éléments informatifs avérés, prononcés par des personnages du film. On apprend ainsi de la bouche d’un prisonnier qu’en 1957, la prison de Barberousse compte 2 400 détenus — dont 120 condamnés à morts —, dans une prison prévue pour 700 personnes. Le silence qui étreint la société française à l’époque oblige à établir et asséner les faits, plutôt qu’à les romancer. C’est d’ailleurs ainsi qu’il faut comprendre l’une des réponses qu’Henri Alleg lance à ses tortionnaires : « Tout se sait toujours. »
Heynemann revient par ailleurs en filigrane sur l’une des raisons pour lesquelles les militants communistes ont été réprimés durement par l’armée française, et ce même lorsqu’ils étaient Européens. L’armée qui est mobilisée en Algérie met en effet un point d’honneur à faire oublier la guerre perdue en Indochine après la capitulation de Diên Biên Phu, le 7 mai 1954. Beaucoup d’officiers de la 10e division parachutiste impliqués dans le système d’arrestation-détention-torture étaient des anciens d’Indochine. Certains avaient même été faits prisonniers. Ils avaient une revanche à prendre et méprisaient en particulier les militants communistes, les associant aux « Viets ».
Dans les décennies suivant le film de Heynemann, l’affaire Audin sera de plus en plus évoquée à l’écran. En France, le documentaire Maurice Audin, la disparition de François Demerliac fera date en 2010. En Algérie, alors que les manuels scolaires n’accordent aujourd’hui encore qu’une place infime à la participation d’Européens à la guerre d’indépendance, Maurice Audin demeure l’exception, comme l’atteste le documentaire intitulé Maurice Audin, Algérien jusqu’au bout, réalisé en 2014 par Mohamed Khilidi, sur un scénario de Nasser Merzaoui et produit pour la télévision par le Centre national sur le mouvement national et la révolution du 1er novembre 1954. Le documentaire alterne séquences fictionnelles jouées qui s’inspirent beaucoup du témoignage d’Henri Alleg et du film de Heynemann, et séquences documentaires constitués de plusieurs témoignages comme ceux des historiens Fouad Soufi et Sylvie Thénault, ainsi que de Pierre Audin, fils du mathématicien. En décembre 2021, une bande dessinée de Mohammed Boudjella est consacrée à la vie du militant communiste.
En 2015, Okacha Touita réalise un film algérien qui revient sur la trajectoire d’une autre figure importante du PCA, Henri Maillot. Son film intitulé Les Sacrifiés évoquait déjà en 1982 des récits minorés de la guerre d’indépendance, en revenant sur la guerre fratricide qui a opposé en France le Mouvement national algérien (MNA) de Messali Hadj et le FLN, ainsi que les opérations armées au sein du FLN contre les harkis. Opération Maillot (2015) narre quant à lui la participation des communistes algériens aux efforts de guerre, en racontant la manière dont ce militant communiste, alors aspirant de l’armée française, déserte en emportant avec lui un lot d’armes destiné aux groupes des Combattants de la Libération, création du PCA. Le film n’hésite pas à indiquer que les négociations entre le FLN et le PCA ne sont pas simples, en mettant en scène la frustration de certains militants communistes, dont Maurice Laban, qui s’impatientent devant le lent acheminement des armes. On entend même l’un des combattants communistes affirmer à Laban : « Si tu rejoins le FLN, ils vont te tuer ». Les antagonismes entre les cadres du FLN et ceux du PCA ont en effet souvent abouti à des condamnations suivies d’exécutions, comme celles de l’avocat Laïd Lamrani, membre du PCA, et abattu en 1955 par des membres du FLN. Il semble important pour Touita — qui reste prudent, car il bénéficie de fonds publics — de rendre compte de la complexité et de la volatilité de la situation en 1956, deux ans après le début de la guerre d’indépendance. Ce film, comme ceux cités plus haut, fait preuve de didactisme, en multipliant les effets de réel, notamment en insérant des unes de journaux de l’époque, évoquant les différentes étapes de l’opération.
LES IMAGES MANQUANTES
Mais les grands oubliés des représentations cinématographiques des communistes pendant la guerre d’indépendance sont les femmes et les communistes non européens, qui ont eux aussi payé un lourd tribut. En effet, lorsque le FLN déclenche la lutte armée en novembre 1954, deux tiers des membres du PCA étaient non européens.
Outre Iveton, Maillot et Audin, d’autres figures importantes du parti communiste ont milité pour l’indépendance en Algérie. On peut citer Baya Allaouchiche, Abdelkader et Jacqueline Guerroudj, Abdelhamid Benzine et bien d’autres qui ont payé de leur vie ou ont été emprisonnés et torturés dans des conditions horribles. Parmi eux, on compte également des disparus. Les historiens Malika Rahal et Fabrice Riceputi ont raison de nommer leur site 1000 autres, car il existe — comme l’indique la page d’accueil — « des Maurice Audin par milliers ». Les deux historiens tentent ainsi de recenser tous les disparus de l’année 1957 (toutes appartenances politiques confondues), car il reste en effet bien des cas à nommer et des histoires à narrer.
Si Abdelkader Guerroudj apparaît comme témoin dans le documentaire de Mohamed Khilidi sur Maurice Audin, son parcours n’est pas narré. Guerroudj adhère au PCA en 1950 et établit le premier maquis communiste à Tlemcen. Fin décembre 1955, il devient le leader du groupe des Combattants de la libération à Alger. Guerroudj est arrêté en janvier 1957, torturé et envoyé à la prison de Barberousse. Sa femme, Jacqueline Guerroudj, elle aussi communiste et agente de liaison pour les Combattants de la libération, est arrêtée à son tour, torturée et envoyée à la même prison. Elle apparaît dans le documentaire algérien de Hassen Bouabdallah Barberousse, mes sœurs (1985) qui, à travers le témoignage d’anciennes prisonnières, a le mérite de rappeler le rôle des femmes pendant la guerre d’indépendance, mais à aucun moment on ne mentionne son appartenance au PCA.
Les témoignages existent pourtant. Abdelhamid Benzine, qui a rejoint en 1956 le maquis communiste des Combattants de la libération a relaté son séjour prison dans un ouvrage sur la prison de Lambèse7. Baya Jurquet-Bouhoune, plus connue en Algérie sous le nom de Baya Allaouchiche, a également publié le récit de ses engagements en faveur de la guerre de libération dans un récit intitulé L’Oued en crue8. Elle a aussi été au centre d’un ouvrage de Jean-Luc Einaudi9 et d’un documentaire intitulé Baya (2008) réalisé par Daniel Kupferstein. Autant de parcours et de trajectoires qui peuvent entrer dans les consciences des spectateurs et permettre des avancées mémorielles qui ne peuvent être la seule responsabilité des historiens, d’autant que l’on sait les États toujours lents à reconstituer le passé dans toute sa complexité.
Une forêt brûlée suite aux incendies qui font rage dans la ville algérienne d'el-Kala, le 18 août 2022. - / AFP
Selon un bilan officiel provisoire, 37 personnes auraient péri dans les flammes. Une enquête a été ouverte pour déterminer si certains feux étaient d'origine criminelle.
Les pompiers en Algérie ont annoncé vendredi 19 août avoir maîtrisé la plupart des incendies ayant fait au moins 38 morts dans le nord-est, malgré de nouveaux départs de feux près de la frontière tunisienne, dans la région d'El Tarf, la plus touchée ces derniers jours.
«Sept incendies étaient en cours à 13H00 (12H00 GMT) dans deux wilayas (départements): quatre à El Tarf et trois à Skikda» (est), a annoncé la Protection civile dans un tweet. Auparavant, un de ses responsables avait annoncé l'extinction de «la totalité» des feux qui ont ravagé pendant deux jours le nord-est du pays, faisant aussi environ 200 blessés, dont des grands brûlés.
Vingt feux de forêts
Le bilan officiel reste de 37 morts - dont 30 victimes parmi lesquelles 11 enfants et six femmes à El Tarf près de la frontière avec la Tunisie. Cinq autres décès ont été enregistrés à Souk Ahras (Est) et deux à Sétif (Est). Mais plusieurs médias ont fait état d'une 38e victime, un homme de 72 ans mort à Guelma (Est). Durant 48 heures, plus de 1700 pompiers ont lutté pour venir à bout de plus de 20 feux de forêts qui ont fait aussi environ 200 blessés, dont certains gravement brûlés.
Le ministère de la Justice a ouvert une enquête pour déterminer si certains incendies étaient d'origine criminelle. Le parquet de Souk Ahras, où une famille entière a péri dans les flammes, a annoncé l'arrestation d'un pyromane dans une forêt à proximité de cette ville de 500.000 habitants. Plus de 350 familles ont fui leurs logements et un hôpital proche d'une zone boisée a dû être évacué.
Des lacunes dans le dispositif
Trois hommes ont également été interpellés par la gendarmerie près d'El Tarf, à environ 200 km de là. Ils sont accusés d'avoir incendié les récoltes d'un voisin, sans que les autorités n'aient fait le lien pour le moment avec les incendies dans la région. Des experts ont critiqué des lacunes dans le dispositif anti-incendies dont un manque d'avions bombardiers d'eau et des forêts mal entretenues.
Depuis le début du mois d'août, il y a eu près de 150 incendies en Algérie qui ont détruit des centaines d'hectares de forêts et de taillis. Chaque été, le nord du pays est touché par des feux de forêt mais ce phénomène s'accentue d'année en année sous l'effet du changement climatique qui se traduit par des sécheresses et des canicules. L'été 2021 a jusqu'ici été le plus meurtrier de l'histoire moderne algérienne : plus de 90 personnes avaient péri dans des feux de forêt ayant dévasté le nord où plus de 100.000 hectares de taillis étaient partis en fumée.
Alors même que le nombre de victime approche déjà la cinquantaine avec un nombre indéterminé de personnes disparues et des centaines de blessés, ministres et walis viennent constater les dégâts. Et sans doute promettre des aides ou secours qui n’arriveront pas.
Les cadavres des victimes surprises par les incendies jonchent les routes et les bois. Cette énième catastrophe n’a pas révélé malheureusement toute son ampleur. Comme première réponse, le Premier ministre se lance dans des déclarations pour le moins difficiles à tenir. Que fait-il au milieu du chaos alors qu’il sait que son gouvernement n’a rien fait ni pour le prévenir, encore moins pour secourir les centaines de victimes ?
Un an après la terrible catastrophe qui a endeuillé la Kabylie, le sombre scénario se répète dans l’Est du pays. Insoutenable gâchis. Il y a un an, les autorités avaient promis l’achat de matériel de lutte contre les incendies et des canadairs. A leur place on a eu des lance-missiles et des armes de guerre et des promesses jamais tenues.
Quelle explication peuvent donner des Messiers en costumes aux victimes et leurs familles ? Que peuvent-ils leur faire maintenant que le drame est advenu ? Rien. Et rien n’a aussi été anticipé pour limiter la catastrophe. Les autorités, du président au chef de daïra passent leur temps à dessiner une Algérie imaginaire devant un peuple incrédule.
La situation confine à l’insupportable, tant l’incompétence et le cynisme des hommes au pouvoir n’ont plus d’égal depuis quelques années en Algérie. L’incurie aura encore fait de nombreuses victimes.
Depuis 48h les incendies ont ravagé des milliers d’hectares de couvert forestier et fait des dizaines de victimes, quels moyens sont mobilisés par les autorités ? Très peu eu égard au nombre de victimes et aux dégâts. Seul le peuple se mobilise partout pour porter secours aux habitants meurtris. Des campagnes de solidarité s’organisent. Les appels sur les réseaux sociaux se multiplient. Gageons que comme pour la Kabylie d’ici à 24h des convois d’aide commenceront à arriver dans les régions sinistrées.
L’Algérie c’est en réalité cette formidable solidarité dans la douleur. Le reste, tout le reste de ces autorités qui arrivent toujours en retard n’est qu’enfumage et illusion.
El Djeich. Revue mensuelle de l'Armée nationale populaire, n° 708 (spécial), juillet 2022, 176 pages, diffusion gratuite.
La revue de l'Anp, El Djeich, est l'organe de presse le plus ancien du paysage médiatique national et beaucoup d'entre nous -tout particulièrement les étudiants accomplissant leur service national y ont fait leurs premières armes en journalisme (d'autres, juste à côté, en audiovisuel et cinéma), sous la direction ou/et en compagnie, souvent, de « soldats » de la plume connus (de mon temps, Zoubir Zemzoum, Abdou Benziane, Hamdi Mohamed, Tareb Madjid... sous la direction éditoriale du capitaine M'Barek Djadri). Une revue qui est parue régulièrement sans jamais s'arrêter, ce qui en fait un document d'archives inestimable. D'autant que la revue ne se limite pas aux questions militaires et de défense. Elle a été et reste encore une revue au contenu n'évitant aucun sujet politique et idéologique, économique, social, sportif ou culturel.
Cette fois-ci, à l'occasion du 60ème anniversaire de l'Indépendance du pays, ses journalistes (permanents et collaborateurs) se sont penchés -en plus du traitement habituel de l'actualité - surtout sur les réalisations militaires en présentant l'Anp sous toutes ses coutures. Avec, en ouverture, un éditorial signé par le président de la République et un message du chef d'état-major de l'Anp. Le sommaire en sur-titres: Anp... Devoir de mémoire/ Femme militaire/ Préparation au combat/ Formation/ Recherche et Développement/ Des acquis qui parlent d'eux-mêmes/Sport militaire/ Nouvelle ère.
L'Auteur : Direction de l'information et de la communication/Etat-major de l'Anp/Centre national des publications militaires/Rue Bachir Attar, Place 1er Mai, Alger
Extrait : « Tout comme hier, le peuple algérien a pu vaincre une des plus grandes puissances coloniales et restaurer la souveraineté nationale, il est en mesure, aujourd'hui, de faire face à tous les défis et de consacrer, dans les faits, l'Algérie nouvelle » (Abdelmadjid Tebboune. Editorial, p 3).
Avis : Dommage que l'on ne retrouve pas cette revue (mensuelle, tirée à 25 000 exemplaires, éditée en langues arabe et française, et fondée et juillet 1963), certes bien diffusée, ne soit pas diffusée auprès du grand public (au niveau des kiosques), d'autant qu'il me semble qu'auparavant, elle l'était et connaissait un succès certain. Problème d'ordre réglementaire ?
Citation : « La bataille, vitale et décisive, que nos jeunes sont appelés à mener et à gagner est celle de la conscience » (Saïd Chanegriha, message aux lecteurs, p 5).
Politis. Le monde vu autrement. Revue mensuelle d'actualité politique et économique internationale. Juillet 2022, n°09, 118 pages, 180 dinars.
Voilà donc une édition spéciale (papier, avec des photos en couleurs, puisque les numéros précédents étaient offerts seulement en Pdf) entièrement consacrée à l'Algérie, avec une assez bonne partie traitant de la guerre de libération nationale ainsi que des réalisations et des ambitions post-indépendance.
Un sommaire assez riche : c'est d'abord la « nuit coloniale que l'on n'oublie pas ». Ensuite, viennent des articles consacrés à la torture, à la guillotine, aux camps de regroupement (un entretien avec Sylvie Thénaut), des portraits d'amis de la Révolution algérienne, si nombreux (Germaine Tillon, John Kennedy, Giraldo Mazola Collazo de Cuba, Gérard Van Tijn des Pays-Bas, Nagy Laszlo Hongri de Hongrie, Lezhar El Gasmi Ezzidi le Tunisien, Léonidas Moushokouloua de Tanzanie, ...). Puis, il y a un article consacré au 4 août, Journée nationale de l'Anp qui rappelle que l'Anp est la force de l'Aln « en héritage », la fête de l'Indépendance avec son si attendu, si inoubliable et si fabuleux défilé militaire, un entretien avec l'ambassadeur d'Algérie à Paris (affirmant que « l'Algérie ne renoncera jamais à sa mémoire », des articles sur les relations de l'Algérie avec l'Afrique, sur l'économie algérienne, « 60 ans après », sur la culture (« le haïk, une dimension historique de la révolution », le théâtre, la peinture) et enfin les grandes dates du sport algérien 1960).
A noter que la publication reprend en ouverture l'allocution du président A. Tebboune à l'occasion du coup d'envoi du défilé militaire... et, en 3ème de couverture, un émouvant poème de Zhor Zerari, extrait de « Poèmes de prison » (décembre 1960).
L'Auteur : El Moudjahid (quotidien de langue française)
Extrait : « C'est une Armée (Anp) en cohésion avec le peuple algérien en dignité et en élévation, par la place qu'elle occupe dans le cœur de la Nation et par le patriotisme et de l'engagement des officiers, des soldats et de tous ses personnels et affiliés » (Président Abdelmadjid Tebboune, allocution, 5 juillet 1962).
Avis : Une initiative à saluer d'autant que le paysage médiatique national manque cruellement de revues d'études et d'analyses, généralistes ou spécialisées... laissant place aux réseaux sociaux, un monde « virtuel », certes d'instantanéité et d'expressions en apparence libres, mais éphémère.
Citation : « Le journaliste dispose d'une arme que même le temps qui est venu à bout de Noé, de Nemrod, des Pyramides, ne peut vaincre. Les mots arrachés à la banalité de la vie et transformés en épopée, grâce à la magie du style, écrits dans la fureur de l'histoire et consignés dans les articles » (Mohamed Koursi, Dg El Moudjahid, p10).
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