Samia Ammour
Née en Algérie, ardente militante, Samia Ammour s'est exilée en France en 2004. Elle s'est battue au quotidien pour faire sa place, sans jamais abandonner ses combats politiques. Aujourd'hui, elle chante les airs de sa Kabylie natale pour ne pas laisser cet héritage tomber dans l'oubli.
Algérie, 1973. A Bordj Menaïel, en Kabylie, Samia Ammour pousse son premier cri, onzième enfant d'une fratrie de douze. Ses parents sont originaires du village de Yakouren, un écrin de verdure surnommé la "petite Suisse" de l'Algérie. Très tôt, Samia prend conscience de l'identité berbère de sa famille. A l'école on parle arabe mais à la maison, c'est le kabyle. Son père comme sa mère ont lutté pour l'indépendance de l'Algérie en prenant le maquis. Un héritage qu'elle revendique avec fierté.
Car Samia Ammour est une femme de combats. Le combat féministe, dont la prise de conscience arrive dès le lycée et les prémices de la décennie noire. Le combat pour la démocratie et la liberté, également. Tout au long de ses années d'étudiante, elle ne cessera jamais de militer avec ses camarades, en dépit du danger, des assassinats politiques jusqu'aux bombes dans les manifestations. Il y a aussi le combat pour la reconnaissance de l'identité amazigh, dont l'un des points d'orgue est le Printemps berbère de 2001.
En 2004, Samia choisit de partir en France, à regret, face à l'inquiétude de ses proches. A 31 ans, après un long cursus en psychologie à Alger, il faut se réinventer complètement, reconstruire une vie de zéro. Enchaîner les boulots, se confronter aux discriminations... Mais elle persévère et n'oublie jamais son attachement à l'Algérie. Pour sauvegarder et faire passer les traditions orales de Kabylie, Samia Ammour s'est mise à chanter, avec deux de ses soeurs installées en France, Nadia et Naima. Ce sont les chants que chantait leur mère, poèmes transmis de génération en génération. "Une autre manière", pour elle, de poursuivre ses engagements.
Ses mots
Sur la décennie noire : "On ne savait pas à quel moment ça pouvait frapper la mort, comment, par qui... Mais il fallait vivre. J'avais 20 ans. Pour moi c'était : de toute façon on va crever, alors vivons."
"Je n'aime pas trop le mot déclassement, parce que ça veut dire qu'il y a une hiérarchisation des métiers. Il n'y a pas ça, parce que tout métier est honorable, je l'ai appris de mon papa."
"Le colonialisme a été la chose la plus ignoble que le capitalisme et l'impérialisme aient réussi à mettre en place."
La chanson
Le message vocal
Sa soeur, Nadia Ammour, musicienne et chanteuse.
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/parcours-de-combattants/parcours-de-combattants-du-dimanche-03-juillet-2022-6796000.
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