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Tambour d’Afrique et flûte de berger lyre de reine des Aurès et voix d’ange andalous la langue de ma mère court comme une flamme semeuse de galaxies la langue de ma mère… et la terre de mon père entre la mer et le désert la terre de mon père Ledda m’a donné un tout petit caillou venu du mausolée de Sidi l’ancêtre qui veille et nous protège où que l’on soit dans ce caillou, des siècles d’Histoire, de batailles et d’amours petite pierre de la terre de mon père diamant secret au creux de ma main jardin de rêve et chant muet voilà les jours de départs vers des villes où la vie est un exil jours de poussière écoulement de temps dans le fragile sablier du cœur fil d’Ariane à suivre une vie à tisser les ronces des jours ne cachent plus de roses je veux dormir entre les pages d’un livre de voyage finalement j’aime ces matins de salut au soleil sans craindre les orages de la vie j’aime ces jours où le rire d’un enfant met de la musique dans l’univers ainsi l’espoir luit au bout de la nuit pétales déployés on dirait une étoile émergeant d’un trou noir fragile lueur d’espoir. j‘ai avalé la poussière des chemins et bu des larmes j’ai survolé les mers et les océans pour aller au-devant de ton visage te voilà chêne penché par le poids des ans à ne rien dire de ce qui s’écrit l’âme se dénude fruit ouvert aux soleils incandescents toute passion est éphémère le feu laisse des traces de cendre rien il ne reste rien des heures murmurées le monde en fusion consume les beautés chuchotées il est vain de croire que les vents tourneront que se lève l’étoile du matin le jour est parti au-delà des mers il ne reste qu’une terre incertaine et des vagues déferlantes il ne reste qu’une terre lavée de lumière un roi mort sur un lit d’or ordonne encore l’exécution de l’aurore la-bàs la mer s’est couchée sous le soleil là, les vautours veillent une femme chante un amour mort le regard se perd dans le lointain voyager au-delà des peurs équilibre sur le fil instable de la vie là où tout est éphémère la mort sur les épaules manteau de nuit et de cristal montréal est comme une maison de jeunesse fidèle à ton enfance un cheval fou secoue ses chaînes c’est Franz Fanon qui piaffe sa haine de tous les esclavages ennemis c’est une perle des Antilles dans l’œil du cyclope armé c’est l’Afrique tapie comme un hippopotame affamé quelques fratricides rident sa peau et des révolutions en furie éclatent aux mémoires d’Algérie un cheval fou secoue ses chaînes c’est l’Afrique la panse pleine de l’or des empires engloutis dans le sang des pétroles noirs croise au large des Antilles un bateau-pirate d’espoirs un cheval fou secoue ses chaînes la nuit s’est couchée sous sa peau son regard tremble comme un oiseau la jument à l’œil souffrant souffle sur ses flancs et le soleil couchant tombe dans un lac de sang des parfums de terre et d'herbe et le printemps et le vent et le ciel superbe et un poulain fragile un poulain léger chancelle sur ses pieds près du troupeau dans le pré le centaure aux yeux de jade regard blessé à l’orient des Andalousies naufragées entre Bagdad et Grenade quelques sérénades et les siècles passés l’eau des yeux fuit les sources de lumière tarie rumeur de tous les Sud sable de roses anciennes porphyres des fontaines en quarantaine désert des solitudes erreur de latitudes mille et une vies à l’ombre des soleils mille et une nuits à nulles autres pareilles méditerranée aux destins arrêtés le coursier sédentarisé hennit sa calligraphie parole d’or silence de sable le centaure aux yeux de jade déchiffre encore des manuscrits arabes
Nadia Ghalem .
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