On décèle la patte de l’enseignant dans cet ouvrage de l’historien. Didactique, il construit son livre à partir de 15 questions réparties dans trois grands chapitres : « l’Algérie avant 1954 », « les “ennemis complémentaires” de la guerre d’Algérie » et « 1962, et après ? ». À l’appui d’archives, de témoignages, d’une riche historiographie et de son « égo-histoire », Emmanuel Alcaraz réussit à proposer une synthèse de l’histoire de l’Algérie et de ses mémoires, depuis l’Antiquité jusqu’au soulèvement populaire de 2019, le hirak. Son propos est aussi et surtout de montrer comment la colonisation et la guerre ont marqué de leur empreinte les évolutions récentes des deux pays.
Préfacé par Guy Pervillé, l’ouvrage rappelle l’extrême violence de la conquête de l’Algérie et la brutalité d’une colonisation de peuplement spoliant les terres et privant les Algériens des vertus de la République et de toute parole politique. Pour l’auteur, la guerre d’Algérie a commencé avec les massacres du 8 mai 1945. Entretenir jusqu’au bout la fiction selon laquelle l’Algérie était un territoire français a nourri dénis, ressentiments et violences. Celles de l’OAS rendant la coexistence entre Européens et Algériens quasiment impossible. Ainsi, « la blessure narcissique de la perte de l’Algérie française » a contribué à façonner l’esprit de revanche et l’idéologie des extrêmes droites, particulièrement réactivées à l’occasion de la campagne présidentielle.
https://www.humanite.fr/culture-et-savoirs/histoire/algerie-aux-racines-des-contentieux-memoriels-743176
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