A l’aube du samedi 22 avril, à 8h45, à Alger, « un quarteron de généraux à la retraite » (dixit le général De Gaulle) composé des généraux Challe, Zeller, Jouhaud et Salan, tentent un putsch « d’opérette » pour tenir le serment de garder l’Algérie française.
Avec des légionnaires, des parachutistes et des militaires d’active, tous profondément amers d’avoir perdu l’Indochine quelques années auparavant, ces généraux s’emparent d’Alger dans la nuit du 21 au 22 avril 1961.
Ce putsch avorté représente la dernière tentative d’une armée française en Algérie aux abois, voulant coûte que coûte porter comme le taureau avant l’estocade finale, le cri de la communauté « pied-noir . »
Dans le même temps, le général Challe, chef des insurgés, défie de cette manière le général De Gaulle qui admet le droit à l’autodétermination des Algériens, le 16 septembre 1959, le 8 janvier 1961, le peuple français a voté à 75 % en faveur de l’autodétermination des Algériens et du droit à une voie vers l’indépendance de ces trois départements d’Afrique du Nord, colonisés depuis 132 ans.
Les dirigeants du FLN et des émissaires du Général De Gaulle préparent, déjà, dans les coulisses, ce qui donnera lieu aux accords d’Evian, signés officiellement entre le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne et les représentants de l’Etat français, le 19 mars 1962.
Le 23 avril, à 20h, le général De Gaulle, en uniforme, siffle la fin de la partie, se moque de ce “quarteron de généraux à la retraite” et “interdit à tout Français, et d’abord, hélas, à tout soldat, d’exécuter aucun de leurs ordres”. De Gaulle ira même jusqu’à “déplorer que ce coup de force émane d’hommes dont c’était le devoir, la raison d’être, de servir et d’obéir”.
Le général De Gaulle s’octroie les plein pouvoirs, conformément à l’article 16 de la Constitution de la 5ème République.
Les généraux Maurice Challe et André Zeller se constituent prisonniers ; en revanche, les généraux Jouhaud et Salan prennent le chemin de la clandestinité, et vont constituer l’OAS (organisation de sinistre mémoire), proche de l’extrême-droite, qui deviendra la bras armé et sanglant des ultras de l’Algérie française, à l’origine du slogan “la valise ou le cercueil.” Beaucoup d’européens quittèrent l’Algérie, plus par crainte de l’OAS que du FLN.
L’attentat du Petit-Clamart, le 22 août 1962, contre De Gaulle, fut l’oeuvre de l’OAS.
Les généraux Challe et Jouhaud, condamnés à mort, verront leur peine commuée en réclusion à perpétuité par De Gaulle. Les généraux Salan et Zeller, arrêtés plus tardivement, auront la même condamnation.
Ces quatre généraux seront amnistiés en 1968. Le président de la République François Mitterrand réintégrera dans l’armée, après une loi d’amnistie en 1982, tous les ex-putschistes d’Alger : officiers et généraux encore en vie !
Les commentaires récents