La guerre d’Algérie a commencé le 1er novembre 1954 et s’est terminée le 18 mars 1962. La France reconnaît l’indépendance de l’Algérie mais l’Organisation de l’Armée Secrète s’y oppose. Cette organisation clandestine civilo-militaire entame une série d’attentats depuis le putsch militaire d’Alger en 1961.
En fin de journée, le convoi présidentiel quitte Paris pour rejoindre l’aéroport de Villacoublay.
Charles de Gaulle, sa femme et leur gendre se trouvent dans l’une des deux voitures.
Ils doivent prendre un avion pour passer la fin de semaine à Colombey-les-Deux-Églises.
Le déroulé de l'attentat
Vers 20 heures 10, à quelques mètres du carrefour du Petit Clamart dans les Hauts-de-Seine douze hommes séparés en deux groupes tirent sur le convoi présidentiel.
Un groupe se trouve derrière une camionnette jaune et l’autre groupe est caché dans des buissons.
Les deux voitures du convoi présidentiel accélèrent pour échapper au plus vite à la rafale de balles.
Une autre voiture arrive dans le sens inverse. Une famille est présente à son bord. Le père qui conduit est légèrement blessé.
La DS présidentielle est criblée de quatorze impacts de balles.
Jean-Marie Bastien-Thiry, l’organisateur de l’opération est arrêté en septembre 1962.
Deuxième attentat manqué
Le 8 septembre 1961, l'ex-lieutenant-colonel d’aviation a déjà mené une première tentative d’attentat contre le Président de la République à Pont-de-Seine dans l’Aube.
Les auteurs des attentats appartiennent à l’Organisation de l’Armée Secrète.
Un procès sans pitié
En janvier 1963, la cour de justice militaire juge les quinze accusés de l'attentat du Petit Clamart.
Charles de Gaulle gracie deux condamnés à mort sur les trois.
Le général ne pardonne pas à Jean-Marie Bastien-Thiry d’avoir mis sa femme en danger.
L'organisateur de l'attentat est exécuté le 11 mars 1963.
Charles de Gaulle décide après l’attentat de mettre en place une réforme constitutionnelle.
Mais ces attentats contre le général de Gaulle n’a
pas empêché le président Macron de rendre
hommage aux nostalgiques extrémistes de
l’Algérie française et de l’OAS auteur de 2700
victimes en Algérie et en France…
rappelons-nous :
Le 17 octobre 1961 : Prochaine étape mémorielle
en France ?
Quels que soient les aléas politiques, un calendrier s’impose dans les relations franco-algériennes, celui du soixantième anniversaire de l’indépendance en mars 2022. Avec tout d’abord le 17 octobre 2021, qui marquera le 60e anniversaire de la répression criminelle contre les Algériens qui manifestaient à Paris et dans d’autres villes en 1961. Le pouvoir français tentera-t-il un pas de reconnaissance de la violence coloniale contre les milliers de gens sans armes ?
Ce jour-là et les jours suivants sont une période marquée par l’horreur. Des centaines de victimes algériennes tombèrent alors qu’elles exigeaient pacifiquement le respect de leur dignité et la fin de la guerre en Algérie. Le 17 octobre 2021, le président Emmanuel Macron en profitera-t-il pour inscrire un nouveau jalon de son parcours mémoriel sur l’Algérie, un peu mis à mal en Algérie par les prises de position sans concession sur la France, pays ‘‘ennemi éternel’’ de l’Algérie.
Le journal parisien de droite L’Opinion, sous la signature de Jean-Dominique Merchet, indiquait récemment que la Présidence française songeait à marquer avec force cet anniversaire.
AU MUSÉE NATIONAL DE L’HISTOIRE
DE L’IMMIGRATION
Comme pour relativiser cette page à ranger au ‘‘musée’’, l’événement de cet éventuel acte fort du président français se déroulerait au Musée national de l’histoire de l’immigration de la Porte-Dorée à Paris, dirigé depuis peu à Pap Ndiaye, à l’occasion d’une exposition sur le 17 octobre 1961. «Le bilan des Algériens tués reste discuté par les historiens, mais il se compte en dizaines, certains corps étant jetés dans la Seine», écrit modestement notre confrère qui affirme tout de même avec toupet qu’une des raisons de la violence policière était les nombreux attentats contre eux menés par les combattants du FLN.
C’est ignorer l’ignominie policière et ses responsabilités au plus haut du gouvernement si ce n’est de l’Etat, qui avaient longtemps été masquées par les médias autant que par les historiens pendant des décennies. Il a fallu quelques chercheurs courageux et pugnaces comme Jean-Luc Einaudi au début des années 1990 pour tirer peu à peu l’écheveau de la vérité. Même si les journaux militants avaient décrit ‘‘en direct’’ les faits ignobles, ils ont longtemps été tus. A tel point que longtemps, on a confondu dans l’opinion publique le 17 octobre 1961 avec la manifestation (française celle-là) de février 1962 et sa répression au métro Charonne, faisant là aussi des victimes parmi les manifestants. A l’occasion de cette exposition, l’idée, en réflexion à l’Elysée, selon L’Opinion, porterait sur un discours d’Emmanuel Macron. En elle-même, «l’exposition, essentiellement à base de documents et de photos, ne se limiterait pas au 17 octobre. Cette répression s’inscrit dans un cycle plus long, qui a débuté à Paris dès le 14 juillet 1953, avec sept manifestants tués et plusieurs dizaines blessés par balles».
UN TROISIÈME ACTE
Ce nouveau pas d’Emmanuel Macron s’ajouterait à sa prise de position en 2016 à Alger, en tant que candidat à la présidentielle, affirmant que certains faits de la colonisation s’apparentaient à un «crime contre l’humanité». Cela lui fut vivement reproché par les canaux habituels qui refusent toute avancée en faveur de l’apaisement du contentieux légué par la violence coloniale. Macron avait cependant reconnu en 2018, devant sa veuve, l’assassinat de Maurice Audin et des crimes commis par des militaires. Puis, récemment, il avait reçu la famille de l’avocat Ali Boumendjel pour reconnaître l’assassinat de l’avocat du FLN par les militaires.
En marquant de manière solennelle le 17 octobre 1961, Emmanuel Macron suivra une des préconisations de l’historien Benjamin Stora qui lui avait remis en janvier dernier le rapport «Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie». Un geste qui préfigure peut-être ce que le président Macron fera, ou ne fera pas, le 19 mars 2022, soixantième anniversaire du cessez-le-feu en Algérie.
SOURCE : https://www.elwatan.com/pages-hebdo/france-actu/le-17-octobre-1961-prochaine-etape-memorielle-en-france-13-04-2021
Mais avant le 17 octobre 2021 il y a le 6 octobre 2021 et là rien n’est prévu ?
La présence de la ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq à la Commémoration de la fusillade de la rue d’Isly du 26 mars 1962 au mémorial du Quai Branly a occasionné l'envoie de 2 lettres (sans réponses pour le moment) de présidents d'associations des victimes de l'OAS, avec leur autorisation les voici :
" L'autre 21 avril 2021 ", la lettre de l'ANPROMEVO au Président de la République
Le président Chaville, 21 avril 2021.
Monsieur le Président de la République
Cabinet Palais de l'Elysée
55, rue du Faubourg Saint Honoré
75008 Paris
Monsieur le Président de la République,
Les sites Internet du ministère des Armées et de l’office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC-VG) ont gardé le silence sur un événement exceptionnel.
Pour leur part, l’ensemble des blogs de la mouvance OAS (anciens activistes, sympathisants, revanchards de l’Algérie française) l’ont annoncé en ces termes : « En mémoire des victimes de la fusillade rue d’Isly à Alger, vendredi 26 mars 2021, au Mémorial national de la guerre d'Algérie, Mme Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la mémoire et des anciens combattants, déposera une gerbe du Président de la République lors de la cérémonie qui demeure associative ».
Ces mêmes sites ont rendu compte de cette commémoration, lui consacrant un reportage documenté (cf. http://popodoran.canalblog.com/archives/2021/03/24/38883741.html à titre d’exemple).
L’image de représentants des plus hautes institutions de la République aux côtés de personnes ayant répondu, le 26 mars 1962 après-midi, à un appel à manifester lancé le matin même par l’OAS est des plus malencontreuses :
► cet appel, par tract, se concluait par la formulation d’une volonté « de lutter jusqu’au bout contre l’oppression sanguinaire du pouvoir fasciste » et s’inscrivait dans la stratégie insurrectionnelle développée par l'OAS qui, après s’être opposée par la violence à l’application des Accords signés à Évian le 18 mars 1962, a poussé l'armée française à rompre le cessez-le-feu ;
► la cérémonie du quai Branly peut être regardée comme l’expression d’un désaveu des autorités civiles et militaires en charge, à l’époque, du maintien de l’ordre républicain et/ou une approbation de l’attitude de citoyennes et citoyens, Français d’Algérie, acquis au putsch organisé un an plus tôt ;
► l’initiative du 26 mars 2021 va largement au-delà des préconisations contenues dans le rapport que M. Benjamin Stora vous a remis il y a trois mois, intitulé Les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ;
► s’il existe de fait, côté algérien, « quelques résistances » au dessein d’une réconciliation mémorielle « très largement partagée » entre Alger et Paris, l’on peut également soutenir que, côté franco-français, perdurent d’insurmontables antagonismes mémoriels trouvant leur origine dans la radicalité d’un discours invariant des nostalgiques de l’Algérie française ainsi, hélas, que dans la partialité d’administrations centrales qui refusent avec constance d’admettre au bénéfice du statut de "Mort pour la France" des fonctionnaires de police victimes de l’OAS, illégalement privés de cette qualité (cf. Annexe - pages 6 et 7 - en pièce jointe).
Au nom de l’apaisement et du « en même temps », s’imposent désormais deux engagements prioritaires : la promesse de la régularisation pré-évoquée dans le délai maximal de cinq mois ; l‘annonce d’une représentation, au niveau sommital de l’État, à la cérémonie prévue le 6 octobre prochain, au cimetière parisien du Père-Lachaise, dans le cadre de la célébration du dixième anniversaire du dévoilement par le maire de la capitale, M. Bertrand Delanoë, de la première stèle dédiée par une collectivité publique à l’ensemble des victimes de l’OAS en Algérie et en France.
Dans l’attente d’une écoute enfin respectueuse du souvenir de celles et de ceux - civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires tombés, sans pouvoir se relever, sous les coups de l’OAS, parce qu’ils respectaient les institutions et valeurs de la République,
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, en l’assurance de ma très haute considération.
Jean-François Gavoury
Président de l’ANPROMEVO
Siège social : Jean-Philippe Ould Aoudia
191, avenue Victor Hugo 92140 Clamart
Le Président
23 avril 2021
Madame Geneviève Darrieussecq
Ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants 14, rue Saint-Dominique
75700 Paris 07 SP LRAR
Madame la Ministre,
Vous avez représenté l’État, le 26 mars 2021, à la commémoration associative d’une manifestation insurrectionnelle fomentée le 26 mars 1962, à Alger, par l’OAS, érigée dès avant sa création formelle le 11 février 1961 en partie belligérante au conflit algérien.
Seul le rappel de faits remontant à cinquante-neuf ans permet d’apprécier le sens à donner au dépôt par vos soins, au nom du Président de la République, d’une gerbe de fleurs devant les colonnes du quai Branly à Paris.
Cette manifestation avait fait l’objet de deux interdictions, largement diffusées, émanant l’une du préfet de police d’Alger et l’autre du général commandant le secteur Alger-Sahel : les participants ont fait le choix de désobéir aux autorités civiles et militaires de l’époque.
Trois jours auparavant, le 23 mars, sept jeunes Français, appelés du contingent -11 autres seront blessés- avaient été abattus par l’OAS qui considérait l’armée française comme une armée d’occupation, et exprimait sa résolution à…lutter jusqu’au bout contre l’oppression sanguinaire du pouvoir fasciste » : motifs formulés sur le tract d’appel à rassemblement distribué au cours de la nuit du 25 au 26 mars.
Rue d’Isly, se heurtant à des soldats chargés de maintenir l’ordre républicain alors que le cessez-le-feu était en vigueur depuis une semaine, des personnes ont trouvé la mort pour avoir répondu à un mot d’ordre insurrectionnel de l’OAS.
Cinquante-neuf ans après, le Président de la République et le Gouvernement ont été représentés à une cérémonie initiée par des associations qui révèrent des criminels de l’OAS condamnés par la Justice, et qui célèbrent régulièrement les épisodes au cours desquels la République fut mise en danger : les « Barricades » le 24 janvier 1960 et le coup d’état militaire du 21 avril 1961.
Pourtant, il y a d’autres Français qui méritent l’attention de l’État et en demeurent les oubliés. Ceux-là sont morts pour s’être opposés à l’OAS. Dans le cadre de leurs missions respectives, ils sont restés à leur poste, au péril de leur vie, pour maintenir la République en ordre de marche.
L’impartialité de l’État exige l’alignement du statut des six inspecteurs des Centres sociaux éducatifs assassinés par l’OAS le 15 mars 1962 à Alger, sur celui de l’instituteur Guy Monnerot, abattu par le FLN le 1er novembre 1954, et reconnu "Mort pour la France" le 3 juillet dernier en tant que victime civile de la guerre d’Algérie.
L’impartialité de l’État exige que soit attribuée la mention « Mort pour la France » à ceux des militaires et des policiers assassinés par l’OAS, qui en ont été injustement privés et dont les noms sont connus tant de vos services que de l’ONAC-VG.
Depuis le 6 octobre 2011, une stèle s’élève au cimetière du Père-Lachaise à Paris portant l’inscription :
En hommage à toutes les victimes de l'OAS en Algérie et en France
Civils, militaires, élus, magistrats, fonctionnaires,
Défenseurs des institutions et des valeurs de la République
La date du 6 octobre est devenue Journée associative de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de l’OAS.
Il vous tiendra à honneur d’être présente, le 6 octobre prochain à 11h00, devant ce monument, au côté, le cas échéant, d’autres membres du Gouvernement.
L’impartialité de l’État sera ainsi démontrée.
Dans l’attente de vous y rencontrer,
Je vous assure, Madame la ministre, de ma considération choisie.
Docteur Jean-Philippe Ould Aoudia
Et maintenant
nous attendons
la reconnaissance
officielle des victimes
de l'OAS
par Emmanuel Macron
au nom de la France
en se faisant représenter
le 6 octobre 2021
lors de la commémoration
de l'INAUGURATION
DE LA STèle
du 6 octobre 2011
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