En 1954, le Vietnam venait d’acquérir son indépendance. Cette proclamation encourageait les mouvements indépendantistes algériens. À la même époque, les négociations entre la France, le Maroc et la Tunisie allaient bon train.
À cette époque, l’Algérie était divisée entre 8 millions de musulmans considérés comme des indigènes et 1 million de citoyens européens, surnommés les Pieds Noirs. D’importants écarts dans le niveau de vie séparaient ces deux groupes. Les musulmans étaient pratiquement réduits à une vie de misère.
Par contre, la France n’envisageait pas l’indépendance de l’Algérie de la même manière. La perte de l’Algérie signifiait pour la France qu’elle ne serait plus la grande puissance mondiale qu’elle était depuis le 19e siècle.
L’Algérie était en fait la seule colonie de peuplement française. Plus d’un million d’Européens y étaient d’ailleurs en 1954. La France profitait également d’une agriculture commerciale fort rentable ainsi que du commerce du pétrole et du gaz.
Pour les Algériens, la confiance par rapport à l’administration française était minée par les promesses non tenues. Le nationalisme était de plus en plus fort depuis 1946.
La Toussaint rouge
C’est en 1954 que le Front de libération nationale (FLN) fut créé en Algérie. Ce parti était également doté d’une armée, l’Armée de libération nationale (ALN). Ces groupes fixaient l’insurrection contre le pouvoir français à la Toussaint 1954.
Le 1er novembre, à la Toussaint, plusieurs attentats indépendantistes ont eu lieu simultanément en Algérie. Près de 30 attentats, des incendies et des bombardements ont causé 7 morts. Ce fut le début de la guerre d’Algérie, qui a duré 8 ans.
La guerre
Dès le début de la guerre, l’Algérie a reçu l’appui international. Plus près, le Maroc, la Tunisie et autres pays non arabes ont apporté leur soutien aux Algériens. La France a même tenté de diviser cette solidarité, mais a reçu de nombreuses réprimandes des Russes et des Américains. Par son attitude butée, la France dut même se présenter, à deux reprises, devant l’ONU pour justifier ses actes.
L’armée française comptait alors sur 450 000 soldats dirigés par des officiers chevronnés populaires auprès des Pieds Noirs. Le FLN comptait 25 000 combattants algériens et devait gérer de nombreuses rivalités internes. Le FLN a perpétré de nombreux attentats, attaques, sabotages et émeutes. Chaque fois, la répression française était très forte.
En 1956, les luttes armées ont atteint tout le territoire algérien, même les grandes villes. En 1958, un gouvernement provisoire de la République algérienne est créé. Peu à peu, la France a gagné le contrôle des villes puis des campagnes. La France a gagné la guerre, mais n’a pas réussi à rétablir l’ordre public et a surtout perdu la guerre dans l’opinion internationale.
L’effondrement du régime français
La défaite a causé l’effondrement du régime et a accentué l’instabilité en Algérie. En 1958, les étudiants d’Alger ont assiégé le siège du gouvernement général et menaçaient d’effectuer un coup d’État. C’est à ce moment que Charles de Gaulle a repris le pouvoir. Il a immédiatement émis une nouvelle constitution en plus de prendre des pouvoirs spéciaux qui lui permettraient de résoudre les conflits en Algérie. Les mesures n’ont pas été efficaces immédiatement puisque de nouveaux attentats ont eu lieu. Plusieurs Algériens ont manifesté leur mécontentement à Paris.
Les réactions de la population et des intellectuels
La population française était pour la fin de la guerre, même au prix de l’indépendance algérienne. Les coûts économiques et sociaux de la guerre étaient considérables. Les intellectuels ont également commencé à se mobiliser en faveur de la liberté et de l’indépendance de l’Algérie. Le Manifeste des 121 se posait en faveur de l’insoumission, alors que quelques autres intellectuels, dont Albert Camus, proposaient plutôt le rapprochement des communautés.
Vers l’indépendance
En 1959, Charles de Gaulle a proposé trois options aux Algériens : une sécession, une francisation et une association. Par contre, avant que l’une de ces options ne soit possible, il fallait mettre fin à la guerre, ce qui ne se réalisa pas facilement.
Le 22 avril 1961, les officiers des Pieds Noirs ont réalisé le putsch des généraux, pour empêcher l’indépendance. Ils ont alors commis des destructions et des massacres qui nuisaient aux négociations de paix. Un climat de haine et de peur régnait partout en Algérie. Le 18 mars 1962, les Accords d’Évian furent signés, ce qui accordait la souveraineté à l’Algérie. Un système de coopération financière, culturelle et technique s'’installa entre la France et l’Algérie. Aujourd’hui, ces liens sont encore étroits, soulignés par de nombreux accords commerciaux. Depuis 1989, l’Algérie a accordé le droit de fonctionner avec plusieurs partis politiques.
Malgré tout, cette guerre d’indépendance a causé plusieurs victimes, dans les deux camps. Il est par contre difficile d’établir un nombre précis. On estime tout de même le nombre de morts chez les civils algériens entre 300 000 et 400 000. 27 500 militaires européens furent tués alors que 1 000 ont disparu. Du côté des civils européens, 2 800 furent tués et 800 ont disparu.
https://www.alloprof.qc.ca/fr/eleves/bv/histoire/la-guerre-d-algerie-h1308
Les commentaires récents