C’est le titre d’un film que l’on trouve sur internet, il est en accès libre. Gaston Revel est né en 1913 à Laure-Minervois, un village classique de l’Aude, dans une famille de viticulteurs moyens.
Il est reçu au concours d’entrée à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Carcassonne et sa formation terminée il demande à enseigner en Algérie où après une année de préparation à l’enseignement indigène il est nommé dans une école du bled.
Il meurt à Carcassonne en 2001 et sa nièce a récupéré dans son grenier tout un tas d’archives, y compris de nombreuses photos, qui ont été confiées à Alexis Sempé et Pierre Mathiote qui les ont exploitées pour réaliser le film.
Il s’agit donc d’une biographie qui nous est exposée. Une biographie qui recoupe tout un pan de l’histoire de l’Algérie et par voie de conséquence celle de la France. Participent au déroulement des événements qui sont présentées des historiens, Alain Ruscio, Sylvie Thénaut et Jacques Cantier, qui nous éclairent sur le contexte dans lequel évolue Gaston Revel.
On assiste à la prise de conscience de la nature injuste du colonialisme qui mène à la misère de la majorité des autochtones. Cela le conduira à adhérer au PCA, le Parti Communiste Algérien dont il deviendra secrétaire pour la section de Bougie. Il sera élu conseiller municipal de cette ville dans le second collège, celui des musulmans. C’est rare pour un Européen, peut-être unique ?
Devant quitter l’Algérie avec la répression qui se manifeste en 1955 il y reviendra après l’indépendance mais sera jugé indésirable sous Ben Bella. Une situation qui s’aggravera encore après le Coup d’Etat de Boumediene en 1965.
Retourné en France il restera membre du PCF mais n’y aura pas de responsabilité particulière, sans doute en raison de divergences concernant le colonialisme et les hésitations du parti communiste à soutenir les nationalistes algériens engagés dans la lutte pour leur indépendance.
La photo que nous avons choisie pour illustrer notre article est celle de la tombe d’un Algérien tué à Paris le 14 juillet 1953 alors qu’avec d’autres Algériens il demandait la libération de Messali Hadj lors de la traditionnelle manifestation qu’organisaient à cette date la CGT et le PCF. Il y a eu ce jour-là sept morts dont un Français.
La richesse des documents photographiques sur lesquels le film a été construit est due à la passion qu’avait Gaston Revel dans ce domaine.
http://cessenon.centerblog.net/6574365-gaston-revel-un-instituteur-en-algerie
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