L’acquittement prononcé hier par le tribunal militaire de Blida scelle définitivement la fin de l’ère de l’ancien chef d’état-major, le défunt Ahmed Gaïd Salah. Son héritage vole en éclats. Preuve, s’il est besoin, que la logique de la force et la loi des règlements de comptes ne peuvent constituer une politique pérenne. Encore moins construire un État solide dont une justice indépendante serait la pierre angulaire.
Surtout qu’elles ne tiennent pas longtemps. Il faut rappeler qu’à l’époque, rares étaient les voix qui appelaient à la retenue et à la sagesse au moment où la voie de la brutalité forçait son passage au milieu d’une insurrection citoyenne exemplaire. Le bruit de retournement de veste était si assourdissant que la moindre objection était assimilée à de la haute trahison.
Sous la pompeuse rhétorique de “complot contre l’État”, “main de l’intérieur qui pactise avec la main de l’étranger”, et autres “mourtazaka” et “khawana”, des centaines d’innocents furent voués aux gémonies, enlevés dans la rue et jetés en prison. Des discours qui faisaient office de lois implacables expéditivement exécutées en brandissant abusivement le chiffon rouge “d’atteinte à l’unité nationale”.
Voyant irréversible le naufrage du “navire Bouteflika”, l’ancien chef d’état-major le quitte et dresse la liste des hommes et femmes à faire couler pour apparaître ensuite comme le “sauveur” du navire Algérie. Celle qui allait prendre les couleurs idéologiques d’une “Badissia-Novembria”, bricolée avec un amateurisme qui frise le ridicule. Une construction artificielle qui a failli provoquer une guerre civile dans le pays, n’eût été l’intelligence du peuple du Hirak. Une grande supercherie dont tout le monde semble prendre conscience aujourd’hui. À commencer par l’armée qui sort d’une période de tension extrême en son sein. La réhabilitation de Benhadid, l’acquittement du général Toufik et celui probable du général Ali Ghediri doivent aider à asseoir, un tant soit peu, de sérénité.
Mais, cela reste insuffisant sans le rétablissement dans leurs droits des centaines de détenus d’opinion qui croupissent dans les prisons du pays. Leur libération ne serait que justice rendue à ces citoyens engagés — chacun à sa manière — dans la lutte pour la dignité humaine. Les égarements d’hier doivent être vite corrigés si l’on veut inaugurer un nouveau cycle d’histoire. Les défis de demain sont tellement immenses que seule une Algérie libérée de ses démons pourrait bien relever.
Il y a plus de quarante-deux ans disparaissait le 27 décembre 1978 un grand chef d’Etat algérien. Vénéré par les Algériens et par d’autres peuples arabes et du tiers-monde, Houari Boumediene (que Dieu lui accorde Sa Miséricorde) était autant respecté que craint. C’était un secret de Polichinelle que le défunt roi du Maroc, Hassan II, le craignait et le haïssait tellement qu’il en faisait son point de fixation. En effet, le défunt Président ne faisait pas seulement trembler toute la famille alaouite et l’ensemble du Makhzen marocain, mais causait aussi beaucoup de cauchemars à leurs parrains et donneurs d’ordre.
Certains Algériens reprochaient à Boumediene d’être un dictateur, d’autres d’avoir amarré étroitement le pays à la sphère arabo-baâthiste. Mais un adage algérien dit : «Ne crois pas aux beaux mots, mais seulement aux faits que tu vois.» Que Boumediene fût un éloquent communicateur qui faisait jubiler les masses populaires et savait capter l’attention de l’auditoire pour des heures est une réalité historique avérée. Ce qui devait nous intéresser, par contre, ce sont moins ses beaux discours et sa maîtrise parfaite de l’art rhétorique, mais ses réalisations et ses faits concrétisés sur le terrain.
Sachant que l’absolu n’existe pas et que tout est relatif, si on devait juger les faits de son action politique, c’est seulement en les comparant, relativement, d’une part, à ceux de son prédécesseur et ses successeurs algériens et, d’autre part, à ceux des autres chefs d’Etat de son époque. A ce propos, feu Lakhdar Bouregâa – que Dieu lui accorde Sa Miséricorde –, un grand patriote et ex-commandant de l’ALN, connu par son langage très franc et qui, lui-même, fut emprisonné pendant quelques années par Boumediene, disait quelques mois avant sa mort : «L’Algérie a besoin de 48 Boumediene. Un pour chaque Wilaya.» En effet, quantitativement et qualitativement, c’est pendant son règne que l’Algérie indépendante fut la plus forte, culturellement, socialement, industriellement et militairement.
C’est aussi pendant son règne que le régime belliqueux du Makhzen – bien que soutenu militairement et diplomatiquement par la France néocoloniale et par une frange de l’impérialisme américain – fut le mieux contenu dans sa politique expansionniste dans la région. Boumediene connaissait bien ce système féodal de gouvernance moyenâgeuse, qui a fait de la diversion, de la fourberie et du mensonge sa raison d’état et d’existence, depuis qu’il a placé le territoire du peuple marocain en 1912 sous l’autorité du colonialisme français. Les discours de l’ex-président algérien en sont la preuve : dans sa perception, le Makhzen est une association de prédateurs lâches qui s’échine devant les puissances étrangères de chaque époque – qu’ils soient espagnols, anglais, allemands, français, américains ou maintenant israéliens – mais qui terrorisent et esclavagent leurs concitoyens, à qui ils ont ôté la qualité de citoyens libres pour les soumettre au rôle de simples sujets d’un roitelet. Il considérait, d’une part, leurs sultans et rois comme de simples marionnettes qui sont actionnées par leurs maîtres, en fonction des besoins et agendas de ces derniers et, d’autre part, leur régime comme cheval de Troie, entretenu et financé pour empêcher le développement de la région et, au pire, pour l’asservir de nouveau aux puissances étrangères prédatrices.
Bien que fervent partisan des idées politiques de l’Etoile de l’Afrique du Nord, Boumediene se gardait de tomber dans le piège d’une Union du Maghreb arabe, contrôlée par la France. Parce que la Tunisie de Bourguiba et la Mauritanie de Mokhtar Ould Dada étaient encore sous grande influence de leur ancien colonisateur. C’est donc en connaissance de cause que le défunt Président algérien a conçu sa stratégie d’endiguement contre le régime du Makhzen, considéré, à juste titre, par beaucoup d’observateurs comme un «Dom-Tom» français. Connaissant les conditions sous-humaines de vie et d’asservissement que subissait le peuple marocain, il était pour lui hors de question de laisser ce régime vassalisé, belliqueux et sanguinaire – des milliers d’opposants progressistes marocains ont péri dans les geôles de Hassan II – étendre son territoire vers le sud pour asservir le peuple sahraoui du Sahara Occidental.
Le moment venu, il n’hésita pas une seconde pour déclarer publiquement son soutien aux combattants du Polisario, au peuple sahraoui et à la République arabe sahraouie et démocratique, la RASD. Son soutien n’était pas seulement diplomatique – la RASD fut reconnue par plus de 80 pays – mais aussi militaire. Ce soutien donna à la petite, mais néanmoins déterminée Armée populaire de libération sahraouie, l’APLS, une puissance considérable de feu qui contraint la Mauritanie à se retirer, en 1979, du Sahara Occidental, malgré le soutien militaire conséquent de la France à l’armée mauritanienne de Mokhtar Ould Dada.
L’APLS était à tel point forte qu’elle s’est permis d’occuper même la ville marocaine de Tan-Tan. La guerre n’est donc plus limitée seulement au Sahara Occidental, mais fut transférée par le Polisario à l’intérieur même du territoire marocain. Certains experts militaires avaient alors pronostiqué qu’après une autre année de guerre, le Maroc se serait effondré, vaincu par une petite armée de combattants aguerris et convaincus par la justesse de leur cause. Un tel scénario aurait acté non seulement la fin du régime prédateur du Makhzen, vassalisé par la France et la naissance d’une république démocratique marocaine, mais aurait surtout chamboulé en profondeur la géopolitique de l’Afrique du Nord.
La bataille de Tan-Tan, en territoire marocain, a eu lieu en janvier 1979. Elle était le fruit d’intenses combats au cours de l’année 1978 entre les forces du Makhzen stationnées au Sahara Occidental et l’Armée de libération sahraouie qui enchaînait succès après succès. Curieusement, c’est en septembre de cette année 1978 que les premiers signes de maladie apparaissaient sur le physique du Président algérien qui, de plus en plus, était matraqué par des douleurs de tête qui l’obligèrent à réduire ses activités de chef d’Etat. Après quelques semaines, il rentra dans un état comateux et décéda le dernier mercredi de l’an 1978, à quatre heures du matin. Officiellement, sa mort fut causée par deux hématomes dans le cerveau, dus à sa maladie de Waldenström mais, d’après Jeune Afrique, il serait aussi possible qu’il ait été «victime d’un empoisonnement lors de son séjour en Syrie, le Mossad l’aurait contaminé avec le flash d’un appareil photo».
En faisant la connexion avec les revers des forces royales face au Polisario en 1978 et avec une éventuelle défaite du Maroc et, par conséquent, à un nouvel ordre géostratégique en Afrique du Nord, si la guerre aurait continué, la mort précoce en fin de cette année de Houari Boumediene, à l’âge 46 ans, prend une autre dimension. Le scénario d’un éventuel assassinat devient alors encore plus plausible. Ceux qui y auraient contribué directement ou indirectement seraient ceux qui le considéraient comme un grand danger pour leurs intérêts dans la région. La sauvegarde du régime asservi marocain faisait partie justement de ces intérêts.
En 2019, après quarante ans d’errances et de trahisons programmées – c’est un euphémisme de parler de chadlisme et de bouteflékisme –, une nouvelle génération d’Algériens s’est emparée du flambeau de la Révolution de Novembre 1954 et s’est engagée à faire renaître l’esprit et les valeurs des hommes qui l’ont déclenchée, et dont Boumediene représentait, par ses faits, la continuité. Cette renaissance et ce ressourcement sont les garants de l’avenir d’un peuple jaloux de sa liberté et de son indépendance, prêt à les défendre avec son sang à tout moment, comme ses ancêtres l’ont fait déjà depuis de milliers d’années.
Boumediene avait élaboré une doctrine et conçu une stratégie d’endiguement contre les forces du Makhzen qui se sont vendues aux puissances colonialistes anti-algériennes. Les évènements qui se succèdent à une vitesse vertigineuse aux frontières de l’Algérie lui ont donné raison. Pour le salut du pays, il est donc nécessaire de revenir à cette doctrine et d’adapter la stratégie de défense de l’ANP aux aléas de la guerre hybride que livrent depuis quelques années le Makhzen et certaines puissances étrangères au peuple algérien.
La réussite d’une telle stratégie exige la fortification du front interne. C’est une condition sine qua non. Pour cela, il est indispensable d’enterrer définitivement l’esprit du clanisme et d’entamer une véritable politique de repentance, d’apaisement et de réconciliation qui permettra de rétablir la sérénité, la confiance et l’unité dans les rangs.
Deux jihadistes et un militaire algérien ont été tués dimanche après-midi lors d’une opération antiterroriste en cours dans la région de Tipaza, à l’ouest d’Alger, selon le ministère de la Défense. Ce deuxième accrochage en 24 heures porte à six le nombre de “terroristes” abattus dans la même zone. Trois militaires ont trouvé la mort au cours des affrontements. “Dans la poursuite de l’opération de recherche et de ratissage, toujours en cours, menée dans la même zone, un détachement de l’Armée nationale populaire a abattu (…) deux autres dangereux terroristes et récupéré deux pistolets mitrailleurs de type Kalachnikov et une quantité de munitions”, précise un communiqué. Le terme de “terroriste” est utilisé par les autorités pour désigner des islamistes armés restés actifs depuis la guerre civile (1992-2002). “Lors de cette opération, le caporal Rachedi Mohamed Rabah est tombé en martyr au champ d’honneur”, ajoute le ministère de la Défense. Samedi, quatre jihadistes et deux soldats, un sergent et un caporal-chef, avaient été tués dans un accrochage à Messelmoune, près de Tipaza. Malgré la mise en oeuvre en 2005 d’une Charte pour la paix et la réconciliation, censée tourner la page de la “décennie noire” (1992-2002) de la guerre civile qui a fait quelque 200.000 morts, des groupes armés islamistes restent actifs notamment dans le centre-est du pays, où ils s’en prennent généralement aux forces de sécurité. Selon le bilan de la lutte antiterroriste pour l’année 2020, publié samedi, l’armée a indiqué avoir mis “hors d’état de nuire” 37 jihadistes, dont 21 qui ont été “abattus”, neuf capturés et sept qui se sont rendus aux autorités militaires. Elle a ajouté dans un communiqué avoir arrêté 108 “éléments de soutien aux groupes terroristes” au cours de l’année écoulée. A titre de comparaison, elle avait tué 15 islamistes armés et en avait arrêté 25 en 2019. En 2020, l’armée a également saisi 40 pistolets-mitrailleurs, 25 pistolets automatiques ainsi que 249 fusils de divers modèles, et neutralisé 391 bombes et mines de différents types.
Il y a 60 ans, Camus est mort. "Ou peut-être hier, je ne sais pas."
Le 4 janvier 1960, Albert Camus décédait à l'âge de 46 ans dans un accident de voiture qui a sidéré la France entière. La littérature française perdait alors l'une de ses plus éminentes figures. Un écrivain qui, six décennies plus tard, continue de passionner, d'être lu et cité.
Prix Nobel à l'âge de 43 ans, l'auteur de "L'Étranger", "La Peste", "La Chute" ou encore du "Mythe de Sisyphe" était aussi dramaturge, philosophe, journaliste et éditorialiste... On estime à plus de 20 millions le nombre d'exemplaires de ses livres vendus à ce jour par son éditeur historique, Gallimard. Ses écrits ont par ailleurs été traduits dans 70 langues.
"Passeur de démocratie"
Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine
S'il a marqué par son œuvre, Albert Camus s'est aussi fait remarquer pour ne s'être dérobé devant aucun combat. Intellectuel engagé, celui-ci a condamné tour à tour les grandes tragédies de son temps : Hiroshima, la dictature franquiste espagnole, l'horreur nazie, la terreur des goulags russes... Ayant en horreur les simplifications à outrance et regardant le réél dans toute sa complexité, il a développé une pensée de la mesure et de la nuance.
S'il n'a pas manqué de dénoncer la violence de la guerre d'Algérie (1954-1962), pays de ses origines omniprésent dans sa vie comme dans son œuvre, ne pas prendre clairement "parti" pour l'indépendance lui vaudra de nombreux reproches.
Aujourd'hui encore, le désir de justice, de liberté et de revolte qui émane de son œuvre ne cesse de faire écho à l'actualité. D'aucuns disent que le "Printemps arabe", né dès fin 2010 en Tunisie, serait un mouvement très "camusien", dès lors que le peuple se révolte pour conquérir sa liberté.
Au fil des luttes, à travers le monde, il n'est pas rare de voir repris les mots de ce "passeur de démocratie".
"La liberté n'est rien d'autre que la chance d'être meilleur", disait Albert Camus.
Chère amie, avec toute l’amitié que je te dois, je me dois de te dire toute ma déception, mon amertume voire ma perplexité en lisant et relisant ta réflexion sortie de nulle part, tant j’ai appris de toi l’humanisme, la solidarité et la justice. Tu n’as pas émis là une simple opinion personnelle qui vaut ce qu’elle vaut, mais un réquisitoire qui déchire, qui défait et taillade tous les liens d’amitié et de fraternité qui lient depuis des millénaires les deux peuples de ce Maghreb qui appelle à une refondation fraternelle.
La manière, la façon de t’adresser à tout un peuple manque de mesure, de déférence, de considération en même temps qu’elle attriste, afflige, contrarie tant de tes amis même si, quelque peu prudente et pointilleuse, tu affirmes t’adresser à une infime patrie de ce peuple. Le peuple algérien comme la nation marocaine est un tout, une unité riche de par sa diversité ; comment le réduire en strates ! Il ne semble à personne qu’il puisse exister un seul marocain comme un algérien qui accepterait voir son concitoyen discrédité, amoindri du surcroît en public, en raison de sa nationalité. Ceci étant dit, le peuple algérien a ses propres insuffisances, comme tant d’autres peuples (qui n’en manquent pas), qui tente de les corriger tant bien que mal ; faut-il préciser que ça le concerne seul au premier chef ; il a aussi des blessures qui s’échine en mettant beaucoup d’énergies et combien de forces à les panser ne souhaitant nullement voir entrouvertes d’autres déchirures avec son voisinage mais ayant au contraire beaucoup d’espérances qu’il entend partager. Chère Khadidja, tu agis comme un psychanalyste de groupe en diagnostiquant avec une telle précision des maux innommables, innombrables, o combien de torts dont tu épargnes tous les autres sans citer une qualité, une seule dont tu affubles à contrario autant d’autres alors qu’on attend l’un de l’autre communion et sympathie ! Dis moi, quelle est la nation qui fuit et oublie son passé que toi tu demandes à enterrer, à absoudre ?
Point de haine, Madame, le peuple algérien n’a de dent ou d’aigreur envers aucun peuple, surtout pas envers son voisin marocain avec lequel il a en partage culture et histoire, avenir et communauté de destin.
Tu ne peux pas, par ailleurs, amie, d’une part exiger de tout un peuple de faire une « pause » lorsque l’histoire s’accélère et d’autre part, l’accuser de stagnation. Que dire encore de ce regard que tu qualifies d’obsolète, d’usé, de désabusé d’algériens « tournés vers le passé, leur passé » en les conseillant de se tourner vers l’avenir …Chère amie, quel avenir tu leur suggères.
Hostilité, non jamais ! Les jeunes algériens comme tous les maghrébins, voyagent beaucoup et s’installent un peu partout, chez vous aussi faut-il le préciser ; Cette jeunesse n’est imprégnée ni n’éprouve d’aucune animosité ni n’est porteuse d’une certaine adversité à l’encontre de ses prochains.
Otage dis tu ! Comment un peuple aussi fier et jaloux qui a payé le prix fort pour préserver cette valeur acquise avec tant et autant de douleurs puisse passer à l’indignité et au déshonneur. Puisse cette brouille et celles nombreuses à venir ne pas nous diviser plus, ni nous distraire à jamais des défis et intérêts communs. Notre fraternité mise à l’épreuve encore une fois sera plus forte grâce à cette résilience héritée de notre vaillance. J’espère ardemment comprendre que tu as agi sous une colère et une contrariété passagères dissipées aussi vite et souhaite te voir reprendre ta sagesse, toute ta sérénité, celle de cette personne qui a toute mon estime appartenant à un peuple qui a égards et respect.
Lucas Belvaux signe un film au sujet d'envergure, ici, la guerre d'Algérie. Un drame classique avec des acteurs poids lourds : Depardieu, Frot et Darroussin.
En 2017, le cinéaste belge se penchait sur le milieu de l'extrême droite française (et, sans le nommer, le FN/RN). Aujourd'hui, il nous revient avec un drame sur les traumatismes de la guerre d'Algérie (côté français) avec les grands Gérard Depardieu, Catherine Frot et Jean-Pierre Darrroussin. Adapté du roman éponyme de Laurent Mauvignier (Les Editions de Minuit, 2009), le film raconte l'histoire d'anciens soldats français qui, quarante ans plus tard, ne sont toujours pas remis de ce qu'ils ont vu et vécu en 1960 en Algérie.
Un sujet tabou...
Même si elle fait l'objet de plus en plus d'œuvres de fiction (Qu'un sang impur, L'Ennemi intime, la fin de Hors-la-loi), la guerre d'Algérie est encore un sujet épineux en France. À l'époque, seuls des cinéastes radicaux tels Jean-Luc Godard avec Le Petit soldat (1963) et Gillo Pontecorvo avec La Bataille d'Alger (1966) avaient d'ailleurs osé l'aborder de front. Deux films censurés à leur sortie tant la mémoire de ces massacres pose problème en France.
...qui passionne Depardieu
Gérard Depardieu y incarne Bernard, un ancien jeune soldat traumatisé par la guerre. D'après les propos du cinéaste recueillis par Allociné, "Il va y découvrir à la fois la beauté du monde et de l’amour mais aussi l’horreur dont l’humanité est capable. Il ne s’en remettra jamais". Un rôle parfait pour celui qui, selon Lucas Belvaux, était trop jeune pour faire cette guerre mais a croisé des hommes brisés de retour d'Algérie. "On peut imaginer qu’il a connu Bernard. Il n’a pas eu à l’inventer. Il pouvait faire appel à ses souvenirs et à son talent !" poursuit-il.
Un groupe de Bretons réfractaires et pacifistes est envoyé en Algérie. Ces êtres confrontés aux horreurs de la guerre deviennent peu à peu des machines à tuer. L'un d'entre eux ne l'acceptera pas et désertera en emmenant avec lui un prisonnier du FLN qui devait être exécuté le lendemain.
Les forces spéciales américaines opèrent secrètement dans près de la moitié de l’Afrique, révèle un nouveau rapport, alors que l’armée US ne cesse de brandir la menace de la Chine et de la Russie
Source : Mail & Guardian (Afrique du Sud), le 11 août 2020
Traduction : lecridespeuples.fr
Cette enquête a été réalisée en partenariat avec le Pulitzer Center.
Les forces d’opérations spéciales des États-Unis (SOF) —y compris les Navy SEAL, les Bérets verts de l’armée et les Raiders du corps des Marines— sont les soldats les plus entraînés de l’armée américaine, spécialisés dans la [prétendue] lutte contre le terrorisme, la contre-insurrection et les raids de combat à « action directe », entre autres missions. Leurs opérations sont entourées de secret.
Bien que les commandos américains opèrent sur le continent africain avec l’accord des gouvernements hôtes, les citoyens des pays concernés sont rarement informés de l’étendue des activités américaines —et n’ont pas leur mot à dire sur la manière dont les Américains opèrent dans leur pays, ni même sur les raisons de leur présence. Même les informations de base, comme le lieu et l’étendue des déploiements des troupes d’élite américaines et les combats clandestins des commandos américains sur le continent, ne sont pour la plupart pas rapportées à travers l’Afrique.
Empreinte des forces spéciales américaines en Afrique
Mais une enquête Mail & Guardian peut, pour la première fois, révéler les pays où opérateurs spéciaux américains ont été actifs sur le continent africain, et offrir des détails exclusifs sur des missions discrètes qui ont été largement tenues secrètes.
En 2019, les forces d’opérations spéciales américaines étaient [officiellement] déployées dans 22 pays africains : Algérie, Botswana, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, Tchad, Côte d’Ivoire, Djibouti, Égypte, Éthiopie, Ghana, Kenya, Libye, Madagascar, Mali, Mauritanie , Niger, Nigeria, Sénégal, Somalie, Tanzanie et Tunisie.
Cela représente une part importante de l’activité mondiale des forces d’opérations spéciales américaines : plus de 14% des commandos américains déployés à l’étranger en 2019 ont été envoyés en Afrique, le pourcentage le plus élevé de toutes les régions du monde à l’exception du Moyen-Orient.
Ces chiffres proviennent d’informations fournies au Mail & Guardian (M&G) par le Commandement des Opérations Spéciales et le Commandement Africain (AFRICOM) de l’armée américaine.
Un entretien avec Donald Bolduc, Général de brigade à la retraite et chef du Commandement des opérations spéciales en Afrique (SOCAFRICA) jusqu’en 2017, a permis de mieux comprendre ces opérations. Il a déclaré qu’en 2017, les forces d’opérations spéciales américaines avaient participé à des combats dans 13 pays africains. Les troupes américaines les plus élitistes ont continué d’être actives dans 10 de ces pays —Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Kenya, Libye, Mali, Mauritanie, Niger, Somalie et Tunisie— l’année dernière.
L’empreinte militaire des États-Unis en Afrique est considérable. Des rapports antérieurs ont révélé l’existence d’une série de bases militaires à travers le continent. Les documents de planification AFRICOM 2019 autrefois secrets montrent qu’il y avait 29 bases situées dans 15 pays ou territoires différents, avec les concentrations les plus élevées au Sahel et dans la corne de l’Afrique.
Les activités des opérateurs spéciaux américains sont encore plus secrètes. Leur présence dans les pays africains est rarement reconnue publiquement, que ce soit par les États-Unis ou par les pays hôtes ; les citoyens ne sont pas informés de la présence ou de l’action de ces troupes d’élite sur leur territoire.
L’armée américaine ne sait pas exactement ce que ses forces d’élite font dans chaque pays, mais des opérateurs spéciaux ont depuis longtemps mené des missions allant des raids commando de capture ou de mise à mort aux missions d’entraînement.
Le M&G s’est entretenu avec un large éventail de sources pour combler les vides, notamment des officiers militaires et des diplomates américains, des opérateurs spéciaux américains actifs et retraités, des gouvernements africains et des sources militaires, des bénéficiaires de la formation militaire américaine en Afrique et des témoins civils. Ce qui en ressort est une image globale des activités des forces spéciales américaines en Afrique.
Certaines opérations sont menées sous les auspices des soi-disant programmes de la Section 127e, du nom d’une autorité budgétaire qui permet aux forces d’opérations spéciales américaines d’utiliser des unités militaires locales comme substituts dans les missions de lutte contre le terrorisme. Pour des raisons de sécurité, le Special Operations Command ne publiera pas d’informations sur les programmes de la Section 127e, a déclaré le porte-parole Ken McGraw.
Cependant, le M&G a confirmé que ces dernières années, les États-Unis ont mené au moins huit programmes au titre de la Section 127e en Afrique, la plupart en Somalie. Ces activités en Somalie ont été menées sous les noms de code Exile Hunter, Kodiak Hunter, Mongoose Hunter, Paladin Hunter et Ultimate Hunter, et impliquaient des commandos américains entraînant et équipant des troupes d’Éthiopie, du Kenya, de Somalie et d’Ouganda dans le cadre de la lutte contre le groupe militant al-Shabab.
Actuellement, les États-Unis mènent deux programmes 127e en Somalie, selon un responsable d’AFRICOM.
Le nombre de missions terrestres effectuées par les commandos américains en Somalie n’a jamais été révélé auparavant, mais les documents de l’US Air Force obtenus par le M&G et corroborés par Bolduc indiquent l’ampleur de ces efforts. Les documents, du 449e Groupe expéditionnaire aérien basé au Camp Lemonnier à Djibouti montrent que les États-Unis et les pays partenaires ont mené plus de 200 missions terrestres contre al-Shabab entre juin 2017 et juin 2018.
Ce nombre n’est pas une anomalie. « C’est à peu près la moyenne, chaque année, pour le temps que j’y étais aussi », a déclaré Bolduc, qui a dirigé le Commandement des opérations spéciales en Afrique d’avril 2015 à juin 2017.
Le Commandement de l’Afrique caractérise les missions avec des forces partenaires comme des missions « de conseil, d’assistance et d’accompagnement » ou « AAA » (Advise, Assist and Accompany), mais ces opérations peuvent être indiscernables du combat. Au cours d’une mission AAA en 2017, par exemple, le Navy SEAL Kyle Milliken, un premier maître de 38 ans, a été tué, et deux autres Américains ont été blessés lors d’un raid sur un camp d’al-Shabab à environ 65 km à l’ouest de Mogadiscio, la capitale de la Somalie.
AFRICOM ne divulgue pas le nombre de missions de conseil, d’assistance et d’accompagnement par pays, mais dans un mail adressé au M&G, le commandement africain a reconnu 70 de ces missions en Afrique de l’Est en 2018, 46 en 2019 et 7 en 2020 début juin.
Parmi les autres efforts axés sur les opérations spéciales qui étaient toujours actifs dans la région en février 2020 figure « Oblique Pillar », une opération qui fournit un soutien par hélicoptère sous contrat privé aux Navy SEAL et aux unités de l’armée nationale somalienne qu’ils conseillent ; « Octave Anchor », une opération psychologique furtive axée sur la Somalie ; et « Rainmaker », un effort de renseignement électromagnétique hautement classifié.
L’Afrique du Nord-Ouest est un autre théâtre majeur des opérations spéciales américaines. Une grande partie du monde, par exemple, a pris connaissance des opérations militaires américaines en Afrique en octobre 2017, après que Daech a tendu une embuscade aux troupes américaines près de Tongo Tongo au Niger, tuant quatre soldats américains dont deux étaient des Bérets verts. Ces troupes appartenaient à l’équipe opérationnelle Détachement-Alpha 3212, une unité de 11 hommes travaillant avec une force nigérienne sous l’égide de l’opération Juniper Shield.
Juniper Shield est le principal effort de lutte contre le terrorisme des États-Unis en Afrique du Nord-Ouest, impliquant 11 pays : Algérie, Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Mali, Mauritanie, Maroc, Niger, Nigéria, Sénégal et Tunisie. Sous Juniper Shield, les forces d’opérations spéciales américaines entraînent, conseillent, assistent et accompagnent depuis longtemps les forces partenaires locales menant des missions visant des groupes terroristes, y compris al-Qaïda et ses affiliés, Boko Haram et Daech. L’effort, selon les documents AFRICOM, était en cours depuis février.
Documentaire d’ABC sur une équipe de Bérets verts dans le Sahara algérien (date inconnue, mais antérieure à 2012).
L’autre activité clé dans la région est l’exercice Flintlock, un exercice annuel d’entraînement aux opérations spéciales, mené par le Commandement Africain des Opérations Spéciales, axé sur le renforcement de la capacité des pays d’Afrique de l’Ouest à planifier et à mener des missions de lutte contre le terrorisme. Les pays africains participants étaient le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, le Cap Vert, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Maroc, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Togo.
La Libye a également été au centre des préoccupations. L’année dernière, les États-Unis ont retiré leurs commandos de la Libye alors que la guerre civile éclatait. « En raison de l’agitation accrue […] un contingent de forces américaines soutenant le Commandement américain pour l’Afrique a temporairement déménagé du pays en réponse aux conditions de sécurité sur le terrain », a annoncé l’AFRICOM en avril 2019. Ces troupes ne sont jamais revenues, selon le porte-parole d’AFRICOM, John Manley. Mais cela n’a apparemment pas arrêté les opérations américaines axées sur la Libye.
Selon les documents d’AFRICOM, l’opération Junction Serpent, un effort de surveillance en Libye qui a débuté dans le cadre de la campagne de frappes aériennes de 2016 contre des cibles de Daech dans la ville côtière de Syrte, est toujours active. Sous Junction Serpent, le Commandement Conjoint des Opérations Spéciales ou JSOC, l’organisation secrète qui contrôle l’équipe 6 des Navy SEAL et d’autres unités de mission spéciales, a reçu une autorité spéciale pour développer des informations de ciblage pour les frappes aériennes. Une opération sœur nommée Odyssey Resolve, impliquant des vols de renseignement, de surveillance et de reconnaissance au-dessus de la Libye, était une autre composante de la campagne d’opérations spéciales de frappes aériennes à Syrte et était également en cours depuis février.
Tous les endroits où les commandos américains opèrent en Afrique ne se trouvent pas dans des zones de guerre ou à proximité. Citons par exemple le Botswana, l’une des démocraties les plus établies et les plus pacifiques du continent.
En réponse aux questions du M&G, l’ambassade des États-Unis au Botswana a déclaré que les troupes d’élite américaines avaient participé à l’exercice Upward Minuteman, un événement de formation de trois semaines organisé en juin 2019 à la base aérienne de Thebephatshwa à Molepolole. La formation a impliqué 200 soldats de la Garde nationale de Caroline du Nord et un nombre indéterminé de soldats de la Force de défense du Botswana (BDF). Il comprend tout, de l’entraînement aux armes aux simulations d’assaut aérien et terrestre.
« L’armée américaine entretient une solide relation de coopération bilatérale en matière de sécurité avec le BDF depuis sa création. A ce titre, nous menons une variété d’engagement militaire à militaire qui inclut parfois des forces spéciales. Au cours des dernières années, nous avons mené des échanges d’expertise spécifiques aux forces spéciales en 2017 et 2019 », a déclaré la responsable des affaires publiques de l’ambassade, Ineke Margaret Stoneham.
Les forces armées du Botswana jouissent d’une réputation relativement propre. Ce n’est pas le cas de tous les pays avec lesquels les États-Unis se sont associés. Prenons le Burkina Faso, où des unités d’opérations spéciales américaines ont formé les forces de sécurité burkinabè à la lutte contre les engins explosifs improvisés et les ont conseillées avant les opérations de lutte contre le terrorisme. En juillet, un rapport de Human Rights Watch impliquait des soldats burkinabè dans des massacres dans la ville de Djibo, dans le nord du pays. Et ce n’est pas la première fois que ces forces sont accusées de graves violations des droits de l’homme.
Temi Ibirogba, associée de recherche du Programme Afrique au Centre pour la politique internationale, a averti que la formation, l’équipement et l’assistance aux militaires des nations accusées de violations des droits de l’homme les encourage et leur permet de justifier leurs abus. « Si la nation démocratique la plus puissante du monde soutient votre armée, vous croirez sûrement que les violations des droits de l’homme que vous avez commises sont excusables », a-t-elle déclaré au M&G.
Un porte-parole du département d’État américain a déclaré à M&G : « Les États-Unis sont profondément préoccupés par le nombre croissant d’allégations de violations des droits de l’homme et d’abus perpétrés par les forces de sécurité de l’État au Sahel, y compris celles documentées par Human Rights Watch [lol]. »
Le porte-parole a ajouté : « Nous excluons de l’assistance et de la formation les individus ou unités coupables de violations des droits de l’homme. Nous suivrons donc de près les enquêtes en cours afin de déterminer comment ces allégations affecteront nos obligations légales en vertu de la loi américaine. À ce jour, nous n’avons aucune information indiquant que des individus ou des unités formés ou équipés aux États-Unis ont été impliqués dans l’un des abus signalés. »
Andy Duhon, un ancien officier des forces d’opérations spéciales américaines avec plus d’une décennie d’expérience dans la région du Sahel, a remis en question l’efficacité de l’implication de l’armée américaine en Afrique. Il a déclaré que les États-Unis ne comprennent pas ce que veulent les pays africains et, par conséquent, ne savent pas comment intervenir au mieux.
« Les États-Unis n’en font pas assez. Ils prétendent vouloir aider, mais ils doivent faire un meilleur travail de compréhension des organisations de base, des gouvernements et des militaires, au lieu de simplement envoyer de l’argent pour des programmes de formation et d’équipement à long terme », a déclaré Duhon.
Comfort Ero, directeur du programme Afrique d’International Crisis Group, a déclaré que l’étendue des forces d’opérations spéciales américaines en Afrique illustre la « montée en puissance » de l’armée américaine sur le continent. Même si, a-t-elle ajouté, le message est mitigé : « Il y a une accumulation d’une part et une retenue de l’autre. Il est clair que les États-Unis ne veulent pas être en première ligne. »
Ero a déclaré que le manque de transparence de la part des gouvernements américains et africains sur la présence militaire américaine en Afrique est une source de préoccupation, tout comme la volonté de Washington de travailler avec des gouvernements autoritaires. « Cela alimente cette inquiétude plus large que certains États soient soutenus […] Les États-Unis sont considérés comme légitimant et prolongeant davantage les tendances autoritaires, ou les États [dont les dirigeants] ne sont pas considérés comme ayant une légitimité. »
* * *
Les États-Unis ont-ils déployé des soldats en Algérie ?
Source : North Africa Post, 11 mars 2018
Traduction : lecridespeuples.fr
Le Washington Post et le New York Times ont révélé dans des articles récents que des troupes américaines sont présentes en Algérie, un pays qui a longtemps rejeté la présence de troupes étrangères, revendiquant une doctrine interdisant le déploiement de troupes étrangères sur son territoire.
Selon le Washington Post, l’Algérie a été incluse dans la liste des pays où les troupes américaines reçoivent une prime de danger imminent pendant leur déploiement, « une décision qui reflète l’évolution des dangers en Afrique de l’Ouest et fait suite à la mort de quatre soldats américains au Niger l’année dernière. »
Le New York Times, qui a confirmé la présence militaire américaine en Algérie, a rapporté les déclarations de Joe Courtney, un député démocrate du Connecticut, qui a rappelé que les troupes américaines en Algérie, au Tchad, en Egypte et au Kenya recevaient déjà ce bonus.
Joe Courtney a fait ces remarques lors d’une audition du Général Thomas D. Waldhauser, le commandant qui supervise les missions militaires en Afrique, tenue le 6 mars devant le comité des forces armées. L’audience portait sur la décision d’inclure le Niger dans la liste des zones de combat où les troupes reçoivent un supplément de salaire.
Le Washington Post a déclaré que les troupes américaines déployées en Algérie, au Burundi, au Tchad, au Congo, à Djibouti, en Égypte, en Érythrée, en Éthiopie, au Kenya, en Libye, en Somalie, au Soudan, au Soudan du Sud, en Tunisie et en Ouganda étaient déjà qualifiées pour recevoir la prime de danger.
Les pays ont été ajoutés à la liste alors que l’Afrique de l’Ouest est aux prises avec des militants qui se sont rebaptisés Daech en Afrique de l’Ouest. Al-Qaïda au Maghreb (AQMI) a également eu une présence dans des pays comme le Mali, le Niger, le Nigéria et la Mauritanie, selon l’article.
De même, le portail d’information algérien TSA a affirmé, se référant à un document du Pentagone, que les soldats américains sur le territoire algérien reçoivent le supplément de salaire « depuis le 7 mars 1995 ».
Les révélations des deux médias américains et algériens semblent démentir les affirmations algériennes de plusieurs décennies selon lesquelles aucune présence militaire étrangère n’est tolérée en Algérie.
Notons que selon El Watan, « Le porte-parole de l’ambassade américaine à Alger a démenti toute présence de troupes de son pays sur le sol algérien, et que la prime de risque octroyée aux militaires US concerne ‘le personnel chargé de la sécurité de la chancellerie’. LaSean Knox-Brown, porte-parole de l’ambassade américaine à Alger, évoque un ‘malentendu’ et dément toute présence militaire en Algérie. ‘Il y a eu une mauvaise interprétation des propos. Les personnes concernées par cette prime de risque en Algérie, sont les militaires affectés à la sécurité des diplomates. Moi-même, lorsque j’ai lu les comptes rendus de la presse, j’ai été un peu étonné’, déclare le diplomate. Il est catégorique en ce qui concerne le déploiement sur le territoire national d’une quelconque troupe de son pays. ‘Nous n’avons pas de troupes militaires en Algérie. Nous avons un personnel chargé de la sécurité sur place dans l’enceinte de l’ambassade, ou d’autres qui viennent occasionnellement, lors des visites de responsables américains de l’Africom pour une durée limitée’, révèle LaSean Knox-Browm.’ »
Les révélations rappellent également des rapports antérieurs indiquant que les États-Unis auraient une base secrète au Tassili, dans le sud-est de l’Algérie, depuis le début des années 2000.
Dans son édition du 22 septembre 2010, le journal satirique français Le Canard Enchainé a repris ces allégations, déjà formulées une décennie plus tôt, et divers médias algériens lui ont emboité le pas, faisant état d’une présence américaine à Tamanrasset, où une société américaine (BRC, filiale d’Halliburton) avait construit une base militaire selon les normes américaines. Officiellement, la base aurait été algérienne, mais selon Le Canard enchaîné, la base abritait une antenne sophistiquée de la CIA :
Sous le contrôle de la célèbre National Security Agency,400 experts barbouzards y pratiquent l’enregistrement des téléphones cellulaires et satellitaires, très utilisés par les groupes terroristes.
Les démentis répétés des autorités algériennes sont à nouveau remis en cause par les dernières révélations des médias.
par Le Cri des Peuples (son site) samedi 2 janvier 2021
The Washington Post and the New York Times revealed in recent stories that US troops are present in Algeria, a country that has for long rejected the presence of foreign troops while claiming a doctrine prohibiting the deployment of foreign troops on its territory.
According to the Washington Post, Algeria was included in the list of countries where US troops receive imminent danger pay while deployed, “a move that reflects the evolving dangers in West Africa and follows the deaths of four US soldiers in Niger last year.”
The New York Times, in what confirmed the US military presence in Algeria, reported Joe Courtney, a Democratic deputy from Connecticut, recalled that US troops in Algeria, Chad, Egypt and Kenya were already receiving this bonus.
Joe Courtney made the remarks during a hearing of General Thomas D. Waldhauser, the commander who oversees military missions in Africa, on March 6 before the Armed Forces Committee. The hearing was about the decision to include Niger in the list of combat zones where troops receive extra pay.
The Washington Post said that US troops deployed in Algeria, Burundi, Chad, Congo, Djibouti, Egypt, Eritrea, Ethiopia, Kenya, Libya, Somalia, Sudan, South Sudan, Tunisia and Uganda already qualified to receive the danger pay.
The countries were added to the list as West Africa grapples with militants who have re-branded themselves as Islamic State-West Africa. Al-Qaeda in the Islamic Maghreb (AQIM) also has had a presence in nations including Mali, Niger, Nigeria and Mauritania, the article said.
Relatedly, the Algerian news portal TSA affirmed, referring to a Pentagon document, that US soldiers on Algerian territory receive the extra pay “since March 7, 1995”.
The revelations of the two US and Algerian media came to deflate the decades-long Algerian claims that no foreign military presence is tolerated in Algeria. The revelations also bring back to mind earlier reports stating that the United States has a secret base in Tassili, in southeastern Algeria, since the early 2000s.
At the time, French satiric paper Le Canard Enchainé and various Algerian media had reported an American presence in Tamanrasset, where an US company (BRC, a subsidiary of Halliburton) had built a military base according to American standards. Officially, the base was said to be Algerian, but according to reports, the base was housing a sophisticated CIA antenna.
Algerian authorities’ repeated denials are again debunked by the latest media revelations.
Une cour d’appel militaire en Algérie a acquitté samedi Saïd Bouteflika, le frère et ex-conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, et ses trois co-accusés, qui avaient été condamnés à 15 ans de prison pour « complot » contre l’armée et l’État.
À la suite de cette décision surprise, Saïd Bouteflika sera transféré dans une autre prison en attendant son procès dans d’autres affaires liées à la corruption durant les 20 ans de pouvoir de son frère, selon une source judiciaire. Il était jusque-là détenu dans une prison militaire.
Outre M. Bouteflika, les généraux Mohamed Mediène, dit “Toufik”, et Athmane Tartag, ainsi que la militante trotskiste Louisa Hanoune, condamnés dans cette affaire, ont été acquittés en appel par la cour militaire de Blida, selon l’avocat de la défense, Me Khaled Berghel, cité par l’agence de presse APS.
Arrêtés en mai 2019, les quatre accusés avaient été condamnés en septembre de la même année à 15 ans d’emprisonnement lors d’un procès éclair devant le tribunal militaire de Blida, près d’Alger, pour « complot contre l’autorité de l’État et de l’armée ».
« Après la lecture de l’affaire sur l’assistance par le président de la Cour d’appel militaire de Blida, les accusés Saïd Bouteflika, Mohamed Mediène, Athmane Tartag et Louisa Hanoune ont été entendus et ont plaidé non coupables », a expliqué l’avocat.
« Après délibération, la cour […] a rendu la décision d’annuler le jugement en première instance et d’acquitter tous les accusés », a-t-il précisé.
Corruption
Il s’agissait du troisième procès de l’affaire.
En novembre dernier, la Cour suprême avait accepté le pourvoi en cassation de Saïd Bouteflika et de ses co-accusés dans ce procès pour « complot ». Et il avait été décidé de rejuger l’affaire.
Les quatre acquittés étaient accusés de s’être réunis en mars 2019 pour élaborer un « plan de déstabilisation » du haut commandement de l’armée qui demandait alors publiquement le départ du président Bouteflika pour sortir de la crise née du Hirak, le soulèvement populaire inédit qui a contraint l’ex-chef de l’État à la démission en avril 2019.
Les peines de 15 ans de prison de Saïd Bouteflika, de « Toufik », l’ancien tout-puissant chef du tentaculaire Département du renseignement et de la sécurité (DRS), et de son ex-bras droit Athmane Tartag, qui lui avait succédé, avaient été confirmées en appel en février 2020.
Louisa Hanoune, secrétaire générale du parti des travailleurs (PT, trotskiste), avait vu sa peine réduite de quinze à trois ans, dont neuf mois ferme. Elle avait été libérée en février 2020.
Répression
Saïd Bouteflika fut l’influent conseiller spécial de son frère Abdelaziz durant ses 20 ans de présidence (1999-2019).
Son pouvoir s’était renforcé au point d’être considéré comme le « président-bis », à mesure que déclinait la santé du chef de l’État, victime en 2013 d’un AVC qui l’a laissé paralysé et aphasique.
Après la démission forcée de son frère, Saïd Bouteflika a été cité dans plusieurs affaires corruption en compagnie d’anciens oligarques proches de l’ex-président algérien.
Plusieurs magnats de l’ère Bouteflika ont été ainsi lourdement condamnés, dont Ali Haddad, l’ex-dirigeant de la principale organisation patronale algérienne, le Forum des chefs d’entreprises (FCE).
De plus, de nombreux opposants et militants du Hirak ont été également arrêtés, jugés et condamnés dans un climat de répression à l’encontre des opposants, des médias indépendants et des blogueurs.
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association aidant les prisonniers d’opinion, les interpellations et arrestations ciblant les militants antirégime sont quotidiennes malgré l’arrêt des manifestations hebdomadaires du Hirak depuis mars 2020 à cause de la pandémie de Covid-19.
D’après le CNLD, plus de 90 personnes sont actuellement détenues en Algérie pour des faits liés à la contestation et aux libertés individuelles.
Saïd Bouteflika, le frère du président algérien déchu, acquitté dans l’affaire de « complot »
Le Monde avec AFP et Reuters
Une cour d’appel militaire en Algérie a acquitté, samedi 2 janvier, Saïd Bouteflika, le frère cadet et ex-conseiller du président déchu Abdelaziz Bouteflika, et ses trois coaccusés, qui avaient été condamnés à quinze ans de prison pour « complot » contre l’armée et l’Etat.
A la suite de cette décision surprise, Saïd Bouteflika sera transféré dans une prison civile en attendant son procès dans d’autres affaires liées à la corruption durant les vingt ans de pouvoir de son frère, selon une source judiciaire. Il était jusque-là détenu dans une geôle militaire. Il a été récemment placé sous mandat de dépôt, accusé de « trafic d’influence », dans le cadre d’une affaire concernant le lancement d’une chaîne de télévision censée faire la promotion du cinquième mandat présidentiel de son frère aîné en 2019.
Lors du procès en appel samedi, ouvert en début de matinée, les généraux Mohamed Mediène, dit « Toufik », et Athmane Tartag, ainsi que la militante trotskiste Louisa Hanoune, ont également été acquittés en appel par la cour militaire de Blida, près d’Alger, selon l’avocat de la défense, Me Khaled Berghel, cité par l’agence de presse APS.
Arrêtés en mai 2019, les quatre accusés avaient été condamnés en septembre de la même année à quinze ans d’emprisonnement lors d’un procès éclair devant le tribunal militaire de Blida, pour « complot contre l’autorité de l’Etat et de l’armée ». « Après la lecture de l’affaire (…) par le président de la Cour d’appel militaire de Blida, les accusés (…) ont été entendus et ont plaidé non coupables », a expliqué l’avocat. « Après délibération, la cour (…) a rendu la décision d’annuler le jugement en première instance et d’acquitter tous les accusés », a-t-il précisé.
« Plan de déstabilisation »
« C’est la décision que nous espérions (…), il était temps que les intéressés soient rétablis dans l’intégralité de leurs droits », s’est félicité un avocat de la défense, Me Miloud Brahimi, dans une déclaration au site d’information Tout Sur l’Algérie (TSA).
Le 18 novembre, la Cour suprême avait accepté le pourvoi en cassation de Saïd Bouteflika et de ses coaccusés dans ce procès pour « complot ». Et il avait été décidé de renvoyer l’affaire devant la cour d’appel militaire de Blida.
Ces quatre responsables étaient accusés de s’être réunis en mars 2019 pour élaborer un « plan de déstabilisation » du haut commandement de l’armée qui demandait alors publiquement le départ du président Bouteflika pour sortir de la crise née du Hirak. Ce soulèvement populaire inédit a contraint le chef de l’Etat à renoncer à un nouveau mandat présidentiel et à démissionner, sous la pression conjuguée de la rue et de l’armée, en avril 2019.
Les peines de quinze ans de prison de Saïd Bouteflika, de « Toufik », l’ancien tout puissant chef du tentaculaire Département du renseignement et de la sécurité (DRS), et de son ex-bras droit Athmane Tartag, qui lui avait succédé, avaient été confirmées en appel en février 2020. Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT, trotskiste), avait vu sa sentence réduite de quinze à trois ans, dont neuf mois ferme. Elle avait été libérée le 10 février 2020 après avoir purgé sa peine.
« Président-bis »
Si le général « Toufik » retrouve sa liberté, son collègue Tartag reste, lui, en prison à Blida, faisant l’objet d’autres poursuites devant la justice militaire.
Saïd Bouteflika fut l’influent conseiller spécial de son frère Abdelaziz. Son pouvoir s’était renforcé au point d’être considéré comme le « président-bis », à mesure que déclinait la santé du chef de l’Etat, victime en 2013 d’un AVC qui l’a laissé paralysé et aphasique. Après la démission forcée de ce dernier, Saïd Bouteflika a été cité dans plusieurs affaires de corruption, en compagnie d’anciens oligarques proches du clan de l’ex-président algérien.
Plusieurs caciques de l’ère Bouteflika ont été lourdement condamnés, dont Ali Haddad, l’ex-dirigeant de la principale organisation patronale algérienne, le Forum des chefs d’entreprises (FCE).
En outre, de nombreux opposants et militants du Hirak ont été également arrêtés, jugés et condamnés dans un climat de répression à l’encontre des opposants, des médias indépendants et des blogueurs.
Deux militaires algériens ont péri dans une opération qui a, également, abouti à la mort de quatre jihadistes, dans la région de Tipaza, à l’ouest d’Alger.
Quatre jihadistes et deux militaires algériens ont été tués, ce samedi, lors d’un accrochage, dans la région de Tipaza, à l’ouest d’Alger, a annoncé le ministère de la Défense.
Quatre terroristes ont été mis hors d’état de nuire, ce samedi 2 janvier, lors d’une opération de ratissage menée par les éléments de l’Armée algérienne (ANP) dans la wilaya de Tipaza. Lors de cette opération, qui a eu lieu dans la localité de Messelmoune, à Gouraya, deux militaires ont été tués suite à des accrochages, selon un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN) publié sur son site Internet.
« Dans le cadre de la lutte antiterroriste et lors d’une opération de recherche et de ratissage menée près de la commune de Messelmoune, Daïra de Gouraya, à Tipaza en 1ère Région Militaire, un détachement de l’Armée Nationale Populaire a abattu, aujourd’hui 2 janvier 2021, quatre (04) terroristes et récupéré un (01) pistolet mitrailleur de type Kalachnikov, un (01) fusil mitrailleur de type (RPK) et deux (02) fusils à pompe, suite à un accrochage avec un dangereux groupe terroriste », a fait savoir le MDN.
Aussi, et dans le même communiqué, le MDN a annoncé la mort de deux éléments de l’Armée lors de cet accrochage avec ce groupe terroriste. « Lors de cette opération, toujours en cours, le Sergent Mebarki Saadeddine et le Caporal-chef Gaïd Aïchouche Abdelhak sont tombés en martyr au champ d’honneur », a précisé la même source.
A cette occasion, le chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chanegriha, a présenté ses condoléances aux familles des deux militaires tués dans l’accrochage. Ensuite, le MDN estime que « cette opération qui intervient à l’entame de la nouvelle année 2021 sera, avec la détermination et les sacrifices des vaillants soldats de l’Armée Nationale Populaire, décisive pour venir à bout des résidus du terrorisme, et confirme la résolution de nos Forces Armées à préserver la sécurité et la stabilité à travers tout le territoire national ».
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