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Problématique du chapitre :
Comment, au travers des deux conflits mondiaux, les États-Unis, puissance mineure au début du siècle, s’affirment comme la puissance majeure du xxe siècle ?
Origines de la décolonisation
Les origines sont multiples. La guerre de 39-45 a joué un rôle d’accélérateur déterminant.
La colonisation a été brutale et a fonctionné surtout au profit des métropoles.
Les puissances coloniales sont affaiblies et déconsidérées. En 1945 les puissances coloniales sont surtout des pays vaincus qui ne semblent pas avoir les moyens de reprendre le contrôle de leurs colonies.
La charte de l’Atlantique (août 1941) a posé comme principe fondamental le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
La charte de San Francisco (juin 1945) crée l’ONU. L‘ONU devient une tribune pour les campagnes anti-coloniales. Les peuples colonisés s’y font entendre.
Les deux Grands, EU et URSS, soutiennent la décolonisation.
Dans le monde arabe, en mars 1945 se constitue une ligue arabe.
En Asie les mouvements nationalistes sont plus puissants et plus anciens. En Inde, le Parti du Congrès mené par Gandhi se prononce dès 1942 pour un départ « aussi vite que possible » des Britanniques (c’est le slogan « Quit India »).
Réactions variées des métropoles :
Face à ces évolutions, les puissances coloniales ont eu des réactions très variées :
La Grande Bretagne :
C’est la plus grande puissance coloniale et c’est elle qui accepte le plus facilement la décolonisation. Une volonté de décoloniser en douceur pour maintenir des liens avec les colonies, d’où la création du Commonwealth à travers lequel GB et anciennes colonies restent liées. Peu de guerres coloniales.
La France :
La France a plus de mal que l’Angleterre à se séparer de son empire colonial. En 1945, les Français pensent encore que la France ne pourra pas être une grande puissance sans son empire. La France a mis du temps à évoluer. Elle a connu des situations très variées : décolonisations à l’amiable ou guerres très meurtrières.
Partout où ils étaient nombreux les colons furent un frein à la décolonisation et ont bloqué toute évolution pacifique vers la décolonisation. Le meilleur exemple reste l’Algérie avec son million de pieds-noirs.
Les décolonisations négociées
En Asie Britannique
Les britanniques savent se retirer à temps pour éviter les guerres ouvertes.
En Inde, une indépendance dramatique
Une volonté d’indépendance ancienne.
Le 15 août 1947, l’Inde et le Pakistan deviennent officiellement indépendants. C’est l’aboutissement de longues et douloureuses tractations entre le colonisateur britannique et les Indiens mais plus encore entre les Indiens eux-mêmes .
Résistance non violente menée par Gandhi. Indépendance le 15 août 1947 mais partition du pays entre l’Union Indienne bouddhiste et le Pakistan musulman qui deviennent deux états rivaux.
Le 30 janvier 1948, six mois seulement après l’indépendance, le Mahatma Gandhi est assassiné par un extrémiste hindou.
La partition de l’Inde est le partage des territoires de l’ex-territoire colonial des Indes britanniques, au moment de l’indépendance, le 15/août/1947, en deux nations indépendantes, l’Inde et le Pakistan .
Partition de l’Inde (1947)
Cette séparation était une exigence de Muhammad Ali Jinnah, le leader de la Ligue musulmane qui craignait qu’une Inde unique ne devienne un état hindou. Elle est refusée cependant par Gandhi et dans un premier temps par les leaders du Parti du Congrès. Tous s’y résoudront sous la pression de Lord Mountbatten qui veut mener l’affaire le plus rapidement possible.
Le tracé définit un Pakistan formé de deux parties séparées géographiquement, le Pakistan oriental, devenu aujourd’hui le Bangladesh, et le Pakistan occidental, le Pakistan de nos jours, toutes deux à population majoritairement musulmane. L’Inde, quant à elle, est constituée des régions à majorité hindoue.
Le dispositif de la partition est fortement controversé et il est largement responsable d’une grande partie de la tension que le sous-continent indien connaît depuis sa mise en place.
Très complet sur Gandhi
http://www.memo.fr/article.asp?ID=PER_CON_033
Vidéos sur indépendance de l’Inde :
http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/grandes-dates/dossier/212/l-independance-de-l-inde.20090331.AFE85002685.non.fr.html#containerVideo
Les décolonisations par la guerre :
La guerre d’Algérie : la plus violente des décolonisations (1954-1962)
L’Algérie est française depuis 1830. Ce sont des départements français avec 1 million d’Européens (pieds-noirs).
Revendications pacifiques anciennes mais répression de la France (ex. à Sétif le 8 mai 1945, répression sauvage de manifestations) qui refuse toute évolution.
D’où formation d’un parti indépendantiste : le FLN. A la Toussaint 1954, le FLN déclenche une série d’attentats. Mendès et Mitterand déclarent : «l’Algérie, c’est la France». Début de la guerre d’Algérie.
Envoi du contingent. Succès militaires français. Mais malaise grandissant en métropole (question de la torture, manifestation d’intellectuels contre la guerre, Français soutenant le FLN ).
Faiblesse du pouvoir politique à Paris et crise du 13 mai 1958 qui entraîne le retour de de Gaulle.
De Gaulle au début indécis (“Je vous ai compris”), puis, à partir du 16 septembre 1959, c’est le début d’un long processus vers l’indépendance.
Réactions violentes en Algérie des colons et d’une partie de l’armée : putsch des généraux (1961) puis OAS.
18 mars 1962 : accords d’Evian. Indépendance de l’Algérie.
Très complet sur guerre d’Algérie http://www.memo.fr/article.asp?ID=CON_DEC_005
La Guerre d’Algérie
Les origines du conflit
L’Algérie est un département français depuis 1848
Entre-deux guerres, des mouvements nationalistes sont nés, réclamant la reconnaissance de l’identité musulmane, le droit de vote aux musulmans, ou encore une répartition des terres plus juste.
L’Algérie est fortement mise à contribution durant la seconde guerre mondiale
8 Mai 1945 :
Emeutes à Sétif en réponse à l’arrestation de Messali Hadj (leader du « parti populaire algérien »). Répression disproportionnée et meurtrière par l’armée française.
De 1950 à 1954, la société musulmane se paupérise. Il y a 8,5 millions de musulmans contre 500 000 européens, qui possèdent la terre et empêchent tous les projets de réformes d’aboutir.
L’administration locale est quasi-inefficace par manque de fonctionnaires.
1954 – 1958 : la IV° République face à la crise Algérienne
1954 :
Création du FLN (fusion de tous les groupes indépendantistes algériens), qui réclame l’indépendance et commence l’insurrection dans les Aurès. 1er attentats en novembre (la Toussaint rouge)
1957 :
Les pleins pouvoirs sont accordés au général Massu pour briser la guerre « par tous les moyens ».
C’est le début d’une torture systématique et légale. Malaise politique en France. La presse dénonce la torture et l’opinion publique se lasse de l’Algérie. Cependant, il n’y a qu’un seul parti s’opposant à la guerre : le PCF
Début 1958 : Revirement de l’opinion publique (le contingent est en Algérie depuis bientôt 2 ans). La IV° République est accusée d’être impuissante, les activistes gaullistes présentent de Gaulle comme l’ « homme de la situation ».
13 Mai 1958 : – L’armée et les colons font un putsch à Alger et proclament la création d’un « comité de salut public ».
1°Juin 1958 : De Gaulle est investi chef du gouvernement.
2 Juin 1958 : Il obtient les pleins pouvoirs pour réformer la constitution.
De Gaulle rétablit l’autorité politique et civile en Algérie.
Il fait des promesses de réformes aux musulmans.
Et lance une grande offensive militaire pour affaiblir le FLN.
15 Septembre 59 – Automne 60
4 Novembre 1960 : Discours de De Gaulle, la république algérienne existera un jour.
Les colons, furieux, manifestent. Contre manifestation du FLN qui tourne à l’émeute et casse le mythe selon lequel « le FLN ne représente qu’une minorité ».
Janvier 1961 : Référendum, ¾ des français sont prêts à laisser l’Algérie s’autodéterminer.
Juillet 1961 :
Création de l’OAS, qui sème le trouble (assassinat du maire d’Evian,…) Une guérilla urbaine est engagée entre OAS et FLN, en Algérie et en métropole.
Mars 1962 : L’armée tire sur les colons à Alger.
18 Mars : Accords d’Evian signés, 90% des français les approuvent .
Mai : Retour des pieds noirs (« la valise ou le cercueil ») .
1° Juillet 1962 : L’Algérie est indépendante.
L’après décolonisation
En une trentaine d’années à peine (1945-1975), les empires coloniaux ont disparu. Certaines décolonisations se sont déroulées pacifiquement, comme en Afrique noire française ; d’autres ont tourné au drame, comme en Algérie où la guerre d’indépendance a duré huit ans.
La décolonisation a soulevé d’immenses espoirs : le « tiers-monde », comme l’on disait désormais, allait s’unir, peser sur les affaires du monde, s’enrichir ; encore trente ans après, la plupart de ces espoirs ont été cruellement déçus.
Devenus indépendants les nouveaux États doivent établir de nouvelles bases politiques et économiques.
L’Inde se dote rapidement d’une constitution. Nehru et le parti du Congrès dirigent la plus grande démocratie du monde. Mais le pays est marqué par de grandes inégalités sociales et une forte croissance démographique (360 millions d’habitant en 1950, 550 en 1970); il est touché à plusieurs reprises par de graves famines. Le gouvernement indien engage une réforme agraire puis la « révolution verte » qui favorisent la paysannerie aisée mais permet au pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire au début des années 1970.
En Algérie, le nouveau pouvoir est rapidement accaparé par le FLN. L’armée conserve un rôle majeur dans la vie politique ; elle contribue au renversement du président Ben Bella en 1965.
Boumediene qui lui succède, engage des réformes économiques en vue d’industrialiser le pays : nationalisation des entreprises, planification de l’économie. L’agriculture reste le point faible de l’économie dans un pays majoritairement rural et dont la population croît très rapidement (11 millions d’habitants en 1960, 18 en 1980).
Une nouvelle place dans le monde
En 1955, 29 pays africains et asiatiques se réunissent à Bandung (Indonésie). Ils se prononcent pour la poursuite de la décolonisation et déclarent leur indépendance à l’égard des Grands sur la scène internationale.
Le non-alignement est réaffirmé lors de la conférence de Belgrade en 1961 : les 25 participants refusent un monde partagé en deux blocs et souhaitent donner un rôle au tiers monde. Les conférences suivantes des non-alignés réunissent un nombre croissant d’États (75 en 1973 à Alger).
L’unité et le non-alignement du tiers monde ne résistent cependant pas aux recherches d’alliances et d’aide auprès des deux Grands. En 1971, l’Inde signe un traité avec l’URSS, tandis que le Pakistan est soutenu par les États-Unis.
Les pays du tiers monde partagent souvent les mêmes problèmes de développement : malnutrition, analphabétisme… Leurs dirigeants dénoncent une organisation inégale de l’économie mondiale : leurs pays sont réduits à être des pourvoyeurs de matières premières au profit des grands pays consommateurs.
Au sommet d’Alger en 1973, les non-alignés revendiquent un nouvel ordre économique international prenant en compte les intérêts des pays en développement. Peu après l’ONU rédige une «déclaration des droits et des devoirs économiques ». Mais le développement devient de plus en plus inégal ; certains pays s’enfoncent dans sous-développement tandis que d’autres connaissent une rapide croissance dans une économie mondialisée.
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