1957, des combattantes du FLN dans le maquis pendant la guerred'Algérie.
Le 1er Novembre 1954 et le role de la Femme Algérienne dans La Révolution.
La femme a constitué un élément essentiel dans la lutte de libération. Elle a assumé, aux côtés de l'homme, ses responsabilités à l'égard de la Révolution et fut ainsi un soutien puissant pour l'époux, le frère, le fils et tous les membres de la famille qui prirent les armes contre le colonialisme français. Faisant preuve d'un courage extraordinaire, elle a prouvé qu'elle constituait le second souffle pour la lutte de libération. La femme algérienne a joué un rôle d'avant-garde à travers sa participation efficace dans la guerre de libération aussi bien dans les campagnes que dans les villes et elle a accompli son devoir patriotique aux côtés de l'homme, son frère. 2- La femme dans les campagnes/ La femme rurale a réussi à constituer un élément opérationnel dans la rupture du blocus dans lequel l'armée coloniale voulait enfermer les moudjahidine. Sa contribution fut très importante à travers les tâches qu'elles accomplissaient pour les besoins de la Révolution . 3- La femme dans les villes/ Si la femme rurale a supporté les charges de la Révolution dans les montagnes, les villages et les hameaux, de son côté, la femme citadine a également accompli son devoir patriotique et fut d'un grand secours pour les moudjahidine, aussi bien les fidayine que les moussebiline à l'intérieur des villes où sont concentrés les appareils de répression policière et où s'exerce une surveillance permanente sur tout ce qui bouge. C'est pour cela que souvent elle prit la place de son frère le fidaï dans de nombreuses missions complexes et dangereuses. 4- Les responsabilités dévolues à la femme algérienne durant la Révolution: L'activité de la femme algérienne durant la Révolution a pris différentes formes notamment : - les militantes dans l'organisation civile du Front de Libération Nationale qui sont celles auxquelles furent confiées des responsabilités dans les commissions politiques et administratives, ou bien en tant que fidaiyate ou collectrices de fonds. - Les militantes militaires qui sont les femmes rattachées à l'Armée de Libération Nationale qui ne représentant qu'un faible pourcentage et dont les missions essentielles furent les soins infirmiers, l'assistance ou la cuisine. Aussi bien dans les campagnes que dans les villes, la femme fut aussi bien combattante, militante, fidaïa ou moussebila. La diversification de ses missions a amené l'adversaire français à prendre conscience de son importance pour la Révolution et dans la société algérienne. Elle fut donc exposée à différentes formes de répression et de torture. L'administration coloniale avait réservé des prisons spéciales pour la femme algérienne afin de minimiser l'importance de la Révolution et briser l'édifice social basé essentiellement sur la femme. Cependant, elle ne réussit pas à le faire et le résultat fut que de nombreuses femmes tombèrent au champ d'honneur , à l'instar de Hassiba Ben Bouali , Malika Gaïd et Meriem Bouattoura. Les lourdes responsabilités et les missions importantes dévolues à la femme algérienne durant la lutte de libération l'amenèrent à quitter les rôles secondaires pour des rôles plus essentiels dont les moudjahidine avaient le plus grand besoin, et ce en dépit des difficultés auxquelles elle fut confrontée en tant que femme. 5- Les prisons réservées à la femme algérienne: Les prisons que ce fut en Algérie ou à l'extérieur ne furent pas l'apanage des hommes uniquement mais elles ont également inclus les femmes. Malgré cela, les prisons réservées aux femmes algériennes étaient terriblement dangereuses car il est difficile pour la femme de supporter les conditions d'incarcération. Il convient de noter que le nombre d'algériennes détenues a atteint 16% en 1956 , proportion qui ne cessa pas d'augmenter. 6- Incidences négatives des souffrances endurées parla femme algérienne: Les souffrances de la femme suite à la répression et la détention ont laissé un ensemble de séquelles profondes et il n'est guère possible de mesurer la situation dramatique qu'elles ont entraînée. La femme a en effet souffert des opérations de ratissage dans les villages , les hameaux et même les villes ; ce qui a fait naître en elle une angoisse terrible dont les effets persistent à ce jour. Certaines parmi elles furent emprisonnées, torturées et détenues et de tels souvenirs douloureux resteront ancrés dans la mémoire des survivantes , se répercutant négativement sur leur vie quotidienne après l'indépendance.
CONSTANTINE- Le film documentaire sur le parcours des sœurs Fadila et Meriem Saâdane, œuvre de la réalisatrice Soraya Ammour qui relate des révélations inédites sur les tortures subies par les femmes algériennes durant le colonialisme dans la ferme Améziane de Constantine, sera projeté "prochainement" dans les universités constantinoises, a indiqué dimanche la réalisatrice du film.
La projection du film documentaire historique dans les universités de Constantine aura lieu dans le cadre d’un programme d’animation en cours d’élaboration de concert avec le secteur de l’enseignement supérieur, a précisé, Mme. Ammour qui a mis l’accent sur l’importance de ce genre d’initiative dans "l’enrichissement des connaissances historiques des étudiants et la stimulation de leur sens patriotique".
L’œuvre, qui relate par la voix de la moudjahida Leïla Sedira (sœur de la martyre Nafissa Belakhal et fille du militant de l’Association des oulémas musulmans algériens, Laâroussi Belakhal), les tortures subies par les femmes algériennes dans la ferme Améziane, sera présentée aux étudiants des diverses facultés, selon un planning qui sera arrêté "ultérieurement", a fait savoir la réalisatrice du film à l'APS.
Ce film documentaire de 1h30, dédié au combat de ces deux héroïnes de la Révolution algérienne, mettra en avant les tortures subies à la ferme Améziane qui fut, avec la villa Susini à Alger, l’un des plus importants centres de tortures aménagés par l’administration coloniale durant la guerre de libération nationale en plusieurs unités spécialisées dans la répression de toute action et soutien à la lutte du peuple algérien pour son indépendance sera, selon Mme. Ammour.
Le rôle de Fadila Saâdane, "l’une des premières femmes algériennes assumant des responsabilités de haut niveau", sera relaté dans le cadre de ce documentaire historique réservant une "large" séquence aux compétences de cette femme héroïne, parmi les rares qui ont décroché le baccalauréat durant la période coloniale, a précisé Mme. Ammour qui a insisté sur l’importance de "raconter tout ces faits" aux étudiants pour les motiver à servir leur pays dans n’importe quelles circonstances.
Le parcours de sa sœur Meriem qui était infirmière sera découvert par les étudiants dans le cadre de cette œuvre qui se veut un témoignage "fiable" racontant le courage des femmes algériennes qui ont subies les pires des tortures pour que l’Algérie soit libre et indépendante, selon Mme. Ammour.
Ce travail de recherche, lancé depuis 2016, a mis la lumière sur des séquences encore méconnues de la vie révolutionnaire de ces deux sœurs chahidate, mortes sur l’autel de la liberté, a ajouté la réalisatrice,précisant que plusieurs moudjahidine ont contribué par leurs témoignages à la réalisation de ce film documentaire.
Fadila Saâdane, qui fut l’une des rares femmes à pouvoir assister aux réunions des chefs de zone de la Wilaya II historique, fut capturée lors d’un affrontement avec des soldats français qui prirent d’assaut la cache clandestine où elle se trouvait en avril 1960 et fut immédiatement transférée au centre de torture de la ferme Améziane, où elle subissait les pires tortures, selon les témoignages dévoilés dans ce documentaire.
Sa sœur cadette Meriem, qui avait rejoint les rangs de la Révolution sera arrêtée et torturée à mort, et son corps affreusement mutilé fut jeté, le 22 juin 1958, avec celui de 52 autres militants constantinois, dans une grotte de Djebel Boughareb dans la commune de Benbadis (anciennement El Haria), selon les révélations de ce documentaire.
La réalisatrice du film documentaire, projeté pour la première fois, samedi soir à la maison de la culture Malek Haddad de Constantine, a indiqué que cette œuvre constitue un document historique à faire découvrir au maximum des citoyens, à l’école et à l’université notamment pour servir de leçon aux générations sensés porter le destin de l’Algérie.
Au centre-ville de Constantine, précisément à Coudiat, le lycée pittoresque, où Fadila elle-même était élève, porte le nom des sœurs martyrs Meriem et Fadila Saâdane, considérées pour des générations entières un symbole de sacrifice et d’engagement pour la patrie
La participation des femmes algériennes dans la lutte de libération nationale
La révolution consistait à revenir aux fondements et aux valeurs qui auront à transformer la femme algérienne, afin de se reconstruire un destin, et renouer avec le fil de l’histoire.
La participation des femmes dans la lutte de libération nationale, s’est distinguée dans l’action prenant les armes ce qui marquera un tournant dans le devenir de celle-ci de par le respect des autres. La femme va abandonner le voile pour les besoins de la révolution du fait de l’importance qu’elle revêtait à ses yeux et le risque de la mort était devenu pour ces algériennes le quotidien entraînant parfois leurs familles dans leur sillage face à une entité coloniale déterminée à briser le lien qui l’unissait à l’homme de par les nouveaux rapports. Aussi la révolution va développer chez elle un besoin accru et une soif de liberté.
Plus de 50 ans ont passé, et la femme révolutionnaire a été reléguée au second plan, mais il est temps d’évoquer ces femmes si courageuses et qui ont illustré la révolution de par leur courage et leur abnégation.
Djamila Bouhired, l’icône oubliée de la Guerre d’Algérie
Née dans une famille de classe moyenne d’un père algérien et d’une mère tunisienne, elle est scolarisée à l’école française ,elle rejoint le Front de libération nationale durant ses années étudiantes. Elle travaillera plus tard comme officier de liaison, membre du « réseau bombes » et assistante personnelle de Yacef Saadi, chef de la Zone Autonome d’Alger pendant la bataille d’Alger. Elle dépose, le 30 septembre 1956, une bombe qui n’explose pas dans le hall du Maurétania. Elle recruta Djamila Bouazza qui, elle, déposa le 26 janvier suivant une bombe très meurtrière au Coq Hardi. En avril 1957, elle est blessée dans une fusillade et capturée par les parachutistes. Elle est soupçonnée d’être une poseuse de bombe, inculpée pour ses actes, torturée et condamnée à mort. Son exécution est stoppée par une campagne médiatique menée par Jacques Vergès et Georges Arnaud. Ils écrivent un manifeste, publié la même année aux Éditions de Minuit, Pour Djamila Bouhired.
C’est, avec le livre d’Henri Alleg La Question, l’un des manifestes qui alerteront l’opinion publique sur les mauvais traitements et les tortures infligés par l’armée aux combattants algériens. Devant le tollé international soulevé par sa condamnation, elle est finalement graciée et libérée en 1962. Après sa libération, elle travaille avec Jacques Vergès -qu’elle épousera en 1965- sur Révolution africaine, un magazine centré sur les révolutions nationalistes africaines. De son mariage avec Vergès, elle a eu deux enfants, Meriem et Liess Vergès. Le 20 novembre 1995, elle a une petite-fille, Fatima Nur Vergès-Habboub, de sa fille Meriem et du mari de celle-ci, Fouad. Sa vie a été adaptée au cinéma par Youssef Chahine dans le film Djamilah, sorti en 1958. Chahine, pour la rencontrer, se rendra en Algérie en pleine guerre d’indépendance, mais n’y parviendra pas. Son parcours est aussi évoqué dans la première partie du film L’Avocat de la terreur, consacré à Jacques Vergès. Elle se distinguera par sa discrétion, loin des médias, des cercles officiels et de tous les lieux de pouvoir.
Chahida Raymonde Peschard dite Taoues
Née à Saida-Eugène (Alger) le 15 septembre 1927, militante des jeunesses communistes puis du parti communiste algérien, elle rejoint pendant la guerre de libération l’armée de libération nationale en Kabylie wilaya III. Le 26 novembre 1957 elle tombait, les armes à la main, à l’âge de 30 ans, Raymonde Peschard avec plusieurs de ses compagnons de l’ALN au lieu-dit Draa Errih, dans le djebel Tafartas, dans l’actuelle wilaya de Bordj Bou Arreridj dans la wilaya III.
E’chahida Yamina Oudai dite Zoulikha
Cette grande dame est native de Hadjout. Mme Yamina EchaÏb, dite Zoulikha, veuve Larbi Oudaï, qui parlait parfaitement le français et n’avait aucun complexe face aux Européens, a pu réaliser son rêve lorsque la guerre de libération nationale a été déclenchée le 1er novembre 1954. Mère de trois enfants en bas âge, elle s’était illustrée par sa détermination farouche contre l’occupant, en dirigeant les femmes et les hommes pour la cause nationale, et en utilisant tous les subterfuges pour contourner les embuscades rendues par les forces coloniales.
Quand les autorités coloniales se sont rendues compte de son rôle auprés de la population cherchelloise et de ses environs, elle décida alors de fuir et de rejoindre définitivement le maquis. Capturée le 15 octobre 1957, elle sera tortureé durant 10 jours. Elle n’a jamais dénoncé ces femmes et ces hommes qui militaient sous sa direction, dans le but de préserver l’organisation politico militaire. « Devant nous, ses mains menottées, déclare un témoin, elle a craché à la figure d’un capitaine militaire et nous a dit : Regarder ce que font les soldats français d’une Algérienne. « Nous ne l’avons plus revue depuis ce jour », conclut-il. Le mardi 25 octobre 1957, à 15h, Yamina Oudai, dite Zoulikha, a été exécutée.
Malika Gaïd et Naciba Malki dite Chafika ,des combattantes hors pairs
Malika Gaïd qui est née en 1934 à Belcourt alger. Ooriginaire de Timenguache, un village de Beni Yaâla, dans la wilaya de Sétif elle mourut les armes à la main dans une grotte-hôpital dans la région de Iwakouren près de M’chedallah. Malika Gaïd était une infirmière dans les rangs de l’ALN mais aussi une combattante. Malika Gaïd, tout comme toutes les combattantes qui se sont sacrifiés au nom de la liberté fait désormais partie de la mémoire et restera dans le coeur des algériens et algériennes. Une autre femme s’est illustrée par la bravoure il s’agit de la Chahida Naciba Malki dite Chafika. Cette dernière était responsable du secteur politico militaire (wilaya 4 zone III région …secteur v). Zohra Bellechleb de son vrai nom Malki Naciba était une infirmière, mais aussi une combattante. Chafika activa à Alger en 1956. A la suite de la grève des étudiants et lycéens, elle fut contrainte de rejoindre le maquis dans la région du Zaccar puis dans l’Ouarsenis. Elle tomba au champ d’honneur vers la fin de l’année 1959 dans la zone 3, wilaya 4 ; elle n’avait que 19 ans, Après l’indépendance, les restes de son corps ont été exhumés (1964) pour être enterrés au cimetière d’El Kettar ; l’ex rue Faidherbe à El Biar porte son nom « MALKI Naciba » ainsi que la cité à Hydra-Alger.
La moudjahida Benbia Fatma Zohra
Mme Benbia Fatma Zohra épouse Chaibedraa , né à Oran, à l’âge de 15 ans elle intègre la section des scouts musulmans sous la conduite du Chahid Hamou Boutlélis qui était un homme de grande probité et un nationaliste convaincu, par la suite elle a adhéré à une association féminine à Oran où elle devins capitaine d’une équipe de basket ball qui remportera le championnat d’Algérie.
En dehors de ces actions, elle était lié par la lutte pour la libération nationale et elle travaillait dans le secret comme plusieurs autres femmes, mais son rôle était d’aider par le biais des associations qui étaient autant de refuges et de couvertures pour les nationalistes. Les obstacles socioculturels étaient ancrés dans les mentalités et les comportements individuels.
L’analphabétisme était le premier facteur entravant l’émancipation des femmes et furent les premières victimes de la barbarie coloniale et étaient obligées de jouer à la fois plusieurs rôles. Sa contribution fut très importante à travers les tâches qu’elle accomplissait pour les besoins de la Révolution, parmi celles-ci il y avait les militantes militaires qui étaient des femmes rattachées à l’Armée de Libération Nationale. Celle-ci a aussi connu les prisons que ce fut en Algérie ou à l’extérieur.Pendant le cessez le feu, elle a ouvert un hôpital dans une mosquée à Tijditt pour les malades et les nombreuses victimes de l’OAS .elle fut désignée, après l’indépendance pour représenter la femme algérienne au niveau africain et fit 2 missions au Mali et au Congo ou elle fut reçu par les deux président de ces pays. Membre fondatrice de l’UNFA de Mostaganem, du croissant rouge algérien avec laredj Benrialty , et la première femme élue de l’APW et membre du conseil d’Administration de l’hôpital Che Guevarra.
C'est quoi ! (des Harkettes)
Femmes combattantes anti FLN pendant la guerre d'Algérie 1959-1960. Il s'agit de femmes appartenant a la harka de Catinat (actuelle Settara) (on les surnomma les Harkettes) Il fait référence au terme masculin harki, qui désigne de 1957 à 1962 des soldats indigènes musulmans engagés aux côtés de l’armée française dans des unités appelées harkas, région ou les femmes s'émancipèrent sans trop de difficultés : on leur proposa de porter les armes, certaines furent sélectionnées, on les instruisit. Elles prirent part à des missions d'assaut ou de protection de convois.
Sur les trente-quatre volontaires, dix-huit sont retenues. Il s'agit essentiellement de veuves dont les maris ont été assassinés, ou de femmes dont les maris servent dans le groupe d'autodéfense du village. Après plusieurs mois de formation, elles assurent la protection des récoltes et celle des convois qui se rendent à El Milia et dont on sait que la route n'est pas sûre. Les initiatives du lieutenant Onrupt sont vite repérées par la hiérarchie militaire qui en fait un objet de propagande.
Consécration ultime, le Général de Gaulle se rend le 3 mars 1960 dans la SAS de Catinat. Pour autant, cela ne peut masquer l'hostilité croissante de la population travaillée par le FLN et gagnée de plus en plus à l'idée d'indépendance. Les « harkettes » de Catinat sont, plus encore que les hommes, considérées comme des traîtres. À la mi-1961, la harka est dissoute.
Les femmes vont tenter de reprendre une vie normale, vite devenue impossible. Toutes seront massacrées comme leurs maris et leurs enfants après le 18 mars 1962.
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