Les restes de la Facel Vega après l'accident qui a coûté la vie à Albert Camus, le 4 janvier 1960, au sud de Fontainebleau .AFP
Le prix Nobel aurait été éliminé par le KGB pour son anticommunisme : c'est la théorie détonante défendue par un auteur italien dans un livre récent... Sans la moindre preuve. Retour sur l'accident de voiture qui a coûté la vie à l'auteur de La Peste.
Camus a été assassiné par le KGB. Telle est, abruptement résumée, la thèse défendue par un Italien, Giovanni Catelli, dans La Mort de Camus (Balland), un livre paru cette année en France et récemment traduit en Grande-Bretagne. Selon sa thèse, l'accident de voiture qui coûta la vie au prix Nobel de littérature, le 4 janvier 1960, aurait été provoqué par un pneu savamment saboté pour éclater dans une ligne droite bordée de platanes. Et Catelli peut compter sur un soutien prestigieux à l'appui de ses dires : l'écrivain américain Paul Auster. Voilà ce que celui-ci écrit sur la quatrième de couverture de l'ouvrage : "Après des années de recherches minutieuses, l'auteur développe une argumentation convaincante pour étayer son affirmation selon laquelle cet 'accident de voiture' devrait désormais être classé au rang d''assassinat politique'."
Assassinat politique, l'accusation est gravissime. Selon Giovanni Catelli, Albert Camus aurait signé son arrêt de mort le 15 mars 1957 salle Wagram, à Paris, lors d'un meeting de soutien aux Hongrois victimes de la répression soviétique. Ce jour-là, à la tribune, le romancier attaque nommément Dmitri Chepilov, éphémère ministre des Affaires étrangères de Moscou au moment de l'entrée des chars russes dans Budapest. Le dignitaire soviétique ne l'aurait pas supporté et aurait demandé que l'on supprime l'impudent Camus. La mission aurait été sous-traitée par le KGB aux services secrets tchèques. Pour mener l'opération, ceux-ci auraient même obtenu le feu vert et le soutien du pouvoir français de l'époque...
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