Livres
AU PAS CADENCÉ - Roman (Récit romancé) de Korib Brahim. Editions Medias Index, Lieu d'édition non indiqué, 2019, 248 pages, 900 dinars
C'est un ouvrage dont la première édition a vu le jour en 2011 sous le titre «Itinéraire d'un cadet de la Révolution», ouvrage qui avait rencontré alors un certain succès, tout particulièrement à l'ouest du pays. La première vente-dédicace à l'époque à Oran avait vu pas moins de 200 exemplaires vendus en moins d'une heure. C'est dire que l'histoire des «Cadets de la Révolution» (aujourd'hui appelés Cadets de la Nation) est riche en aventures et en souvenirs. Yasmina Khadra (Moulessehoul) est passé par là et a raconté sa vie de caserne.
Dans l'ouvrage présent, l'auteur raconte l'histoire de Omar, un jeune orphelin de guerre (en fait, c'est, je crois, l'auteur lui-même) qui, après l'Indépendance, est pris en charge... à l'âge de 11 ans, en février 1964, par l'Ecole des cadets de Tlemcen. Adieu la liberté des champs et la chasse aux oiseaux, à la «tirboulette» ou à la glue. La caserne, même abritée dans une «Ecole», c'est autre chose. Un certain enfermement. L'uniforme, les leçons, le lit au carré, le salut, la nostalgie, la solitude, le lever des couleurs très tôt le matin... et surtout la coexistence, pas toujours pacifique, avec d'autres gamins, d'autres régions, tous aussi «sauvages» ou «rebelles» les uns que les autres.
Vont suivre d'autres étapes : Koléa et le cycle d'études secondaires et le bac décroché (avec une «désertion» de quelques jours en compagnie de deux autres copains chercheurs de liberté)... Cherchell en tant qu'élève officier se spécialisant dans l'artillerie... une première affectation en tant que lieutenant à Téleghma (Constantine)... les premières grandes manœuvres... les stages de perfectionnement... la montée en grade... et une affectation en tant que capitaine à Béchar... puis en pleine ascension (avec des capacités de manœuvres et de commandement avérées : durant neuf ans de suite, Omar, capitaine, avait épuisé ses forces à commander deux groupes d'artillerie et un régiment) et force de l'âge... la cata ! Les années 90 : un demi-frère quasi inconnu (la mère s'étant remariée) qui «prend le maquis» islamiste... et les ennuis commencent : enquêtes et suspicion se suivent. Ajoutez-y des relations devenues soudainement difficiles avec un supérieur hiérarchique susceptible... Relevé de ses fonctions... et «mis à la disposition du commandement régional» et ce hors du plan de mutation ! Lui, l'artilleur expérimenté «mis à la disposition de toutes les banalités... Victime d'une bavure injustifiée !». Tout d'un coup, «dans le ciel comme sur les épaules d'Omar, les étoiles s'éteignirent avec le rêve. Tout venait de se rompre».
L'auteur : Fils de chahid. Cadet de la Révolution à partir de mars 1964, à l'âge de 11 ans... à Tlemcen puis à Koléa, puis à Cherchell. Ancien officier supérieur de l'Anp (à 54 ans). Déjà auteur d'un «Histoire d'Oran» et d'un livre intitulé «Bas fonds de la haine» (L'Harmattan).
Extraits : «Une famille (celle des cadets de la Révolution) inviolable qui avait ses propres règles, ses notions et une hiérarchie pour renforcer ses liens et cimenter toutes les fissures qui séparaient les rangs sociaux de ces soldats en herbe. Le point commun de tous dans cette vie communautaire (l'Ecole) était de se voir grandir, loin du regard de leurs familles, en se nourrissant d'un même cordon ombilical : la mère patrie. L'uniforme militaire que portait le cadet n'avait rien à voir avec ce déguisement que les enfants exhibaient les jours de fête. C'était l'emblème de sa personnalité, son avenir et l'avenir de toute une Armée ambitieuse» (pp 42-43). «La vie restreinte poussait les cadets à se cuirasser d'un clan pour se défendre contre la solitude, l'oisiveté et l'intransigeante discipline qui les écrasait terriblement. Le clan créait un sentiment d'appartenance, rapprochait ces jeunes les uns des autres et renforçait leur amitié» (p 58)». «A onze ans, il avait levé le bras pour saluer l'étendard de notre Armée. Depuis lors, sa main s'était gangrénée à sa tempe» (p 183).
Avis : On sent qu'il en avait gros sur le cœur, à cause d'une interruption de carrière imméritée. Histoire émouvante comme toutes les histoires de vie... difficile la plupart du temps. Ecriture un peu déroutante mais rapidement lisible.
Citations : «La lettre n'est magique que lorsqu'elle est inattendue» (p 49), «Un miroir ne réfléchit pas. Il ne fait que renvoyer l'image fidèle de ce qu'on est réellement et non pas celle qu'on voudrait voir» (p 69), «C'est avec le rêve et la volonté de réussir qu'on façonne notre destin. Mais ceux qui résonnent plus qu'ils ne raisonnent peuvent tout perdre sur un coup de tête» (p 200). «Un bon officier se reconnaît par son habileté, son intelligence et non par l'étroitesse de son esprit» (p 201). «Dans les rangs, on apprend à découvrir ce que sont réellement les hommes. Et ce n'est que lorsque vous êtes quelqu'un d'exceptionnel que les paranoïaques ont du mal à vous comprendre» (p 244).
L'Écrivain. Une enfance algérienne. Roman (- Mémoires) de Yasmina Khadra. Editions Julliard (Pocket), Paris 2001, 2010 et 2016, 286 pages, 550 dinars (Déjà publié le 22 décembre 2016. Extraits. Pour rappel).
On ne peut saisir le style et le caractère de Yasmina Khadra qu'en connaissant ce que fut l'enfant et le jeune Moulessehoul Mohammed.
Adoré de son père (un officier de l'Anp) et l'adorant, ayant une enfance presque heureuse à Oran, au sein d'une famille heureuse bien que pas très unie (le père est un coureur de jupons), il est «jeté» dans une des premières écoles des cadets de la Révolution, celle de Tlemcen (avec pour commandant de l'école le capitaine Abbas Ghezaiel). Une école où les gamins (fils de chouhada, fils de militaires ou de très proches de militaires) sont, au nom de la Révolution, élevés «à la dure» au rythme d'une véritable caserne, au départ avec des moyens comptés («Une vie insipide, plus proche de l'élevage que de l'éducation; l'apprentissage par excellence du renoncement» ). Les rapports avec le père se distendent, d'autant qu'il ne cache plus ses (re) mariages.
Après Tlemcen, et après la réussite à l'examen de sixième, c'est le départ pour l'école de Koléa («Matricule 129»)... qui prépare au bac et à la carrière d'officier. Ce qui restait de bons rapports avec le père s'envole (tout en préservant le minimum de respect dû au géniteur...et à la hiérarchie... Heureusement, il y a les copains des écoles (il y a, d'ailleurs, aujourd'hui encore chez les anciens, un véritable esprit «cadets de la Révolution», à l'image des énarques à un autre niveau). Heureusement, il y des enseignants (Algériens et/ou étrangers) compréhensifs et formateurs, sachant découvrir les intelligences et éveiller les esprits... à autre chose que la discipline militaire. Grâce à eux (amis, comme Ghalmi, et enseignants comme Mme Jarosz) et à la lecture des classiques de la littérature universelle et nationale (ce qui était disponible !) le sens littéraire du jeune Mohammed, «l'émotif, l'écorché vif, immédiatement interpellé par les sujets tristes») va exploser («premier texte en prose récompensé en 1966»)... ce qui ne plaît pas tant à certains «supérieurs» trouvant toujours «anguille sous roche» chez celui qui pense, allant parfois jusqu'à réprimer sévèrement et injustement.
Heureusement, il a rencontré (quel hasard ?)... à la caserne, Slimane Benaïssa qui montrait une pièce avec et pour les militaires... et, devinez, Houari Boumediène (quel hasard ?), en visite anonyme à Koléa. Il l'avait encouragé à continuer à écrire («Un poète parmi nous, n'est-ce pas merveilleux ?»)... Et, il y a croisé... Saïd Makhloufi (du Fis-dissous). Après la réussite au bac... Après... une toute autre histoire.
L'auteur : Né en janvier1955 à Kenadsa, élève de l'Ecole des cadets de la Révolution, ancien officier de l'Armée nationale populaire, Yasmina Khadra, de son vrai nom Moulessehoul Mohammed, est aujourd'hui un écrivain très connu. Lu dans des dizaines de pays, il est traduit en plusieurs langues.
Extraits : «Aucune force ne peut retenir un enfant qui court retrouver sa famille. Surtout lorsqu'il sait que les retrouvailles ne durent que l'espace d'une accolade» (p 45).
Avis : Avant de lire Yasmina Khadra, lisez cet ouvrage... pour mieux comprendre sa «mégalomanie», son caractère difficile (il assume)mais aussi son humanité et son humanisme et... ses «déchirements» internes, tous expliqués.
Citations : «Croire en quelque chose, c'est d'abord et surtout ne jamais renoncer» (p 128). «Dans l'institution militaire, ce qui n'est pas à l'ordre du jour est désordre, donc à réprimer impérativement «(p 234). «L'armée, chez nous ou ailleurs, est le cimetière des arts et des lettres. On ne peut pas écrire avec l'épée de Damoclès suspendue sur la nuque» (p 272).
AU PAS CADENCÉ - Roman (Récit romancé) de Korib Brahim. Editions Medias Index, Lieu d'édition non indiqué, 2019, 248 pages, 900 dinars
C'est un ouvrage dont la première édition a vu le jour en 2011 sous le titre «Itinéraire d'un cadet de la Révolution», ouvrage qui avait rencontré alors un certain succès, tout particulièrement à l'ouest du pays. La première vente-dédicace à l'époque à Oran avait vu pas moins de 200 exemplaires vendus en moins d'une heure. C'est dire que l'histoire des «Cadets de la Révolution» (aujourd'hui appelés Cadets de la Nation) est riche en aventures et en souvenirs. Yasmina Khadra (Moulessehoul) est passé par là et a raconté sa vie de caserne.
Dans l'ouvrage présent, l'auteur raconte l'histoire de Omar, un jeune orphelin de guerre (en fait, c'est, je crois, l'auteur lui-même) qui, après l'Indépendance, est pris en charge... à l'âge de 11 ans, en février 1964, par l'Ecole des cadets de Tlemcen. Adieu la liberté des champs et la chasse aux oiseaux, à la «tirboulette» ou à la glue. La caserne, même abritée dans une «Ecole», c'est autre chose. Un certain enfermement. L'uniforme, les leçons, le lit au carré, le salut, la nostalgie, la solitude, le lever des couleurs très tôt le matin... et surtout la coexistence, pas toujours pacifique, avec d'autres gamins, d'autres régions, tous aussi «sauvages» ou «rebelles» les uns que les autres.
Vont suivre d'autres étapes : Koléa et le cycle d'études secondaires et le bac décroché (avec une «désertion» de quelques jours en compagnie de deux autres copains chercheurs de liberté)... Cherchell en tant qu'élève officier se spécialisant dans l'artillerie... une première affectation en tant que lieutenant à Téleghma (Constantine)... les premières grandes manœuvres... les stages de perfectionnement... la montée en grade... et une affectation en tant que capitaine à Béchar... puis en pleine ascension (avec des capacités de manœuvres et de commandement avérées : durant neuf ans de suite, Omar, capitaine, avait épuisé ses forces à commander deux groupes d'artillerie et un régiment) et force de l'âge... la cata ! Les années 90 : un demi-frère quasi inconnu (la mère s'étant remariée) qui «prend le maquis» islamiste... et les ennuis commencent : enquêtes et suspicion se suivent. Ajoutez-y des relations devenues soudainement difficiles avec un supérieur hiérarchique susceptible... Relevé de ses fonctions... et «mis à la disposition du commandement régional» et ce hors du plan de mutation ! Lui, l'artilleur expérimenté «mis à la disposition de toutes les banalités... Victime d'une bavure injustifiée !». Tout d'un coup, «dans le ciel comme sur les épaules d'Omar, les étoiles s'éteignirent avec le rêve. Tout venait de se rompre».
L'auteur : Fils de chahid. Cadet de la Révolution à partir de mars 1964, à l'âge de 11 ans... à Tlemcen puis à Koléa, puis à Cherchell. Ancien officier supérieur de l'Anp (à 54 ans). Déjà auteur d'un «Histoire d'Oran» et d'un livre intitulé «Bas fonds de la haine» (L'Harmattan).
Extraits : «Une famille (celle des cadets de la Révolution) inviolable qui avait ses propres règles, ses notions et une hiérarchie pour renforcer ses liens et cimenter toutes les fissures qui séparaient les rangs sociaux de ces soldats en herbe. Le point commun de tous dans cette vie communautaire (l'Ecole) était de se voir grandir, loin du regard de leurs familles, en se nourrissant d'un même cordon ombilical : la mère patrie. L'uniforme militaire que portait le cadet n'avait rien à voir avec ce déguisement que les enfants exhibaient les jours de fête. C'était l'emblème de sa personnalité, son avenir et l'avenir de toute une Armée ambitieuse» (pp 42-43). «La vie restreinte poussait les cadets à se cuirasser d'un clan pour se défendre contre la solitude, l'oisiveté et l'intransigeante discipline qui les écrasait terriblement. Le clan créait un sentiment d'appartenance, rapprochait ces jeunes les uns des autres et renforçait leur amitié» (p 58)». «A onze ans, il avait levé le bras pour saluer l'étendard de notre Armée. Depuis lors, sa main s'était gangrénée à sa tempe» (p 183).
Avis : On sent qu'il en avait gros sur le cœur, à cause d'une interruption de carrière imméritée. Histoire émouvante comme toutes les histoires de vie... difficile la plupart du temps. Ecriture un peu déroutante mais rapidement lisible.
Citations : «La lettre n'est magique que lorsqu'elle est inattendue» (p 49), «Un miroir ne réfléchit pas. Il ne fait que renvoyer l'image fidèle de ce qu'on est réellement et non pas celle qu'on voudrait voir» (p 69), «C'est avec le rêve et la volonté de réussir qu'on façonne notre destin. Mais ceux qui résonnent plus qu'ils ne raisonnent peuvent tout perdre sur un coup de tête» (p 200). «Un bon officier se reconnaît par son habileté, son intelligence et non par l'étroitesse de son esprit» (p 201). «Dans les rangs, on apprend à découvrir ce que sont réellement les hommes. Et ce n'est que lorsque vous êtes quelqu'un d'exceptionnel que les paranoïaques ont du mal à vous comprendre» (p 244).
L'Écrivain. Une enfance algérienne. Roman (- Mémoires) de Yasmina Khadra. Editions Julliard (Pocket), Paris 2001, 2010 et 2016, 286 pages, 550 dinars (Déjà publié le 22 décembre 2016. Extraits. Pour rappel).
On ne peut saisir le style et le caractère de Yasmina Khadra qu'en connaissant ce que fut l'enfant et le jeune Moulessehoul Mohammed.
Adoré de son père (un officier de l'Anp) et l'adorant, ayant une enfance presque heureuse à Oran, au sein d'une famille heureuse bien que pas très unie (le père est un coureur de jupons), il est «jeté» dans une des premières écoles des cadets de la Révolution, celle de Tlemcen (avec pour commandant de l'école le capitaine Abbas Ghezaiel). Une école où les gamins (fils de chouhada, fils de militaires ou de très proches de militaires) sont, au nom de la Révolution, élevés «à la dure» au rythme d'une véritable caserne, au départ avec des moyens comptés («Une vie insipide, plus proche de l'élevage que de l'éducation; l'apprentissage par excellence du renoncement» ). Les rapports avec le père se distendent, d'autant qu'il ne cache plus ses (re) mariages.
Après Tlemcen, et après la réussite à l'examen de sixième, c'est le départ pour l'école de Koléa («Matricule 129»)... qui prépare au bac et à la carrière d'officier. Ce qui restait de bons rapports avec le père s'envole (tout en préservant le minimum de respect dû au géniteur...et à la hiérarchie... Heureusement, il y a les copains des écoles (il y a, d'ailleurs, aujourd'hui encore chez les anciens, un véritable esprit «cadets de la Révolution», à l'image des énarques à un autre niveau). Heureusement, il y des enseignants (Algériens et/ou étrangers) compréhensifs et formateurs, sachant découvrir les intelligences et éveiller les esprits... à autre chose que la discipline militaire. Grâce à eux (amis, comme Ghalmi, et enseignants comme Mme Jarosz) et à la lecture des classiques de la littérature universelle et nationale (ce qui était disponible !) le sens littéraire du jeune Mohammed, «l'émotif, l'écorché vif, immédiatement interpellé par les sujets tristes») va exploser («premier texte en prose récompensé en 1966»)... ce qui ne plaît pas tant à certains «supérieurs» trouvant toujours «anguille sous roche» chez celui qui pense, allant parfois jusqu'à réprimer sévèrement et injustement.
Heureusement, il a rencontré (quel hasard ?)... à la caserne, Slimane Benaïssa qui montrait une pièce avec et pour les militaires... et, devinez, Houari Boumediène (quel hasard ?), en visite anonyme à Koléa. Il l'avait encouragé à continuer à écrire («Un poète parmi nous, n'est-ce pas merveilleux ?»)... Et, il y a croisé... Saïd Makhloufi (du Fis-dissous). Après la réussite au bac... Après... une toute autre histoire.
L'auteur : Né en janvier1955 à Kenadsa, élève de l'Ecole des cadets de la Révolution, ancien officier de l'Armée nationale populaire, Yasmina Khadra, de son vrai nom Moulessehoul Mohammed, est aujourd'hui un écrivain très connu. Lu dans des dizaines de pays, il est traduit en plusieurs langues.
Extraits : «Aucune force ne peut retenir un enfant qui court retrouver sa famille. Surtout lorsqu'il sait que les retrouvailles ne durent que l'espace d'une accolade» (p 45).
Avis : Avant de lire Yasmina Khadra, lisez cet ouvrage... pour mieux comprendre sa «mégalomanie», son caractère difficile (il assume)mais aussi son humanité et son humanisme et... ses «déchirements» internes, tous expliqués.
Citations : «Croire en quelque chose, c'est d'abord et surtout ne jamais renoncer» (p 128). «Dans l'institution militaire, ce qui n'est pas à l'ordre du jour est désordre, donc à réprimer impérativement «(p 234). «L'armée, chez nous ou ailleurs, est le cimetière des arts et des lettres. On ne peut pas écrire avec l'épée de Damoclès suspendue sur la nuque» (p 272).
Belkacem Ahcene-Djaballah
http://www.lequotidien-oran.com/?news=5283485
Les commentaires récents