~Contexte
La guerre d'Algérie prend place dans le mouvement de décolonisation qui affecta les empires occidentaux après la Seconde Guerre mondiale. Elle s'inscrit dans le cadre du combat anti-impérialiste. Elle oppose principalement le FLN, à l'origine de l'insurrection, et sa branche armée l'ALN (constituée de moudjahidines, djoundis, moussebilines, etc.) à l'armée française (comptant troupes d'élite (parachutistes, légionnaires), goums marocains jusqu'en 1956, gardes mobiles, CRS, appelés du contingent ou supplétifs musulmans). Entre 1952 et 1962, 1 343 000 appelés ou rappelés et 407 000 militaires d'active (soit 1 750 000 militaires) ont été envoyés en Algérie. Près de 180 000 Musulmans algériens (réguliers et supplétifs) ont également combattu du côté français pendant la guerre d'Algérie4 (d'autres chiffres, « gonflés », ont été lancés à des fins de propagande5). Le conflit se double d'une guerre civile et idéologique à l'intérieur des deux communautés, donnant lieu à des vagues successives d'attentats, assassinats et massacres sur les deux rives de la Méditerranée. Côté algérien, elle se traduit par une lutte de pouvoir qui voit la victoire du FLN sur les partis algériens rivaux, notamment le Mouvement national algérien (MNA) et par une campagne de répression contre les Algériens pro-français soutenant le rattachement de l'Algérie à la République française. Par ailleurs, elle suscite côté français l'affrontement entre une minorité active hostile à sa poursuite ( Libéraux d'Algérie,mouvement pacifiste), une seconde favorable à l'indépendance (les « porteurs de valises » du Réseau Jeanson, le Parti communiste algérien), et une troisième voulant le maintien de l'« Algérie française » (Front Algérie française, Jeune Nation, Organisation armée secrète (OAS)). Selon Guy Pervillé, le nombre d'Algériens engagés dans l'un et l'autre camp (partisans de la présence française et FLN) serait du même ordre de grandeur. Cette guerre s'achève à la fois sur la reconnaissance de l'indépendance de l'Algérie le 3 juillet 1962 lors d'une allocution télévisée du général de Gaulle, à la suite du référendum d'autodétermination du 1er juillet prévu par les accords d'Évian du 18 mars 1962, sur la naissance de la République algérienne démocratique et populaire le 25 septembre, et sur l'exode d'une grande partie des Pieds-Noirs (au nombre d'un million).
~Contexte socio-économique Société algérienne
Évolution démographique
Contrairement à des colonies de peuplement telles les États-Unis (Amérindiens) ou l'Australie (Aborigènes d'Australie), la population indigène diminue sensiblement entre 1830 et 1868 puis croît fortement durant la colonisation française de l'Algérie entre 1880 (environ 3 millions de musulmans, pour environ 500 000 non-musulmans) et 1960. À cette date, l'Algérie compte environ 9,5 millions de musulmans et environ 1 millions d'Européens non-musulmans dont 130 000 juifs séfarades. Les villes sont traditionnellement peuplées surtout d'Européens,juifs séfarades compris, mais la population musulmane urbaine progresse pendant toute la première moitié du xxe siècle. En 1954, certaines villes sont à majorité musulmane comme Sétif (85 %), Constantine (72 %) ou Mostaganem (67 %). L'espérance de vie en 1958 s'élevait à 60 ans pour les hommes et 67 ans pour les femmes (contre respectivement 67 ans et 73 ans en France métropolitaine) toutes populations confondues. La mortalité infantile est très élevée en Algérie. Elle diminue fortement pour les populations européennes entre 1946 et 1954 (environ 50 pour 1000), mais reste très forte pour les musulmans (environ 85 pour 1000 en 1954)6.
~Statuts juridiques coloniaux[
Statut juridique des indigènes d'Algérie. Fichier:Algier1954.ogg Scènes de rue à Alger, quartiers européen et musulman (Bab el Oued et Casbah), avant les évènements de novembre 1954. En 1954, la population algérienne est divisée en deux catégories distinctes, soumises à des statuts juridiques inégaux nés du sénatus-consulte du 14 juillet 1865 : d'une part, un million d'Européens, citoyens français de statut civil de droit commun (surnommés plus tard les « Pieds-Noirs ») qui étaient installés en Algérie souvent depuis plusieurs générations et auxquels étaient associés les juifs autochtones (excepté pour la période du statut des Juifs de 1940 à 1943 avec l'abrogation du décret Crémieux), et d'autre part, près de neuf millions d'Algériens, sujets français de statut personnel de droit local (appelés « Musulmans » ou « indigènes »). Cependant, si les citoyens français jouissaient exactement des mêmes droits et devoirs que leurs compatriotes métropolitains, les sujets algériens qui étaient soumis aux mêmes devoirs (ils étaient notamment mobilisables par le contingent), étaient privés d'une partie de leurs droits civiques (ils votaient au Second collège électoral où il fallait neuf de leurs voix pour égaler la voix d'un seul votant du Premier collège). L'arrivée au pouvoir de Charles de Gaulle en 1958 et la promulgation des ordonnances du 15 novembre 1958 uniformise le statut des populations d'Algérie par l'adoption du collège unique. Économie algérienne[modifier | modifier le code] En Algérie, depuis les années 1930, près d'un million de Pieds-Noirs y vivent dont quelques milliers possèdent les meilleures terres agricoles. Population et répartition de la propriété en Algérie7 Musulmans Pieds-Noirs Total Surface (ha) 9 196 000 1 136 000 10 332 000 % des terres agricoles 75 25 100 % de la population totale 89 11 100 % de la population agricole 98 2 100 De nombreux agriculteurs européens sont des viticulteurs (400 000 ha consacrés à la vigne en Algérie) dont les productions sont exportées surtout vers la France métropolitaine qui l'achète assez cher (selon l'historien Daniel Lefeuvre) pour maintenir le niveau de vie des colons. L'agriculture n'occupe que 9 % de la population active française (contre 26 % en métropole) mais les paysans d'origine française occupent l'essentiel des meilleures terres cultivables. L'essentiel de la population musulmane est pauvre. Ce sont essentiellement de petits propriétaires terriens vivant sur les terres les moins fertiles, ou des journaliers. Dans les années 1950, les surfaces cultivables stagneraient autour de 7 millions d' ha. La production agricole augmente peu entre 1871 et 1948, contrairement au nombre d'habitants. Selon Daniel Lefeuvre, la production annuelle de céréales passe de 3,88 quintaux/hab à 2q/hab. L'Algérie doit donc importer des produits alimentaires. Le chômage est important, 1,5 millions de personnes sans emplois en 1955. La commune d'Alger aurait compté 120 bidonvilles avec 70 000 habitants en 1953. Si la population musulmane est majoritairement pauvre, Daniel Lefeuvre rapporte qu'environ 600 000 Algériens musulmans « appartiennent aux groupes sociaux les plus favorisés » (grands propriétaires fonciers, professions libérales, membres de l'armée et de la fonction publique)8. D'une manière générale, l'Algérie loin de présenter une source économique avantageuse est un lourd fardeau pour la métropole et ses contribuables9. Économie française[modifier | modifier le code] La France vit alors une période de très forte croissance, les Trente Glorieuses, marquées par un boom de l'investissement et de la consommation, qui n'est pas perturbé par les autres tensions géopolitiques apparues en 1955 et 1956: indépendance du Maroc et de la Tunisie, ou nationalisation du canal de Suez.
~Contexte politique
Côté français L’évolution vers un engagement européen, contradictoire avec le maintien de l’ancien Empire Le 18 avril 1951, la France signe le traité instituant la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Le 27 mai 1952, le traité instituant la Communauté européenne de défense (CED) est adopté par le gouvernement français (mais ne sera pas ratifié par le Parlement). Le 1er juin 1955 se tient la conférence de Messine préparant le traité de Rome du 25 mars 1957 qui institue la Communauté économique européenne, prélude à l’Union européenne d’aujourd’hui, née le 7 février 1992. À la suite de la Seconde Guerre mondiale, la France s'engage résolument dans une politique européenne qui dessine l'avenir de la nation. Au début de la guerre d'Algérie, des forces politiques encore puissantes essayent de maintenir ce qui reste de l'Empire colonial français, mais les conséquences du choix du Président de Gaulle pour la France sont inexorables. Le Président de Gaulle se prononce pour l'autodétermination de l'Algérie le 16 septembre 1959. La fin de la guerre d'Indochine et la décolonisation de l'Union française[ Articles connexes : Union française et Sénatus-consulte du 14 juillet 1865. Le conflit s'inscrit dans le cadre du processus de décolonisation qui se déroule après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour la France, cela concerne entre autres les colonies françaises d'Indochine (guerre d'Indochine de 1946-1954), la Guinée, Madagascar (insurrection malgache de 1947), l'Afrique-Équatoriale française et l'Afrique-Occidentale française, ainsi que les protectorats du Maroc et de la Tunisie. Prémices de cette guerre, les massacres de Sétif et Guelma, le 8 mai 1945, alors qu'est fêtée en Europe la victoire des Alliés contre le nazisme, font entre 10 000 et 20 000 morts selon les divers travaux historiques — les nationalistes algériens ayant parlé sur l'heure de 45 000 victimes10, et les États-Unis eux-mêmes11 de 40 000 morts à la suite de manifestations12. L'Armée française qui doit rétablir l'ordre le fait sans ménagement pour la population civile. La marine et l'aviation sont ainsi engagées pour bombarder les populations civiles. Dans son rapport, le général Duval, maître d'œuvre de la répression, se montra prophétique : « je vous donne la paix pour dix ans, à vous de vous en servir pour réconcilier les deux communautés »13,14. L’impossibilité des réformes sous la IVe République[modifier | modifier le code] La principale cause du déclenchement de cette guerre réside dans le blocage de toutes les réformes, dû au fragile équilibre du pouvoir sous la IVe République, et à l'opposition obstinée de la masse des Pieds-Noirs et de leurs représentants hostiles à toute réforme en faveur des musulmans. Alors que des dizaines de milliers d’habitants de l'Algérie française, estimés à 68 000 combattants, ont participé à la libération de la France et que plusieurs intellectuels revendiquent l’égalité des droits, les habitants musulmans de l'Algérie française sont à l'époque considérés comme des citoyens de second ordre, alors même que le régime de l'indigénat est abrogé en théorie en 1945. En 1947, l'application du nouveau statut de l'Algérie fut presque ouvertement faussée par l'administration, qui fit arrêter les « mauvais » candidats et truqua les résultats en faveur des intransigeants, au point que certains furent élus çà et là par plus de 100 % des inscrits. Pendant les douze mois qui précédèrent le déclenchement du 1er novembre, ce ne sont pas moins de 53 attentats (« anti français ») qui furent commis15. Les combattants européens d'Algérie dans l'armée française[modifier | modifier le code] Articles détaillés : Unité territoriale (militaire) et Groupe d'autodéfense (guerre d'Algérie). Les combattants musulmans d'Algérie dans l'Armée française[modifier | modifier le code] En 1960, 85 000 musulmans (appelés, engagés, militaires d'active, appelés FSNA ou Français de souche nord-africaine) servaient dans l'Armée régulière plus environ 150 000 supplétifs (60 000 harkis, 62 000 GAD, 8 600 GMS et 19 000 Mokhaznis) soit au total près de 235 000 musulmans combattant aux côtés des soldats français. Au total, un peu plus de 110 000 FSNA furent incorporés dans l'armée régulière de 1956 à 196116. Le 19 mars 1962, jour du cessez-le-feu, selon le rapport à l'ONU du contrôleur général aux armées Christian de Saint-Salvy, on dénombrait en Algérie, 263 000 musulmans engagés du côté français (60 000 militaires (FSNA), 153 000 supplétifs dont 60 000 harkis et 50 000 notables francophiles) représentant, familles comprises, plus de 1 million de personnes menacées sur 8 millions de musulmans algériens17. L'Armée française recruta également environ 3 000 anciens éléments du FLN et de l'ALN dont certains formèrent le célèbre Commando Georges du lieutenant Georges Grillot. La plupart d'entre eux furent victimes de représailles à partir de 196218. Selon Maurice Faivre, on comptait ainsi quatre fois plus de combattants musulmans dans le camp français que dans celui du FLN19
. Côté algérien
Naissance du mouvement national algérien[modifier | modifier le code] Article détaillé : Mouvement national algérien. Ben Badis d'après Bachir Yellès Messali Hadj, père du nationalisme algérien et président fondateur du Parti du peuple algérien Au début du xxe siècle, plusieurs dirigeants algériens exigent de la France le droit à l'égalité ou à l'indépendance. Plusieurs partis vont être créés et plusieurs pamphlets seront écrits pour défendre le droit pour les algériens. Plusieurs penseurs algériens vont villipender les plus importantes personnalités du régime colonial français. La plupart des figures du mouvement algérien vont être surveillées de près par les services policiers français, d'autres seront exilées vers d'autres pays comme l' a été l'émir Khaled El-Hassani Ben El-Hachemi en Égypte puis en Syrie. Malek Bennabi20, Mohamed Hamouda Bensai, Saleh Bensai, Messali Hadj21, Ben Badis22, Mohamed Bachir El Ibrahimi, Fodil El Ouartilani, Larbi Tébessi, Ferhat Abbas, Omar Ouzeggane, etc., tous vont diverger entre eux sur la question algérienne, cela provoquera l'émergence de plusieurs associations et partis algériens: Parti de la réforme ou mouvement pour l'égalité, Association des oulémas musulmans algériens, association de l'Étoile nord-africaine, le parti Parti du peuple algérien, Amis du Manifeste des Libertés, Parti communiste algérien, etc. Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le plan Marshall prévoit une aide économique à la France et l'Algérie. Le massacre du 8 mai 1945[modifier | modifier le code] Article détaillé : Massacres de Sétif et Guelma. Le 8 mai 1945 ont lieu des manifestations d’Algériens dans plusieurs villes de l’Est du pays (Sétif, et le Constantinois), qui devaient permettre de rappeler leurs revendications nationalistes, de manière concomitante avec la liesse de la victoire. À Sétif, après des heurts entre policiers et nationalistes, la manifestation tourne à l’émeute et la colère des manifestants se retourne contre les « Français » : 27 Européens et juifs sont assassinés (103 trouveront la mort dans les jours suivants), ainsi que 700 musulmans. La répression de l’Armée française est brutale. Officiellement, elle fait 1 500 morts parmi les musulmans, chiffre sous-estimé et probablement plus proche des 20 000 à 30 000 selon l’historien Benjamin Stora. Le Parti du peuple algérien (PPA) estime qu'il y a eu 45 000 morts23. Du fait de la radicalisation qu'ils ont engendrée dans les milieux nationalistes algériens, certains historiens considèrent ces massacres comme le véritable début de la guerre d'Algérie24. De 1945 à 1954[modifier | modifier le code] À la suite de la mort suspecte[réf. nécessaire] de Ben Badis en 1940, à l'emprisonnement de Messali Hadj et à l'interdiction du Parti du peuple algérien, le parti Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques revendique après le statut de l'égalité l'indépendance de l'Algérie en 1948. L 'Association des oulémas musulmans algériens est alors interdite. L'Organisation spéciale apparait et a pour but de rassembler les armes pour le combat. Mohamed Belouizdad fut le premier chef de l'organisation clandestine. Hocine Aït Ahmed prend ensuite la tête de l'Organisation et continue à œuvrer pour l'achat des armes. La poste d'Oran est attaquée par les membres de l'OS. Ahmed Ben Bella prend la place de Hocine Aït Ahmed en 1949. Le plan de l'organisation est dévoilé et une chaîne d'arrestations est entamée par les autorités françaises en 1950. Le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques nie tout relation avec l'Organisation spéciale afin d'éviter les arrestations. Le CRUA,fondé en mars 1954, organisera la lutte armée. Le parti du Mouvement national algérien est fondé en juillet 1954 par les messalistes25. Par la suite, le Front de libération nationale (Algérie) est fondé en octobre 1954 par la branche du CRUA (Comité révolutionnaire d'unité et d'action). Le Front de libération nationale (Algérie) et le Mouvement national algérien rivalisent non seulement pour prendre le contrôle de la révolution mais surtout pour la représentation du futur État. Messali Hadj sera libéré de prison en 1958 et sera assigné à résidence surveillée en France. Le Front de libération nationale[modifier | modifier le code] Article détaillé : Front de libération nationale. « Groupe des six », chefs du FLN. Photo prise à Alger, boulevard de la Marne, juste avant le déclenchement des hostilités le 1er novembre 1954. Debout, de gauche à droite : Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad et Mohamed Boudiaf.Assis : Krim Belkacem à gauche, et Larbi Ben M'Hidi à droite. En 1954, l’Algérie compte approximativement huit millions d'autochtones et un peu plus d'un million de « Français d'Algérie » (Pieds-Noirs et Juifs d'Algérie naturalisés). La lutte pour l'égalité des droits est engagée depuis longtemps par des intellectuels, et en particulier par le mouvement des oulémas. Le recours au combat est initié par le « Front de libération nationale » (FLN), une organisation nationaliste algérienne basée en Algérie et à l'extérieur. Le FLN commence ses actions en 1954, seulement deux ans avant que la Tunisie et le Maroc obtiennent leur totale indépendance par la négociation (la Tunisie et le Maroc n'étaient pas des colonies mais des protectorats). Quelques hommes politiques français d'extrême gauche, appelés les « porteurs de valises », soutinrent ce mouvement (envoi d'armes et d'argent)26. Dès 1954, le combat armé pour l'indépendance de l'Algérie par le FLN se traduit par des exactions contre les populations civiles d'origine européenne et autochtone ainsi que par une guérilla, des maquis et des affrontements avec l'Armée française, qui comprend également des unités de supplétifs musulmans appelés « harkis » (cf. Harkis pendant la guerre d'Algérie). Le 1er novembre 1954 des civils européens et musulmans sont assassinés par le FLN, dont l'instituteur Monnerot. Cet assassinat marquera profondément les consciences des Algériens et Européens d'Algérie. L'historien Omar Carlier note que « de 1955 à 1958, plusieurs milliers d'hommes sont tombés, et davantage encore ont été blessés, en France et en Algérie, dans l'affrontement entre le Mouvement national algérien (MNA) et le FLN », cependant que d'autres encore sont morts dans les brefs combats qui ont opposé le Parti communiste algérien (PCA) et le FLN27 ». L’appel au peuple algérien[modifier | modifier le code] Le 1er novembre 1954, le Secrétariat général du Front de libération nationale diffuse la Déclaration du 1er novembre 1954 grâce un appel radiophonique28 destiné « au peuple algérien » et écrit afin d'« éclairer sur les raisons profondes qui [les] ont poussés à agir en […] exposant [le] programme [du FLN], le sens de [son] action, le bien-fondé de [ses] vues dont le but demeure l’indépendance nationale dans le cadre nord-africain. ». Il décrit son action comme « dirigée uniquement contre le colonialisme, seul ennemi aveugle, qui s’est toujours refusé à accorder la moindre liberté par des moyens de lutte pacifique. ». Le FLN exige donc que les « autorités françaises […] reconnaissent une fois pour toutes aux peuples qu’elles subjuguent le droit de disposer d’eux-mêmes » sans quoi il annonce « la continuation de la lutte par tous les moyens jusqu’à la réalisation de [son] but […] la restauration de l’État algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques. » Le FLN appelle l'ensemble des communautés d'Algérie, quelles que soient leurs confessions, à rejoindre sa cause. Les combattants Européens d'Algérie dans le F.L.N
Daniel Timsit, est un étudiant en médecine29 et militant du Parti communiste algérien, qui, en désaccord avec ce dernier30 rejoint clandestinement le FLN afin d'y constituer « une « branche européenne » regroupant des militants pieds-noirs, chrétiens et juifs »30. Les membres du réseau Timsit prennent part à la mise en place de laboratoires d'explosifs31 (élaboration de bombes à retardement) et à la lutte armée30. Timsit est incarcéré en 1956. L'aspirant du Train Henri Maillot déserte son unité le 4 avril 1956 en emportant avec lui un camion d'armes et de munitions qu'il remit aux combattants du FLN dans la vallée du Chéliff. Il fit partie des combattants du FLN avec lesquels il participa à des combats contre des unités de l'armée française jusqu'à sa mort en juin 1956, peu après sa capture et son exécution sommaire par des légionnaires. Danièle Minne, poseuse de bombe à l'Otomatic pour le compte du FLN, et complice de l'attentat à la bombe contre le Milk Bar, militante active de la cause algérienne, amnistiée en 1962. Pierre Ghenassia, jeune militant juif communiste qui s'engage dans le FLN à l'âge de 17 ans et mourut au combat[réf. nécessaire]
. Portrait d'Albert Camus, prix Nobel de littérature en 1957. Paul Sartre. François Mitterrand, alors ministre de l'intérieur, en visite en Algérie le 12 novembre 1954, juste après le lancement de l’insurrection armée par le FLN.
À son arrivée, il déclare « l’Algérie, c’est la France !, la négociation avec les rebelles c'est la guerre. » À l'issue de son voyage, le gouvernement va décider d'envoyer des renforts militaires. Mais alors pour beaucoup va se poser le problème d'accepter ou non la répression. C'est ce qui provoquera la chute du cabinet de Mendès France. Port d'Alger en 1956, l'arrivée des Appelés du contingent en Algérie, Contrairement à la guerre d'Indochine (1946-1954), la France a recours aux appelés du contingent, plus de 1,5 million de jeunes appelés français envoyés en Algérie entre 1954 et 196232 et, à ce titre, elle a profondément marqué toutes les familles françaises. Pas une qui ne compte un parent, un fils ou un cousin envoyé en Algérie. Porte-avions Arromanches sur les cotes algériennes, à son bord des avions Corsair. Délégation des principaux dirigeants du FLN (de gauche à droite : Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) après leur arrestation à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'Armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte). Abane Ramdane (1920-1957), militant nationaliste, surnommé « l'architecte de la révolution.» Il a su regrouper et unir au sein du FLN l’ensemble des courants politiques pour lutter contre la domination française. Principal organisateur du congrès de la Soummam, il trace les grandes lignes du mouvement révolutionnaire consistant à créer un État dans lequel l'élément politique l'emporte sur l'élément militaire, et a opté pour le pluralisme politique et linguistique en Algérie. Alger : Principaux attentats du FLN, les attentats contre-terroristes des ultras européens partisans de l'Algérie française et opérations répressives par l'armée française sur la population musulmane avant et pendant la bataille d'Alger. Alger, novembre 1957. Conference de presse donnée après l'arrestation de Danièle Minne du « réseau bombes » de Yacef Saâdi lors de la bataille d'Alger. Au premier plan la jeune Européenne Danièle Minne, militante communiste passée au FLN. On reconnaît au fond et à gauche, la cigarette aux lèvres, le capitaine Léger, parachutiste et agent du SDECE, spécialiste de la guerre antisubversive et inventeur du fameux procédé de la « bleuite » qui a fait des ravages dans les rangs de l'ALN. À droite, penché, le colonel Godard commandant du secteur « Alger Sahel » et du Groupe de renseignements et d'exploitation (GRE).
Les soutiens étrangers au FLN
Aide financière au FLN en 1959. (en anciens francs) Articles connexes : Panarabisme, Nassérisme et Crise de Suez. Le FLN bénéficie de plusieurs soutiens étrangers, d'abord de la part des « pays frères », le royaume du Maroc et la république de Tunisie, qui échappant au statut de protectorats français en 1956 et dont les territoires de leurs confins frontaliers respectifs avec l'Algérie jouent le rôle de sanctuaires et de bases arrières. Cette complicité conduira à la bataille des frontières, qui amènera les Français à édifier sur la frontière algéro-tunisienne la fameuse Ligne Morice ainsi que la Ligne Challe. Autres conséquences, l'arraisonnement de l'avion de Ben Bella et l'affaire de Sakiet qui, elle, débouche sur le coup du 13 mai 1958 à Alger et la chute de la Quatrième République. La Libye joue un rôle clé dans l'organisation des convois d'armes à destination des maquis algériens. Le soutien au FLN vient d'un autre pays arabe, l'Égypte, où le lieutenant-colonel Nasser prône une politique de panarabisme (nassérisme), et, bénéficiant de l'appui soviétique, fournit des armes au FLN. Les services secrets français (SDECE) qui surveillent le raïs, parviennent à démontrer l'aide militaire fournie au FLN par l'Égypte. Ainsi est arraisonné le cargo Athos transportant plus de 70 tonnes d'armes tchèques le 24 octobre 195633. Faisant valoir le soutien apporté par l'Égypte au FLN, la France planifie avec ses alliés israéliens et britanniques la campagne de Suez. Globalement, la plupart des pays membres de la Ligue arabe, ceux du bloc afro-asiatique et les pays d'Europe de l'Est ont soutenu l'indépendance de l'Algérie. Des pays d'Europe de l'Est comme la Yougoslavie (le maréchal Tito soutient dès le début l'insurrection algérienne), la Tchécoslovaquie et la Hongrie soutiendront activement le FLN de 1957 à 1962 en fournissant la plupart des armes à destination des maquis internes de l'ALN Il faut souligner également le rôle assez important assumé par les forces de la gauche italienne, toutes tendances confondues, dans leur soutien moral à la cause algérienne. L'appel aux puissances étrangères, c'est enfin le recours aux instances de l'ONU, où le FLN parvient à faire inscrire « la question algérienne » à l'ordre du jour de la commission politique des Nations Unies34,35. Les Américains proposent une médiation, ce sont « les bons offices », qui sont par ailleurs rejetés par la France. les principaux soutiens diplomatiques du FLN puis du GPRA (gouvernement provisoire de la république algérienne) sont L'union soviétique, la république populaire de Chine, l'Inde, l'Indonésie et le Viêt Nam.
~Les faits importants de la guerre[
Carte du découpage du territoire de l'Algérie combattante en six wilayas, élaboré par les chefs du FLN lors du congrès de la Soummam en 1956. Un vaste mouvement de révoltes naît au fil des ans. L'Algérien sujet, sans droit politique, de la France devient citoyen français par la loi du 20 septembre 194736 et peut désormais circuler librement entre l'Algérie et la métropole37,38. Selon le journaliste et écrivain Yves Courrière : « Lors du xxe siècle, 75 % des Algériens n'étaient pas scolarisés. La majorité de la population était au chômage. Les colons faisaient leurs affaires. L'Algérien était sujet de la France et non un citoyen de la France »39. La majorité des Algériens vivaient dans les campagnes. Avec l'aide américaine du plan Marshall, 403 503 élèves sont scolarisés dans l'enseignement primaire en 1951 - 1952 à travers tout le territoire de l'Algérie. Cependant le programme pour agrandir les villes et diminuer la proportion de gens des campagnes n'a été réalisé que partiellement par le gouvernement français. En 1954, l'élimination des nationalistes algériens lors des élections de l'Assemblée algérienne marque le point de rupture politique et l'échec des nationalistes. Lors de la réunion des 22, le vote se prononce en faveur de la lutte armée. L'action armée va venir du CRUA. Le déclenchement de la révolution algérienne a été décidé à Alger lors de la réunion des 6 chefs du Comité révolutionnaire d'unité et d'action (CRUA)40,41. Le CRUA se transformera en Front de libération nationale (FLN). Les six chefs du FLN qui ont fait le déclenchement des hostilités le 1er novembre 1954 sont Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem et Larbi Ben M'Hidi. La Déclaration du 1er novembre 1954 est émise par radio depuis Tunis. Dans la nuit du 1er novembre 1954, la caserne de la ville de Batna est attaquée par les moudjahidines. Cette nuit sera appelée par les historiens français « Toussaint rouge ». Un caïd et deux enseignants français vont être abattus sur la route de Biskra et Arris. Il y aura deux versions différentes des faits. Des attentats sont enregistrés dans les trois districts de Batna, Biskra et Khenchela et le reste du pays. Au cours d'un voyage en Algérie, François Mitterrand déclare « La présence française sera maintenue dans ce pays ». Les opérations sont déclenchées dans les Aurès. L'Armée de libération nationale (ALN) ne dispose alors que de 500 hommes qui seront, après quelques mois, plus de 15 000 à défier l'autorité française42. 100 000 soldats français sont affectés dans les Aurès et plus tard ils seront plus de 400 000 en Algérie. Le général Cherrière donne l'ordre de faire le ratissage des Aurès. Il croit gagner, mais va subir une grosse défaite39. Ensuite, il y eut le massacre de Skikda (ex-Philippeville ou Skikda), la mort d'une centaine de manifestants algériens, du 20 au 26 août 1955.La même année, l'affaire algérienne est inscrite à l'ordre du jour à l'Assemblée générale de l'ONU. À noter aussi la mort de Mostefa Ben Boulaïd, de Zighoud Youcef, etc. Plusieurs chefs sont emprisonnés39. Des intellectuels français vont aider le FLN39. Maurice Audin fut torturé et tué par les services français43. Frantz Fanon s'engage auprès de la résistance algérienne et a des contacts avec certains officiers de l'ALN (Armée de libération nationale) et avec la direction politique du FLN, Abane Ramdane et Benyoucef Benkhedda en particulier. Il donne sa démission de médecin-chef de l'hôpital de Blida-Joinville en novembre 1956 au gouverneur Robert Lacoste, puis est expulsé d'Algérie en janvier 1957. Albert Camus, natif d'Algérie, fut un défenseur des droits algériens44, dans les années 1940, avant de refuser de prendre position pour l'indépendance par ces phrases prononcées à Stockholm en 1957 : « En ce moment, on lance des bombes dans les tramways d’Alger. Ma mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c’est cela la justice, je préfère ma mère. »45. Dès 1956, Jean-Paul Sartre et la revue Les Temps modernes prennent parti contre l'idée d'une Algérie française et soutiennent le désir d'indépendance du peuple algérien. Sartre s'élève contre la torture46, revendique la liberté pour les peuples de décider de leur sort, analyse la violence comme une gangrène, produit du colonialisme47. En 1960, lors du procès des réseaux de soutien au FLN, il se déclare « porteur de valise »48 du FLN49. Cette prise de position n'est pas sans danger, son appartement sera plastiqué deux fois par l'OAS et Les Temps modernes saisis cinq fois. Après la condamnation de Larbi Ben M'Hidi et après le déroulement du Congrès de La Soummam, le FLN intègre les dirigeants du Mouvement national algérien (MNA). Plusieurs partis algériens adhèrent à la cause du FLN. Le Front de libération nationale et l'armée française tiennent le même langage : « Ceux qui ne sont pas avec nous, sont contre nous »39. La guerre éclate entre les chefs kabyles (Krim Belkacem, Ouamrane, etc) et les chefs chaouis et aussi entre les chefs chaouis des Aurès et les chefs chaouis de Nemencha50. Abdelhai et Abbès Leghrour seront condamnés à mort par les partisans du Congrès de la Soummam et le Comité de coordination et d'exécution (CCE). Il y a aura aussi un conflit entre les hommes du Sud algérien et les dirigeants kabyles39. La Tunisie va être le théâtre d'affrontement entre les différents chefs. Le président Bourguiba devait intervenir pour pacifier les choses. Les Aurès, le Constantinois, l'Ouest de l'Algérie, la Kabylie, seront les zones les plus stratégiques de la révolution. Le Maroc aussi va jouer un rôle important, notamment pour faire transiter les armes, organiser des réunions du FLN et héberger des troupes militaires algériennes. Le Maroc et la Tunisie, sous protectorat français jusqu'en 1956, hébergeront néanmoins les deux armées de l'ALN aux frontières ainsi que plusieurs chefs du FLN comme Ferhat Abbas L'armée française fait construire le barrage de la mort, 320 km de long, 7 000 volts, un poste de contrôle chaque 15 km, des milliers de mine terrestre, etc., pour empêcher le passage des armes dans les Aurès et dans tout l'est de l'Algérie. Mais les éléments de l'ALN (Armée de libération nationale) vont déjouer toute la stratégie militaire française. Les villes (population algérienne) seront sous le contrôle de l'Armée de libération algérienne. La bataille d'Alger fera la une de la presse internationale et interne. Le conflit est porté jusqu'à L'ONU. Aussi, il y aura plusieurs grèves et manifestations dans les villes. Les protestations ont été organisées par le FLN. Le colonel Amirouche Aït Hamouda fera un massacre dans les Aurès en voulant intervenir pour unifier des zones des Aurès et faire passer les armes en Kabylie51. L'Aurès fut le lieu de passage des armes vers l'intérieur du pays. Le colonel Amirouche Aït Hamouda réussira à faire passer les armes qui provenaient d'Égypte en passant par la frontière de Tunisie et de l'Algérie. Il franchira les Aurès pour rejoindre la Kabylie. Une vingtaine de chaouis vont être du voyage, mais à la fin, ils abandonneront les troupes du colonel Amirouche pour revenir aux Aurès. Krim Belkacem voulait contrôler la région des Aurès pour établir l'union des forces. Les hommes de Ben Bella et de Abdelhafid Boussouf désiraient aussi avoir un pied dans les Aurès. Au même moment, la France connaîtra sa crise interne jusqu'à l'arrivée au pouvoir du général Charles de Gaulle à cause de la situation en Algérie. Les ultras européens veulent garder l'Algérie française. L'Armée française décide de créer les zones interdites sous contrôle des SAS (sections administratives spécialisées) et entame une lutte contre les Djounoudes (maquisards) et la population locale, dans les villes, dans les villages, dans les douars et sur tous les territoires sensibles au FLN. Les bombardements massifs, les tueries, les massacres, la torture, les viols, etc., tous les actes de crime ont été employés dans cette guerre. Plusieurs attentats seront organisés par l'ALN dans les villes et les villages, dans les zones interdites et dans les zones montagneuses des Aurès. Le CCE (Comité de coordination et d'exécution) s'est agrandi et décide de garder le cap sur les objectifs militaires et ainsi que la primauté de l'intérieur par rapport à l'extérieur. Une grave crise apparaît entre les membres du Comité de coordination et d'exécution. Selon Yves Courrière, Abane Ramdane s'opposera sévèrement aux militaires. Il choisira de prendre le maquis et désignera Hadj Ali, un homme de l'Aurès, pour renverser le CCE à Tunis mais sera condamné à la prison au Maroc par le CCE. Plus tard, il sera tué au Maroc, mais les sources de FLN diront qu'il aurait été tué lors d'un accrochage avec l'Armée française. Le général Charles de Gaulle chef de l'État français engage une lutte contre les éléments de l'armée de libération nationale algérienne et il apporte les réformes tant attendues pour donner tous les droits aux Algériens. L'Armée française élimine presque tous les réseaux de l'Armée de libération nationale en Kabylie et dans quelques régions sensibles dans l'Opération jumelles. Les colonels Amirouche Aït Hamouda et Si el haouès sont tués lors d'un accrochage avec les éléments de l'Armée française. Le FLN appelle les éléments de son armée à tenir jusqu'au bout. La Délégation des principaux dirigeants du FLN (Mohamed Khider, Mostefa Lacheraf, Hocine Aït Ahmed, Mohamed Boudiaf et Ahmed Ben Bella) est arrêtée, à la suite du détournement, le 22 octobre 1956 par l'armée française, de leur avion civil marocain, entre Rabat et Tunis, en direction du Caire (Égypte)52. En 1959, Messali Hadj sort de prison, et est assigné à résidence surveillée en France53. Les Algériens en France organisent des attentats et des manifestations en France en faveur du FLN. 1960, la semaine des barricades à Alger fait 22 morts algériens et des centaines de prisonniers. Le général de Gaulle annonce la tenue du référendum pour l'indépendance de l'Algérie. Les Algériens sont tenus à se prononcer. Certains généraux français se rebellent contre l'autorité du général de Gaulle (le putsch d'Alger (1958) et putsch des généraux). Le général de Gaulle reprend en main le destin de la France. Il annonce la tenue de référendum et invite le FLN à faire la paix des braves. Au même moment, le Gouvernement provisoire de la République algérienne est proclamé. Ferhat Abbas décline l'invitation française. Le colonel Houari Boumédiène est alors le chef de Armée de libération nationale. En 1960, l'ONU annonce le droit à l'autodétermination du peuple algérien. Le côté français organise des pourparlers avec le Gouvernement provisoire de la République algérienne. Plusieurs réunions à l'extérieur du pays vont aboutir aux accords d'Évian. Le colonel Houari Boumédiène refuse que les pieds-noirs restent en Algérie. Le 17 octobre 1961, des Algériens sont tués lors d'une manifestation du FLN à Paris (Massacre du 17 octobre 1961). Il y aura aussi des milliers d'arrestations. Ce fait survient à la suite de l'instauration d'un couvre-feu à Paris et sa banlieue pour les seuls Algériens à la suite de l'assassinat de 21 policiers français par le FLN. À Alger. Le peuple algérien sort dans les rues pour manifester sa joie à l'indépendance. Il y aura plusieurs morts et blessés par la police française39. L'Organisation armée secrète (OAS) organise des attentats contre les Algériens malgré l'accord de cesser le feu et les résultats du référendum pour l'indépendance pour sanctionner les gens qui étaient pour. L'indépendance de l'Algérie est proclamée après les résultats54. La plus grande bibliothèque d'Alger a été complètement détruite par l'OAS (Organisation armée secrète54. Des éléments de l'armée française restent en Algérie pour évacuer un million de Français (pieds-noirs, les Harkis, les Juifs, etc.). Un million de réfugiés algériens reviennent en Algér
~Armée de libération nationale (Algérie)
~L’Armée de libération nationale (ALN) a été créée par le CRUA en 1954 et constitua le bras armé du Front de libération nationale (FLN) en guerre de 1954 à 1962 contre la présence coloniale française en Algérie. À partir de novembre 1954, la lutte fut menée aussi bien au niveau des grandes villes algériennes que dans les endroits les plus reculés de l'intérieur du pays (notamment les maquis). Elle passe d'une armée de partisans de 3 000 hommes mal armés et mal préparés mais déterminés à une armée classique au fur et à mesure que la guerre se prolonge. Le Congrès de la Soummam, tenu au mois d'août 1956, rationalise les structures du mouvement insurrectionnel et lui donne un programme. L'organisation se dota d'un État-Major Général (EMG) ainsi que d'une organisation militaire par laquelle les zones de combat furent divisées en 6 wilayas ou régions militaires, à la tête de chaque région était nommé un chef qui était subordonné sur une échelle hiérarchique au Chef d'état-major.
~Dix commandements de l'ALN
Les "dix commandements" de l'ALN sont
1 : Poursuivre la lutte de libération jusqu'à l'indépendance totale. Poursuivre la destruction des forces de l'ennemi et la récupération au maximum du matériel (variante : poursuivre la destruction des forces colonialistes et augmenter au maximum la récupération du matériel). Développer le potentiel matériel, moral et technique des mités de l'ALN (variante : des unités de l'armée). Rechercher au maximum le mouvement, la dispersion avec regroupement et l'offensive (variante : rechercher au maximum les mouvements de dispersion avec regroupement de l'offensive). Renforcer la liaison entre les postes de commandement (P.C.) et les différentes unités. Développer le réseau de renseignements au sein de l'ennemi et au sein de la population Développer le réseau d'influence du FLN. auprès du peuple afin d'en faire, un appui sûr et constant (variante : absence de mention de « auprès du peuple » et interversion des points 6 et 7). Renforcer la discipline dans les rangs de l'ALN (variante : dans le sens de l'Armée). Développer l'esprit de fraternité, de sacrifice et d'équipe parmi nos combattants. Se conformer aux principes de l'Islam et aux lois internationales dans la destruction des forces ennemies
~Hommes
Chefs des wilayas, de gauche à droite : Zighoud Youcef, Rouibah Hocine, Larbi Ben M'hidi et Amar Ouamrane (date inconnue). Les combattants ne sont plus les guerriers des tribus, chargés de la défense d'une petite « patrie », comme au moment de la conquête de l'Algérie. Ce sont souvent des professionnels, dont la formation a été acquise de manière très diverse. Certains sont issus de l'armée française (notamment des unités de tirailleurs). C'est en particulier le cas de certains « chefs historiques », comme Hocine Aït Ahmed, Ahmed Ben Bella, Krim Belkacem ou Mohamed Boudiaf. D'autres, ont été formés dans des camps d'entraînement du monde arabe, en Égypte ou en Libye. Ainsi, il a été établi qu'environ 700 stagiaires ont été formés en Égypte en 1957 (servants de DCA, sapeurs, pilotes de DC3 et peut-être de MiG). Avec le concours d'Égyptiens, de Syriens, d'Irakiens, voire d'Européens, le FLN a pu organiser au Maroc et en Tunisie ses propres centres d'instruction. Après le déclenchement du conflit, certains cadres désertent l'armée française pour les maquis mais surtout pour l'armée des frontières. Ils proviennent des garnisons de France ou d'Allemagne. Il faut également insister sur le rôle tenu, à l'intérieur même du mouvement nationaliste par l'OS qui aurait compté environ 2 000 hommes, dont 600 en Kabylie. Elle avait, par ailleurs, élaboré un programme d'entraînement militaire comprenant douze leçons (dont cinquante copies furent imprimées et distribuées exclusivement aux chefs). Celles-ci étaient principalement axées sur les aspects théoriques et pratiques de la guérilla, notamment l'usage des explosifs et des armes, la tactique de combat, l'art de l'embuscade et des incursions. L'organisation avait ainsi réussi à jeter les bases et à esquisser les conceptions d'une institution qui constituera le cadre militaire pour la lutte de libération. Profil du combattant algérien[modifier | modifier le code] Combattants de l'ALN 1-Djoundi de l'armée des frontières (1958) 2-Commando zonal (1957-58) 3-Soldat mitrailleur en tenue d'hiver (1957-59) Les femmes dans la guerre d'Algérie : des combattantes de l'ALN (1958). Nelson Mandela entouré de cadres de l’ALN dans la région d'Oujda à l'est du Maroc en mars 1962, où il a reçu une formation militaire. 28 ans plus tard, Mandela déclare : «C'est l'Algérie qui a fait de moi un homme. » lors de sa visite à Alger, en mai 1990, juste deux mois après sa libération2. Un homme très endurant et frugal, capable de se déplacer à une allure considérable quand il connaissait la région où il combattait. Sa vitesse dans ses djebels était deux à trois fois supérieure à celle de meilleurs éléments de l'armée française. Hors de son terrain de chasse, il était encore l'égal de meilleures troupes françaises. Chez lui, dans sa zone de parcours, il était renseigné sur le déplacements de l'ennemi beaucoup plus vite. Il refusait systématiquement le combat, car ses buts étaient avant tout de peser sur la population et de durer et pour les deux raisons précédentes, vitesse plus grande et renseignement plus rapide, il était difficile de le forcer à combattre. NOTRE RÉVOLTE,
Maurice CHALLE Il doit se rendre insaisissable par une mobilité constante, facteur essentiel de la capacité militaire de ces hommes, et par une dispersion aussi grande que possible, le regroupement ne devant s'opérer qu'avant une attaque. Tous les effectifs ne sont pas permanents. Parallèlement aux formations qui tiennent le maquis, il existe une deuxième catégorie de combattants, les « moussebiline ». Ce sont de petits groupes chargés du sabotage, ou du soutien logistique et qui continuent à vivre dans leurs villages. À partir des années 1958-1959, ils seront obligés, face à la stratégie française du regroupement des populations qui rend leur clandestinité impossible, de rejoindre les rangs de l'ALN. Ils auront été fort utiles pour contribuer à l'enracinement durable de l'appareil politique du mouvement nationaliste. Au combattant en groupe s'ajoute le militant isolé, infiltré au cœur de la société coloniale et pratiquant le meurtre contre des individus désarmés. À ces combattants de première ligne, viennent s'ajouter tous les militants qui, d'une manière ou d'une autre, constituent le soutien des maquis ou des réseaux urbains. « Les uns et les autres ne sauraient subsister sans la participation d'innombrables collecteurs de fonds, d'organisateurs de caches de vivres, d'armes et de munitions, mais aussi d'informateurs ou de guetteurs, chargés de déceler les mouvements en cours ou probables, dont la désignation de « choufs » remonte à la vieille armée d'Afrique » Cet adversaire est donc multiple dans ses aspects. Noyé au milieu de la population, il prend l'apparence du fellah inoffensif dans le bled ou du commerçant affable, voire obséquieux, dans la ville. Il est très difficile à reconnaître. C'est une œuvre de patience, de très longue haleine. Soumises aux coutumes musulmanes, les femmes sont peu nombreuses, de l'ordre de 3 %, et utilisées surtout dans des emplois sanitaires. Certaines, employées dans les opérations terroristes, sont des étudiantes.
Organisation structurelle
Fondée sur le système de groupe (faoudj) composé de 3 à 4 djounoud (le plus grand pouvait cependant atteindre 15 à 20 combattants) durant les deux premières années, l'organisation militaire aborde, avec la tenue du congrès de la Soummam, une autre phase de développement avec la création de grades militaires et l'apparition de nouvelles unités opérationnelles comme les compagnies, les bataillons et les commandos. Après 1956, l'organisation se présente ainsi : Le demi-groupe se compose de 5 éléments ; Le faoudj (groupe) de 11 éléments dont . un sergent et deux caporaux ; La ferka (section) se compose de trois groupes et de deux cadres : 35 éléments ; La katiba (compagnie) de trois sections et cinq cadres : 110 hommes Le failek (bataillon) comporte trois compagnies plus vingt cadres : 350 éléments. Cette dernière n'a été constituée que vers la fin des années 1960 aux frontière
~Armement
Les armes utilisées durant les premiers mois de l'insurrection n'étaient que des armes de chasse et des poignards et quelques-unes de ces armes dataient de la Deuxième Guerre mondiale voire de la Première. L'armement a commencé à se développer et à se diversifier au fur et à mesure de l'évolution du combat. Ainsi les responsables de l'ALN ont pu obtenir des armes plus performantes en les récupérant d'abord auprès de l'ennemi en organisant des embuscades ainsi qu'en les faisant acheminer clandestinement à travers les frontières : mitrailleuses, mortiers, bazooka, pistolets mitrailleurs, fusils semi-automatiques, fusil militaire simple à recul et une variété de grenades, d'explosifs et de mines. D'un autre cote, le FLN a pu avoir des armes des autorités françaises comme lors de l'Opération Oiseau bleu où les services secret français SEDCE voulaient créer des contre maquis en Kabylie à Azzazga où les hommes de Krim Belkacem Mehlal Said et Zaidet Ahmed jouant double jeu ont pu tromper l'ennemi et récupérer 300 armes modernes que les moudjahidines n'avaient pas.[réf. souhaitée] Artillerie[modifier | modifier le code] Les dirigeants du FLN ont voulu constituer une artillerie, dès qu'ils se sont rendu compte, comme avant eux ceux du Việt Minh, de sa nécessité dans une véritable armée. La possibilité de posséder des bases importantes en Tunisie et au Maroc, puis le besoin exprimé par leurs conseillers chinois d'utiliser l'artillerie contre les barrages français des frontières s'ils voulaient passer en force se sont traduits par la création de bataillons lourds utilisant des pièces d'artillerie. En fait, pour créer des unités de l'artillerie, il fallait : des bases à l'abri d'attaques de l'armée et de l'aviation françaises, du matériel : canons et munitions, du personnel entraîné. Les bases étaient celles du Maroc et de la Tunisie. Le matériel payé par les ressources variées du GPRA a été fourni par les Pays de l'Est en passant par la Bulgarie et l'Égypte de Nasser. Le personnel a été entraîné par des instructeurs prêtés par les pays fournisseurs de matériels. Après un démarrage lent à partir de 1957, cette artillerie a été de plus en plus active contre les barrages, en particulier contre le barrage Est, car le matériel arrivait sans risque par la route à travers la Libye et la Tunisie. Il était installé au-delà des frontières et tirait par-dessus celles-ci, donc sans crainte de représailles. Excepté l'affaire de Sakiet, des incursions contre les bases du FLN furent envisagées en 1957, mais le ministre Chaban-Delmas les fit annuler avant exécution au début de 1958. Toutefois, il est arrivé que des obus français tombent sur des positions de tir en activité du FLN, sans que les autorités tunisiennes ne réagissent. À partir de 1957 des mortiers moyens harcèlent les installations sur la frontière et des mitrailleuses antiaériennes attaquent les aéronefs français, aboutissant à la riposte de Sakiet le 7 février 1958. Ces attaques continuent fin 1958, bien que les Tunisiens aient alors bloqué des armes destinées au FLN dont 30 mortiers. En novembre 1959, aucune arme ne dépasse le mortier de 82 mm. Lors de l'attaque du poste d'Ain Zana, il aurait été utilisé 12 canons de 37 SR et une vingtaine de mortiers de 81 et de 82 d'après le FLN, mais le Commandement français conteste l'étendue les dégâts. Il existe également en Tunisie 5 à 8 canons de 57 SR. En 1960, les responsables français connaissent dans le détail les armements et les aides fournis au GPRA et au FLN. Au début de 1960, le commandement FLN décide que chaque bataillon d'infanterie créé en Tunisie et au Maroc doit posséder deux mortiers de 81 et deux de 60. Au milieu de 1960, revenant sur son appui antérieur, (lettre du futur Hassan II en octobre 1956), le gouvernement marocain interdit au FLN d'utiliser sur son territoire des mortiers d'un calibre supérieur au 82 mm. Une compagnie lourde est équipée de 122 tractés (armement d'origine soviétique). La décision est prise de harceler les postes français avec ces armes, à la suite d'une expérimentation conduite en Chine. En janvier 1961, il existe en Tunisie une compagnie de mortiers lourds. Le harcèlement des postes du barrage s'intensifie. En février 1962, sont repérés en Tunisie 2 batteries de mortiers de 120, et au Maroc, 4 mortiers de 81, plus une section d'armes antichars. Du 8 au 14 mars 1962, 6 000 obus sont tirés par des mortiers de 120, des canons de 122 et des tubes antichars sur les postes de Gouared et de Bordj Mraou, d'autres sources indiquent les canons de 122 avec des canons de 8S mm… En avril 62, les forces du FLN en Tunisie et au Maroc alignent huit 105 SR, cent vingt 75 SR, huit à douze obusiers de 122 et huit à douze canons de 8S AC, sans oublier de l'artillerie légère antiaérienne : quarante canons de 35, six canons de 76 et vingt tubes de 20. En résumé, l'artillerie du FLN harcèle les éléments des barrages, principalement le long de la frontière tunisienne depuis 1959 et prend une importance significative à la fin de 1961. Les difficultés de franchissements des barrages et l'observation aérienne ne permettent pas au FLN d'introduire de l'artillerie à l'intérieur des départements français, en revanche, des mitrailleuses antiaériennes sont employées avec efficacité contre les aéronefs. Transport[modifier | modifier le code] Les matériels sont acheminés en Tunisie par voie maritime : cargos au départ de Gênes et Trieste vers Tripoli et Tunis ; par voie routière : 20 à 25 poids lourds (320 tonnes) font la navette entre l'Égypte et la Libye exceptionnellement, pour les matériels radio, par voie aérienne vers Tunis. À l’intérieur de la Tunisie, les transports sont assurés par voie routière, puis par mulets vers les unités de l'avant. L'ALN disposait en février 1961 de 100 véhicules dont 50 camions, souvent renforcés par des camions tunisiens, militaires et civils. En février 1962, le parc automobile s'élève à 400 véhicules dont 200 camions. Le tonnage de munitions transporte s'est élevé 120 tonnes pour l'opération Didouche, à 400 tonnes pour le plan Boumediene. Ateliers d'armement de l'ALN au Maroc[modifier | modifier le code] C'est en partie grâce aux réseaux militants trotskistes que les ateliers de fabrication d'armes ont vu le jour au Maroc. Ces militants sont étrangers, une vingtaine pas plus : ouvriers spécialisés pour la plupart, ils sont venus de France, de Grande-Bretagne, de Grèce, des Pays-Bas, d'Allemagne ou d'Argentine qui ont fait le même choix de rejoindre les « frères » algériens de l'armée des frontières stationnée au Maroc. Au total, étrangers ou Algériens, ils sont deux cent cinquante à trois cents hommes qui travaillent au Maroc enfermés volontaires dans des fermes-usines clandestines, jusqu'à l'indépendance de l'Algérie, en juillet 1962. Selon le témoignage d'un moudjahid latino-américain Roberto Muniz5, cinq ateliers furent implantés successivement à Bouznika (près de Rabat), à Témara (en plein centre de Kénitra), à Souk-El-Arba, Skhirat et Mohammédia. D'un atelier à l'autre, selon les époques, les conditions de vie étaient plus ou moins dures. Parfois c'est l'horreur. Ainsi, à Témara, « pour des raisons de sécurité », les ouvriers de l'ALN ne voient « jamais le soleil » : enfermés vingt-quatre heures sur vingt-quatre derrière les murs aveugles de l'atelier, ils n'ont l'autorisation de sortir qu'à la nuit tombée, pour prendre l'air sur la terrasse. Il est prioritaire qu'aucun de ces ateliers ne soit repéré par l'ennemi - c'est-à-dire par l'armée française. La police marocaine, elle, ferme les yeux. « Des camarades ont dû vivre ainsi parfois durant un an. Certains ont gardé jusqu'à aujourd'hui des séquelles sur le plan psychologique », soulignait en 2001 un militant argentin. À l'atelier de Skhirat, où travaillent les ajusteurs, l'équipement sanitaire est inexistant. Les baraques-dortoirs font office de salles de bains et il faut « beaucoup d'ingéniosité » pour se laver. Plus tard, des douches sont installées et, comble du luxe, on aménage un réfectoire : « Auparavant, nous mangions dans un garage, à tour de rôle, compte tenu de l'exiguïté des lieux », précise Roberto Muniz. La qualité de la production n'est pas des plus performantes, mais le FLN fabrique ses propres armes pour l'ALN : le symbole est là. Sur une des photos noir et blanc rapportées du Maroc par un français militants trotskiste, on voit Pablo, assis dans la cour de l'usine, entouré de moustachus en uniforme, dont l'un, debout, fait un discours « à l'occasion de la sortie du 5 000e pistolet mitrailleur », De son côté, Roberto Muniz évoque une visite du colonel Houari Boumédiène, alors chef de l'état-major général (EMG) - nouvelle instance créée en décembre 1959 pour chapeauter l'ALN -, à qui les ouvriers offrent une mitraillette toute neuve, sortie de l'atelier, « en souvenir de nos efforts pour l'obtention de l'indépendance ». C'est au domaine de Bouznika, signale Roberto Muniz, que 10 000 mitraillettes « made in ALN » seront essayées, une à une, à l'intérieur d'un gigantesque tunnel sous la terre, avant d'être envoyée « au champ de bataille », c'est-à-dire, en principe, aux maquis. Le chef de l'armée algérienne et les trotskistes ne sont pas les seuls à visiter les ateliers. Le vrai patron, celui qui vient régulièrement vérifier l'état de ses « troupes » ouvrières, c'est Abdelhafid Boussouf5, que les hommes de l'ALN et les militants trotskistes désignent par son nom de guerre, colonel « Si Mabrouk ». Ces ateliers sont implantés à : Tétouan, en 1958. Fabrication de grenades. Souk el Arba en 1958. Fabrication de bombes, grenades, torpille Bangalore. Bouznika en 1959. Fabrication de bombes, grenades et armes blanches. Shkiret en 1960. Fabrication de mortiers de 45 et d'explosifs. Timmara en 1960. Fabrication de PM Mat 49 et armes blanches. Mohammedia en 1960. Fabrication de mortiers de 45, 60 et 80. Un autre atelier de réparation des armes et de fabrication de cartouches est installé au djebel Djelloul près de Tunis. I'ALN dispose également d'ateliers de confection de tenues et de chaussures, et de boulangeries. Armée des frontières[modifier | modifier le code] Articles détaillés : Bataille des Frontières (guerre d'Algérie) et Clan d'Oujda. L'installation de l'ALN à l'extérieur du pays est due initialement aux besoins d'approvisionner les maquis de l'intérieur. Des unités plus ou moins autonomes, rattachées ou non aux wilayas d'origine se constituent le long des frontières et constituent des sortes de bases arrière qui acheminent vers l'intérieur près de 15 000 armes de guerre de 1956 à 1957. À cela, il faudra sans doute ajouter les armes récupérées sur l'ennemi et qui représentent 75 %, selon El Moudjahid de novembre 1957. Le besoin en armes et la conduite de la guerre vont être à la source de la naissance des Bases de l'Est et de l'Ouest (1955-1956). Fortes de 150 à 200 hommes à la fin de 1955, elles comptent 1 200 hommes en juillet 1956 dont 80 % sont implantées au Maroc et en Tunisie. L'accord de la Tunisie et de la France du 20 mars 1956 va limiter, pour un temps, les activités d'acheminement des armes vers les maquis. Les effectifs de la Base de l'Est vont doubler avec l'afflux des réfugiés: 1 600 éléments organisés déjà en 3 ou 4 bataillons disposant d'une trentaine de fusils mitrailleurs et plus d'un millier d'armes de guerre. Au Maroc, les dirigeants du FLN et ceux de la Wilaya V s'installent au Nador, organisent avec plus ou moins de bonheur l'acheminement d'armes achetées et mettent sur pied des hôpitaux et des centres de repos, des écoles de formation et plus tard des ateliers clandestins de fabrication d'armes. Boussouf dont le PC reste à Oujda ravitaille les wilayas IV, V et VI, organise les transmissions et le renseignement. Les dirigeants de la Révolution, contraints de sortir du territoire national, dès juin 1957, vont s'efforcer d'organiser ces unités extérieures et de les engager dans des combats souvent meurtriers contre les barrages électrifiés Challe et Morice installés par l'armée française. La création, en avril 1958, de deux comités d'organisation militaires (COM), l'un à l'Est confié à Saïd Mohammedi (adjoints : Amouri et Benaouda), l'autre à l'Ouest confié à Houari Boumédiène (adjoint : colonel Saddek). La construction des barrages dont le danger - et la terrible efficacité - ont été sous estimés par le commandement entraîne des batailles frontalières particulièrement meurtrières. Cela entraîne des conflits et des crises internes ainsi que des rapports très tendus avec les gouvernements tunisien et marocain. En janvier 1960, un commandement militaire unifié (EMG est confié à Houari Boumédiène qui forge alors une armée régulière, bien entraînée et bien équipée. Les lignes Challe et Morice ne sont plus attaquées frontalement mais harcelées constamment, l'objectif étant de fixer le maximum des forces françaises sur les frontières afin de permettre à la résistance intérieure de mieux s'organiser. Composée de 23 000 hommes dont 8 000 au Maroc et 15 000 en Tunisie, l'ALN de l'extérieur, politisée, va devenir un instrument de conquête de pouvoir. Services de renseignement[modifier | modifier le code] Le service de transmission de l'ALN, quelques parts dans les maquis algériens (1958). Article détaillé : Ministère de l'Armement et des Liaisons générales. Santé[modifier | modifier le code] Le service central est installé au DF sous la direction du docteur Nakache. Le docteur Montouri se trouve à l'hôpital tunisien de Le Kef. Une section de tri fonctionne à Ghardimaou. La chirurgie est assurée à l'hôpital de Souk el Arba. L'ALN dispose de lits dans les hôpitaux tunisiens de Tunis, Le Kef et Sousse. Quelques spécialistes soviétiques et yougoslaves contribuent au soutien sanitaire. État-Major[modifier | modifier le code] Article détaillé : État-Major Général. Dissolution[modifier | modifier le code] Bourokba (Algérie) : cimetière des combattants de l'ALN morts pour la patrie (1954-1962) Monument aux morts du village Tagounits en Kabylie Le 10 novembre 1962, les maquisards de l'ALN des Aurès furent intégrés à l'ANP. Et là, individuellement, ils ont droit à l'option : soit demeurer sous les drapeaux, soit d'être démobilisés. Cette même année, l'armée a été restructurée en régions militaires (RM). Ce qui eut pour conséquence de consacrer définitivement la dissolution de l'ALN ainsi que les wilayas historiques et la naissance de l'Armée nationale populaire.
Armée de libération nationale (Algérie)
L' Armée de libération nationale ( ALN) a été créée par le CRUA en 1954 et constitua le bras armé du Front de libération nationale (FLN) en guerre de 1954 à 1962 contre la présence coloni...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Arm%C3%A9e_de_lib%C3%A9ration_nationale_(Alg%C3%A9rie)
~La guerre d'Algérie a longtemps été une "guerre sans nom". Ce conflit qui fut qualifié de " maintien de l'ordre", est sans doute le plus âpre des conflits de décolonisation. Par la violence de ses affrontements, elle contribue à opposer durablement Français et Musulmans mais aussi a diviser l'opinion publique.
~La crise du Nationalisme algérien prive la France de représentants.. Le nationalisme algérien est formé de 3 courants: - Le courant traditionaliste, celui des Oulémas , qui résiste à l'intégration française en s'appuyant sur l'Islam. - Le courant des modernistes bourgeois et intellectuels, dont le principal chef est le pharmacien Fehrat Abbas et qui entend procéder par la voie légale - Le courant des révolutionnaires, dirigé par Messali Hadj , qui s'est doté en 1947 d'un groupe d'action directe, l'Organisation spéciale ( O.S ) , dirigé par Ben Bella. Tous ces mouvements sont soumis à une intense répression, privés de moyens et connaissent diverses crises. Or l'Algérie de 1945 connaît de très graves problèmes: . Ils sont d'abord d'ordre économique : Il existe une agriculture moderne, qui exporte ses produits, et une industrie naissante, mais elles sont aux mains des Européens, alors que les musulmans pratiquent une agriculture archaïque et routinière et connaissent le chômage ou les emplois précaires. . Les problèmes sont aussi sociaux: liés au caractère inégalitaire de la société. Les Européens ( Dont 80 % sont nés en Algérie - les "Pieds Noirs" ) sont en grande partie des citadins, ouvriers ou membres de la classe moyenne, au niveau de vie assez médiocre, mais hostiles à toute réforme qui donnerait l'égalité aux musulmans. Ceux ci sont 8 400 000 et connaissent une véritable explosion démographique. Si 2 millions d'entre eux ont un niveau de vie proche de celui des Européens, les autres connaissent la pauvreté, une scolarisation et un encadrement administratif insuffisant.
~ L'accumulation des problèmes sociaux et économiques additionnés à un réel sentiment de soumission vis à vis de la métropole vont pousser les algériens à se révolter contre la France pour ce qui sera pour ces derniers,"un maintien de l'ordre"
~L'enfoncement dans la guerre. Dans la nuit du 30 Octobre au 1er Novembre 1954, une trentaine d'attentats éclatent simultanément sur le territoire algérien. C'est la première action du FLN encore inconnu, dont le nom dit clairement le projet indépendantiste. La faiblesse du mouvement rend dérisoire l'annonce de la création d'un Front de libération nationale ( FLN ) et d'une armée de libération nationale ( ALN ) ainsi que la prétention de négocier avec la France la restauration d'un Etat algérien souverain. bullet Les Français du Constantinois, en Août 1955, rendent la guerre irréversible. Décidés à empêcher la politique d'intégration, le FLN organise les 20 et 21 août, un soulèvement de musulmans: ceux ci attaquent les quartiers européens des villes et massacrent les habitants des fermes isolées, faisant une centaine de morts autour de Constantine. Il s'en suit une dure répression, en partie menée par les civils européens, qui réagissent par une "chasse à l'arabe". On compte un millier de victimes. Un fossé de sang sépare désormais les deux communautés: les Européens se dressent en bloc contre les Musulmans, l'action du FLN, qui accroît ainsi son emprise sur la population. De son côté, le Gouverneur Jacques SOUSTELLE considère désormais comme sa tâche prioritaire de rétablir la paix en luttant contre le FLN. La guerre passe au premier plan. C'est cette situation que doit affronter, en 1956, le Gouvernement de gauche qui arrive au pouvoir, sous la Présidence de Guy MOLLET qui, président du conseil, donne la priorité à une victoire militaire sur le FLN. D'abord partisan d'une politique de négociations, MOLLET fait machine arrière, après avoir été conspué par les Européens d'Alger, le 6 février 1956, et pose désormais comme préalable une victoire militaire sur le FLN. Le ministre- résident en Algérie, Robert LACOSTE, laisse l'armée conduire la guerre à sa guise. 400 000 hommes bouclent les frontières de l'Algérie, la soumettant à un quadrillage mêlant opérations militaires, actions d'assistance sociale ( alphabétisation, soins médicaux ) et action psychologique pour gagner la population ( propagande, pressions...
~ A Alger, pour lutter contre le terrorisme urbain, le Général MASSU, chef de la 10° division parachutiste, est chargé de la sécurité. Contrôles, fouilles, arrestations se succèdent, certains militaires utilisant la torture pour démanteler les réseaux du FLN, qui, de son côté, multiplie les attentats. Militairement, la France l'emporte: l'organisation du FLN est brisée par la " Bataille d'Alger" (1957 ) et sa force militaire est amoindrie.
~les partisans de l'Algérie française se rassemblent dans l'union pour le salut et le renouveau de l'Algérie française" autour du Gaulliste Jacques Soustelle. Ils sont issus de tous les Partis et craignent que le régime ne finisse par accepter de négocier avec le FLN. Mais surtout, l'extrême droite trouve une nouvelle audience, essentiellement en Algérie. Elle entend s'opposer à toute négociation en installant à Paris un pouvoir autoritaire qui laisserait les coudées franches aux militaires et ferait taire les intellectuels. Réduits en métropole à des groupuscules fascisants comme ' Jeune Nation ", ce courant est beaucoup plus puissant en Algérie, dans la population européenne ( les "Pieds Noirs" ) et dans l'armée, où certains officiers rêvent de remporter la victoire en employant contre le FLN des méthodes révolutionnaires qui ont vaincu les Français au VietNam; ils ourdissent des complots pour renverser le régime.
~ L'émeute algéroise du 13 Mai 1958, entraîne la chute de la 4° République. Le Général De Gaulle impose à l'armée et aux Européens l'indépendance de l'Algérie. Résolu à résoudre de manière pragmatique le problème algérien, le Général doit tenir compte des circonstances qui vont le conduire progressivement à l'idée de l'indépendance algérienne: - la détermination du FLN qui forme un Gouvernement provisoire de la république Algérienne ( GPRA ) - le désaveu de l'opinion internationale - la lassitude des Français devant ce conflit interminable. Une série de discours jalonne sa propre évolution et prépare progressivement l'opinion à l'indépendance algérienne. En Septembre 1958, De Gaulle propose en vain au FLN une reddition honorable, la "Paix des Braves". En Septembre 1959, il franchit une étape décisive en reconnaissant aux algériens le droit à l'autodétermination. Puis il évoquera successivement " L'Algérie algérienne", un "Etat algérien souverain". Dés 1960, il entame avec le FLN des pourparlers qui aboutissent, le 18 Mars 1962, aux accords d'Evian, reconnaissant l'indépendance de l'Algérie.
~ Les Européens et l'armée, qui ont portés De Gaulle au pouvoir, ont le sentiment d'une trahison. Ils rêvent d'un nouveau 13 Mai qui le chasserait du pouvoir .En Janvier 1960,les activistes d'Alger déclenchent une semaine d'émeutes, la "semaine des barricades" .En Avril 1961, quatre Généraux ( Challe, Salan, Jouhaud et Zeller - les deux premiers étant d'anciens commandants en chef d'Algérie ) provoquent un Putsh qui échoue devant le refus des soldats du contingent de suivre les officiers rebelles et devant la fermeté du Chef de l'Etat. Désormais, les activistes se retrouvent dans l'Organisation armée secrète ( OAS ): par une série d'attentats en Métropole et en Algérie, celle-ci s'efforce de rendre impossible tout accord avec le FLN, puis une fois celui-ci acquis, d'en empêcher l'application. - 700 000 Européens doivent quitter avec déchirement l'Algérie en plus des harkis.
~L' action de l'OAS aboutissant en effet à rendre impossible la cohabitation des deux communautés européenne et musulmane, ils abandonnent une terre sur laquelle ils sont nés et laissent leurs biens, pour affronter un difficile reclassement en Métropole. Quant à l'OAS, elle tente à diverses reprises d'assassiner le Général De Gaulle: le 22 Août 1962, celui-ci n'échappe à la mort que de justesse lors de l'attentat du petit Clamart, prés de Paris.
La Torture~
Ce fut la face la plus sombre de cette guerre qui ne voulait pas dire son nom. Les nouveaux témoignages de victimes, les aveux de généraux, qui ont couvert l'inavouable, et "l'appel des douze" viennent de rouvrir, après des années de silence, le dossier noir de la torture. On ose désormais évoquer la torture, un sujet qui est resté tabou longtemps malgré quelques dénonciations isolées. Se posent alors plusieurs question : Pourquoi et comment a-t-on utilisé la torture en Algérie? Qui sont les réels coupables ce cet infamie? Sont-ils condamnables? Et enfin, pourquoi ce sujet brûlant ne voit le jour que 40 ans après les faits?
~ Bien sur, rien ne pourrait jamais justifier l'utilisation de la torture même en Etat de guerre. Cependant, il semblerait que lorsqu'un pays est en guerre, tous les principes mêmes qui font que nous sommes des êtres humains soient bafoués . Ainsi, lors de la guerre d'Algérie, comme dans de nombreuses autres guerres, l'article 5 de la Déclaration Universelle des droits de l'homme qui dit que "Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants" s'est vu totalement railler. Quelles peuvent être les pseudo justifications apportées pour l'utilisation d'un tel acte de barbarisme? bullet Démantèlement des réseaux terroristes du FLN Les nombreux attentats du FLN commis notamment lors de La Bataille d'Alger vis a vis des Européens installés en Algérie et des troupes françaises ont laissé un traumatisme durable au sein des esprits car ils touchaient principalement les civils. Les massacres se perpétuaient et nombreux étaient les meurtres.
Gratuité et violence non justifiée. Accomplies par les militaires de carrière, les tortures sont parfois l'occasion de défoulements accomplis dans l'impunité et la gratuité que procure l'absolue puissance : la peur de l'ennemi ou le racisme. " pas d'humanité pour les arabes". " La torture ou les mauvais traitements, on les pratiquait un peu par hasard, quand l'occasion se présentait, comme un passe-temps. Vous entrez dans ce sale jeu progressivement, vous comprenez? Au début, vous vous dites : " c'est pas possible, je ne vais pas faire cela " Et puis vous le faites, parce que vous avez bu, et que vous crevez d'ennui. Vous finissez par vous dire que vous êtes la à cause des algériens. Alors, vous vous défoulez d'autant plus que depuis le départ, on va a appris à les considérer et à les traiter comme des chiens. Déjà quand on était en France à faire nos classes, on ne nous parlait que des "bougnoules". Ces propos, ce sont ceux d'un ancien appelé, André Brémaud, évoquant ses souvenirs. Ils témoignent d'une grande lassitude de la part des appelés et d'un sentiment de haine envers les arabes. La torture était utilisée de façon routinière.
~On ne peut qualifier de " bavures" ce qui s'est passé en Algérie. La plus part des exactions commises au nom de la France, patrie reconnue pour être la patrie des droits de l'homme, ont été commis non pas dans le feu de l'action mais à "froid". Mais la torture avait aussi été appliquée par des soldats sans haine particulière, par des tortionnaires qui pensaient faire leur travail pour gagner la guerre. La torture avait moins objet de faire parler que de faire entendre qui avait le pouvoir. En effet, si la torture permettait d'éviter quelques attentats, elle permettait surtout de faire peur ( cf. affiche ci dessous) et à montrer l'autorité de la France.
~Tortures Physiques:
Les moyens utilisés par nos tortionnaires désaxés et dépravés sont nombreux et variés. Ils vont des violences rudimentaires et primitives aux techniques les plus sophistiquées. Les bastonnades et la flagellation : Ce sont des méthodes rudimentaires qui accueillent le supplicié dans la "salle d'exploitation des informations" ou le "laboratoire " selon la propre appellation cynique des salles de torture par les tortionnaires. Dès son entrée le supplicié est reçu par des coups de poings et de pieds sur tout le corps avec deux zones de prédilection : le visage et les organes génitaux. A cela s'ajoutent des coups de bâton et de tuyaux en caoutchouc sur la tête et sur le dos, entraînant le plus souvent des traumatismes crâniens et des fractures costales. Il est une spécialité dont nos tortionnaires excellent. Il s'agit de la "fallaqa " qui consiste après avoir allongé et attaché le supplicié sur un banc, à frapper sa plante des pieds avec un bâton fin ou un câble électrique. Extrêmement douloureuse, elle provoque un œdème et des plaies hémorragiques qui s'infectent le plus souvent et qui empêchent la malheureuse victime de marcher.
~La technique du chiffon : C'est la méthode la plus fréquemment utilisée. Elle est pratiquée partout, c'est la méthode introductive de la panoplie de supplices. La victime dévêtue est allongée puis attachée à un banc de telle manière qu'elle ne puisse bouger. Un chiffon est introduit avec force dans sa bouche, ce qui permet de maintenir cette dernière ouverte. De l'eau sale, généralement puisée des WC ou des égouts de cuisine est introduite de force dans la bouche et ce, jusqu'au remplissage de l'estomac et à la suffocation. Parfois il est ajouté à cette eau du grésil ou de l'eau de Javel. Une fois l'estomac bien rempli, l'un des tortionnaires se mettra à frapper l'abdomen du supplicié avec des coups de poing ou de pied pour lui faire régurgiter cette eau. D'autres s'assoient carrément sur l'abdomen du supplicié. Il existe une autre variante de cette technique et qui consiste à introduire un tuyau relié à un robinet et à laisser couler l'eau jusqu'au remplissage de l'estomac puis le tortionnaire procède comme précédemment pour faire évacuer l'eau. La suspension au plafond : c'est également l'une des techniques fréquemment utilisées dans les salles de torture qui sont équipées de systèmes de poulies ou de crochets placés sur les murs et les plafonds. Il existe plusieurs variantes selon les "goûts" des tortionnaires. La suspension par les poignets : elle consiste à suspendre la victime au mur ou au plafond par l'un ou les deux poignets, les pieds pendant au dessus du sol et ce, durant plusieurs heures voire des journées entières. Cette pratique entraîne une véritable strangulation au niveau des poignets avec parfois des séquelles vasculo-nerveuses provoquant un retentissement fonctionnel sur la main. La suspension en sac : les pieds et les poignets du supplicié sont attachés ensemble par une corde ou un câble. Tout le corps est alors hissé par un système de poulie au plafond. La victime restera ainsi, des heures voire des jours. Lorsque le supplice se termine, on lâche brutalement la corde et le corps de la victime, épuisé par des heures de supplice s'effondre lourdement et violemment sur le sol. La suspension par les pieds : les chevilles sont attachées par une corde ou un câble et la victime est alors suspendue au plafond, tête vers le bas et ce durant des heures ou des jours. Elle entraînera des vertiges et des troubles vasculaires cérébraux. Beaucoup de suppliciés mourront lorsque la suspension est prolongée.
L'électricité ou la "géngène": C'était le passage d'électricité à travers le corps par l'intermédiaire d'électrodes placées et reliées à un magnéto. Très fréquemment utilisée lors des "séances de renseignement". La classique séance d'électricité : Sur une victime dévêtue, allongée et bien ficelée sur un banc, de préférence métallique, le tortionnaire mouille d'abord le corps en versant sur lui un seau d'eau. Des fils électriques se terminant par des pinces et reliés à une puissante source de courant électrique, sont appliqués sur les parties sensibles du corps : lobes d'oreilles, mamelons, parties génitales. Des décharges sont alors appliquées entraînant de véritables convulsions et contorsions de la victime, malgré ses solides attaches au banc. Les douleurs sont atroces selon les récits de nombreux témoins. Nombreux seront ceux qui perdront connaissance et seront réveillées par d'autres décharges.
La matraque électrique est le moyen moderne de torture. Décrite surtout dans les centres de la sécurité militaire de Châteauneuf, de Blida et de Boumerdés, elle permet tout en assénant des coups d'envoyer des décharges électriques qui foudroient la victime. C'est une matraque formée de deux parties : une partie recouverte de cuir et qui est la poignée et une partie métallique hérissée de pointes. Le stylo électrique : décrit par plusieurs témoins séquestrés au centre de Châteauneuf, cet appareil qui ressemblerait à un stylo présente une pointe métallique terminale semblable à celle d'un fer à souder. Appliqué sur les pieds et les différentes parties du corps, il délivre de puissantes décharges électriques qui foudroient le supplicié. Cet appareil aurait été importé des Etats-Unis. Les aiguilles électriques sont introduites tout comme des aiguilles d'acupuncture en différentes parties sensibles du corps.. Mais contrairement à ces dernières qui soulagent, celles-ci provoquent des douleurs atroces. Les brûlures : Il existe plusieurs moyens de les provoquer dans la panoplie de nos professionnels des torture. · par mégots de cigarettes : c'est la technique la "moins" sauvage. Le tortionnaire écrase le mégot de sa cigarette sur le thorax, l'abdomen ou le visage du supplicié attaché à un banc, entraînant des brûlures ponctuelles plus ou moins profondes. · par l'essence : elle consiste à verser de l'essence soit sur la barbe soit sur les organes génitaux et de craquer une allumette entraînant un embrasement du liquide inflammable. De nombreux citoyens ont présenté de très graves séquelles plus particulièrement au niveau de l'organe génital. · Le chalumeau : cet appareil de soudure est appliqué généralement sur le thorax et l'abdomen. Il entraîne des douleurs atroces et provoque des brûlures du troisième degré qui s'infectent souvent du fait de l'absence de soins. · Le fer à souder : comme le chalumeau, provoque des brûlures graves. Des tortionnaires sadiques, écriront avec cet instrument sur la peau du supplicié des prénoms de femmes ou des initiales de clubs de football qu'ils supportent. L'épreuve de l'échelle : Le supplicié est suspendu par ses poignets et ses chevilles en X à une échelle. On laisse brusquement tomber celle-ci avec le corps attaché de la victime. Il tombera sur son visage, provoquant souvent des fractures de la base du nez. Il existe une variante de cette épreuve qui consiste à ligoter le supplicié sur une chaise et à projeter cette dernière en avant avec réception au sol sur le visage. Les tenailles : Elles sont utilisées pour arracher la peau du thorax et de l'abdomen ou encore les ongles du supplicié. La plaie cutanée ainsi provoquée est saupoudrée de sel. Lorsque la victime est barbue, les tenailles serviront à arracher sa barbe. La lame de rasoir et la baïonnette : Tout comme les tenailles, elles serviront à entailler la peau du thorax, de l'abdomen et du dos provoquant des plaies linéaires qui seront saupoudrées de sel.
~ Les Moyens De Tortures Psychologiques Simulacre d'exécution : La victime est souvent sortie de sa cellule, visage recouvert d'une cagoule et jetée dans une malle de voiture. Il est emmené hors du lieu de séquestration, généralement dans une forêt. Là on lui hôte la cagoule et on lui met le canon du pistolet sur la tempe ou on tripote un poignard, lui faisant comprendre qu'on allait l'égorger. L'opération sera répétée plusieurs fois pour terroriser la victime. Insomnies et état de psychose: le supplicié est alors enfermé dans une cellule mitoyenne de la salle de torture. Les cris des suppliciés et les vociférations hystériques des tortionnaires qui se relaient en permanence dans leurs basses besognes empêchent la victime de dormir tout en le maintenant dans un état continu de psychose et de terreur. Menaces de ramener l'épouse, la mère où la sœur et de la violer devant le supplicié : de nombreux cas se sont produits et des femmes ont été violées devant leurs parents par des hordes de tortionnaires obsédés. Les prisonniers sont maintenus dans des sortes de trous. Les prisonniers étaient donc humiliés, parqués dans des trous creusé par eux même, recouverts de barbelés qui leur interdise de relever la tête, ils bénéficient d'une moindre hygiène et sont exposés aux intempéries.
~A qui la faute ? 40 ans après ces horribles faits, c'est le moment de rendre des comptes quant à cette tache dans l'histoire française. Mais contre qui ? Qui étaient les véritables responsables de cette ignominie ? Premiers visés, les généraux ont récemment témoignés quand a leurs implications dans ces pratiques, nous verrons ce qu'ils répondent a leur "détracteurs" . Quel était le niveau d'engagement des hommes politiques du gouvernement de l'époque ? bullet Implications des généraux. Les récentes déclarations de Louisette Ighilarhiz ont permis à beaucoup de personnes d'enfin oser parler de ce qu'ils ont vu en Algérie. Cette dernière accuse directement les généraux Jacques Massu et Marcel Bigeard d'avoir ordonné de la torturer. Ce dernier feint d'oublier et nie quelconque accusation à son égard, affirmant que les propos de Louisette n'étaient qu'un " tissu de mensonges".
~ - Par contre, le général Massu, lui, se repenti presque de ses actes et ainsi, le vainqueur de la bataille d'Alger souhaite que la France condamne ces pratiques dégradantes, ainsi, en novembre 2000, il se confit dans Le Monde et livre ses souvenirs. Il émet des regrets non pas tant pour les victimes mais pour la situation dont le pouvoir politique l'avait mis à l'époque et le fait que son nom soit taché. A la question les hommes politiques de l'époque sont-ils responsables, le général répond "Je n'ai pas envi de donner des noms et de charger ces personnes-là. Ca ne serait pas élégant de ma part." Le général affirme que la torture n'était pas appliquée systématiquement : " Il n'y a pas eu besoin d'utiliser la torture dans toutes les circonstances, on l'oublie trop souvent et on tente aujourd'hui de noircir le tableau." Massu reconnaît la généralisation et l'institutionnalisation de la torture : " Mais j'ai dit et reconnu que la torture avait été généralisée en Algérie, elle a ensuite été institutionnalisée [...] et institutionnaliser la torture, je pense c'est pire que tout !"
~ - Autre acteur majeur dans le " jeu " des révélations, Paul Aussaresses, 83 ans, général de brigade. En relatant dans un ouvrage, "Services spéciaux, Algérie 1955-1957" les terribles confessions les exactions et les tortures auxquelles, il s'est livré durant la guerre d'Algérie, il a relancé une polémique qu'il avait contribué a faire renaître par une sulfureuse interview au Monde. Il revendique, sans remords, les tortures, les exécutions sommaires de suspects parfois maquillées en suicides, les massacres de civils, auxquels il a participé ou qu'il a ordonnés. "Tout ce que j'ai fait était conforme à la déontologie de tout militaire dans les conditions de guerre". Personnage majeur de la bataille d'Alger en 1957, le général Aussaresses - dont les premières révélations sur les tortures, en novembre 2000, avaient suscité un vif débat en France - se refuse à "tout acte de repentance". Il estime avoir "à peu près tout dit" et "prends le risque" d'une action en justice. "Un procès ne me fait pas peur. Je redirais exactement ce que […] j'ai écrit dans mon livre". Il explique que la torture, pratiquée couramment par la police à Philippeville, au moment de son arrivée sur le territoire algérien, a été systématique pendant la bataille d'Alger, en 1957. Son commando torturait et tuait, à Alger, la nuit. "C'est efficace, la torture, la majorité des gens craquent et parlent. Ensuite, la plupart du temps, on les achevait. […] Est-ce que ça m'a posé des problèmes de conscience ? Je dois dire que non".
~ Responsabilité des politiques Selon Sylvie Thénault, historienne, auteur d'une thèse sur " la justice dans la guerre d'Algérie", la torture était connue des politiques de l'époque. Elle affirme que les responsable politiques de l'époque étaient parfaitement au courant de ce qu'il se passait en Algérie. Ils recevaient des rapports d'enquête provenant de sources diverses et relatant ce qui se passait. Beaucoup de ministres estimaient que la torture était un mal nécessaire, inhérent aux conflits coloniaux. Il faut savoir que le gouvernement de l'époque et Guy Mollet avait donné les pleins pouvoirs a l'armée essentiellement a cause de la nature même de la guerre. Les gouvernements qui refusaient l'idée de l'indépendance algérienne se sont pliés à cette nécessité et ont choisi de donner carte blanche à l'armée avec tous les risques que cela comportaient. Selon Aussaresses, l'utilisation de la torture "était tolérée, sinon recommandée" par le pouvoir politique. Il affirme avoir agi avec l'aval des politiques, notamment du juge Jean Bérard qu'il qualifie d'"émissaire" du garde des Sceaux de l'époque, François Mitterrand.
~ Pourquoi ce débat resurgit-il aujourd'hui? Il y a plusieurs facteurs à cela : " La connaissance de l'histoire permet d'engager une thérapie collective" - un ancien dirigeant du FLN
1. D'abord il y a le passage des générations au soir de sa vie, Louisette Ighilahriz a eu envi de retrouvé celui qui l'avait sauvé, et le général Massu, lui, avait envi de s'excuser.
2. Il y a le temps de latence : La France aura mis 40 ans avant de reconnaître le drame de Vichy, il aura fallu attendre 40 ans aussi pour regarder la guerre d'Algérie en face. Ce temps de latence aura suffit a révéler les trois faces du conflit algérien : une guerre d'indépendance algérienne ; une guerre civile franco-française et une guerre civile algéro-francaise.
3. Il y a aussi bien sur l'ouverture des archives qui ont permis de plus profondes recherches.( notamment pour ce site...)
4. Il y a également la tragédie de la situation algérienne actuelle : la guerre civile commencée dans les années 90 a fait plus de 100 000 morts. Elle a réveillé les souvenirs de la "première" guerre. De plus, la fin du FLN libère les souvenirs.
5. La nouvelle génération est avide de son passé : avec la fin des idéologies, les jeunes se tournent vers le passé pour trouver des points de repère. Et la nouvelle histoire se fait par le récit des victimes et non plus par le discours de l'Etat.
6. Enfin il y a des faits : en juin 1999, l'Assemblée Nationale reconnaît enfin la guerre d'Algérie. Les aveux des officiers supérieurs - eux même " stimulés" par les récits de plus en plus nombreux de personnes ayant subi la torture - ont permis aux sub-alternes de témoigner à leur tour. C'est le cas de Pierre Alban, ex Capitaine qui dit " Oui, l'électricité, la baignoire, je l'ai vu."
~L'opinion française et la guerre. La pratique des sondages, fréquente dès le début des années 50, révèle un décalage manifeste entre l'opinion publique très tôt acquise à la paix en Algérie et la volonté de la classe politique de maintenir coûte que coûte la présence française de l'autre coté de la méditerranée.
~une opinion de "sondages" Le propre d'une étude par sondage, c'est la révélation de l'opinion générale par rapport aux opinions publiques prétendues innovées contradictoirement par les divers groupes représentatifs. A travers ces sondages, on n'y sent ni les les passionnés de l'Algérie française ni les militants du manifeste sur l'insoumission mais tout juste on y perçoit en 1961-1962 l'exaspération des pacifistes contre les furieux de l'OAS. A l'époque, ces mêmes sondages n'étaient pas très significatifs et nombreux sont ceux qui pensaient que la France ne mettait pas en cause la légitimité de l'appartenance des départements algériens à la nation française. Les commentateurs français et étrangers les plus sérieux ont cru que la grande majorité de l'opinion manifesta une " fièvre nationaliste " entre 1956 et 1958 ; ils ont parlé de l'esprit cocardier de l'opinion, d'une "vague chauvine" qui aurait submergé les timides partisans qui voulaient mettre fin dès 1955 à "une guerre imbécile et sans issue" . Mal informée de l'importance de l'enjeu et de la détermination de l'armée comme de la volonté des européens d'Algérie, l'opinion française est allée bien plus loin encore. Alors que rien n'était joué sur un plan psychologique et militaire, le public français se résigne en 1957 à voir l'Algérie obtenir son autonomie sinon encore son indépendance.
~Une opinion publique en rupture L'opinion publique française, initialement favorable à la guerre, glisse vers la recherche de la paix, même au prix de l'indépendance (en janvier 1961, le référendum sur l'autodétermination recueille 75 % de « oui ») L'utilisation pour la guerre d'Algérie de soldats appelés du contingent a installé le conflit au cœur des familles; le FLN intensifie les attentats, la métropole n'est plus épargnée. La répression ne faiblit cependant pas, comme lors de la manifestation des Algériens à Paris le 17 octobre 1961, qui fait plus de 200 morts selon les sources officielles divulguées en 1997. En outre, le coût économique de la guerre ébranle une partie de la classe politique et les milieux d'affaires, qui voient avec inquiétude les pays concurrents se moderniser et connaître une forte croissance. Enfin, le coût moral de la guerre et le mépris pour les libertés républicaines que semblent avoir l'armée et le gouvernement poussent divers acteurs à entrer en action.
~ Il a fallu attendre des années avant que la vérité sur la guerre d'Algérie et les tortures faites aux algériens par les français soient révélées. Les journaux français cachaient la vérité : ils ne parlaient que des massacres faits aux français ( attentats et massacres du FLN )
~ En 1955, ils évoquaient surtout des problèmes politiques de l’Algérie. Il fut longtemps interdit d’utiliser officiellement le nom de « guerre » on parlait que « d’événements d’Algérien » ou « d’opération de maintiens d’ordre dans les 3 provinces algériennes ». C’est seulement en octobre 99 que l’Assemblée nationale accepta que ces événements soient désignés du nom de « Guerre d’Algérie ». En décembre 51, le journal « France -Observateur » avait déjà fait état d’acte de torture en Algérie. Le 20 avril 1956, le journal « EXPRESS » à l’extrait d’une lettre envoyée et signée par des leaders socialistes d’Algérie. Cette lettre a été en possession par le président du conseil et le comité directeur du parti socialiste tout les signataires sont au parti depuis plus de 30 ans. Il est dit dans cette lettre que chaque jour de prétendue suspects ou otages sont exécutés. Tout les démentis officielle de ces faits donnés dans la presse ou à la radio sont la confirmation pour les populations algériennes et représentant des puissances étrangère de la désinvolture avec laquelle on veut tromper l’opinion publique métropolitaine « pensez-vous , la réprobation de l’opinion publique française. L ‘étrangère le jour ou la vérité sera enfin connue malgré tout le soir mis à la cacher » affirme les leaders. En 1958, le livre « LA QUESTION » d’Henri Alleg paraît et en 1960 un groupe d’intellectuels ont protesté contre la guerre en publiant « LE MANIFESTE DE 121 » dont les signataires furent entre autres J-P SARTRE, Simone DE BEAUVOIR, André BRETON, Simone SIGNORET et Pierre VIDAL-NAQUET. Le sujet de la torture était resté tabou depuis l’amnistie de 1962. Lorsque l’hebdomadaire satirique « LE CANARD ENCHAINE » avait relaté dans les années 80 que J-M LE PEN avait participé à la torture en ALGERIE en temps que lieutenant parachutiste, le journal fût traduit en justice et perdu le procès en dernière instance. Lionel JOSPIN refuse le libre accès au grand public des archives. C’est ainsi que certains dossiers resteront fermés jusqu ‘en 2060 . bullet Deux visages de l'Algérie. Entre les photos officielles des militaires français et celles prises par Marc Garanber, il y a l'abîme qui sépare la propagande de la vérité. Documents lisses d'un coté, atrocités de l'autre. C'est tout le champ des images de cette guerre qui s'ouvre aux historiens.
~Les journaux français durant la guerre d'Algérie. C'est durant cette guerre d' Algérie que le 16 Septembre 1959, le général De Gaulle dit " les algériens décideront de leur destin ". C'est l' Autodétermination. Se posent dès alors beaucoup de question auxquelles les journaux de l'époque s'efforceront de répondre : l'indépendance est-elle envisageable? Le FLN et le GPRA sont-ils légitimes? Les communistes, grâce a leur journal L'Humanité, aspirent aux négociations et vers un retour à la paix. A droite, Le Figaro accueille bien le discours de De Gaulle tout en précisant que la sécession n'a pas les faveurs du chef d'Etat Le Parisien, lui, est irréductible, il affirme en effet que le referendum portera sur 12 départements algériens ce qui exclu le Sahara ou la souveraineté français serait indiscutable.
~ Contre la torture. La torture, bien que habillement dissimulée par les autorités présentes dans les territoires algériens, fut dénoncé déjà a l'époque grâce notamment a des témoignages "isolés" sans grand impact alors. Par conséquent, il y a 45 ans, Le Monde publiait sous le nom de " France, ma patrie " une tribune sur la torture. Evoquant le terme Gestapo et concluant en disant qu'il s'agissait d'une "honte pour le pays de la Révolution et de l'affaire Dreyfus." 1 ans plus tard sort " contre la torture", par Hubert Beuve-Méry. Le Monde demande alors aux responsables politiques,( Guy Mollet singulièrement, alors président du conseil) d'adresser des consignes très strictes, visant à sanctionner sévèrement ces pratiques, avec la suite que l'on connaît. D'autres journaux comme France Observateur condamnait la " sale guerre " dans un article nommé " Votre Gestapo d'Algérie ". Et l ' Express quant à lui sorti un article sous le nom " la question
~ A l'époque, ces articles firent un véritable scandale et heurtèrent grand nombre de lecteurs. Mais pour les fondateurs du Monde, il fallait dire la vérité, les " couvrir" était inacceptable.
~La Question d'Henri Alleg parut en 1958. Ce livre raconte comment Henri Alleg ,ancien directeur d'Alger Républicain et ancien adhérent du FLN, fut torturé par l'armée française. Il y raconte ce qu'il a subi et ce qui se passait vraiment dans les camps d'emprisonnement. Il décrit des scènes horribles auxquelles il fut témoin et malheureusement, acteur. Cette oeuvre subi avant sa publication les foudres de la censure. Mais sa publication a véritablement été la base d'une onde de choc a travers toute la France qui se rendit compte dès lors de la gravité de la situation.
~Les pogroms et la torture Zighout YoucefLe 20 août 1955 une série de pogroms particulièrement atroces sont perpétrés dans la région de Philippeville par des civils musulmans encadrés par les combattants du FLN de la wilaya 2 dirigée par Zighoud Youcef (زيغود يوسف en arabe). Des pogroms similaires dans l'atrocité et la barbarie ont lieu au Maroc à la même date qui est le deuxième anniversaire de la déposition du sultan du Maroc. Le but de ces pogroms est hautement cynique, Zighoud Youssef entend faire régner la terreur chez les européens par des actions d'extermination systématique, mais aussi engendrer une répression de l'armée Française à la hauteur des crimes commis. Le but est de creuser un fossé définitif entre les deux communautés. L'usage de la torture par le FLN est ici généralisé dans le cadre d'un plan d'action concerté. Est spécifiquement visée une minorité ethnique, sont volontairement visés les civils, les familles quelque soit l'âge, l'usage du viol est systématique. Le fondement de la politique du FLN est jeté, loin des propos de salon prétendant épargner les civils européens.
~philippeville Des dizaines de milliers de civils musulmans encadrés par les hommes de l'ALN rentrent dans la ville et massacrent systématiquement les européens qu'ils trouvent ainsi que les musulmans ayant des sympathies française ou employés par des français. La présence massive de l'armée Française limitera énormément le nombre de victime, une dizaine tout au plus.
~El Halia La sauvagerie et le luxe de sévices pratiqués à El Halia aura un impact psychologique déterminant sur les populations européennes et l'armée Française. El Halia est une mine de fer proche de Philippeville où 2.000 musulmans vivent avec 130 européens. Le 20 aout 1955, une foule d'hommes et de femmes armés de fusils, de haches et de couteaux déferle sur le village aux cris de "djihad". Les européens tentent d'échapper au massacre où l'assassinat succède à la torture. Les hommes sont égorgés, les femmes et les filles violées avant d'être éventrées, les bébés éclatés contre les murs, les enfants massacrés au couteau et à la hache. Les communications avec l'extérieur avaient été coupées et carnage durera trois heures avant l'arrivée des secours. Au total une trentaine de personnes seront torturées et périront pendant le pogrom de El Halia. Aïn-Abid Une seule famille (Mello) sera torturée et exécutée à Aïn-Abid, mais avec une barbarie extrème. Le père est amputé à la hache de ses bras et de ses jambes, une petite fille nouveau né de 5 jours est découpée puis placée dans sa mère éventrée. La fille de 11 ans et sa grand mère sont violées et assassinées. Zighoud Youcef, héros de l'indépendance. Le commandant dirigeant le pogrom d'El Halia, Zighoud Youcef, qui est mort dans un accrochage avec l'armée Française en 1956, est célébré comme un héros et nombre de rues ainsi que des lycées portent son nom en Algérie, jusqu'à son village natal précédemment appelé Condé-Smendou et rebaptisé à son nom .
~Histoire de l'OAS
Dates décroissantes Titres seulement (3 réponses) 1961 21 avril Putsch en Algérie 4 généraux à la retraite (Challe, Zeller, Jouhaud et Salan) et quelques colonels prennent le pouvoir à Alger afin de s'opposer à l'émancipation de l'Algérie. Mais les putschistes ne parviennent pas à rallier l'armée d'Algérie et le président de Gaulle interdit à tous Français d'exécuter leurs ordres. Les généraux seront arrêtés et les partisans acharnés de l'Algérie française entreront dans l'OAS (Organisation de l'armée secrète) qui cessera d'exister avant l'indépendance algérienne en 1962. Voir aussi : De Gaulle - Putsch - Histoire d'Alger - Histoire de l'OAS - Histoire de la Guerre d'Algérie 1962 22 août L'attentat du Petit-Clamart contre de Gaulle Le cortège présidentiel qui vient de quitter l'Elysée pour se rendre à Colombey-les-deux-Eglises, est pris à partie par trois hommes armés de pistolets-mitrailleurs, alors qu'il traverse le Petit-Clamart. Cet attentat est l'oeuvre de l'OAS (Organisation de l'Armée Secrète), qui s'oppose à l'indépendance de l'Algérie. Le général de Gaulle qui en réchappe, profitera de l'émotion causée par l'attentat pour proposer l'élection du président de la République au suffrage universel. Voir aussi : De Gaulle - Attentat - Histoire de l'OAS - Petit-Clamart - Histoire de la Guerre d'Algérie 1963 11 mars Exécution de Bastien-Thiry Condamné à mort par la Cour militaire de justice, le lieutenant-colonel Jean Bastien-Thiry est fusillé au fort d'Ivry (Sud de Paris). Défenseur de l'Algérie française, il avait organisé l'attentat du Petit-Clamart contre le président le 22 août 1962. Son avocat demandera la grâce présidentielle, que de Gaulle refusera en invoquant la raison d'Etat. Bastien-Thiry est le dernier citoyen français à être exécuté pour des motifs "politiques". Voir aussi : Exécution - De Gaulle - Attentat - Histoire de l'OAS - Petit-Clamart - Histoire de la Cinquième République
~Les attentats de l’OAS contre De Gaulle
le 20 janvier 2013 | Aucun commentaire La volonté marquée du président De Gaulle de conduire l’Algérie à l’autonomie puis à l’indépendance à partir de la fin de l’année 1959 entraîne une forte opposition parmi les ultras de l’Algérie française. Certains d’entre eux avaient même soutenu et demandé le retour de De Gaulle au pouvoir lors des événements du 13 mai 1958. A l’opposition à sa politique s’ajoute un fort sentiment de trahison de la part de l’homme du 18 juin. La première vague d’opposition prend la forme des barricades qui sont élevées à Alger dans la semaine du 24 janvier au 1er février 1960. Mais l’armée ne « bascule » pas dans le camp des ultras – malgré une complicité et une complaisance certaine face à certains manifestants – et les opposants les plus acharnés à la politique algérienne de De Gaulle basculent dans la clandestinité. A la suite du « oui » au référendum sur l’autodétermination de l’Algérie (8 janvier 1961), l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS) est créée en Espagne. C’est Lagaillarde, « héros » des barricades d’Alger qui lui trouve son nom. L’objectif est de créer une organisation secrète qui aurait pour objectif de conserver l’Algérie française en utilisant tous les moyens possibles y compris la violence, l’intimidation, les attentats. Les membres de cette organisation, les « colonels » (Argoud, Godard), sont vite persuadés que, De Gaulle mort, toute sa politique algérienne s’effondrera. Cette croyance est doublée d’une vision politique : De Gaulle est à la tête d’une république dominée par les communistes, qui conduit la France à la ruine et à la régression. La perte de l’Empire en est bien la preuve. Tuer De Gaulle devient donc leur « objectif n°1 ». L’échec du putsch des généraux (avril 1961) fait basculer un certain nombre d’officiers dans la clandestinité dont trois des généraux putschistes : Zeller, Salan et Jouhaud. L’été 1961 est le début de la politique de plasticage de l’OAS. En parallèle, les membres de l’OAS commencent à organiser des attentats contre le chef de l’Etat. Le premier a lieu le 8 septembre 1961 à Pont-de-Seine. Alors que le général se rend en voiture à Colombey pour y passer le week-end, sa voiture échappe de peu à une bombe posée au bord de la route. Elle n’a explosé que partiellement, ne causant que des dégâts mineurs. Le sang froid du chauffeur a fait le reste. Ce premier échec entraîne les premières arrestations. La police comprend que le chef de l’Etat est devenu une cible prioritaire pour les responsables de l’OAS et sa surveillance est renforcée. L’année 1962 est la plus riche en tentatives. Beaucoup sont déjouées par les services de police ayant installé des informateurs dans les différents réseaux OAS en Algérie comme en métropole ; d’autres échouent faute de moyens ou de « kamikazes ». Entre mars et septembre 1962, on estime ces tentatives à une par semaine, du moins celles connues par les services de police. Ni la signature des Accords d’Evian, ni les arrestations des principaux chefs de l’OAS ne contrarie cette fuite en avant. Au contraire, tuer De Gaulle avant l’indépendance de l’Algérie devient une obsession. En parallèle du procès de Raoul Salan qui commence le 15 mai à Paris, un commando a prévu de tuer De Gaulle directement dans la cour de l’Elysée au moment où il resterait quelques minutes sur les marches pour accueillir Ould Daddah, général-président de la Mauritanie, en visite officielle en France. Les hommes comme les armes étaient venues d’Algérie quelques jours auparavant. Le commando est arrêté la veille de la tentative, le 21 mai 1962. Le moindre déplacement du chef de l’Etat fait naître les projets les plus insolites mais aussi les plus dangereux : bombes sur les voies ferrées ou routes empruntées, tirs de fusils à lunette, jet de grenade ou encore utilisation de chiens dressés qui porteraient des charges explosives actionnées à distance. Ce qui peut sembler surprenant c’est la constance avec laquelle les membres de l’OAS ont cherché à éliminer De Gaulle quelles que soient les circonstances politiques. On pourrait croire que l’indépendance de l’Algérie mettrait fin à toutes tentatives, or, il n’en a rien été. Force est donc de croire que cette volonté de mise à mort du chef de l’Etat était presque déconnectée des résultats politiques, qu’elle était devenue une sorte de quête ou encore un « besoin de vengeance », un « sacrifice rituel ». L’autre idée est que, De Gaulle mort, l’armée pourrait basculer du côté des « ultras » et permettre l’instauration d’un régime autoritaire provisoire. En août 1962, le journal clandestin de l’OAS, France Presse Action, écrit : « Nous avons le devoir de renverser ce régime décadent. (…) C’est désormais une évidence, refaire la France, c’est d’abord se débarrasser de M. De Gaulle ». C’est à la suite de ces écrits, le 22 août 1962, qu’a lieu l’attentat le plus dangereux pour le chef de l’Etat, celui du Petit-Clamart. Il a lieu sur la route qui mène le général à l’aéroport de Villacoublay, où il doit prendre l’avion pour Colombey. Une estafette est garée le long de la route et des hommes mitraillent la voiture au moment de son passage. Le chauffeur accélère malgré les pneus crevés et évite une deuxième voiture qui devait s’interposer. Pris en chasse, la DS présidentielle arrive miraculeusement à Villacoublay, truffée d’impacts de balles. Ni le président ni sa femme qui l’accompagnait ne sont touchés. Dans les semaines qui suivent les membres du commando sont arrêtés et passent aux aveux. Ils représentent bien la frange extrémiste qui caractérise les membres de l’OAS métropole. De Gaulle est décrit comme un agent de Moscou et l’éliminer tient plus de la croyance que d’un quelconque réalisme politique. Le lieutenant Bougrenet de La Tocnaye, chef du commando sur le terrain, déclare : « Depuis de longues années j’ai voué ma vie à la défense de l’Occident chrétien et à la lutte contre le matérialisme bolchevique et communiste. Je considère, en effet, et nous considérons, que De Gaulle, par sa politique de division, d’abandon, son esprit marxiste et ses multiples impostures, est un des principaux agents communistes en France et à l’origine de la ruine de notre pauvre pays ». Puis, le 14 septembre, la police arrête le colonel Bastien-Thiry qui avoue être l’organisateur de l’attentat. Ancien polytechnicien, ingénieur militaire à l’aéronautique, chevalier de la Légion d’honneur, catholique intégriste, l’homme de 35 ans revendique la légitimité du tyrannicide contre « cet homme ruisselant de sang français (qui) représente la honte de la France ». Lors de son procès, il déclare : « Nous n’avons pas agi par haine de De Gaulle mais par compassion pour les victimes de De Gaulle et pour sauvegarder des vies humaines innocentes, sacrifiées par un pouvoir tyrannique. (..) C’est à partir de la constatation selon laquelle le général de Gaulle est coupable des crimes de forfaiture, de haute trahison et de complicité de génocide que nous avons agi conformément aux possibilités que donne la loi. Nous croyons que cette action était juste car les mobiles de cette action sont ceux que dictent la morale, le droit et la raison humaine. (…) » . Il est condamné à mort par la cour militaire de justice, le 2 février 1963 et fusillé au fort d’Ivry le 11 mars suivant. C’est la seule exécution parmi les six condamnés à mort du commando du Petit-Clamart, De Gaulle ayant refusé sa grâce. Cet attentat est le point d’orgue des attentats de l’OAS contre De Gaulle. C’est aussi celui qui sera le plus médiatisé notamment par le procès qui suit. Il n’arrête toutefois pas les velléités des commandos de l’OAS à tuer le chef de l’Etat. Des attentats sont encore empêchés en février 1963 (inspection de l’Ecole militaire à Paris), en juillet de la même année (pendant les fêtes du 14 juillet) et en août 1964 (au mémorial du Mont Faron à Toulon). Même le Premier ministre, Georges Pompidou est visé en août 1963. Les dernières tentatives courent jusqu’en 1965. Elles cessent faute de combattants, les dernières forces des activistes de l’OAS étant ou en fuite ou en prison. De Gaulle a donc échappé à de multiples attentats, ce qui a fait de lui, durant près de quatre ans, le chef d’Etat le plus menacé de la planète. Auteur: Valérie Morin est Docteur en Histoire. Elle est l’auteure de « Les rapatriés d’Afrique du nord de 1956 à nos jours » (éditions L’Harmattan, 2007). Enseignante d’Histoire Géographie, elle est également professeur-relais à la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.
~L'Organisation armée secrète, ou Organisation de l'armée secrète, surtout connue à travers le sigle OAS, est une organisation politico-militaire clandestine française, créée le 11 février 1961 pour la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme à grande échelle. Elle est créée à Madrid, un an après l'échec de la semaine des barricades, alors que le gouvernement français souhaite manifestement se désengager en Algérie, lors d'une rencontre entre deux activistes importants, Jean-Jacques Susini et Pierre Lagaillarde, ralliant par la suite des militaires de haut rang, notamment le général Raoul Salan. Le sigle « OAS » fait volontairement référence à l’Armée secrète de la Résistance. Il apparaît sur les murs d'Alger le 16 mars 1961, et se répand ensuite en Algérie et en métropole, lié à divers slogans : « L'Algérie est française et le restera », « OAS vaincra », « l'OAS frappe où elle veut et quand elle veut », etc.
~Du putsch aux accords d'Évian C'est entre la mi-mai et la fin août 1961 que l'OAS d'Alger se structure, principalement sous la directive du colonel Godard pour les militaires, et Jean-Jacques Susini pour les civils. À Oran, l'OAS est chapeauté par le général Jouhaud. Le général Salan accepte de prendre la tête de l'organisation début septembre, à laquelle se rallie l'OAS de Madrid fin novembre. En métropole, se crée en juin 1961 un réseau créé par le capitaine Sergent, lié à l'OAS d'Alger, mais également d'autres groupes indépendants, l'un créé par Jeune Nation, l'autre par le Maquis Résurrection Patrie de Marcel Bouyer. André Canal arrive également en métropole à la mi-décembre 1961 et mène ses propres actions indépendamment de celles de Pierre Sergent. De septembre à décembre 1961, l'OAS est en phase de montée en puissance. Mais l'État français est soutenu par l'opinion publique métropolitaine et la majorité des musulmans algériens, l'armée reste légitimiste et l'OAS ne parvient pas à obtenir de nouveaux ralliements. À partir de janvier 1962, elle se radicalise et se lance dans une insurrection armée.
~Effectifs de l'OAS
Seule une partie des membres de l'OAS est connue, car arrêtés ou identifiés, mais leur nombre est supérieur à ces seules listes. On estime que l'OAS a compté environ 1 000 à 1 500 membres actifs, dont 500 dans l'Ouest algérien, 200 en métropole et une vingtaine en Espagne. Les civils représentaient environ 2/3 des effectifs, l'autre tiers étant constitué de militaires, pour la plupart engagés, sous-officiers et officiers. Parmi les militaires, on trouve surtout des soldats d'élite comme des légionnaires ou des parachutistes, fort peu de marins. L'état d'esprit des militaires ayant rejoint le mouvement est résumé dans la déclaration du commandant Hélie Denoix de Saint Marc à son procès51 : maintien de la souveraineté de la France, lutte contre le communisme, volonté que tous les morts ne l'aient pas été pour rien, respect de la promesse donnée aux populations indigènes ralliées à la France. Parmi les civils, on dénombre surtout des employés, cadres moyens, commerçants, artisans, peu de cadres supérieurs ou professions libérales. L'organisation compte une minorité de femmes, surtout affectées au transport de courrier et de fonds52. En ce qui concerne la sensibilité politique de ses membres, Guy Pervillé y distingue trois courants principaux53 : un courant néo-fasciste inspiré par Jeune Nation, un courant traditionaliste proche du mouvement poujadiste ou de l'hebdomadaire Rivarol, mais parfois aussi du traditionalisme catholique, et enfin un courant nationaliste. Il serait cependant réducteur de considérer l'OAS simplement comme une organisation d'extrême droite. Parmi ses membres d'un certain âge, on comptait de nombreux anciens résistants (parmi les plus connus, on peut citer Georges Bidault, Jacques Soustelle, Raoul Salan, Pierre Chateau-Jobert, Yves Godard, Pierre Sergent, Jacques Achard...)54. On y trouve également des communistes[réf. nécessaire] du quartier populaire de Bab-El-Oued. Mais la provenance diverse de ses membres limitait l'action de l'OAS au seul maintien de l'Algérie Française et au rejet de la politique du général De Gaulle, sans qu'un programme politique puisse définir l'avenir de l'Algérie.
~Les juifs pieds-noirs et l'OAS Les attentats du FLN touchent également les synagogues et les rabbins : en janvier 1962, le FLN commet des attentats dans le quartier juif de Mostaganem ; une grenade est lancée sur un marché du quartier juif de Constantine en mai ; etc. Durant cette période, la communauté juive s'oriente d'une manière générale vers une position de neutralité. Les organisations communautaires font preuve d'une extrême modération et refusent de prendre politiquement position, pourtant certains de leurs membres s'engagent au sein de l'OAS, de manière individuelle comme Jean Ghenassia qui deviendra le lieutenant de Joseph Ortiz (selon Emmanuel Ratier)74, ou collectivement comme à Alger et à Oran où ils seront particulièrement actifs. Regroupés au sein des « Commandos Colline », ces groupes sont liés aux réseaux France Résurrection conduits par Elie Azoulai et Ben Attar. Ils assassineront certains élus musulmans, essaieront de mettre le feu à la prison où sont détenus des hommes du FLN et abattront des officiers français, comme le lieutenant-colonel Pierre Rançon, chef du 2e Bureau d'Oran, chargé de la lutte anti-OAS75.
Publié par Patrick Granet
http://serpent-libertaire.over-blog.com/2014/09/la-guerre-d-algerie-l-o-a-s-le-s-a-c.html
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